10.01.2018

Histoire du peuplement de l'Inde: ce qu'impliquent des découvertes au niveau du génome


Un nouveau document rédigé par 92 scientifiques du monde entier pourrait résoudre certaines questions majeures sur l'histoire du sous-continent et aurait des implications sur diverses théories de la civilisation indienne.

L'article intitulé "The Genomic Formation of South and Central Asia" (La formation génomique de l'Asie du Sud et Centrale), qui doit encore être examiné par les pairs, utilise la génétique pour examiner l'ascendance d'anciens habitants du sous-continent

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Histoire du peuplement de l'Inde: ce qu'implique des découvertes au niveau du génome


Voici un résumé de cette découverte et de ses implications:

Quels sont les auteurs de l'étude ?


Il y a 92 scientifiques nommés dans l'étude, avec des chercheurs de Harvard, du MIT, de l'académie des Sciences Russe, de l'Institut Birbal Sahni de Paléosciences à Lucknow, du Deccan College, de l'Institut Max Planck, de l'Institut pour la Recherche Archéologique en Ouzbékistan, et le Centre de Biologie Cellulaire et Moléculaire à Hyderabad.

Parmi les co-directeurs de l'étude, on retrouve le généticien David Reich, dont le nouveau livre a inspiré beaucoup de discussions sur l'histoire humaine ancienne et la théorie raciale (Who We Are and How We Got Here: Ancient DNA and the New Science of the Human Past).


Comment a été menée l'étude ?


Les chercheurs ont examiné des données à l'échelle du génome de 612 anciens individus, ce qui implique des échantillons d'ADN de personnes qui ont vécu il y a des millénaires. Ceux-ci comprenaient des échantillons provenant de l’est de l'Iran, une région appelée Turan qui couvre maintenant l’Ouzbékistan, le Turkménistan, le Tadjikistan, le Kazakhstan et l’Asie du Sud.

Sur les 612, l'ADN de 362 anciens individus a été examiné pour la première fois.

Ils ont ensuite comparé ces données avec celles prises à partir d'individus actuels, comprenant 46 groupes distincts en Asie du Sud. "


Qu'ont-ils cherché ?


Le manque d’ADN ancien et le fait qu'il n'y ait eu aucune étude appropriée sur le sujet font que nous ne comprenons toujours pas comment les populations d'Asie centrale et du sud se sont formées.

Il y a bien diverses théories à ce sujet, dont certaines très liées à la politique en Asie du sud et ailleurs. Ainsi, les nazis, par exemple, avaient aidé à propager la théorie de l'invasion aryenne, dans laquelle des gens aux yeux bleus ont envahi le sous-continent indien à cheval.

Les partisans de Hindutva ont fait valoir le contraire, connu sous le nom de théorie Out-of-India, ils affirment que les langues indo-européennes provenaient probablement de l'Inde et se sont répandues vers l'ouest.

Par le passé, l'ADN et d'autres recherches scientifiques basées sur les sciences humaines ont créé des signaux déroutants, avec l'ADN mitochondrial qui ne se transmet que de mère à fille, ce qui est surtout unique au sous-continent. Cela a suggéré que les habitants de l'Inde étaient indigènes depuis des milliers d'années.

Cependant, les chromosomes Y, qui passent de père en fils, montraient bien plus de connexions avec les eurasiens de l'ouest, voire européens, les peuples du plateau d'Iran, ou les asiatiques centraux.

Au milieu de tout ça, il y a la question de savoir qui était le peuple de la Vallée de l'Indus. Etaient-ils plus reliés à ceux que l'on nomme les dravidiens, poussés vers le sud par les aryens en migration ?
Ou bien étaient-ils eux-mêmes des aryens, qui se seraient déplacés vers le sud ?

A bien des égards, l'étude vise à résoudre cette contradiction et cherche à répondre à une partie de la question: quels sont les peuples du sous-continent et comment sont -ils arrivés ici ?


