2.27.2014

Un observatoire astronomique Aztatlán lié au culte du soleil


Des archéologues ont localisé un observatoire astronomique lié au culte du soleil sur le site de Cerro de Coamiles, l'un des principaux centres de la culture Aztatlán (850/900 à 1350 après JC). Il était situé sur la côte centrale de Nayarit, dans l'ouest du Mexique.
Cette découverte permet de définir l'importance qu'avait l'astronomie pour les méso-américains de la côte boréale.

Gauche: Les murs de soutènement des deux premières étapes de la Plataforme 4. Début postclassique (900-1100 après JC). Droite: Acropole Nord (Platforme 5). Images: INAH

D'après Mauricio Garduño Ambriz, archéologue à l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH), l'observatoire fait partie d'un complexe architectural rituel qui a été construit pour observer le passage du soleil dans le ciel aux équinoxes.

Dans la tradition religieuse méso-américaine, les montagnes ou les pyramides à degrés étaient considérées comme des temples solaires.


Un espace sacré 

Les résultats de cette étude représentent une avancée significative dans la compréhension de la symbolique utilisée dans l'architecture cérémonielle Aztatlán. Celle-ci était liée au calendrier solaire et le cycle rituel annuel était relié à l'agriculture.

Les recherche à Cerro de Coamiles ont commencé en 2005 et se poursuivent encore, en se concentrant sur les plates-formes supérieures situées sur le côté sud-ouest de la colline. Un système à plusieurs niveaux de grands remblais faisant partie du principal centre cérémoniel y a été découvert.

Les habitants de Cerro de Coamiles avaient modifié la partie supérieure de la colline, en coupant les affleurements rocheux naturels. Ils formèrent ainsi des terrasses verticales alignées afin de servir de marqueurs calendaires solaires.

Garduño Ambriz a expliqué que "le disque solaire devait apparaitre directement depuis le point d'observation principal sur le Nord de l'Acropole de la colline, créant une ligne visuelle de l'ouest vers l'est. L'apparition du disque solaire à l'extrême est de l'horizon aux équinoxes défini l'espace comme sacré".


Xipe Totec, le Dieu solaire.

L'importance symbolique de marquer les équinoxes dans la culture Aztatlán des côtes est confirmée par la représentation sculpturale fréquente de Xipe Totec ("notre seigneur l'écorché"), le dieu du soleil associé à l'équinoxe de printemps et sa représentation sur des récipients en céramique destinés à des fins rituelles.
"Pour l'importante population des plaines inondables qui s'étendent sur tout l'ouest de la côte, Coamiles devait représenter un archétype mythique dans le paysage symbolique régional", a ajouté Ambriz.

 Le Dieu du soleil, Xipe Totec. Image: INAH

La Plate-forme 4 

Les fouilles ont également été menées sur la plate-forme 4, un grand espace carré construit pour un usage cérémoniel, de 150 mètres de longueur, où quatre murs de soutènement parallèles atteignent une hauteur de près de trois mètres. Il y a eu quatre phases de construction.
Le sommet de cette construction a eu lieu au cours de la période postclassique.

D'après Garduño Ambriz "la coordination et l'exécution de cette œuvre monumentale de remodelage, qui a considérablement modifié la topographie originale de Cerro de Coamiles apparaît même sur la cartographie de la plaine de Yscuintla et Senticpac au 18e siècle. Cela a dû nécessiter des institutions politiques centralisées et des mécanismes de contrôle idéologique par l'élite sociale des hiérarchies locales et régionales de la société Aztatlán. Apparemment, le pic de l'activité de construction à Coamiles correspond à une réorganisation territoriale pan régionale qui a eu lieu au cours du début et Moyen postclassique (900 -1350 après JC)."

 Stèle verticale avec des pétroglyphes astronomiques. Image: INAH

Le directeur de l'INAH à Nayarit, Othon Yaroslav Quiroga Garcia, a déclaré que, compte tenu de son emplacement sur la côte centrale de Nayarit, ainsi que l'état de conservation exceptionnel de l'architecture publique cérémonielle, des pétroglyphes et un large éventail de flore et de faune, le site devrait être ouvert au public dans l'avenir.

