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7.14.2007

L'homme préhistorique européen pratiquait-il le sacrifice humain ?

MAJ 31/10/16
Un récent article de Vincenzo Formicola de l'université de Pise (Universita di Pisa) suggère que les chasseurs cueilleurs dans ce qui est maintenant l'Europe aient pu pratiquer le sacrifice humain rituel.

Cette pratique était avérée, jusqu'alors, dans des sociétés plus complexes socialement et plus stratifiées.

Aussi, de par leur nombre, leur état de conservation et leur richesse, les enterrements du Paleolithique supérieur (26.000 à 8.000 avant JC) représentent une source importante d'informations; notamment sur la croyance idéologique qui a pu influencer le comportement funéraire.

L'homme préhistorique européen pratiquait-il le sacrifice humain ?
Vue d'artiste de la tombe de Sungir. Image:© Libor Balák

Vincenzo Formicola s'est donc intéressé aux enterrements multiples, attribués à la mort simultanée en raison de catastrophes naturelles ou de maladie.

Cependant, il semble que certains de ces enterrements multiples aient pu être sélectifs. Les emplacements les plus spectaculaires le sont pour des individus ayant des déformations ou des pathologies comme le nanisme.

Ces tombes multiples sont également richement décorées et dans des lieux bien choisis. Par exemple, les restes d'un nain adolescent dans la grotte de Romito (Calabre, Italie) à côté d'un squelette de femme.
Dans le double enterrement de Sungir en Russie on a trouvé les squelettes d'un garçon et d'une fille d'un âge estimé entre 9 et 13 ans, couchés à côté de lances en défenses de mammouth, de centaines de canines de renard et de milliers de colliers en ivoire. Les restes de la jeune fille présentent les stigmates d'une maladie congénitale.

D'après Formicola: "Ces résultats suggèrent la possibilité que les sacrifices humains faisaient partie de l'activité rituelle de ces populations et ils fournissent des indices sur la complexité et le symbolisme présent dans les sociétés du Paléolithique supérieur".

Rupert A. Housley, professeur en archéologie à l'université de Glasgow (University of Glasgow), n'est pas aussi affirmatif: «si le sacrifice est une explication possible il y en a d'autres. Je dirais que ce n'est qu'une possibilité parmi beaucoup d'autres.»; conduisant une étude dans le sud de la Russie sur les liens entre l'homme de Néandertal et l'homme Moderne, il souligne que les inhumations multiples étaient courantes à l'époque étudiée par M. Formicola et que de nombreux enfants mouraient à un jeune âge.


Sources:

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2 commentaires:

  1. Anonyme2:33 AM

    Pourquoi cet article est-il le seul qui soit contradictoire ? Pourquoi rajouter un paragraphe contredisant les recherches qui en sont le sujet, ici et pas pour les autres articles ?

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  2. Anonyme3:35 PM

    Peut-être parce que l'interprétation qu'il propose est particulièrement douteuse. Cf. par exemple le chapitre concernant "Le témoignage ambigu des données funéraires au paléolithique supérieur", in Alain Testart, Avant l’histoire – L’évolution des sociétés, de Lascaux à Carnac, Gallimard, Bibliothèque des sciences humaines, 2012, pp. 232 sq.

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