8.17.2020

Un U-boat de la Première Guerre mondiale coulé par la Royal Navy étudié pour la première fois

Un sous-marin de la Première Guerre Mondiale coulé en 1917 a été étudié pour la première fois à l'aide de scanner et de vidéo sous-marine.

Les scientifiques ont utilisé des techniques de numérisation sophistiquées et des séquences vidéo sous-marines pour analyser l'épave d'un UC-47, à environ 20 miles nautiques au large de la côte du Yorkshire en mer du Nord.

À l'aide de la technologie de sonar multifaisceaux, l'équipe a réalisé cette image 3D haute résolution du U-boat UC47 sur le fond marin au large du Yorkshire.

L'équipe en charge de l'étude rapporte que l'UC-47 serait à l'origine du naufrage de plus de 50 navires au cours de sa carrière d'à peine douze mois et qu'il avait la réputation d'être un navire chanceux au sein de la marine impériale allemande.

Mais le 18 novembre 1917, le patrouilleur de la Royal Navy HMS P-57 le surprend à la surface.Il éperonne puis coule le sous-marin qui sombre avec tous les hommes à bord.

Dirigé par l'expert en archéologie des eaux profondes, le Dr Rodrigo Pacheco-Ruiz, de l'Université de Southampton, en collaboration avec les sociétés de prospection offshore MMT et Reach Subsea, l'équipe a enquêté sur l'épave pendant des opérations offshore visant à préparer la pose d'un nouveau pipeline en mer du Nord.

Les hélices du sous-marin allemand de la Première Guerre mondiale qui a été inspecté pour la première fois depuis sa perte en 1917. Photo: © MMT / Reach Subsea

À l'aide d'une robotique de pointe et d'un équipement géophysique à haute résolution, l'épave, qui se trouve à 50 mètres sous la surface, a été cartographiée et inspectée en détail et a montré un niveau de conservation «étonnant», a ajouté l'équipe.

Les archéologues ont déclaré que les restes de la coque principale, qui était intacte sur toute sa longueur, étaient visibles au-dessus du fond marin et que les dommages qu'elle avait subis lors de son naufrage étaient clairement visibles. Un grand trou du côté bâbord de la coque indiquait une explosion et dispersés autour du site de l'épave se trouvaient des parties du navire, dont l'un des tubes lance-torpilles.

Le Dr Pacheco-Ruiz, co-directeur du projet de recherche archéologique offshore (OAR) du Centre d'archéologie maritime, a déclaré: "Aujourd'hui, le navire n'est indiqué sur les cartes de navigation que comme une épave et jusqu'à présent, on en savait très peu sur l'état du sous-marin. Ce fut un privilège de pouvoir explorer une épave en si bon état et d'avoir l'opportunité d'en savoir plus sur son passé."

Les archéologues espèrent qu'il sera possible de retourner sur le site de l'épave dans le futur pour recueillir davantage d'éléments sur son passé et aider à former des étudiants en archéologie maritime.

D'après, l'historien maritime Stephen Fisher "Le lendemain de sa perte, l'UC-47 est réputé avoir été visité par des plongeurs de la Royal Navy qui ont récupéré des renseignements précieux, notamment des livres de codes et des graphiques. Une étude plus approfondie sur les sources historiques combinée à l'imagerie détaillée de l'épave, pourrait nous permettre de déterminer si elle a effectivement été visitée en novembre 1917."




Source:
Science Focus: "WWI U-boat sunk by Royal Navy surveyed for the first time"
 

8.12.2020

Au Proche-Orient, la crémation est apparue dès le 7e millénaire avant notre ère

Le défunt retrouvé dans une tombe-bûcher à Beisamoun en Israël, était celui d'un jeune adulte, mais on ignore s'il s'agit d'une femme ou d'un homme.