Relecture par Marion Juglin
Source:
  • Past Horizons: "Aztatlán astronomical observatory linked to sun worship"

Derniers articles sur le Mexique:

2.25.2014

Les natoufiens utilisaient des plantes dans les rituels, il y a 13000 ans

Les archéologues israéliens viennent de trouver de nouveaux indices sur les comportements funéraires, les rituels et l'alimentation des natoufiens.

Les natoufiens ont fait le lien entre le Paléolithique et le Néolithique, mais aussi entre deux modes de vie, celui des chasseurs-cueilleurs et celui des agriculteurs sédentarisés.


Les hommes des cavernes dans l'ancien Israël enterraient non seulement leurs morts avec des fleurs, mais ils avaient aussi apparemment une connaissance avancée de l'utilisation des plantes; non seulement pour la consommation, mais aussi pour le rituel.

La première preuve de l'utilisation de lits de fleurs pour l'enterrement, il y a plus de 13,700 ans, a été trouvée dans la grotte Raqefet à Mt. Carmel au cours de l'été 2013.
Dans quatre tombes différentes de la période Natoufienne, qui remontent entre 13 700 à 11700 ans, des dizaines d'empreintes de sauge et de variétés de menthe ont été trouvées sous des squelettes humains.

Le professeur Dani Nadel de l'Université d'Haïfa et ses collègues affirment que l'utilisation des plantes dans la grotte Raqefet était beaucoup plus large que pour quelques rituels funéraires. Dans un article publié dans le Journal of Anthropological Archaeology ils décrivent comment les habitants du Mont Carmel de l'époque utilisaient les graines et les plantes dans la vie de tous les jours, en se basant sur les phytolithes trouvés dans la grotte.

Les habitants de Raqefet faisaient partie de la culture Natoufienne, qui existait au Moyen Orient entre 15000 et 11500 ans. Le Natoufien tire son nom du ruisseau Natouf  à 15 km au nord-est de la ville israélienne de Lod, qui est l'endroit où leurs restes avaient été découverts.

Les Natoufiens sont soupçonnés d'être parmi les premiers hommes à abandonner le nomadisme pour s'installer dans des endroits permanents. Ils ont également été parmi les premiers groupes connus à établir des cimetières, espaces définis dans lesquels ils enterraient leurs morts au fil des générations.

Raqefet était un lieu de sépulture: 29 squelettes de bébés, d'enfants et d'adultes ont été découverts dans la grotte, lors de fouilles menées entre 2004 et 2011. Les chercheurs ont également constaté environ 100 installations creusées dans la roche, dans différentes tailles et formes: depuis de minuscules trous de 2 à 5 centimètres jusqu'à de larges cupules, des petits bols et des mortiers.

Certains de ces trous ont été utilisés pour faire de la nourriture, notamment pour moudre ou écraser les céréales, d'après les scientifiques. Ils se sont basés sur les échantillons de phytolithes prélevés sur les tombes, et d'autres endroits dans et autour de la grotte.

Les phytolithes sont des minuscules particules de silice rigides formées par les plantes qui continuent d'exister longtemps après sa décomposition.
Leurs morphologies distinctes permettent aux scientifiques d'identifier les espèces de plantes que les hommes des cavernes utilisaient il y a des milliers d'années.

Des concentrations de phytolithes plus élevées ont été trouvées dans les sédiments liés à l'activité humaine, ont rapporté M. Robert C. Power, de l'Institut Max Planck pour l'anthropologie évolutionnaire et le professeur Arlene M. Rosen du département d'anthropologie de l'Université du Texas, Austin.

La principale catégorie de plante trouvée dans la grotte était les herbes. Comme l'homme moderne, ils mangeaient évidemment des graines de blé et d'orge ainsi que des plus petites graines de plantes qui ne sont plus utilisées aujourd'hui pour la consommation.
Les espèces de plantes qui sont la source des phytolithes ne peuvent pas toujours être clairement identifiées.

Un intérêt particulier a été donné aux phytolithes extraits de sédiments près de l'abdomen de deux des hommes enterrés dans la grotte. Nadel et ses collègues pensent qu'ils peuvent représenter une offrande de nourriture au mort, ou leur régime alimentaire.
Les graminées à petites graines auraient été consommées dans la grotte de Raqefet, comme un aliment important: probablement était-ce un dernier repas.

