4.04.2016

De nouveaux outils numériques pour accélérer les travaux sur le patrimoine culturel

Predictive digitization, restoration and degradation assessment of cultural heritage objects
PRESIOUS
Le Projet Presious financé par l'Union Européenne a développé des outils logiciels qui pourront aider à améliorer l'efficacité du travail des archéologues européens dans une période où les financements sont restreints.

Ce projet montrera aussi que la simulation assistée par ordinateur peut jouer un rôle clé en aidant les chercheurs de diverses disciplines, dont la préservation des artéfacts du patrimoine culturel.

Une fois que le projet sera complété, ces outils seront mis gratuitement à disposition des archéologues qui pourront les télécharger. "Nous avons cherché à répondre à certains des défis auxquels les archéologues sont confrontés dans leur travail quotidien" explique le coordinateur du projet, le Professeur Theoharis Theoharis de l'Université Norvégienne des Sciences et de la Technologie, "afin de mieux comprendre, par exemple, à quoi un monument pourrait ressembler sous certaines conditions érosives, nous construisons un logiciel de simulation qui permet à un archéologue de scanner un objet en pierre et d'estimer des modèles d'érosion sous différentes conditions"

Un deuxième objectif a été de développer un logiciel de simulation pour aider les archéologues à rassembler des découvertes fragmentées, comme pour résoudre une puzzle 3D. "Lors d'une fouille, les archéologues se retrouvent souvent avec des milliers de fragments" ajoute Theoharis, "les rassembler implique une complexité quadratique, que les scientifiques en informatique comprennent bien".

Ce second outil développé par l'équipe du projet propose automatiquement des ajustements éventuels basés sur les fragments numérisés.
 
Artéfact original: Photo: http://www.presious.eu/

 Numérisation prédictive - http://www.presious.eu/

 Prédiction de dégradation - http://www.presious.eu/

Réparation d'objet - http://www.presious.eu/




La troisième solution concernait le développement d'un logiciel capable de combler les lacunes des objets archéologiques symétriques. Une fois que les fragments ont été minutieusement reconstruits, les artéfacts ont souvent des pièces manquantes. Ce nouveau logiciel fait le travail en reconnaissant les symétries et les motifs géométriques de l'artéfact, et à partir de cette information, propose des suggestions logiques pour remplir les trous et ainsi aider à optimiser la restauration.

"Mais pour pouvoir développer ces technologies, nous avons dû faire face à un obstacle principal: l'importance de la main d’œuvre et le coût de la numérisation" ajoute Theoharis, "nous avons vu qu'il fallait un opérateur qualifié pendant deux heures et demie pour scanner un seul fragment. Aussi, la quatrième chose que nous avons fait a été d'accélérer le processus de numérisation avec notre partenaire industriel". Cela a pu être mené à bien par le développement de la numérisation prédictive, qui utilise des prédictions basées sur des objets 3D provenant de répertoires d'artéfacts déjà numérisés afin d'accélérer le processus de numérisation

Cette technique est utile pour des applications où la réduction des coûts est impérative et où la précision de la numérisation n'est pas la finalité recherchée. "Nous avons discuté la possibilité de la commercialisation de notre logiciel, mais les partenaires académiques du projet ont compris que nos utilisateurs finaux, les archéologues, travaillent dans le cadre de contraintes financières sévères" explique Theoharis, "aussi, ces outils seront libres une fois le projet terminé (fin janvier 2016). De plus, nous avons beaucoup de données et de résultats de recherche que nous avons l'intention de mettre à disposition en ligne."

Les retours de la communauté archéologiques lors de conférences et séminaires ont été très positifs; et Theoharis est sûr que les outils PRESIOUS contribueront directement à la préservation du patrimoine culturel européen.

Le site du Projet Presious: http://www.presious.eu/



Source:

4.02.2016

Ce que mangeaient les constructeurs de Stonehenge...

Une équipe d'archéologues de l'Université d'York a révélé de nouvelles connaissances sur les choix culinaires et les habitudes alimentaires à Durrington Walls, un monument du néolithique et site d'implantation, dont on pense qu'il abritait les constructeurs de Stonehenge tout près de là au cours du 25ème siècle avant JC.

Durrington Walls vu depuis le sud. Image: Midnightblueowl 

Avec des chercheurs de l'Université de Sheffield, ils ont découvert, suite à l'analyse de poteries et d'ossements d'animaux, des traces de festins mettant en avant des cuissons de style barbecue et un schéma inattendu dans la façon dont les aliments étaient distribués et partagés sur le site.


Les pots avaient différentes utilisations

L'analyse chimique des résidus de nourriture prélevés sur plusieurs centaines de fragments de poterie a révélé des différences dans l'utilisation des pots.

Ceux trouvés dans les zones habitées étaient utilisés pour cuire des produits d'origine animale comme le porc et le bœuf, et les produits laitiers; tandis que les poteries dans les espaces cérémoniels étaient utilisées essentiellement pour les produits laitiers.

