12.12.2019

Des archéologues découvrent une coiffe et un tabard de la culture Chimú au Pérou

Au cours du dernier jour de fouilles dans la zone archéologique de la Pampa La Cruz, l'archéologue Gabriel Prieto et son équipe de recherche ont découvert les restes d'un individu Chimu enterré avec des habits luxueux faits de plumes d'oiseaux exotiques.

Des archéologues découvrent une coiffe et un tabard de la culture Chimú au Pérou

Prieto, directeur du Projet Archéologique Huanchaco et qui dirige les fouilles à Pampa La Cruz, une zone située dans la ville balnéaire de Huanchaco dans le nord de la province de Trujillo.

Il a rapporté que le corps était recouvert d'un tabard, similaire de nos jours à un poncho, mesurant environ 1.10m de long et il fait de plumes rouges et jaunes. L'ensemble n'est pas en très bon état de conservation.

Ils ont aussi trouvé une coiffe très lumineuse et délicatement colorée constituée de plumes bleues, blanches, vertes, noires et jaunes. "Nous devons mener des études pour identifier les types d'oiseaux d'où proviennent les plumes et la technique de fabrication; nous pensons qu'une résine noire (un produit populaire dans la forêt tropicale du pays de nos jours) a été utilisée pour fixer les fils et les cordes de la coiffe," note Prieto.

Le chercheur explique que la position accroupie, dans laquelle a été trouvée le squelette, est similaire à celle constatée dans une précédente fouille cette saison, où d'ailleurs une coiffe en plumes et un tabard ont également été trouvés.

Des archéologues découvrent une coiffe et un tabard de la culture Chimú au Pérou

Néanmoins, il a noté que l'une des rares différences entre les deux découvertes est que la couleur bleue prévaut dans la première, tandis que le jaune, le rouge, le blanc et le noir ressortent dans la récente.

"Ce site ne cesse de nous étonner car, dans un premier temps, nous avons trouvé ce type de tombes dans la partie supérieure du huaca (site sacré), donc nous pensions qu'elles appartenaient à l'élite Chimu, et il y avait un lien. Maintenant nous en trouvons une autre avec des caractéristiques similaires dans la partie inférieure, ce qui signifie que nous sommes de retour à la case départ ", a-t-il fait remarquer.
 
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12.05.2019

Mais où les anciens égyptiens ont-ils trouvé des millions d'ibis à momifier ?

Les anciens égyptiens nous ont laissé beaucoup d'énigmes. Comment ont-ils réellement construit les pyramides? Où est enterrée la reine Néfertiti? Qu'y a-t-il dans ce vide mystérieux de la grande pyramide de Gizeh?

Mais, il y a aussi des interrogations plus spécifiques. Par exemple: Où les égyptiens ont-ils trouvé les millions d'ibis sacrés africains qu'ils ont momifié comme offrandes au dieu Thoth?

Mais où les anciens égyptiens ont-ils trouvé des millions d'ibis à momifier ?
Une momie d'ibis datant d'entre 400 avant JC et 100 après JC. Metropolitan Museum of Art

Les spécialistes ont avancé un certain nombre d’explications, notamment des grandes fermes d’élevage d'ibis. Cependant, l'analyse ADN d'une étude publiée dans la revue PLOS One compromet cette hypothèse.

Les auteurs de l'étude ont également réussi à obtenir des génomes mitochondriaux complets de plus d'une dizaine d'ibis momifiés. Cela prouve en plus "la faisabilité des études sur l'ADN ancien des momies égyptiennes", a déclaré Albert Zink, directeur de l'Institut pour les études sur les momies chez Eurac Research à Bolzano, en Italie.

Les catacombes d'Egypte sont remplies d'animaux momifiés, depuis de minuscules scarabées enveloppés jusqu'aux babouins enchâssés dans des sarcophages. Les prêtres préparaient les momies, les décoraient et les vendaient au public à divers prix. Les experts estiment qu'ils les achetaient pour montrer leur gratitude envers les dieux, ou bien pour renforcer leurs prières. C'était un peu comme "aller à l'église et offrir une bougie" dit Sally Wasef, paléogénéticienne au Centre de Recherche Australien pour l'Evolution Humaine à l'Université Griffith, et auteure principale de l'article.

Toth, le dieu de la magie, de l'écriture et de la sagesse, entre autres, était généralement dépeint avec une tête d'ibis sacré africain, un échassier avec un bec en forme de faux.

Thoth, au centre, un ancien dieu égyptien de l'écriture, qui était représenté avec la tête d'un ibis. Credit: British Museum, via Wikimedia Commons

Lorsque l'on descend dans une partie des catacombes à Saqqarah, rapporte Wasef, "les salles sont remplies du sol au plafond" avec des ibis momifiés qui furent offerts à Thoth dans l’espoir que la divinité aide les fidèles à améliorer leurs compétences en écriture ou à s'en prendre à un méchant patron.

C'était une affaire florissante pour les prêtres. Plus de cinq millions de ces momies ont été découvertes dans diverses nécropoles, probablement déposées entre 664 avant JC et 250après JC.


Toute la question est de savoir où ils ont eu ce nombre impressionnant d'ibis


Certains ont supposé que les prêtres remplissaient leurs quotas en attrapant et nourrissant des ibis sauvages. Les ibis sacrés d’Afrique ont disparu d'Égypte depuis le XIXe siècle. Il est donc difficile de savoir s’ils y ont déjà afflué en nombre suffisant pour répondre à la demande, bien qu’il y a des populations importantes ailleurs en Afrique aujourd’hui.

D'autres ont suggéré que dans les grandes exploitations d'ibis, les prêtres élevaient ces oiseaux domestiqués au même titre que les gens élèvent des poulets et d'autres volatiles. Cette hypothèse a été étayée par des textes anciens qui semblent se référer à de telles fermes: un prêtre écrit à propos de l'alimentation des oiseaux «du trèfle et du pain».

Au moins une momie avait un os de l'aile cassé et guéri, suggérant que quelqu'un s'occupait de l'ibis. Mais personne n’a trouvé la preuve d’une installation d’élevage d'ibis en Égypte.

Pour répondre à cette question, les chercheurs ont donc prélevé des échantillons de tissus de différentes momies d'ibis. Le matériel génétique a tendance à se dégrader rapidement, en particulier dans les environnements chauds et humides tels que les catacombes. Mais le processus de momification préféré des égyptiens retirait beaucoup d’eau du corps, ainsi que des organes internes qui auraient normalement laissé échappé des bactéries destructrices. C’est presque "comme s’ils avaient su comment préserver l’ADN", dit Wasef.

Un ibis sacré africain au Botswana.Crédit: Dickie Duckett / Minden Pictures, via AP Images

L'équipe a ainsi pu séquencer les génomes complets des mitochondries de 14 oiseaux momifiés. Si les ibis momifiés avaient été domestiqués, ces génomes auraient probablement beaucoup en commun, comme les «poulets de la même ferme», selon Wasef. Au lieu de cela, l'ADN des momies présentaient beaucoup de variations; à peu près la même quantité que celle que l'on trouve dans les ibis sacrés africains d'aujourd'hui. La variation est équivalente à «ce que vous voyez dans une population sauvage, se déplaçant librement et se métissant librement», a-t-elle ajouté, et cela sape la théorie de la domestication.

Salima Ikram, experte en momie animale et autre auteure de l’étude, a averti que «de nombreux autres tests doivent encore être effectués» avant que l’idée des anciennes fermes d’Ibis égyptiennes puisse être fermement rejetée.


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11.25.2019

L'amélioration des techniques de construction romaines révélée par les scientifiques

Les romains étaient parmi les bâtisseurs les plus sophistiqués du monde antique. A travers les siècles, ils ont adopté une palette de plus en plus avancée de matériaux et de technologies pour créer leurs célèbres structures.

Afin de distinguer les périodes au cours desquelles ces améliorations ont eu lieu, historiens et archéologues mesurent généralement les couleurs, les formes et les consistances des briques et du mortier utilisés par les romains. Il s'appuient aussi sur des sources historiques.

L'amélioration des techniques de construction romaines révélées par les scientifiques
Maison des vestales vierges (Atrium Vestae), Rome. Photo: Wikipédia

Cependant, dans une nouvelle étude publiée dans The European Physical Journal Plus, Francesca Rosi et ses collègues de Conseil de Recherche National Italien ont amélioré ces techniques grâce à l'analyse scientifique des matériaux utilisés pour construire l'Atrium Vestae (maison des vestales) du Forum romain.

Ils ont découvert que des phases successives de modification de la construction révèlent des améliorations avec des matières premières de meilleure qualité, des températures de cuisson des briques plus élevées et de meilleurs rapports entre les matériaux de construction à base de carbonate et de silicate.

Les analyses de l'équipe peuvent apporter d'importants compléments aux techniques actuellement utilisées par les historiens et les archéologues. Cela pourrait également permettre à ces universitaires de mettre un terme aux différends de longue date concernant les périodes de certaines techniques de construction.