Qu'ont-ils trouvé ?


L’article repose sur la compréhension génétique qu'il y a eu deux groupes séparés dans l'Inde ancienne.

Les indiens ancestraux du nord et les indiens ancestraux du sud, ou ANI et ASI. Ces deux groupes étaient, comme l'explique Reich dans son nouveau livre  "aussi différents l'un de l'autre que les européens le sont des asiatiques aujourd'hui".

Mais d'où venaient donc ces deux populations qui se sont amalgamées aux alentours de 2000 avant l'ère commune ?

Il y a trois groupes potentiels qui, lorsqu'ils sont mélangés dans diverses combinaisons, peuvent être responsable de la création des populations des indiens ancestraux du nord et des indiens ancestraux du sud.

Le premier sont des chasseurs-cueilleurs de l'Asie du Sud, décrit dans l'étude comme les anciens indiens ancestraux du sud (AASI), le plus ancien peuple du sous-continent, liés aux habitants modernes des îles Andaman.

Il y a ensuite les agriculteurs iraniens, dont on sait qu'ils sont venus dans le sous-continent, apportant avec eux certaines formes de culture de blé et d'orge.

Et, finalement, il y a les éleveurs des steppes, les habitants des vastes prairies d'Asie centrale jusqu'au nord de l'Afghanistan, auparavant connues sous le nom de "aryens".

Il reste aussi une autre population importante avec des connexions sud-asiatiques qui se trouve quelque part au milieu de tout cela: la population de la vallée de l'Indus.

Dans le Touran, région nord de l'actuel Iran aussi connu sous le nom de complexe archéologique bactro-margien (civilisation de l'Oxus), il y avait une immense communauté qui semblent avoir peu de lien génétique avec les habitants du sous-continent.

Pourtant, les auteurs ont trouvé trois individus de cet ancien complexe ayant des liens avec l’Inde, spécifiquement une ascendance faite d'un mélange d'agriculteurs iraniens et de chasseurs-cueilleurs sud asiatiques ou anciens indiens ancestraux du sud. Cela correspond a des individus de la vallée de Swat au Pakistan, un autre site de la Vallée de l'Indus.

Comme les chercheurs n'avaient pas un accès direct à l'ancien ADN des sites de la Vallée de l'Indus en Inde, l'article préfère les appeler "individus périphériques de la Vallée de l'Indus".

Ces trois individus sont la clé de ces découvertes.


Où se situe la Vallée de l'Indus ?


La raison pour laquelle les chercheurs les nomment individus périphériques de la Vallée de l'Indus est qu'ils ne peuvent être sûrs que leur composition génétique est la même que la plupart de ceux qui vivaient dans la vallée de l'Indus, car ils n'ont pas accès à un ADN ancien provenant de sites indiens.

La composition des individus de la périphérie de la vallée de l'Indus est simple: c'est un mélange d'agriculteurs iraniens et de chasseurs-cueilleurs sud asiatiques ou anciens indiens ancestraux du sud.

L'étude a découvert que ces deux ascendances sont également présentes dans les deux populations suivantes: les indiens ancestraux du nord et les indiens ancestraux du sud. Mais il y a quelques différences clés.

Tout d'abord les indiens ancestraux du sud ont ce mélange de base: des chasseurs-cueilleurs sud asiatiques et des agriculteurs iranien. Ensuite, et surtout, les indiens ancestraux du nord ont une autre ascendance mélangée qui ne se retrouve pas chez les indiens ancestraux du sud: les éleveurs des steppes ou aryens.


Qu'en conclu l'article ?


En termes simples, le mélange d'agriculteurs iraniens et de chasseurs-cueilleurs sud asiatiques ont créé la population de la vallée de l'Indus.

Ensuite, vers le second millénaire avant l'ère commune, les éleveurs des steppes se sont déplacés vers le sud à travers le sous-continent rencontrant la population de la Vallée de l’Indus d’une manière qui a pu provoquer des bouleversements.

Ce qui semble se passer par la suite, c'est que certaines populations de la Vallée de l'Indus se sont déplacées plus au sud, se mélangeant encore plus avec les chasseurs-cueilleurs sud asiatiques, et créant la population des indiens ancestraux du sud.

Pendant ce temps, au nord, les éleveurs des steppes se sont mélangés avec la population de la Vallée de l'Indus, créant le groupe des indiens ancestraux du nord.

La plupart des populations subséquentes d'Asie du Sud sont ainsi le résultat d'un mélange supplémentaire entre les indiens ancestraux du nord et les indiens ancestraux du sud.

Cela signifie donc que les peuples de la civilisation de la Vallée de l'Indus sont le pont vers la plupart des populations indiennes existantes. "En co-analysant les données génomiques et celles des anciens ADN provenant de divers sud asiatiques actuels, nous avons montré que les individus liés à la périphérie de l'Indus sont la source d'ascendance la plus importante en Asie du Sud."


Qu'est-ce que tout cela signifie ?


Pas mal de choses assez difficiles à résumer. Voici ce que l'on peut retenir: une certaine forme de migration «aryenne» a eu lieu, même si ce terme n’est pas utilisé. L'introduction des éleveurs des steppes dans le sous-continent pourrait être la manière dont se sont répandues la langue et la culture indo-européennes, puisque ce sont les mêmes peuples des steppes qui se sont également déplacés vers l'Europe.

De plus, il peut y avoir un lien entre la migration des steppes et la caste et la culture des prêtres. Les chercheurs disent avoir trouvé 10 des 140 groupes indiens avec une plus grande quantité d'ascendance de steppe par rapport à l'ascendance de la vallée de l'Indus.

Plus généralement, les groupes de statut sacerdotal semblent avoir une ascendance steppique plus élevée, ce qui suggère que ceux qui ont ce mélange peuvent avoir joué un rôle central dans la diffusion de la culture védique.

La théorie Out-of-India est maintenant encore plus improbable, du moins au niveau génétique.

Les chercheurs disent que les anciens agriculteurs iraniens n’avaient aucun mélange significatif d’ascendance sud-asiatique de chasseurs-cueilleurs, "et donc les modèles que nous observons sont entraînés par le flux de gènes vers l'Asie du Sud et non l'inverse".

Cela dit, et pour ne pas simplifier les choses, il y a des preuves de mouvement des habitants de la Vallée de l'Indus vers la région de Turan, d'après des données du complexe archéologique Bactria-Margiana. Les ancêtres des habitants de la région révèlent une très petite quantité de mélange de chasseurs-cueilleurs sud-asiatiques, et la présence des trois individus, qui sont des cas uniques; pourrait être la preuve que des habitants de la vallée de l'Indus ont migré vers Turan.

Les données attendues de l'ancien ADN de la civilisation de la Vallée de l'Indus à partir du site d'Haryana à Rakhigarhi, devraient apporter leur contribution à cette image de l'ascendance des populations sud-asiatiques.

Lien vers l'article scientifique (PDF): The  Genomic Formation of South and Central Asia

Merci à Audric pour l'info !

Relecture par Marion Juglin (Archeow.fr)
Source:

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9.18.2018

Irlande: le mot EIRE découvert suite à un incendie a été restauré

Le panneau "Eire" récemment découvert sur Bray Head (un sommet des montagnes de Wicklow culminant à 241 mètres d'altitude, en Irlande), et remontant à la seconde Guerre Mondiale, a été nettoyé et protégé par un groupe de volontaires locaux.

Les lettres du mot "Eire" telles qu'on pouvait les voir juste après l'incendie à Bray Head.

Le mot "Eire" qui signifie Irlande est épelé avec des blocs de granit et placé dans une position orientée vers l’est sur Bray Head. Il avait été financé par le ministre américain de l'époque en Irlande, David Gray.
Gray avait veillé à ce que des cartes indiquant des points de cheminement numérotés autour de la côte irlandaise soient fournies à l’armée de l’air américaine comme aide à la navigation.

Le signe de Bray Head était accompagné du chiffre 8, qui identifiait le point de passage et un poste de guet à proximité.

Il a peut-être aussi servi à avertir les bombardiers aériens sur le fait qu'ils se trouvaient au-dessus d'un pays neutre et ainsi éviter que la zone ne soit bombardée par erreur.

Le nord de Dublin n’y avait pas échappé et, dans la nuit du 31 mai 1941, quatre bombes explosives avaient été larguées par des avions allemands sur le quartier de North Strand à Dublin. Quelques 28 personnes périrent et 90 autres furent blessées, avec 300 maisons endommagées ou détruites.

Après la guerre, le signe de Bray Head fut oublié pendant des décennies et n'est réapparu qu'après des incendies sur le promontoire pendant la sécheresse de cet été.

Le mot Eire après sa restauration

Dernièrement, ces immenses lettres de pierre de granit formant le mot «Eire» ont été nettoyées par des volontaires locaux, révélant leur blancheur contrastant avec la terre encore noircie.

Une société de la région a fourni des peintures résistantes aux intempéries, qui ont été utilisées pour enduire les roches une fois qu'elles ont été nettoyées.

L'équipe de volontaires va continuer à travailler dessus au cours des prochains week-ends pour que le cadre rectangulaire et le numéro huit au-dessus soient complètement restaurés.

Merci à Audric pour l'info !

Relecture par Marion Juglin (Archeow.fr)

 

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9.13.2018

Un ancien tombeau octogonal révèle des contes de la Chine sous l'ère mongole

Des archéologues ont découvert à Yangquan, en Chine, un tombeau en forme d'octogone avec les murs recouverts de peintures. Il serait vieux de 700 ans, lorsque les descendants de Genghis Kan dirigeaient la Chine.

Le toit en forme de pyramide du tombeau est décoré avec des images du soleil, de la lune et des étoiles.

Un ancien tombeau octogonal révèle des contes de la Chine sous l'ère mongole
Credit: Chinese Cultural Relics

Des scènes de vie dans la Chine dirigée par les mongols


Sept murs son recouverts de peintures, alors que le huitième sert d'entrée. Aucun reste de squelette n'a été trouvé à l'intérieur, bien qu'une illustration sur le mur nord montre les occupants du tombeau:une femme et son mari.

Certaines des peintures montrent des scènes de vie dans la Chine dirigée par les mongols. Cela comprend un groupe de musiciens jouant des chansons, du thé en préparation, et des chevaux et chameaux transportant des gens et des marchandises.

Certains des personnages sont représentés portant des styles vestimentaires mongols plutôt que chinois. Ainsi, dans une peinture, un chameau est mené par un homme "qui porte un chapeau mou à quatre bords, ce qui était le chapeau traditionnel des tribus nomades du nord dans les temps anciens", écrivent les archéologues dans un article, "les dirigeants mongols ont publié un code vestimentaire en 1314 pour une ségrégation raciale: les fonctionnaires chinois Han portaient des chemises à col rond et des chapeaux pliés, et les fonctionnaires mongols portaient des vêtements comme des vestes longues et des chapeaux souples à quatre bords".


D'anciennes histoires chinoises


Deux des peintures murales dépeignent des récits populaires dans l'histoire chinoise. L'une d'elle raconte l'histoire de Guo Ju et sa femme qui avaient un jeune fils et qui prenaient soin de la mère malade de Ju. La famille est à court d'argent et de nourriture et doit choisir entre s'occuper de la mère ou de l'enfant. Ils décident d'enterrer l'enfant vivant afin de pouvoir se permettre de nourrir la mère de Ju et d'acheter ses médicaments. Dans cette peinture, ils n’ont plus besoin de sacrifier leur fils et la famille vit heureuse pour toujours.

Une autre peinture relate l'histoire de Yuan Jue, un enfant qui insistait pour que son grand-père soit soigné correctement. La famille de Jue traverse une période de famine, et son père décide d'amener son grand-père dans le désert afin qu'il meure et que les autres membres de la famille aient de meilleures chances de survie.
Jue proteste, suivant son père (qui transporte son grand-père), disant que s'il persiste dans ses actions, Jue transportera son père dans le désert quand il sera plus âgé. Le père revient sur sa décision, et la famille (avec le grand-père) passe à travers la famine.

Credit: Chinese Cultural Relics

Bien que ces deux histoires puissent paraître sinistres, elles montrent la "piété filiale", l'importance du respect des parents et grands-parents et de s'occuper d'eux lorsqu'ils sont plus vieux.

De telles histoires étaient populaires tout au long de l'histoire de la Chine, écrivent Alan K. L. Chan et Sor-hoon dans l'introduction du livre "La piété filiale dans la pensée et l'histoire chinoises" (Routledge, 2004). "Les anciens penseurs chinois sont presque unanimes sur l’importance du xiao [mot qui signifie «piété filiale»] dans l’ethos chinois", écrivent Chan, qui est professeur à l'Université Technologique Nanyang à Singapour, et Tan, professeur à l'université Nationale de Singapour, "Parmi les diverses formes de conduite vertueuse, le xiao arrive en premier, déclare un proverbe chinois bien connu".


Le règne mongol


Une force mongole dirigée par Kublai Kha, petit-fils de Genghis Khan, a conquit la Chine en 1271. A cette époque, les mongols contrôlaient aussi la Mongolie et des parties de l'actuelle Russie, de Corée et du Vietnam.
Les descendants de Genghis Khan ont régné sur la Chine jusqu'en 1368, lorsque des soldats rebelles ont forcé les mongols à se retirer en Mongolie. Au cours de leur règne, les mongols ont bâti Shangdu (Xanadu) que les dirigeants utilisaient comme capitale pendant la période estivale.

La période du règne mongol correspond avec le petit âge glaciaire, un évènement climatique mondial au cours duquel le climat en Europe et en Asie était plus froid.

Timothy Brook, professeur d'histoire à l'Université de Colombie Britannique, écrit dans le livre "l'Empire troublé: la Chine au cours des dynasties Yuang et Ming" (The Belknap Press of Harvard University Press, 2010), que parfois, les personnes ont souffert des inondations et de la famine en Chine lors du règne mongol, bien que de temps en temps l'économie prospérait.

D'après des données historiques, il y avait une augmentation des observations de "dragon" dans les décennies avant que les Mongols ne quittent la Chine, note Brook, dont un dragon censé avoir détruit 3 300 acres (1 300 hectares) de champs en 1339. Aujourd'hui, les dragons sont considérés comme mythiques et ce que les gens on vu réellement n'est pas clair.

Malgré les affirmations historiques des attaques de dragons à l'époque de la domination mongole, aucune représentation de dragons n'a été trouvée dans cette tombe.

Le tombeau a été découvert en avril 2012 et a été fouillé par une équipe d'archéologues de Yangquan.


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9.07.2018

Des fouilles archéologiques dans une station de métro australienne mettent au jour près de 1 000 dents humaines

Le dentiste australien J.J. Forster, qui pratiquait à Melbourne entre 1898 et les années 1930, attirait des patients avec sa promesse d'élimination des dents «vraiment sans douleur». Mais les quelque 1 000 molaires en décomposition mises au jour lors de la construction d'une ligne de métro près de la rue Swanston, qui fut l'ancienne maison du praticien Forster, nous racontent une histoire différente.

Des fouilles archéologiques dans une station de métro australienne mettent au jour près de 1 000 dents humaines
Des archéologues ont trouvé les dents en décomposition lors de la construction d'une nouvelle ligne de métro à Melbourne, en Australie (Metro Tunnel Project)

Ils ont probablement extrait les dents plutôt que d'essayer de les soigner.


Des échantillons trouvés sur les sites de deux nouvelles stations de métro, Town Hall et State Library, révèlent des signes clairs de dégradation de la cavité et d'exposition des racines, ce qui suggère que les patients arrivaient au cabinet dentaire dans l'espoir de soulager leur douleur chronique.
Malheureusement pour ces malades, les remèdes se révélaient souvent aussi douloureux que les maux initiaux, rapporte Mark Evans, endodontiste à l'université de Melbourne.

Bien que ceux qui cherchaient un traitement du canal dentaire ou l'enlèvement d'une dent aient reçu des anesthésiques contenant de la cocaïne, de la novocaïne ou de l'oxyde nitreux (également connu sous le nom de gaz hilarant), ces médicaments étaient beaucoup moins efficaces que les médicaments modernes.

Alors que les dentistes tournaient autour de la bouche des patients avec des leviers et des pinces,
les deux parties espéraient avec ferveur que l'anesthésie n’était pas sur le point de disparaître.

Ceux qui venaient au cabinet pour une simple obturation finissaient dans un état encore pire, car les dentistes échouaient souvent à fournir une anesthésie pour ces procédures simples.

"Cela devait être horrible" dit Evans, précisant que les dentistes utilisaient une fraise vibrante à pédale pour percer la dent malade. En plus d'extraire les dents avec brutalité, Forster et ses collègues ont négligé le sort de ces dents retirées qui ont été retrouvées éparpillées dans la propriété du dentiste et empilées dans un tuyau de plomberie en fer.

"Nous pensons qu'il n'était pas très bon pour se débarrasser des dents de manière hygiénique," rapporte la directrice des fouilles Megan Goulding, "il les a probablement vidés dans les toilettes ou le bassin du cabinet."

D'après un communiqué de presse, les fouilles qui ont mis au jour la collection de molaires de Forster font partie d'un projet de construction de métro. Cinq nouvelles stations de métro devraient ouvrir en 2025, mais entre-temps, les archéologues mènent deux fouilles de six mois dans le quartier central des affaires de Melbourne, qui a connu une croissance rapide depuis sa fondation en 1837.

Le cabinet du praticien Forster, situé au 11 rue Swanston, se tenait aux côtés de bâtiments historiques tels qu'une école pour filles, un hôtel et une quincaillerie.


L'ensemble des artéfacts déniché par les fouilles révèle un portrait intime de la vie domestique du XIXe siècle.


Des objets liée au jeu, comprenant 20 dés en os de bétail et d'ivoire, ont été trouvés sur le site de l'ancien hôtel. Les découvertes comprennent aussi une paire de boucles d'oreilles inspirées des vêtements de deuil de la reine Victoria.

Des fouilles archéologiques dans une station de métro australienne mettent au jour près de 1 000 dents humaines
Figurine en pierre d'un lion chinois, découvert sur le site archéologique de la Bibliothèque d'Etat. Il daterait de la fin des années 1860-1890. La figurine faisait probablement partie d'une théière de Chine lors du pic de la ruée vers l'or. (Metro Tunnel Project)

De nouvelles découvertes sont régulièrement postées sur le site du Metro Tunnel Project, permettant aux locaux et aux personnes intéressées de s'immerger dans l’histoire de la ville.

Une figurine de lion en pierre, censé s'être assis sur le couvercle d'une théière rapportée de Chine au plus fort de la ruée vers l'or, témoigne des liens internationaux de Melbourne, tandis qu'une bouteille de soda au gingembre James Dickson and Co. représente des entreprises lancées plus près de chez eux.
Des fouilles archéologiques dans une station de métro australienne mettent au jour près de 1 000 dents humaines
Au moins vingt dés faits d'os de bétail et d'ivoire ont été récupérés sur le site archéologique de la rue Swanston.  Ils dés proviennent de bars qui ont occupé le site pendant la seconde moitié du 19ème siècle. (Metro Tunnel Project)

Les habitants qui passent par les sites archéologiques sont libres d’observer les chercheurs en action grâce à des fenêtres de visualisation spéciales.

En septembre, une sélection d'objets provenant des fouilles sera exposée au centre d'accueil local. «C’est très évocateur», explique Goulding,"Tous les aspects de notre passé européen sont ici sur le site et vous pouvez toujours le voir."


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8.31.2018

Les perles du chapelet de la cathédrale St Albans restent un mystère

Les restes avaient été mis au jour lors de travaux de fouilles à la cathédrale St Albans au nord de Londres.

D'après les spécialistes, les perles du chapelet suggèrent une inhumation catholique dans ce qui semblait être un cimetière de l'Église d'Angleterre.

Les perles du chapelet de la cathédrale St Albans restent un mystère
Photo: St Albans Cathedral 

Le directeur du site, Ross Lane, rapporte que cela est très inhabituel et que c'est la seule, parmi les 80 tombes mises au jour, à avoir des "artéfacts" qui lui sont associés. "Cela suggère que l'individu était catholique dans un cimetière majoritairement protestant" dit-il.

Des tests doivent être menés afin de savoir pourquoi cette tombe se trouvait en ce lieu.

La société archéologique de Canterbury a mené les fouilles sur le site pendant trois mois avant la construction d'un nouveau centre d'accueil.

Les données suggèrent que les restes de 170 personnes ont été enterrés dans la cour de l'église qui remonte aux années 1750 à 1850.


Des analyses scientifiques pour en savoir plus


Lane ajoute que les perles étaient "enveloppées" autour de la main droite d'un "jeune individu" et retombait sur ses jambes: "Ce serait une façon de faire catholique ... et c'est un mystère".

Les perles du chapelet de la cathédrale St Albans restent un mystère
Photo: St Albans Cathedral

Il pourrait y avoir plusieurs raisons pour cela: ce pourrait être une inhumation plus ancienne, ou bien un visiteur à St Albans venu de plus loin  pris dans une épidémie et enterré...

La cathédrale de St Albans remonte à l'époque normande et est le plus ancien lieu de culte chrétien continu dans le pays.

Elle se trouve sur le site où le premier saint britannique, St Alban, citoyen de Verulamium, a été martyrisé par les Romains. Verulamium était la troisième plus grande ville britto-romaine de la province romaine de Bretagne.
Relecture par Digitarium.fr

Source:

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8.21.2018

Une tombe intacte d'une ancienne femme noble mise au jour sur l'île de Sikinos dans les Cyclades

Des archéologues ont fait une découverte passionnante sur le site de fouilles d'Episkopi dans l'île de Sikinos en Grèce.

Une tombe intacte d'une ancienne femme noble mise au jour sur l'île de Sikinos dans les Cyclades

Ils ont en effet trouvé la tombe intacte d'une femme ornée de trésors et de bijoux. La découverte a été faite lors des travaux de restauration du monument d'Episkopi que le Ministère de la Culture et des Sports effectue depuis 2017 avec le Cyclades Ephorate of Antiquities: "La richesse des bijoux portés par la femme montre qu’elle était une figure importante de la société Sikinos Dans la tombe ont été trouvés des bracelets en or, des bagues, un collier, une broche en relief avec des vases en verre et en métal; d'autres plus petites trouvailles, ainsi que des fragments organiques du costume des morts, se trouvaient autour de la tombe".

La tombe en forme de boîte était située dans une partie cachée du site souterrain d'Episkopi, apparemment pour éviter les pilleurs de tombes.

Une tombe intacte d'une ancienne femme noble mise au jour sur l'île de Sikinos dans les Cyclades

Une tombe intacte d'une ancienne femme noble mise au jour sur l'île de Sikinos dans les Cyclades

D'après une estimation, le bâtiment, datant de l’antiquité tardive et qui a servi par la suite d’église chrétienne à l’ère byzantine, devait être un impressionnant mausolée bâtie pour cette femme.

Une inscription funéraire découverte sur le monument cite le nom de "NeikO", épelé Νεικώ, en grec.
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Le monument en lui-même ressemble à un temple, et, en raison de sa hauteur, il est considéré comme unique dans le monde grec.

Un village a été construit autour du monument au cours des siècles suivants, ainsi qu'un monastère et des chapelles.


Merci à Audric pour l'info !

Source:
Tornos news: "Untouched grave of ancient noblewoman comes to light in island of Sikinos"


8.20.2018

Une boucle d'oreille en or rarissime découverte à Jérusalem

L'Autorité des antiquités d'Israël (IAA) et les archéologues de l’Université de Tel Aviv ont découvert une boucle d'oreille en or vieille de 2000 ans. Elle a été trouvée au cours des fouilles d'un parking dans le parc national de la Cité de David qui entoure les murs de la vieille ville de Jérusalem.

Une boucle d'oreille en or rarissime découverte à Jérusalem

Une boucle d'oreille en or rarissime découverte à Jérusalem
Photos de la boucle d'oreille qui porte la tête d'un animal à cornes avec de grands yeux, une bouche et d'autres traits du visage. (Israel Antiquities Authority)

La boucle d'oreille magnifiquement conçue a un animal à cornes au sommet. C'est la première découverte de ce genre concernant une époque où la vie juive était centrée autour du temple.

L'équipe a daté la boucle d'oreille au deuxième ou troisième siècle avant JC, lors de la période hellénistique.


C'est une découverte enthousiasmante car elle aide à comprendre l’influence de la culture grecque à Jérusalem à cette époque.

"Le bijou a été trouvé à l'intérieur d'une construction qui a été mise au jour pendant les fouilles; elle remontait au début de la période hellénistique, une époque fascinante sur laquelle nous en savons très peu de chose à Jérusalem" ont déclaré le professeur Yuval Gadot de l'Université de Tel Aviv, et l'archéologue de l'IAA, le Dr Yiftah Shalev, co-directeur des fouilles.

"On ne sait  pas si la boucle d'oreille était portée par un homme ou une femme, nous ne connaissons pas non plus leur identité culturelle ou religieuse, mais nous pouvons dire avec certitude que celle ou celui qui portait cette boucle d'oreille appartenait définitivement à la classe supérieure de Jérusalem" ajoutent-ils.
Une boucle d'oreille en or rarissime découverte à Jérusalem
La boucle d'oreille a été découverte dans le parc national de la cité de David encerclant les anciens remparts de la ville. (Israel Antiquities Authority)

Des boucles d'oreille comme celle-ci ont été découvertes en Grèce et dans d'autres régions du bassin méditerranéen, mais les archéologues israéliens ont en trouvé très peu, comme celle-ci, et la plupart sur la côte.

Ce qui rend cette boucle d'oreille unique est le fait qu'elle a été trouvée dans Jérusalem.

Source:


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8.09.2018

La carte interactive des forts romains du Mur d'Hadrien

La carte intéractive des forts romains du Mur d'Hadrien

Le Mur d'Hadrien (Vallum Hadriani) était une fortification défensive construite par l'empire romain afin de séparer la province de Britannie des terres du nord de la Caledonie (Ecosse).

La construction a commencé en 122 après JC au cours du règne de l'empereur Hadrien et allait de la rivière Tyne près de la Mer du Nord jusqu'au golfe de Solway dans la mer d'Irlande.




Pour la version en plein écran, Cliquez ici
 
Source:

Les articles paru sur ce blog concernant le Mur d'Hadrien: