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7.13.2022

Le changement climatique menace les découvertes archéologiques dans le paysage glacé de la Norvège

Un nouveau rapport détaille des découvertes archéologiques faites dans les plaques de glace reculées de la Norvège ces dernières années. Il avertit également que les découvertes futures risquent d'être compromises en raison du changement climatique.

Le changement climatique menace les découvertes archéologiques dans le paysage glacé de la Norvège 
Une ancienne hampe de flèche découverte dans une plaque de glace norvégienne. Photo: Åge Hojem, Musée de l'Université NTNU
 

Une flèche vieille de 6 100 ans, une sandale en cuir vieille de 3 000 ans et un cadavre d'oiseau parfaitement conservé datant de 2000 avant notre ère font partie des centaines d'objets découverts dans les montagnes et les fjords glacés du nord de la Norvège. 


Des découvertes surprenantes chaque année

Tous ces objets sont détaillés dans un nouveau rapport publié par le NTNU University Museum, qui étudie le paysage archéologique glaciaire du pays. Ces sites, selon le rapport, offrent des conditions particulièrement stables pour la préservation de la matière organique.

"Des objets et des restes d'animaux et d'activités humaines, dont nous ignorions même l'existence, ont été découverts. Ils comprennent tout, du matériel de cheval et des vêtements aux flèches avec des pointes en coquillages, des tiges en bois et des plumes", rapporte Birgitte Skar, archéologue et professeur NTNU qui a co-écrit le rapport, "Pas une année ne passe sans des découvertes surprenantes qui repoussent les limites de notre compréhension."

Cependant, malgré la récente vague de découvertes, les perspectives de recherches des archéologues semblent sombres alors qu'ils luttent contre le changement climatique et font face aux défis de financement dans la course pour sauver l'histoire ancienne. 

Une enquête récente citée dans le rapport montre que 363 Km² de plaques de neige et de glaciers norvégiens ont fondu depuis 2006. De plus, des images satellites prises en 2020 montrent que 10 sites concernant de précédentes découvertes ont déjà fondu jusqu'à 40 pour cent.

"Ces chiffres suggèrent une menace importante pour la préservation des découvertes de la glace, sans parler de la glace en tant qu'archive climatique", ajoute Skar. Elle est allée plaider pour plus de ressources gouvernementales dans la course contre la fonte, "Le moment est venu d'établir un programme national de surveillance utilisant la télédétection et de sécuriser systématiquement les découvertes archéologiques et les vestiges biologiques des plaques de glace".

 

Triste ironie: l'une des menaces les plus importantes posées par le changement climatique est la perte de la capacité d'étudier les climats du passé de la Norvège.

Certaines des découvertes, telles que des os de rennes vieux de 4 200 ans, montrent comment les espèces se sont historiquement adaptées aux changements climatiques dans la région, des informations qui peuvent aider les humains à aller de l'avant. 

"Nous avions l'habitude de penser que la glace était désolée et sans vie et donc pas très importante", dit Jørgen Rosvold, biologiste et directeur de recherche adjoint à l'Institut norvégien de recherche sur la nature qui a contribué au rapport, "Cela change maintenant, mais c'est urgent. De grandes quantités de matériaux uniques fondent et disparaissent à jamais. Les découvertes peuvent fournir des informations importantes sur l'histoire des hommes et de la nature."


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6.27.2021

D'après de récentes découvertes, la cathédrale norvégienne Stavanger a été construite sur un site Viking

Les archéologues ont découvert des traces d'animaux correspondant aux découvertes précédentes d'une possible implantation de l'ère viking sous la cathédrale de Stavanger en Norvège.

La cathédrale de Stavanger est la plus ancienne cathédrale de Norvège, située dans la municipalité de Stavanger, dans le centre du comté de Rogaland. 

La cathédrale de Stavanger aujourd'hui 

Selon les anciens récits, la cathédrale fut fondée vers 1100 après JC par l'évêque Reinald, qui serait venu de Winchester en Angleterre. Reinald a ensuite été arrêté sur ordre du roi norvégien Harald IV, et pendu à Bergen pour ne pas avoir divulgué l'emplacement des trésors cachés par le roi précédent, Magnus l'Aveugle, pendant la guerre civile en Norvège. 

La ville de Stavanger a été ravagée par un incendie en 1272 après JC, et la cathédrale a subi de lourds dommages. Elle fut reconstruite sous l'évêque Arne (1276-1303 après J.-C.), époque à laquelle la cathédrale romane fut agrandie dans le style gothique. 

Des fouilles récemment menées par l'Institut norvégien de recherche sur le patrimoine culturel (NIKU) en collaboration avec le Musée archéologique (UiS) ont permis de découvrir les ossements d'animaux dans la partie nord de la cathédrale lors de l'exploration d'un vide sanitaire. 

Le vide sanitaire de la cathédrale de Stavanger est en cours d'examen avant la pose d'un nouveau sol dans l'église. Photo : Kristine Ødeby / NIKU
 

L'étude faisait partie des travaux de restauration de la cathédrale pour les célébrations de l'anniversaire de la ville en 2025. 

L'équipe a trouvé une couche de sol sombre avec des ossements d'animaux, en particulier les restes squelettiques d'un cochon datant du début du 11ème siècle après JC ou plus. 

D'après l'ostéologue et archéologue Sean Denham du musée archéologique UiS, "Ce que nous avons trouvé, ce sont les os d'un porc, qui ont clairement été jetés sur place avec de la viande et de la peau intactes.

Os de porc d'avant la construction de la cathédrale. Photo : NIKU.
 

Les ossements d'animaux soutiennent les découvertes d'une fouille précédente en 1968, qui avait mis au jour du bois carbonisé sous le chœur de l'édifice. Cela avait été interprété comme une structure en bois construite avant la fondation de la cathédrale, à l'époque viking. 

Ces découvertes confirment que la cathédrale n'a pas été construite dans un endroit inhabité et désolé, mais plutôt un endroit où il y avait déjà un établissement humain. 

D'autres études au cours des prochaines semaines espèrent faire la lumière sur le type d'activité qui existait avant la construction de la cathédrale et éventuellement identifier où la première église sur le site a été érigée.

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5.02.2019

Pêcher, cultiver ou se battre: comment les vikings s'adaptaient aux variations climatiques

Dans les îles Lofoten en Norvège, des archéologues ont mis au jour, dans les années 1980, l'une des plus grandes constructions viking découvertes à ce jour.

La longère longue de 83 mètres, découverte dans ce qui est aujourd'hui la ville de Borg, était une vitrine ostentatoire des puissants chefs qui régnaient sur ce qui à première vue semble être une zone marginale: un groupement d'îles situé tout près du cercle polaire arctique.

Pêcher, cultiver ou se battre: comment les vikings s'adaptaient aux variations climatiques
Musée viking de Lofotr dans le plus grand bâtiment viking découvert à ce jour.

Pendant plus de 2500 ans, le peuple des îles Lofoten a fait pousser de l’orge et du blé et pêché la morue dans l’océan glacial de l’Atlantique Nord.

Ces îles étaient au centre de la politique viking, et pourtant à la limite de l'endroit où le climat nordique rendait possible l'agriculture.


Cela fait des îles Lofoten un endroit idéal pour explorer l'impact du changement climatique sur la vie des vikings.


Chaque année, les propriétaires des terres prenaient des décisions cruciales: quelles cultures planter, combien de bétail élever, combien de cabillaud pêcher, s’il fallait ou non envoyer des navires pour attaquer les riches villages européens du sud.

Au vu de toutes ces options à prendre en compte, des changements climatiques mineurs pouvaient être un facteur majeur, rapporte William D'Andrea, paléoclimatologue de l'Observatoire de la Terre Lamont-Doherty de l'Université de Columbia  à New-York.

Au cours des trois prochaine années, D'Andrea et Nicholas Balascio, paléoclimatologue au College of William and Mary en Virginie, travailleront pour reconstituer les effets à court terme des variabilités climatiques dans ces îles.

L'étude commence tout juste, mais D'Andrea et Balascio pensent qu'en examinant tout, depuis le  pollen des plantes jusqu'aux déchets animaux, tels qu'ils apparaissent dans les sédiments des fonds lacustres, ils pourront comprendre comment les habitants et leurs activités ont pu évoluer pour s'adapter au climat changeant.

Ils chercheront des biomarqueurs (des molécules uniques spécifiques à des animaux ou des plantes) afin de voir combien et quel type de bétail et de céréale étaient élevés d'année en année.

"Ces communautés marginales pouvaient être très sensibles à ces changements environnementaux naturels" dit Balascio. Par exemple, le climat changeant à pu pousser les vikings à déplacer leurs fermes vers de nouveaux lieux pour tirer avantage des meilleures conditions pour leurs champs.


La baisse du niveau de la mer a été un autre défi pour les vikings des îles Lofoten.


Les îles Lofoten, comme une grande partie de la Scandinavie, sont en train de remonter après la perte des énormes calottes glaciaires qui recouvraient la terre pendant la dernière période glaciaire. Ce phénomène, appelé rebond isostatique, provoque l’élévation des îles et fait chuter le niveau de la mer.

Cela signifie que les hangars à bateaux construits au bord de l’eau pouvaient se retrouver dans les terres quelques décennies plus tard. Les emplacements des ports suffisamment profonds pour accueillir les célèbres voiliers des vikings ont également changé au fil du temps.

La baisse du niveau de la mer a peut-être rendu le port près de Borg inaccessible aux gros navires et a joué un rôle dans la raison de l'abandon de la longère.

Bien que ces changements soient géologiques plutôt que climatologiques, le projet de D’Andrea et Balascio a également mis en exergue l’adaptation des Vikings à la baisse du niveau des mers.
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Mais sur le front climatique, une variable particulièrement importante a influencé le destin saisonnier des vikings des îles Lofoten: il s'agit d'un schéma récurrent connu sous le nom d’oscillation nord-atlantique (ONA). C'est un ensemble de rythmes qui se joue sur des mois et même des décennies, entraînés par les changements de pression atmosphérique dans les tropiques et dans l'Arctique, entrainant une modification de la structure des vents dans l'hémisphère nord.

Pour l’Europe du Nord et les îles Lofotens, l'ONA signifie qu’il y a une oscillation entre un temps humide et doux, puis froid et sec.

Les chercheurs espèrent comprendre comment les agriculteurs et les pêcheurs se sont ajustés face au climat instable qui a rendu l'agriculture et l'élevage difficiles, parfois pendant plusieurs années.

Certains experts pensent que pendant les périodes de difficultés dues au climat, les vikings ont réagi en multipliant les raids. Mais prouver ce lien sera difficile, dit D’Andrea, et sortira probablement du cadre de leurs recherches. Les archives historiques des raids vikings ne sont pas assez détaillées pour pouvoir les comparer correctement avec les données climatiques, dit-il.

Mais il espère que le projet fournira des informations sur la manière dont les peuples de l’histoire se sont adaptés au changement climatique; ces informations sont susceptibles d’éclairer la réflexion moderne sur l’adaptation au changement climatique.

"Lorsque l'on regarde une société sur une période de 1 000 ans, on se rend compte que les changements sont en réalité quelque chose qui se passe", dit D’Andrea. "Nous pouvons les traiter de manière réfléchie et proactive, ou nous pouvons les ignorer."

 Relecture par Marion Juglin (Archeow.fr)
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10.18.2018

Des habitats utilisés sur plus de 1000 ans au cours de l'âge de pierre en Norvège

De simples petites cabanes en terre de l'âge de pierre semblent avoir été utilisées pendant près de 1000 ans. Elles sont peut-être restées vides pendant 40 à 50 ans, en tout, avant d'être entretenues et réutilisées.

L'archéologue Silje Fretheim, du département d'archéologie et d'histoire culturelle de l'Université norvégienne de sciences et de technologie (NTNU), a trouvé cela incroyable: "Peu de constructions de nos jours ont duré pendant 1000 ans. Leur utilisation sur une aussi longue durée nous montre l'importance pour eux d'entretenir les maisons"

Fouille du site d'une tente réutilisée à Mohalsen dans la municipalité de Vega. Le site remonterait environ à 8300 avant notre ère.  (Photo: Hein B. Bjerck)

Elle a récemment discuté de sa thèse de doctorat sur le logement et les traditions d'implantation en Norvège au cours de la période mésolithique. Ses recherches révèlent une image différente des peuples de l'âge de pierre de celle enseignée à l'école de nos jours. "J'ai moi-même des enfants en âge d'aller à l'école et j'ai découvert que la plupart des écoles enseignent encore que les habitants de l'âge de pierre vivaient principalement dans des grottes. Mais ce n'était absolument pas le cas" dit-elle.

La période mésolithique en Norvège couvre environ 5500 ans, commençant vers 9500 avant l'ère commune, lorsque les peuples étaient nomades et chasseurs-cueilleurs. Au début de cette période, les gens vivaient dans des tentes dont on pense qu'elles étaient faites en peaux d'animaux, bien qu'aucune couverture de tente de cette époque n'ait été trouvé. Puis, finalement, les habitats sont devenus plus permanents.


Unique pour la Norvège


Fretheim a analysé les informations de 150 habitats de l'âge de pierre, s'étendant du comté le plus au nord du Finnmark jusqu'au sud de la Norvège.

Plus de la moitié d'entre eux ont été fouillés au cours de ces 15 dernières années, et c'est la première fois que quelqu'un compare les informations basées sur ces fouilles.

Le nombre d'habitations mésolithiques relativement bien préservées en Norvège est unique en Europe du Nord, et la thèse de Fretheim donne ainsi une nouvelle image de la population de l’âge de pierre qui dépasse également les frontières de la Norvège.

Dans d'autres parties du monde, les restes d'habitats et les traces des individus de l'âge de pierre sont enfouis sous les terres agricoles actuelles, ou bien sont sous l'eau parce que les terres le long des côtes ont été englouties après la dernière période glaciaire.

"En Norvège, cependant, les restes de l'âge de pierre ont été préservés car les endroits le long des côtes se sont élevés avec la diminution du poids des glaces de la dernière période glaciaire. Une autre raison, est que l'agriculture en Norvège a été moins extensive, et n'a donc pas recouvert les traces de l'âge de pierre. Dans le Finnmark, où les terres cultivées sont le moins répandues, il est possible de voir de nombreuses traces des anciens habitats" rapporte Fretheim.


Des tentes aux maisons semi-enfouies


Il n’est pas surprenant de constater que les traces d'habitats datant de 10000 à 11500 ans pendant la période mésolithique restent limitées

Fretheim dit que les archéologues ont trouvé des cercles de tente, qui sont des pierres placées sur les rabats de la tente. Ils ont aussi trouvé des surfaces nettoyées, avec des concentrations clairement définies de restes d'outils. Produire des outils en pierre à laissé de nombreux débris.

Les habitats les plus anciens étaient petits. La surface de ces anciennes maisons "est presque toujours entre 5 et 10 mètres carrés" ajoute Fretheim, "ce qui indique que des familles nucléaires se déplaçaient dans les alentours avec des tentes démontables. Je pense que les tentes faisaient probablement partie du style de vie mobile de ces gens qui voyageaient avec."

Les restes d'une maison semi-enfouie en Norvège (projet Ormen-Lange) à Nyhamna. Cet habitat a été utilisé pendant 1100 ans, entre 5200 et 4100 avant notre ère. La phot montre. La photo montre la surface arrondie du plancher enfoncé, avec une cheminée centrale en pierre et des trous pour les poteaux le long des murs. Credit: NTNU University Museum

Plusieurs choses se sont passées il y a 9500 ans et ont impacté les schémas d'implantation et d'habitat en Norvège: la forêt s'est étendue vers de nouvelles zones, le niveau de la mer le long de la côte s'est stabilisé et les dernières couches de glace de la dernière période glaciaire se sont retirées de l'intérieur.

Les habitations sont devenues plus grandes. Au lieu de planter une tente sur le sol, le sol a été partiellement creusé dans ce qu’on appelle des maisons semi-enfouies. Le reste de la maison était construit avec un ouvrage en bois et gazon. Les plus grandes de ces maisons pouvaient atteindre ainsi les 40 mètres carrés. "Plusieurs familles devaient vivre ensemble, ou peut-être des équipes de chasse qui partageaient la maison" ajoute Fretheim.


Des points de repère attractifs


Alors que le niveau de la mer s'est stabilisé, Fretheim pense qu'il est devenu possible pour ces peuples de construire leur propre connaissance des ressources naturelles de la région, comme les bons endroits où pêcher. Cela a diminué le besoin de suivre un animal, comme les rennes ou les phoques, sur son trajet migratoire.

Les gens ont commencé à préférer vivre dans des endroits avec des conditions de pêche et de chasses plus stables et variées.

Les maisons semi-enfouies étaient conservées et réutilisées à grande échelle, dont les plus utilisées ont été maintenues plus de 1000 ans.

"Les objets physiques fabriqués par des individus continuent à affecter les habitants et les paysages longtemps après. J'imagine que les fosses visibles dans le paysage à l'époque ont contribué à créer le premier paysage culturel. C'étaient les premières traces visibles laissées derrière, aussi les gens ont reconnu ces endroits et ont choisi de les reconstruire plutôt que de choisir de nouveaux emplacements. Les gens sont devenus plus sédentaires et liés à certains sites car ils les considéraient comme de bons endroits" explique Fretheim.

Relecture par Marion Juglin (Archeow.fr)
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2.21.2018

L'énigme de l'ancienne production du fer en Norvège

Pendant des siècles, les habitants de ce qui est aujourd'hui la région de Trøndelag en Norvège ont fabriqué de grandes quantités de fer de première qualité. Fait à partir de minerai provenant des tourbières, ce fer servait à fabriquer des armes et des outils.

L'énigme de l'ancienne production du fer en Norvège
Des fours, souvent quatre d'affilés, avec des tas de scories de la même taille indiquant que tous les fours ont fonctionné simultanément. Chaque four fonctionnait selon un programme cyclique, jusqu'à ce que la fosse à scories soit pleine. (Illustration: Inkalill)

La production a atteint un pic d'environ 40 tonnes par an aux alentours de 200 après JC. Avec des niveaux de production aussi hauts, il est très probable qu'ils aient exporté du fer vers le continent européen.

Mais d'où leur est venu cette expertise dans la fusion du minerai ?

Arne Wang Espelund, professeur au département des sciences et de l'ingénierie des matériaux à l'Université norvégienne de sciences et de technologies (NTNU), s'intéresse à la fabrication du fer depuis les années 1970. Il a lui-même aidé à fondre du fer avec une méthode décrite dans les années 1700 par Ole Evenstad à Stor-Elvdal, juste au nord de Lillehammer.

Cependant, cette méthode est différente des techniques utilisées en Norvège pendant près 900 ans jusqu'à environ 600 après JC. Au cours de cette même période, la peste et le ralentissement économique frappaient l'Europe et l'art de la fabrication du fer tombait dans l'oubli.

Pour le moment, personne ne sait vraiment comment les norvégiens de l'âge du fer ont appris à fabriquer du fer. 


Espelund a trouvé des indices qui mènent à l'Empire Romain.


Des scientifiques ont découvert un four en Autriche avec exactement les mêmes mesures et les mêmes caractéristiques que les fours norvégiens. Cette partie de l'Autriche appartenait alors à l'Empire Romain.

Des scientifiques en Autriche ont trouvé un four avec exactement les mêmes mesures et caractéristiques que les fours norvégiens. (Photo: Brigitte Cech)

L'archéologue Brigitte Cech a trouvé un four à Semlach, un village qui était dans le norique (royaume celtique) pendant la période romaine. Le four date d'environ 100 après JC. "C'est une copie parfaite des fours du Trøndelag. Il a les mêmes dimensions et une ouverture latérale" rapporte Espelund. Il est vrai cependant que la fosse à scories est construite en argile, alors que celles en Norvège étaient en pierre. Ce four autrichien est plus vieux que les plus anciens fours de Norvège de même conception.

Des fours encore plus anciens se trouvent à proximité de Populoniaet en Italie et de Burgenland en Autriche. "Je pense que la technologie d'extraction du fer doit provenir de l'extérieur de la Norvège," estime Espelund.

Son opinion est renforcée par le fait que personne n'a encore trouvé de preuve d'expérimentation de fabrication du fer en Norvège. Cela signifierait que les anciens norvégiens aurait maîtrisé l'art de fabriquer du fer de haute qualité, avec moins de 0,2 pour cent de contamination au carbone, sans aucune trace d'essais et d'erreur. Autrement dit, ils ont forcement appris l'art ailleurs.


Les ancêtres des romains.


Il se peut que les étrusques aient été les premiers à apprendre à faire du fer en Europe. Ils vivaient dans ce qui est aujourd'hui l'Italie et la Corse à partir de 700 avant JC. Les étrusques dominaient Rome au début de l'empire.

Les Celtes quant à eux ont amélioré le métal en ajoutant du carbone et en faisant ainsi de l'acier. La technique s'est répandue dans tout l'Empire Romain. Et peut-être même en Norvège. Le fer y était fabriqué à partir du minerai des tourbières. Le minerai était recueilli au printemps, tandis que la fusion était faite en automne.

Dans la Norvège peu peuplée, où beaucoup est encore préservé, il y a des centaines d'endroits avec des preuves de cette production, depuis les zones où le minerai était recueilli jusqu'aux endroits où le fer était extrait du minerai.


Résoudre le puzzle avec la chimie


Aujourd'hui, le signe le plus courant de la production de fer antique est le terril. Des analyses chimiques de ces terrils sont au cœur de la compréhension sur la façon dont le minerai était fondu.

Espelund est en fait un ingénieur minier, non un archéologue. Cependant, dans cette situation cela est un avantage. Il est habitué aux analyses chimiques et aux sciences naturelles, ce qui peut aider à apporter une contribution importante dans un sujet qui, selon lui, est souvent quelque peu descriptif.

Espelund, qui remercie les archéologues de NTNU pour leur coopération fiable sur le terrain, a cependant une approche différente lorsqu'il est confronté à un site archéologique, il aime s'appuyer sur sa boîte à outils de sciences naturelles.

