4.23.2009

Mexique: Les secrets du Bleu Maya

L'ancienne civilisation Maya utilisait un type d'argile rare appelé Palygorskite (Silicate naturel de magnésium, monoclinique, du groupe des argiles) pour produire le fameux bleu Maya.


En combiant des méthodes de structure, de morphologie et de géochimie, des chercheurs espagnols ont pu définir les caractéristiques du Palygorskite utilisé dans la péninsule du Yucatan au Mexique.

Ces découvertes permettront de déterminer l'origine des matériaux utilisés pour produire ce pigment, qui parvient à survivre à travers les âges aux éléments environnementaux et chimiques.



"Notre principal objectif était de déterminer si les Mayas ont obtenu cette argile à partir d'un endroit en particulier», précise Manuel Sánchez del Río, co-auteur de l'étude et physicien à l'European Synchrotron Radiation Facility de Grenoble.

L'équipe, avec le concours de Mercedes Suárez (du département de géologie de l'Universidad de Salamanca) et Emilia García Romero (de l'Universidad Complutense de Madrid), a analysé des échantillons de divers argiles Palygorskite dans la péninsule du Yucatan afin de les comparer à des échantillons provenant d'autres endroits.

De nombreuses données indiquent que les Mayas étaient au courant de ses propriétés, et, qui plus est, cette argile était étroitement liée à des aspects socio-culturels de la culture maya.

"De nos jours les communautés de la péninsule du Yucatan sont familières avec l'argile Palygorskite et l'utilisent à des fins diverses, allant de la fabrication des bougies à la création de céramique artistique en passant par des usages médicinaux: remède pour les oreillons, conter les douleurs d'estomac, de grossesse, la dysenterie», explique Sánchez del Río.

Aujourd'hui, la pharmacologie moderne utilise l'argile Palygorskite pour produire des médicaments anti-diarrhée, un remède que les Mayas ont commencé à utiliser il y a plus d'un millier d'années.

Toutefois, la palygorskite a été principalement utilisée pour fabriquer le pigment bleu Maya, qui est produit par le mélange de l'indigo, un colorant organique obtenue à partir de la plante du même nom, avec une base d'argile palygorskite.
Le composé résultant est extrêmement résistant aux produits chimiques et aux éléments environnementaux.

Ce bol d'argile, vieux de 1400 ans, servait à la préparation du bleu Maya


Les chercheurs ont trouvé des échantillons d'argile de haute pureté Palygorskite dans plusieurs endroits de la péninsule du Yucatan et dans un rayon de 40 km du célèbre site archéologique maya d'Uxmal. Certains de ces sites sont déjà bien documentés, mais d'autres ont été découverts pour la première fois au cours de cette expédition.

L'analyse chimique a permis aux chercheurs d'obtenir la formule de la composition de l'argile palygorskite Maya. Ces résultats seront utiles pour étudier les vestiges archéologiques avec du bleu Maya et de déterminer si l'argile Palygorskite utilisé dans le pigment provient d'Uxmal ou de la région environnante.

Le bleu Maya a été inventée entre le 6e et le 8e siècle et se trouve dans des sculptures, des fresques, des codex et des décorations pré-colombiennes à travers toute la Méso-Amérique, du Golfe du Mexique à l'océan Pacifique.

Il a été utilisé au cours de la période coloniale pour peindre des fresques dans les églises et les couvents.

Le bleu Maya a été redécouvert en 1931 et les scientifiques furent déconcertés par la stabilité et la persistance de cette couleur sur des objets datant de temps pré-colombiens.

Ce pigment vieux de plus de mille ans, a subi avec succés le passage du temps, l'érosion, la biodégradation et les solvants modernes; il est ainsi le précurseur des matérieux hybrides actuels, composés de matières organiques et inorganiques, avec des propriétés intéressantes pour l'utilisation dans la haute technologie.



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Liens:

Pour plus d'informations....

Suite au commentaire de "Mexique ancien", voici quelques liens supplémentaires pour compléter cet article:

Liens francophones:

Lien hispanophone:

  • AzulMaya: El color azul maya en Mesoamérica

Lien anglophone:

2 commentaires:

Mexique ancien a dit…

Bien qu'intéressant, votre article reste un peu incomplet. Le fait que la paliogorskyte soit un des composants du bleu maya est connu depuis plusieurs décennies. La véritable nouveauté a été apportée par l'équipe du Dr Dean Arnold et publiée l'année dernière sur le site de National Geographic et dans différentes publications que je peux vous joindre si vous le souhaitez. Ils ont découvert que si le pigment résistait si bien aux conditions extrêmes, c'est par l'utilisation du copal, résine d'origine végétale utilisée également dans différents rituels. Je vous renvoie à notre blog pour plus de précisions...

Mexique ancien a dit…

En regardant de plus près le lien de Science Daily proposé en référence vous verrez sur la colonne de droite un article de février 2008 qui explique ce que j'indique dans mon premier commentaire.