Cette notion serait compatible avec une autre constatation sur le même site: les habitants de Carmel faisaient des veillées avec de la viande, en particulier de gazelle, après avoir enterré leurs morts.

Il y avait d'autres actes symboliques dans la grotte, comme la pose de dalles de pierre près de la tête des morts, et la pose de pierres plates horizontalement au-dessus de plusieurs tombes.

Avec les fleurs dans certaines des tombes et les offrandes végétales au mort, une image plus détaillée du comportement rituel et symbolique en ce qui concerne les sépultures, il y a environ 13.000 ans, est en train d'émerger.

Relecture par Marion Juglin
Source:

Derniers articles sur Israel:

2.23.2014

Makimuku: Les vestiges d'une construction pourraient faire partie du palais de l'ancienne reine Himiko


De nouvelles fouilles sur le site archéologique de Makimuku ont permis la mise au jour des restes d'un bâtiment. Ils indiqueraient la présence du palais de la reine chamane Himiko sur le site, dans les débuts du Japon.


"La dernière découverte confirme pratiquement que les bâtiments se tenaient dans une géométrie régulière le long d'un axe central d'une zone quadrangulaire qui s'étend sur 150 mètres d'est en ouest", a déclaré Hironobu Ishino, directeur du Musée départemental d'archéologie de Hyogo, "C'est une dimension extraordinaire pour des artéfacts du troisième siècle. Il apparaît maintenant de plus en plus probable que le site représente le quartier résidentiel des deux reines de l'état Yamatai, Himiko et son successeur, Toyo, qui sont mentionnées dans une chronique officielle de la Chine".

En 2009, les restes d'un bâtiment de la première moitié du troisième siècle avaient été découverts à Makimuku. Il s'agissait du plus grand du Japon concernant cette période, avec 19,2 mètres dans une direction nord-sud et 12,4 mètres d'est en ouest.

Des restes de deux petits bâtiments ont été trouvés à l'ouest, sur le même axe est-ouest.

Les restes des bâtiments alignés sur l'axe central. En rouge, la dernière zone étudiée.

Les dernières découvertes ont été faites à 36,5 mètres à l'est des vestiges du grand bâtiment. Ils comprennent 10 trous de piliers, chacun mesurant 40-60 centimètres de profondeur, et les restes d'un bâtiment qui s'étendait probablement sur 3,4 mètres d'est en ouest et  6,7 mètres du nord au sud.
Il se trouve le long de la même ligne axiale que les trois sites de construction déjà connus, indiquant qu'ils datent de la même période.

Le site de Makimuku, qui date du début du IIIe siècle au début du IVe siècle, a été désigné site historique par le gouvernement. Il est situé près de l'ancienne capitale de Nara.



Merci à Philippe Lasfargues pour l'info...

Source:

Plus d'infos sur Makimuku:

Derniers articles sur le Japon:

2.20.2014

Le plus ancien temple romain découvert à Rome

Les archéologues italiens ont annoncé avoir mis au jour ce qui pourrait être le plus ancien temple romain.
Il daterait du VIIe siècle avant JC.

 Sant'Omobono Project

Les vestiges du temple ont été découverts au cours de l'été 2013 sur le site archéologique de l'église médiévale de S. Omobono, situé au pied du Capitole et juste à l'est de l'île du Tibre.

Le caractère religieux de l'édifice est suggéré par un autel sacrificiel et une forme précoce de grand podium, caractéristique que l'on retrouvera plus tard dans l'architecture Italique des temples.

Les archéologues ont découvert de nombreux ex-votos, dont des récipients pour boire miniatures. Ils pensent que le temple était dédié à la déesse Fortuna.

Lancée en 2009, le projet international S. Omobono est une collaboration entre archéologues de Rome, l'Università della Calabria et l'Université du Michigan. Les archéologues ont dû effectuer leur travail au cours de l'été, car le site est en dessous de la ligne des eaux, ce qui rend les conditions de travail difficiles et dangereuses.

L'équipe a utilisé une grosse machine pour percer un trou rectangulaire de cinq mètres de profondeur, avec de grandes feuilles de métal qui retiennent le sol et des pompes à eau drainant le site sans interruption.

En raison de la nature du terrain, les restes du temple n'ont été visibles que pendant trois jours, avant d'être enterrés à nouveau.

