3.09.2009

Découverte du dernier navire de guerre français perdu pendant la guerre d'indépendance américaine

-- Le 11 décembre 1782, toujours, le Dragon, commandé par le chevalier de L'Espine, quitte Brest à destination du Cap Français (Cap-Haïtien) sur la côte nord de Saint-Domingue (Haïti). Il transporte un passager important, M. de Courregeolles chargé de paquets secrets pour le gouverneur de la colonie française. La mission de cet officier du génie est capitale car la France et l'Angleterre, défaite en Amérique, en sont à la rédaction du traité de paix reconnaissant l'indépendance des Etats-Unis.
Au matin du 22 janvier, il est piégé par 18 vaisseaux anglais qui font la chaîne entre la pointe Isabelique et le cap La Grange à l'ouest. Le capitaine du Dragon n'a pas d'autre solution que de pénétrer entre les rangs de récifs de la barrière de corail pour tenter de leur échapper et sauver les précieux paquets. Sa coque conçue pour des eaux peu profondes lui permet de se faufiler dans les chenaux naturels de la barrière. Mais les Anglais mettent à l'eau les chaloupes qui commencent à canonner le Dragon.
Le chevalier de l'Espine ordonne alors de faire côte pour mettre son équipage à terre, sauver les paquets et détruire le bâtiment. Le bateau s'échoue sur la plage. Une partie de l'équipage descend à terre, armé de fusils, tandis que l'on canonne les chaloupes anglaises qui approchent. A bord, il ne reste plus que le chevalier de l'Espine et sept hommes déterminés qui préparent les charges. Le chevalier sera le dernier à quitter le bord après avoir allumé les mèches. Peu de temps après, tout l'arrière de la corvette explose couvrant la plage et l'équipage de débris. En quelques jours, MM. de Couregeolles et de l'Espine rallient le Cap Français par la côte où ils remirent les précieux paquets au Gouverneur de Bellecombe. --

Une grappe de raisin remontée du Dragon.


Cette épave a ainsi été localisée il y a quelques années, et un premier sondage a été réalisé par le Dr Simon Spooner de l'ADMAT (Anglo~Danish Maritime Archaeological Team) et Christine Nielsen.
Ils ont travaillé en coopération avec l' Oficina Nacional de Patrimonio Cultural
Subacuático (ONPCS), le département gouvernemental responsable de du patrimoine culturel subaquatique dans la République Dominicaine.

L'ONPCS surveille l'épave afin de la protéger des pillards et chasseurs de trésors, tandis que l'équipe étudie les découvertes archéologiques.
Selon le Dr Spooner, "C'est une découverte importante. Cela est une excellente nouvelle que l'histoire qui se cache derrière le courageux capitaine et le navire de guerre français Le Dragon puisse enfin être racontée. Nous avons partiellement documenté le naufrage et analysé le processus thaphonomique de l'épave".

L'épave a près de 20 mètres long, 4 mètres de haut, et a la quasi-totalité de la coque inférieure toujours intacte avec des canons.

Mlle Florence Prudhomme et M. François Gendron de l'ADMAT-FRANCE basé à l'Institut de Paléontologie Humaine, au Muséum National d’Histoire Naturelle, avec l'aide de Madame Frédérique Chaplay, conservateur Musée national de la Marine, ont aidé à la reconstitution de l'histoire de l'épave.

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