1.12.2016

Une tombe samnite découverte à Pompéi

La tombe, du 4ème siècle avant JC, remonte au temps des samnites, un peuple italique vivant dans le centre sud de l'Italie et qui a combattu les romains.

Parfaitement préservée, la tombe n'a pas été dérangée pendant plus de 2000 ans. Photo: Archeological site of Pompeii press office

Elle a été trouvée accidentellement lors d'une fouille menée par une équipe archéologique française du centre Jean Bérard à Naples.
L'équipe a déjà fait plusieurs découvertes notables, dont un atelier de poterie particulièrement bien conservé, mais cette dernière trouvaille pourrait toutes les surpasser. "C'est une découverte exceptionnelle pour Pompéi, car cela apporte de la lumière sur la ville pré-romaine sur laquelle nous en savons très peu." rapporte Massimo Osanna, superintendant archéologique de Pompéi.

La tombe, qui a survécu pendant plus de deux millénaires sans être dérangée ou endommagée, contient les restes d'une femme adulte

Apparemment les romains connaissaient la présence de la tombe et n'ont pas dérangé le site ni construit dessus avant que la vie de la cité ne fut anéantie, et figée dans le temps, en 79 après JC.
Les contenus de la tombe fourniront des indices utiles aux scientifiques au sujet de l'histoire du site à l'époque des samnites.

La femme a été enterrée avec un ensemble de pots en argile, ou amphores, provenant d'autres régions d'Italie. Cela révèle l'ampleur du commerce entre les samnites de Pompéi et d'autres groupes vivant dans la péninsule italienne.

Photo: Photo: Archaeological site of Pompeii press office

Le contenu des pots va être analysé, mais l'on suppose qu'ils contenaient des produits de beauté, du vin et de la nourriture. "Les objets enterrés vont nous en apprendre plus sur la place de la femme dans la société samnite et peut nous donner un aperçu utile de la vie sociale" a aouté Osanna.

La zone autour de la sépulture va être fouillée pour voir s'il n'y a pas d'autres tombes. Comme l'explique Osanna: "Les tombes ne sont généralement pas trouvées seules". Cependant, l'existence d'autres tombes est incertaine. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la zone de Pompéi où a été trouvée la tombe a été lourdement bombardée. "C'est un miracle qu'elle ait survécu", estime Osanna, "mais je suis sûr que Pompéi à d'autres surprises à donner".


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1.07.2016

Epopée de Gilgamesh: de nouvelles lignes découvertes dans un musée irakien

Le musée de Sulaymaniyah en Irak a découvert 20 nouvelles lignes appartenant à l'ancien poème babylonien.
L’Épopée de Gilgamesh, qui remonte au 18ème siècle avant JC, a été reconstituée à partir de fragments racontant l'histoire d'un roi sumérien voyageant avec un compagnon sauvage: Enkidu.

Les scientifiques étaient bien conscients que de nouveaux fragments du poème pourraient éventuellement être trouvés, et, suite à la guerre en Irak, alors que des pilleurs saccageaient des sites, cela a fini par arriver

 Statue de Gilgamesh à Sydney University (Samantha/Flickr/Creative Commons)

Le musée Sulaymaniyaha a acquis une tablette en 2011, dans le cadre d'une collection achetée à un contrebandier. La collection se composait de 80 à 90 tablettes de différentes formes, contenus et tailles. Elles étaient toutes, à un certain degré, couvertes de boue. Certaines étaient intactes, alors que d'autres n'étaient que des fragments.

La localisation précise de leur provenance est inconnue, mais il y a de fortes chances qu'elles aient été mises au jour illégalement dans ce qui est aujourd'hui la province de Babel en Irak.
 
La tablette se compose de trois fragments joints ensemble, datant de près de 3000 ans sous la période Néo-Babylonienne.


Une analyse faite par Farouk Al-Rawi, de l'université de Londres, a révélé de nouveaux détails concernant le cinquième chapitre du poème. Les nouvelles lignes comprennent la description d'un voyage  dans la "Forêt de Cèdres" où Gilgamesh et Enkidu rencontrent des singes, oiseaux et insectes puis tuent un demi-dieu de la forêt nommé Humbaba.

Dans un article, Al-Rawi a décrit l'importance de ces détails: le texte précédemment disponible disait clairement que Gilgamesh et Enkidu savaient, même avant de tuer Humbaba, que ce qu'ils faisaient allait mettre en colère les forces cosmiques qui gouvernaient le monde, et plus particulièrement le dieu Enlil. Leur réaction après l'évènement est maintenant teintée d'un soupçon de culpabilité, lorsqu'Enkidu remarque avec regret que ... "nous avons réduit la forêt en terres désolées".

La découverte du musée apporte une nouvelle lumière sur Humbaba décrit comme un ogre barbare dans d'autres tablettes.

Ces scènes supplémentaires éclaircissent la motivation des personnages, et ajoutent une morale environnementale à l'histoire.

Relecture par Marion Juglin

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1.03.2016

Durrington Walls et le Superhenge (photos)


Voici d'autres images faisant suite à l'article "Un immense et mystérieux monument préhistorique découvert près de Stonehenge"

Une rangée de grosses pierres se tenait il y a quelque 4000 ans à seulement trois kilomètres de Stonehenge, éclipsant le célèbre cercle de pierre. Surnommé "Superhenge," le site est cinq fois plus grand que le cercle de pierre emblématique et est enterré à 90cm sous l'enceinte de l'âge de pierre Durrington Walls. Image: vue d'artiste des pierres levées à Durrington Walls. LBI ArchPro, Juan Torrejón Valdelomar, Joachim Brandtner


Moins connu que Stonehenge, Durrington Walls était le lieu d'une importante implantation du néolithique et plus tard l'enceinte d'un henge mesurant 480m de diamètre. Il était entouré d'un fossé et d'un talus à l'extérieur.
Le henge, dont on pense qu'il aurait été construit il y a environ 4500 ans, entoure plusieurs petites enceintes et cercles de bois, mais personne n'avait imaginé qu'il puisse cacher une structure en pierre massive, comme le montrent les cercles jaune sur l'image. University of Birmingham 
La structure massive préhistorique a été identifiée par l'équipe du Stonehenge Hidden Landscapes international, dont le projet, sur 5 ans, est la plus grande étude géophysique menée jusqu'ici en utilisant entre autre le radar à pénétration de sol qui peut détecter des structures enterrées jusqu'à 4 mètres de profondeur. Image: Le passage du radar près de Stonehenge.


Les technologies de télédétection ont révélé une rangée composée de 90 pierres dressées, dont certaines devaient faire jusqu'à 5m de haut. Image: les cercles verts montrent la position de la rangée de pierres. University of Birmingham 



A un certain moment, les pierres ont été délibérément  renversées et recouvertes d'un immense talus de terre et de craie. A l'est, près de 30 pierres ont survécu sous le talus, alors qu'ailleurs ce ne sont que des fragments ou des trous de fondation. Image: rendu du superhenge après que les pierres aient été renversées et enterrées. Image: LBI ArchPro, Juan Torrejon Valdelomar, Joachim Brandtner


Image: les pierres enterrées.

Relecture par Marion Juglin
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Le top des découvertes archéologiques en 2015

Comme tous les ans, les découvertes archéologiques ont été très riches en tout point du globe, que ce soit sur terre ou en mer; les trouvailles ont été faites suite à des fouilles classiques mais aussi grâce aux nouvelles technologies.
Voici un récapitulatif  de celles qui ont été les plus marquantes; je n'en ai mis que douze, mais on pourrait facilement allonger la liste....


Egypte: découverte de mystérieuses anomalies thermiques sur les pyramides de Gizeh. Le balayage a révélé une anomalie particulièrement impressionnante située sur le côté est de la pyramide de Kheops au niveau du sol...


Angleterre: les scientifiques ont découvert une rangée d'au moins 90 immenses pierres sous l'immense enceinte néolithique Durrington Walls. Une découverte qui a fait dire à l'archéologue Paul Garwood que "tout ce qui a été écrit avant sur le paysage de Stonehenge et ses anciens monuments doit être revu"... (Plus d'infos: Un immense et mystérieux monument préhistorique découvert près de Stonehenge)


Mexique: du mercure est découvert dans le tunnel sous une pyramide de Teotihuacan. (Plus d'infos: Teotihuacan: du mercure liquide découvert sous la pyramide du serpent à plumes)


France: une tombe opulente a été mise au jour en Champagne. Elle contenait de nombreux artéfacts, dont des poteries, un couteau gainé et un chariot. Une tête de félin orne le tombeau qui remonte au début du 5ème siècle avant JC. (Plus d'infos: Découverte de la tombe d'un prince celte à Lavau)


Angleterre: une pierre tombale romaine élaborée, vieille de 1800 ans, a été découverte sur le site d'un ancien garage dans la ville de Cirencester. (Plus d'infos: Le mystère s'épaissit sur une pierre tombale romaine découverte en début d'année en Angleterre)


Israël: Les restes d'un sol en mosaïque vieux de 1700ans ont été mis au jours lors de la construction d'un centre d'accueil des visiteurs à Lod près de Tel Aviv. (Plus d'infos: une mosaïque vieille de 1.700 ans dévoilée)


Chypre: des trésors rarissimes, comprenant une couronne en or, ont été trouvés dans d'anciennes tombes vieilles de 2400 ans près de Soli. (Plus d'infos: un riche tombeau aristocratique mis au jour)


Guatemala: Marcello Canuto (à gauche ci-dessous), directeur de l'Institut de Recherche d'Amérique Centrale à l'Université de Tulane, et Luke Auld-Thomas, ont découvert un monument en pierre Maya inconnu jusqu'ici. (Plus d'infos: des panneaux hiéroglyphiques Mayas découverts à La Corona et El Achiotal)

Danemark: les archéologues ont découvert un trésor de 2000 spirales en or dans la ville de Boeslunde, sur l'île de Zealand. Ces spirales ont 3000 ans. (Plus d'infos: l’énigme des 2 000 spirales d’or danoises)

Kenya: Des archéologues faisant des fouilles au nord-ouest du pays ont trouvé les plus anciens outils à ce jour. Ils remontent à 3,3 million d'années. Auparavant, les derniers outils les plus vieux avaient 700,000 ans de moins. (Plus d'infos: Les plus anciens outils de pierre découverts au Kenya)


Honduras: une "civilisation perdue" aurait été découverte. Des sculptures élaborées trouvées dans la forêt tropicale du Honduras devraient permettre de mieux comprendre une civilisation inconnue jusqu'ici. (Plus d'infos: Ciudad Blanca, la cité du Dieu Singe aurait été découverte au Honduras)


Grèce: des archéologues sous-marins ont découvert 22 épaves autour d'un petit archipel grec, révélant ce qui pourrait être le plus grand cimetière d'épaves au monde. (Plus d'infos: 22 épaves trouvées sur un même site en Mer Egée)

Relecture par Marion Juglin
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12.29.2015

Des tombes médiévales découvertes en Angleterre déconcertent les archéologues


Les 70 tombes qui ont été découvertes, près d'Exeter dans le Devon, remontent au 13ème ou 14ème siècle.

L'archéologue Richard Greatorex a expliqué que ces tombes étaient très rares car elles ne sont pas dans une terre consacrée (cimetière chez les catholiques) et de plus elles sont individuelles. Aussi, a-t-il qualifié cette découverte faite à Tithebarn Green de "déconcertante".

Source Photo: BBC

Mr Greatorex rapporte ainsi que "ces tombes se trouvent dans une enceinte de l'âge du bronze. Ces enfouissements sont très rares car à cette époque les corps auraient dû être inhumés dans un cimetière. Il n'y a pas d'église ou de cimetière documentés sur le site et s'ils avaient été des victimes de la peste nous aurions eu une fosse commune. Nous avons aussi trouvé un certain nombre de fours ou de séchoirs à grains, qui étaient utilisés pour sécher une variété de céréales, et plusieurs fossés de l'âge du bronze. Le site a donc clairement été utilisé sur une longue période de temps."

Les fouilles ont été demandées par un promoteur immobilier qui prévoit la construction d'un nouveau village sur le site.

Dix archéologues ont retirés presque 21000 mètres cube de terre pendant dix semaines. Bill Horner, archéologue du comté au Devon County Council, a confirmé que ces découvertes avaient un "grand intérêt". Elle seront d'ailleurs exposées en 2016.


Source:
BBC: "Medieval graves found near Exeter 'mystify' archaeologists"

12.26.2015

Grenoble: des informations archéologiques révélées par le synchrotron

Une équipe travaillant sur le site de fouilles de l'église Saint Laurent à Grenoble avait découvert une petite boite métallique à l'intérieur d'une tombe. Malheureusement, elle était trop endommagée pour pouvoir l'ouvrir...

Les archéologues ont donc apporté la petite boite, de 4cm, à l'ESRF (European synchrotron radiation facility) qui abrite l'une des plus importantes source de rayons X.

Image: Dr Paul Tafforeau

L'accélérateur de particules a permis à l'équipe de voir virtuellement à l'intérieur de la boite sans avoir à l'ouvrir. L'équipe à même pu lire les inscriptions sur les trois médailles circulaires qu'il y avait à l'intérieur grâce à la technique de la tomographie à rayons X, similaire à la tomographie médicale.

"On supposait qu'il y avait une petite chance de pouvoir produire une image pour une exposition" a expliqué le scientifique de l'ESRF, Paul Tafforeau,"Cependant, les résultats ont été si étonnants que c'est devenu un projet de recherche à grande échelle."

Les chercheurs ont pu obtenir des images 3D de l'intérieur de la boite, révélant trois médailles circulaires en argile ainsi que deux perles. Bien que les médailles étaient collées ensemble et en mauvais état, les scientifiques ont pu reconnaitre une gravure du Christ sur une croix et l'image de la résurrection qui les décoraient.

La petite boite du 17ème siècle (source: Echosciences Grenoble)

Bien que l'imagerie à rayons X du synchrotron a souvent été utilisée pour des recherches paléontologiques depuis son développement en 2000, sont utilisation pour l'étude d'objets comme cette boite est une nouveauté qui ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine de l'archéologie.

"Cette restauration minimale, qui a aussi été appliquée à des reliques archéologiques pour préserver leur authenticité telles qu'elles étaient en sortant de terre, nous permet aujourd'hui de mener des investigations non intrusives avec des résultats stupéfiants" rapporte l'archéologue Renée Colardelle qui a conduit les fouilles à l'église Saint Laurent de Grenoble pendant de nombreuses années.

La vidéo ci-dessous montre la reconstruction visuelle de la boite et de son contenu:




Source:

Ouvrages de Renée Colardelle sur Saint-Laurent de Grenoble: 

12.23.2015

22 épaves trouvées sur un même site en Mer Egée

La découverte a été faite par une expédition conjointe greco-américaine dans le petit archipel Foúrnoi Korséon (aussi appelé Fourni) sur une zone d'à peine 45km².  C'est un ensemble d'îles et d’îlots situés entre les îles de l'est de la mer Egée, Samos et Icarie.

Les cargaisons révèlent des échanges commerciaux sur de longues distances. Ici des amphores remplies de nourriture près d'un bateau romain quasi intact. Photo: V. Mentogianis

"Cela dépasse toutes les attentes, en seulement 13 jours nous avons ajouté 12% au total des anciennes épaves dans les eaux territoriales grecques." rapporte Peter Campbell de l'Université de Southampton et co-directeur de la Fondation Nautique RPM américaine

L'archipel se trouve au milieu de la route principale est-ouest, ainsi que de la route nord-sud qui relie la Mer Egée au Levant.

Les bateaux voyageant de la Grèce continentale vers l'Asie Mineure, où ceux quittant la mer Egée pour le Levant, devaient passer par Fourni. "Icarie et l'ouest de la côte de Samos n'avaient pas de ports ou de lieux d'ancrage, aussi Fourni était l'endroit le plus sûr pour faire un arrêt dans le coin" ajoute Campbell.

Photo: V. Mentogianis

C'est la première fois qu'une expédition archéologique sous marine est menée autour de ces îles. Les archéologues des Antiquités Sous-marines de l'Euphrate et de la Fondation Nautique RPM ont travaillé avec des pêcheurs d'éponges locaux, des plongeurs libres, et ont été plus que surpris par les résultats.

"Au cours d'une étude type, nous localisons 4 ou 5 épaves par saison dans le meilleur des cas" ajoute le directeur grec, George Koutsouflakis, "nous nous attendions à une saison réussie, mais personne n'était préparé à ceci. Il y avait des épaves quasiment partout".

Plus de la moitié des épaves datent de la période romaine tardive (environ 3ème au 5ème siècle après JC). Au total, les épaves vont de l'époque archaïque (700-480 avant JC) à l'époque classique (480-323 avant JC) et hellénistique (323 -31 avant JC) jusqu'au Moyen Age tardif (16ème siècle).

"Ce qui est étonnant, ce n'est pas seulement le nombre d'épaves mais aussi la diversité des cargaisons, dont certaines ont été constatées pour la première fois" ajoute Koutsouflakis. Les cargaisons indiquent des commerces longues distances entre la Mer Noire, la Mer Egée, Chypre, le Levant et l'Egypte pour toutes ces périodes.

Photo: V. Mentogianis

Au moins trois des bateaux transportaient une cargaison d'amphores, ou jarres, que l'on avait jamais vu jusqu'à présent dans des épaves. Ce sont des amphores Samiennes de l'époque Archaïque (700-480 avant JC), des amphores Sinopéennes, en forme de carotte, de l'époque romaine tardive (3ème-7ème siècle après JC), et de grandes amphores du 2ème siècle après JC.


Des amphores de la Mer Noire contenant de la sauce de poisson

Les archéologues ont cartographié chaque épave à l'aide de la photogrammétrie pour créer des plan du site en 3D.

Les artéfacts représentatifs de chaque bateau ont été ramenés pour analyse scientifique avant d'être exposés dans des musées une fois le travail de conservation terminé.

Les amphores seront exposées une fois le travail de conservation terminé. Photo: V. Mentogianis

D'après l'équipe, le volume d'épaves trouvées autour de Fourni en dit plus long sur l'importance du trafic maritime le long de cette route que sur la dangerosité de ces îles. "En prenant en compte les 22 épaves et la période sur laquelle elles s'étalent, cela fait environ un naufrage par siècle, un pari assez sûr pour les marins" ajoute Campbell, "Ces épaves sont probablement le résultat d'une tempête soudaine ou d'un équipement défaillant, comme un gouvernail cassé empêchant le contrôle du navire".

En attendant, le nombre d'épaves est susceptible d'augmenter. Les archéologues n'ont examiné que 5% des côtes de l'archipel, et sont confiant dans le fait de trouver d'autres épaves. "Nous prévoyons de retourner à Fourni l'année prochaine pour continuer l'étude" dit Campbell.


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12.17.2015

Découverte d'un temple inconnu d'Hatchepsout

Cet endroit était déjà connu des autorités, mais jusqu'à présent, aucun archéologue ne l'avait étudié. De précédentes fouilles ont pu en effet être découragées par le mauvais état des décorations.
Pourtant, cette année, les résultat d'une équipe de recherche polonaise se sont révélés surprenants.

Photo by P. Witkowski

"Ce temple était dédié à deux dieux. Il n'y a aucun doute que l'un d'entre eux était Hathor, avec le culte épithète de Dame de Gébéleïn. L'autre déité pourrait être Amon-Rê. Malheureusement ses représentations sont mal préservées et des études approfondies sont nécessaires pour vérifier cette hypothèse" explique Daniel Takács, un membre de l'expédition.


Les représentations de nombreuses déités ont été détruites dans l'antiquité.

Le pharaon Akhenaton, qui régna au 14ème siècle avant JC, encouragea le culte d'un seul dieu, dont le symbole était le disque solaire. Les représentations d'autres dieux qui n'avaient pas d'aspects solaires furent détruites au cours de son règne.

La déesse Hathor était associée avec le soleil, aussi son image a été épargnée. "Le plus déroutant est l'absence de noms royaux dans le temple. Les dirigeants de l'ancienne Egypte aimaient mettre leur nom sur les murs des temples, exposé à la vue du public. Parfois, ils détruisaient les noms des rois précédents pour mettre le leur à la place", rapporte Wojciech Ejsmond, directeur de l'expédition.

L'étude détaillée des reliefs et inscriptions, faite par Daniel Takács, a donné des résultats sensationnels. La construction du temple et la première phase de décoration remontent au règne de la reine dont les anciens voulaient effacer nom nom de l'histoire: Hatchepsout  (15ème siècle avant JC)...

Sa présence est indiquée, entre autre, par des fragments d'inscriptions hiéroglyphiques contenant les terminaisons du mot féminin. Le contexte dans lequel le cartouche est situé indique qu'il contenait le nom de cette reine.

Photo by W. Ejsmond

Après le décès de son mari, Thoutmosis II, Hatchepsout exerça le pouvoir de régente au nom de son beau-fils et neveu, Thoutmosis III. Ejsmond explique qu'à un certain moment, Hatchepsout a exercé les pleins pouvoirs royaux, réservés uniquement aux pharaons, malgré le fait que l'Egypte avait un souverain légitime.

Pendant des décennies, les chercheurs pensaient que la reine voulait les pleins pouvoirs, et que son ambitieux programme de construction et ses représentations en tant que reine légitime sur les murs des temples visaient à légitimer son règne au détriment de son beau-fils. "A présent, nous pensons que la situation était plus compliquée. La Reine Hatchepsout régna avec le jeune Thoutmosis III afin d'assurer la stabilité de l'Egypte, et beaucoup de ses actions visèrent à renforcer la position du jeune roi" explique Ejsmonmd, "Peut-être, de nombreuses années après sa mort, en raison d'une situation dynastique compliquée, Thoutmosis III avait peur qu'une autre reine ambitieuse puisse prendre sa place et ne l'écarte du pouvoir... Cela a pu le mener à prendre la décision d'enlever les références à Hatchepsout comme pharaon, partant du principe que ce qui n'est pas gravé dans les hiéroglyphes n'a jamais existé. Mais ce n'est que l'une des nombreuses théories. La raison pour laquelle il voulait effacer son nom reste un mystère."

Ejsmond fait remarquer qu'Hachepsout n'est pas la première ni la dernière femme pharaon dans l'histoire égyptienne. Cependant, les anciens n'ont pas tenté d'effacer les autres femmes pharaons de l'histoire. C'est pourquoi les scientifiques sont si déconcertés par ces tentatives répétées d'enlever le nom d'Hachepsout.

De prochains travaux dans le temple taillé dans la roche à Gebelein  devraient apporter plus d'informations sur son règne. Les archéologues prévoient d'enlever le débris du sol. Peut-être trouveront-ils des artéfacts datant de la période où fonctionnait le temple.

Piotr Witkowski, responsable de la documentation photographique, a utilisé différentes techniques photographiques pour non seulement prendre des clichés d'antiquités, mais aussi, après traitement avec un logiciel spécialisé, mettre en évidence les caractéristiques non visibles, ou difficilement visibles, à l’œil nu.
Cela a permis de voir certains fragments de décoration murale, et de confirmer l'existence d'inscriptions peintes plusieurs mètres sous le temple.

Grâce à la photogrammétrie, les scientifiques ont prit des mesures et créé le plan du temple plus rapidement et efficacement que les méthodes traditionnelles.

La découverte du temple a été faite dans le cadre d'un projet plus étendu d'une étude multi-disciplinaire concernant l'important centre sur la carte de l'ancienne Egypte où se situait Gebelein. Actuellement, c'est un complexe de sites archéologiques situés à environ 30km au sud-ouest de Louxor.



Il y a plus de 5000 ans, il y a probablement eu une capitale de l'un des proto-états qui jeta les bases de la civilisation des pharaons.



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