Les archéologues pensent que le bâtiment a été construit près du lieu où le Tibre coulait jadis, les couches du sol révélant le chemin d'origine de la rivière.

Les strates du sol montrent également que les fondateurs de Rome ont fait beaucoup pour niveler leur ville: rasant les collines pour emplir les basses terres marécageuses.

Les chercheurs soulignent l'importance du site sur les informations apportées sur "les premières phases de l'occupation à Rome dans la seconde moitié du deuxième millénaire avant notre ère", ainsi que la chance d'étudier "le développement d'une zone cultuelle majeure en relation avec les processus d'urbanisation et de formation de l'État entre le huitième à le sixième siècle".

Le site a été découvert par hasard lors de travaux de construction à l'église S. Omobono en 1937 et des fouilles limitées y avaient été menées entre les années 1960 et 1980.

L'équipe d'archéologues actuelle prévoit de continuer les fouilles cet été.

Relecture par Marion Juglin
Source:

Derniers articles sur l'Italie:

2.17.2014

Une pyramide a degré vieille de 4600 ans mise au jour en Egypte à Edfou


Les archéologues travaillants à proximité de l'ancienne ville d'Edfou, dans le sud de l'Egypte, ont découvert une pyramide à degrés qui remonte environ à 4.600 ans, quelques décennies avant la Grande Pyramide de Gizeh.

La pyramide à degrés, qui faisait 13 mètre de haut, est l'une des sept pyramides provinciales,  construites par le pharaon Houni (règne: 2635-2610 avant JC) ou Snefrou (règne: 2610. -2590 avant JC).

Les archéologues travaillant à proximité de l'ancienne ville d'Edfou en Egypte du sud ont découvert une pyramide à degrés qui remonte à environ 4600 années. Crédit: Projet Tell Edfou de l'Université de l'Institut oriental de Chicago.

Au fil du temps, les blocs de pierre de la pyramide à degrés ont été pillés, et le monument a été exposé aux intempéries. Aussi, aujourd'hui, elle ne fait plus que 5 mètres de haut.

Dispersées à travers l'Egypte centrale et méridionale, les pyramides provinciales sont situées près des principales villes. Elles n'ont pas de chambres internes et ne sont pas destinées à l'enfouissement.
Six des sept pyramides ont des dimensions presque identiques, y compris celle récemment découverte à Edfou, qui est d'environ 18,4m sur x 18,6 m.

Le but de ces sept pyramides reste un mystère. Elles ont peut-être été utilisées comme monuments symboliques dédiés au culte royal, confirmant le pouvoir du roi dans les provinces méridionales.

"Les similitudes entre les pyramides sont vraiment incroyables, et il y a certainement un plan commun", a déclaré Gregory Marouard, associé de recherche à l'Institut oriental de l'Université de Chicago, et directeur des travaux à la pyramide d'Edfou.

Sur le côté est de la pyramide, son équipe a trouvé les restes d'une installation où des offrandes de nourriture semblent avoir été faites. C'est une découverte importante pour la compréhension de ce type de pyramide, car cela fournit des indices sur le but de leur utilisation.

L'équipe a également découvert des graffitis hiéroglyphiques gravés sur les faces extérieures de la pyramide. Les inscriptions sont situées à côté des restes de bébés et d'enfants qui ont été enterrés au pied de la pyramide.
Les chercheurs pensent néanmoins que les inscriptions et les sépultures datent de longtemps après la construction de la  pyramide et que la structure n'a pas été conçue comme un lieu de sépulture.


La pyramide D'Edfou.

Bien que les chercheurs connaissaient l'existence de la pyramide d'Edfou, la structure n'avait jamais été fouillée avant que l'équipe de Marouard ne commence à y travailler en 2010.

Son équipe a constaté que la pyramide avait été couverte par une épaisse couche de sable, des déchets modernes et les restes du pillage de ses blocs.
Cela ne ressemblait pas à une pyramide et les gens d'un village voisin pensaient même que la structure était la tombe d'un cheikh, un saint musulman local.

Construite en blocs de grès et mortier d'argile, elle avait été construite sous la forme d'une pyramide à trois degrés. Un noyau de blocs se dresse verticalement, avec deux couches de blocs à côté, l'un au-dessus de l'autre.
Le style est semblable à celui de la pyramide à degrés construite par Djoser (règne: 2670-2640 avant JC), le pharaon qui a construit la première pyramide de l'Egypte au début de la troisième dynastie de l'ancienne Égypte.
La technique est proche de celle utilisée à la pyramide de Meidoum, qui a été construite par Snefrou ou Houni et qui a commencé par être une pyramide à degrés avant d'être transformée en une véritable pyramide.

"La construction reflète un certain soin et un réel savoir-faire dans la maîtrise de la construction en pierre, en particulier pour l'assemblage des blocs les plus importants", a constaté Marouard.
Il a également noté que la pyramide a été construite directement sur le socle rocheux et a été entièrement construite avec des matières premières locales. La carrière où le grès a été extrait a été découvert en 2011, et est située à seulement 800m au nord de la pyramide.

La croissance du cimetière moderne et du village représente un danger pour la pyramide nouvellement découverte. Afin d'aider à prévenir d'autres pillages, une clôture a été construite autour de la structure.


Des graffitis et sépultures d'enfants

Lorsque l'équipe a découvert la pyramide, ils ont trouvé des inscriptions gravée sur ses faces extérieures. Elles comprennent des représentations hiéroglyphiques d'un livre en rouleau, d'un homme assis, d'un animal à quatre pattes, d'une feuille de roseau et d'un oiseau.
"Ce sont des inscriptions en grande partie privées et brouillonnes.Elles étaient certainement consacrées aux sépultures des enfants et bébés situées juste sous ces inscriptions au pied de la pyramide", explique Marouard.

Une des inscriptions semble signifier "la tête de la maison": c'est peut-être une référence à la mère d'un enfant enterré. Marouard et son équipe vont publier des images plus en détail de ces sépultures.


Une pyramide abandonnée sous Khéops

Les archéologues estiment que, sous le règne de Khéops (le pharaon qui a construit la Grande Pyramide), la pyramide d'Edfou avait été abandonnée. Cela s'est produit moins de 50 ans après sa construction.
Cela suggère que les sept petites pyramides ont cessé d'être utilisées lorsque les travaux sur la Grande Pyramide ont commencé. Il semble que Khéops ne pensait pas qu'il y avait besoin de maintenir une petite pyramide à Edfou, ou ailleurs dans le sud de l'Egypte, selon Marouard.

Khéops préférait concentrer toutes ses ressources sur la construction de la Grande Pyramide de Gizeh, qui était proche de la capitale égyptienne à Memphis. Peut-être pensait-il que le sud de l'Egypte était sécurisé et il ne voyait aucune nécessité d'y maintenir ou d'y construire des pyramides.

Le "centre de gravité de l'Egypte était alors  Memphis, et ce, pendant de nombreux siècles. Cette région puisait les ressources et la main-d'oeuvre dans les provinces, toutes les régions étant mises à profit pour les grands chantiers de construction des complexes funéraires."

À Wadi al-Jarf, un port situé au bord de la mer Rouge qui remonte à l'époque de Khéops et des papyri datant de la fin du règne de Khéops ont été découverts récemment. Cela conforte l'idée que le pharaon a essayé de faire converger toutes les ressources qu'il pouvait vers Gizeh.

Relecture par Marion Juglin
Source:

Derniers articles sur l'Egypte:

2.15.2014

Un trésor archéologique mis au jour à Land's End par... des lapins


Une famille de lapins est soupçonnée d'être responsable de la mise au jour d'un trésor archéologique vieux de 8000 ans près de Land's End (c'est un promontoire des Cornouailles en Angleterre, célèbre pour être le point extrême sud-ouest de la Grande-Bretagne).

Land's End a longtemps été considérée comme une zone d'intérêt historique. Le Big Heritage prépare une opération de fouilles sur les deux prochaines années.

Un butin de pointes de flèches et d'outils de silex de l'âge de pierre a été trouvé dans un réseau de galeries fraîchement creusées par des lapins de garennes. Situé à moins de 200 mètres du promontoire des Cornouailles, il a conduit les archéologues à organiser une fouille complète du site.

Même si une fouille officielle de la zone de 60 hectares doit est mise en place, les premières analyses suggèrent qu'il pourrait y avoir un grand cimetière néolithique, des tumulus de l'âge du bronze et un fort de l'âge du fer.

Land's End a longtemps été considéré comme une zone d'intérêt historique car les vues spectaculaires ont conduit un grand nombre de personnes importantes à y être enterrées sur plusieurs milliers d'années.

Bien qu'il existe un certain nombre de sites archéologiques importants dans la région, la fouille de Land's End sera presque certainement la première initiée par une famille de lapins.

Les fouilles du site seront gérées par une équipe d'archéologues du Big Heritage. D'après le chef d'équipe Dean Paton: "il semble que des gens importants ont été enterrés ici depuis des milliers d'années - probablement en raison de la vue imprenable. Il y avait une chance sur un million que des lapins fassent une telle découverte".

Selon Paton les lapins ont creusé deux petits terriers l'un à côté de l'autre, entraînant un certain nombre d'objets historiques vers la surface: "personne ne connaît l'ampleur de celui-ci, mais c'est une mine d'or. Une famille de lapins vient de réécrire les livres d'histoire ". Le Big patrimoine va planifier des fouilles du site sur les deux prochaines années.

Relecture par Marion Juglin

Source:


Derniers articles sur l'Angleterre:

2.13.2014

Une mystérieuse statue en bronze du dieu grec Apollon découverte à Gaza


Une statue de bronze, qui aurait aux alentours de 2000 ans, du dieu grec Apollon a été trouvée dans la mer Méditerranée au large de la côte de Gaza.

Le pêcheur Jouda Ghrab aurait récupéré la statue de 500 kg en mer et l'aurait ensuite transporté chez lui en charrette tirée par un âne, parfaitement inconscient de l'importance de sa prise.


A leur grande frustration, les archéologues n'ont pas été en mesure de l'observer de près et ont dû se contenter des quelques photos floues de la statue reposant sur une couverture arborant des Schtroumpfs...
Ils ont pu estimer qu'elle remonterait entre le 5ème et le 1er siècle avant JC.

Cependant, son excellent état à fait dire aux spécialistes qu'elle n'a pu être trouvée dans l'eau. Cela pose la question de sa provenance exacte...

Le visage vert-brun décoloré montre le jeune dieu athlétique, debout sur ses deux jambes, il a un bras tendu, avec la paume de sa main vers le haut. Il a les cheveux bouclés et l'un de ses yeux semble incrusté d'un iris en pierre bleue, l'autre est juste une fente noire vide.


Ghrab a découpé l'un des doigts pour l'apporter à un expert en métaux, pensant qu'il aurait pu être en or. À son insu, un de ses frères a sectionné un autre doigt pour faire ses propres vérifications...

"Elle est unique. À certains égards, je dirais que c'est inestimable. C'est comme les gens qui demandent quelle est la valeur de la peinture La Gioconda (la Joconde) au musée du Louvre,"a dit Jean-Michel de Tarragon, historien à la French Biblical and Archaeological School of Jerusalem. Il a ajouté: "Il est très, très rare de trouver une statue qui n'est pas en marbre ou en pierre, mais en métal."

La statue a été découverte en Août 2013, et a même fait une brève apparition sur eBay avec un prix d'ouverture à 500.000 dollars, avant que la police ne la saisisse.

Selon le site israélien Haaretz, un musée américain anonyme et le Louvre ont exprimé leur intérêt pour la découverte. "Nous gardons la porte ouverte à la coopération avec un gouvernement", a déclaré Muhammad Ismael Khillah, assistant secrétaire du ministère du Tourisme et des Antiquités de la bande de Gaza .


D'après Tarragon, il est essentiel de connaître l'emplacement exact de la découverte. 

Quelques 5000 ans d'histoire se trouvent sous les sables de la bande de Gaza, où régnèrent les anciens Egyptiens, les Philistins, les Romains, les Byzantins et les Croisés.

Alexandre le Grand assiégea la ville et l'empereur Hadrien l'avait visité.

Cependant, les archéologues locaux ont peu d'expérience pour mener à bien des fouilles scientifiques et de nombreux sites restent enterrés.

Les statues comme celle d'Apollon ne devaient pas être isolées. Cela signifie qu'elle pourrait être la partie émergente d'un iceberg historique: "une statue, à l'époque, était mise dans un complexe, dans un temple ou un palais. Si c'était dans un temple, vous devriez avoir tous les autres objets de culte (sur le site)," ajoute Tarragon, "on a le sentiment que l'on pourrait trouver beaucoup plus d'objets liés à la statue".

Merci à Hugo pour l'info !

Relecture par Marion Juglin

Sources:

2.10.2014

Des plongeurs suédois découvrent un site de l'âge de pierre


"Ce que nous avons ici est peut-être l'une des plus anciennes colonies des premiers sites permanents en Scanie et dans toute la Suède", a déclaré Björn Nilsson, chef de projet et professeur d'archéologie à l'Université de Södertörn.

 Un plongeur examine un tronc vieux de 11.000 ans. Photo: Arne Sjöström


L'équipe de Nilsson a plongé à Hanö, une baie de sable au large de la côte de la Scanie (province suédoise). Il a obtenu du Conseil national suédois du patrimoine (Riksantikvarieämbetet), les ressources nécessaires pour une fouille de trois ans d'une zone à 16 mètres sous la surface de l'eau.

Jusqu'à présent, ils ont découvert un certain nombre de vestiges qui semblent avoir été jetés dans l'eau par les nomades suédois de l'âge de pierre.
Les objets ont été préservés grâce à l'absence d'oxygène et à l'abondance de gyttja (variété de boue).

Une des plus grandes découvertes est, ce que Nilsson pense être une sculpture de harpon à partir d'os d'animaux, qui a été jetée dans l'eau avec une foule d'autres objets: "il y a du bois, des cornes d'animaux et des outils qui ont été jetés ici", a-t-il poursuivi, "il y a environ 11000 ans il y avait un talus dans cette zone, une lagune ou quelque chose d'équivalent... et tous les arbres ou ossements y ont été conservés. Si l'implantation avait été sur la terre ferme, nous n'aurions que des éléments à base de pierre, rien d'organique."

Des objets en matières textiles, comme de la corde, peuvent survivre là où il y a une forte concentration de gyttja, qui sont des sédiments riches en matière organique au fond d'un lac eutrophique (riche en substances nutritives et en humus pauvre en oxygène).

L'équipe a également récupéré des morceaux de bois, des outils de silex, des cornes d'animaux, et des ossements d'aurochs, l'ancêtre des bovins domestiques, dont le dernier est mort dans les années 1600.

Les archéologues gardent un œil attentif sur tous les sites d'enfouissement potentiels.


Les médias suédois se sont empressés de surnommer la découverte "L'Atlantide Suédoise", même si les restes n'ont jamais appartenu à un véritable village: les gens étaient tous nomades à l'époque.

Cela n'empêche pas que ces découvertes sont uniques; il est extrêmement rare de trouver des éléments de l'âge de pierre aussi intacts.

Relecture par Marion Juglin
Source:

Derniers articles sur la Suède:

2.06.2014

Un village de l'Âge du Fer bien conservé découvert au Danemark

Au cours d'un sondage de terrain avant la construction d'un nouvel hôpital à Aalborg, dans le nord du Danemark, les archéologues ont découvert un village de l'âge de fer datant d'environ 2000 ans.
Les restes du village de l'âge du fer mis en train d'être mise au jour. © Nordjyllands Historical Museum

L'implantation se distingue des autres sites de cette période en raison de son bon état de conservation:  un certain nombre de maisons complètes avec des cheminées, des sols de craie et des passages pavés.

Le village couvre une superficie d'environ 4 ha, et les fouilles ont permis jusqu'à présent de mettre au jour 40 maisons. Mais ce nombre devrait augmenter considérablement avec les fouilles à venir...

Les rapports initiaux montrent qu'elles ne sont pas toutes contemporaines, il y a eu des constructions et reconstructions sur des centaines d'années.

Habituellement, seules des traces de trous de poteaux subsistent et laissent imaginer l'agencement d'une maison, mais le village avait été recouvert d'une épaisse couche de terre (*), qui l'avait protégé après abandon.

Plusieurs maisons avaient les sols faits de craie pour la pièce principale, tandis que d'autres parties du bâtiment semblaient être utilisées comme écuries pour les animaux.

