9.14.2017

Un sceau en plomb résout un mystère du 13ème siècle en Russie

Des fouilles archéologiques de sauvetage menées dans le centre de la ville russe de Yaroslavl avant l'installation d'un nouveau système d’égouts ont mis au jour un ancien sceau en plomb du début du 13ème siècle.

Un sceau en plomb résout un mystère du 13ème siècle en Russie

 Le sceau après restauration. photo: Institute of archaeology Academy of Sciences

Il avait appartenu à l'épouse de Vladimir Sviatoslavitch (ou Vladimir Le Grand) et mère de Iaroslav le Sage.

Grâce à cette découverte, on connait maintenant le nom de la Grande Duchesse qui était Maria.

"Dans la Russie médiévale, tous ceux qui avaient une position d'autorité (grands princes et princesses, et les hauts rangs du clergé) avaient leur propre sceau, qui était apposé sur tous les documents officiels et décrets. Nous avons plusieurs milliers de tels sceaux datant de l'ère pré-mongole, mais en trouver un ayant appartenu à une femme est cependant très remarquable" précise le Dr Pyotr Gaidukov, directeur adjoint de l'Institut d'Archéologie.

Le Dr Gaidukov fait autorité sur les timbres et les sceaux de la Rus' de Kiev, et est responsable de cette récente découverte. Le sceau a été trouvé dans Yaroslavl lors des travaux préliminaires pour la mise en place d'un nouveau système d'assainissement au Mitropolichy Palat (Chambre Métropolitaine des Évêques), la plus ancienne structure de la ville.

Le centre de Yaroslavl a récemment marqué son millième anniversaire; c'est un site du patrimoine fédéral qui relève également de la protection du patrimoine de l'UNESCO. Ce statut spécial signifie que tout travail de construction dans le centre ville doit avant tout faire l"objet d'une inspection archéologique (l'équivalent des fouilles préventives en France).


Une découverte de grande importance.


La Dr. Asya Engovatova qui a dirigé les fouilles a aussi trouvé de nombreux fragments de récipients en verre importés, et même les restes d'une construction en bois qui devait être très grande pour les 12ème et 13ème siècle.

Ces découvertes donnent aux archéologues des raisons de croire que près de la Chambre Métropolitaine, qui date du 17ème siècle, devait se tenir la célèbre cour du Prince Vsevolod. Il avait été tué en 1238 au cours de la légendaire bataille contre le chef de guerre mongol Batu-Khan sur les rives de la rivière Sit.

Le sceau en plomb a été trouvé en bon état, près des fondations de la structure en bois; il porte les images de Saint Contantine et Marie. Il a été mise au jour dans une couche culturelle datant du tournant du XIIIe siècle.

Le Dr Gaidukov a expliqué que les sceaux royaux au 12ème et 13ème siècles en Russie portaient généralement les images des saints patrons du propriétaire, d'après lesquels les dirigeants tiraient leur prénom.

Le fait que ce sceau montre à la fois un saint homme et femme signifie qu'il a appartenu à une princesse royale, puisque l'image de l'autre saint se référait à son mari. "La datation exacte de ce sceau, ainsi que de son lieu de découverte, nous donne des raisons de croire qu'il appartenait à la femme de Vladimir Le Grand (1186-1218)" rapporte le chercheur.

Le nom de sa femme était inconnu jusqu'à présent. Tout ce que l'on savait sur elle était que, après la mort de son mari, elle avait pris le voile sous le nouveau nom d'Agafya (Agatha).
"Cependant, l'image de Sainte Marie sur le sceau prouve que son nom de baptême était Marie. Enfin, la princesse mystérieuse a repris son nom." ajoute le Dr Gaidukov, "ce type de sceau en plomb était essentiel pour un dirigeant, il donnait autorité à tous les documents légaux, comme ceux qui confirmaient la propriété des terres. Une duchesse qui avait son propre sceau avait automatiquement le droit d'accorder des droits de propriété en son nom propre".

Le Dr Gaidukov conclu en soulignant que la découverte d'un sceau d'une telle important met en lumière le statut juridique de la femme dans la Russie pré-mongole.


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9.09.2017

A-t-on trouvé la clé pour déchiffrer le manuscrit de Voynich ?

Cela fait plus d'un siècle que des cryptographes, linguistes et autres chercheurs tentent de déchiffrer les textes du célèbre manuscrit de Voynich.

Le document, vieux de 600 ans, est décrit comme "le texte médiéval le plus mystérieux au monde". Il est rempli d'illustrations de plantes exotiques, d'étoiles et de mystérieuses figures humaines, ainsi que de nombreuses pages manuscrites dans une langue inconnue.

Un universitaire britannique vient de déclarer que ce document est en fait un manuel de santé pour les femmes.


Nicholas Gibbs, qui est un expert en manuscrits médicaux médiévaux, rapporte qu'il en est arrivé à cette conclusion après avoir découvert que le texte était écrit en ligatures latines qui décrivent les remèdes à partir d'informations médicales standard.

Les ligatures latines ont été développées comme des raccourcis d'écriture et ont été utilisées depuis l'époque grecque et romaine. Par exemple l'esperluette classique ("&") a été développée à partir d'une ligature provenant de la combinaisons des lettres latines "e" et "t".

Gibbs a publié un article dans le Times Literary Supplement (Voynich manuscript: the solution). Il y écrit qu'en étudiant le latin médiéval "il est devenu évident que chaque caractère dans le manuscrit de Voynich représentait un mot abrégé et non une lettre".

Il a ainsi découvert que les mêmes "mots dominants" apparaissaient dans les documents médicaux et le manuscrit de Voynich. De nombreux raccourcis semblent avoir été empruntés dans d'autres traités médicaux, rapporte-t-il.

Les images de femmes dénudées et de plantes médicinales suggèrent aussi que cela se réfère à l'aromathérapie, pratiquée par le guérisseur grec Hippocrate et le naturaliste romain Pline l'Ancien. Gibbs pense que les illustrations des remèdes végétaux, les cartes zodiacales et les instructions sur les bains thermaux indiquent que celui qui a écrit le document avait une bonne compréhension de la médecine médiévale.

Les bains pratiqués par les grecs, les romains et aussi à travers le Moyen Âge étaient une forme de santé et de guérison. Guérir les maux gynécologiques et autres maladies féminines impliquaient souvent de "prendre les eaux", que ce soit en se baignant ou en ingérant.


L'index manquant


Gibbs a aussi noté les cylindres percés (image ci-dessous), utilisés au moyen âge pour faire des infusions. Cette image correspond à celle d'un poêle dans un manuel écrit par le chirurgien et botaniste Hieronyus Brunschwygk (1450-1512).


Cependant, il n'est toujours pas capable de traduire entièrement les recettes. Le problème principal, dit-il, est qu'il manque les index du manuscrit. "Pour des raisons de brièvetés" écrit Gibbs, "le nom de la plante et du malaise étaient superflus dans le texte et pouvaient être trouvés dans les index correspondant à un numéro de page".

Le manuscrit est très réputé parmi les cryptographes et la datation au radiocarbone suggère qu'il a été écrit au début du 15ème siècle.

Le document qui appartient aujourd'hui à la Bibliothèque Beinecke de l'Université de Yale,  a eu plusieurs propriétaires avant qu'il ne se soit retrouvé entre les mains d'un libraire londonien appelé Wilfrid Voynich en 1912.

D'après Gibbs, Voynich était persuadé que le manuscrit avait été écrit par Roger Bacon. Bacon était un frère et un philosophe du 13ème siècle qui masquait ses œuvres avec un code afin que l'église ne puisse pas déchiffrer ce qu'il avait écrit.
Mais cette théorie a été écartée lorsque le manuscrit a été daté au radiocarbone entre l'année 1404 et 1438.  

Gibbs explique que comme personne n'a reconnu l'écriture, on a supposé que c'était un code. "Le problème est qu'aucun des cryptographes n'était historien; aucun ne connaissait de manuscrits médiévaux" rapporte-t-il. Il estime que le manuscrit montre une série d'ingrédients pour des recettes avec les quantités requises.

Si Gibbs a bien trouvé la clé, il ne reste plus qu'aux cryptographes et linguistes de se mettre à la tâche pour traduire l'ouvrage.

Merci à Eric pour l'info !

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9.08.2017

De la trigonométrie avancée sur une tablette d'argile babylonienne

En avril 2016, je publiais déjà un article sur la première tentative réussie pour donner une description mathématique précise de phénomènes astronomiques par les babyloniens bien avant que cela ne soit re-découvert en Europe au 14ème siècle (Les anciens babyloniens utilisaient la géométrie pour suivre Jupiter). 
 

De la trigonométrie avancée sur une tablette d'argile babylonienne
La tablette babylonienne Plimpton 322. Image: UNSW/Andrew Kelly

Aujourd'hui, des scientifiques de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW) ont découvert le but d'une célèbre tablette d'argile babylonienne vieille de 3700 ans: ce serait la table trigonométrique la plus ancienne et la plus précise au monde. Elle était probablement utilisée par d'anciens scribes mathématiciens pour calculer comment bâtir des temples et palais et construire des canaux.

Cette nouvelle étude montre que les babyloniens, et non les grecs, ont été les premiers à étudier la trigonométrie (l'étude des triangles), et révèle une sophistication mathématique ancienne que l'on ne soupçonnait pas jusqu'à présent.


Plimpton 322 révèle ses secrets


Appelée Plimpton 322, cette petite tablette avait été découverte au début des années 1900, dans ce qui est aujourd'hui l'Irak, par l'archéologue, académicien, diplomate et revendeur d'antiquités Edgar Banks (qui inspirera le personnage fictif d'Indiana Jones).

Elle a quatre colonnes et 15 rangées de nombres, écrits en écriture cunéiforme de l'époque, et utilisant un système de base 60 ou sexagesimal.

"Son plus grand mystère, jusqu'à ce jour, était son utilité: pourquoi les anciens scribes avaient accompli la tâche complexe de générer et trier les chiffres sur la tablette ? Notre étude révèle que Plimpton 322 décrit les formes des triangles à angle droit en utilisant un nouveau genre de trigonométrie basée sur des rapports, non des angles et des cercles. C'est un travail mathématique fascinant qui démontre un génie indéniable" rapportent les scientifique de l'UNSW.

Le scientifique Dr Daniel Mansfiel de l'UNSW avec la tablette Plimpton 322. Image: UNSW/Andrew Kelly

Cette nouvelle étude, du Dr Mansfield et du professeur agrégé de l'UNSW Norman Wildberger, a été publiée dans Historia Mathematica (Plimpton 322 is Babylonian exact sexagesimal trigonometry), journal officiel de la Commission Internationale sur l'Histoire des Mathématiques (ICHM).

Une table trigonométrique permet d'utiliser un ratio connu des côtés d'un triangle à angle droit pour déterminer les deux autres rapports inconnus.


Plimpton 322 est antérieure à Hipparque de plus de 1000 ans


L'astronome grec Hipparque, qui vécu vers 120 avant JC, a longtemps été perçu comme le père de la trigonométrie avec sa "table des cordes" sur un cercle considérée comme la plus ancienne table trigonométrique.

D'après le Dr Wildberger, "cela ouvre de nouvelles possibilités non seulement pour la recherche moderne en mathématiques, mais aussi pour l'enseignement des mathématiques. Avec Plimpton 322, nous constatons une trigonométrie plus simple et plus précise qui présente des avantages évidents par rapport à la nôtre. Il existe un trésor de tablettes babyloniennes, mais seule une fraction d'entre elles a été étudiée jusqu'ici. Le monde mathématique est en train de se rendre compte que cette culture mathématique ancienne mais très sophistiquée a beaucoup à nous apprendre."

Le Dr Mansfield a lu la tablette Plimpton 322 par hasard alors qu'il préparait du matériel pour les étudiants en mathématiques de première année à l'UNSW. Lui et le Dr Wildberger ont décidé d'étudier les mathématiques babyloniennes et d'examiner les différentes interprétations historiques de la signification de la tablette après avoir réalisé qu'il y avait des parallèles avec la trigonométrie rationnelle du livre du Dr Wiledberger "Divine Proportions: Rational Trigonometry to Universal Geometry by N J Wildberger (2005-09-20)".

Les 15 lignes sur la tablette décrivent une séquence de 15 triangles à angle-droit qui diminuent régulièrement en inclinaison. Le bord gauche de la tablette est cassé et les chercheurs de l'UNSW s'appuient sur des recherches antérieures pour présenter de nouvelles preuves mathématiques montrant qu'il y avait 6 colonnes à l'origine et que la tablette comportait 38 lignes.

Ils ont aussi démontré comment les anciens scribes, qui ont utilisé une base arithmétique numérique 60 similaire à notre horloge plutôt que le système de nombre 10 que nous utilisons, ont pu générer les nombres sur la tablette à l'aide de leurs techniques mathématiques.


La tablette n'était donc pas une aide pour les professeurs corrigeant leurs élèves


Les mathématiciens de l'UNSW  fournissent également des preuves qui remettent en cause la vue largement acceptée selon laquelle la tablette était simplement une aide d''enseignant pour vérifier les solutions des élèves aux problèmes quadratiques.

"Plimpton 322 était un outil puissant qui pouvait être utilisé pour pour l'arpentage des champs ou faire des calculs architecturaux pour construire des palais, des temples ou des pyramides à degrés" rapport le Dr Manfield.

La tablette, dont on pense qu'elle provient de l'ancienne cité sumérienne de Larsa, a été datée entre 1822 et 1762 avant JC. Elle se trouve actuellement dans le Rare Book and Manuscript Library de l'Université Columbia à New-York.

Merci à Audric pour l'info !

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8.25.2017

La découverte de Lavau: une nouvelle manifestation du phénomène “princier” (Vidéo)

En 2015, les archéologues de l'INRAP découvraient la tombe d'un prince celte datant du 5ème siècle avant JC, près de Troyes.

Il s'agissait d'un tumulus, de près de 40 mètres de diamètre, dans lequel se trouvaient le défunt et son char, reposant au centre d'une vaste chambre funéraire.

Dans la vidéo ci-dessous, qui s'est déroulée le 17 juin 2017, à l'École des chartes, une conférence revient sur cette découverte:

Conférence avec Bastien Dubuis (Inrap), Émilie Millet (Inrap) et François Mirambet (C2RMF) organisée dans le cadre des Journées nationales de l'archéologie 2017.

Merci à Audric pour l'info !

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8.24.2017

Les étrusques étaient d'habiles apiculteurs

Les restes carbonisés de nids d'abeilles vieux de 2.500 ans, ainsi que d'autres artéfacts apicoles, ont été découverts dans un atelier étrusque dans le nord de l'Italie.

Les trouvailles comprennent les restes uniques d'un miel de vigne produit par les apiculteurs itinérants le long des fleuves. "L'importance de l'apiculture dans le monde antique est bien connue à travers l'abondance de sources iconographiques, littéraires, archéométriques et ethnographiques" rapporte Lorenzo Castellano, étudiant diplômé de l'Institute for the Study of the Ancient World à l'Université de New York, et auteur principal de l'étude, "cependant, comme les nids d'abeilles sont périssables, des traces fossiles sont extrêmement rares" ajoute-t-il.

Les étrusques étaient d'habiles apiculteurs
Un morceau d'un des nids d'abeilles trouvé dans l'atelier étrusque; on distingue clairement la structure hexagonale. Photo: Credit: Lorenzo Castellano

Castellano et ses collègues de l'Université de Milan et le laboratoire de Palynologie et de Paléoécologie de l'Institut pour la Dynamique des Processus Environnementaux du Conseil de Recherche National d'Italie (CNR-IDPA) à Milan, ont découvert plusieurs nids d'abeilles carbonisés, des abeilles conservées et des produits dispersés relatifs aux abeilles sur le sol d'un atelier d'un centre de commerce étrusque. Il s'agit du site de Forcello, près de Bagnolo San Vito dans la province de Mantoue.


Les traces d'un miel de vigne


Datée aux alentours de 510 à 495 avant JC, la construction fut détruite par un violent incendie et fut plus tard scellée par une couche d'argile afin de pouvoir reconstruire par dessus. "Les trouvailles ont donc été préservées in situ, bien que très fragmentées et souvent déformées par la chaleur du feu" rapportent Castellano et son équipe.

Les chercheurs ont examiné du pain d'abeille (un mélange de pollen et de miel), des fragments de nids d'abeilles carbonisés, des restes d'Apis mellifera (abeille européenne) et une grande quantité de matériels résultant des nids d'abeilles qui ont fondu et se sont agglomérés ensemble.

Les étrusques étaient d'habiles apiculteurs
Les restes d'une abeille adulte (Apis mellifera) incorporée dans un morceau carbonisé de nid vitrifi. Photo Credit: Lorenzo Castellano

Les analyses chimiques et l'étude du pollen et des spores collectés sur le site ont confirmé la présence de cire d'abeille et de miel dans une grande partie de la pièce. De plus, ils ont constaté que le pollen provenant d'une vigne (Vitis vinifera) était abondant dans les échantillons de miel fondu et dans les fragments de nids d'abeilles, ce qui indique la présence d'un miel de vigne unique produit à partir de variétés de vignes pré-domestiquées ou anciennement domestiquées.

"Le pollen de vigne n'apparait pas dans le pain de miel, cela suggère que nous avons affaire à un miel de vigne préservé par carbonisation, ce qui est sans précédent." rapportent les chercheurs.

Aujourd'hui, le miel de vigne n'a rien à voir avec le miel produit par les abeilles, c'est une sorte de sirop produit en faisant bouillir le jus de raisin.


Pline l'Ancien en parlait déjà


Les analyses ont révélé d'autres aspects uniques concernant l'apiculture étrusque. La composition du pollen montre que les abeilles se nourrissaient de plantes, dont la vigne et le nénuphar frangé, dans un paysage aquatique, dont certaines n'étaient pas connues pour se développer dans la région.
Un tel scénario n'aurait été possible que si les apiculteurs avaient rassemblé les abeilles le long d'une rivière pour les transporter en bateau, amenant les abeilles et leurs ruches à des ateliers pour en extraire le miel et la cire d'abeille.

En effet, cette découverte confirme ce que l'érudit romain Pline l'Ancien a écrit plus de quatre siècles plus tard sur la ville d'Ostiglia, à environ 32 kilomètres du site. Selon lui, les villageois d'Ostiglia plaçaient simplement les ruches sur les bateaux et les transportaient à 8 km en amont pendant la nuit: "À l'aube, les abeilles sortent et se nourrissent, revenant chaque jour sur les bateaux, ce qui change leur position jusqu'à ce que, lorsqu'elles tombent dans l'eau sous leur propre poids, il est entendu que les ruches sont pleines, elles sont alors reprises et le miel est extrait" écrivait Pline.

Ces découvertes ont aussi montré le haut niveau de spécialisation en apiculture des étrusques. "Cela a également fournit des informations uniques sur l'environnement de l'ancienne plaine du Po et sur le comportement des abeilles dans un paysage pré-moderne" concluent Castellano et ses collègues.


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8.18.2017

Découverte d'une boite en bois de l'âge du bronze contenant des céréales dans les Alpes

Un récipient en bois de l'âge du bronze a été découvert dans une plaque glaciaire à 2650m d'altitude, dans les Alpes suisses. Cette trouvaille fortuite devrait aider les archéologues à mieux comprendre la propagation et exploitation des céréales.

Découverte d'une boite en bois de l'âge du bronze contenant des céréales
La boite en bois de l'âge du bronze a été trouvée à 2650m d'altitude dans les Alpes suisses. Photo: Archaeological Service of the Canton of Bern

L'équipe d'archéologues s'attendait à mettre au jour un résidus de lait laissé dans le récipient (peut-être une sorte de bouillie de farine abandonnée par un chasseur ou un berger traversant un passage alpin enneigé). Mais les biomarqueurs à base de lipides, appelés alkylrésorcinol, concernaient du blé complet ou du seigle.


La découverte de ces biomarqueurs dans les résidus pourraient être utilisés comme un nouvel outil pour aider les archéologues à cartographier et tracer le développement du début de l'agriculture en Eurasie.


La domestication des plantes, telles que le blé, a été l'une des étapes évolutive et culturelle la plus importante pour notre espèce; mais la preuve directe de leur utilisation dans les anciennes pratiques culinaires et économies est difficilement saisissable. Les plantes se dégradent vite dans les dépôts archéologiques, c'est pourquoi, les archéologues utilisent de plus en plus des techniques moléculaires pour chercher leurs restes.

Le Dr André Colonese, de BioArCh, département d'archéologie de l'Université d'York rapporte ainsi: "nous n'avons pas trouvé de trace de lait, mais nous avons trouvé ces lipides phénoliques qui n'ont jamais été rapportés jusqu'ici dans un artéfact archéologique; ils sont abondants dans le son des céréales de blé et de seigle (...) C'est une découverte extraordinaire si l'on considère que de toutes les plantes domestiques, le blé est la céréale la plus cultivée au monde et la principale source de céréale alimentaire pour les hommes, et que l'on retrouve au cœur de nombreuses traditions culinaires contemporaines. 
L'un des plus grands défis dans l'analyse des lipides en archéologie a été de trouver des biomarqueurs pour les plantes. Il y en a très peu et ne se conservent pas très bien dans les anciens artéfacts. Vous pouvez imaginer la pertinence de cette étude car nous avons maintenant un nouvel outil pour suivre l'utilisation culinaire ancienne des céréales. La prochaine étape est de les trouver dans les objets en céramiques"
Découverte d'une boite en bois de l'âge du bronze contenant des céréales
Les chercheurs ont découvertes des biomarqueurs à base de lipides dans le récipient. Photo: Archaeological Service of the Canton of Bern.

L'équipe a combiné des analysés microscopiques et moléculaires pour identifier les lipides et protéines en utilisant la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (en anglais Gas chromatography-mass spectrometry ou GC-MS), une technique habituelle pour les objets en céramique.


Sur les 30 dernières années, des milliers d'artéfacts en céramique d'Europe ont été analysés pour leur contenu moléculaire, beaucoup ont révélé des traces de lait et de produits carnés, mais presque aucune preuve de céréale.


Le Dr Jessica Hendy de l'Institut Max Planck ajoute ainsi: "les traces de céréales viennent de la détection des lipides, mais aussi des protéines encore préservées. Cette analyse a permis de nous dire que ce récipient ne contenait pas un mais deux types de céréales (grains de blé et grains d'orge ou de seigle). En combinant ces deux types d'analyses moléculaires, et avec la microscopie, c'est la preuve que les céréales étaient transportées à travers ce col alpin.
La détection des marqueurs moléculaires pour les céréales a également des implications pour l'étude du début de l'agriculture. Cela nous permet de reconstituer quand et où cette importante céréale alimentaire s'est propagée à travers l'Europe.".

Pour le Dr Francesco Carrer, de l’Université de Newcastle, "Cette découverte apporte un nouvel éclairage sur la vie des communautés préhistoriques alpines, et sur leurs liens avec les très hautes altitudes. Les gens voyageant à travers les cols alpins transportaient de la nourriture pour leur périple, comme les randonneurs actuels. Cette nouvelle étude contribue à comprendre quelle nourriture ils considéraient comme la plus adaptée pour leur voyage à travers les Alpes."

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8.11.2017

Crémation et démembrement faisaient partie des anciennes pratiques funéraires irlandaises

De nouveaux aperçus du mode de vie, et des rites funéraires, de l'ancien peuple irlandais ont été fournis grâce à des études funéraires menées par un chercheur du département d'anatomie de l'Université d'Otago en Nouvel-Zélande.

Les découvertes, qui ont été publiées dans le journal Bioarchaeology International, font partie d'un projet d'application de techniques modernes et de questions de recherche sur des restes humains qui ont été mis au jour il y a plus de 100 ans.

Crémation et démembrement faisaient partie des anciennes pratiques funréaires irlandaises
Cairn K fait partie d'un complexe de tombeaux à couloir vieux de 5000 ans à Carrowkeel en Irlande. Image: Sam Moore

L'article, dont l'auteur principal est le Dr Jonny Geber, se focalise sur les complexes de tombeaux à couloir vieux de 5000 ans à Carrowkeel, dans le comté de Sligo dans le nord-ouest de l'Irlande. Il s'agit de l'un des paysages rituels les plus impressionnants en Europe, et pourtant, il reste relativement mal connu.

L'équipe de recherche a analysé les ossements de sept tombeaux à couloir qui comprenaient à la fois des restes humains non brûlés et d'autres incinérés d'environ 40 individus.


On en sait encore très peu sur les populations de l'âge de pierre.


Le Dr Geber et ses collègues ont déterminé que les ossements non incinérés provenaient de démembrements: "nous avons trouvé des traces de coupes faites par des outils en pierre au niveau des tendons et ligaments autour des articulations principales, tels que l'épaule, le coude, la hanche, la cheville"

Il pense que ces nouveaux éléments suggèrent qu'un rite funéraire complexe avait lieu à Carrowkeel. Cela impliquait un rite funéraire qui mettait l'accent sur la «déconstruction» du corps: "Cela semble impliquer que les corps des morts étaient traités par leurs parents et leur communauté de diverses façons, dont la crémation et le démembrement. Cela a probablement été fait dans le but d'aider les âmes des morts à atteindre les prochaines étapes de leur existence."

Cette étude a pu montrer que le complexe de Carrowkeel était probablement un endroit d'une très haute importance dans la société néolithique en Irlande, et qui permettait interaction et connexion spirituelle avec les ancêtres.

Les éléments recueillis suggèrent que les populations du néolithique ont pu partager des croyances et idéologies similaires, concernant le traitement des morts, avec les communautés au-delà de la mer d'Irlande, selon les chercheurs.



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8.09.2017

Sainte-Colombe: un site romain exceptionnel découvert près de Vienne

La "petite Pompéï", c'est ainsi que les archéologues ont surnommé ce qui se révèle être tout un quartier romain antique découvert à la périphérie de la ville de Vienne. On y trouve des vestiges remarquablement bien conservés de maisons de luxe et de bâtiments publics.

"Nous avons beaucoup de chance. C'est sans nul doute la fouille d'un site romain la plus exceptionnelle en 40 ou 50 ans." rapporte Benjamin Clément, archéologue en charge des fouilles sur les rives du Rhône, à environ 30km au sud de Lyon.

Sainte-Colombe: un site romain exceptionnel découvert près de Vienne
Un aperçu du site de Sainte-Colombe

La ville de Vienne, réputée pour son théâtre et temple romain, était un centre important sur la route reliant la Gaule au nord et la province romaine de Gallia Narbonensis dans le sud..

Le site de Sainte-Colombe a été mis au jour sur un terrain en attente de construction d'un ensemble résidentiel, il couvre une zone de presque 7000m². C'est une grande découverte inhabituelle dans une région urbanisée.

L'endroit, qui comprend des habitations datant du premier siècle après JC, aurait été habité pendant 300 ans avant d'être abandonné après une série d'incendies. Beaucoup d'objets restés sur place lorsque les habitatnts sont partis sont conservés, transformant le lieu en une "réelle petite Pompéï" d'après Clément.

Parmi les structures qui ont partiellement survécu, il y a une grande maison surnommée la Maison Bacchanale, après la découverte d'un carrelage représentant une procession de ménades (les dévotes du dieu du vin, connu sous le nom de Dionysos ou Bacchus) et de joyeuses créatures mi-homme, mi-chèvre, connues sous le nom de satyres.

Un incendie a ravagé le premier étage, le toit et le balcon de la somptueuse demeure qui avait des balustrades, des carrelages en marbre, de grands jardins et un système d'approvisionnement en eau. Des parties de la structure effondrée ont cependant survécu.

Les archéologues pensent que la bâtisse appartenait à un riche marchand. "Nous allons pouvoir restaurer cette maison du sol au plafond" estime Clément.

Un archéologue travaille sur une mosaïque sur le site de Sainte-Colombe. Photo: Jean-Philippe Ksiazek/AFP/Getty Images 

Dans une autre maison, une superbe mosaïque dépeint Thalie dénudée, muse de la comédie, en train d'être enlevée par un Pan lubrique, dieu des satyres.

Les mosaïques doivent retirées avec d'infinies précautions afin d'être restaurées pour pouvoir les exposer dans le musée de la civilisation gallo-romaine de Vienne en 2019.

Parmi les autres découvertes, il y a un grand bâtiment public avec une fontaine ornée dune statue d'Hercules le tout construit sur le site d'un ancien marché. Clément pense que cela devait être la maison d'une école de philosophie.

Les fouilles qui ont commencé en avril pour se terminer vers mi-septembre ont été repoussées par l'Etat jusqu'à la fin de l'année pour pouvoir faire d'autres découvertes.

Dans les mois à venir, l'équipe de Clément va fouiller des parties plus anciennes du site et explorer une zone contenant des ateliers.

Merci à Fannie et Audric pour l'info !


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Les photos du site et des découvertes:
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