10.27.2014

Göbekli Tepe est aussi le plus ancien atelier de sculpture du monde

Le plus ancien temple au monde, Göbekli Tepe (environ 12.000 ans), est aussi le plus ancien atelier de sculpture connu d'après des découvertes suite à des fouilles sur le site, qui y ont lieu depuis vingt ans.

Göbeklitepe 

Göbekli Tepe, localisé dans le sud-est de la province de Şanlıurfa en Turquie est parfois décrit comme "le point 0 de l'histoire". Les fouilles y sont menées par l'Institut Archéologique Allemand et le Ministère Turque de la Culture et du Tourisme.

L'archéologue allemand, Klaus Schmidt, qui est mort il y a quelques mois, était le directeur des fouilles.

 Le professeur agrégé, Cihat Kürkçüoğlu du Département d'Arts et d'Histoire de l'Université d'Harran (HRU), rapporte que les travaux à Göbekli Tepe ont révélé des sculptures de la période Néolithique, représentant essentiellement des animaux comme des sangliers, renards et oiseaux...
Pour Kürkçüoğlu, ces découvertes révèlent que l'art de la sculpture et du relief en pierre remonte à 12000 ans.

"Ce sont les plus anciennes sculptures monumentales au monde" ajoute-t-il. Il précise qu'ont été trouvées des petites sculptures âgées entre 10000 et 20000 ans, les "sculptures de Vénus", mais les reliefs en pierre sur des stèles en forme de T à Göbekli Tepe et dans le désert de Nevali sont "les plus anciennes sculptures au monde".

Source: Wikipédia

Une sculpture en calcaire de 1.8m de haut, surnommée "Homme Balıklıgöl" ou "Homme Urfa", découverte lors des fouilles près du lac Balıklıgölen en 1995, remontait à 10000 ans. "Cela nous montrait que Göbekli Tepe est le lieu de naissance des arts plastiques. C'est un temple mais en même temps c'est le plus ancien atelier de sculpture au monde. On s'attend à des exemples primitifs de sculpture en pierre, mais l'on y trouve des sculptures très esthétiques, artistiques et abouties. Cela nous a grandement surpris. Certaines compositions de Göbekli Tepe pourraient même faire des jaloux de nos jours. Alors que les fouilles continuent de progresser, je pense que nous trouverons de plus anciens prototypes." a ajouté Kürkçüoğlu.

Relecture par Marion Juglin
Source:

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10.23.2014

Deux cités Mayas découvertes dans la jungle Mexicaine

Une équipe d'archéologues slovaques a découvert deux cités Mayas dans les jungles du Mexique.

Les deux cités, Tamchén et Lagunita, se situent dans la Réserve de Biosphère de Calakmul. C'est la plus grande réserve de forêt tropicale au Mexique et c'est aussi là où se situent de nombreuses ruines et sites archéologiques Mayas.

Un portail en pierre zoomorphe trouvé sur le site redécouvert de lagunita (source photo: Research Center of the Slovenian Academy of Sciences and Arts)   

La jungle dans cette région est particulièrement dense et difficile à traverser; les chercheurs ont donc fait des relevés aériens, utilisé des guides locaux et la géodésie pour localiser les ruines des cités.

En réalité, Lagunita avait déjà été découverte par des chercheurs auparavant. En 1970, un Américain, Eric von Euw, avait visité le site et dessiné certains de ses éléments. Mais il n'avait jamais publié ses travaux, ni noté l'emplacement du site. Ses documents sont aujourd'hui au Peabody Museum of Archaeology and Ethnology à Harvard.

"Nous avons trouvé le site grâce aux photographies aériennes" explique Ivan Šprajc, "mais nous n'avons identifié Lagunita seulement lorsque nous avons vu les façades des monuments et que nous les avons comparées avec les dessins de Von Euw, que l'expert renommé en culture Maya, Karl Herbert Mayer, nous avait mis à disposition".

Ivan Šprajc, directeur de l'équipe slovaque, avait découvert une autre cité Maya dans la même région l'année passée.

Tamchén et Lagunita sont deux grands sites, avec des temples en forme de pyramide, des stèles,  des places et d'autres structures.

Modèle 3D de Tamchén, vers le Nord (Aleš Marsetič / source photo: Research Center of the Slovenian Academy of Sciences and Arts)

Le nom de "Lagunita" avait été donné au site par Von Euw. Le nom du second site, Tamchén, signifie "puits profond" dans le dialecte local, et fait références aux plus de 30 chultuns (de larges trous, comme des puits, en forme de bouteille, utilisés pour collecter les eaux de pluie) trouvés dans la cité.

Tamchén était probablement plus ancienne que Lagunita, avec des caractéristiques indiquant qu'elle a dû être construite vers 250 après JC.

Comme d'autres sites dans la région, ces deux cités ont été abandonnées aux alentours de 1000 après JC, pour des raisons que les archéologues essayent toujours de comprendre.

Relecture par Marion Juglin

Sources: 



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10.20.2014

Des griffes vieilles de 1,500 ans intriguent les archéologues au Pérou

Des archéologues ont découvert une paire de griffes métalliques aiguisées en fouillant la tombe d'un noble d'une civilisation pré-inca.

La paire de griffes en métal. Photo: Reuters.

Les scientifiques supposent que ces griffes devaient être attachées à un costume recouvrant le corps, et devaient jouer un rôle lors d'un combat rituel dans l'ancienne civilisation Moche.

Ils supposent qu'un combat rituel était mené entre deux hommes, et le gagnant devait recevoir ces griffes comme trophée. Le perdant devait être sacrifié aux dieux.

Sur ce même site de Huaca de la Luna, près de la ville de Trujillo, les archéologues ont découvert un sceptre, des boucles d'oreille et un masque. "Le sceptre représente le pouvoir, les boucles d'oreille, le statut, et la pièce en céramique est typique d'un personnage de l'élite" rapporte l'archéologue Santiago Uceda.

Le squelette d'un noble a aussi été trouvé dans la tombe.

La découverte sera emportée aux Etats-Unis pour des examens plus approfondis. Davantage de tests et de recherches aideront à déterminer l'âge de l'objet et son utilisation.

Le site archéologique de Huaca de la Luna, ou Temple de la Lune,  fait partie de l'ancienne capitale Moche, construite de millions de blocs d'adobe entre le premier et huitième siècle après JC au nord du Pérou.

Les Moche vénéraient plusieurs dieux, et certaines théories prétendent qu'ils effectuaient régulièrement des sacrifices de sang, probablement pour garantir une météo favorable.

Un squelette avec des pots en céramique dans la tombe d'une prêtresse de la culture Moche. Reuters

Les experts supposent que les victimes devaient être exposées et torturées pendant des semaines avant leur sacrifice.
John Verano, professeur d'anthropologie à l'Université de Tulane, pense que certaines parties de la victime étaient mangées dans le cadre d'un rituel cannibale.

Les fouilles des places du temple Moche ont mis au jour des groupes de gens sacrifiés ensemble. Les squelettes de jeunes hommes ont été excarnés (pratique qui consiste à enlever la chair et les organes d'un corps).
Les sacrifices devaient être associés à des rites ancestraux de renouveau et de fertilité agricole.

Dans l'iconographie Moche, il y a un personnage que les chercheurs ont surnommé le "Décapiteur" ou Ai Apaec; il est souvent décrit comme une araignée, ou parfois comme une créature ailée ou un monstre marin.
Lorsque le corps est inclus, le personnage est généralement représenté avec un bras tenant un couteau et un autre tenant par les cheveux une tête coupée.
Il est aussi dépeint comme un "personnage humain avec une bouche de tigre et des crocs".

Relecture par Marion Juglin
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10.14.2014

Les secrets d'un crâne sibérien de l'Age du Bronze

Contrairement à la plupart des sociétés de chasseurs-cueilleurs de l'Age du Bronze, les habitants de la région du lac Baïkal (en Sibérie) utilisaient des tombes pour leurs morts.

Ces sites funéraires sont un véritable trésor pour les archéologues. L'un d'eux était si particulier que la bio-archéologue Angela Lieverse a voyagé à travers le monde pour le ramener au Centre Canadien de Rayonnement Synchrotron afin de l'examiner.

Crâne et biens funéraires in situ dans la tombe 48. Credit: Canadian Light Source

"J'ai mené les recherches dans le cadre du Projet Baikal-Hokkaido Archaeology depuis la fin des années 90, et ce spécimen m'intriguait" explique Lieverse, professeur agrégée à l'Université de Saskatchewan, "je connais ce crâne depuis environ 10 ans et il y a certaines choses à son sujet qui sont fascinantes".

Le premier, c'est que cette personne a les deux dents de devant sur ​​la mâchoire inférieure qui sont manquantes.
Et le deuxième, c'est qu'il y a une pointe de projectile en pierre intégrée à l'endroit exact de la mandibule les deux incisives auraient dû être.

"Nous savions qu'il y avait un projectile, nous avons pu le voir, mais nous ne savions pas si cela s'était passé des années avant son décès ou au moment de sa mort" ajoute-t-elle, "je supposais que cela s'était passé plus tôt et avait quelque chose à voir avec les dents manquantes".

Le spécimen a été trouvé dans un cimetière au nord-ouest du lac Baïkal. Le squelette a été enterré de façon cérémonielle avec un disque de jade et quatre pointes de flèches, dont l'une était cassée et a été retrouvée dans la cavité de l'œil

Après des analyses et une datation au radiocarbone, il a pu être déterminé que l'individu, mâle, avait entre 35 et 40 ans et qu'il vivait dans la période de l'Age du Bronze Ancien, entre 4420 et 3395 Avant le Présent (BP).

Lierverse a donc voyagé en Sibérie puis est retournée au synchrotron de Saskatoon pour examiner ce spécimen.

L'Imagerie Biomédicale et Thérapie (Biomedical and Imaging Therapy - BMIT) du Centre canadien de rayonnement synchrotron (CLS) est une installation unique où les spécimens de ce type peuvent être examinés en utilisant un puissant rayonnement X.

Vue antérieure de la mandibule avec une pointe de projectile intégrée dans la symphyse et les incisives centrales manquantes. Les molaires droites ont été enlevées pour analyses chimiques. 

Travaillant aux côtés du Dr. David Cooper, Chaire de recherche du Canada en imagerie synchrotron des ossements, et du Dr. George Belev, membre du personnel scientifique du BMIT, les chercheurs ont pu reconstruire le fragment de la pointe de flèche de la mâchoire en utilisant des techniques d'imagerie avancées.

"Nous avons découvert que le projectile n'avait rien à voir avec la dent manquante" rapporte Lieverse, "Il s'avère que cette personne avait une agénésie rarissime, les deux incisives centrales ne s'étant jamais formées; c'est un trait génétique qui affecte moins de 0.5% de la population". C'est l'un des rares exemples, dans la littérature archéologique, de l'apparition de ce type d'anomalie génétique dentaire.

La pointe de projectile était en fait un morceau cassé de la pointe de flèche qui a été placé dans l'orbite. Lieverse soupçonne que la flèche ait été retirée du visage de l'homme, soit au cours d'une lutte soit lors de l'enterrement.

"Nous savons que les habitants de la région Baïkal n'ont pas une histoire violente. C'est l'un des trois seuls spécimens datant de cette période où il y a une preuve de violence. Un projectile lancé dans le visage de quelqu'un n'est probablement pas un accident..."

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10.09.2014

Un talisman chamanique en météorite trouvé en Pologne

Des archéologues de l'Institut d'Archéologie et d'Ethnologie (IAE) à Szczecin en Pologne, ont découvert un fragment de météorite parmi les restes d'une hutte datant de plus de 9000 ans à Bolków près du lac Świdwieen en Poméranie Occidentale.



Un objet spécial.

Le professeur Tadeusz Galińsk de l'IAE , chef du projet de recherche a déclaré que "la météorite a été rapportée au refuge comme un objet spécial, comme quelque chose ne provenant pas de ce monde (...). L'objet est devenu un objet de croyance, et peut-être même de magie chamanique."

Les archéologues ont aussi mis au jour un riche assemblage d'objets associés au spirituel: une amulette, une pointe de lance en os avec une décoration gravée et une sorte de baguette magique en bois de cervidé, ornée de motifs géométriques.


Deux structures avec foyers

En plus des restes de la hutte, qui contenait la météorite, les archéologues ont découvert une seconde structure presque identique.
Dans les deux, dans la couche de tourbe, il y avait des traces préservées de foyers.

Les fouilles à Bolków durent depuis plusieurs années. La météorite a été découverte au cours de la dernière année de travail, mais c'est seulement maintenant, grâces à des études plus détaillées, qu'ils ont pu déterminer avec certitude l'origine de l'objet insolite.

Il y a quatre ans, les archéologues avaient aussi trouvé un arc de chasse du mésolithique presque intact, dans les dépôts de tourbe anaérobiques couvrant le site, et il devrait y avoir d'autres découvertes à venir.

Relecture par Marion Juglin

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10.07.2014

Un bol en argent unique du 7ème siècle découvert aux Pays-Bas

C'est sur le site de fouille d'Oegstgeest que les archéologues de l'Université de Leiden ont découvert un bol en argent rarissime datant de la première moitié du septième siècle.

Source photo: Universiteit Leiden

Le bol est décoré avec des représentations d'animaux et de plantes plaqués en or et est incrusté de pierres semi-précieuses.

La découverte suggère l'existence d'une élite ayant un vaste réseau d'échange international à Oegstgeest.


Rare et exceptionnel.

Les chercheurs supposent que le bol, large de 21cm et haut de 11cm, a été enterré dans le cadre d'un sacrifice rituel.

De telles découvertes dorées sont très rares. Celle-ci est exceptionnelle car de tels bols étaient en général fabriqués en bronze. De plus, ils n'étaient pas ornés de somptueuses feuilles d'or.

Source photo: Universiteit Leiden

Cela signifie que nous avons affaire à un objet qui est unique, non seulement aux Pays-Bas, mais dans toute l'Europe occidentale.

Jusqu'à la découverte de ce bol, il n'y avait pas d'indice révélant la présence d'une élite locale ou régionale à Oegstgeest. Il se peut qu'au cours de cette période, certains membres de l'élite vivaient dans de "simples" fermes.


Un symbole composite.

Le bol, qui a probablement servit de récipient à boire ou pour la toilette, est composé d'éléments datant de différentes périodes.
Le plus vieil élément, le bol lui-même, remonte probablement à l'Empire Romain Tardif, et les images semblent indiquer qu'il est originaire de l'est de la Méditerranée ou du Moyen Orient.

Les autres décorations datent de la première moitié du septième siècle et montrent des influences de la culture Germanique, alors que les anneaux suspendus du bol sont caractéristiques de l'Angleterre ou de la Scandinavie.

Ensemble, ces éléments symbolisent la position internationale des Pays-Bas il y a 1500ans.


Un grand village du sixième et septième siècle.

Cet objet rarissime a été trouvé il y a un an, le 4 Juin 2013, à Oegstgeest. La découverte n'a pas été annoncée plus tôt pour ne pas perturber les fouilles qui ont continué jusqu'à la fin Juin 2014.

Le bol a été mis au jour au cours de fouilles sur les restes d'un grand village du sixième et septième siècle. Il était situé sur le Rhin et était traversé par une multitude de petits cours d'eau.

Le 1er Juillet, le bol a été transféré, dans le cadre d'un prêt à long terme, au Musée National Néerlandais des Antiquités, on peut l'admirer jusqu'au 26 Octobre dans le cadre de l'exposition sur le «Moyen Age d'Or». Après cette période, il sera intégré dans la collection permanente "Archéologie dans les Pays-Bas".  

Relecture par Marion Juglin
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10.02.2014

Des squelettes du 4ème siècle découverts sur le site d'une villa Romaine en Angleterre

La découverte de cinq squelettes sur le site d'une villa Romaine dans le Dorset en Angleterre a été qualifiée d'unique et significative par les archéologues.

Les squelettes des deux hommes et trois femmes devaient être les occupants de la villa au milieu du quatrième siècle.

Les 5 squelettes ont été trouvés dans un enclos à 100m de la villa.

D'après Miles Russel, de l'Université de Bornemouth, "c'est la seule fois où une villa et ses occupants sont trouvés sur le même site en Angleterre".

Il s'agirait de trois générations d'une même famille. Les restes ont été trouvés à environ 100m de la villa, qui a été fouillée l'année dernière, près du village de Winterborne Kingston.

 Pour Russel, la découverte est unique car "personne n'a jamais exploré au-delà de la grande maison. Ce serait très curieux (qu'ils ne soient pas les occupants) compte tenu de la proximité des tombes de la villa; ce sont des sépultures de statut élevé, dans une enceinte, et il y a des biens funéraires avec eux. Vous n'iriez pas enterrer quelqu'un dans votre propre jardin. Cette découverte peut nous apporter des informations intéressantes, jamais obtenues jusqu'à présent, sur l'état de santé des occupants de la villa, sur leurs ancêtres et leur provenance".

L'une des grandes questions est de savoir si les villas dans le Sud-Ouest appartenaient aux Britanniques devenus Romains ou à d'autres populations provenant d'une autre partie de l'empire et venues exploiter une zone rurale sous-développée.

Les tombes semblent avoir été entourées d'une structure comme une palissade.

 Toutes les villas de la région datent de la période Romaine tardive, et ces découvertes devraient permettre d'en apprendre plus sur la vie au cours de cette période de l'histoire.

Les tombes étaient à l'origine entourées d'une structure comme une palissade que Miles a comparée à un "caveau familial".

Selon Paul Cheetham, Maitre de conférences en sciences archéologiques et co-directeur du projet: "Nous sommes à la recherche de l'élite rurale de la Grande-Bretagne Romaine tardive, vivant lors de l'effondrement économique qui a eu lieu au cours de cette période. Ces restes apporteront de la lumière sur les dernières étapes de l'âge d'or de la Grande-Bretagne Romaine."

Relecture par Marion Juglin
Source:

Le site du projet 2014:

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