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12.03.2018

Drone et imagerie satellite révèlent un ancien réseau d'irrigation en Chine

Les archéologues ont trouvé un ancien système d'irrigation dans le nord-ouest de la Chine. Cela expliquerait comment les communautés d'éleveurs de la région ont pu cultiver dans l’un des climats les plus secs du monde. Par ailleurs, cette découverte apporte une réponse supplémentaire à cet article publié il y a quelques jours dans Agroécologie: "Comment les populations se sont adaptées par le passé au changement climatique ?" en Chine.

Drone et imagerie satellite révèlent un ancien réseau d'irrigation en Chine
Vue aérienne d'un ancien système d'irrigation dans une vallée du Xinjiang, Chen Chine. Washington University in St. Louis/Archaeological Research in Asia 

Le système remonte aux environs du 3ème ou 4ème siècle après JC et fut oublié pendant des décennies, reposant au pied des monts Tian Shan qui font partie du couloir central de la Route de la Soie préhistorique.


Canaux, citernes et barrages


Une équipe d'archéologues de L'Université de Washington à Saint Louis a fait la découverte grâce à l'utilisation d'un drone et d'imagerie satellite. Ils ont trouvé des "contours indéniables" de canaux d'irrigation, ainsi que des citernes et des barrages de fortune. Ils estiment qu'il est possible que les connaissances nécessaires pour bâtir de tels systèmes d'irrigation proviennent d'anciennes communautés comme celles voyageant le long du couloir de la province du Xinjiang

L'équipe a analysé les images satellites du laboratoire d'Exploration et d'Interprétation des Analyses Spatiales de l'université, et elle a étudié une région appelée MGK (d'après le nom de la vallée voisine Mohuchahan). Ils ont ensuite cartographié le site en détail à l'aide d'un drone quadricoptère, ainsi que d'un logiciel de photogrammétrie permettant de créer un modèle 3D complet du site en assemblant environ 2 000 photos aériennes géolocalisées.

Un article décrivant l'étude a été publié dans le journal Archaeological Research in Asia.

"Il y a de nombreuses études sur les cultures qui se sont propagées le long de la Route de la Soie ainsi que sur sa version préhistorique" rapporte Yuqi Li, étudiant diplômé en archéologie au Département d'Anthropologie de l'Université, "Le blé, le millet et le sorgho étaient probablement les cultures les plus importantes permettant de comprendre le commerce et les échanges le long de la Route de la Soie préhistorique. Toutes ces céréales sont des cultures de base, elles ont donc eu un impact important sur le régime alimentaire des gens."
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Un système d'irrigation plus petit mais plus efficace que celui de la dynastie Han


Des recherches récentes ont conduit les archéologues, étudiant les communautés d'Asie centrale, à considérer que les éleveurs ou nomades pratiquaient aussi l'agriculture, ce qui a conduit Li et ses collègues à choisir le terme plus précis "d'agropastoralisme".

Le système d'irrigation découvert est plus petit que les autres systèmes de la dynastie Han dans la région. D'après Li, la plus grande idée qu'il a pu retirer de ses recherches est que les anciennes sociétés agropastorales d'Asie centrale ont peut-être eu un mode de vie plus durable que les colons de la dynastie Han, et que leurs technologies d'irrigation étaient plus adaptées que celles que les troupes han ont introduites dans le Xinjiang.

"Les systèmes construits pas les sociétés agropastorales locales étaient orientées vers la conservation et l'efficacité" écrit-il, "ils ont été conçus de manière conservatrice énergétiquement et ont mis l'accent sur le stockage de l'eau plutôt que sur l'approvisionnement constant en eau. Les systèmes de la dynastie des Han étaient toutefois orientés vers la maximisation de l’approvisionnement en eau en tenant beaucoup moins compte du coût de la main-d’œuvre et de l’efficacité de l’utilisation de l’eau."




 Relecture par Marion Juglin (Archeow.fr)

4.23.2018

Les agriculteurs du néolithique ont coexisté avec les chasseurs-cueilleurs pendant des siècles

Une nouvelle étude apporte une réponse à une question longuement débattue parmi les anthropologues et les généticiens: lorsque les agriculteurs sont arrivés en Europe, comment ont-ils réagi avec les groupes de chasseurs-cueilleurs existants ?

Les agriculteurs du néolithique ont coexisté avec les chasseurs-cueilleurs pendant des siècles
Etude d'ossement d'une ancienne tombe néolithique de Bátaszék (Hongrie). Photo: Anett Osztás

De précédentes études avaient suggéré que ces anciens agriculteurs du Proche Orient avaient en grande partie remplacé les chasseurs-cueilleurs européens préexistants.

Les paysans ont-ils éliminé les chasseurs-cueilleurs, par la guerre ou la maladie, peu après leur arrivée ? Ou bien les ont-ils lentement surpassé au fil du temps ?

La récente étude suggère que ces groupes ont probablement vécu côte à côte  pendant un certain temps avant que les anciens agriculteurs ne se répandent à travers l'Europe.


Les populations agricoles auraient ainsi progressivement intégré les chasseurs-cueilleurs locaux au fil du temps.


La transition néolithique, le passage d'un mode de vie de chasseur-cueilleur à un mode de vie agricole qui a commencé il y a près de 10 000 ans, est un mystère pendant longtemps.

De récentes études d'ADN ancien ont révélé que la propagation de l'agriculture à travers l'Europe n'a pas été simplement le résultat d'un transfert d'idées, mais que les agriculteurs venant du Proche Orient ont apporté ces connaissances avec eux au fur et à mesure qu'ils s'étendaient sur le continent.

De nombreuses études ont montré jusqu'ici que les anciens agriculteurs de toute l'Europe, que ce soit ceux de la Péninsule Ibérique, du sud de la Scandinavie ou de l'Europe Centrale, partageaient tous une origine commune au Proche Orient.

Ce fut à l'époque une découverte inattendue étant donné la diversité des cultures préhistoriques et les divers environnements en Europe. Fait intéressant, les anciens agriculteurs montraient également diverses quantités d'ascendance de chasseurs-cueilleurs, qui n'avaient pas été analysées en détail.

La récente étude, d'une équipe internationale comprenant des scientifiques de l'Ecole Médicale de Harvard, de l'Académie des Sciences de Hongrie et de l'Institut Max Planck d'Histoire des Sciences, s'est concentrée sur les interactions régionales entre les anciens fermiers et derniers groupes de chasseurs-cueilleurs à travers un large intervalle de temps dans trois endroits en Europe:l'ouest de la Péninsule Ibérique, la région centre Elbe-Saale dans le nord de l'Europe, et les terres fertiles du bassin des Carpates (situés dans ce qui est aujourd'hui la Hongrie)

Les chercheurs ont utilisé des méthodes génotypiques de haute résolution pour analyser le génome de 180 anciens agriculteurs, dont 130 sont signalés pour la première fois dans cette étude, sur la période 6000 à 2200 avant JC, afin d'explorer les dynamiques des populations sur cette période.

"Nous avons découvert que le mélange de chasseur-cueilleur variait localement, mais, plus important, différait largement entre les trois principales régions" rapporte Mark Lipson, chercheur du Département de Génétique à l'Ecole Médicale de Harvard et co-auteur de l'article, "cela signifie que les chasseurs-cueilleurs locaux ont été lentement mais sûrement intégrés dans les premières communautés agricoles."