Une telle structuration spatiale pourrait signifier que le lait, les yaourts et les fromages étaient perçus comme des aliments assez exclusifs, consommés uniquement par quelques privilégiés, ou bien, que les produit laitiers étaient utilisés dans des cérémonies publiques.

Curieusement, il y avait peu de traces de préparation de nourriture végétale dans tous les secteurs du site.

Les principaux éléments recueillis mettent en avant une importante consommation de viande animale, et en particulier des cochons. Des analyses d'ossements d'animaux menées à l'Université de Scheffield ont montré que de nombreux porcs avaient été tués avant d'atteindre leur poids maximum. Ce sont de fortes preuves d'abattages planifiés pendant les automnes et hivers, et de consommations lors de festins.

Les principales méthodes de cuisson de la viande semblaient être de façon bouillie et rôtie dans des pots, probablement autour de foyers intérieurs (on a pu voir des traces de brûlures distinctives sur les ossements).

Durrington Walls, vu depuis Woodhenge. Image: Psychostevouk (CC BY-SA 3.0)

Du bétail se promenait sur le site

Des os provenant de toutes les parties du squelette de l'animal ont été trouvés, ce qui indique que le bétail vivait sur le site et non pas qu'il arrivait en morceaux de viande.

L'analyse isotopique a indiqué que le bétail provenait de différents lieux dont certains assez éloignés du site. Ceci est important car cela devait demander l'organisation d'un grand nombre de volontaires susceptibles de se rendre loin.

Les schémas observés de ces festins ne correspondent pas avec une société basée sur l'esclavage où le travail est forcé et coercitif, comme cela a pu être suggéré.

D'après le Dr Oliver Craig, directeur de thèse en science archéologique à l'Université d'York et auteur principal de l'article de cette étude: "des preuves de partage des aliments et d'activités par zone à Durrington Walls montrent un plus grand degré d'organisation culinaire que ce que l'on attendait pour cette période de la préhistoire britannique. Les habitants et de nombreux visiteurs de ce site possédaient une compréhension commune sur la façon dont les aliments devaient être préparés, consommés et disposés. Ceci, mis avec les preuves de festins, suggère que Durrington Walls était une communauté de travail bien organisée."  

Pour le professeur Mike Parker Pearson, professeur à l'UCL (University College London) et directeur du Feedings Stonehenge Project: "Cette nouvelle recherche nous a donné un aperçu fantastique de l'organisation de festins à grande échelle parmi les gens qui ont construit Stonehenge. Les animaux étaient apportés de toute la Grande-Bretagne pour être cuits au barbecue et cuisinés lors de rassemblements de masse en plein air et pour être mangés lors de repas privés plus organisés à l'intérieur des nombreuses maisons à Durrington Walls. Le placement spécifique des pots à lait sur les grandes constructions cérémonielles révèle que certains produits avaient une signification rituelle au-delà de l'aspect nutritif. Le partage de la nourriture avait des connotations aussi bien sociales que religieuses pour promouvoir l'unité parmi ces communautés agricoles préhistoriques dispersées en Grande-Bretagne".

Le Dr Lisa-Marie Shillito, qui a analysé les échantillons de poterie et qui a récemment rejoint l'Université de Newcastle, a ajouté que: "la combinaison de l'analyse des poteries et de l'étude des ossements d'animaux est très efficace, et montre comment ces différents types d'évidences peuvent être rassemblés pour donner une image détaillée de la nourriture et de la cuisine dans le passé."
Relecture par Marion Juglin

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3.30.2016

Les gènes de Néandertal ont amélioré l'immunité de l'Homme Moderne

Le croisement des hommes modernes et des néandertaliens en Europe il y a des milliers d'années, a donné aux hommes des variations génétiques qui ont augmenté la capacité de ceux qui les portent à lutter contre les infections.

Cet héritage de l'Homme de Néandertal aurait aussi laissé certaines personnes plus sujettes aux allergies.

Ces découvertes, rapportées dans deux études indépendantes dans l'American Journal of Human Genetics en janvier dernier montrent le rôle important des relations interspécifiques dans l'évolution humaine et plus spécifiquement dans le système immunitaire inné, qui sert de première ligne de défense de l'organisme contre l'infection.

Une représentation d'artiste de l'Homme de Néandertal au Rheinisches Landesmuseum Bonn, Germany. Celldex, Wikimedia Commons

"Nous avons découvert que le croisement avec les hommes archaïques, les Néandertaliens et Dénisoviens, a influencé la diversité génétique dans les génomes actuels, dont trois gènes de l'immunité innée appartenant à la famille des récepteurs de type Toll." rapporte Janet Kelso de L'Institut Max Planck d'anthropologie évolutionniste à Leipzig en Allemagne.

"Ces gènes d'immunité innée, et d'autres, présentent des niveaux plus élevés d'ascendance de Néandertal que le reste du codage du génome", ajoute Lluis Quintana-Murci de l'Institut Pasteur et du CNRS à Paris, "cela souligne l'importance que les événements d'introgression  (le mouvement des gènes entre les espèces) ont pu avoir dans l'évolution du système immunitaire inné de l'homme".

De précédentes études avaient montré qu'un à six pourcent des génomes d'eurasiens modernes étaient hérités d'anciens hominidés, comme les néandertaliens ou dénisoviens.

Quintana-Murci et ses collègues sont partis à la découverte de l'évolution du système immunitaire inné dans le temps. Ils ont eu à disposition de vastes quantités de données disponibles à partir des individus d'aujourd'hui, grâce au Projet 1000 Génomes, ainsi que les séquences du génome d'anciens hominidés.

L'équipe de Quintana-Murci s'est concentrée sur une liste de 1500 gènes, connus pour jouer un rôle dans le système immunitaire inné. Ils ont alors examiné  les modèles de variation génétique et l'évolution des changements dans ces régions relatives au reste du génome à un niveau de détail sans précédent.

Finalement, ils ont estimé le moment du changement dans le système immunitaire et dans quelle mesure la variation de ces gènes a été transmis par les néandertaliens.

Ces investigations ont révélé peu de changements sur de longues périodes de temps pour certains gènes immunitaires innés, en raison de fortes contraintes. D'autres gènes ont subi des balayages sélectifs dans lesquels une nouvelle variante a rapidement augmenté jusqu'à proéminence, peut-être en raison d'un changement dans l'environnement ou bien suite à une maladie épidémique.

Cette carte du monde montre les fréquences d'ADN de type TLR néandertalien dans la base 1000 Génomes. La taille de chaque point est proportionnelle au nombre d'individus dans une population. Credit: Dannemann et al./American Journal of Human Genetics 2016

La plupart des adaptations dans les gènes codant des protéines se sont produits dans les derniers 6000 à 13000 ans, alors que les populations humaines passaient de la chasse et de la cueillette à l'agriculture.

Cependant, Quintana-Murci précise que la plus grande surprise pour eux "a été de trouver que le groupe TLR1-6-10 est parmi les gènes ayant des ancêtres de Néandertal les plus élevés à la fois chez les européens et les asiatiques."

Dans la seconde étude, Kelso et ses collègues sont arrivés à la même conclusion, mais ils n'ont pas cherché à étudier le système immunitaire. Leur intérêt était de comprendre l'importance fonctionnelle des gènes hérités des hommes archaïques de façon plus générale.
Ils ont analysé les génomes humains actuels pour trouver des groupes ayant de grandes similarités avec les génomes des néandertaliens et des dénisoviens. Ils ont alors examiné la prévalence de ces groupes dans les hommes actuels de différentes parties du monde.

Ces analyses les ont conduit aux mêmes trois gènes TLR. Deux de ces variantes génétiques sont plus similaires au génome de Néandertal, alors que la troisième est plus similaire au génome du Dénisovien, rapporte le groupe de Kelso.


Bien que cette plus grande sensitivité puisse protéger d'une infection, cela peut aussi augmenter la sensibilité des gens actuels aux allergies.

"Ce qui a émergé de notre étude comme dans d'autres travaux sur l'introgression est que le croisement avec les hommes archaïques a en effet des implications fonctionnelles pour l'homme moderne, et que les conséquences les plus évidentes ont été dans l'élaboration de notre adaptation à notre environnement, améliorant la façon dont nous résistons aux pathogènes et métabolisons les nouveaux aliments." explique Kelso.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, cela a beaucoup de sens, estime-t-elle. Néandertal, par exemple, a vécu en Europe et dans l'ouest de l'Asie pendant environ 200000 ans avant l'arrivée de l'homme moderne. Ils étaient donc probablement bien adaptés au climat local, aux aliments et aux pathogènes. Aussi, le croisement avec les hommes archaïques, nous a apporté ces adaptations avantageuses.

Relecture par Marion Juglin

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3.26.2016

Rome Reborn 2.2: l'ancienne ville de Rome en 3D

Rome Reborn est une initiative internationale dont l'objectif est la création de modèles 3D pour illustrer le développement urbain de la ville de Rome antique, depuis les premières implantations de l'âge du bronze tardif (environ 1000 avant JC), jusqu'à la dépopulation de la cité au début du moyen âge (environ 550 après JC).

Avec l'avis d'un Comité consultatif scientifique international, les meneurs du projet ont décidé que l'année 320 après JC était la meilleure période pour commencer le travail de modélisation.

A cette époque, Rome avait atteint son pic de population, et les principales églises chrétiennes commençaient à être construites.
Après cette date, peu de nouveaux bâtiments civils furent construits. La plupart de ce qui a survécu de l'ancienne cité date de cette période, ce qui rend la reconstruction moins spéculative.

Mais après avoir commencé avec l'an 320 après JC, l'équipe de Rome Reborn à l'intention d'avancer dans les deux directions temporelles, avant et après, jusqu'à ce que l'ensemble de la période prévue par la mission soit couverte.

(J'avais déjà publié un article sur Rome Reborn en 2007: Rome reborn 1.0: une équipe internationale reconstruit la ville de Rome en 3D)

Aujourd'hui, la dernière version est Rome Reborn 2.2: il y a de nouveaux contenus, notamment le Panthéon ainsi que des animations avec des résidents typiques de Rome....

Voici quelques captures d'écran de la vidéo, et, en toute fin, la vidéo de Rome Reborn 2.2


Vue aérienne du centre de la cité vue depuis l'est. On peut voir, le Tibre, le Cirque Maxime, Palatine et le Colisée. Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Vue typique le long des berges du Tibre entre l'Aventin et le Trastevere, près du pont Probi. Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Vue aérienne de l'île du Tibre. On peut voir au loin le Cirque Maxime. Au sud de l'île on voit le sanctuaire d'Asclépios. Les deux ponts reliant l'île à la cité sont encore utilisés de nos jours: le Pont Fabricius et le Pont Cestius.
Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Ici, ce sont les Bains de Trajan sur la colline Oppien, à l'opposé de l’amphithéâtre Flavien. Ces bains auraient inspiré les grands Thermes de Caracalla et de Dioclétien, construits au 3ème siècle. Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Le Cirque Maxime abritait la piste utilisée pour les courses de chars. Ce complexe a été reconstruit à de nombreuses reprises. Dans cette image, nous voyons le cirque, le palais impérial adjacent à la colline Palatine et le Septizodium.
Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Le Colosse de Néron (ou Colosse du Soleil) est une statue faite en bronze, érigée à l'origine comme portait de Néron dans le vestibule de son palace: la Domus Aurea. Lorsque Hadrien bâtit le temple de Vénus et de Rome sur le vestibule, il ordonna de déplacer la statue en ce lieu près de l'amphithéâtre. A un certain moment, la tête de Néron fut remplacée par celle du dieu du soleil.
Il ne reste rien de la statue de nos jours...
Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer


Scène de rue. Les boutiques sont au premier étage des immeubles d'habitation. En arrière plan, les arches d'un aqueduc. Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer


Vidéo: visite virtuelle de la Rome antique en 320 après JC:



Merci à Audric pour l'info !

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3.25.2016

Le Tumulus des Moines de Cahokia aurait été construit en seulement 20 ans

Il faisait dix étages de haut et sa base était plus grande que celle de l'Empire State Building. Il y a presque un millier d'années, c'était la pièce maîtresse de la plus grande cité du continent au nord du Mexique.

Vue aérienne du Tumulus des Moines


Aujourd'hui, une étude pour déterminer comment les ingénieurs natifs ont construit le Tumulus des Moines, la plus grande structure en terre préhistorique d'Amérique du Nord, a révélé de nouveaux indices d'une importance cruciale: les graines et spores des anciennes plantes.

Les chercheurs étudiant la plate-forme géante du tumulus au cœur de la cité de Cahokia ont observé sa structure interne de très près. Leurs nouvelles découvertes suggèrent que cette énorme structure en terre a été construite étonnamment vite. "Le Tumulus des Moines est une architecture en terre incroyablement complexe" rapporte le Dr Timothy Schilling, co-auteur de l'étude, "Que l'on appelle cela de l’ingénierie ou non, les constructeurs maîtrisaient particulièrement bien leurs matériels. Nous avons observé d'importantes réparations effectuées sur le monticule, et celles-ci ont été refaites de manière très efficace."

A son apogée, entre 1050 et 1100 de l'Ere Commune, Cahokia abritait quelque 15000 personnes, et le Tumulus des Moines fut construit en son centre symbolique: une imposante série de terrasses rectangulaires, surmontées d'un grand bâtiment public, peut-être un temple.

Vue d'artiste du centre de Cahokia à son apogée (Peinture de L. K. Townsend/Cahokia Mounds State Historic Site)


Des investigations sur la façon dont le tumulus a été construit avaient été faites dans les années 60, lorsque des chercheurs forèrent neuf carottes et, se basant sur les couches observées, supposèrent qu'il fut construit en 14 étapes sur une période de 250 ans. Cela semblait plausible à l'époque, vu que le monticule avait été bâti entièrement à la main. On pensait que les ouvriers avaient chargé des paniers de terre, provenant de bancs d'emprunt, pour former une pyramide à sommet plat, haute de 30 mètres; tout cela sans roues, ni outils en métaux, ni bêtes de somme.


Mais, lorsque les pentes du Tumulus des Moines ont commencé à s'effondrer en 2005, Schilling et le Dr Neal Lopinot du Missouri State University, qui ont mené la nouvelle étude, ont profité des réparations à effectuer pour collecter 22 échantillons d'une face exposée de l'intérieur du monticule.

Leur objectif était d'étudier les sédiments utilisés pour construire l'ouvrage provenant de la plaine inondable environnante. Ces échantillons étaient remplis de minuscules plantes qui pouvaient révéler d'où provenait la boue, et combien de temps s'était écoulé avant qu'elle ne soit emmenée pour la construction.

"Nous avons décidé de chercher du matériel végétal, car des informations peuvent être obtenues à partir des sédiments, en particulier sur l'environnement" explique Schilling, "nous espérions comprendre la source des sédiments du tumulus".

A l'aide de microscopes électroniques et optiques, Lopinot a étudié les échantillons et découvert des restes de végétaux suggérant que la terre du Tumulus des Moines n'était pas restée non perturbée pendant très longtemps. Ainsi, à l'exception des plantes utilisées comme nourriture, toutes les graines découvertes étaient des plantes annuelles (des plantes qui ne vivent qu'un an), y compris les espèces des zones humides comme l'isoète et l'éléocharide.

L'absence de plantes vivaces, qui vivent deux ans ou plus, suggère que les bancs d'emprunt utilisés pour la construction étaient fréquemment perturbés. "S'il y avait eu un laps de temps considérable entre les différentes utilisations des bancs d'emprunt, nous aurions un profil environnemental différent, avec plus de plantes vivaces plutôt que des plantes annuelles" rapporte Schilling, "en conséquence, nous pensons que l'activité dans les bancs d'emprunt ne s'est jamais arrêtée suffisamment longtemps pour que les plantes vivaces puissent s'y établir. La construction a été relativement continue sans de longues interruptions"

Ces informations supportent l'hypothèse selon laquelle le Tumulus des Moines a été construit sur une période de temps relativement courte, c'est-à-dire quelques dizaines d'années, et non par intermittence sur 250 ans comme on le pensait auparavant.

En outre, les graines qui ont été trouvées étaient toutes non carbonisées, ou non brûlées; cela aussi pourrait suggérer que la terre enlevée a été rapidement mise en place. Dans les endroits où la terre n'est pas perturbée, les archéologues trouvent souvent des végétaux brûlés, signe d'activité humaine (comme les foyers ou la nourriture cuite). "Les archéobotanistes cherchent les restes de végétaux carbonisés sur les sites archéologiques, car il y a un grand degré de certitude que ces restes soient associés à des activités humaines" ajoute Schilling.

Travaux de réparation menés sur une face inclinée du tumulus en 2007. (Courtesy Washington University)

En plus de ces découvertes, les chercheurs ont trouvé un autre aspect frappant sur la construction du Tumulus des Moines: des parties semblent avoir été construites avec des blocs entiers de tourbe, plutôt que des paniers de terre: "Ils ont découpé des blocs de tourbe qu'ils ont renversé et empilé comme des briques" rapporte Lopinot.

Tous ces éléments pris ensemble suggèrent que le Tumulus des Moines a été construit rapidement et avec efficacité. Plutôt que de prendre deux siècles ou plus, la plus grande construction en terre du continent a été bâtie en un dixième de ce temps. Tout en mettant en garde que leur recherche ne fournit pas l' "âge absolu" de la construction du monticule, Schilling note que "les données ne contredisent pas une chronologie très courte. A mon avis, 20 ans est bon chiffre".

Les indices microscopiques révélés par leur recherche pourraient ainsi mener à une nouvelle compréhension de l'un des monuments préhistoriques les plus impressionnants d'Amérique.

Alors que la construction du Tumulus des Moines a dû être bien plus rapide que ce que l'on croyait, cela reste un effort herculéen qui éclipse les réparations d'urgence high-tech dont les scientifiques ont été témoins en 2005. "Bien que nous ayons fait la meilleure réparation possible, cela semble tenir encore aujourd'hui, les mississippiens ont pu réparer le tumulus et le faire tenir pendant 1000 ans".

Relecture par Marion Juglin

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3.23.2016

Danemark: un crucifix vieux de 1100 ans pourrait changer l'histoire

Un archéologue amateur, sur l'isle de Fionie au Danemark, a fait une découverte surprenante: un collier avec une figurine ressemblant à Jésus sur la croix.

Mais après avoir posté une photo de sa découverte sur Facebook, Dennis Fabricius Holm a vite compris que l'objet pouvait avoir une signification bien plus importante qu'il ne le pensait à première vue. "Lorsque j'ai retourné la terre et vue la croix, j'étais incapable de penser à autre chose" rapporte-t-il.

Photo: Østfyns Museer
Malene Refshauge Beck, archéologue des musées de l'est de Fionie (Østfyns Museer) pense aussi que ce collier est susceptible d'être une découverte mémorable: "C'est une trouvaille sensationnelle qui date de la première moitié du 10ème siècle de l'ère commune" ajoute-t-elle, "il y a une figurine presque identique, trouvée en Suède, qui avait été datée de cette période".

La découverte d'un artéfact chrétien de cette période au Danemark est particulièrement remarquable car il est antérieur à la Grosse Pierre de Jelling, une énorme pierre gravée de runes en l'an 965. Cette pierre est considérée comme étant la plus ancienne représentation danoise de Jésus sur la croix.

La Grosse Pierre de Jelling. Photo: Wikipédia

"Cette figurine pourrait pousser à reconsidérer la date où les danois sont devenus chrétiens" explique Beck, "la personne qui l'a portée avait sans aucun doute adhéré à la foi chrétienne".

Bien que des pièces de cette période en forme de croix ainsi que des fragments d'un bijou qui semble montrer Jésus ont été découverts par le passé, cette nouvelle trouvaille et la mieux préservée et la plus claire, d'après Beck.

La figurine va être examinée de plus prés au musée et sera exposée au Ladby Viking Museum.


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3.17.2016

De l'ADN ancien étudié pour éclaircir le mystère du Machu Picchu

Perché sur la crête d'une montagne des Andes péruviennes à plus de 2400m de haut, le Machu Picchu est une merveille visuelle et un chef-d'œuvre technique. "C'est à couper le souffle" rapporte Brenda Bradley, professeur agrégé en anthropologie à Georges Washington University.

Machu Picchu se situe dans les Andes au Pérou. Il a été construit au 15ème siècle et abandonné plus tard. (Photo credit: Sophie Muir)

Les incas ont bâti ce site du 15ème siècle sans mortier, assemblant les blocs de pierre si étroitement que l'on ne peut faire insérer une feuille de papier entre eux.

La conception du site comprend des terrasses de culture pour augmenter l'espace de plantation et protéger des inondations.

Mais, en dépit du fait que c'est l'un des plus importants sites archéologiques au monde, les origines de Machu Picchu demeurent un mystère.

Les incas n'ont laissé aucune données sur la raison pour laquelle ils ont bâti le site où sur la façon dont ils l'ont utilisé avant de l'abandonner au début du 16ème siècle.

"Il y a un vieux débat concernant la fonction du Machu Picchu, car le site est unique et très inhabituel pour un site inca" rapporte le Dr Bradley, "c'est trop grand pour être une implantation locale. Et c'est trop petit et pas la bonne structure pour être un centre administratif de l'Empire Inca".

Aussi, le Dr Bradley et une équipe de recherche vont analyser pour la première fois les génomes de restes squelettiques de plus de 170 individus enterrés sur le site. Parmi les autres membres de l'équipe, il y a Lars Fehren-Schmitz de l'Université de Californie à Santa Cruz, Richard Burger et Lucy Salazar de l'Université de Yale.

En séquençant l'ancien ADN des squelettes, les chercheurs espèrent mieux comprendre le rôle fonctionnel de Machu Picchu et ses résidents, ainsi que les modèles de la diversité, de la migration et de la diaspora du travail dans l'Empire Inca (le plus grand dans l'Amérique précolombienne).

L'explorateur de Yale, Hiram Bingham, avait lancé une étude sur "la cité perdue des incas" au cours de l'été 1911. Son travail comprenait les fouilles du Machu Picchu et la collecte d'ossements humains et autres objets, comme les céramiques et les bijoux, pour les ramener aux Etats-Unis.

Les artéfacts sont restés au Musée Peabody de Yale jusqu'en 2012, lorsque, après des années de négociation, les ossements et reliques furent rendues au Pérou.

Le Centre International Pérou-Université de Yale pour l'Etude de Machu Picchu et de la Culture Inca abrite dorénavant ces ossements et reliques. Le musée, à Cusco, est à environ 70km de Machu Picchu et expose plus de 360 objets provenant des fouilles originales du Dr Bingham.

Avant de retourner les squelettes dans leur pays d'origine, le Dr Bradley et ses collègues se sont hâtés de recueillir les échantillons d'ADN des anciens ossements. Ensuite, les chercheurs utiliseront des méthodes de pointe pour séquencer l'ADN nucléaire, mitochondrial et le chromosome Y dans les échantillons.

Le Dr Fehren-Schmitz mènera les analyse préliminaires, et le Dr Bradley tentera de reproduire les résultats dans son laboratoire. "Avec de l'ancien ADN humain, il faut toujours faire attention à la contamination" ajoute Bradley, "si l'on reproduit l'expérience dans un laboratoire différent avec des chercheurs différents, et que l'on trouve le même résultat," alors c'est parfait.

Les chercheurs compareront alors les résultats de l'analyse génétique avec d'anciennes données de Machu Picchu afin d'apporter une meilleure compréhension du site.

L'hypothèse qui prévaut parmi les chercheurs est que le Machu Picchu était une sorte de "retraite royale", où ce serait rendu l'empereur inca Pachacuti et où il aurait tenu des réunions diplomatiques.

L'archéologue indique que les gens qui résidaient sur le site étaient des artisans spécialisés provenant de différentes régions de l'empire. "Ce devait être des gens très qualifiés venant de loin pour jouer des rôles spécifiques. C'est ce que nous estimons" ajoute le Dr Bradley, "nous allons pouvoir maintenant regarder l'ADN pour voir si cela est vrai".

"Les analyses génétiques permettront de tester cette hypothèse en montrant les relations entre ces gens, s'ils étaient de la même lignée ancestrale et s'ils venaient des mêmes lieux" rapporte le Dr Fehren-Schmitz qui a analysé les génomes de nombreuses populations différentes en Amérique du Sud.

Ces informations permettront aussi d'aider à placer le site de Machu Picchu dans le contexte plus large de l'Empire Inca. "Je suis intéressé par les processus locaux et sur la façon dont augmente la diversité génétique avec la complexité et le changement social" ajoute-t-il, "l'une des choses qui rend Machu Picchu si intéressant est l'idée que les gens qui y sont enterrés ne reflètent pas la population locale".

Pour les chercheurs, la richesse des données génomiques qu'ils prévoient de collecter devrait aussi apporter une vision intéressante sur la façon dont le colonialisme a affecté les gens vivant dans les Andes. En effet, les squelettes de Machu Picchu représentent une population d'avant la conquête espagnole qu'ils pourront comparer aux gênes d'ADN post-coloniaux. "Le colonialisme a introduit la maladie et a probablement anéanti beaucoup de diversité génétique" dit le Dr Bradley, "c'est là une opportunité de pouvoir observer la diversité génétique avant que cela ne soit arrivé".


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3.15.2016

Le millet serait le chaînon manquant de la transition entre les chasseurs-cueilleurs et les fermiers


Une nouvelle étude a montré qu'une céréale, connue de nos jours comme graine pour oiseaux, a été transportée à travers l'Eurasie par les anciens bergers et éleveurs. Ils ont ainsi jeté les bases, en combinaison avec les nouvelles cultures rencontrées, de l'agriculture diversifiée et de l'apparition des sociétés sédentaires.

La domestication des petites graines de céréales du millet dans le nord de la Chine il y a environ 10000 ans a créé la culture parfaite pour combler le fossé entre les cueilleurs-chasseurs nomades et les sociétés agricoles organisées dans l'Eurasie néolithique.

Cela pourrait aussi apporter des solutions à la sécurité alimentaire moderne, d'après cette nouvelle recherche.

Chercheurs sur le site néolithique de Mogou, ouest de la Chine, où les céréales de l'est et de l'ouest se sont rencontrées. Courtesy Martin Jones

Cette céréale oubliée aujourd'hui à l'ouest, si ce n'est pour donner aux oiseaux, était idéale pour les anciens bergers et éleveurs qui l'ont transportée à travers l'Eurasie, et mélangée avec d'autres céréales comme le blé et l'orge.

Selon les archéologues, cela a donné naissance aux cultures diversifiées, ouvrant la voie à l'apparition des sociétés urbaines complexes.

Une équipe des Etats-Unis, d'Angleterre et de Chine a suivi la propagation du grain domestiqué depuis le nord de la Chine et la Mongolie Intérieure vers l'Europe à travers le "couloir vallonné" le long des contreforts d'Eurasie.

Le millet privilégie les terrains en pente, ne demande pas beaucoup d'eau et a une courte saison de croissance: il peut être récolté seulement 45 jours après avoir été semé, là où il faut compter 100 jours pour le riz. Cela a permis une forme de culture très mobile.

 Les tribus nomades ont pu combiner la culture du millet avec la chasse et la cueillette alors qu'ils voyageaient à travers le continent entre 2500 et 1600 avant JC.
Le millet a pu être mélangé avec d'autres céréales de ces populations émergentes afin de créer des cultures diversifiées, ce qui a rallongé les saisons de croissance et apporté à nos ancêtres la sécurité alimentaire.

 Agriculteur de millet à Chifeng en Mongolie Intérieure. Martin Jones

Le besoin de mélanger différentes céréales dans différentes lieux, et les ressources en eau nécessaires, dépendaient de contrats sociaux élaborés et de l'apparition de sociétés sédentaires, de communautés stratifiées et probablement de sociétés "urbaines" complexes.

Les chercheurs estiment que l'on doit apprendre de ces anciens fermiers lorsque l'on se penche sur l'alimentation des populations de nos jours, et le millet pourrait avoir un rôle à jouer dans la protection contre les mauvaises récoltes et famines modernes. "Le millet aujourd'hui est en déclin et attire peu l'attention des scientifiques, mais c'était l'une des céréales les plus expansives en termes géographiques. Nous avons pu suivre le millet loin dans l'histoire, depuis ses origines en Chine jusqu'à son expansion à travers l'Europe et l'Inde" dit le professeur Martin Jones du University of Cambridge's Department of Archaeology and Anthropology, "ces découvertes ont transformé notre compréhension de l'agriculture et des sociétés anciennes.  Il avait été supposé que l'agriculture antique s'était concentrée dans les vallées des rivières où l'accès en eau est abondant. Cependant, les restes de millet montrent que les premières cultures se sont plutôt concentrées sur les contreforts, traçant cette première voie vers l'ouest pour ces graines "exotiques" de l'est."

Les chercheurs ont réalisé des datations au radiocarbone et des analyses des isotopes sur des grains de millet carbonisés provenant de sites archéologiques à travers la Chine et la Mongolie Intérieure, ainsi que des analyses génétiques de variétés de millet moderne, pour révéler le processus de domestication qui a eu lieu pendant des milliers d'années dans le nord de la Chine et produit l'ancêtre de tout le millet blanc moderne (j'ai traduit "broomcorn millet" par "millet blanc" mais je n'en suis pas certain) dans le monde.

  Harriet Hunt faisant pousser du millet en branche dans les serres à Colworth Science Park. Courtesy Martin Jones

"Nous voyons que le millet du nord de la Chine se situait dans l'un des plus anciens centre de domestication de céréale, se produisant sur la même échelle de temps que la domestication du riz dans le sud de la Chine et du blé et de l'orge dans l'est de la Chine" explique Jones. "La domestication est extrêmement importante dans le développement de l'agriculture antique; les hommes ont sélectionné des plantes avec des grains qui ne tombent pas naturellement et qui peuvent être récoltés; ainsi sur plusieurs milliers d'années cela a créé des plantes dépendantes des fermiers pour leur reproduction" ajoute-t-il, "cela veut dire aussi que la constitution génétique de ces cultures a changé en réponse aux changements dans leur environnement; dans le cas du millet, nous pouvons voir que certains gènes ont été "éteints" lorsqu'ils furent emmené par les fermiers loin de leur lieu d'origine."

Alors que le réseau de fermiers, bergers et éleveurs s'intensifiait le long du couloir eurasien, ils ont partagé les céréales et les techniques de culture avec d'autres fermiers, et c'est là, explique Jones, qu'a émergé l'idée de cultures diversifiées. "Les premiers fermiers pionniers voulaient cultiver en amont afin d'avoir plus de contrôle sur leur ressources en eau et être moins dépendants des variations climatiques saisonnières ou des potentiels voisins en amont." ajoute-t-il. "Mais lorsque les céréales "exotiques" sont apparues en plus de celles de la région, alors on a commencé à avoir différentes céréales poussant dans différentes zones et à différentes périodes de l'année. C'est un énorme avantage en termes de consolidation des communautés contre de possibles mauvaises récoltes, et cela a permis d'étendre la saison de croissance pour produire pus de nourriture voire des surplus."

Cependant, cela a aussi introduit un besoin plus pressant de coopération, et les débuts des sociétés stratifiées. Avec des gens faisant pousser des céréales en amont et d'autres cultivant en aval, on a besoin d'un système de gestion de l'eau, et cela n'est pas possible, tout autant que la rotation saisonnière des céréales, sans un contrat social élaboré.

Vers la fin du second et premier millénaire avant JC, de grandes implantations humaines, soutenues par l'agriculture diversifiée, ont commencé à se développer. Les plus anciens exemples de texte, comme les tablettes d'argile sumériennes de Mésopotamie, et les os d'oracle de Chine, font allusion à l'agriculture diversifiée et aux rotations saisonnières.

  Martin Jones avec du millet dans le nord de la Chine. Courtesy Martin Jones

 Mais la signification du millet n'est pas une simple transformation de notre compréhension de notre passé préhistorique.
Jones estime que le millet, ainsi que d'autres céréales à petites graines, pourraient avoir un rôle à jouer pour assurer la sécurité alimentaire dans le futur. "L'objectif lorsque l'on se penche sur la sécurité alimentaire aujourd'hui sont les cultures à haut rendement comme le riz, le maïs et le blé qui fournissent 50% de la chaine alimentaire humaine. Cependant, ce ne sont que 3 types de céréales sur plus de 50 existantes, dont la majorité sont des céréales à petites graines ou "millets". Il pourrait être temps de se demander si les millets peuvent avoir un rôle à jouer comme réponse diversifiée à l'échec des cultures et à la famine" estime Jones, "nous avons besoin d'en savoir plus sur le millet et sur la façon dont il peut faire partie de la solution concernant la sécurité alimentaire globale; nous avons encore beaucoup à apprendre de nos prédécesseurs du néolithique".


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