11.01.2015

Un bateau de la Guerre de Cent ans de la flotte d'Henry V découvert dans une rivière en Angleterre

MAJ 07/11/15
Historic England a annoncé la découverte de la carcasse en bois d'un navire qui serait une épave vieille de 600 ans et un important bateau de la flotte du roi Henri V.

Il s'agit de la photo originale sur laquelle le Dr Ian Friel avait localisé un contour en forme de U (Cercle bleu) sur la rive près du vaisseau amiral The Grace Dieu (cercle vert). Photo: Historic England

Le navire a été trouvé dans la vase d'une rivière du sud de l'Angleterre, après avoir été localisé par un historien, le Dr Ian Friel, sur une photographie aérienne, près de Southampton. Ce serait l'Holigost (ou Holy Ghost) qui joua un rôle important dans deux batailles navales qui permirent à Henry V de conquérir des territoires en France au début du 15ème siècle, au cours de la Guerre de Cent ans.

L'épave est située dans une zone décrite comme la "casse" du Moyen Age, identifiée dans les années 1930, et se trouve près du vaisseau amiral The Grace Dieu d'Henry V.

La rivière Hamble où a été localisée l'épave. Photo: Historic England/ PA

Le Holy Ghost avait un équipage de 200 marins et pouvait transporter un grand nombre de soldats. Il prit part à des opérations entre 1416 et 1420, dont deux des plus importantes batailles navales de la Guerre de Cent ans qui brisa la puissance navale française.

Ce fut le vaisseau amiral du Duc de Bedford à la bataille de Harfleur en 1416 et il fut au cœur du combat à Chef de Caux en 1417.




 Croquis du Holy Ghost. Photo: Historic England/ PA

Le navire qui fut construit avec plus de 3700 arbres transportait 7 canons ainsi que des arcs, des flèches, des haches d'arme, des lances et 102 "gads", de redoutables lances en fer qui pouvaient pénétrer les armures.

De futures recherches scientifiques sur ce bateau devraient apporter des informations sur la construction navale au 15ème siècle et améliorer la compréhension sur les guerres navales de l'époque, sur la construction des quais et les pratiques d'amarrage.

Cette annonce arrive juste avant l'anniversaire des 600 ans de la Bataille d'Agincourt. Au cours de cette bataille, le 25 octobre 1415, Henry V mena ses troupes vers la célèbre victoire dans le nord de la France, décrite par Shakespeare dans "Henry V".

S'il peut être récupéré sans dommages, le navire sera préservé puis exposé à Portsmouth.


Merci à Audric pour l'info !
Relecture par Marion Juglin
Sources:

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Mise à jour du 07/11/15: 

Le Holy Ghost pouvait-il contenir 200 membres d'équipage ?

Après avoir publié cet article, Frédéric s'est dit perplexe quant au nombre de 200 pour l'équipage d'un tel navire. J'ai trouvé la remarque pertinente... mais pas la réponse car cela n'est pas du tout mon domaine. J'ai donc écrit au Dr Ian Friel pour lui poser la question; il a eu la gentillesse de répondre quasiment dans l'heure. Voici donc sa réponse qu'il m'a autorisé à publier ici et la traduction juste après:

"Thanks very much for your enquiry.  The figure of 200 sailors is correct, and is based on pay records from 1416.  

As was the case with most medieval warships, the Holy Ghost also carried a group of soldiers.  I haven't found figures for the size of the ship's military complement in 1416/1417, but in 1420 it carried around 240 soldiers on a sea patrol.  However, by that date, the crew size had been halved to just 99 sailors, probably because of a shortage of mariners.  Given its size, it is likely that the ship was under-crewed.

Two hundred sailors was the normal crew size for each of the first three of Henry V's four great ships in the years 1415-1417.  The reason for having so many men aboard was of course because the working of the ship relied to a very large degree on the muscle-power of the crew.

Once all of the sailors and soldiers were aboard, ships like the Holy Ghost must have been seriously crowded.

(...)

Ian Friel"
La traduction:
" Merci beaucoup pour votre demande de renseignement. Le chiffre de 200 marins est correct, et est basé sur des fiches de paie de 1416.

Comme c'était le cas avec la plupart des navires de guerre médiévaux, le Holy Ghost transportait également un groupe de soldats. Je n'ai pas trouvé les chiffres pour la taille du complément militaire du navire en 1416/1417, mais en 1420, il transporta environ 240 soldats lors d'une patrouille en mer. Cependant, cette fois là, la taille de l'équipage avait été réduite de moitié avec seulement 99 marins. Probablement à cause d'une pénurie de marins. Compte tenu de sa taille, il est probable que le navire était en sous-équipage.

Deux cents marins était la taille normal de l'équipage pour chacun des trois premiers des quatre grands navires d'Henry V dans les années 1415-1417. La raison pour avoir tant d'hommes à bord était bien sûr parce que le travail sur le navire demandait beaucoup de force physique.

Une fois que tous les marins et soldats se trouvaient à bord, les navires comme le Holy Ghost devaient être sérieusement encombrés.

Ian Friel"



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10.29.2015

Des gravures rupestres découvertes sur le site d'un terminal pétrolier en projet en Norvège

Pour Anja Roth Niemi, c'est une découverte que l'on ne fait qu'une fois dans sa vie... L'art rupestre côtier juste à l'extérieur de Kirkenes (une petite localité norvégienne) est bel et bien un scoop.

Anja Roth Niemi est chef de projet pour le Département des Sciences Culturelles à l'Université Arctique de Norvège (UiT).
C'est son collègue, Erik Kjellman, qui a trouvé les gravures de l'Age de Pierre partiellement masquées sous de la mousse. "Il y a à la fois des gravures de rennes et d'élans. Leurs tailles vont de 10 à 40cm. Ils semblent avoir été faits sur une certaine période de temps, car l'on peut voir certaines gravures faites au-dessus d'autres", explique Anja avec enthousiasme.

Ce vieux renne de 7000 ans est unique et est le premier à être découvert dans la région du fjord de Varanger. Photo: Thomas Nilsen

Il s'agit du premier art rupestre préhistorique découvert dans cette région, où les gens ont commencé à migrer après le dernier Age de Glace.

"Les découvertes de gravures de l'Âge de Pierre les plus proches se situent à Porsanger à l'ouest et Kanozero sur la péninsule Russe de Kola au sud-est." ajoute-t-elle, soit 200km environ de chaque côté.

L'équipe faisait des travaux de fouille à Gamneset, un petit promontoire sur une péninsule à l'ouest de Kirkenes dans le Comté de Finnmark, lieu où la société Norterminal prévoit un immense terminal pétrolier.

Selon la loi norvégienne, des plans de développement et des travaux de construction ne peuvent commencer avant qu'il y ait eu des vérifications sur d’hypothétiques traces du passé sur le site. Si quelque chose est trouvé, c'est automatiquement protégé jusqu'à ce des recherches plus approfondies soient menées.

La direction du Patrimoine Culturel est responsable de tous les monuments archéologiques de Norvège. Isa Trøim dirige la section archéologique. Elle a expliqué que toutes les parties doivent se rencontrer pour discuter sur la façon dont les découvertes devaient être gérées. "Nous avons une bonne coopération du développeur (du terminal) et de la municipalité de Sør-Varanger, et nous espérons trouver une bonne solution".

Les gravures rupestres sont situées à l'intérieur de la zone où doit se construire un terminal pétrolier arctique sur la côte norvégienne de la mer de Barents. Toutes les gravures sont sur le rocher à gauche. Photo: Thomas Nilsen

Anja Roth Niemi explique que le rocher en question est situé au milieu de la zone qui doit se développer. "Maintenant, il est important de connaitre l'étendue de cet art rupestre. Nous ne savons pas combien de temps cela va prendre" ajoute-t-elle.

L'art rupestre avec des troupeaux de rennes et quelques élans couvre une surface de 15 mètres de large sur 3 mètres de haut. "Peut-être que les gens se rencontraient ici et transféraient leurs connaissances, ou peut-être que les gravures étaient des symboles de certaines croyances ou rituels ? Nous ne savons pas, il y a de nombreuses théories" souligne Roth Niemi.

Les archéologues ont daté les gravures: elles ont entre 6200 et 7500 ans.

La majorité des arts rupestres découverts dans d'autres endroits sont au niveau de la mer de l'époque. A Gammesbukt, la découverte a été faite sur un rocher à 27m au-dessus du niveau de la mer. Des modèles géologiques de la zone du fjord de Varanger montrent une élévation de la terre au fil du temps, au fur et à mesure que la glace épaisse a fondu plaçant ce rocher au niveau de la mer il y a quelques 7000 ans.

Peut-être que Gamneset était un lieu de rencontre pour les gens de l'Âge de Pierre venant de différents endroits. La région du fjord Varanger est de loin la zone avec le plus de découvertes d'implantations de l'Âge de Pierre. "L'art rupestre nous donne des perspectives uniques pour comprendre comment vivaient ces gens" rapporte Roth Niemi. Elle pense qu'il est important de mettre les découvertes dans une perspective historique.

Les plans de Norterminal. Les gravures rupestres sont sur la colline à gauche (entouré en rouge). Dessin: Nordterminal

 "Les gravures sont là depuis 7000 ans, alors qu'un terminal pétrolier ne sera là que pendant quelques années"

Jacob B. Stolt-Nielsen est président de Norterminal, la société qui prévoit la construction de dépôts et d'installations de chargement pour le pétrole arctique à Gamneset.

Comment la découverte de l'art rupestre influencera les plans et leur progression ? "Cela est trop tôt pour le dire. Mais je suis sûr que cela ne sera pas un problème pour le terminal de Gamnset" a répondu Stolt-Nielsen.

Les archéologues estiment qu'il pourrait y avoir d'autres gravures de rennes, d'élans, ou même d'hommes, de saumon ou de flétan, comme on peut le voir sur d'autres sites. "Nous sommes certains qu'il y a d'autres gravures sur le site" estime Anja Roth Niemi.

Bien que la découverte ne remonte qu'à quelques semaines, des sociétés de tourisme locales ont déjà commencé faire profit de cet art rupestre exceptionnel: pour 400 couronnes norvégiennes (environ 40€), on peut avoir une place sur un bateau pour une visite guidée vers le rocher.

Les opérateurs touristiques espèrent copier le succès de l'art rupestre d'Alta, plus loin à l'ouest dans le Comté de Finnmark. Figurant sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO, Alta a les plus célèbres et importantes concentrations d'art rupestre au nord de l'Europe, et compte des milliers de visiteurs chaque année.

La question pour Kirkenes pourrait être celle-ci: sera-t-il possible de vendre des visites guidées sur un site d'art rupestre de l'Âge de Pierre situé à l'intérieur d'une zone sécurisée d'un terminal pétrolier ?

Merci à Sébastien Thomine pour l'info ! 

Relecture par Marion Juglin
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10.26.2015

La pyramide Maya de Tonina est bien plus grande qu'on ne le pensait

Avec ses 75m de haut, l'acropole de Tonina dans le Chiapas au sud du Mexique, a 208 marches en pierre menant de sa base à son sommet. Cela la place dans la même lignée que la célèbre Pyramide du Soleil de Teotihuacan, large de 225m et haute de 65 ou 70m (les scientifiques ne sont pas encore d'accord sur ce point).

Tonina, Chiapas ... Voici ce à quoi devait ressembler le temple. Source: Supplied

De récentes fouilles ont montré que la ville Maya de Tonina était deux fois plus grande que ce que l'on croyait. De plus, elle est décrite comme étant unique car la ville a sept districts clairement définis au sein de sa limite de 10-12ha; chacun est dédié à un but différent: celui des palais, des temples, des habitats, de l'administration....

Avec plus de 300 textes hiéroglyphiques identifiés jusqu’ici, le site a été classé comme l'un des plus importants du Mexique.

Auparavant, on pensait que le temple de Tonina avait était construit sur une colline. "C'est une grande surprise de voir que la pyramide a été faite presque entièrement par les architectes et qu'elle est plus artificielle que naturelle" rapporte Emiliano Gallaga, directeur de la zone archéologique.

Ce que l'on considérait autrefois comme une colline est en fait l'une des plus grandes pyramides de la civilisation Maya.

Un sarcophage en pierre a été trouvé sur le site plus tôt cette année et a été daté à 840-900 après JC. A l'intérieur ont été trouvés des restes d'ossements et de poterie. L'identification n'a pas encore été établie.

Cependant, un texte hiéroglyphique trouvé sur un mur il y a quelques mois a donné le nom complet et le portrait d'un chef Maya qui avait construit la plus grande maison fortifiée de la ville: K’inich B’aaknal Chaahk.
Il fut le 6ème dirigeant sur les 14 connus à avoir régné sur la ville. "Ce mur est fondamental pour comprendre le chapitre de l'histoire de Tonina entre 680 et 715 après JC, lorsque le 6ème seigneur apparait dans la lignée dynastique du site" explique l'archéologue Carlos Pallan Gayol, "jusqu'à présent, on sait que K’inich B’aaknal Chaahk était un dirigeant avec un grand pouvoir politique et hégémonique à Tonina."

La cité s'appelait Po’ en son temps (Blanc en langue Mixe-Zoque). "Derrière le mur a été trouvé un trône et des inscriptions contenant la date de Mars et Juin 708. On espère que les traductions d'autres hiéroglyphes aideront à comprendre pourquoi la civilisation Maya s'est effondrée."

Relecture par Marion Juglin
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10.22.2015

Un peu d'ADN de blé pour réécrire une partie de la Préhistoire de la Grande-Bretagne

Des découvertes archéologiques remarquables devraient complètement réécrire un élément clé de la préhistoire de la Grande-Bretagne. En effet, des tests scientifiques suggèrent qu'un aspect majeur de la révolution agricole du Néolithique pourrait avoir atteint la Grande-Bretagne 2000 ans plus tôt qu'on ne le pensait.
Plongeur sur le site de Bouldnor Cliff  dans le Solent près de l'Île de Wight où l'échantillon de vase contenant l'ADN d'engrain a été trouvé. The Maritime Archaeology Trust/Roland Brookes

L'étude, menée par des scientifiques des universités de Bradford, Birmingham et Warwick, a révélé que le blé, probablement déjà moulu en farine, était utilisé sur un site du Mésolithique aux alentours de 6000 avant JC.

La découverte est susceptible d'être considérée avec une certaine méfiance par beaucoup d'archéologues car cela change complètement la vision généralement acceptée de ce qui se passait en Grande-Bretagne (et en fait dans la plupart de l'Europe de l'ouest) au cours des périodes pré-Néolithiques.

Les espèces de blé domestiqué, une ancienne variété de petit épeautre (ou engrain), ont été identifiées par les scientifiques de l'Université de Warwick grâce à des analyses ADN.

Bien qu'aucun grain de ce blé n'a été trouvé, une petite zone intense en ADN de petit épeautre a été détectée lorsque des généticiens analysaient des échantillons de sédiment rapportés par des archéologues d'un site Mésolithique sous-marin, dans le Solent (bras de mer qui sépare l'Île de Wight de l'Angleterre).

La zone était à sec il y a 6000 ans, mais en 30 ou 40 ans, elle a été inondée par la mer à la suite de la fonte de l'Arctique et d'autres glaciers après la fin de l'âge de glace.

L'ADN du petit épeautre, à partir d'une quantité substantielle de céréale, probablement sous forme de farine, a été découvert par les archéologues du Maritime Archaeology Trust dans une couche de sédiment enterrée sous plusieurs mètres de fond marin. Des matériaux associés (principalement des fragments de bois) ont été datés au radiocarbone (selon la technique de datation bayésienne) entre 6010 avant JC et 5960 avant JC.

The Maritime Archaeology Trust/Roland Brookes

La localisation du site submergé est potentiellement très importante, car il n'y a pas d'autres indications d'influence Néolithique au nord-ouest de l'Europe, du moins pas avant 5300 avant JC environ.

En Grande-Bretagne même, il n'y a pas de trace de culture du Néolithique jusqu'à environ 4100 avant JC. Cependant, des milliers de km² de terre du Mésolithique, à la fois sur les parties des plateaux continentaux actuels d'Europe et de Grande-Bretagne, ont été inondés par la mer entre 6000 et 4000 avant JC; ainsi, il est possible que des développements culturels s'y soient produits avant ceux ayant eu lieu sur la terre ferme.

Pour les archéologues ayant mené l'étude, la façon dont l'engrain est arrivé jusqu'à l'île de Wight est un indice clé. L'endroit le plus proche connu pour avoir produit du petit épeautre en 6000 avant JC est le sud de l'Italie; le sud de la France et l'est de l'Espagne auraient commencé à en produire à partir de5900 avant JC.

La grande question est donc de savoir si le petit épeautre a été apporté via la mer de l'une de ces grandes zones et ensuite broyé pour être utilisé sur l'Île de Wight, ou bien s'il a poussé sur ou près de l'Ile de Wight après que des graines aient été rapportées de France, d'Espagne ou d'Italie.

Quel que soit le scénario correct, la découverte suggère une degré de mobilité maritime au Mésolithique plutôt inattendu (tout comme l'origine des pratiques agricoles du Néolithique)... que les données archéologiques n'avaient pas permis de révéler jusqu'ici.

Si les zones côtières actuellement inondées autour de l'Europe continentale et de la Grande-Bretagne abritaient réellement des sociétés Mésolithiques plus développées technologiquement et plus mobiles géographiquement que celles situées à l'intérieur des terres, alors il devrait y avoir d'autres différences sur le site de l'Île de Wight en plus de celle du blé.

Les archéologues travaillant sur le site ont trouvé un large éventail d'outils en silex, dont certains de style néolithique, ainsi que dix pièces de bois fendus, dont trois l'ont été d'une manière que l'on ne verra pas avant le néolithique.
Les archéologues pensent que le site devait être un campement de construction de bateau du mésolithique, peut-être le plus ancien site de ce genre au monde.

Ils ont trouvé des traces de travail du bois, de cuisine et de fabrication d'outils en silex. Ils ont aussi découvert des morceaux de corde du mésolithique, un os d'auroch et de l'ADN de chien (ou de loup) et de bétail (peut-être un auroch géant). "L'utilisation, ou l'introduction, de graines de céréales en Grande-Bretagne, semble être un processus beaucoup plus long et complexe que ce que l'on imaginait", estime l'archéologue Vince Gaffney, de l'Université de Bradford.

 "La capacité des scientifiques à analyser le matériel génétique découvert profondément enfoui dans les sédiments marins va ouvrir un tout nouveau chapitre dans l'étude de la préhistoire Européenne et Britannique. C'est une méthode unique pour explorer et comprendre ce qui se déroulait dans les immenses étendues des terres préhistoriques perdues après la montée des eaux à la fin du dernier âge de glace." ajoute l'archéologue Gaffney Garry Momber, directeur du Maritime Archaeology Trust, "c'est l'une des plus riches collections de bois travaillé du pré-Néolithique jamais trouvées ailleurs en Grande-Bretagne ou en Europe. Actuellement, nous n'étudions qu'un infime pourcentage du matériel sous-marin en érosion constante. Mais, si nous arrivons à faire d'autres découvertes, nous pourrons récupérer et analyser bien plus sur ce site unique".

Relecture par Marion Juglin
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10.15.2015

Une longère de la période Viking découverte en Islande

Des archéologues fouillant dans le centre de Reykjavik ont trouvé les traces d'une ferme construite en 1799, mais aussi une longère Viking datant d'il y a 900 ans.

 Photo: Kristinn Ingvarsson 

Le bâtiment faisait au moins 20m de long et 5.5m à son point le plus large. Le "grand feu" au centre est l'un des plus grands trouvés en Islande, avec des traces visibles sur 5.2m de long.

"Cette découverte est une grande surprise pour tout le monde" rapporte Þor­steinn Bergs­son, directeur général de Minjavernd, une association indépendante travaillant pour la préservation des vieux bâtiments d'Islande.

"Cela réécrit l'histoire de Reykjavik" ajoute Lisabet Guðmundsdóttir, archéologue à l'institut islandais d'archéologie. Il n'y a cependant pas moyen de savoir qui a vécu dans la longère. "Nous n'avons pas de données d'aucune construction dans les environs si ce n'est la ferme construite en 1799" explique-t-elle, "La ferme a été bâtie sur une prairie et il n'y a aucun reste".

 Le "grand feu" au centre de la hutte. Photo: Kristinn Ingvarsson 

La construction Viking remonte aux premières années de la colonisation de l'Islande, située généralement entre 870 et 930 après JC. Mais des datations plus précises seront avancées lorsque les fouilles auront été terminées.

L'équipe menant les fouilles a déjà trouvé des outils de tissage au sein de la hutte, ainsi qu'un anneau en argent et une perle dans les environs immédiats.

Relecture par Marion Juglin
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10.13.2015

Un mystérieux dauphin en marbre vieux de 2000 ans trouvé près de Gaza

Taillé dans le marbre, la statuette vieille de 2000 ans est apparue lors de fouilles archéologiques près de Kibbutz Magen, longeant la Bande de Gaza, au mois de mars dernier.

La statuette du dauphin trouvée près de Kibbutz Magen, non loin de la Bande de Gaza. (Clara Amit, Israel Antiquities Authority)

La statue du dauphin a été trouvée parmi les ruines d'un site de la fin de la période byzantine et début islamique au nord du Néguev.

Alexander Fraiberg, archéologue en chef de l'équipe de l'IAA (Israel’s Antiquities Authority), pense qu'il s'agit d'une sculpture datant de la période romaine, mais qu'elle a été incorporée plus tard, au sol dallé de l'ère byzantine aux côtés d'autres spolia: "C'est intéressant car la statuette était couchée sur le ventre, donc il était impossible de voir son apparence"...

(Clara Amit, Israel Antiquities Authority)


L'objet fait environ 40cm de haut, mais les experts supposent que le dauphin a pu faire partie d'une sculpture beaucoup plus grande, peut-être la statue grandeur nature d'une déesse ou d'un dieu.

"Il est possible que la statue entière était la déesse [grecque] de l'amour et de la beauté, Aphrodite, née de l'écume de la mer" ajoute le Dr Rina Avner, archéologue de l'IAA spécialisé dans les périodes romaines et byzantines.

Les statues d'Aphrodite, comme l'Aphrodite Pudica with Eros Astride a Dolphin au Dayton Art Institute, la montrent au côté d'un cétacé, symbolisant ses origines. "Il est aussi possible que la statue était celle de Poséidon, le dieu de la mer" qui était traditionnellement dépeint avec des dauphins dans l'iconographie classique, ajoute Avner.

 Aphrodite Pudica with Eros Astride a Dolphin au Dayton Art Institute,

Aphrodite et Poséidon apparaissent sur des pièces de monnaies contemporaines près de l'ancienne cité portuaire d'Ashkelon, non loin de là. Il y avait d'ailleurs un grand temple dédié à la déesse de l'amour.


"Le mystère" pour Fraiberg, "c'est de savoir d'où vient la statue, qui l'a détruite, quand, et dans quelles circonstances, et qui a amené la pièce avec le dauphin sur ce site."

Relecture par Marion Juglin
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10.09.2015

Le scan d'un évêque momifié apporte de nombreuses informations sur le 17ème siècle


"La momie de Winstrup est l'un des corps du 17ème siècle les mieux préservés d'Europe. De plus, il a un potentiel d'informations comparable à Ötzi, l'homme de glace, ou les momies égyptiennes. Ses restes constituent une archive unique de l'histoire médicale sur les conditions de vie et de santé des gens vivant dans les années 1600" rapporte Per Karsten, directeur de l'Historical Museum à l'Université de Lund.

Photo: Lund University

Peder Winstrup, évêque et importante figure historique en Scandinavie, était l'un des pères fondateurs de l'Université de Lund. Il mourut en 1679 et fut enterré dans la célèbre cathédrale de Lund un an plus tard.

Le cercueil, et son contenu, représentent une capsule temporelle unique de l'année 1679, avec un corps bien préservé, des textiles et du matériel végétal.
Habituellement, les organes internes étaient enlevés; or dans ce cas, le corps n'a pas été embaumé de manière traditionnelle mais simplement séché naturellement.

La bonne préservation du corps semble être le résultat de plusieurs facteurs combinés: un flux d'air constant, les végétaux dans le cercueil, une longue période de maladie qui a amaigri le corps, la mort et l'enterrement au cours des mois d'hiver et les conditions de température dans la cathédrale.

En décembre 2014, Peder Winstrup a été passé au CT scan à l’hôpital de l'Université de Lund. Les résultats préliminaires ont montré que le corps était relativement bien conservé et qu'il était possible d'identifier la plupart des organes internes.

Les premiers résultats montrent des fluides séchés et du mucus dans les sinus, ce qui montre que Winstrup a été alité pendant une longue période avant de mourir.

Les calcifications dans les poumons pourraient indiquer à la fois la tuberculose et la pneumonie. Des plaques ont également été trouvées dans l'artère coronaire gauche du cœur, l'aorte et l'artère carotide; ce qui indique que l'évêque souffrait d'athérosclérose. "La vésicule biliaire a aussi plusieurs calculs, ce qui pourrait indiquer une forte consommation d'aliments gras" ajoute Caroline Ahlström Arcini, ontologiste travaillant sur le projet.

 

Peder Winstrup, qui vécut jusqu'à l'âge de 74 ans, souffrait d'arthrose dans les genoux et les articulations de la hanche. De plus, il avait perdu  un certain nombre de dents. Des traces de caries ont été trouvées dans deux des dents restantes, ce qui pourrait montrer qu'il avait accès à des aliments sucrés.

"Son épaule droite était légèrement plus élevée que la gauche, en raison d'une blessure au tendon de l'épaule. Cela a dû limiter la mobilité de Winstrup, rendant difficiles de simples tâches quotidiennes comme le fait de mettre une chemise ou peigner ses cheveux avec un peigne dans la main droite." rapporte Caroline Ahlström Arcini.


Découverte inattendue d'un fœtus.

Le CT Scan a révélé un fœtus de 4 ou 5 mois, bien caché dans le cercueil sous les pieds de Winstrup. Personne ne sait qui l'a mis ici. "On ne peut que spéculer quant à savoir si c'était l'un des proches parents de Winstrup, ou si c'était quelqu'un d'autre qui avait saisi l'occasion pendant la préparation du cercueil. Mais nous espérons clarifier toute parenté à travers des tests ADN" ajoute Per Karsten.

La prochaine étape sera  l'étude des textiles du cercueil, ainsi que de nouvelles analyses du corps. Entre autre, des échantillons de tissus des organes internes vont être prélevés.

Relecture par Marion Juglin
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10.05.2015

Des statuettes Caral vieilles de 3,800 ans découvertes au Pérou

Des chercheurs péruviens ont découvert un trio de statuettes qui, pensent-ils, furent créées par l'ancienne civilisation Caral, il y a 3800 ans.

Photo: Ministère de la Culture du Pérou

Les statuettes en argile ont été trouvées dans un panier de roseau à l'intérieur d'un bâtiment de l'ancienne cité de Vichama, au nord du Pérou. Vichama est un important site archéologique.

Elles ont probablement été utilisées pour des rites religieux avant la construction d'un nouveau bâtiment.

Une vue du site de Vichama. Photo: EFE

Deux des figurines, un homme et une femme nus peints en blanc, noir et rouge, représenteraient les autorités politiques. La troisième, une femme avec 28 doigts et des points rouges sur son visage blanc, serait une prêtresse.

L'équipe de recherche, menée par l'archéologue Ruth Shady, a aussi mis au jour deux visages féminins en argile enveloppés dans un vêtement recouvert de plumes jaunes, bleues et oranges.
Photo du Ministère de la Culture du Pérou montrant l'une des figurines en argile à Lima. 

La civilisation Caral a émergé il y a environ 5000 ans et vivait dans la vallée de Supe au Pérou. Ils utilisaient une architecture impressionnante comprenant des pyramides et des amphithéâtres.

Voici une vidéo au sujet de cette découverte (en espagnol cependant):


Source:

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