Des études préliminaires ont révélé des ossements provenant essentiellement de l'abattage de bovins, porcins, ovins et caprins. Mais les habitants complétaient leur alimentation avec des poissons provenant du fjord tout proche.

En plus de découvrir le cœur de la colonie, les archéologues ont également trouvé des traces d'exploitation de carrières au sud du village, où la craie été récupérée pour les maisons.


Des traces de culture ont également été notées sous forme de marques laissées par des charrues, ce qui pourrait apporter des informations sur l'aspect économique du village et sur sa production agricole.

Une découverte surprenante: les restes du squelette d'un chat. Cette variété domestique avait été introduite au Danemark depuis l'Empire romain au cours de l'âge du fer...
Auparavant, le chat domestique le plus ancien à avoir été découvert provenait d'une tombe à incinération à Kastrup, Jutland datant de 200 après JC.

Les trouvailles ostéologiques ont fourni un nouvel espace potentiel à la poursuite des travaux quand l'équipe a découvert une plus grande quantité que prévu d'ossements de chevaux.
Les chevaux étaient généralement considérés comme un signe de richesse au cours de cette période, et le nombre de restes posent des questions concernant leur statut.

Le site fait partie d'un paysage culturel plus large dans le sud d'Aalborg, situé autour du village de Sonder Tranders où il existe des traces de beaucoup d'autres villages et des lieux de sépulture.

La zone au sud de Tranders est également riche en métaux datant des Viking et du Moyen Age et qui ont été découverts par des prospecteurs.

Les résultats de cette fouille pourraient permettre une meilleure compréhension de l'âge du fer d'un point de vue sud scandinave.

Les archéologues du Musée historique Jutland du Nord ont jusqu'ici sondé 58 ha, dont 54 ha ont déjà été libérés pour la construction de l'hôpital.

Relecture par Marion Juglin
Source:
  • Past Horizons: "Well preserved Iron Age village uncovered in Denmark"

Derniers articles sur le Danemark:

(*) "le village avait été recouvert d'une épaisse couche de terre":  pour en savoir un peu plus sur l'origine de ce recouvrement, j'ai contacté le Nordjyllands Historiske Museum. Voici la traduction de la réponse de Med venlig hilsen: "La couche est due à l'occupation du même site pendant 200 à 500 ans. Les sols des maisons étaient faits de craie et les murs de tourbe: et, à chaque fois qu'une maison était abandonnée, une nouvelle était construite au même endroit. En outre, les débris de poteries, vieux os, etc... se sont entassés dans la même zone. En conséquence, la couche s'est épaissie avec les années. C'est le même phénomène que l'on observe dans les villes du Moyen-âge."

2.03.2014

Les vestiges d'une basilique Byzantine découverts dans le lac Iznik en Turquie


Les restes d'une ancienne basilique ont été découverts à environ 20 mètres de la rive du lac Iznik à Bursa, selon les archéologues locaux.

"Nous avons trouvé les restes de l'église. Elle a un plan de basilique et possède trois nefs", a déclaré Mustafa Sahin, professeur d'archéologie à l'Université de Bursa Uludag.

 AA Photo.

Les fondations de l'église sont visibles sous l'eau à 1,5 à deux mètres de profondeur. On estime que la structure s'est effondrée suite à un tremblement de terre.

"Les restes de cette église sont similaires à celles d'Hagia Sophia à Iznik. C'est pourquoi nous avons estimé qu'elle avait été construite au cinquième siècle de notre ère" a expliqué Şahin.

Il a ajouté que la structure a été découverte en photographiant la ville depuis les airs afin de faire un inventaire des objets historiques et culturels.

Suite à la découverte, l'université a informé la direction du musée d'Iznik et le Ministère de la Culture et du Tourisme, demandant à ce que le site archéologique soit protégé.

Il y a beaucoup de pierres brutes sur le site: "cela montre que ce que la structure s'est effondrée. Iznik a connu de nombreux tremblements de terre qui ont détruit ses bâtiments. Le plus connue est celui qui s'est produit en 740 après JC. Les premières observations montrent que la structure s'est effondrée au cours de ce tremblement de terre et que la côté a été submergée. L'église n'a pas été reconstruite par la suite."

Merci à Hugo pour la suggestion de l'article.

Source:

Derniers articles sur la Turquie: