4.25.2018

Un trésor remontant à la dynastie danoise de Jelling découvert dans le nord de l'Allemagne

Un garçon de 13 ans et un archéologue amateur ont mis au jour un important trésor en Allemagne. Il pourrait avoir appartenu au roi Harald Iᵉʳ de Danemark, dit Harald à la dent bleue (ou Harald Bluetooth).

Rene Schoen et son élève Luca Malaschnitschenko utilisaient un détecteur de métaux, en janvier dernier, au nord de l'île de Rügen, lorsque par hasard ils sont tombés sur ce qu'ils pensaient être un morceau d'aluminium sans valeur. Mais après un examen rapproché, ils ont réalisé que c'était une pièce d'argent.

Un trésoir remontant à la dynastie danoise de Jelling découvert dans le nord de l'Allemagne
René Schoen (à gauche) et son élève Luca Malaschnitschenko cherchaient des trésors en utilisant des détecteurs de métaux sur l'île de Ruegen au nord quand ils tombèrent sur ce qu'ils pensaient être un morceau d'aluminium sans valeur. Photo: AFP

Des fouilles sur 400m²


Elles ont été initiées par le service archéologique régional et ont permis la mise au jour d'un trésor lié au roi danois, qui faisait partie de la dynastie de Jelling et qui régna de 958 à 986.

Des colliers tressés, des perles, des broches, un marteau de Thor, des anneaux et près de 600 pièces ébréchées ont été trouvés. Plus d'une centaine de ces pièces remontent à la période de Harald 1er de Danemark. "Ce trésor est la plus grosse découverte de pièce Bluetooth en une seule fois dans la région du sud de la mer baltique, et cela est donc d'une grande importance," rapporte l'archéologue principal, Michael Schirren.

La plus ancienne pièce trouvée dans le trésor est un dirham de Damas datant de 714, et la plus récente est un penny de 983.

Un trésor remontant à la dynastie danoise de Jelling découvert dans le nord de l'Allemagne
 Un échantillon du trésor. Photo: Stefan Sauer / Getty Images

Cette découverte suggère que le trésor a été enfoui à la fin des années 980, une période dont on sait que le roi Harald avait fui en Poméranie (région côtière au sud de la mer Baltique), où il mourut en 987. Il fut obligé de fuir après une rébellion menée par son fils Sven Gabellart.


Une découverte qui confirme les données historiques


"Nous avons ici le cas rare d'une découverte qui semble corroborer des sources historiques," ajoute l'archéologue Detlef Jantzen. La fin chaotique du règne de Harald Bluetooth aurait amorcé l'unification du Danemark.

Le roi né viking a également tourné le dos à l'ancienne religion nordique et introduit le christianisme dans le pays.

R. B. Brian Patrick McGuire, professeur à l'Université Roskilde au Danemark, estime que c'est le marteau de Thor qui rend cette découverte particulièrement intéressante: "Il n'y a aucune preuve que ces objets appartenaient à Harald Bluetooth. Mais ce que nous pouvons dire, c'est qu'ils montrent l'immense richesse de la dynastie Jelling".


McGuire ajoute que la fin du règne de Harald a été très mouvementée et "les choses étaient si instables que les hommes ou les femmes très riches de sa cour se sont sentis obligés d'enterrer leurs pièces et bijoux. Habituellement, les gens espèrent les récupérer en attendant que la situation s'améliore dans le temps".

Quelle que soit la valeur marchande du trésor, cette découverte apporte une source inestimable d'informations pour les chercheurs qui avaient très peu de matériel écrit couvrant cette période troublée.

Merci à Michel et Audric pour l'info !

Source:

Derniers articles sur le Danemark:

Liens:

A lire:

4.23.2018

Les agriculteurs du néolithique ont coexisté avec les chasseurs-cueilleurs pendant des siècles

Une nouvelle étude apporte une réponse à une question longuement débattue parmi les anthropologues et les généticiens: lorsque les agriculteurs sont arrivés en Europe, comment ont-ils réagi avec les groupes de chasseurs-cueilleurs existants ?

Les agriculteurs du néolithique ont coexisté avec les chasseurs-cueilleurs pendant des siècles
Etude d'ossement d'une ancienne tombe néolithique de Bátaszék (Hongrie). Photo: Anett Osztás

De précédentes études avaient suggéré que ces anciens agriculteurs du Proche Orient avaient en grande partie remplacé les chasseurs-cueilleurs européens préexistants.

Les paysans ont-ils éliminé les chasseurs-cueilleurs, par la guerre ou la maladie, peu après leur arrivée ? Ou bien les ont-ils lentement surpassé au fil du temps ?

La récente étude suggère que ces groupes ont probablement vécu côte à côte  pendant un certain temps avant que les anciens agriculteurs ne se répandent à travers l'Europe.


Les populations agricoles auraient ainsi progressivement intégré les chasseurs-cueilleurs locaux au fil du temps.


La transition néolithique, le passage d'un mode de vie de chasseur-cueilleur à un mode de vie agricole qui a commencé il y a près de 10 000 ans, est un mystère pendant longtemps.

De récentes études d'ADN ancien ont révélé que la propagation de l'agriculture à travers l'Europe n'a pas été simplement le résultat d'un transfert d'idées, mais que les agriculteurs venant du Proche Orient ont apporté ces connaissances avec eux au fur et à mesure qu'ils s'étendaient sur le continent.

De nombreuses études ont montré jusqu'ici que les anciens agriculteurs de toute l'Europe, que ce soit ceux de la Péninsule Ibérique, du sud de la Scandinavie ou de l'Europe Centrale, partageaient tous une origine commune au Proche Orient.

Ce fut à l'époque une découverte inattendue étant donné la diversité des cultures préhistoriques et les divers environnements en Europe. Fait intéressant, les anciens agriculteurs montraient également diverses quantités d'ascendance de chasseurs-cueilleurs, qui n'avaient pas été analysées en détail.

La récente étude, d'une équipe internationale comprenant des scientifiques de l'Ecole Médicale de Harvard, de l'Académie des Sciences de Hongrie et de l'Institut Max Planck d'Histoire des Sciences, s'est concentrée sur les interactions régionales entre les anciens fermiers et derniers groupes de chasseurs-cueilleurs à travers un large intervalle de temps dans trois endroits en Europe:l'ouest de la Péninsule Ibérique, la région centre Elbe-Saale dans le nord de l'Europe, et les terres fertiles du bassin des Carpates (situés dans ce qui est aujourd'hui la Hongrie)

Les chercheurs ont utilisé des méthodes génotypiques de haute résolution pour analyser le génome de 180 anciens agriculteurs, dont 130 sont signalés pour la première fois dans cette étude, sur la période 6000 à 2200 avant JC, afin d'explorer les dynamiques des populations sur cette période.

"Nous avons découvert que le mélange de chasseur-cueilleur variait localement, mais, plus important, différait largement entre les trois principales régions" rapporte Mark Lipson, chercheur du Département de Génétique à l'Ecole Médicale de Harvard et co-auteur de l'article, "cela signifie que les chasseurs-cueilleurs locaux ont été lentement mais sûrement intégrés dans les premières communautés agricoles."



Alors que le pourcentage de l'héritage de chasseur-cueilleur n'a jamais atteint de hauts niveaux, il a augmenté au fil du temps. Cette découverte suggère que les chasseurs-cueilleurs n'ont pas été chassés ou exterminés par les agriculteurs lorsqu'ils sont arrivés.


Au contraire, les deux groupes semblent avoir coexisté avec des interactions croissantes au fil du temps. De plus, les fermiers de chacune des régions étudiées ne se mélangeaient qu'avec des chasseurs-cueilleurs de leur propre région, et pas avec les chasseurs-cueilleurs, ou les agriculteurs, d'autres régions. Cela suggère qu'une fois installés, ils restaient en place.

"Une nouveauté dans notre étude est que nous pouvons différencier les premiers agriculteurs européens par leur signature spécifique de chasseurs-cueilleurs locaux" ajoute la co-auteure Anna Szécsényi-Nagyde l'Académie des Sciences Hongroise, "les agriculteurs espagnols partagent l'ascendance des chasseurs-cueilleurs avec un individu pré-agricole de La Braña, en Espagne, alors que les agriculteurs d'Europe centrale partagent davantage avec les chasseurs-cueilleurs près de chez eux, comme un individu de la grotte de Loschbour au Luxembourg. De même, les agriculteurs du bassin des Carpates partagent plus d'ascendance avec les chasseurs-cueilleurs locaux de leur région"

L'équipe a aussi étudié la durée relative écoulée depuis les événements d'intégration entre les populations, en utilisant des techniques statistiques de pointe qui se concentrent sur la décomposition des blocs d'ADN hérités d'un seul individu.

Cette méthode permet au scientifiques d'estimer à quel moment les populations se sont mélangées. Plus précisément, l'équipe a examiné 90 individus du bassin des Carpates qui vivaient à proximité.

Les résultats, qui indiquent une transformation et un mélange continus de la population, ont permis à l'équipe de construire le premier modèle quantitatif d'interactions entre les groupes de chasseurs-cueilleurs et les groupes d'agriculteurs. "Nous avons découvert que le scénario le plus probable est une impulsion initiale, à petite échelle, de mélange entre les deux populations qui a été suivie par un flux de gènes continu pendant plusieurs siècles" rapporte l'auteur principal David Reich, professeur de génétique à l'Ecole Médicale d'Harvard.

Ces résultats reflètent l'importance des bases de données détaillées sur l'information génétique dans le temps et dans l'espace, et suggèrent qu'une approche similaire devrait être également révélatrice ailleurs dans le monde.


Source:

Liens:

A lire:

4.12.2018

La cité chinoise de Xi'an serait âgée de 5500 ans d'après de nouvelles découvertes

L'ancienne cité chinoise de Xi'an (aujourd'hui une des dix plus grandes villes de Chine) pourrait être 2500 ans plus anciennes que ce que l'on estimait auparavant. C'est ce que suggèrent de nouvelles trouvailles sur un site funéraire proche.

La cité chinoise de Xi'an serait âgée de 5500 ans d'après de nouvelles découvertes

Un important cimetière antique appartenant à la période Miaodigou (Yangshao moyen) a été découvert au nord-est des ruines de Yangguanzhi, qui appartenaient à un groupe du néolithique tardif appelé Yangshao.


Le nouveau site est réparti sur une surface de 90000 m² et contiendrait environ 2000 tombes.

L'échelle du cimetière civil est sans précédent et les restes humains sont densément répartis, rapporte Yang Liping, archéologue en chef, notant que seulement 300 tombes ont été jusqu'ici nettoyées et vérifiées.


La découverte de cet ensemble de tombes, ainsi que de précédentes trouvailles tels que l'immense fossé Miaodigou, des poteries à la porte ouest et des installations artificielles pour la conservation de l'eau, pointent tous vers une cité construite beaucoup plus loin dans l'histoire.

Cela signifie que l'histoire de Xi'an pourrait remonter à la période Miaodigou il y a 5500 ans.


Source:

Derniers articles sur la Chine:

A lire:

4.08.2018

La muographie et de minuscules robots pour en savoir plus sur les cavités découvertes dans la Grande Pyramide

A l'aide de particules cosmiques, les muons, et peut-être de minuscules robots, les scientifiques espèrent comprendre la présence de deux vides mystérieux à l'intérieur de la Grande Pyramide.

Les possibilités vont d'une nouvelle chambre funéraire à un passage de construction scellé.

La muographie et de minuscules robots pour en savoir plus sur les cavités découvertes dans la Grande Pyramide
Les chercheurs qui ont analysé la densité des particules appelées muons ont trouvé es espace vide de plus de 30m de long au-dessus de la grande galerie de la Grande Pyramide. Illustration: ScanPyramids mission

Bâtie par le pharaon Khéops (dont le règne commença vers 2551 avant JC), la Grande Pyramide de Gizeh fait 138 mètres de haut et a été la plus grande structure bâtie par l'homme dans le monde jusqu'à la construction de la cathédrale de Lincoln en Angleterre au 14ème siècle.

Les scientifiques, dans le cadre du Projet Scan Pyramids, ont rapporté la découverte de deux vides auparavant inconnus dans la Grande Pyramide (voir à ce sujet les articles: Un "grand vide" identifié dans la pyramide de Khéops et Pyramides de Gizeh: découverte de mystérieuses anomalies thermiques).

Le plus grand des deux vides fait au moins 30 mètres de long et est situé au-dessus d'un énorme passage, appelé la grande galerie, qui conduit à la chambre funéraire de Khéops.
Le vide plus petit est situé derrière la face nord de la pyramide et consiste en un couloir dont la longueur reste indéterminée.

Les détecteurs de muons et l'imagerie thermique avaient été utilisés pour faire ces découvertes.


La prochaine phase.


Les scientifiques prévoient de mener d'avantage de tests muographiques dans la Grande Pyramide. De plus, ils développent des robots qui pourraient être capable d'entrer dans la cavité plus petite et visualiser l'intérieur grâce à une caméra haute-résolution.

Actuellement, les scientifiques en savent un peu plus sur le plus grand vide. "Il y a une grande différence si le vide (le plus grand) est horizontal ou incliné." rapporte Mehdi Tayoubi, président et co-fondateur de l'Institut Heritage Innovation Preservation, l'une des institutions impliquées dans le Projet Scan Pyramid.
Si le plus grand vide est incliné, par exemple, cela pourrait être un grand couloir comme la grande galerie, explique-t-il. D'un autre côté, si le vide est horizontal, alors cela pourrait être une ou plusieurs chambres.

En outre, il est possible que le plus petit vide, dont les scientifiques savent déjà qu'il se compose d'un corridor, ait pu être relié au vide plus grand dans les temps anciens.

Pour rassembler ces informations, les chercheurs vont mettre en place des détecteurs de muons dans des endroits de la Grande Pyramide qui doivent encore être étudiés, dont une série de soi-disant chambres de soulagement qui sont situées près du grand vide. Ces chambres de décharge sont situées au-dessus de la chambre du roi, une pièce qui contient un sarcophage dont beaucoup d'archéologues estiment qu'il aurait été utilisé pour inhumer Khéops.
Ces chambres pourraient avoir été construites pour soulager la pression sur le plafond de la chambre du roi, empêchant celui-ci de s'effondrer (d'où leur nom).



Les robots et la recherche


Alors que de nouveaux tests aux muons sont en cours, une autre équipe, menée par Jean-Baptiste Mouret, chercheur à l'INRIA, Institut national de recherche en informatique et en automatique, est en train de construire deux robots qui peuvent être capables de voir ce qu'il y a dans le plus petit vide.

Mouret explique que l'équipe devra percer un trou de 3.8cm de diamètre dans lequel seront insérés les petits robots.

"Tout d'abord, nous voulons envoyer une "robot-éclaireur", qui est en gros une caméra panoramique avec beaucoup de lumières dans un robot en forme de tube," rapporte Mouret, "L'objectif est d'étudier ce qui se trouve de l'autre côté du mur et d'obtenir des images haute résolution. S'il y a quelque chose de prometteur, alors nous extrairons le robot éclaireur et insérerons le robot d'exploration. Pour ce robot, nous sommes en train de concevoir un dirigeable volant qui est plié pour l'insertion et qui sera gonflé à distance une fois qu'il sera dans la cavité".

Le dirigeable permettrait au robot de voler autour du petit vide et de prendre des photos. Le robot volant n'aurait pas à se déplacer sur des escaliers ou des rochers et pourrait se mouvoir plus rapidement et prendre des photos de plus de points de vue qu'un robot se déplaçant au sol.

Lorsque le robot atteindra le vide, il gonflera un dirigeable pour voler et prendre des photos. Illustration: Inria

Ils ont un prototype fonctionnel des robots éclaireur et dirigeable. "Cependant, nous travaillons encore sur la conception d'un déploiement fiable et un mécanisme de pliage pour déployer le dirigeable" ajoute Mouret.

Avant que ces robots ne commencent leur exploration, les scientifiques ont besoin de rassembler plus d'informations précises sur les dimensions et la localisation du vite plus petit. Ce n'est qu'à ce moment-là que l'équipe saura où percer le trou. "Nous espérons que nos robots seront prêts au moment où l'équipe Scan Pyramids déterminera exactement où nous devons forer".

Le Ministère des Antiquités Égyptiennes devra aussi donner son accord final pour les robots. Le trou qui devra être percé endommagerait légèrement la pyramide. "Nous travaillons dur pour avoir un robot aussi fiable que possible et aussi peu dommageable que possible; et nous espérons que nous pourrons convaincre le Ministère des Antiquités que c'est la technologie la plus appropriée pour la la prochaine étape. En attendant, nous pourrions déployer nos robots dans d'autres endroits", comme les bâtiments industriels et culturels, ajoute Mouret.

Tayoubi a souligné que l'exploration des robots n'est pas l'objectif immédiat du Projet Scan Pyramids, mais plutôt quelque chose à considérer dans l'avenir.


La sensibilisation du public


Les tests muographiques et les analyses sont un processus lent et prendront au moins un an avant que l'équipe de Scan Pyramids ait de nouveaux résultats, rapporte Tayoubi.

En plus de leur recherche, les scientifiques ont travaillé avec des documentaristes pour créer "Secrets of the Dead: Scanning the Pyramids" sorti en janvier de cette année sur le site PBS: Particle Physics Helps Scientists Look Inside the Great Pyramid

D'autres vidéos et informations qui permettent au public de comprendre les recherches de l'équipe sont accessibles sur le site de Scan Pyramids.




Source:

Liens:

Derniers articles sur les pyramides:

4.04.2018

Des empreintes de pieds humains vieille de 13,000 ans découvertes sur la côte ouest du Canada

Des empreintes de pieds humains, qui pourraient être âgées de 13000 ans, ont été trouvées sur les côtes pacifiques du Canada, d'après une étude parue le 28 mars 2018 dans la revue scientifique PLOS ONE. Elle a été publiée par Duncan McLaren et ses collègues de l'Institut Hakai et de l'Université de Victoria.

Des empreintes de pieds humains vieille de 13,000 ans découvertes sur la côte ouest du Canada
Sur la gauche, un empreinte de pas vieille de 13000 ans découverte dans les sédiments de l'île Calvert. Sur la droite, une image améliorée numériquement pour mieux voir les détails de l'empreinte.

De précédentes recherches avaient suggéré, qu'au cours du dernier âge glaciaire (qui s'est terminé il y a environ 11700 ans), les hommes sont arrivés dans les Amériques depuis l'Asie à travers sur ce qui était alors une bande de terre vers l'Amérique du Nord. Ils auraient finalement atteint ce qui est aujourd'hui la côte ouest de la Colombie-Britannique, au Canada ainsi que les régions côtières au sud.

Le long de la côte pacifique du Canada, une grande partie du littoral est aujourd'hui recouvert d'une forêt dense et accessible uniquement par bateau, ce qui rend difficile de voir les traces archéologiques qui peuvent supporter cette hypothèse.

Dans cette récente étude, l'équipe de recherche a fouillé les sédiments de l'estran (partie du littoral située entre les limites extrêmes des plus hautes et des plus basses marées) sur les côtes de l'île de Calvert en Colombie Britannique. Le niveau de la mer était deux à trois mètres plus bas qu'aujourd'hui à la fin du dernier âge glaciaire.

Les chercheurs ont découvert 29 empreintes de pieds humains d'au moins trois tailles différentes dans ces sédiments; les datations au radiocarbone ont estimé un âge d'environ 13000 ans.

Les mesures et analyses photographiques numériques ont révélé que les empreintes appartenaient probablement à deux adultes et un enfant, tous pieds nus.

Ces découvertes suggèrent que les hommes étaient présents sur la côte ouest de la Colombie Britannique il y a environ 13000 ans. Cela s'ajoute aux preuves de plus en plus nombreuses étayant l'hypothèse selon laquelle les hommes ont utilisé une route côtière pour se déplacer de l'Asie vers l'Amérique du Nord durant la dernière période glaciaire.

Les auteurs rapportent que d'autres fouilles avec des méthodes plus avancées devraient permettre de découvrir de nouvelles empreintes de pieds humains dans la zone et cela devrait aider à reconstituer les modèles des anciennes implantation humaines sur les côte de l'Amérique du Nord.

Le lien vers l'étude: "Terminal Pleistocene epoch human footprints from the Pacific coast of Canada"

Merci à Mélanie et Audric pour l'info !

Source:

Liens:
 

3.30.2018

Les cercles de pierre des Orcades servaient aussi aux festivités

Les Orcades abritent une foule de maisons en pierres du néolithique, ainsi que des cercles de pierre et des monuments funéraires élaborés. Mais une nouvelle étude dans la région a permis aux experts d'ajouter un nouvel usage de certains des ces sites par les communautés préhistoriques: les festivités !

Les cercles de pierre des Orcades servaient aussi aux festivités
Le cercle de pierre de Brodgar avaient 60 pierre à l'origine, aujourd'hui 27. Photo: Colin Richards, Historic England 

Une nouvelle recherche menée par le professeur Alex Bayliss de l'Historic England a contesté le récit précédemment fait sur la vie préhistorique dans les îles, et a peint une image plus claire sur la façon dont les communautés cultivaient, se rassemblaient lors de festivals et enterraient leurs morts.

Les îles abritent des sites renommés tels que le village de Skara Brae, la tombe à couloir Maeshow, le cercle de Brodgar (qui avait à l'origine 60 pierres et mesurait 104 mètres de diamètres) et les pierres levées de Stenness qui ont obtenues le statut de Patrimoine Mondial de l'Unesco en 1999.


En examinant plus de 600 datations au radiocarbone, les scientifiques ont pu rassembler des estimations beaucoup plus précises du moment et de la durée d'événements aux alentours de 3200-2500 avant JC.

L'étude, publiée dans le journal Antiquity, fait partie d'un projet bien plus grand:  “The Times of Their Lives”. D'après le professeur Bayliss, directer de la datation scientifique à l'Historic England, un mélange de communautés aurait vécu dans les Orcades à cette époque: "ils ont travaillé ensemble pour créer ce paysage de monuments et vécu avec leurs différences", jusqu'à ce que des tensions n'entraine une rupture entre elles.

Vers 2850 avant JC, les communautés néolithiques ne vivaient plus sur les sites. Les sites de cercles de pierre sont devenus "un endroit où ils venaient pour enterrer leurs morts, fêtaient les solstices d'été et d"hiver et rencontraient un partenaire. Ce n'est pas un village, c'est un lieu de rassemblement" ajoute-t-elle.

Bien que les communautés ne vivaient plus sur les sites, elles continuaient de s'investir dans ces lieux: "chaque pierre dans le cercle de Brodgar provient d'une pierre différente ou d'un endroit différent de l'île, c'est presque comme si chaque village apportait sa propre pierre sur ce lieu".

Les Orcades préhistoriques sont l'une des régions néolithiques les plus importantes en Europe de l'Ouest, et il se pourrait aussi que des communautés de Belgique aient rejoint ce mélange diversifié de peuples néolithiques, ajoute le professeur Bayliss. En effet, on suppose que les campagnols des Oracdes, qui ne vivent pas en Grande-Bretagne et ne peuvent avoir survécu à la dernière glaciation, proviendraient originellement de Belgique et seraient arrivés sur l'île juste avant 3000 avant JC. Cela signifierait qu'il est possible qu'une partie de ce mélange diversifié de peuples comprenait quelques belges.


Source:

Derniers articles sur le néolithique:

Liens:

3.26.2018

400 maisons de l'âge du fer fouillées au Danemark

La ville de Jelling au Danemark représente un trésor archéologique unique, avec des sites comme l'église de Jelling, la pierre runique de Jelling, et deux grands tertres funéraires.

Récemment, des archéologues y ont fouillé tout un village de l'âge du fer (Haut Moyen Âge)

400 maisons de l'âge du fer fouillées au Danemark
Les archéologues ont découvert plus de 20000 trous pour poteaux dans les restes du village de l'âge de fer à Jelling. Photo: Esben Klinker Hansen

"Nous avons l'opportunité de fouiller presque 400 maisons sur six hectares. Je pense que c'est vraiment spécial de trouver un village où une maison est remplacée par une autre à plusieurs reprises et surtout le fait que nous avons fouillé les maisons dans une grande zone cohérente" rapporte Katrine Balsgaard Juul, archéologue et conservatrice au Musée Vejle (VejleMuseerne)

Le village couvre une zone équivalent à neuf terrains de football et fut construit sur de multiples périodes au cours de l'âge du fer. Toutes les maisons remontent entre 300 et 600 de l'ère commune, et Juul estime que le lieu représente en huit et dix fermes.

L'archéologue Stine Vestergaard Laursen, qui ne fait pas partie de l'équipe de fouilles, décrit le site comme "spectaculaire". "Trouver de tels types d'implantations n'est pas surprenant, mais à cette échelle, cela est unique" ajoute Laursen, conservatrice au Musée Moesgaard.


Des constructions qui précèdent Harald à la dent bleue


Les maisons sont principalement faites en bois et mesurent, en moyenne, 33 mètres de long sur 5.5 mètres de large. Juul pense que tous les habitants étaient des fermiers travaillant la terre.

Des constructions qui précèdent Harald à la dent bleue
Les parcelles des principales maisons du village de Jelling. Les flèches indiquent deux entrées. Une ferme se composait d'une grande ferme et de petits bâtiments économiques. La ferme entière était entourée d'une clôture. Photo: Esben Klinker Hansen, VejleMuseerne


Des objets découverts sur le site suggèrent que certains habitants étaient spécialisés dans la production de fer et de poterie, ce qui était courant à cette période.

Les archéologues vont étudier les maisons de plus prés dans l'espoir d'en découvrir plus sur cette période relativement peu connue dans l'histoire de Jelling avant qu'elle ne devienne un pouvoir central sous le roi Harald à la dent bleue (Harald 1er de Danemark) au 10ème siècle. "Ce village pourrait nous apporter une meilleure compréhension sur la raison pour laquelle Harald à la dent bleue à choisi de s'installer ici à Jelling" ajoute Juul.


Coup de projecteur sur la culture de l'âge du fer scandinave.



Le site pourrait aussi en révéler plus concernant la structure et le développement de la société au cours de l'âge du fer au Danemark. "Dans d'autres villages de l'âge du fer, comme Vorbasse et Nørre Snede, on a constaté que les gens de l'âge du fer se déplaçaient au sein dans la même région. Au village de Jelling, nous nous attendons à voir le même schéma. Cela nous éclairera à propos de la structure dynamique dans un tel village" dit-elle.

Laursen s'attend aussi à ce que le site révèle des secrets de l'âge du fer: "Obtenir plus d'informations de ce type de site fournit des connaissances améliorées et plus précises sur la structure d'un village de l'âge du fer à l'échelle régionale. Ainsi, cela nous met dans une meilleure position pour comprendre comment la culture de l'âge du fer a été organisée dans une perspective plus élargie".

Les archéologues derrière ces fouilles espèrent pouvoir reconstruire l'un des corps de ferme du village afin que les gens puissent faire l'expérience du site par eux-mêmes.


Source:

Liens:

Derniers articles sur le Danemark:

3.22.2018

Comment s'approvisionnaient les envahisseurs romains en Grande-Bretagne ?

D'après une étude des archéologues de l'Université de Cardiff, la conquête des Romains dépendait de ressources à la fois locales et lointaines pour soutenir leurs forces contre les tribus indigènes au Pays de Galles.

Comment s'approvisionnaient les envahisseurs romains en Grande-Bretagne ?
Fouilles sur le site de la forteresse romaine de Caerleon. Photo: Cardiff University / UCL 

Dans une étude publiée dans la revue Archaeological and Anthropological Sciences, le Dr Peter Guest et le Dr Richard Madgwick de l'Ecole d'Histoire, d'archéologie et religion de l'Université, ont utilisé des techniques biochimiques sur de restes animaux pour révéler l'origine du bétail fourni à la forteresse légionnaire de Caerleon.


Les théories dominantes qui suggéraient un approvisionnement local remises en question


Avant l'étude, les théories dominantes estimaient que des ressources agricoles produites localement étaient vitales pour nourrir et maintenir l'armée d'occupation; pourtant cette idée se basait sur des éléments très limités.

En utilisant l'analyse isotopique du strontium pour étudier les os des animaux domestiques de la forteresse, les chercheurs ont pu identifier des sources variées. Fait significatif, la diversité des résultats ne suggère pas une chaîne d'approvisionnement centralisée, ce qui remet en question les théories existantes.

Alors que la majorité du bétail correspond à des origines locales, les analyses ont révélé qu'au moins un quart des porcs, des bovins et des caprins (moutons et chèvres) provenait de l'extérieur du sud-est du pays de Galles: certaines bêtes étaient originaire du sud ou de l'est de l'Angleterre tandis que d'autres pourraient venir d'aussi loin que le sud de l'Ecosse ou le nord de la France.


Un réseau d'approvisionnement encore inconnu


D'après le maître de conférence en archéologie romaine, le Dr Peter Guest, qui a dirigé les dernières découvertes à Carleon, seule forteresse légionnaire romaine intacte de Grande-Bretagne: "Ravitailler de grandes concentrations de soldats professionnels en Grande-Bretagne après l'invasion de l'an 43 fut un défi majeur pour l'Empire romain. Pour la première fois nous pouvons voir que les envahisseurs s'approvisionnaient en bétail à la fois localement et à des distances considérables. Le fonctionnement de ces réseaux d'approvisionnement reste incertain, mais cette étude est importante non seulement pour comprendre comment l'armée romaine était soutenue en Grande-Bretagne, mais aussi pour l'impact que l'approvisionnement de l'armée avait sur la campagne, en particulier autour des sites militaires."

L'ostéo-archéologue, le Dr Richard Madgwick a ajouté qu' "en tant que première étude utilisant des données biochimiques pour enquêter sur l'approvisionnement en animaux de l'armée romaine dans les provinces, on espère que ces résultats encourageront d'autres études isotopiques des pratiques d'élevage et de l'approvisionnement dans la Grande-Bretagne romaine. La recherche ajoute des données importantes au corpus très limité concernant les animaux domestiques dans la Grande-Bretagne romaine, apportant de nouvelles informations significatives sur la production, la fourniture et la consommation de bovins, d'ovins / caprins et de porcs dans une base militaire importante"?

L'étude a été publiée dans la revue Archaeological and Anthropological Sciences: "On the hoof: exploring the supply of animals to the Roman legionary fortress at Caerleon using strontium isotope analysis"


Source:

Liens:

Derniers articles sur la civilisation romaine:

A lire: