12.31.2020

Le top des découvertes archéologiques en 2020

Voici quelques unes des découvertes archéologiques les plus marquantes de l'année 2020.


Russie: découverte d'une immense structure fabriquée à partir d'os de mammouths

                                                                                Photo: Antiquity Journal

Des chercheurs ont mis au jour une structure de 12,5 mètres de large construite à partir d'os de mammouths. Selon leur étude, des chasseurs-cueilleurs l'auraient érigé il y a quelque 25.000 ans pour une raison qui demeure mystérieuse:

Plus d'informations: Geo

 

Angleterre: un méga-henge du néolithique construit en seulement quelque dizaines d'années

      Vue aérienne du henge de Mount Pleasant, tel que vu lors de fouilles au début des années 1970 (Université de Cardiff)

Une étude publiée dans Proceedings of the Prehistoric Society suggère que d'anciens bâtisseurs on construit le henge de Mount Pleasant près de Dorchester dans un délai estimé entre 35 à 125 ans. 

Plus d'informations: Les Découvertes Archéologiques

 

Egypte: de nouvelles découvertes archéologiques, dans la nécropole de Saqqarah

 Les journalistes du monde entier étaient aux premières loges pour découvrir le trésor de Saqqarah/ Photo: Ministry of Tourism and Antiquities

Au total, 59 sarcophages et 28 statues ont été découverts dans 3 puits funéraires.

Plus d'informations: Connaissance des arts

 

Mexique: des chercheurs découvrent une structure maya vieille de 3000 ans et plus grande que leurs pyramides

Image 3D du site Maya récemment découvert d'Aguada Fenix, basée sur lidar. Photo: Takeshi Inomata

Une plateforme géante de près de 1400 mètres de long, faite de pierre, d'argile et de terre, est à la fois la plus ancienne et la plus grande structure construite par les anciens mayas. Elle éclipse leurs plus grandes pyramides en ordre de grandeur.

Plus d'informations: les Découvertes Archéologiques 

 

Mexique: les ruines d'un ancien royaume maya exhumées sur le terrain d'un éleveur

 Cartographie du site de fouilles et des structures remontant à l'ancien royaume maya identifiées jusqu'ici. © Charles Golden

Des archéologues ont mis au jour des ruines ainsi que des dizaines de sculptures sur le terrain d'un éleveur dans le sud-est du Mexique. Selon eux, il s'agit des restes d'un ancien royaume maya connu sous le nom de Sak Tz'i'.  

Plus d'informations: Geo

 

France: néandertal, tisseur de cordes 

Photographie du fragment de corde prise par microscopie numérique (le résidu mesure environ 6,2 mm de long et 0,5 mm de large). Photo: C2RMF

Contrairement aux idées reçues, Neandertal n’était pas moins avancé technologiquement qu’Homo sapiens. Une équipe internationale incluant des chercheurs du CNRS a pour la première fois mis au jour, sur un éclat de silex du site préhistorique de l’Abri du Maras situé dans le sud de la France1, des résidus de cordages vieux de plus de 40 000 ans.

Plus d'informations: CNRS 

 

Angleterre: des archéologues pensent avoir découvert les ruines du plus ancien théâtre de Londres

Sur le même site, d'autres structures ont été mises au jour dont deux qui constitueraient d'anciennes caves à bière.  Photo: Archaeology South-East, UCL

Des archéologues ont mis au jour ce qu'ils pensent être les ruines du Red Lion, le plus ancien théâtre de Londres. La structure aurait été construite vers 1567 mais sa localisation exacte restait jusqu'ici un mystère. 

Plus d'informations: Geo

 

Pérou: il y a 9 000 ans, les femmes aussi chassaient du gros gibier

                                    Image Credit : Matthew Verdolivo, UC Davis IET Academic Technology Services

Dans le passé, les femmes ont participé à la chasse, montre une étude américaine qui se base sur la découverte de tombes où on a trouvé des squelettes de femmes accompagnées d'armes.

Plus d'informations: France Info 

 

Une méthode révolutionnaire pour dater les poteries nous éclaire sur la Préhistoire 

Photo:  PixHound / Shutterstock.com

Une équipe de chercheurs britanniques a mis au point une nouvelle méthode de datation des poteries permettant aux archéologues de dater avec une précision remarquable les découvertes préhistoriques du monde entier.