Alors que l'Atrium Vestae a été modifié en cinq phases de construction distinctes s'étendant sur plusieurs siècles, l'étude a mis en évidence des améliorations technologiques tout au long de l'époque romaine avec des niveaux de détail sans précédent.

Les techniques employées par Rosi et ses collègues comprennent la microscopie optique et électronique et la mesure de la diffraction des rayons X à travers les matériaux. Ils ont également déterminé les empreintes moléculaires, ou spectres, des matériaux. Celles-ci sont basées sur les façons caractéristiques dont leurs molécules vibrent lorsqu'elles sont éclairées par un rayonnement électromagnétique d'énergies spécifiques.

À l'aide de ces méthodes, l'équipe a révélé pour la première fois les couleurs, les textures et les compositions chimiques des matériaux de construction romains à des échelles microscopiques, révélant clairement les améliorations technologiques au cours des siècles.

Les conclusions de l'équipe de Rosi démontrent clairement les avantages des méthodes scientifiques pour l'analyse archéologique. Leurs techniques pourraient bientôt être utilisées dans de futures études pour résoudre de nouveaux mystères concernant les technologies utilisées par les civilisations anciennes.


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11.07.2019

Une étude révolutionne l'histoire des aborigènes de Tasmanie

Le paysan et poète américain Wendell Berry avait dit que les premiers Européens en Amérique du Nord étaient venus avec une vision, mais sans regard pour ce qui était devant eux. Au lieu d'adapter leur vision au lieu, ils ont modifié le paysage pour l'adapter à leur vision.

La même chose pourrait être dite sur les premiers européens arrivés en Australie. Ils ont modifié le paysage pour l'adapter à leurs plantes et animaux domestiques. Ils ont semé des graines pour créer des pâturages pour les moutons, et les bovins ont ouvert des zones pour la culture de produits importés de l'hémisphère nord.

Une étude révolutionne l'histoire des aborigènes de Tasmanie
Group of Natives of Tasmania, 1859, de Robert Dowling. Wikimedia 

Cet perception des parties dégagées des paysages australiens a probablement contribué à faire croire que les peuples aborigènes, eux aussi, préféraient presque exclusivement les types de végétation ouverts comme les bois et les prairies.

Mais les résultats d'une étude récemment publiée à partir d'archives archéologiques remettent en question cette notion. Ils montrent que les peuples aborigènes ont également habité les forêts de Tasmanie, en particulier les forêts sclérophylles humides.


Il est important de comprendre comment les gens ont utilisé, et se sont liés à l’environnement naturel.


La façon dont les peuples aborigènes de Tasmanie chassaient, cueillaient et utilisaient le feu influait considérablement sur la structure, le fonctionnement et la répartition des communautés végétales et animales d’aujourd’hui. Cela a de grandes implications pour la conservation actuelle.

Ces dernières années, une série de livres a examiné la gestion des terres aborigènes sur au moins 50 000 ans. Biggest Estate on Earth de Bill Gammage, Deep Time Dreaming: Uncovering Ancient Australia de Billy Griffiths, et Dark Emu de Bruce Pascoe, nous ont amené à lire le pays en tant que paysage culturel géré de manière intensive par les peuples aborigènes: façonné intelligemment pendant des dizaines de milliers d'années à travers l'utilisation du feu, de la loi et de l'usage saisonnier. Gammage en particulier a mis en évidence la dépendance constante des peuples aborigènes à l’égard de la végétation dégagée, alimentée par de fréquents incendies.

Cependant, les résultats de la récente étude remettent en question ce dogme, qui prévaut depuis des siècles.

Les recherches suggèrent que les visions imposées d'anciens lieux (et l'empreinte nostalgique des artistes coloniaux) avaient auparavant faussé notre perception des paysages aborigènes au profit de celle qui correspond à un idéal d'habitat humain dans l'hémisphère nord, enraciné dans la théorie de la perspective et du refuge.

 Là où les peuples autochtones de Tasmanie ont probablement passé la majeure partie de leur temps au cours des 10 000 dernières années, en raison des caractéristiques environnementales associées à plus de 8 000 sites d’artéfacts. Source: https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/jbi.13684 

La perspective se réfère à une vision d'un terrain dégagé offrant une vue du gibier et un avertissement du danger. Le refuge fait référence à des fonctionnalités offrant une sécurité comme des arbres faciles à grimper.
La combinaison idéale entre perspective et refuge est une vue sur l’eau avec une herbe coupée au ras, encadrée par les branches horizontales d’un arbre mature. Cet idéal domine d'ailleurs la publicité immobilière actuelle.


Ce qui a été découvert est surprenant.


L'étude a utilisé des données archéologiques dans un modèle écologique pour identifier les habitats les plus susceptibles d’être occupés par des peuples aborigènes en Tasmanie pendant l’Holocène (les 10 000 dernières années de l’histoire de la Terre après la fin de la dernière période glaciaire).

Le modèle a identifié les caractéristiques environnementales de 8 000 sites d'artéfacts dans le registre du patrimoine aborigène de Tasmanie, notamment l'altitude, la pente, l'aspect, le type de sol, la végétation antérieure à 1750, la distance à la côte et à l'eau douce. Les chercheurs ont ensuite cartographié toutes les parties de l'île partageant les caractéristiques environnementales associées aux sites d'artéfacts.

La répartition des artéfacts a montré que, si les peuples aborigènes de Tasmanie occupaient tous les types d’habitats, ils ciblaient les zones côtières de l’ensemble de l’île, ainsi que les environnements plus secs et moins escarpés des basses terres centrales. Peu de matériaux archéologiques datant des 10 000 dernières années de l'Holocène ont été retrouvés dans l'intérieur occidental humide et accidenté.

Cependant, les matériaux archéologiques de la période du Pléistocène précédent indiquent que l’intérieur de l’ouest a été occupé de manière plus intensive au cours de la dernière période glaciaire.

La conclusion la plus importante de l'analyse, toutefois, est que les caractéristiques physiques du paysage se sont révélées être des prédicteurs plus puissants de l’occupation aborigène de Tasmanie que le type de végétation.

Les prédicteurs les plus puissants se sont révélés être des sols plats, un sol argileux en tant qu’indicateur de la fertilité, une altitude basse, la proximité de la côte et des eaux intérieures. Les résultats indiquent notamment que les aborigènes tasmaniens de l’Holocène ont exploité les forêts humides d’eucalyptus autant que les types de végétation ouverts. +


Pourquoi ces résultats sont-ils importants ?


Ces résultats mettent en évidence une relation plus complexe et intéressante entre les peuples autochtones de Tasmanie et les forêts, par exemple, si et à quelle fréquence les feux étaient utilisés dans ces environnements.

D'autres études archéologiques, en particulier dans la zone du patrimoine mondial de la Tasmanie, sont nécessaires pour vérifier si l'analyse reflète réellement l'utilisation des ressources par les aborigènes.

L’un des avantages des récents feux de brousse en Tasmanie est que de telles études sont plus faciles à réaliser dans des environnements brûlés. C'est une occasion idéale de découvrir comment les peuples autochtones ont façonné leur île natale.

Ces recherches contribuent à restaurer le patrimoine culturel de la Tasmanie, à récupérer l’histoire de l’île et à dissiper le mythe du nomade. Tout cela aide les peuples autochtones et non autochtones de Tasmanie à œuvrer en faveur de la conservation et de la gestion des terres en tenant compte des différences culturelles.


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10.29.2019

Une trentaine de sarcophages découverts à Louxor

L'Egypte a révélé les détails concernant 30 anciens cercueils en bois contenant des momies. Ils ont été découverts dans le sud de la ville de Louxor.

Une équipe d'archéologues a trouvé "un groupe distinct de 30 cercueils en bois peint contenant des femmes, des hommes et des enfants" dans une cache du cimetière Al-Asasif, sur la rive ouest de Louxor.

Une trentaine de sarcophages découverts à Louxor
Les cercueils ont été trouvés sur le site d'El-Assasif, une ancienne nécropole située près de Louxor, en Égypte. Photo: Egyptian Ministry of Antiquities

"Il s'agit de la plus grande cache de sarcophages humains découverte depuis la fin du dix-neuvième siècle" a rapporté le ministre des antiquités égyptiennes, Khaled El-Enany.

Les cercueils, vieux de 3000 ans, minutieusement sculptés et peints, étaient fermés et contenaient des momies. Ils se trouvaient dans un bon état de conservation, avec des couleurs et des inscriptions complètes. 

Les momies à l'intérieur des 30 cercueils sont composées de 23 hommes adultes, de cinq femmes adultes et de deux enfants. Photo: Egyptian Ministry of Antiquities

Ils étaient destinés aux prêtresses, aux prêtres et aux enfants, a dit Mostafa Waziri, le chef de l'équipe de fouilles, et ils remontent à l'an 1000 av. J.-C. sous le règne de la 22e dynastie pharaonique. 
 
 Les cercueils sont peints de couleurs vives avec des images montrant des motifs complexes, des divinités égyptiennes et des écritures hiéroglyphiques. Photo: Egyptian Ministry of Antiquities

Les cercueils ont été enterrés en deux couches, avec 18 cercueils sur la couche supérieure et 12 cercueils sur la couche inférieure. Photo: Egyptian Ministry of Antiquities

Les cercueils seront restaurés avant d'être transférés dans une salle d'exposition du Grand Musée égyptien, qui devrait ouvrir l'année prochaine à côté des pyramides de Gizeh.

Cette trouvaille est la dernière d'une série de découvertes de vestiges antiques découverts. Plus tôt ce mois-ci, l’Égypte a dévoilé deux découvertes archéologiques à Louxor, dont une zone industrielle située dans la Vallée de l'Ouest, également connue sous le nom de «Vallée des singes».

Merci à Frédéric et Audric pour l'info !


Sources:

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10.22.2019

Le site archéologique de Cooper’s Ferry, vieux de 15 000 ans, parmi les plus anciens des Amériques

L'un des plus anciens sites archéologiques des Amériques a été découvert dans l'Idaho. Les datations au radiocarbone ont montré que des personnes ont créé des outils et abattu des animaux à Cooper’s Ferry, il y a 15000 à 16000 ans.

Un site archéologique de l’Idaho, vieux de 15 000 ans, parmi les plus anciens des Amériques
Vue d'ensemble de Cooper's Ferry. Photo: Loren Davis.

Cela fait de Cooper’s Ferry un ajout rare et important à la poignée de sites archéologiques qui bousculent la théorie traditionnelle du peuplement des Amériques.

Jusqu'à il y a environ une décennie, les outils de pierre de la culture Clovis, vieille de 13000 ans,   étaient considérés comme étant la première technologie des Amériques.

Dans le cadre de l’hypothèse «Clovis-First» (Clovis d'abord), la plupart des chercheurs pensaient que les créateurs de ces outils étaient arrivés d’Asie vers l'Amérique du Nord en franchissant la Béringie, le territoire qui reliait autrefois la Sibérie à l’Alaska, puis en descendant une couloir qui s’est libéré lorsque d’immenses couches de glace recouvrant l’intérieur de l’Amérique du Nord ont commencé à se retirer il y a environ 14 000 ans.


C’est ainsi que les choses s'étaient passées, du moins le pensait-on, jusqu’à ce que les chercheurs commencent à trouver des artéfacts plus anciens que Clovis à travers les Amériques.


Bien que des dizaines de sites prétendent être ce que les archéologues appellent des sites «pré-Clovis», Donald Grayson, archéologue et professeur émérite à l'Université de Washington, estime que seuls quelques-uns sont datés avec précision. Cela comprend Monte Verde au Chili (vieux d'environ 14500 ans), les sites Friedkin et Gault au Texas (respectivement 15500 et 16000 ans) et les grottes Paisley dans l'Oregon (environ 14000 ans).

Cependant, même Grayson, qui admet qu'il avait une vision relativement "sévère", inclurait maintenant le site de Cooper's Ferry dans sa courte liste: "Cooper's Ferry, pour moi, est un site pré-Clovis totalement convaincant".

Todd Braje, archéologue à l'Université d'Etat de San Diego, qui a lu l'article paru dans Science, estime aussi que ce site est une preuve supplémentaire montrant que "le modèle Clovis-first n’est plus viable".


Toujours de plus en plus vieux


Au fond d'un canyon près d'un coude de la rivière Salmon, Cooper's Ferry est un endroit idyllique avec des étés chauds et des hivers froids. Le peuple autochtone Niimíipuu (Nez Perce) a qualifié ce site d'ancien village appelé Nipéhe.

L'archéologue Loren Davis, professeur à l'Oregon State University de Corvallis et auteur principal du rapport paru dans Science, a fait les premières fouilles à Cooper's Ferry en 1997 dans le cadre de sa thèse de doctorat.

Il avait trouvé une cache contenant des pointes de pierre, connues sous le nom de pointes à tige occidentale, qui auraient pu être fixées au manche d'une lance ou d'une autre arme ou outil. Les datations au radiocarbone des ossements et du charbon qui ont été enterrés dans la même petite fosse ont suggéré que ces outils avaient jusqu'à 13 300 ans.

Loren Davis à Cooper's Ferry. Photo: Loren Davis. 

David y est retourné environ 10 ans plus tard pour y mener une exploration plus approfondie, car il avait encore des questions en suspens. Davis voulait ainsi savoir si les outils qu'il avait trouvés dans les années 1990 étaient plus anciens que ceux de la culture Clovis. Au cours de la dernière décennie de fouilles, Davis et son équipe ont trouvé des traces de fissures dues à la chaleur provenant d'anciens feux de camp, d'espaces de travail pour la fabrication et la réparation d'outils, de sites d'abattage et de fragments d'ossements d'animaux.

L'année dernière, son l'équipe a envoyé un échantillon de charbon de bois d'un foyer pour une analyse au radiocarbone. A sa surprise, il a été daté dans la tranche d'âge de 14 000 ans. Pour confirmer ces résultats, d’autres échantillons de matériel provenant de Cooper’s Ferry ont été testés. "Nos résultats n'arrêtent pas d'arriver avec une datation de plus en plus ancienne" dit-il.

La couche la plus profonde de sédiment rempli d'artéfacts sur le site avait une tranche d'âge d'environ 15 000 à 16 000 ans: "Je n'aurai jamais pensé que le site puisse être aussi vieux"


Une "bretelle" vers les Amériques.


L'ancienneté de Cooper's Ferry est une autre preuve que des gens se trouvaient déjà au sud des couches de glace qui recouvraient autrefois l’Amérique du Nord avant qu’un corridor libre de glace vers la partie inférieure du continent ne se soit ouvert il y a environ 14 000 ans.

Davis et ses collègues pensent que leurs découvertes confirment une théorie qui gagne en popularité parmi les archéologues: à savoir que les premiers à avoir vu le continent américain étaient des marins qui se sont dirigés vers la côte du Pacifique.

"L'explication la plus parcimonieuse à notre avis est que les gens sont venus le long de la côte du Pacifique et, lorsqu'ils ont rencontré l'embouchure du fleuve Columbia, ils ont essentiellement trouvé une voie de sortie de cette migration côtière et ont également trouvé leur premier itinéraire intérieur viable vers les régions qui sont au sud de la calotte glaciaire ", a explique Davis.
L'ancienne route possible de migration le long des côtes. Carte de Teresa Hall, Oregon State University. 

Les pointes d'origine occidentale trouvées à Cooper's Ferry sont peut-être parmi les plus anciennes d'Amérique, et elles pourraient être la preuve que cette technologie de fabrication d'outils s'est développée avant Clovis. "Ces nouvelles découvertes cimentent le fait que la technologie de pointe en forme de tige représente la technologie la plus ancienne des Amériques", a déclaré Charlotte Beck, professeure émérite d'archéologie au Hamilton College de New York.

Dans l’étude, Davis et ses collègues ont relevé des similitudes entre les outils qu’ils ont découverts et les artéfacts fabriqués au Japon il y a 16 000 à 13 000 ans. Cela pourrait indiquer une origine pour ce type de pointes.

Grayson, cependant, évite de faire de telles connexions. "Les similitudes dans les artéfacts, à moins qu'ils ne soient vraiment complexes, ne nous parlent pas vraiment", dit-il. Braje, au contraire, trouve ces connexions "intrigantes" bien qu'il admette qu'elles sont encore très timides.

"Le défi consiste maintenant à relier Cooper's Ferry à une poignée d'autres sites anciens en Amérique du Nord et dans le monde", a dit Braje.


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10.13.2019

D'anciens squelettes au crâne déformé mis au jour en Croatie

En Croatie, des archéologues ont mis au jour trois anciens squelettes, dont deux avait des crânes pointus, suite à une déformation artificielle. Chacun de ces crânes avait été façonné dans une forme différente, probablement pour montrer qu’ils appartenaient à un groupe culturel spécifique.

D'anciens squelettes au crâne déformé mis au jour en Croatie
Scanners du crâne ayant une déformation de type circulaire (Image: © M Kavka/CC By 4.0)

La déformation crânienne artificielle a été pratiquée dans diverses parties du monde, depuis l'Eurasie et l'Afrique jusqu'à l'Amérique du sud.

La pratique consiste à façonner le crâne d'une personne (par exemple en utilisant une coiffure, des bandages ou des outils rigides) alors que les os du crâne sont encore malléables en bas âge.


Les cultures anciennes avaient différentes raisons pour cette pratique, allant de l'indication du statut social à la création de ce qu'ils jugeaient être un crâne plus esthétique.


Le plus ancien exemple connu de cette pratique s'est produit il y a 12 000 ans dans l'ancienne Chine, mais on ne sait pas si cet usage s'est répandu à partir de là ou s'il est apparu indépendamment dans différentes parties du monde.

Dans le cas présent, les archéologues ont découvert ces trois squelettes dans une fosse funéraire située sur le site archéologique de Hermanov Vinograd en Croatie en 2013.

Entre 2014 et 2017, ils ont analysé les squelettes à l'aide de différentes méthodes, dont l'analyse ADN et l'imagerie radiographique, une méthode qui consiste à utiliser un rayonnement pour visualiser l'intérieur d'un objet comme ici un crâne.

Leurs analyses ont révélé que les squelettes étaient tous de sexe mâle, décédés entre 12 et 16 ans. Ils montrent tous des traces de malnutrition, mais ce n'est pas nécessairement ce qui a causé leur mort. Ils ont pu avoir "une sorte de maladie qui les a tué rapidement sans laisser de traces sur leurs os", comme une peste, a déclaré le principal auteur Mario Novak, bioarchéologue à l'Institut de recherche anthropologique de Zagreb, en Croatie.

Les archéologues n'ont pas trouvé d'artéfacts dans la tombe qui auraient pu révéler le statut social du garçon.


Les analyses ont aussi montré que tous trois ont vécu entre 415 et 560 après JC, une époque qui correspond à la période des grandes migrations, une partie turbulente de l'histoire de l'Europe.


Juste après la chute de l'Empire Romain, des populations de cultures complètement nouvelles ont commencé à arriver en Europe et deviendront le socle des nations européennes modernes. "En d'autres mots, cette période a posé les fondations de l'Europe telle que nous la connaissons aujourd'hui" dit Novak.

En effet, l'analyse de l'ADN de l'ancien trio a révélé que l'un d'entre eux avait une ascendance ouest-eurasienne, un autre une descendance proche-orientale et le troisième une ascendance est-asiatique.

Les squelettes mis au jour sur le site. (Image credit: D Los/CC By 4.0)

Le garçon qui avait une ascendance proche-orientale avait une déformation crânienne de type circulaire, ce qui signifie que l'os frontal a été aplati et la hauteur du crâne a été considérablement augmentée.

Le garçon qui venait probablement de l'ouest eurasien n'avait pas de déformation crânienne, et le garçon avec une descendance est asiatique avait un crâne avec une déformation oblique, ce qui signifie que le crâne était allongé en diagonale vers le haut.

"Nous supposons que différents types de déformation du crâne en Europe ont été utilisés comme indicateur visuel d'association à certain groupe culturel" dit Novak.

Pour le moment, on ignore à quels groupes culturels ils appartenaient, même si le garçon est-asiatique aurait pu être un Hun. À présent, Novak et son équipe espèrent trouver davantage d’échantillons de déformations crâniennes en Europe pour comprendre ce phénomène à plus grande échelle.

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9.30.2019

Un archéologue apporte des réponses sur les bâtisseurs de Stonehenge

Grâce à une technique de pointe inventée et dirigée par l’universitaire belge Christophe Snoeck, nous en savons maintenant un peu plus sur les mystères de Stonehenge.

Ses analyses suggèrent qu’un certain nombre de personnes qui ont été enterrées sur le site de Wessex ont déplacé et probablement transporté les pierres bleues, utilisées au début de la construction du monument, et provenant des montagnes Preseli dans l’ouest du Pays de Galles.

Fouilles du trou d'Aubrey N°7 à Stonehenge. Photo: Adam Stanford

Bien qu’on ait beaucoup spéculé sur la manière et la raison pour lesquelles l'ensemble de pierres mythique a été construit, la question de savoir qui l’a bâti a suscité jusqu'ici beaucoup moins d’attention. C'est là qu'intervient le Dr Snoeck, de la Vrije Universiteit Brussel (VUB).


Ses recherches novatrices ont enfin permis d'extraire des informations sur l'origine géographique des personnes incinérées.


En partenariat avec des collègues du Musée National d'Histoire Naturelle de Paris et de la University College de Londres, il a dirigé la recherche sur Stonehenge qui combinait des datations radiocarbone  et de nouveaux développements dans l'analyse archéologique.

Le Dr Snoek, qui a inventé la technique au cours de sa recherche doctorale, a découvert que certaines informations biologiques survivent aux hautes températures atteintes lors de la crémation (jusqu'à 1000°C). Du coup, cela donne la "possibilité passionnante"de pouvoir enfin étudier l'origine de ceux qui ont été enterrés à Stonehenge.

Le Dr Snoek

Il a expliqué comment son équipe a réalisé le travail et l’importance de leurs découvertes: "Stonehenge est l'un des sites archéologiques les plus emblématiques au monde, et lorsque j'ai eu l'opportunité de mener une étude sur le site, cela a été un immense privilège. Avant de commencer notre recherche, nous savions, d'après de précédents travaux, que les pierres bleues utilisées pour construire les anciennes phases du monument provenaient de l'ouest du Pays de Galles. En travaillant directement sur les restes humains découverts sur le site, nous espérions avoir un aperçu, non pas sur l'origine des pierres, mais sur l'origine de ceux qui utilisaient le site et y étaient enterrés."

Les travaux ont impliqué l'analyse de petits fragments d'ossements humains incinérés lors d'une ancienne phase de l'histoire du site aux alentours de 3000 avant JC, lorsqu'il était utilisé essentiellement comme cimetière.

"La plupart des recherches sur Stonehenge se sont concentrées sur les pierres" explique-t-il, "on sait peu de choses  concernant les humains enterrés sur le site. Cela est principalement du au fait qu'ils ont été incinérés et que seuls restaient des fragments d'ossements. Ce n'est que très récemment que de nouvelles méthodes ont été développées pour étudier les restes humains incinérés".

Au cours de son doctorat, il a mis au point une méthode permettant d'extraire des informations sur l'origine géographique des personnes incinérées.  Cette méthode dit-il "a été appliquée à 25 individus incinérés à Stonehenge et nos résultats montrent que 40% n'avaient pas vécu près de Stonehenge dans la dernière décennie avant leur mort, mais ils venaient de plus loin. Certains étaient peut-être originaires de l'ouest du pays de Galles, d'où proviennent les pierres bleues, à environ 250 km. Cela montre l’importance du site dans le paysage britannique au néolithique."

Sa contribution personnelle à l’étude a principalement porté sur les analyses scientifiques, notamment les analyses isotopiques, élémentaires et infrarouges. Les résultats ont ensuite été discutés et interprétés avec le reste de l'équipe.

Fragments d'os occipital incinérés de Stonehenge.

Toutefois, il ne faut pas négliger les problèmes liés à la manipulation de minuscules fragments d'os brûlés: "Travailler sur des fragments d'os incinérés peut être très délicat, car ils sont très petits et cassants. Cependant, avec les soins appropriés, nous avons pu effectuer toutes les analyses prévues".


Comprendre la passé.


Selon le Dr Snoeck, les résultats soulignent l’importance des liens interrégionaux impliquant le mouvement des matériaux et des personnes dans la construction et l’utilisation de Stonehenge. Celui-ci, à son tour, fournit un aperçu rare de la vaste gamme de contacts et d’échanges au néolithique, il y a déjà 5000 ans.

Le Dr Snoeck, qui est spécialisé en archéologie et en chimie, dit qu'il est important de comprendre les vies passées des populations animales et humaines, ce qui inclue leur régime alimentaire, leur mobilité, leur utilisation du paysage et les conditions environnementales.

Les techniques utilisées sur le projet Stonehenge peuvent être utilisées, espère-t-il, pour améliorer notre compréhension du passé: "comprend notre passé est, pour moi, d'une importance cruciale pour mieux comprendre où nous en sommes maintenant et comment nous avons atteint ce stade. Je pense que Stonehenge ainsi que les pyramides d'Egypte (et beaucoup d'autres sites) sont fascinants. Ce sont des marqueurs de notre passé et résoudre les mystères de leur construction et de leur utilisation nous aide certainement à mieux comprendre notre passé."

Sur l'importance d'en apprendre davantage sur les populations de la période néolithique, il dit qu'en rassemblant plus d'informations sur elles, on peut commencer à comprendre l'emplacement de tels sites dans le paysage et comment ils ont façonné les sociétés et les croyances à travers le temps et l'espace.

"Nous étions fascinés de constater que tous les individus ne vivaient pas à proximité du site et que beaucoup d’entre eux s’étaient déplacés sur de très grandes distances pour se rendre à Stonehenge. Comprendre comment les personnes et les sociétés ont changé dans le temps et dans l'espace nous aide à comprendre les sociétés actuelles et comment elles pourraient changer et interagir," dit-il.

À la suite de cette étude novatrice, il a été nommé parmi l'un des trois candidats au prix de l'archéologue de l'année 2019 par le magazine britannique Current Archaeology.

Christophe Snoeck envisage également d'étudier des restes incinérés dans d'autres pays: "Ils ont été un peu oubliés et mis de côté. Et j'ai trouvé cela très triste, car dans de très grandes parties du monde, notamment dans la préhistoire européenne, des personnes ont été incinérées."


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