Au Proche-Orient, la crémation est apparue dès le 7e millénaire avant notre ère
Une partie du site de fouilles de Beisamoun (Israël). La fosse visible est le bûcher-tombe. Photo: mission Beisamoun

Il avait été blessé par une flèche à l'épaule quelques mois avant sa mort survenue au printemps il y a près de 9000 ans.


Cette tombe offre la plus ancienne preuve de crémation directe au Proche-Orient.


Il s'agit d'une crémation directe dans le sens où  la dépouille a directement été brûlée, contrairement à certaines pratiques impliquant un traitement par le feu d’ossements secs exhumés.
 
Le bûcher, préservé car enterré, ainsi que les restes osseux qui s’y trouvaient, ont été mis au jour et étudiés par une équipe internationale dirigée par Fanny Bocquentin, archéo-anthropologue du CNRS,  entourée de la doctorante Marie Anton et de plusieurs spécialistes des restes animaux, végétaux et minéraux.

Les 355 fragments d’os humain, certains calcinés, témoignent de températures atteignant 700°C, ce qui a été confirmé par l’analyse de l’enduit argileux recouvrant les parois de la fosse.

 Le bûcher-tombe en cours de fouille. Photo: mission Beisamoun

La disposition des os et la persistance de certaines articulations semblent indiquer que la dépouille a été placée assise sur le bûcher, et que celle-ci n’a pas été remuée au cours de la crémation ou par la suite.

Des restes siliceux de plantes révèlent notamment la présence d’herbes en fleurs: bien que l'on ne connaisse par leur rôle (combustible, ornemental, odorant), elles témoignent de la saison du décès.

 Pointe de silex fichée dans une omoplate carbonisée. Photo: mission Beisamoun

Outre cette exceptionnelle tombe-bûcher, les restes incinérés de cinq autres adultes ont été découverts sur le site, contemporains d’inhumations dans des ruines de maisons abandonnées.

L’émergence de la crémation révèle l’évolution du rapport aux morts dans la région : alors que prévalaient le culte des ancêtres et des pratiques funéraires au long cours, le temps funéraire semble se contracter. Une période de transition ?
Deux à trois siècles plus tard, les morts ne sont plus inhumés dans ou à proximité des villages et les archéologues ont bien du mal à en trouver la trace. Cette étude résulte d’une fouille archéologique conjointe du CNRS, du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français, ainsi que de l’Office des Antiquités israéliennes, menée de 2007 à 2016.

L'étude est publiée dans PLOS ONE:

Source:
  • CNRS: "Au Proche-Orient, la crémation est apparue dès le 7e millénaire avant notre ère"

8.05.2020

Convergence culturelle: le flûtage préhistorique amérindien retrouvé sur des sites en Arabie


Des pointes en pierre flûtées, vieilles de 8 000 à 7 000 ans, ont été découvertes dans les sites archéologiques de Manayzah au Yémen et d’Ad-Dahariz au Sultanat d’Oman.

Ces pointes de projectiles ont une forme sophistiquée et particulière. Elles incluent des pointes de lances et de flèches.

Or, le flûtage est une technique préhistorique qui jusqu’à présent n'a été constaté que sur des sites amérindiens vieux de 13 000 à 10 000 ans.


Le flûtage est une technique spécifique qui implique l'extraction d'un éclat sur la longueur d'une pointe de projectile, laissant une rainure ou une dépression distincte à la base de la pointe de lance ou de flèche. Photo: Rémy Crassard, CNRS

Selon l’étude menée par une collaboration internationale d’archéologues, comprenant des scientifiques du CNRS1, de l’Inrap, d’Ohio State University et du Max Planck Institute for the Science of Human History, les différences entre les datations et les zones géographiques impliquent qu’il n’existe aucune connexion entre les populations qui ont conçu ces pointes.

Il s’agit donc d’un exemple de convergence culturelle, pour une technique nécessitant un haut niveau de savoir-faire.

Bien que les procédures de flûtage soient similaires entre l’Amérique et l’Arabie, la finalité des pointes était différente : les pointes américaines étaient flûtées pour faciliter l’emmanchement, permettant d’attacher la pointe au reste de la flèche, alors que le flûtage en Arabie était lié à la démonstration d’une capacité à concevoir mentalement des outils en pierre.

L'étude a été publiée dans PLOS ONE: "Fluted-point technology in Neolithic Arabia: An independent invention far from the Americas"

Source:

8.02.2020

Ces trésors archéologiques découverts par les résidents du Royaume-Uni pendant le confinement

Au Royaume-Uni, des particuliers ont découvert de nombreux artéfacts archéologiques alors qu'ils s'occupaient de leur jardin pendant le confinement.

Les découvertes répertoriées par le Portable Antiquities Scheme (PAS) du British Museum, qui vise «à encourager l'enregistrement d'objets archéologiques trouvés par des membres du public en Angleterre et au Pays de Galles», comprennent une pointe de flèche néolithique, une pièce de monnaie médiévale en argent et des fragments de poterie romaine.

Les trésors archéologiques découverts par les résidents du Royaume-Uni pendant le confinement
Cette paire de crochets de ceinture ou de sangle post-médiévale en forme de serpent a été trouvée dans le Herefordshire. Photo: British Museum's Portable Antiquities Scheme

"Avec autant de personnes qui passent tellement plus de temps dans leur jardin, il y a eu des découvertes vraiment intéressantes," rapporte l'agent de liaison Peter Reavill, "J'ai vu des pipes à tabac, des morceaux de poterie et même des outils préhistoriques en silex trouvés dans des jardins."

Ainsi, un individu de Chithurst, dans le West Sussex, a trouvé une pointe de flèche néolithique dans son jardin. Dans le Herefordshire, pendant ce temps, un habitant a découvert un crochet de ceinture en forme de serpent datant de la période post-médiévale. Un autre a repéré un anneau médiéval tardif au sommet d'une taupinière. À Stoke-on-Trent, dans le Staffordshire, une personne creusant sous sa pelouse a mis au jour une pièce d'argent frappée sous le règne d'Édouard III. Une autre pièce médiévale date de 1430 ou 1431 et portant la ressemblance d'Henri VI a été trouvée à Fareham, Hampshire, dans un jardin.


Un rocher de grès portant une écriture oghamique a été découvert à Coventry. 


L'ancien alphabet ogham apparaît sur des monuments en pierre à travers le Royaume-Uni et a été utilisé pour écrire des inscriptions en archaïque, en vieil irlandais, en vieux gallois, en pictes et en latin. Les chercheurs attendent actuellement une traduction du texte, qui remonterait au IVe siècle après JC.
Auparavant, la zone dans laquelle la pierre a été déterrée a produit peu d'artéfacts du début du moyen âge. Les exemples d'écriture ogham sont relativement rares; à ce jour, une vingtaine ont été découverts au Royaume-Uni.

 Une pointe de flèche néolithique trouvée dans un jardin à Chithurst, West Sussex (Photo: Surrey County Council / British Museum's Portable Antiquities Scheme)

 Inscriptions ogham sur une pierre en grès. (Photo: British Museum's Portable Antiquities Scheme)

Pièce de monnaie datant du règne d'Henry VI. (Photo: British Museum's Portable Antiquities Scheme)

Fragments d'une poterie médiévale. (Photo: British Museum's Portable Antiquities Scheme)

Ailleurs, un autre résident du Royaume-Uni, près de Bradford, dans le West Yorkshire, est tombé sur une meule néolithique ou de l'âge du bronze, utilisé pour moudre le grain, l'outil se compose de deux pierres circulaires.

Huit fragments de poterie romaine ont aussi été découverts à Wymeswold, dans le Leicestershire, selon le Guardian

Les trésors archéologiques découverts par les résidents du Royaume-Uni pendant le confinement
Une meule en pierre utilisée pour le moudre le grain. (Photo: British Museum's Portable Antiquities Scheme)

"Au cours de la période de confinement total, un certain nombre de découvertes ont été faites dans les jardins car les gens étaient sans travail ou ne pouvaient sortir autant que d'habitude," dit Michael Lewis, responsable des antiquités transportables et des trésors au British Museum, "Les découvreurs peuvent hésiter à montrer aux agents de liaison les trouvailles de leur jardin, mais nous sommes impatients de voir ce que le public met au jour. Souvent, les gens ne réalisent pas l’importance archéologique de ce qu’ils trouvent."


Source:
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7.25.2020

Des ruines préhispaniques découvertes au sommet d'une montagne au Mexique

Les archéologues disent que le site, qui à son apogée aurait eu sept pyramides, était un lieu cérémoniel. Il aurait été construit par les zapotèques, qui vivaient dans les hautes terres du sud de l'actuel Mexique.

Des ruines préhispaniques découvertes au sommet d'une montagne au Mexique
Ceux qui vivaient sur le site du sommet de la montagne avaient une vue imprenable. Photo: EPA

Les sculptures suggèrent qu'il a peut-être été dédié au dieu du monde souterrain.

Le site est situé sur un point stratégique, au sommet de la montagne Cerro de Peña dans l'état de Puebla, à une hauteur de 1845 mètres.


Les archéologues pensent qu'il est resté caché depuis le 6ème siècle.


L'accès au site se fait par un chemin rocailleux, dont l'ascension dure deux heures et demie. L'endroit a été découvert par des habitants du village de Santa Cruz Huehuepiaxtla.

Des sculptures d'animaux et de personnages ont été retrouvées sur des pierres autour du site. Photo: EPA

Jusqu'à présent, deux stèles gravées, ainsi que des pierres sculptées plus petites, ont été découvertes.

L'une des sculptures représente un personnage avec des cornes et des griffes portant un pagne. On pense que d'autres représentent un iguane, un aigle et une figure féminine considérée comme une divinité ressemblant à une chauve-souris.

José Alfredo Arellanes, de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire du Mexique (INAH), rapporte que 87 glyphes, ou symboles, ont été trouvés jusqu'à présent.


Les premières analyses suggèrent qu'une zone cérémonielle, flanquée de temples et des maisons des dirigeants, se trouvait au sommet de la montagne.


L'archéologue pense que le site aurait également eu sept pyramides et un terrain pour jouer à l'ulama, un jeu dans lequel les joueurs utilisaient leurs hanches pour propulser une balle en caoutchouc à travers des cerceaux de pierre.

Puebla est une région riche en ruines archéologiques, et les habitants ont déclaré être fiers d'avoir conduit les archéologues à cette dernière trouvaille.

Les experts analysent toujours les découvertes, mais ont déclaré que le site aurait pu être construit par des personnes appartenant à la civilisation zapotèque, également connue sous le nom de "Cloud People", originaire de la région il y a 2500 ans et ayant une architecture et un style d'écriture sophistiqués basés sur glyphes.
Ceux qui suivaient la religion zapotèque croyaient en beaucoup de dieux, dont beaucoup étaient associés à l'agriculture ou aux animaux.


Source:

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7.22.2020

L'origine du verre romain de haute qualité révélé par les isotopes d'hafnium

Des chercheurs ont trouvé un moyen de déterminer l'origine du verre incolore de la période romaine.

Il s'agit d'une étude, fruit d'une collaboration internationale entre le Danish National Research Foundation’s Centre for Urban Network Evolutions (UrbNet), l'Aarhus Geochemistry and Isotope Research Platform (AGiR) de l'Université Aarhus et le Danish-German Jerash Northwest Quarter Project. L'étude est publiée dans Scientific Reports.

L'origine du verre romain de haute qualité révélé par les isotopes d'hafnium

L'industrie du verre romain était prolifique, produisant des objets pour boire et manger, des vitres et des «pierres» en verre colorées pour les mosaïques murales.


L'une de leurs réalisations exceptionnelles était la production de grandes quantités d'un verre incolore et transparent, particulièrement apprécié pour les récipients à boire de haute qualité.


L'édit du Maximum (édit concernant le prix des marchandises) du quatrième siècle de l'empereur Dioclétien fait référence au verre incolore comme «alexandrie», indiquant une origine égyptienne.

Cependant, de grandes quantités de verre romain sont connues pour avoir été fabriquées en Palestine, où les archéologues ont découvert des fours pour la production de verre incolore.

De tels fours n'ont pas été découverts en Égypte, et jusqu'à présent, il a été très difficile de faire la différence scientifiquement entre le verre fabriqué dans les deux régions.

Aujourd'hui, une collaboration internationale dirigée par le professeur adjoint Gry Barfod d'UrbNet et AGiR de l'Université d'Aarhus a trouvé la solution.

Leur travail sur le verre romain du projet germano-danois Jerash Northwest Quarter en Jordanie montre que les isotopes de l'élément rare hafnium peuvent être utilisés pour distinguer le verre égyptien et palestinien et fournir des preuves irréfutables que le prestigieux verre incolore connu sous le nom d' "Alexandrie" était en effet fabriqué en Egypte.

Deux des co-auteurs de la publication, le professeur Achim Lichtenberger (Université de Münster) et directeur du centre d'UrbNet et le professeur Rubina Raja, dirigent le projet archéologique à Jerash, en Jordanie.

Depuis 2011, ils travaillent sur le site et développent des approches haute définition du matériel archéologique issu de leurs fouilles.


Un lien important entre l'archéologie et la géologie


Grâce à des méthodes de quantification complètes, ils ont montré à maintes reprises qu'une telle approche est la voie à suivre en archéologie, en la combinant avec des études contextuelles de divers groupes de matériaux. Cette nouvelle étude est un témoignage supplémentaire de cette approche.

«Les isotopes d'hafnium se sont avérés être un traceur important pour les origines des dépôts sédimentaires en géologie, donc je m'attendais à ce que ce système isotopique révèle l'empreinte des sables utilisés dans la verrerie», déclare Gry Barfod.

Le professeur à l'Université d'Aarhus, Charles Lesher, co-auteur de la publication, poursuit: «Le fait que cette attente soit confirmée par les mesures témoigne du lien intime entre l'archéologie et la géologie

Les isotopes de l'hafnium n'ont pas été utilisés auparavant par les archéologues pour étudier le commerce de matériaux anciens fabriqués par l'homme tels que la céramique et le verre.

Le co-auteur, le professeur Ian Freestone, de l'Unviersité College de Londres, commente: "Ces résultats passionnants montrent clairement le potentiel des isotopes d'hafnium pour élucider les origines des anciens matériaux. Je prédis qu'ils deviendront une partie importante de la boîte à outils scientifique utilisée dans notre enquête sur l'économie antique."


Source:

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7.14.2020

Découverte de figurines néolithiques vieilles de 10 000 ans dans des sépultures en Jordanie

Au cours de l'ancien néolithique, au 9ème millénaire avant notre ère, au Proche Orient, l'iconographie humaine a commencé à se développer. Or, les théories archéologiques pour expliquer ce développement étaient inexistantes jusqu'à présent.

Un nouvel article publié dans Journal Antiquity, dont l'auteur principal est le Dr Juan José Ibáñez, a étudié ce qui est décrit comme un "assemblage unique d'artéfacts en silex du Néolithique précéramique B ou PPNB (Pre-Pottery Neolithic B), période du 8éme siècle avant notre ère". La découverte a eu lieu sur le site de Kharaysin en Jordanie.

Découverte de figurines néolithiques vieilles de 10 000 ans dans des sépultures en Jordanie
Les figurines néolithiques trouvées en Jordanie étaient de différentes formes et tailles. (Kharaysin archaeological team / Antiquity Publications Ltd )

Cependant, ces artéfacts ne ressemblent pas tellement aux outils en silex habituels, et semblent avoir des formes humaines. Comme ils ont été trouvés dans des sépultures, l'équipe de chercheurs suggère que ce sont des figurines néolithiques fabriquées au cours de rituels funéraires et des cérémonies du souvenir qui comprenaient «l'extraction, la manipulation et la redéposition de restes humains».


Ces figurines de silex vieilles de 10 000 ans sont-elles des reliques de rituels mortuaires néolithiques?


Le début de l'expansion des artéfacts de forme humaine est généralement associée à la demande croissante d'icônes matérielles pour soutenir les croyances religieuses dominantes. Cela était largement dirigé vers les divinités féminines au début du néolithique, mais plusieurs chercheurs ont démontré que les figurines explicitement féminines néolithique au Proche-Orient étaient minoritaires.

Les artéfacts de forme humaine récemment découverts ont été interprétés, tour à tour, comme des objets cultuels, des véhicules de magie, des figures utilisées dans l'enseignement des rites d'initiation et aussi comme des jouets pour enfants.

Pour le Dr Juan José Ibáñez, établir leur signification «originale» et «réelle» est une étape essentielle pour comprendre comment les changements psychologiques et sociaux ont eu lieu pendant la transition vers l'agriculture.

Kharaysin, dans la vallée de la rivière Zarqa en Jordanie, mesure près de 25 hectares et est définie par quatre principaux niveaux d'occupation archéologique.


Les premières dates remontent au début du 9e millénaire avant JC, tandis que le second niveau représente la seconde moitié du 9e millénaire avant JC. Le troisième niveau était occupé au début du 8ème millénaire avant JC et le quatrième niveau date du début du 7ème millénaire avant JC.

C'est au troisième niveau datant du début du 8e millénaire avant notre ère que les objets en silex ont été fabriqués et enterrés dans les ruines de maisons rectangulaires aux sols enduits de chaux.

Découverte de figurines néolithiques vieilles de 10 000 ans dans des sépultures en Jordanie
Orthophotographie de la zone A. (Image: Kharaysin archaeological team/ Antiquity Publications Ltd)

L'article présente une analyse des artéfacts en silex, qui ont tous deux paires d'encoche. Cet aspect suggère que ce sont des figurines, délibérément sculptées pour représenter le corps humain sous une forme non documentée jusqu'ici.

Cela prouverait effectivement que les figurines représentent une partie du changement généralisé de la pensée symbolique qui se manifeste dans la prolifération de l'iconographie humaine au début du Néolithique.

En plus d'analyser morphologiquement les silex entaillés, 71 autres artéfacts en silex, dont des fragments de lame, des lamelles ou des éclats affichant deux paires d'encoches opposées, ont également été soumis à une analyse technologique pour rechercher des marques d'usure. Or, presque tous les objets ne présentaient «aucune trace d'usure à l'intérieur des encoches ou sur les bords adjacents », selon l'article.

De plus, une seule lame présentait des signes d'usure après avoir coupé de la viande ou de la peau, des deux côtés, mais cette utilisation pratique s'est produite «avant que les encoches ne soient faites».


L'analyse morphologique répond aux questions sur les figurines néolithiques


Le récent article présente une explication alternative pour la morphologie des artéfacts de Kharaysin trouvés en Jordanie, en faisant valoir qu'ils ressemblent à la silhouette d'un corps humain.

 Bien que ces paires d'encoches auraient pu être utilisées pour emmancher des outils, de nombreux artéfacts récupérés n'ont pas de bords fonctionnels clairs et la plupart ne présentent aucune preuve d'utilisation.

La paire supérieure d'encoches montre le rétrécissement du cou tandis que la paire inférieure représente la taille. Ce "contour en forme de violon" distinct est également observé dans deux figurines en terre cuite de la même période d'occupation à Kharaysin, ce qui confirme davantage l'affirmation selon laquelle ces silex crantés étaient des figurines utilisées dans des rituels funéraires faisant partie d'un "culte de vénération des ancêtres" qui pratiquait la récupération et la curation (et occasionnellement le plâtrage) des crânes.

Deux figurines humaines en argile trouvées au fond d'une fosse de 1,6 mètre de profondeur à Kharaysin. (Image: Kharaysin archaeological team / Antiquity Publications Ltd )




Comment cette nouvelle étude a-t-elle amené l'auteur à réfléchir sur la "fonction" rituelle de ces artéfacts?


«C'est toujours très difficile à savoir», a dit le professeur. Il poursuit en expliquant que les figurines ont été réalisées avec une technique simple et en utilisant un matériau omniprésent. Ils "n'ont pas été fabriqués par des artisans mais par des membres ordinaires de la communauté". Les figurines sont assez variées: certaines sont minces, d'autres bosselées, petites ou grandes.

Elles semblent donc représenter des personnes décédées spécifiques. Ces figurines et autres iconographies funéraires humaines pourraient suggérer «qu'une sorte de croyances en l'existence après la mort étaient présentes».


Le lien vers l'article scientifique:

Source:

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7.08.2020

Découverte d'anciens sites archéologiques aborigènes sur le fond marin

Pour la majeure partie de l'histoire humaine de l'Australie, le niveau de la mer était bien plus bas que de nos jours, et il y avait donc d'avantages de terres arides où vivaient des gens.

Jusqu'ici, les archéologues ne pouvaient que spéculer sur la façon dont ces habitants utilisaient ces terres aujourd'hui submergées. Cependant, dans une étude publiée dans PLOS ONE, sont rapportés les premiers anciens sites archéologiques aborigènes immergés trouvés sur le fond marin, dans les eaux au large de l'Australie occidentale

Découverte d'anciens sites archéologiques aborigène sur le fond marin
Photo: S Wright, Author provided

Lorsque les gens sont arrivés la première fois sur l'île contient il y a 65000 ans, le niveau des mers était environ 80m plus bas que de nos jours. Le niveau de la mer a fluctué mais a continué de baisser avec le refroidissement du climat mondial. Alors que le monde plongeait dans le dernier âge de glace, dont le pic fut atteint il y a environ 20000 ans, les niveaux des mers ont chuté de 130m par rapport à aujourd'hui.

Entre 18000 et 8000 ans, le monde s'est réchauffé. La fonte des calottes glaciaires a fait monter le niveau de la mer. La Tasmanie a été coupée du continent il y a environ 11 000 ans. La Nouvelle-Guinée s'est séparée de l'Australie il y a environ 8 000 ans. L'élévation du niveau de la mer a inondé 2,12 millions de kilomètres carrés de terres sur le plateau continental entourant l'Australie.


Des milliers de générations de personnes auraient vécu leur vie dans ces paysages maintenant sous l'eau.


Au cours des quatre dernières années, une équipe d'archéologues, de spécialistes de l'art rupestre, de géomorphologues, de géologues, despilotes spécialisés et divers scientifiques de l'Australian Research Council-funded Deep History of Sea Country Project ont collaboré avec le Murujuga Aboriginal Corporation pour trouver et cataloguer des sites archéologiques submergés au large des côtes de Pilbara.

Des archéologues travaillant dans les eaux peu profondes au large de l'Australie occidentale. Les futures générations d'archéologues doivent être prêtes à se mouiller. Photo: Jerem Leach, DHSC Project, Author provided

Ils ont étudiés des cartes de navigation, des cartes géologiques et des sites archéologiques situés dans le paysage pour rétrécir les zones potentielles avant d'analyser les fonds marins à l'aide de scanners laser montés sur de petits avions et d'un sonar haute résolution remorqué derrière un bateau.

Dans la phase finale de la recherche, l'équipe de plongeurs scientifiques a réalisé des études archéologiques sous-marines pour examiner, enregistrer et échantillonner physiquement les fonds marins.


Deux sites archéologiques sous-marins découverts dans l'archipel Dampier.


Le premier, au Cap Bruguières, comprend des centaines d'objets en pierre, dont des broyeurs et des meules, sur le fond marin à des profondeurs allant jusqu'à 2,4 m.

Sur le second site, dans le Passage Flying Foam, ils ont trouvé des traces d'activités humaines associées à une source d'eau douce submergée, à 14 mètres sous le niveau de la mer. Il y a au moins un outil de pierre taillée confirmé fabriqué à partir de matériaux d'origine locale.

Les données environnementales et les datations au radiocarbone montrent que ces sites devaient avoir plus de 7 000 ans lorsqu'ils ont été submergés par la montée des eaux.

L'étude montre que des sites archéologiques existent sur le fond marin en Australie, avec des objets appartenant à des peuples anciens, non perturbés depuis des milliers d'années.
 

 Une sélection d'objets en pierre trouvés sur le fond marin lors des recherches. Photo: Chelsea Wiseman, Author provided



Les outils en pierre submergés découverts à Murujuga nous font repenser à ce que nous savons du passé. Notre connaissance des anciens temps en Australie provient des sites archéologiques terrestres et des histoires orales indigènes.


Mais, les premiers habitants à arriver en Australie étaient des peuples côtiers qui avaient voyagé en bateaux le long des îles d'Indonésie. Les premiers peuplements d'Australie ont eu lieu sur des terres qui sont maintenant sous l'eau.

Pour bien comprendre les questions clés de l'histoire humaine, aussi ancienne soit-elle, les chercheurs doivent se tourner à la fois vers l'archéologie et les sciences marines.


Protéger un patrimoine immergé inestimable.


Les sites archéologiques immergés sont menacés de destruction par l'érosion et par les activités de développement, telles que les installations pétrolières et gazières, les pipelines, les aménagements portuaires, le dragage, le déversement de déblais et la pêche industrielle.

La protection des sites culturels subaquatiques de plus de 100 ans est prévue par la Convention de l'UNESCO sur la protection du patrimoine culturel subaquatique (2001), adoptée comme loi par plus de 60 pays mais non ratifiée par l'Australie.

En Australie, les lois fédérales qui protègent le patrimoine culturel subaquatique dans les eaux du Commonwealth ont été récemment modernisées avec la Historic Shipwrecks Act (1976) revue et renommée sous le nom de Australia's Underwater Cultural Heritage Act (2018), qui est entrée en vigueur en juillet 2019.

Cette nouvelle loi ne protège pas automatiquement tous les types de sites et privilégie la protection du patrimoine submergé non autochtone.

Par exemple, toutes les épaves de plus de 75 ans et les avions coulés trouvés dans les eaux du Commonwealth australien bénéficient d'une protection automatique.

D'autres types de sites, quel que soit leur âge et y compris les sites aborigènes et insulaires du détroit de Torres, peuvent être protégés, mais uniquement avec l'approbation ministérielle. Il est possible que les États et les territoires protègent le patrimoine autochtone submergé sur la base des lois existantes, mais les régulateurs n'ont conventionnellement géré que le patrimoine subaquatique des périodes historiques plus récentes.

Avec cette découverte confirmant que les anciens sites autochtones peuvent être préservés sous l'eau, il faut que les décideurs politiques reconsidèrent les approches de protection du patrimoine culturel subaquatique en Australie.

De nombreux autres sites submergés seront trouvés dans les années à venir. Ceux-ci remettront en question nos compréhensions actuelles et mèneront à un compte rendu plus complet de notre passé humain, ils ont donc besoin de protection maintenant.


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