Plus d'informations: Daily geek show

 

Les origines des Vikings révélées par de nouvelles analyses ADN

Fosse commune Viking, Angleterre. Photo: Dorset County Council/Oxford Archaeology

Alors que notre vision moderne des Vikings est celle d'un groupe très homogène de robustes guerriers scandinaves aux cheveux blonds, la réalité était tout autre.

Plus d'informations: National Geographic

 

Turquie: des archéologues révèlent l'existence d'un royaume oublié

Pierre gravée au moment de sa découverte. Photo: Copyright by James Osborne.

Des chercheurs de l’Université de Chicago ont découvert l’existence d’un ancien royaume en Turquie. C’est un bloc de pierre trouvé par hasard dans un canal qui a mis les archéologues sur la piste. Dessus, des inscriptions racontent l’épopée d’un certain roi Hartapu.

Plus d'informations: Géo

12.19.2020

Des preuves ADN confirment qu'une grotte bouddhiste au Tibet abritait l'Homme de Dénisova

Dans un développement révolutionnaire pour le monde de l'archéologie et de l'anthropogénie, de nouvelles preuves ADN ont confirmé qu'une grotte himalayenne sur le plateau tibétain abritait autrefois des membres d'une espèce d'humains préhistoriques connue sous le nom de Denisova.

L'équipe de recherche, menée par l'Université chinoise Lanzhou, est composée d'archéologues, de géologues et de généticiens, d'Australie, d'Allemagne et des Etats-Unis.

Le fossile a été trouvé à l'origine à l'intérieur de la grotte de Baishiya Karst en 1980par un moine bouddhiste tibétain. Photo: mpg.de

 

Ils ont déclaré que de nouveaux ADN et des preuves archéologiques ont démontré la présence à long terme d'humains en haute altitude il y a quelque 120 000 ans plus tôt qu'on ne le pensait auparavant; on ne pensait pas que les humains modernes habitaient le plateau tibétain jusqu'à il y a environ 40 000 ans.

 

Les découvertes révèlent que le premier hominidé moderne à habiter l'endroit n'était pas Néandertal, comme on l'a supposé auparavant. 

Cela confirmerait plutôt que les populations de dénisoviens sont plus susceptibles de s'être répandues et ne se seraient pas limitées à la Sibérie, où les seuls fragments fossiles connus auparavant ont été découverts en 2010.

"Nous avons trouvé d'anciens fragments humains qui correspondaient à l'ADN mitochondrial associé aux dénisoviens dans quatre couches différentes de sédiments déposés il y a environ 100000 et 60000 ans," rapporte le professeur Bo Li de l'Université de Wollongong, spécialiste de l'équipe en datation et co-auteur de la nouvelle étude, "Nous savons que certains génomes humains modernes contiennent des fragments d'ADN de dénisoviens, ce qui suggère que cette espèce humaine devait être répandue en Asie".

Cette mâchoire fossilisée vieille de 160000 ans offre de nouvelles perspectives sur l'histoire de la vie humaine sur le plateau tibétain et à travers l'Asie. Photo: mpg.de


Les origines de cette découverte ont eu lieu il y a 40 ans en 1980, lorsqu'un segment d'os de la mâchoire fossilisé, complet avec deux molaires, a été découvert par un moine bouddhiste dans la grotte Baishiya Karst au nord-est du plateau tibétain.

Pour les moines bouddhistes tibétains, la grotte karstique de Baishiya est un site sacré et un sanctuaire religieux protégé, situé à une altitude de 3280 mètres dans le comté de Xiahe.

Le moine tibétain qui a fait la découverte a présenté la relique à son professeur, le sixième Bouddha vivant Gung-Thang, qui a reconnu son importance potentielle et a transmis le fossile à l'Université de Lanzhou.

Deux décennies plus tard, en 2019, les scientifiques analysant le fragment ont rapporté que la mâchoire fossilisée appartenait à un homme de Denisova de 160000 ans, confirmant que les espèces peu connues d'hominidés de type néandertalien habitaient la région des milliers d'années avant les humains modernes.

"Notre étude permet de mieux comprendre les humains préhistoriques peu connus qui ont vécu il y a des dizaines de milliers d'années sur le toit du monde", ont déclaré les membres de l'équipe de recherche.


Peu d'informations sur l'Homme de Dénisova

L'hypothèse de Denisova a été initialement contestée par d'autres scientifiques en raison d'un manque de preuves génétiques et de la compréhension dominante de la répartition de la population de Denisova à l'époque: ce groupe d'humains préhistoriques mystérieux a été découvert à l'origine dans la grotte de Denisova en Sibérie.

"Ce fossile, de la grotte karstique de Baishiya, était non seulement la première preuve d'occupation humaine sur le plateau tibétain, mais aussi le premier fossile de Denisova à être trouvé à l'extérieur de la grotte Denisova, et le plus grand jamais trouvé", a déclaré l'équipe de recherche. 

Les chercheurs fouillent une section de la grotte bouddhiste. Photo: smh.com.au


La lignée ancestrale des dénisoviens s'est séparée des ancêtres des humains modernes il y a environ 500 000 ans, bien que les scientifiques ne s'entendent pas sur la question de savoir s'ils devraient être considérés comme une espèce distincte ou une sous-espèce d'Homo sapiens.

 Que ce soit en raison du fait qu'ils ont été vaincus par des populations d'humains modernes ou par des facteurs environnementaux, les dénisoviens et les néandertaliens auraient tous deux disparu il y a environ 40 000 à 50 000 ans, bien qu'ils soient connus pour s'être croisés avec les ancêtres des humains modernes.

"Lorsque notre espèce a quitté l'Afrique, en route pour s'installer en Australie, nous avons rencontré des dénisoviens quelque part en Asie, nous nous sommes croisés avec eux et nous avons transporté une partie de l'information génétique", a déclaré le professeur Li. 'Les Tibétains modernes, par exemple, ont un gène dénisovien qui leur permet de vivre à haute altitude."

En plus des restes humains, l'équipe de recherche de Baishiya Karst Cave a également déterré une multitude d'autres artéfacts révélateurs, dont une grande quantité de charbon de bois, indiquant que les dénisoviens ont utilisé le feu, 1310 outils rudimentaires datant d'il y a plus de 190000 ans et d'autres plus récent remontant a 45 000 ans, et de nombreux os d'animaux, dont certains de hyènes et de rhinocéros, tous deux autrefois originaires de la région.

«Après des dizaines de visites de la grotte et d'autres à proximité, en 2016, nous avons finalement trouvé les premiers artéfacts en pierre incontestables, probablement fabriqués par des dénisoviens, sur le sol de la grotte», a expliqué l'équipe de recherche, «Avec cela, nous sommes devenus de plus en plus convaincus que la grotte est un trésor de dépôts archéologiques qui pourraient aider à raconter l'histoire des Denisovans. Mais comme il s’agit également d’une grotte sacrée bouddhiste, nous n’avons pas le droit de creuser à l’intérieur, pas même une éraflure de truelle. »

 Après deux ans de négociations avec les autorités chinoises et les moines tibétains entretenant la grotte, l'équipe a obtenu la permission de fouiller dans une zone limitée à l'intérieur de la grotte sacrée, à condition qu'ils ne travaillent que tard dans la nuit pendant l'hiver himalayen, lorsque aucun moine bouddhiste n'utilisait la grotte. 

Le professeur Li a observé qu'il reste encore beaucoup de recherches à faire sur le site: «Notre prochain objectif est de dater plus d'échantillons de la grotte et d'essayer de savoir à quel moment les Denisovans ont commencé à occuper la grotte et quand ils ont "disparu" de l'endroit.»

 

Source:

 

Dernier article sur l'homme de Denisova;

 

12.08.2020

Un méga-henge britannique du néolithique construit en seulement quelque dizaines d'années

Il y a des milliers d'années, les humains du néolithique dans le sud de la Grande-Bretagne ont bâti quelques-unes des constructions les plus durables des premières civilisations: d'énormes mégalithes, dont Stonehenge, utilisés par des générations de peuples préhistoriques comme sites funéraires et rituels.

Vue aérienne du henge de Mount Pleasant, tel que vu lors de fouilles au début des années 1970 (Université de Cardiff)

 

Certains historiens pensent que les bâtisseurs du néolithique ont construit ces structures sur plusieurs siècles. Cependant une nouvelle étude publiée dans Proceedings of the Prehistoric Society suggère que d'anciens bâtisseurs on construit le henge de Mount Pleasant près de Dorchester dans un délai beaucoup plus court, estimé entre 35 à 125 ans.

Les chercheurs ont proposé cette chronologie révisée après la récupération et la datation au radiocarbone d'artéfacts sur le site de Mount Pleasant.

Bien que les objets testés aient été mis au jour il y a plus de 50 ans, ils n'avaient pas été analysés avec des techniques de datation modernes jusqu'ici, selon un communiqué de l'Université de Cardiff au Pays de Galles.

Le complexe de Mount Pleasant se composait à l'origine d'un monument en bois et en pierre, d'un henge, ou enceinte circulaire entourée d'un fossé; et d'une palissade, ou clôture faite d'énormes arbres abattus.

 

Les travailleurs auraient ainsi abattu des milliers d'arbres et passé des «millions» d'heures à construire l'enceinte.

Bien que la terre sur laquelle se trouvait le henge néolithique ait été labourée et transformée en terres agricoles, Historic England note que les traces principales du site tentaculaire sont restées intactes.

Mount Pleasant se trouve juste au sud de Dorchester, à environ une heure de route au sud de Stonehenge.

Pour estimer le calendrier de construction du henge, les chercheurs ont daté des artéfacts découverts à Mount Pleasant au début des années 1970. Ces objets, qui comprennent des restes de pics en bois, des charbons de bois et des ossements humains, se trouvent aujourd'hui dans les collections du musée du Comté de Dorset.

Les constructeurs néolithiques utilisaient des pics en bois pour creuser les fossés du henge. Les chercheurs ont analysé ces pics et d'autres artefacts trouvés sur le site pour arriver à un nouveau calendrier pour la construction de Mount Pleasant. (Université de Cardiff)


Les ouvriers néolithiques auraient utilisé des pics en bois pour creuser les fossés de l'enceinte, de sorte que les artéfacts offrent aux chercheurs une bonne indication de la période dans laquelle les fossés ont été construits.

L'équipe a constaté que le rythme de construction de Mount Pleasant était en fait assez «frénétique». L'ensemble du complexe aurait pu être construit en à peine 35 ans et n'a probablement pas dépassé les 125 ans, soit beaucoup moins de temps qu'on ne le pensait auparavant, rapportent les chercheurs.

"La construction de Mount Pleasant aurait impliqué un grand nombre de personnes, creusant les énormes fossés avec des outils simples comme des piques en bois", explique l'auteure principale Susan Greaney, archéologue à Cardiff,  "Bien que la construction des différentes parties se soit déroulée en plusieurs phases, avec des générations successives travaillant à sa construction, tous les travaux ont été concentrés en un peu plus d'un siècle."

 

Les bâtisseurs du néolithique ont construit Mount Pleasant aux alentours de 2500 avant JC. 

En quelques siècles, un changement majeur a eu lieu dans la région: de nouvelles populations ont commencé à arriver d'Europe continentale, apportant différentes ressources et croyances et occasionnant un glissement de ce que les historiens appelleront plus tard l'âge de pierre vers l'âge du bronze.

Le nouveau calendrier de Mount Pleasant suggère que les constructeurs ont peut-être été incités à travailler plus rapidement pendant cette période en raison des changements démographiques et culturels engendrés par l'arrivée des nouveaux habitants.

"C'est juste à la toute fin de la période néolithique, juste à la fin de l'âge de pierre. Ce qui vient immédiatement après, c'est l'arrivée de gens du continent", a déclaré Greaney, "Ils ont les premiers métaux qui entrent en Grande-Bretagne et de nouvelles façons de faire - de nouveaux types de poterie, et probablement de nouvelles croyances religieuses. Ils traitent leurs morts de différentes manières. Il y a un changement à grande échelle. "

Elle ajoute: "Ce qui n’est toujours pas clair, c’est pourquoi ces monuments ont été construits en premier lieu."

Les gens ont-ils construit ces monuments comme un «dernier hourra» parce qu’ils voyaient le changement arriver? Ou est-ce que l'effort et le travail de construction de ces monuments ont conduit à une rébellion, un effondrement de la croyance dans les dirigeants ou la religion, qui a créé un vide comblé par l'arrivée de nouvelles personnes venant du continent?


Mount Pleasant est l'un des cinq «méga-henges» connus du sud de l'Angleterre.

D'autres incluent Durrington Walls, un site situé à seulement trois kilomètres au nord-est de Stonehenge, et le henge d'Avebury dans le Wiltshire.

Dans une étude publiée en juin, les chercheurs ont annoncé la découverte de fosses profondes entourant le site de Durrington (voir à ce sujet l'article: Des archéologues découvrent un énorme cercle de fosses autour de Durrington Walls près de Stonehenge ). Les fosses auraient pu marquer une grande limite autour de l'enceinte, ce qui en fait la plus grande structure préhistorique de toute la Grande-Bretagne. 

 

Source:

 

Derniers articles sur l'Angleterre:

 

11.05.2020

Le vieux pont d'Ancrum redécouvert sous la rivière Teviot en Ecosse

Deux ans de travaux ont mené à la découverte d'un pont médiéval dans la rivière Teviot près d'Ancrum.

Les experts, grâce à la datation au radiocarbone, ont confirmé qu'il date du milieu des années 1300. Ce sont ainsi les plus anciens restes de pont datés scientifiquement trouvés dans leur endroit d'origine dans une rivière écossaise. 

Le vieux pont d'Ancrum redécouvert sous la rivière Teviot en Ecosse
Deux années de travail ont été consacrées à la redécouverte des vestiges du pont submergé. Photo: Borders Archaeology


Historic Environment Scotland (HES) a financé les travaux de l'Ancrum and District Heritage Society (ADHS), en partenariat avec Dendrochronicle et Wessex Archaeology, ce qui a conduit à cette découverte.

Construit sous le règne de David II d'Ecosse et Edouard III d'Angleterre, le pont aurait eu "une importance nationale stratégique et historique".

 

Ce pont traversait la rivière Teviot, sur la Via Regia (la Route du Roi), qui cheminait depuis Édimbourg jusqu'à Jedburgh et la frontière.

Ainsi, Jacques V aurait traversé l'endroit en 1526, tout comme Marie Stuart d'Ecosse revenant de sa tournée des Borders en 1566, et le marquis de Montrose en route pour combattre à Philiphaugh en 1645.

Le bois de chêne de la rivière est en bon état: Photo: Geoff Parkhouse

 

Kevin Grant, responsable de l'archéologie à HES, a déclaré qu'il s'agissait de l'une des "découvertes archéologiques les plus passionnantes et les plus importantes d'Écosse ces dernières années. Ce projet montre que des découvertes d'une immense importance restent possibles par les groupes patrimoniaux locaux." Il a ajouté que cela montrait également ce qui pouvait être réalisé en associant "la science et l'expertise archéologiques aux connaissances locales".

Pour Geoff Parkhouse, de l'ADHS: "Ancrum Old Bridge a maintenant une date remontant au 14ème siècle. En Écosse, il n'y a pas de pont debout qui soit antérieur au 15ème siècle. À cette époque, pendant les crues ou les inondations, le pont d'Ancrum était peut-être le seul endroit à traverser le Teviot entre Hawick et Berwick, ce qui en fait l'une des structures les plus importantes de l'Écosse médiévale."

Le Dr Coralie Mills, de Dendrochronicle, un cabinet de conseil spécialisé dans la datation des cernes des arbres, a déclaré que la structure montrait "la rare survie d'une partie d'un pont ancien dans un lieu historique extrêmement stratégique. Les bois de chêne sont en très bon état et fournissent un matériau local très important pour l'analyse des cernes dans une région où peu de bâtiments médiévaux ont survécu aux ravages de la guerre".

Le Dr Bob MacKintosh de Wessex Archaeology a rapporté que le site avait été "difficile à étudier". Cependant, il a ajouté que les résultats étaient "vraiment passionnants", les fondations du pont étant construites en utilisant une méthode jamais trouvée auparavant dans un contexte archéologique en Ecosse.

 

Source:

Derniers articles sur l'Ecosse:


10.27.2020

Un autel avec une représentation de serpent vieux de 2000 ans découvert dans l'ancienne ville de Patara en Turquie

Un autel portant la sculpture d'un serpent a été mis au jour dans l'ancienne ville de Patara, dans la province d'Antalya, dans le sud de la Turquie.

                 L'autel avec la forme de serpent dans l'ancienne cité de Patara, Antalya, en Turquie. Photo: AA PHOTO)

 

L'objet a été découvert lors des fouilles de l'ancienne cité de Patara. Elle est aussi surnommée le "berceau des civilisations", car elle abrite de nombreuses implantations et continue de fasciner les scientifiques du monde entier.


Patara, ancienne capitale de l'Union Lycienne.

L'autel en forme de serpent a été découvert dans la zone adjacente aux bains romains et aux murs de Patara.

L'autel a été retiré de la zone, mis dans le jardin du bureau des fouilles et sera exposé au musée Demre après des travaux de restauration.

D'après le professeur Mustafa Koçak, universitaire au Département d'archéologie de l'Université d'Antalya Bilim et vice-président de l'équipe de fouilles, traditionnellement, les autels sont de grands objets en pierre, généralement de forme cylindrique, placés près des tombes.

L'autel orné d'une grande figurine de serpent est en marbre et serait vieux de 2000 ans, a ajouté Koçak. "Les gens croyaient aux religions polythéistes à cette époque." ajoute-t-il.


Un certain nombre d'offrandes ont été faites sur cet autel pour calmer le dieu des enfers. 

Les chercheurs pensent que le serpent représenterait le dieu des enfers. Les gens apportaient  des boissons ou de la nourriture comme du pain et de la viande et les déposaient sur l'autel.

Il s'agit en fait d'un objet de la culture funéraire des peuples anciens.

"Des autels similaires ont également été trouvés dans certaines villes anciennes du sud-ouest de la province de Muğla, mais nous n'avons jamais rencontré un tel exemple à Patara ", a expliqué Koçak.

Il a souligné que lors des fouilles, ils ont rencontré de grands serpents noirs autour de la ville antique presque identiques à la figure sur l'autel: "Nous voyons ces serpents de temps en temps. Ce sont des animaux très inoffensifs. Quand ils voient des gens, ils s'enfuient. Le serpent sur l'autel est très similaire aux serpents d'ici. Nous supposons qu'ils ont également vu ces serpents ici il y a des siècles de cela".

Source:

Daily Sabah: "2,000-year-old snake-figure altar unearthed in ancient city of Patara in southern Turkey"

10.15.2020

Une ancienne mosaïque dans une maison du IVe siècle à Chypre était une critique du christianisme

Le Dr Marek T.Olszewski de la Faculté d'archéologie de l'Université de Varsovie estime que la mosaïque a probablement été inspirée par les néoplatoniciens. C'était un mouvement philosophique et religieux des IIIe et IVe siècles après JC, qui comptait de nombreux membres de l'élite d'alors et qui critiquait les adeptes de la nouvelle religion.

Mosaïque de la maison d'Aion à Paphos. Les mosaïques figuratives se composaient de cinq panneaux rectangulaires 
dans l'ordre 2-1-2. Photo: W. Jerke
 
"Cette mosaïque est une polémique anti-chrétienne illustrée de la période de domination croissante des adeptes de la foi chrétienne," rapporte-t-il. Les polémiques verbales étaient particulièrement populaires à cette époque et la critique «picturale» des principes de la théologie chrétienne contenus dans la mosaïque est conforme à cette tendance générale.

Nea Paphos est l'un des sites archéologiques les plus importants de Chypre.

Pendant la période gréco-romaine, c'était la capitale de l'île. Elle a été fondée, dans sa partie ouest, à la fin du 4ème siècle avant JC.

De nombreuses équipes d'archéologues font des fouilles à Nea Paphos depuis des décennies.

En 1983, une équipe de chercheurs dirigée par le professeur Wiktor Daszewski du Centre polonais d'archéologie méditerranéenne de l'Université de Varsovie a découvert les ruines d'une magnifique villa du IVe siècle. Appelée la Maison d'Aionine, elle contenait une vaste mosaïque au sol.

À l'époque où le bâtiment existait, le pouvoir et l'administration romains rejetaient la religion païenne et se convertissaient au christianisme. A cette époque, il y avait de nombreuses confrontations et discussions entre les adeptes conservateurs des religions romaines et ceux qui adoraient un dieu monothéiste.

 

La mosaïque de Paphos était décorée de mythes du monde classique.

On y voit ainsi des représentations visibles de Leda avec Zeus sous la forme d'un cygne, une scène du mythe dans laquelle Kassiopea, la reine d'Éthiopie (et la mère d'Andromède), se tient devant la cour des dieux, ou une Procession dionysiaque, où le dieu est représenté entouré de ménades et de satyres, et une scène de condamnation à mort sur Marsyas.

Selon le Dr Olszewski, la structure de la mosaïque est soumise à plusieurs règles de l'art rhétorique de l'époque.

Ce panneau montre le jugement de Marsyas, perdant le concours de musique au profit d'Apollon. Photo: W. Jerke

On retrouve ainsi: l'allégorie, l'analogie, la personnification et l'antithèse. Par exemple, le panneau montrant Dionysos enfant sur les genoux d’Hermès est une antithèse de la célèbre image de Marie avec l’enfant Jésus. De même, le panneau où Marsyas est condamné à mort par Apollon est l'antithèse de la scène où Ponce Pilate prononce un jugement sur le Christ.

Pour Olszweski: "Tous ces principes étaient utilisés dans les arts rhétoriques, mais ils ont eu un large impact sur d'autres arts, dont les arts visuels. La mosaïque est construite sur les principes d'une antithèse rhétorique aux principes de la religion chrétienne (critique de la Passion du Christ)". Il a ajouté qu'il existe deux autres mosaïques polémiques en Syrie des 3e et 4e siècles après JC.

 

Source:

 

Derniers articles sur Chypre:

10.10.2020

Les origines de l'acier inoxydable remontent à près de 1000 ans plus tôt que nous ne le pensions

L'histoire de l'industrie actuelle de l'acier inoxydable remonte au début du 19e siècle, lorsque les scientifiques ont remarqué que les alliages fer-chrome résistaient à la corrosion de certains acides. De nouvelles recherches, cependant, suggèrent qu'un alliage similaire était en cours de développement bien, bien avant cela, il y a près de mille ans.
 
 
 Scories au creuset. (Rahil Alipour / UCL)
 
 
Les archéologues ont trouvé ce qu'ils pensent être la preuve d'un acier au creuset à faible teneur en chrome au 11ème siècle, dans ce qui est aujourd'hui le village de  Chahak en Iran, bien loin de la révolution industrielle européenne.


Le métal aurait été utilisé pour fabriquer des armures et des armes, dont des épées et des poignards. 


L'acier inoxydable est également connu sous le nom d'acier au chrome, car c'est le chrome dans le mélange qui arrête la rouille. Et bien que cet ancien alliage métallique ne soit pas une correspondance exacte, il montre des preuves de mélange de chrome avec de la fonte brute dans un alliage connu sous le nom d'acier au creuset.

"Cette étude ne révèle pas seulement la plus ancienne trace connue pour la production d'acier chromé remontant au début du 11ème siècle de notre ère, mais elle fournit aussi un traceur chimique qui pourrait aider à identifier les objets en acier au creuset dans les musées ou les collections archéologiques jusqu'à leur origine à Chahak," rapporte l'archéologue Rahil Alipour de l'Université College de Londres, "C'est la première fois que nous voyons une «production intentionnelle d'un acier à faible teneur en chrome», expliquent les chercheurs dans leur article, ce qui signifie que l'acier inoxydable a eu une histoire beaucoup plus longue et plus variée que ce que pensaient les experts jusqu'à présent."

Bien que Chahak ne soit aujourd'hui qu'un petit village, de nombreux manuscrits anciens le désignent comme un important centre de fabrication de l'acier à l'époque perse. En fait c'est le seul endroit connu dans la région où l'acier au creuset était fabriqué à l'époque.


C'est l'un de ces manuscrits qui a conduit les chercheurs à leur nouvelle découverte. 


Il mentionnait en effet un composé mystérieux appelé rusakhtaj (que l'on peut traduire par «le brûlé»), qui, selon l'équipe, était en fait un sable de chromite.

"Le processus d'identification peut être assez long et compliqué et cela pour plusieurs raisons", explique l'archéologue Marcos Martinon-Torres de l'Université de Cambridge, "premièrement, le langage et les termes utilisés pour enregistrer les processus ou les matériaux technologiques peuvent ne plus être utilisés, ou leur signification et leur attribution peuvent être différentes de celles utilisées dans la science moderne. En outre, l'écriture était réservée aux élites sociales plutôt qu'à l'individu qui a effectivement exécuté le travail, ce qui peut avoir entraîné des erreurs ou des omissions dans le texte."

Grâce à la datation au radiocarbone et à l'analyse par microscopie électronique à balayage, l'équipe a pu identifier de petites quantités de chromite dans les déchets de charbon de bois laissés par la fabrication des métaux entre les 10e et 12e siècles. Cet ajout de chrome aurait rendu les outils et les armes produits par le mélange plus durs et plus résistants.

Les métallurgistes de l'époque ajoutaient également du phosphore, ce qui aurait rendu l'alliage fini plus facile à mélanger mais plus fragile; c'est pourquoi les armes fabriquées à partir de ce matériau ont rapidement perdu de leur valeur sur le marché.

Des outils et des armes en acier au creuset persan sont exposés dans les musées du monde entier, et nous avons maintenant un nouvel aperçu fascinant de la façon dont ils ont été assemblés, grâce à un processus qui sera ensuite repris et amélioré dans les années 1800.

"Le chrome en tant qu'ingrédient essentiel de la production d'acier au creuset à Chahak n'a été identifié dans aucune autre industrie de l'acier au creusets connue jusqu'à présent", a déclaré Alipour, "C'est très important, car nous pouvons désormais rechercher cet élément dans des objets en acier au creuset et les retracer jusqu'à leur centre ou méthode de production."

L'étude a été publiée dans le Journal of Archeological Science: "Chromium crucible steel was first made in Persia"

Source:

Derniers articles sur l'Iran:

9.29.2020

Une ancienne implantation découverte à Sheki en Azerbaïdjan


Les restes d'un bâtiment ont été découvert lors de fouilles menées par l'expédition archéologique internationale azerbaïdjanaise et kazakhe dans la municipalité de Tepebashi. Les archéologues ont ainsi découvert des artéfacts confirmant les traces d'une ancienne implantation.

Pour la première fois lors des fouilles au village de Fazil, les archéologues sont tombés sur d'anciens bâtiments de ferme.

Photo: azernews

De plus, un four de potier vieux de 2000 ans et un ancien cimetière ont également été découverts lors des fouilles. Les tombes contenaient de nombreux objets matériels et culturels de la période antique, comme des céramiques, des objets en bronze, des armes en fer, des perles en céramique, ainsi que des restes de personnes et d'animaux.

Les fouilles ont été documentées par photographie aérienne, et les matériaux découverts ont été récupérés sur place et inclus dans l'inventaire.

 Photo: azernews

 Photo: azernews

Photo: azernews

Un catalogue et une explication des résultats paraitront dans des publications internationales. Lors des fouilles archéologiques en 2020 du monument Tepebashi, étudié depuis 1984 et encore connu sous le nom de nécropole, des bâtiments de ferme ont été découverts pour la première fois.

Appelée à juste titre la réserve architecturale du pays, Sheki abrite plusieurs sites historiques, dont des caravansérails, d'anciennes mosquées et bien plus encore. C'était l'une des plus grandes villes des États albanais au 1er siècle. Le temple principal des anciens Albanais s'y trouvait.

En outre, la forteresse Gelersen-Gorersen, Sheki Juma, les mosquées Omar Efendi, Narin Gala, le palais de Sheki Khans font partie des sites historiques les plus populaires de la ville.


Source: