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6.29.2011

Pays-Bas: découverte des restes préhistoriques d'un barbecue

Les consommateurs de barbecue de l'Âge de Pierre mangeaient d'abord la moelle osseuse et ensuite les côtes... C'est ce que suggère les restes d'un festin de plein air vieux de 7700 ans, décrit dans le numéro de Juillet du Journal of Archaeological Science.


Les restes, retrouvés dans la vallée de la rivière Tjonger, au Pays-Bas, ont fourni un témoignage direct d'une chasse préhistorique, du dépeçage, de la cuisine et de la fête de l'événement.
Ce repas a eu lieu plus de 1000 ans avant que les premiers agriculteurs ayant des bovins domestiques ne soient arrivés dans la région.

Bien que la technologie de base pour le barbecue n'ait pas beaucoup changé au cours des millénaires, ce repas préhistoriques était centré autour de la chair d'un auroch, un boeuf sauvage eurasiatique qui était plus grand que les vaches d'aujourd'hui. Il portait des cornes incurvées.


Une autre grande différence est la manière dont la viande était consommée.


"L'animal était soit pris dans un piège à fosse puis matraqué sur la tête, ou visé avec un arc et des flèches avec des pointes en silex," explique le co-auteur Wietske Prummel, professeur agrégé d'archéozoologie à l'Université de Groningue.

Prummel et son collègue Marcel Niekus ont reconstitué ce qui s'est passé en étudiant une lame en silex trouvée près des os d'aurochs déterrés. Ceux-ci montrent que, après que l'aurochs femelle ait été tuée, les chasseurs ont coupé et enlevé les pattes puis ont et sucé la moelle.

Selon l'étude, les individus ont enlevé la peau de l'animal puis l'ont dépecé, en réservant la peau et de grands quartiers de viande pour le transport lors du retour à une colonie voisine. Les marques laissées par la lame en silex montre la façon dont la viande a été méticuleusement séparée de l'os et enlevée.

D'autres marques révèlent que les chasseurs ont cuit les côtes charnues, et probablement d'autres morceaux plus petits, sur un feu de plein air. Ils ont ainsi mangé directement sur place.

La lame de silex, peut-être usée par la coupe, a été laissé derrière et a légèrement roussie dans le feu de cuisson.

D'après Niekus, "Le peuple qui a tué l'animal a vécu pendant la fin du mésolithique. Il était chasseur-cueilleur et le gibier de chasse était une partie importante de son activité de subsistance."

Les chercheurs supposent que ces gens vivaient dans de grandes colonies et fréquentaient la vallée de la rivière Tjonger pour la chasse à l'aurochs. Après l'Âge du Fer, la région s'est retrouvée peu peuplée jusqu'à la fin du Moyen Âge.

Les aurochs ont dû être une nourriture appréciée par les hommes de l'Âge de Pierre, amateurs de viande. En effet, d'autres découvertes préhistoriques soulignent cet attrait pour la chasse, l'abattage et le festin de ces animaux. Quelques sites allemands ont livré des os d'aurochs à côté d'outils en silex.

Des os d'aurochs ont également été mis au jour à travers l'Europe au début de la sédentarisation.
Cependant, des os de cerfs, de chevreuils, de sangliers et de wapitis étaient encore plus fréquents; en effet, de par la taille des aurochs, les chasseurs n'ont pas toujours dû réussir à le tuer.

Sur un site mégalithique à Onnarp, en Suède, par exemple, les scientifiques ont découvert les restes d'un aurochs qui avait été abattu par des flèches. Ainsi, après avoir été blessé, il a échappé à ses poursuivants, avant de mourir plus tard, dans un marécage.


L'auroch ne pouvait échapper à l'extinction.

D'après Prummel, "Il a disparu à cause de la destruction de son habitat depuis l'arrivée des premiers agriculteurs en Europe, il y a environ 7500 ans. Ces agriculteurs ont utilisé la région habitée par des aurochs pour leurs logements, les terres arables et les prairies. L'aurochs a ainsi progressivement perdu un habitat convenable."

Le dernier aurochs est mort en 1627 dans un zoo de Pologne.

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