"Les hommes ont pu avoir entraîné une espèce de gazelle au bord de l'extinction avec ces techniques de chasse en masse," soulignent Guy Bar-Oz, Melinda Zeder, et Frank Hole dans un rapport de l'Académie nationale des sciences (PNAS).
L'abattage en quantité de gazelles confirmé aujourd'hui dans le nord la Syrie devrait donner plus d'indices sur ces étranges enclos de pierre de la région, appelés "cerfs-volants du désert".
Le terme de "cerf-volant" a d'abord été donné par deux pilotes de la British Royal Air Force après la première guerre mondiale, quand ils ont découvert ces tracés dans le désert syrien, en allant du Caire à Bagdad. Sur le sol, ils ont vu de nombreuses installations qui avaient une forme triangulaire, mais les bases de ces triangles ont disparu, et au sommet il y avait un petit enclos.
Les recherches sur le terrain ont montré qu'il s'agissait d'installations de chasse pour le gibier, telles les gazelles, oryx et autres ânes sauvages. Les cerfs-volants du désert de Syrie sont constitués de deux murets de pierres avec des longueurs qui peuvent s'étendre sur des centaines de mètres et avec un enclos à l'extrémité.
En une seule journée de chasse, il y a 5500 années, les chasseurs ont pu parquer et tuer au moins 93 gazelles dans un de ces "cerf-volant". Cela peut avoir signifié le début de la fin pour de nombreux gibiers dans la région Nord du Levant.
Les comptes rendus historiques et l'art rupestre suggèrent que ces structures ont été créées pour la chasse et non pour fournir un abris aux troupeaux domestiques. Melinda Zeder pense que ces anciens chasseurs et leurs chiens ont pu avoir chassé des troupeaux entiers de gazelles, des ânes sauvages et même des autruches dans ces enceintes.
Un ancien site fouillé à Tell Kuran, dans le nord de la Syrie, est située à 10 kilomètres de plusieurs de ces "cerfs-volants"; il pourrait fournir des indices afin de savoir qui était responsable de ces structures énigmatiques.
Dans une couche datant du quatrième millénaire avant notre ère, les archéologues ont découvert plus de 2.600 os appartenant à la gazelle perse (Gazella subgutturosa), et composés presque entièrement de pieds. L'analyse médico-légale montre qu'ils s'agit de gazelles de tous âges et sexes, ce qui suggère qu'ils représentent un troupeau entier plutôt que des individus sélectionnés.
Plus de 90 de ces structures du désert ont jusqu'à présent été trouvées dans le bassin du Khabur, indiquant que cette stratégie de chasse en quantité a été largement utilisée dans cette région.
L'art rupestre, illustrant ces structures en cours d'utilisation, et d'autres sources de données, font valoir qu'elles date entre le 5ème et 1ème millénaire avant notre ère.
La représentation de figures à connotations religieuses dans l'art rupestre suggère que l'utilisation de ces "cerfs-volants" pouvaient en outre avoir une importance symbolique.
Tuer une grande partie des troupeaux le long de leurs voies de migration, y compris les animaux jeunes et les femelles, aurait décimé nombre de ces animaux, rendant leur rétablissement difficile.
De petites populations de gazelles ont survécu jusque dans le 20e siècle, quand la chasse au fusil leur a porté le coup final, conduisant à leur extinction complète dans cette région.
Source:
- Past Horizons: "Desert kites reveal evidence of mass gazelle slaughter"
Je pense qu'il s'agit de terrains de chasses royales comme en europe, mais avec des techniques locales.
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