Le minerai de fer contient différents composés riches en oxygène (FeOOH). Le minerai brut est d'abord chauffé sur un feu ouvert pour créer de l'oxyde de fer  (Fe2O3). Lorsqu'il est placé dans un four, cette matière première est ensuite transformée en fer très pur, car le monoxyde de carbone dans le four réagit avec l'oxyde de fer.
Cependant, un certain pourcentage du fer reste dans les scories, comme l'oxyde ferreux (FeO), cela renseigne sur la qualité du fer.


Les scories.


Les scories, provenant de trois sites en Norvège, mais aussi d'Islande, de Catalogne et d'Autriche, ont tous une composition remarquablement similaire. Ces scories contiennent environ 65% de mélange d'oxyde de fer et d'oxyde de manganèse. Environ 20% est de l'oxyde de silicium. Ce mélange s'appelle de la fayalite. Celui-ci peut à son tour nous éclairer sur la qualité du minerai et nous fournir des valeurs comparables entre les scories provenant de différents sites.

Fosse à scories à Heglesvollen en Norvège. (Photo: Arne Espelund)

Heglesvollen dans le Trøndela, est l'un des sites les plus importants pour la production du fer. Depuis 1982, quatre fours et 96 tonnes de scories ont été trouvés dans la zone. Cela suggère qu'il y avait une grande quantité de production de fer à cet endroit pendant un certain nombre d'années. Les chercheurs ont aussi vu que les fours avaient été réparés plusieurs fois.

Les archéologues ont découvert les restes de quelque chose qui aurait pu être une prise d'air pour un four qui aurait été alimenté par effet de cheminée à Vårhussetra. Mais c'est le seul site où ce type de prise d'air a été trouvé. "Se pourrait-il que certaines parties du processus de production aient été tenues secrètes et que ces prises d'air aient été détruites?" se demande Espelund. On ne le sait pas, mais il dit qu'une approche possible pourrait impliquer cinq prises d'air qui provoqueraient une sorte de feu de cheminée qui, à son tour, créerait des températures élevées.


Du bois de pin


Les datations carbone et d'autres analyses sur du bois suggèrent que les habitants de Trøndelag comptaient presque exclusivement sur le bois de pin pour la production de fer. "C'est parce que le pin brûle deux fois" dit Espelund; tout d'abord, le bois brûle avec de grandes flammes, ensuite il se transforme en charbon de bois qui tombe au fond du four, il peut alors être brûlé à nouveau et aider à la fusion.

L'ajout de bois créé un effet cheminée dans le four, ce qui, combiné avec des prises d'air dans les endroits appropriés pourrait éliminer la nécessité d'utiliser un soufflet qui peut être épuisant.

Espelund continue d'assister à des conférences pour en apprendre davantage et contribuer au débat.
Il reste cependant encore beaucoup de questions, et il n'est pas sûr qu'on trouvera toutes les réponses. "Vous devez être curieux" dit-il.


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10.29.2015

Des gravures rupestres découvertes sur le site d'un terminal pétrolier en projet en Norvège

Pour Anja Roth Niemi, c'est une découverte que l'on ne fait qu'une fois dans sa vie... L'art rupestre côtier juste à l'extérieur de Kirkenes (une petite localité norvégienne) est bel et bien un scoop.

Anja Roth Niemi est chef de projet pour le Département des Sciences Culturelles à l'Université Arctique de Norvège (UiT).
C'est son collègue, Erik Kjellman, qui a trouvé les gravures de l'Age de Pierre partiellement masquées sous de la mousse. "Il y a à la fois des gravures de rennes et d'élans. Leurs tailles vont de 10 à 40cm. Ils semblent avoir été faits sur une certaine période de temps, car l'on peut voir certaines gravures faites au-dessus d'autres", explique Anja avec enthousiasme.

Ce vieux renne de 7000 ans est unique et est le premier à être découvert dans la région du fjord de Varanger. Photo: Thomas Nilsen

Il s'agit du premier art rupestre préhistorique découvert dans cette région, où les gens ont commencé à migrer après le dernier Age de Glace.

"Les découvertes de gravures de l'Âge de Pierre les plus proches se situent à Porsanger à l'ouest et Kanozero sur la péninsule Russe de Kola au sud-est." ajoute-t-elle, soit 200km environ de chaque côté.

L'équipe faisait des travaux de fouille à Gamneset, un petit promontoire sur une péninsule à l'ouest de Kirkenes dans le Comté de Finnmark, lieu où la société Norterminal prévoit un immense terminal pétrolier.

Selon la loi norvégienne, des plans de développement et des travaux de construction ne peuvent commencer avant qu'il y ait eu des vérifications sur d’hypothétiques traces du passé sur le site. Si quelque chose est trouvé, c'est automatiquement protégé jusqu'à ce des recherches plus approfondies soient menées.

La direction du Patrimoine Culturel est responsable de tous les monuments archéologiques de Norvège. Isa Trøim dirige la section archéologique. Elle a expliqué que toutes les parties doivent se rencontrer pour discuter sur la façon dont les découvertes devaient être gérées. "Nous avons une bonne coopération du développeur (du terminal) et de la municipalité de Sør-Varanger, et nous espérons trouver une bonne solution".

Les gravures rupestres sont situées à l'intérieur de la zone où doit se construire un terminal pétrolier arctique sur la côte norvégienne de la mer de Barents. Toutes les gravures sont sur le rocher à gauche. Photo: Thomas Nilsen

Anja Roth Niemi explique que le rocher en question est situé au milieu de la zone qui doit se développer. "Maintenant, il est important de connaitre l'étendue de cet art rupestre. Nous ne savons pas combien de temps cela va prendre" ajoute-t-elle.

L'art rupestre avec des troupeaux de rennes et quelques élans couvre une surface de 15 mètres de large sur 3 mètres de haut. "Peut-être que les gens se rencontraient ici et transféraient leurs connaissances, ou peut-être que les gravures étaient des symboles de certaines croyances ou rituels ? Nous ne savons pas, il y a de nombreuses théories" souligne Roth Niemi.

Les archéologues ont daté les gravures: elles ont entre 6200 et 7500 ans.

La majorité des arts rupestres découverts dans d'autres endroits sont au niveau de la mer de l'époque. A Gammesbukt, la découverte a été faite sur un rocher à 27m au-dessus du niveau de la mer. Des modèles géologiques de la zone du fjord de Varanger montrent une élévation de la terre au fil du temps, au fur et à mesure que la glace épaisse a fondu plaçant ce rocher au niveau de la mer il y a quelques 7000 ans.

Peut-être que Gamneset était un lieu de rencontre pour les gens de l'Âge de Pierre venant de différents endroits. La région du fjord Varanger est de loin la zone avec le plus de découvertes d'implantations de l'Âge de Pierre. "L'art rupestre nous donne des perspectives uniques pour comprendre comment vivaient ces gens" rapporte Roth Niemi. Elle pense qu'il est important de mettre les découvertes dans une perspective historique.

Les plans de Norterminal. Les gravures rupestres sont sur la colline à gauche (entouré en rouge). Dessin: Nordterminal

 "Les gravures sont là depuis 7000 ans, alors qu'un terminal pétrolier ne sera là que pendant quelques années"

Jacob B. Stolt-Nielsen est président de Norterminal, la société qui prévoit la construction de dépôts et d'installations de chargement pour le pétrole arctique à Gamneset.

Comment la découverte de l'art rupestre influencera les plans et leur progression ? "Cela est trop tôt pour le dire. Mais je suis sûr que cela ne sera pas un problème pour le terminal de Gamnset" a répondu Stolt-Nielsen.

Les archéologues estiment qu'il pourrait y avoir d'autres gravures de rennes, d'élans, ou même d'hommes, de saumon ou de flétan, comme on peut le voir sur d'autres sites. "Nous sommes certains qu'il y a d'autres gravures sur le site" estime Anja Roth Niemi.

Bien que la découverte ne remonte qu'à quelques semaines, des sociétés de tourisme locales ont déjà commencé faire profit de cet art rupestre exceptionnel: pour 400 couronnes norvégiennes (environ 40€), on peut avoir une place sur un bateau pour une visite guidée vers le rocher.

Les opérateurs touristiques espèrent copier le succès de l'art rupestre d'Alta, plus loin à l'ouest dans le Comté de Finnmark. Figurant sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO, Alta a les plus célèbres et importantes concentrations d'art rupestre au nord de l'Europe, et compte des milliers de visiteurs chaque année.

La question pour Kirkenes pourrait être celle-ci: sera-t-il possible de vendre des visites guidées sur un site d'art rupestre de l'Âge de Pierre situé à l'intérieur d'une zone sécurisée d'un terminal pétrolier ?

Merci à Sébastien Thomine pour l'info ! 

Relecture par Marion Juglin
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9.10.2015

La photogrammétrie, nouvel outil archéologique

MAJ 27/09/17

La cartographie des sites archéologiques en cours de fouille prend beaucoup de temps et demande beaucoup de mesures, de photographies, de dessins et de prises de notes.

Aujourd'hui, tout ce travail peut être réalisé grâce à la photogrammétrie. Il s'agit d'une méthode qui utilise des images en deux dimensions d'une découverte archéologique pour construire un modèle 3D.

La photogrammétrie, nouvel outil archéologique
Modèle 3D d'un umbo d'un bouclier trouvé dans une tombe Viking à Skaun. Credit: NTNU University Museum

Il n'y a pas besoin de lunettes spéciales ou d'équipement avancé pour utiliser cette technique. Avec les mesures précises du site, la photogrammétrie permet de créer une carte complète et détaillée d'un site archéologique en cours de fouille.

"C'est encore une toute nouvelle technique" rapportent les archéologues Raymond Sauvage et Fredrik Skoglund du NTNU University Museum. La photogrammétrie est en de nombreux points plus précise que les anciennes méthodes qui de plus prennent beaucoup de temps.

Elle est déjà mise à profit par les archéologues, comme on a pu le voir dans un article que j'ai publié récemment:  Une nouvelle méthode pour documenter les épaves.


Lorsqu'une tombe supposée Viking a été trouvée en 2014 à Skaun dans le comté de Sør-Trøndelag, en Norvège, le site en cours de fouille a été cartographié à l'aide de la photogrammétrie.

La façon dont les artéfacts sont trouvés, à la profondeur à laquelle ils sont enterrés et où ils ont été placés les uns par rapport aux autres peut apporter de nombreuses informations aux archéologues étudiant le site.

La photogrammétrie rend aussi plus facile le partage des découvertes avec d'autres spécialistes:  les modèles 3D qui sont produits peuvent être enregistrés en format PDF, et donc peuvent être facilement envoyés aux collègues.

Si vous avez un ordinateur suffisamment puissant, vous pouvez télécharger ce document PDF concernant le site archéologique Viking pour vous avoir un aperçu: https://ntnu.box.com/shared/static/51nxbf6fi269suwklzi574za62j3eric.pdf
C'est une version en basse résolution, mais vous pouvez déjà vous faire une bonne idée de ce que cela peut donner. Il est possible de zoomer, changer d'angle de vue, etc...


Du temps gagné grâce à cette technique

Une société russe a développé le programme qu'utilisent ces deux archéologues au musée. Il est facile à utiliser et donne de bons résultats.

Le développement et l'utilisation de la photogrammétrie ont explosé ces dernières années. Cela apporte le genre de détail et de qualité dont on pouvait seulement rêver il y a quelques années.

Même si la méthode demande du travail, elle fait gagner beaucoup de temps. "En un jour, on peut obtenir 3 millions de points de mesure. Avant, on était satisfait avec 3000" précise Skoglund ... et ces 3000 points pouvaient demander beaucoup de temps.

Du coup, cela libère beaucoup de temps, et l'on peut passer plus de temps sur la recherche par exemple..


Des résultats similaires ont été obtenus par le passé avec des équipements laser et une ancienne version du programme de photogrammétrie. Mais cela revenait très cher et prenait beaucoup de temps et de ressources.
Le nouveau logiciel ne coûte que quelques milliers de couronnes (quelques centaines d'Euros) ce qui signifie qu'il est beaucoup plus accessible.

Avec un logiciel de photogrammétrie, et un simple appareil photo, trois ou quatre images de différents angles de vue sont suffisants pour faire un simple modèle 3D.  "Plus il y a d'images, plus la qualité est meilleure" ajoute Sauvage.


Il est aussi possible d'utiliser des images d'anciennes découvertes et de construire un modèle 3D. Par exemple, on peut faire un modèle à partir des photos de précédentes fouilles de tombes Viking, et de l'utiliser pour voir comment le site de fouille a évolué avec le temps.

Skoglund, archéologue marin, a essayé cette méthode avec le bateau hollandais "De Grawe Adler" (l'Aigle Gris) qui a coulé en 1696 à Hustadvika. Il a été découvert en 1982 lorsque le dragage de sable commençait à détruire des parties du navire.
"J'ai nagé tout le long de l'épave il y a quelques années tout en prenant des photos" explique Skoglund. C'était sans penser à la possibilité de faire un modèle 3D du bateau. Le fait que les photos avaient été prises sous l'eau a un peu compliqué la tâche lorsqu'il a fallu les rassembler, mais sans être impossible.

Et voici ce que cela a donné:
Modélisatin de l'épave "De Grawe Adler".  Photo: Credit: University Museum

 Lorsque les résultats son suffisamment précis, ils peuvent être utilisés pour contrôler la décomposition du navire. Les découvertes faites sous l'eau ont tendance à être particulièrement fragiles, et la décomposition peut être difficile à voir. On plonge toutes les quelques années pour vérifier que tout va bien.

Avec cette nouvelle méthode, la décomposition peut être mesurée de manière plus précise, et du coup, des mesures appropriées de protection peuvent être mises en place.


Les développements futurs de la photogrammétrie

La prochaine étape serait de pouvoir mettre une paire de lunettes 3D et de marcher virtuellement dans un site de fouille; mais cela ne se fera pas avant quelques années.

Il y a un défi cependant: il faut pouvoir stocker les mesures numériquement d'une manière qui sera utile pour les générations à venir.
Les archéologues d'aujourd'hui travaillent avec des notes et des prises de mesures sur les fouilles qui peuvent être utilisées pendant des centaines d'années... Une photo prise il y a 100 ans et toujours valable aujourd'hui. Alors que personne ne sait si un fichier PDF sera toujours utilisé en 2115.

Cela est un défi pour toutes les informations stockées numériquement.

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8.14.2015

L'Âge Viking aurait commencé au Danemark


L'histoire des Vikings a commencé en l'an 793 après JC, lorsque, arrivant de Norvège, ils accostèrent en Angleterre au cours de leur premier raid officiel. Jusqu'à présent, ces raids violents sont ce que l'on retient le mieux des histoires Vikings.

Une récente étude suggère cependant un début plus pacifique de leurs voyages maritimes, et tout  aurait commencé au Danemark.

Ribe au Danemark: la première ville Scandinave et centrale pour le commencement de l'Âge Viking. (Photo: visitribe.dk)

Trois archéologues de l'université d'Aarhus (Danemark) et de l'université de York (Angleterre) ont montré que les voyages maritimes de la Norvège jusqu'à Ribe, le plus ancien centre commercial au Danemark, eurent lieu bien avant la période Viking officielle.
L'étude a montré que les anciens Vikings avaient voyagé vers Ribe, au sud du Danemark, dès 725 après JC.

Les chercheurs ont découvert des bois de cerf dans les plus anciens dépôts archéologiques de l'ancienne place de marché de Ribe; et il s'est avéré qu'ils provenaient de cerf de Norvège.

"C'est la première fois que nous avons la preuve que la culture maritime, qui était à la base de l'Âge Viking, a eu une histoire à Ribe. C'est fascinant." rapporte le professeur Søren Sindbæk, un des auteurs de cette nouvelle étude.


Les archéologues, jusqu'ici, se divisaient en deux camps

La question de savoir si Ribe avait une position centrale pour les anciens Vikings a divisé les archéologues en deux camps.

Un lien entre le plus grand centre commercial Nordique de l'époque et le commencement des voyages Viking semblait évident, mais il n'y avait aucune preuve pour le confirmer. Les bois de cerf sont la première évidence archéologique prouvant que Ribe a joué un rôle important.

Les voyages commerciaux entre la Norvège et le Danemark leur ont permis de développer leurs compétences maritimes et leurs connaissances géographiques nécessaires pour leurs futurs raids.

"C'est un bel exemple montrant que l'archéologie peut apporter des données solides qui vont directement au cœur des grands débats. C'est une chose de proposer une théorie, cela en est une autre de la prouver" ajoute l'archéologue Morten Søvsø, conservateur du Musée du Sud-ouest du Jutland au Danemark, non impliqué dans l'étude.

Les Vikings ont développé leur expertise maritime en naviguant entre le Danemark et la Norvège. La navigation en mer était importante pour eux, et leurs longs voyages en mer étaient uniques pour leur époque.

Les anglais sans méfiance n'avaient aucune idée de ce qui était sur le point de les frapper, lorsque les premiers Vikings partirent de l'ouest de la Norvège en 793 après JC pour attaquer le monastère de Lindisfarne au nord de l'Angleterre. "L'Age Viking est devenu un phénomène en Europe de l'Ouest car ils avaient appris à utiliser la mobilité maritime à leur avantage. Ils avaient appris à maîtriser la voile à tel point qu'ils parvinrent sur la côte anglaise sans que les locaux ne s'y attendent. Ils sont arrivés rapidement, pillèrent les victimes et repartirent aussitôt" explique Sindbæk.

Les Vikings ne sont pas devenus d'habiles marins en une nuit. D'après Sindbæk, cela a pris beaucoup de temps, d'efforts et de ressources avant que les premiers navigateurs norvégiens aient assez de connaissance et de technologie pour faire ces longs et dangereux voyages: "C'est intéressant de voir que lorsque nous avons des développements et changements aussi significatifs (l'urbanisation et les raids au-delà des mers), nous pouvons dire qu'ils étaient en fait interdépendants".

Des bois et peignes similaires de l'âge Viking provenant d'Aggersborg, au nord du Danemark. (Photo: Søren M. Sindbæk)

Qui sont d'abord arrivés ? Les bandits ou les marchands ?

Les nouveaux résultats montrent que les longs voyages avaient cours au début du 8ème siècle après JC, avec la création d'un marché à Ribe.

Ce qui allait devenir les célèbres expéditions Vikings peut directement être relié au développement de Ribe comme ville et centre commercial.

Nous pouvons maintenant démontrer que les fameux voyages en mer des scandinaves, qui ont probablement mené à la découverte de l'Islande et du Groenland, sont aussi une histoire de voyage pour le commerce, pas uniquement pour des raids.

"Auparavant nous étions enclin à penser qu'une fois que l'on pouvait naviguer en pleine mer on pouvait aussi naviguer vers des villes commerciales. Maintenant, nous pouvons retourner l'équation et dire que les villes commerçantes ont pu jouer un rôle important dans le développement de nouvelles technologies" explique Sindbæk, "les échanges pacifiques, le commerce, vont prendre plus de place dans l'histoire, et les voyages militaires, bien qu'important, devront se partager l'espace restant".

Un exemple de peigne découvert à Aggersborg, (Photo: Moesgaard lab)

Le lien manquant entre les raids Vikings et l'urbanisation.

Ces nouvelles découvertes ne nous montrent pas seulement quand a commencé l'Âge Viking. La découverte de ce premier échange nous apprend quelque chose sur le développement de Ribe, la plus ancienne ville Viking en Scandinavie.

Les bois de cerf étaient recherchés pour la fabrication des peignes, l'une des industries les plus anciennes, et ils étaient souvent utilisés pour la production d'aiguilles et autres outils.
Il n'était pas difficile d'obtenir assez de bois de cerf pour une cellule familiale, mais cela pouvait être difficile pour un fabricant professionnel de peignes d'en trouver en quantités suffisante localement.

La nouvelle étude montre que les anciens Vikings de Norvège exploitaient cette marchandise facilement disponible, et pouvaient aisément vendre de grandes quantités de rennes au Danemark.

D'après Søren Sindbæk, Ribe est généralement perçue comme le centre de la région du sud du Jutland, à la pointe du développement en Scandinavie, grâce au négoce dans la région...
Cependant Sindbæk n'est pas tout à fait d'accord: "il y en a certains, dont moi, qui suggèrent que, contrairement à ce point de vue, il y a eu des contacts avec des voyageurs venus de très loin pour aller à Ribe. Mais nous n'avions pas de preuve de ces liens avec le reste de la Scandinavie, ce qui mettait à mal cette interprétation. Si l'on ne peut montrer les preuves de tels liens, alors il est difficile d'expliquer ce que les raids Vikings avaient à voir avec l'émergence des villes au Danemark. Cette étude nous donne ce lien manquant".


Les Vikings ne savaient pas qu'ils étaient Vikings

Tout le monde n'est pas d'accord avec le fait que cette étude montre clairement comment les villes Vikings améliorent notre compréhension du commencement de l'Âge Viking.

Dans une étude de 2008, l'archéologue James Barrett concluait que l'urbanisation et le commerce n'étaient pas des marqueurs décisifs. Et il n'est toujours pas convaincu que le développement de villes, comme Ribe, aient effectivement contribué à lancer l'Âge Viking: "C'est une recherche solide, et les résultats sont vraiment passionnants. Soren et ses collègues soutiennent qu'une ville est en fait un réseau, et il y a de nombreuses choses, comme les marchands venus de Norvège, qui ont rendu possible l'existence de ces villes. Là où ne nous sommes pas entièrement d'accord, c'est dans le fait de savoir si ces villes et ces échanges commerciaux ont aidé à lancer l'ère Viking" explique Barrett, spécialiste en archéologie médiévale à l'université de Cambridge.

Barrett admet que le rôle des villes a pu être important dans le commencement de l'ÂgeViking si on le considère sous un angle d'une société de commerce, plutôt que se focaliser sur les faits militaires comme les raids.

Sindbæk est d'ailleurs d'accord: "Maintenant, nous pouvons prouver que les expéditions entre la Norvège et la ville marchande de Ribe étaient antérieures à l'ère Viking, et les réseaux commerciaux ont été sources de motivation et de meilleure connaissance de la mer, ce qui a rendu les raids Vikings possibles. C'est la première fois que l'on peut relier deux phénomènes importants de l'Âge Viking".

Morten Søvsø, des Musées du Sud-ouest du Jutland, suggère cependant que l'on doit faire attention avec les étiquettes que l'on donne aux gens qui vivaient dans le passé: "Ils n'allaient pas dans les environs en tant que Vikings. Si vous voulez avancer que l'âge Viking a en fait commencé lorsqu'ils ont eu des contacts avec le reste du monde, alors cette étude supporte ce point de vue...."

Relecture par Marion Juglin
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11.21.2014

Découverte de la tombe d'un forgeron Viking en Norvège


De remarquables restes de ce qui semble être une tombe Viking, appartenant probablement à un forgeron, ont été découverts en Norvège.

Les armes et les outils de la tombe. Source: NRK

La tombe a été mise au jour à Sogndalsdalen par Mr Leif Arne Norberg, sous une pile de dalles en pierre dans son jardin.

Mr Norberg faisait des travaux d'aménagement paysager lorsqu'il est tombé sur des pinces de forge, suivi peu après d'une épée courbée.

Un examen plus approfondi a vite montré qu'il était tombé sur une belle découverte de l'ère Viking.

Les archéologues de l'Université de Bergen et du Département Culturel du Comté sont arrivés sur place et ont continué la mise au jour des restes.

Eva Moberg, la conservatrice du Comté. Foto: Vidar Gudvangen / NRK

Les artéfacts de la tombe suggèrent qu'elle date probablement du 8ème ou 9ème siècle après JC.

Il y avait plusieurs pièces de ferronnerie, des pinces, une épée et une hache. L'ensemble sera préservé avant d'être exposé au Musée de l'Université de Bergen.

Relecture par Marion Juglin
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12.30.2013

De la soie persane dans les sépultures vikings

Le commerce de la soie était bien plus étendu que ce qui était supposé jusqu'à présent; et une récente étude pourrait changer notre perception de l'histoire des Vikings norvégiens.

Après quatre années d'étude approfondie du commerce sous l'ère viking, Marianne Vedeler, professeur agrégé au Musée d'histoire culturelle à l'université d'Oslo, a constaté que les Vikings norvégiens ont eu des liens commerciaux avec la Perse et l'Empire byzantin.
Un réseau de commerçants de divers endroits et différentes cultures apportaient la soie aux pays nordiques.

Les textiles en soie de la région perse ont été trouvés à bord du navire d'Oseberg. Parmi les motifs, nous pouvons voir des parties des oiseaux spécifiques de la mythologie perse, associés à des haches en forme de trèfle, symbole zoroastrien du zodiaque. Les textiles ont été coupés en fines lanières et utilisés pour orner des vêtements. Des bandes similaires ont également été trouvées dans d'autres lieux de sépulture de l'ère viking. Photo: KHM-UiO 


Une centaine de petits fragments de soie.

Dans le navire d'Oseberg, qui a été mis au jour il y a environ cent ans, plus d'une centaine de petits fragments de soie avaient été trouvés.
C'est la plus ancienne découverte de soie de l'époque viking en Norvège.

A l'époque où la soie d'Oseberg était découverte, personne ne pensait qu'elle avait été importée de Perse. On imaginait généralement qu'elle avait été pillée dans les églises et les monastères en Angleterre et en Irlande.

Depuis les fouilles d'Oseberg, de la soie datant de la période Viking a été trouvée en plusieurs endroits dans les pays nordiques. La dernière découverte a été faite il y a deux ans à Ness dans la municipalité de Hamarøy, le comté de Nordland. Mais il y a eu aussi des découvertes à Gokstad dans le comté de Vestfold, Sandanger dans le quartier de Sunnmøre et Nedre Haugen dans le comté d'Østfold.

 Le navire d'Oseberg.


Quinze textiles de soie différents

Le plus grand nombre de lieux de sépulture de l'ère Viking contenant de la soie ont été trouvés à Birka dans la région d'Uppland, à quelques kilomètres à l'ouest de Stockholm.
Cependant, il n'y a pas d'autres endroits où une aussi grande variété de soie a été trouvée dans un site d'enfouissement unique comme l'Oseberg.

De la soie de quinze textiles différents, ainsi que des broderies, des textiles tissés en soie et des bandes de laine ont été découverts.
Beaucoup de pièces de soie avait été coupées en fines lanières et utilisées pour des habits.

Les textiles ont été importés, tandis que les bandes tissées ont probablement été fabriquées localement à partir de fil de soie importé.

Marianne Vedeler a recueilli des informations sur la soie et son commerce dans les pays nordiques. Elle a également étudié les manuscrits de la production de soie et de son commerce le long des fleuves russes ainsi qu'en Byzance et en Perse.

En voyant tout cela dans son ensemble, il est plus logique de supposer que la plupart des soies ont été achetées à l'Est, plutôt que pillées dans les îles britanniques.


Les voies navigables.

Vedeler estime que, sous l'ère viking, la soie était importée à partir de deux principales régions. La première était byzantine, c'est-à-dire dans et autour de Constantinople, ou Miklagard, qui était le nom Viking. L'autre grande région était la Perse.

La soie peut avoir été apportée vers le nord par différentes routes. Une possibilité est depuis le Sud, à travers l'Europe centrale puis vers la Norvège, mais Mme Vedeler estime que la soie est arrivée principalement par le biais des rivières russe Dnepr et Volga.
Le Dniepr était la principale route vers Constantinople, tandis que la Volga menait à la mer Caspienne.
Les routes commerciales fluviales étaient extrêmement dangereuses et difficiles. Une des sources décrit le parcours laborieux le long du Dniepr à Constantinople: "Un groupe de commerçants a rejoint à Kiev. Le long de la rivière, ils ont été attaqués par des tribus dangereuses. Ils avaient besoin de passer à travers les rapides et les cataractes. Ensuite, les esclaves devaient transporter leur bateau".


Les motifs persans.

Sur la base de la soie qui a été trouvée, il semble que la soie venait principalement de Perse plutôt que de Constantinople.
De grandes quantités de soie d'Oseberg ont des motifs de l'Empire perse. Cette soie est tissée en utilisant une technique appelée samite, une méthode de tissage Oriental sophistiquée.

Beaucoup de motifs en soie peuvent être liés à des motifs religieux d'Asie centrale.
Un autre modèle représente un Shahrokh, un oiseau qui a une signification très particulière dans la mythologie perse, il représente une bénédiction royale.


Puissance et force

En Orient, la soie était importante car elle symbolisait le pouvoir et la force. Il y avait toute une hiérarchie de différentes qualités de soie et modèles réservés aux fonctionnaires et à la royauté.

Même si la soie était un symbole de statut social important pour les Vikings, ils n'ont pas réussi à mettre la main sur la meilleure soie. Très probablement, la majeure partie de la soie importée en Scandinavie était de qualité moyenne ou inférieure à la moyenne.

A Byzance, d'importantes restrictions avaient été imposées sur la vente de la soie vers les terres étrangères. Les terres perses ont également imposé des restrictions strictes sur la vente et la production de la soie.
A Byzance, il était illégal d'acheter plus de soie que la valeur d'un cheval.

Cependant, plusieurs accords commerciaux qui ont été conservés montrent que les commerçants en provenance du Nord avaient des privilèges commerciaux spéciaux à Byzance.
La soie n'était pas seulement une denrée commerciale. Certains types de soie étaient réservés aux cadeaux diplomatiques à l'étranger, comme décrits dans les sources byzantines et perses.

En Europe, la soie est devenue particulièrement populaire pour envelopper des reliques sacrées dans les églises.

Une partie de la soie trouvée en Norvège était peut-être des cadeaux ou des butins de guerre, mais des sources archéologiques ainsi que des écrits indiquent que la soie était échangée dans les pays nordiques.


Donc, les Vikings étaient plus honnêtes que ce que l'on pensait ? 

Nous pouvons supposer que les Vikings étaient engagés dans le commerce, le pillage, l'échange de cadeaux et les relations diplomatiques en égale mesure.

Un exemple possible de butin trouvé dans le bateau d'Oseberg est un morceau de soie avec l'image d'une croix. C'était bien avant l'introduction du christianisme. Le morceau de soie peut avoir été cousu au niveau local, mais il est également très probable qu'il fut volé dans une église irlandaise.


La Chine, une autre source possible.

A Gokstad, de fines lamelles d'or martelées et enroulées autour de fils de soie figuraient parmi les découvertes. L'origine est inconnue, mais il est probable qu'ils proviennent de Chine, estime Vedeler, qui va maintenant se rendre en Chine pour en savoir plus.

Pour l'instant, Vedeler doit tirer des conclusions quant à l'origine de la soie en étudiant les techniques et les modes de tissage. Avec le temps, elle souhaite faire usage d'une nouvelle méthode qui est en cours d'élaboration à l'Université de Copenhague et qui sera en mesure de révéler l'origine géographique des artéfacts.

Relecture par Marion Juglin
Source:

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11.08.2011

Face à face avec un garçon du Mésolithique


Une reconstruction fondée sur le crâne d'un squelette de l'âge de pierre le mieux conservé de Norvège a permis d'étudier les caractéristiques d'un garçon qui vivait il y a 7500 ans.

Jennifer Barber, étudiante en maîtrise à l'Université de Dundee en Ecosse, espère "que cette reconstruction est une bonne ressemblance.". Elle a scientifiquement reconstruit le visage du garçon de Viste, qui vivaient dans la grotte Vistehola près de Stavanger.

Le garçon de Viste: reconstruction la plus aboutie d'un squelette de l'âge de pierre en Norvège. Crédit: Jenny Barber, l'ISU

Mme Barber étudie l'art médico-légale, qui embrasse des éléments tels que l'anatomie humaine et l'identification, afin de recréer l'apparence d'une personne réelle. Cette méthode de modélisation est, en général, utilisée pour faciliter les enquêtes policières.


La découverte du garçon de Viste

Découvert en 1907, le garçon de Viste représente le squelette de l'âge de pierre le plus complet de la Norvège et le troisième en terme d’ancienneté.
Il est exposé au Musée Archéologique de l'Université de Stavanger (UiS). Il devait avoir environ 15 ans lorsqu'il est mort; il mesurait un peu moins de 1,25 mètres a probablement vécu dans un groupe de 10-15 personnes.
En étudiant les dépôts dans et autour de Vistehola, les archéologues ont pu déterminer que le clan mangeaient du poisson, surtout de la morue, ainsi que des huîtres, des moules, des cormorans, des wapitis et des cochons sauvages.


L'anatomie passé au scanner

Le crâne du garçon a été scanné avec un scanner laser 3D, qui a fourni des données précises sur son anatomie.
Le crâne a subi quelques dommages, de sorte que le côté le plus complet a été dupliqué.
Mme Barber a ensuite converti la construction numérique en un modèle plastique, puis elle a rajouté les muscles, la peau et les caractéristiques en argile.
Le buste d'argile a formé la base pour un moule négatif: le produit fini a ensuite été coulé dans de la résine plastique et fibre de verre. Les yeux, les oreilles et d'autres détails ont été peints ou ajoutés.


Une malformation congénitale remarquée:

Le travail de Mme Barber a révélé que le garçon de Viste avait une scaphocéphalie, une malformation du crâne due à la fermeture prématurée de la suture sagittale. Elle a laissé le crâne rasé pour la mettre en évidence.

"Le fait que le garçon avait une scaphocéphalie est un détail médical que nous n'avions pas observé auparavant", a déclaré Mads Ravn, directeur de recherche du Musée Archéologique.
Le travail effectué par Mme Barber sur le garçon de Viste démontre également que le jeune homme n'était pas chétif: "cette reconstruction montre qu'il a du être musclé, ou qu'il était tout simplement une personne robuste", observe-t-elle, "ce n'est donc pas certain qu'il était malade, comme cela a été avancé par certaines personnes: l'analyse des os ne confirme d'ailleurs pas un tel diagnostic, et il n'a pas d'autres malformations en dehors de la scaphocéphalie. "

Le projet s'inscrit dans le cadre du programme scientifique du laboratoire de recherche archéologique de l'UiS.
Mme Barber insiste sur l'aspect éducatif comme une motivation importante pour son travail. "les gens sont attirés par les visages. Le garçon de Viste attirera probablement l'attention dans une future exposition au musée, et donc sur l'histoire de Vistehola: le garçon de Viste et les autres personnes qui y vivaient deviendront plus vivants pour les visiteurs."


Source:

2.06.2011

Vikings: des objets de l'Âge de Pierre dans des tombes de l'Âge du Fer

De nouvelles découvertes archéologiques suggèrent que les Vikings considéraient que les objets de l'Âge de Pierre avaient des vertus magiques, et que ces «antiquités» étaient plus importantes dans leur culture qu'on ne le pensait.

Les Vikings ont enterré ce bateau, l' "Oseberg," dans une tombe au Sud d'Oslo. De nouvelles découvertes indiquent que d'autres objets y ont été enfouis  dans un but précis;

Les examens d'environ 10 tombes Vikings dans le comté de Rogaland, au sud-ouest de la Norvège, ont révélé des objets de l'Âge de Pierre, tels que des armes, des amulettes et des outils.


Olle Hemdorff du Musée archéologique de Stavanger pense que ces biens ont été enterrés afin "qu'ils permettent de protéger et porter chance au mort dans l'après-vie."


Les dernières révélations sont liées à des découvertes de Vikings qui avaient voyagé vers l'Islande, et qui ont été trouvés avec des objets de l'Âge de Pierre.

Auparavant, de telles constatations n'étaient pas considérées comme significatives, mais une analyse récente relie ces faits à des découvertes antérieures similaires dans plusieurs endroits sur les anciennes terres des Viking.


En plus d'être enterrés avec les morts, des pointes de flèches de l'Âge de Pierre  en pierre et des poignards étaient aussi enterrés sous les maisons Viking.
Hemdorff suggère que "en incluant les objets de leurs ancêtres, les Vikings légitimaient et gagnaient un « contrôle »sur le passé."


La coutume d'enterrer des trésors de l'Âge de Pierre a également été identifiée dans les communautés de l'Âge du Fer et lors de fouilles de la période de  migration (400-600 avant JC) en Norvège, Suède et Danemark.

Curieusement, la pratique est mentionnée dans Hamlet de William Shakespeare , où il est dit que le silex, la poterie, les pierres rondes et des tessons sont jetés dans la tombe d'Ophélie.
Hemdorff spécule que Shakespeare a "probablement construit sa propre description sur une vieille coutume qui, nous le savons aujourd'hui, remonte à l'époque des Vikings."

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