Alors que le pourcentage de l'héritage de chasseur-cueilleur n'a jamais atteint de hauts niveaux, il a augmenté au fil du temps. Cette découverte suggère que les chasseurs-cueilleurs n'ont pas été chassés ou exterminés par les agriculteurs lorsqu'ils sont arrivés.


Au contraire, les deux groupes semblent avoir coexisté avec des interactions croissantes au fil du temps. De plus, les fermiers de chacune des régions étudiées ne se mélangeaient qu'avec des chasseurs-cueilleurs de leur propre région, et pas avec les chasseurs-cueilleurs, ou les agriculteurs, d'autres régions. Cela suggère qu'une fois installés, ils restaient en place.

"Une nouveauté dans notre étude est que nous pouvons différencier les premiers agriculteurs européens par leur signature spécifique de chasseurs-cueilleurs locaux" ajoute la co-auteure Anna Szécsényi-Nagyde l'Académie des Sciences Hongroise, "les agriculteurs espagnols partagent l'ascendance des chasseurs-cueilleurs avec un individu pré-agricole de La Braña, en Espagne, alors que les agriculteurs d'Europe centrale partagent davantage avec les chasseurs-cueilleurs près de chez eux, comme un individu de la grotte de Loschbour au Luxembourg. De même, les agriculteurs du bassin des Carpates partagent plus d'ascendance avec les chasseurs-cueilleurs locaux de leur région"

L'équipe a aussi étudié la durée relative écoulée depuis les événements d'intégration entre les populations, en utilisant des techniques statistiques de pointe qui se concentrent sur la décomposition des blocs d'ADN hérités d'un seul individu.

Cette méthode permet au scientifiques d'estimer à quel moment les populations se sont mélangées. Plus précisément, l'équipe a examiné 90 individus du bassin des Carpates qui vivaient à proximité.

Les résultats, qui indiquent une transformation et un mélange continus de la population, ont permis à l'équipe de construire le premier modèle quantitatif d'interactions entre les groupes de chasseurs-cueilleurs et les groupes d'agriculteurs. "Nous avons découvert que le scénario le plus probable est une impulsion initiale, à petite échelle, de mélange entre les deux populations qui a été suivie par un flux de gènes continu pendant plusieurs siècles" rapporte l'auteur principal David Reich, professeur de génétique à l'Ecole Médicale d'Harvard.

Ces résultats reflètent l'importance des bases de données détaillées sur l'information génétique dans le temps et dans l'espace, et suggèrent qu'une approche similaire devrait être également révélatrice ailleurs dans le monde.


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7.17.2017

Les aborigènes australiens étaient-ils agriculteurs ?

Alors que les données historiques suggéraient que les aborigènes d'Australie devaient vivre dans des implantations permanentes, les scientifiques estimaient, jusqu'ici, qu'il y avait peu de preuves archéologiques permettant de justifier cette hypothèse.

Cependant, dans la région reculée du Queensland, paysage de terre rouge et rocailleux, une découverte archéologique soulève des questions concernant l'hypothèse de groupes aborigènes nomades chasseurs cueilleurs.

Australie: les aborigènes étaient-ils des agrculteurs ? 
Les archéologues espèrent que la mise au jour d'un squelette humain apportera de nouvelles histoires sur la vie des anciens aborigènes. Photo: ABC Western Queensland: Harriet Tatham

Une collaboration unique entre des propriétaires traditionnels Mithaka, des vétérans de l'armée et des scientifiques, à permis de mettre à jour des squelettes et des cercles de pierre dont les experts estiment que cela pourrait apporter un nouvel éclairage sur la vie des anciens aborigènes.


"La moitié de l'individu a été emportée, c'est donc une fouille de sauvetage" rapporte le Dr Michael Westaway de l'Université Griffith, "nous essayons de retrouver les restes qui ont encore in situ, et nous tentons de déterminer l'âge de cette personne, depuis combien de temps elle a été enterrée; et nous essayons de donner un aperçu de ce que ces gens faisaient à cet endroit".

Australie: les aborigènes étaient-ils des agrculteurs ?
Les restes du squelette devraient aider les archéologues à dépeindre ce que les aborigènes australiens mangeaient, et s'ils se déplaçaient pour la nourriture. Photo: ABC Western Queensland: Harriet Tatham

Le Dr Westaway a trouvé des réponses: "nous ne connaissons pas encore l'ancienneté de la tombe...mais les restes semblent être ceux d'un jeune homme."

Le squelette n'est pas la seule chose qui a retenu l'attention des experts. Des paléontologues et des géochronologues ont travaillé avec des aborigènes locaux pour lancer des drones à la recherche de preuves suggérant d'anciennes traces de vie. "Nous avons un drone pour avoir une vue aérienne de l'ensemble, et pour déterminer à quoi servaient ces sites et comment les aborigènes les utilisaient" explique George Gorringe, ainée traditionnel Mithaka, "ma théorie à cette étape est, je pense, que c'est une sorte de tertre cérémoniel. Nous ne savons pas si ce sont des hommes ou des femmes, mais nous le saurons en cours de recherche."


Une vie de villageois


Pour le Dr Westaway, le cercle de pierre raconte une histoire différente: "Ce qui est réellement extraordinaire sur cet endroit, c'est sa complexité ainsi que l'étendue et l'ampleur de l'archéologie en cours. Les sites eux-mêmes s'étendent sur plusieurs kilomètres carrés, et il y a une division de l'activité; il y a donc beaucoup de choses différentes sur ces sites."

Cette division de l'activité a donné de quoi réfléchir aux scientifiques...

Australie: les aborigènes étaient-ils des agrculteurs ?
Les cercles de pierres soulèvent des questions concernant les schémas de migration des aborigènes australiens. Photo: ABC Western Queensland: Harriet Tatham

"Il y a généralement une idée selon laquelle l'Australie était un continent de chasseurs cueilleurs, mais ce que nous voyons dans ce paysage, est la preuve complète de broyage et de traitement des semences" ajoute le Dr Westaway, "nous voyons que ces grands sites complexes  ressemblent presque à des villages. Si cela se révèle être quelque chose dans ce genre, et bien cela va changer complètement notre façon de voir le style de vie aborigène avant l'arrivée des européens."

Pour Mr Gorringe, c'est une grande nouvelle qui doit être sauvegardée. "si nous ne le faisons pas et laissons passer, tout sera perdu. La façon traditionnelle, le bouche-à-oreille, ne fonctionne plus car nous ne sommes plus assez nombreux. La plupart des anciens sont décédés et ils n'ont pas transmis cela, aussi, si nous pouvons le faire maintenant, nous sauverons la prochaine génération des troubles que nous avons eu au cours de ces années".


Depuis quelque temps déjà, l'auteur aborigène Bruce Pascoe bat en brèche l'idée reçue des aborigènes chasseurs cueilleurs et montre qu'ils étaient aussi des agriculteurs (voir à ce sujet l'article sur France Info: Australie: les Aborigènes, déjà agriculteurs il y a 15 000 ans)


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2.16.2017

Des centaines de géoglyphes sous la forêt amazonienne

La forêt tropicale amazonienne a été transformée il y a plus de deux mille ans par les anciennes populations qui ont construit des centaines de grands et mystérieux ouvrages en terre.

Découverts par des experts brésiliens et anglais, ils apportent de nouveaux éléments sur la façon dont les peuples indigènes vivaient an Amazonie avant l'arrivée des européens dans la région.

Des centaines de géoglyphes sous la forêt amazonienne
Credit: Jenny Watling

Les enceintes abandonnées, dans l'état d'Acre dans l'ouest brésilien de l'Amazonie, étaient masquées depuis des siècles par les arbres. C'est la déforestation moderne qui a permis de découvrir plus de 450 de ces grands géoglyphes géométriques.

La fonction de ces mystérieux sites reste encore très peu comprise; il y a peu de chances qu'ils aient pu être des villages car les archéologues n'ont découvert que très peu d'artéfacts lors des fouilles. De plus, leur disposition suggère qu'ils n'ont pas été construits à des fins défensives.

On pense qu'ils étaient utilisés uniquement de façon sporadique, peut-être comme lieux de rassemblement rituel.


Les structures sont des enceintes fermées qui occupent environ 13000km².


Leur découverte conteste les hypothèses selon lesquelles l'écosystème de la forêt tropicale n'a pas été perturbé par les hommes.

L'étude a été menée par Jennifer Watling, chercheuse postdoctorale au Musée d'Archéologie et d'Ethnographie de l'Université de São Paulo, alors qu'elle étudiait pour un doctorat à l'Université d'Exeter: "le fait que ces sites soient restés cachés pendant des siècles sous la forêt tropicale mature remet en question l'idée que les forêts amazoniennes sont des écosystèmes vierges. Nous avons immédiatement voulu savoir si la région était déjà boisée lorsque les géoglyphes ont été construits, et jusqu'à quel point les hommes ont pu avoir un impact sur le paysage en bâtissant les ouvrages en terre".
Des centaines de géoglyphes sous la forêt amazonienne
Credit: Jenny Watling

A l'aide de techniques de pointe, les membres de l'équipe ont pu reconstruire 6000 ans d'histoire concernant la végétation et le feu autour des sites de géoglyphes. Ils ont découvert que les hommes ont modifié fortement les forêts de bambou depuis des millénaires et qu'ils ont aménagé de petites clairières provisoires pour construire les géoglyphes.

Au lieu de brûler de grandes étendues de forêt, que ce soit pour la construction de géoglyphes ou pour les pratiques agricoles, ils ont transformé leur environnement en se concentrant sur des arbres économiquement utile, comme le palmier, créant une sorte de "supermarché préhistorique" des produits forestiers utiles.


L'équipe a aussi trouvé des indices laissant penser que la biodiversité de certaines forêts de l'Acre pourrait avoir un important héritage de ces anciennes pratiques d'agroforesterie.


D'après le Dr Watling, "malgré le grand nombre et la densité des sites de géoglyphes dans la région, nous sommes certains que les forêts de l'Acre n'ont jamais été défrichées de façon aussi extensive qu'elles ne l'ont été ces dernières années. Notre preuve que les forêts amazoniennes ont été gérées par des peuples autochtones bien avant l'arrivée des européens ne doit pas servir de justification pour l'utilisation destructrice et non durable du sol pratiqué aujourd'hui. Cela devrait plutôt servir à mettre en évidence l'ingéniosité des anciens régimes de subsistance qui n'ont pas conduit à la dégradation des forêts, et l'importance de la connaissance des peuples indigènes pour trouver des alternatives plus durables pour l'utilisation des terres".

L'étude a impliqué des chercheurs des universités d'Exeter, Reading et Swansea, São Paulo, Belémet Acre. La recherche a été financée par l'Arts and Humanities Research Council, le National Geographic et le NERC Radiocarbon Facility.

Pour mener à bien l'étude, l'équipe a extrait des échantillons de sol d'une série de fosses creusées à l'intérieur et à l'extérieur des géoglyphes. A partir de ces échantillons, ils ont analysé les phytolithes (des microfossiles micrométriques de cellules végétales) afin de reconstruire l'ancienne végétation; des charbons pour évaluer la quantité de forêt ancienne brûlée et des isotopes stables de carbone pour connaitre l'ouverture de la végétation dans le passé.

Relecture par Digitarium.fr
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9.04.2016

Les chasseurs-cueilleurs se sont entrainés à l'agriculture en Turquie avant de migrer vers l'Europe

Des groupes de chasseurs-cueilleurs ont passé une grande partie de la fin de l'âge de pierre à travailler les bases de l'agriculture, sur les terres fertiles de ce qui est aujourd'hui la Turquie, avant d'exporter leurs connaissances vers l'Europe.

Dans une analyse d'anciens génomes publiée au début du mois d'août dans la revue scientifique américaine Current Biology, des chercheurs de l'Université de Stockholm et d'Uppsala en Suède et de l'Université Technique du Moyen Orient en Turquie, rapportent qu'au moins deux vagues d'anciens colons européens appartenaient au même groupe génétique de fermiers du centre de la Turquie (une généalogie qui remonte jusqu'aux premiers hommes qui ont cultivé en dehors de la Mésopotamie).

  Outils du site de Tepecik-Ciftlik en Anatolie. Credit: Tepecik-Ciftlik Archive

Pour clarifier l'évolution de l'agriculture à l'Ouest, les chercheurs ont comparé les informations génétiques d'européens vivant au cours de la période du néolithique (-10000 à -4000 ans: la chronologie variant entre l'Europe et le Moyen Orient) avec celles de neufs individus mis au jour dans deux anciennes implantations en Anatolie.

Les séquences génétiques les plus anciennes ont été prises sur 4 individus de la communauté Boncuklu qui vivaient il y a 10300 à 9500 ans. Les Boncuklu étaient un groupe de fourrageurs qui venait de passer à une agriculture à petite échelle.

Les autres exemples (datant de 9500 à 7800 ans) viennent de villageois de Tepecik-Çiftlik qui avaient des pratiques agricoles plus sophistiquées.

"A Boncuklu, nous avons trouvé des niveaux de diversité plus proches des chasseurs-cueilleurs contemporains, ce qui est n'est pas surprenant car eux-mêmes étaient des fourrageurs quelques siècles auparavant" rapporte le co-auteur Mehmet Somel, biologiste évolutionnaire à l'Université Technique du Moyen Orient, "En fait, c'étaient des proto-agriculteurs. Les Boncuklu n'avaient pas d'animaux domestiques et la cueillette était importante pour le village."

 "Même 1000 ans plus tard, dans des villages comme Tepecik-Ciftlik et Catlhoyuk, nous avons découvert que la chasse et la cueillette étaient encore importantes dans leur culture; ainsi, le mode de vie néolithique a mis du temps à se mettre en place, non seulement culturellement, mais aussi démographiquement" ajoute Anders Gotherstrom, archéologue à l'université de Stockholm, "ce qui s'est passé ici est très probablement  une augmentation de la population, avec une fécondité plus élevée, et des niveaux plus élevés de mobilité et de flux génétiques, entrainant avec le temps le développement de villages néolithique du proche orient plus cosmopolitains, et cela a pu finir par déclencher l'expansion vers l'Europe."

Bien qu'un gros travail archéologique a été fait sur ces sites, c'est la première étude à examiner les propriétés génétiques des restes humains.

Ce type d'analyse était impossible jusqu'à récemment en raison de la dégradation de l'ADN retiré de l'intérieur des ossements des défunts. Somel a aidé à l'acquisition du matériel génétique et Gotherstrom et son collègue Mattias Jakobsson de l'Université d'Uppsala ont séquencé le génome.

L'article permet de confirmer les spéculations concernant la façon dont l'agriculture s'est répandue vers l'Ouest, mais "ce qui s'est passé dans l'Est reste un chapitre où beaucoup reste encore à faire" précise Gotherstrom.

Les révolutions agricoles ont eu lieu dans d'autres parties du monde, et ce type d'analyse pourrait aider à comprendre comment elles se sont répandues.
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Somel s'intéresse à l'exploration des mouvements des individus et sur la façon dont les connexions génétiques et culturelles se chevauchent dans l'histoire humaine.

L'article de l'étude: The Demographic Development of the First Farmers in Anatolia


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8.09.2016

Une technique agricole d'Afrique de l'Ouest vieille de 700 ans serait climato-intelligente

Une technique de culture pratiquée depuis des siècles par des villageois en Afrique de l'Ouest, qui permet de convertir le sol de la forêt tropicale pauvre en éléments nutritifs en terre agricole fertile, pourrait être une réponse au changement climatique et révolutionner l'agriculture en Afrique.

Les populations d'Afrique de l'Ouest ont transformé les terres tropicales pauvres en nutriments en sols fertiles pendant des siècles...(Photo: Victoria Frausin, Université du Sussex)

Une étude globale, mené par l'Université du Sussex, incluant des anthropologues et des spécialistes du sol (pédologues), des universités  de Cornell, du Ghana, d'Aarhus et de l'Institut des Etudes de Développement, a pour la première fois identifié et analysé les sols fertiles au Liberia et Ghana.

Ils ont découvert que cette ancienne méthode d'Afrique de l'Ouest, où l'on ajoute du charbon de bois et des déchets de cuisine aux sols tropicaux fortement altérés et pauvres en éléments nutritifs, permet de transformer le paysage en sols noirs riches en carbone et durablement fertiles que les chercheurs ont surnommé "Terres Sombres Africaines".

Suite à l'analyse de 150 sites dans le nord-ouest du Libéria et 27 au Ghana, les chercheurs ont découvert que ces sols très fertiles contenaient 200 à 300% de carbone organique en plus que les autres sols, et qu'ils étaient capables de supporter une agriculture beaucoup plus intensive.

Terres sombres au Libéria, sur presque deux mètres de profondeur; tout en bas, on perçoit le sol d'origine. (Photo: Université du Sussex)

Selon le professeur James Fairhead, de l'Université du Sussex, initiateur de l'étude: "Imiter cette ancienne méthode pourrait transformer la vie de milliers de gens vivant dans ces régions d'Afrique parmi les plus pauvres et les plus touchées par la faim."

Plus de travaux doivent être faits, mais cette pratique agricole simple et efficace pourrait être une réponse aux grands défis mondiaux comme le développement des systèmes agricoles climato-intelligents afin de nourrir des populations en augmentation et pour s'adapter au changement climatique.

Comparaison entre le sol fertile et non fertile. Photo credit: Victoria Frauisn, University of Sussex.

Des sols similaires créés par les peuples amazoniens à l'époque pré-colombienne ont récemment été découverts en Amérique du Sud; mais les techniques que les gens ont utilisées pour créer ces sols restent inconnues. En outre, les activités qui ont conduit à la création de ces sols anthropogéniques ont été fortement perturbées après la conquête européenne.

Les chercheurs de l'étude en Afrique de l'Ouest ont, quant à eux, pu vivre dans les communautés alors qu'elles créaient ces sols fertiles. Cela a permis à l'équipe d'apprendre ces techniques utilisées par les femmes des communautés autochtones disposant des cendres, des os et autres déchets organiques pour créer ces Terres Sombres Africaines.

D'après le Dr Dawit Solomon, auteur principal de l'Université de Cornell: "Ce qui n'est pas surprenant c'est qu'aussi bien en Afrique qu'en Amazonie, ces communautés autochtones, bien qu'éloignées par la distance et dans le temps, ont été en mesure de réaliser quelque chose que les pratiques de gestion agricole modernes n'ont pu réussir jusqu'à présent.
La découverte de cette pratique de gestion du sol indigène climato-intelligente tombe au bon moment. Cette stratégie précieuse pour améliorer la fertilité des sols, tout en contribuant à atténuer les changements climatiques en Afrique, pourrait devenir une composante importante de la stratégie globale de gestion agricole climato-intelligente pour assurer la sécurité alimentaire."

L'étude, financée par l'Economic and Social Research Council et portant le titre "Indigenous African soil enrichment as a climate-smart sustainable agriculture alternative" a été publiée dans le journal Frontiers in Ecology and Environment.

Relecture par Marion Juglin

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7.15.2016

Les premiers agriculteurs: il y avait deux groupes distincts à l'origine

Une récente étude, coordonnée conjointement par des paléo-généticiens de l’Université Johannes Gutenberg de Mayence, des archéozoologues du CNRS et du Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN) et des chercheurs du Musée National d’Iran, vient de démontrer que les agriculteurs et les éleveurs du Néolithique résidant il y a 10 000 ans dans les monts Zagros formaient un groupe génétiquement distinct des premiers éleveurs pionniers d’Anatolie occidentale et de l’Europe.

Cette carte montre les deux génomes “néolithiques” en provenance de la grotte Wezmeh et de Tepe Abdol Hosein dans le Zagros  (Iran). La zone orange représente le croissant Fertile. Crédits : Université Johannes Gutenberg de Mainz

Les scientifiques rapportent que ce groupe d'agriculteurs de l'âge du fer, inconnu jusqu'ici, aurait introduit l'agriculture dans le sud de l'Asie.

Les scientifiques qui ont analysé d'anciens restes humains trouvés dans les monts Zagros, aujourd'hui en Iran, rapportent qu'ils appartenaient à une population complètement distincte et qui semble avoir commencé l'agriculture à peu près au même moment que leurs cousins plus à l'ouest en Anatolie, aujourd'hui en Turquie.


"On pensait qu'il y avait un groupe d'inventeurs géniaux qui avaient développé l'agriculture" dit Joachim Burger, l'un des auteurs de l'étude, "maintenant, nous pouvons voir qu'il y avait plusieurs groupes génétiques".

Les scientifiques ont examiné l'ADN de fragments d'os vieux de 9000 à 10000 ans découverts dans une grotte près d'Islamabad, à 600km au sud-ouest de Téhéran. Ils ont découvert qu'ils appartenaient à un homme aux cheveux noirs, yeux marron et peau sombre. Curieusement, le régime alimentaire de l'homme comprenait des céréales, signe qu'il avait appris à cultiver.

Avec trois autres génomes anciens des monts Zagros, les chercheurs ont pu obtenir une image de la population dont les parents les plus proches ont été trouvés en Afghanistan et au Pakistan, et parmi les membres de la communauté religieuse zoroastrienne d'Iran.

Le peuple de Zagros avait des gênes très différents des européens modernes ou de leurs ancêtres agriculteurs de l'ouest de l'Anatolie et de Grèce, rapporte Burger, anthropologue et généticien des populations à l'Université Johannes Gutenberg de Mayence en Allemagne. Il précise que les auteurs de l'étude ont calculé que les deux populations se sont probablement scindées il y a au moins 50000 ans, peu après que les premiers hommes soient sortis d'Afrique.


Selon Burger, même si ces deux anciennes populations d'agriculteurs ne se sont pas mélangées, il est probable qu'elles se connaissaient, voire échangeaient des connaissances. Ainsi le développement de l'agriculture est très complexe et donc peu susceptible d'avoir spontanément eu lieu deux fois dans la même période de temps. "Il faut construire des maisons, raser les forêts, cultiver plusieurs plantes et assurer un approvisionnement en eau abondant" ajoute-t-il "c'est un immense processus qui prend plusieurs milliers d'années".

Pour Burger, ces découvertes pourraient aider à mieux comprendre une partie importante du développement de l'histoire humaine, négligée jusqu'ici par les chercheurs qui se concentraient sur les anciens mouvements migratoires vers l'Europe.

Relecture par Marion Juglin
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3.15.2016

Le millet serait le chaînon manquant de la transition entre les chasseurs-cueilleurs et les fermiers


Une nouvelle étude a montré qu'une céréale, connue de nos jours comme graine pour oiseaux, a été transportée à travers l'Eurasie par les anciens bergers et éleveurs. Ils ont ainsi jeté les bases, en combinaison avec les nouvelles cultures rencontrées, de l'agriculture diversifiée et de l'apparition des sociétés sédentaires.

La domestication des petites graines de céréales du millet dans le nord de la Chine il y a environ 10000 ans a créé la culture parfaite pour combler le fossé entre les cueilleurs-chasseurs nomades et les sociétés agricoles organisées dans l'Eurasie néolithique.

Cela pourrait aussi apporter des solutions à la sécurité alimentaire moderne, d'après cette nouvelle recherche.

Chercheurs sur le site néolithique de Mogou, ouest de la Chine, où les céréales de l'est et de l'ouest se sont rencontrées. Courtesy Martin Jones

Cette céréale oubliée aujourd'hui à l'ouest, si ce n'est pour donner aux oiseaux, était idéale pour les anciens bergers et éleveurs qui l'ont transportée à travers l'Eurasie, et mélangée avec d'autres céréales comme le blé et l'orge.

Selon les archéologues, cela a donné naissance aux cultures diversifiées, ouvrant la voie à l'apparition des sociétés urbaines complexes.

Une équipe des Etats-Unis, d'Angleterre et de Chine a suivi la propagation du grain domestiqué depuis le nord de la Chine et la Mongolie Intérieure vers l'Europe à travers le "couloir vallonné" le long des contreforts d'Eurasie.

Le millet privilégie les terrains en pente, ne demande pas beaucoup d'eau et a une courte saison de croissance: il peut être récolté seulement 45 jours après avoir été semé, là où il faut compter 100 jours pour le riz. Cela a permis une forme de culture très mobile.

 Les tribus nomades ont pu combiner la culture du millet avec la chasse et la cueillette alors qu'ils voyageaient à travers le continent entre 2500 et 1600 avant JC.
Le millet a pu être mélangé avec d'autres céréales de ces populations émergentes afin de créer des cultures diversifiées, ce qui a rallongé les saisons de croissance et apporté à nos ancêtres la sécurité alimentaire.

 Agriculteur de millet à Chifeng en Mongolie Intérieure. Martin Jones

Le besoin de mélanger différentes céréales dans différentes lieux, et les ressources en eau nécessaires, dépendaient de contrats sociaux élaborés et de l'apparition de sociétés sédentaires, de communautés stratifiées et probablement de sociétés "urbaines" complexes.

Les chercheurs estiment que l'on doit apprendre de ces anciens fermiers lorsque l'on se penche sur l'alimentation des populations de nos jours, et le millet pourrait avoir un rôle à jouer dans la protection contre les mauvaises récoltes et famines modernes. "Le millet aujourd'hui est en déclin et attire peu l'attention des scientifiques, mais c'était l'une des céréales les plus expansives en termes géographiques. Nous avons pu suivre le millet loin dans l'histoire, depuis ses origines en Chine jusqu'à son expansion à travers l'Europe et l'Inde" dit le professeur Martin Jones du University of Cambridge's Department of Archaeology and Anthropology, "ces découvertes ont transformé notre compréhension de l'agriculture et des sociétés anciennes.  Il avait été supposé que l'agriculture antique s'était concentrée dans les vallées des rivières où l'accès en eau est abondant. Cependant, les restes de millet montrent que les premières cultures se sont plutôt concentrées sur les contreforts, traçant cette première voie vers l'ouest pour ces graines "exotiques" de l'est."

Les chercheurs ont réalisé des datations au radiocarbone et des analyses des isotopes sur des grains de millet carbonisés provenant de sites archéologiques à travers la Chine et la Mongolie Intérieure, ainsi que des analyses génétiques de variétés de millet moderne, pour révéler le processus de domestication qui a eu lieu pendant des milliers d'années dans le nord de la Chine et produit l'ancêtre de tout le millet blanc moderne (j'ai traduit "broomcorn millet" par "millet blanc" mais je n'en suis pas certain) dans le monde.

  Harriet Hunt faisant pousser du millet en branche dans les serres à Colworth Science Park. Courtesy Martin Jones

"Nous voyons que le millet du nord de la Chine se situait dans l'un des plus anciens centre de domestication de céréale, se produisant sur la même échelle de temps que la domestication du riz dans le sud de la Chine et du blé et de l'orge dans l'est de la Chine" explique Jones. "La domestication est extrêmement importante dans le développement de l'agriculture antique; les hommes ont sélectionné des plantes avec des grains qui ne tombent pas naturellement et qui peuvent être récoltés; ainsi sur plusieurs milliers d'années cela a créé des plantes dépendantes des fermiers pour leur reproduction" ajoute-t-il, "cela veut dire aussi que la constitution génétique de ces cultures a changé en réponse aux changements dans leur environnement; dans le cas du millet, nous pouvons voir que certains gènes ont été "éteints" lorsqu'ils furent emmené par les fermiers loin de leur lieu d'origine."

Alors que le réseau de fermiers, bergers et éleveurs s'intensifiait le long du couloir eurasien, ils ont partagé les céréales et les techniques de culture avec d'autres fermiers, et c'est là, explique Jones, qu'a émergé l'idée de cultures diversifiées. "Les premiers fermiers pionniers voulaient cultiver en amont afin d'avoir plus de contrôle sur leur ressources en eau et être moins dépendants des variations climatiques saisonnières ou des potentiels voisins en amont." ajoute-t-il. "Mais lorsque les céréales "exotiques" sont apparues en plus de celles de la région, alors on a commencé à avoir différentes céréales poussant dans différentes zones et à différentes périodes de l'année. C'est un énorme avantage en termes de consolidation des communautés contre de possibles mauvaises récoltes, et cela a permis d'étendre la saison de croissance pour produire pus de nourriture voire des surplus."

Cependant, cela a aussi introduit un besoin plus pressant de coopération, et les débuts des sociétés stratifiées. Avec des gens faisant pousser des céréales en amont et d'autres cultivant en aval, on a besoin d'un système de gestion de l'eau, et cela n'est pas possible, tout autant que la rotation saisonnière des céréales, sans un contrat social élaboré.

Vers la fin du second et premier millénaire avant JC, de grandes implantations humaines, soutenues par l'agriculture diversifiée, ont commencé à se développer. Les plus anciens exemples de texte, comme les tablettes d'argile sumériennes de Mésopotamie, et les os d'oracle de Chine, font allusion à l'agriculture diversifiée et aux rotations saisonnières.

  Martin Jones avec du millet dans le nord de la Chine. Courtesy Martin Jones

 Mais la signification du millet n'est pas une simple transformation de notre compréhension de notre passé préhistorique.
Jones estime que le millet, ainsi que d'autres céréales à petites graines, pourraient avoir un rôle à jouer pour assurer la sécurité alimentaire dans le futur. "L'objectif lorsque l'on se penche sur la sécurité alimentaire aujourd'hui sont les cultures à haut rendement comme le riz, le maïs et le blé qui fournissent 50% de la chaine alimentaire humaine. Cependant, ce ne sont que 3 types de céréales sur plus de 50 existantes, dont la majorité sont des céréales à petites graines ou "millets". Il pourrait être temps de se demander si les millets peuvent avoir un rôle à jouer comme réponse diversifiée à l'échec des cultures et à la famine" estime Jones, "nous avons besoin d'en savoir plus sur le millet et sur la façon dont il peut faire partie de la solution concernant la sécurité alimentaire globale; nous avons encore beaucoup à apprendre de nos prédécesseurs du néolithique".


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2.16.2016

Comment les cultures précolombiennes s'adaptaient au phénomène El Niño...

De nos jours, le gouvernement péruvien investi des millions de dollars pour protéger les communautés et structures vulnérables du phénomène El Niño. Quatorze régions ont ainsi déclaré l'état d'urgence et 63 sites archéologiques ont été choisis pour une protection renforcée pendant ce phénomène climatique.

Mais qu'en était-il des cultures précolombiennes ? Que faisaient-elles pour s'adapter à El Niño ?

Une archéologue américaine, Ari Caramanica, s'est ainsi penchée sur ces anciennes sociétés au Pérou.

Depuis 2008, l'archéologue Ari Caramanica étudie les sites précolombiens au Pérou (Photo:Julio Talledo / El Comercio)

De l'université de Harvard, Caramanica est actuellement une chercheuse membre du Proyecto Arqueoambiental del Sector de Valle Medio de Chicama, Mocán, Complejo Laguna y Tres Cruces. Elle rapporte qu'El Niño est présent sur la côte du nord du Pérou pour au moins 15000 ans, et depuis 5000 avant JC, le phénomène s'amplifie.

Ils ont mené des études dans la pampa de Mocán, à Chicama, où ils ont fait des recherches sur l'utilisation des plantes par les anciennes cultures. Ils ont ainsi étudié les relations entre l'utilisation des plantes et les changements climatiques.

Daprès Caramanica, entre 900 avant JC et 1500 après JC, les Cupisniques, Moches, Chimús, Lambayeques et Incas, ont été confrontés à ce phénomène climatique. Des traces d'utilisation saisonnière d'implantations dans certaines parties des côtes démontrent une adaptation aux effets d'El Niño.

"Les anciens péruviens savaient comment s'adapter à El Niño. C'est un phénomène très compliqué; jusqu'à présent nous ne savons pas où se situeront les inondations importantes. Nous voyons que ces peuples étaient en constant mouvement, et cela est une adaptation basique, même lorsqu'il y avait des destructions sur de grands sites." explique Caramanica.


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10.28.2013

L'introduction de l'agriculture en Europe a été suivi d'un effondrement de la population


Selon une étude publiée dans la revue Nature Communications, l'introduction de l'agriculture en Europe a été suivie par des effondrements régionaux de la population en dépit des tendances de la croissance démographique.

Sean Downey, professeur assistant au Département d'anthropologie de l'Université du Maryland, est le co-auteur de l'étude.

Carte de l'Europe centrale et du Nord Ouest. Les points indiquent la localisation des sites archéologiques; les couleurs définissent les sous-régions utilisées pour estimer les tendances démographiques.

L'étude suggère que ces fortes baisses de populations n'ont pas été engendrées par des changements des conditions climatiques, et par conséquent, les auteurs ont proposé des causes internes.

Leur recherche représente une révision majeure de notre compréhension sur la façon dont l'introduction de la technologie agricole a affecté les hommes.


Un boom de la population:

L'agriculture a été introduite dans la région Egéenne (en Turquie moderne), il y a environ 8500 ans et s'est propagée uniformément à travers l'Europe, atteignant la France, il y a environ 7800 ans, et la Grande-Bretagne, l'Irlande et l'Europe du Nord il y a environ 6000 ans.

Dans tous les cas, l'introduction de l'agriculture signifiait un changement radical de la production alimentaire et des habitudes de consommation, ce qui a conduit à un boom de la population.
En utilisant la datation au radiocarbone, et une nouvelle méthode innovante pour améliorer l'exactitude de ces données, les auteurs de l'étude ont examiné la façon dont les niveaux de population ont changé au fil du temps à travers l'Europe au cours de la fin du Mésolithique et du Néolithique.


Une baisse de 30 à 60%

L'équipe de recherche a découvert que, dans l'ensemble des 12 régions européennes étudiées, du sud de la France à l'Ecosse et au Danemark, des fluctuations importantes de population pouvaient être observées.
En fait, ils ont noté que dans certains cas, le déclin a atteint 30% à 60% de la population après l'introduction de l'agriculture.
Ces changements importants dans la population sont d'ampleur similaire à la baisse estimée lors de la fameuse Peste Noire !

Les auteurs ont constaté que ces fluctuations ne pouvaient pas être associées à des facteurs climatiques, cependant les raisons exactes de cette baisse de population restent inconnue. «Il est frappant de constater que le développement de l'agriculture - l'une des principales étapes de l'évolution de l'humanité - n'a pu éviter l'effondrement social généralisé durant cette période de croissance rapide de la population en Europe», explique Downey, "à ce stade de la recherche, nous ne pouvons que spéculer sur les causes directes, mais l'étude démontre que les sociétés basées sur l'agriculture dans le passé étaient vulnérables à un effondrement de la population sur une grande échelle."

Downey poursuit en expliquant la découverte de cette étude: "il n'y avait aucune corrélation entre l'effondrement des populations régionales et les changements climatiques connus. Ce n'était pas le climat, nous pensons donc qu'il y a du avoir un impact à long terme des nouvelles technologies agricoles sur l'environnement local, dans la réduction des ressources. Le stress que cela causé chez les agriculteurs a probablement été exacerbé par d'autres conséquences bien connues de la vie dans les populations à forte densité: augmentation de l'incidence des conflits sociaux et de la maladie".

Le document est disponible gratuitement via  le site Nature:


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11.22.2012

Otzi, l'homme des glaces était originaire d'Europe Centrale


Otzi l'homme des glaces, la célèbre momie étonnamment bien préservée trouvée dans les Alpes italiennes en 1991, était originaire d'Europe centrale.
Il n'était donc pas, d'après cette nouvelle étude, un émigré de la Sardaigne.

Reconstruction d'Otzi par Kennis / South Tyrol Museum of Archaeology, Photographis Ochsenreiter.

Génétiquement, il ressemblait beaucoup à d'autres fermiers de l'âge de pierre d'Europe.

Ces nouveaux résultats appuient la théorie selon laquelle les fermiers, et non pas seulement la technologie de l'agriculture, se sont répartis au cours de la préhistoire depuis le Proche-Orient jusque vers la Finlande.

"L'idée est que la propagation de l'élevage et de l'agriculture était associée à la circulation des populations et pas seulement à celle de la technologie", a déclaré le co-auteur Martin Sikora, généticien à l'Université de Stanford.

Pour rappel, Otzi a été transpercé par une flèche et a saigné mortellement sur ​​un glacier dans les Alpes entre l'Autriche et l'Italie, il y a plus de 5000 ans.


L'histoire est dans le génome...

Le génome d'Otzi séquencé par les scientifiques en début 2012 a donné un résultat surprenant: l'homme des glaces est plus étroitement lié à la Sardaigne d'aujourd'hui qu'il ne l'est à l'actuelle Europe centrale.

Mais les chercheurs n'ont séquencé qu'une partie du génome, et les résultats n'ont pas résolu une question sous-jacente: est-ce que la plupart des populations du néolithique en Europe centrale avaient des profils génétiques proches des caractéristiques sardes, ou bien est-ce que la famille d'Otzi avait récemment émigré de l'Europe du Sud ?

"Peut-être Otzi était-il juste un touriste, peut-être que ses parents étaient sardes et qu'il avaient décidé de s'installer dans les Alpes", a supposé Sikora.

Cela aurait obligé la famille d'Otzi à parcourir des centaines de kilomètres, une perspective peu probable, selon Sikora: «Il y a cinq mille ans, on ne s'attend  pas vraiment à ce que ces populations soient très mobiles».

Aussi, pour répondre à cette question, l'équipe de Sikora a séquencé l'intégralité du génome d'Otzi et l'a comparé avec ceux de centaines d'Européens d'aujourd'hui.
Ils ont fait de même avec les génomes d'un chasseur-cueilleur de l'âge de pierre trouvé en Suède, un fermier de Suède, un chasseur-cueilleur vieux de 7000 ans découvert dans la péninsule ibérique et un homme de l'âge de fer trouvé en Bulgarie.

L'équipe a ainsi confirmé que les sardes actuels sont les plus proches d'Ötzi. Mais, parmi le quatuor préhistorique, Otzi ressemblait le plus aux fermiers trouvés en Bulgarie et en Suède, tandis que les chasseurs-cueilleurs de Suède et de la péninsule Ibérique ressemblent plus aux Européens du Nord d'aujourd'hui.

Les résultats soutiennent l'idée que les populations qui ont migré depuis le Moyen-Orient jusque vers l'Europe du Nord ont apporté l'agriculture avec eux et se sont mélangés avec les chasseurs-cueilleurs autochtones, permettant une explosion démographique.

Alors que les traces de ces anciennes migrations se sont largement perdues dans la plupart de l'Europe, les insulaires sardes, restés plus isolés, ont donc conservé plus de traces génétiques de ces anciens fermiers néolithiques.

Les résultats viennent s'ajouter à un ensemble croissant de preuves montrant que l'agriculture a joué un rôle majeur dans la formation des peuples de l'Europe, a déclaré Chris Gignoux, généticien à l'Université de Californie à San Francisco.

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4.19.2012

Découverte du plus ancien site agricole en Europe

Des recherches de l'Université de Cincinnati ont révélé des traces d'agriculture dans une ancienne zone humide. L'UC a collaboré avec la Southern Albania Neolithic Archaeological Project (SANAP) pour mener à bien cette étude.

Etudiants de l'UC travaillant sur le chantier de fouille.

Susan Allen, professeur au Département d'anthropologie de l'UC et qui co-dirige la SANAP, explique qu'elle et le co-directeur Ilirjan Gjipali, de l'Institut albanais d'archéologie, ont créé le projet afin de combler une lacune non seulement dans l'archéologie albanaise, mais dans l'archéologie en Europe de l'Est dans son ensemble, en concentrant l'attention sur la transition initiale vers l'agriculture dans la région.

"Pour l'Albanie, il y a eu une lacune importante dans la documentation du Néolithique ancien, la première phase de l'agriculture dans la région", explique Allen, "alors que plusieurs sites du Néolithique ancien ont été fouillés en Albanie dans les années 70 et 80, les restes végétaux et animaux (les clés pour explorer les débuts de l'agriculture) n'ont pas été récupérés sur les sites; de plus, ces sites n'ont pas été datés avec les techniques au radiocarbone. A cette époque (sous Enver Hoxha dirigeant communiste), l'Albanie était fermée aux collaborations externes et donc aux nouvelles méthodologies qui se répandaient partout ailleurs en Europe, tels que l'archéologie de l'environnement et la datation au radiocarbone. Le pays a commencé à former des liens plus étroits avec l'Occident après la mort de Hoxha en 1985 et la chute du communisme en 1989. Cela a ouvert la voie à des collaborations internationales telles que la SANAP, qui ont repoussé la chronologie du Néolithique ancien albanais et ont aidé à révéler la façon dont les premiers agriculteurs ont interagi avec le paysage. "

Les résultats montrent que Vashtëmi, située dans le sud Albanie, a été occupé en 6500 avant JC environ, ce qui en fait l'un des premiers sites agricole en Europe. La localisation des anciens sites tels que Vashtëmi, à proximité des zones humides laisse à penser que les premiers agriculteurs en Europe ont choisi d'établir des villages fermiers près de ressources abondantes.

Au cours de cette première phase de l'agriculture en Europe, celle-ci s'est faite à petite échelle et elle utilisait des plantes et animaux domestiqués du Proche-Orient.
A Vashtëmi, les chercheurs ont constaté que l'agriculture reposait sur les céréales: l'amidonnier, l'engrain et l'orge.
Concernant les animaux, il y avait des porcs, des bovins, des moutons ou des chèvres, des cerfs, des sangliers, des lapins, des tortues et plusieurs espèces de poissons et d'anguilles.

Ce qui semble évident, c'est que les premiers agriculteurs de la région ont ratissé large pour les ressources alimentaires, plutôt que de s'appuyer principalement sur les cultures et les animaux domestiques, comme on le suppose généralement.


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11.14.2010

Les Mayas convertissaient les zones humides en terres cultivables

MAJ 07/08/16
La civilisation Maya est connue pour ses pyramides impressionnantes, ses mathématiques sophistiquées et son langage écrit particulièrement avancé; Cependant, de récentes recherches révèlent la complexité du système agraire Maya...

 Canal d'irrigation à Palenque


C'est en utilisant de nouvelles techniques et des fouilles approfondies que les chercheurs ont constaté que les Mayas, faisant fait face à des conditions environnementales difficiles, ont développé des méthodes ingénieuses pour cultiver des plantes dans des zones humides.

"Ces travaux montrent que leur agriculture intensive est plus compliquée et se retrouve sur un pied d'égalité avec d'autres domaines de leur développement intellectuel", rapporte Timothy Beach, géographe à l'Université de Georgetown à Washington DC.


La civilisation maya, considérée comme l'une des sociétés anciennes les plus avancées, vivait dans une vaste poche, densément peuplée, de la péninsule du Yucatán, du sud du Mexique jusqu'au Honduras en Amérique centrale. La civilisation née avant 1000 avant JC, a atteint son apogée à partir de 400 avant J.-C. à 900 après JC.


L'habitat Maya était un environnement difficile fait de sécheresses récurrentes et de montées des eaux; aussi, les terres qu'ils cultivaient n'en étaient pas moins rudes, avec des terrains rocheux succédant à de vastes marécages ou des zones humides. C'est d'ailleurs l'une des plus grandes questions des historiens: comment cette civilisation a pu réussir à nourrir une population aussi importante ?

On a longtemps soupçonné que les Mayas s'étaient fortement appuyés sur l'agriculture. Dans les années 1970, les chercheurs ont commencé à étudier les vestiges des canaux d'irrigation retrouvés dans les zones humides.
Mais il n'a pas été clairement compris l'importance que ces canaux ont pu avoir et si leur utilisation était un élément important de leur système agricole.

Beach, sa femme, Sheryl Luzzadder-Beach, géographe spécialisée dans la qualité des eaux de l'Université George Mason à Fairfax, en Virginie, et leurs collègues, ont effectué plus de 60 fouilles afin d'étudier et de cartographier les différents couches de terre, ou strates, sur des sites du nord du Belize.

Travaillant dans des zones humides à faible altitude, difficiles d'accès et peu navigables, l'équipe a creusé des tranchées de près de 3 mètres de profondeur et 10 à 20 mètres de long pour étudier la chimie du sol et de l'eau. Ils ont effectué des analyses d'isotopes de carbone du sol et ont étudié des matières végétales fossilisées afin de travailler sur la façon dont les terres ont été utilisées.

Les couches du sol ont révélé des signes de remontée des nappes phréatiques et des restes de dépôts de crues.
Les restes de plantes fossilisées sur ces sites montrent que les Mayas cultivaient les avocats, du maïs, des graminées...
Leur recherche suggère que les Mayas ont construit des canaux entre les zones humides pour détourner l'eau et créer de nouvelles terres agricoles.

Alors que les Mayas creusaient les fossés, ils rejetaient la terre sur les côtés adjacents, créant des champs surélevés; ils gardaient ainsi le système racinaire de leurs récoltes au-dessus du sol gorgé d'eau, tout en permettant l'accès à l'eau d'irrigation.

D'après Beach, les enquêtes effectuées en utilisant Google Earth et des techniques de télédétection donnent à penser que ce système d'irrigation a pu atteindre une centaine de kilomètres de diamètre.

Même si environ 40% de la péninsule du Yucatán sont aujourd'hui des marécages, l'idée que ces zones humides étaient cultivées par les Mayas était largement controversée parmi les archéologues.

Mais cette nouvelle étude montre que les Mayas ont modifié ces marais intensivement pour subvenir à leurs besoins.


Stephen Houston, expert sur la civilisation maya à l'Université Brown in Providence, Rhode Island, qui a récemment commencé à collaborer avec Beach, explique que c'est parce que beaucoup de travaux archéologiques sur la civilisation maya se sont focalisés sur son architecture et ses écrits, que relativement peu d'attention a été accordée à la compréhension de son agriculture.

Les fouilles pénibles de Beach ont rempli "une lacune importante", ajoute-t-il. "Elles ont confirmé que plusieurs de ces marécages dans cette zone ont été utilisés pour un type d'agriculture intensif et ont subit des manipulations paysagères à grande échelle."


L'une des raisons pour lesquelles certains chercheurs ont écarté l'idée que les zones humides avaient une importance fondamentale pour les Mayas, c'est qu'elles sont souvent loin des sites célèbres tels que Tikal et Chichen Itza.
Mais, explique Beach, il y a du y avoir des populations denses qui vivaient dans des zones rurales à proximité de ces zones humides, loin des centres urbains fastueux.

«C'est une façon très réfléchie et très intelligente d'utiliser l'environnement», explique Vernon Scarborough, archéologue anthropologue à l'Université de Cincinnati dans l'Ohio. "Quand un Occidental va dans une zone humide de nos jours, c'est pour n'y voir que des ennuis. C'est difficile à apprivoiser, à capturer et à modifier. Mais dans le passé, ces zones étaient considérées comme des greniers dans de nombreuses régions du monde."


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3.30.2009

Les traces des premières agricultures présentent dans les os d'animaux

Les origines de l'agriculture dans les différentes régions du monde représentent un défi pour les archéologues. Mais aujourd'hui, les chercheurs auraient trouvés des traces de céréales cultivées par l'homme dans l'Est de l'Asie. Ils ont recueilli ces informations à partir d'os de chien et de porc.

Ces os de chien et de porc, ainsi que les os d'autres animaux analysés dans cette étude proviennent d'un site archéologique du nord-ouest de la Chine soupçonné d'être un des foyers possible du début de l'agriculture.
Les traces chimiques dans les os de chien suggérent un régime alimentaire riche en millet, une céréale que les chiens sauvages ne sont pas susceptibles de consommer en grandes quantités; cependant c'est un aliment de base du début des sociétés agricoles dans le nord-ouest de la Chine.

"Si les chiens consommaient autant de millet, leurs maîtres étaient susceptibles de faire de même», explique Seth Newsome, co-auteur de l'étude et post-doctorant associé à la "Carnegie Institution's Geophysical Laboratory", où l'analyse chimique a été réalisée.

Les os proviennent d'un site néolithique appelé Dadiwan, sur le plateau de Loess en Chine de l'Ouest: creusée par une première équipe chinoise à la fin des années 70 et au début des années 80, puis en 2006 par une équipe de la University of California, Davis, et la Lanzhou University en Chine .

L'homme a occupé le site pendant deux périodes principales, de 7900 à 7200 ans (Phase 1) et de 6500 à 4900 ans (Phase 2).
Bien que certains restes fossiles de plants de millet ont été trouvés sur ces deux périodes, ceux-ci ne mettentpas directement en évidence jusqu'à quel point le mil a pu contribuer à l'alimentation locale.

Pour répondre à cette question, les chercheurs se sont tournés vers une technique connue sous le nom d'analyse des isotopes stables.

Les atomes d'éléments tels que le carbone se présenter sous différentes formes (isotopes) qui sont chimiquement similaires, mais peuvent être distinguées en laboratoire par différenciation de leur masse.

Certains types de plantes connues comme plantes C4 ont tendance à concentrer des isotopes de carbone plus lourd au fur et à mesure de leur croissance, contrairement à d'autres plantes connues comme plantes C3.

Les animaux avec des régimes riches en plantes C4 ont aussi tendance à concentrer les isotopes lourds dans leurs os. Or, le millet est l'une des rares plantes C4 qui poussent dans les zones arides nord-ouest de la Chine.

Les chercheurs ont constaté que la plupart des os de chien de la première période de dépôts portent la signature d'une alimentation très riche en millet.
Cela donne à penser que ces chiens ont été domestiqués et nourris par l'homme qui récoltait le millet.

Les os de porcs, du même site, racontent une histoire légèrement différente: dans les dépôts de la première période, les os de porcs ne montrent pas de signes de millet dans leur alimentation, ils devaient donc être probablement des cochons sauvages, chassés et consommés par les hommes. Mais les os de porcs de la deuxième période ont la signature isotopique du millet, de sorte qu'ils ont probablement été domestiqué à ce moment là.

"Nos résultats contribuent à remplir l'image de la façon dont l'agriculture s'est développée dans cette partie du monde», ajoute Newsome.

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Liens à propos de l'analyse des isotopes stables: