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10.17.2013

Un traité de recettes pour les premiers chocolats glacés découvert en Angleterre

Les premières recettes anglaises pour les desserts glacés au chocolat, il y a près de 350 ans, ont été découvertes par un maître de conférences de l'Université de Leicester.

Mais il semble aussi, qu'au cours du 17ème siècle, ont soupçonnait ces friandises glacées d'être aussi dangereuses que délicieuses...

Le chocolat du matin. Artiste: Pietro Longhi (1702–1785)

Le Dr Kate Loveman, de l'école d'anglais de l'université, a publié un document, The Introduction of Chocolate into England: Retailers, Researchers, and Consumers, 1640–1730 (l'introduction du chocolat en Angleterre: les revendeurs, les chercheurs et les consommateurs, 1640-1730), dans The Journal of Social History. Elle y explore les débuts du chocolat en Angleterre.

Elle a trouvé les premières recettes anglaises pour les douceurs chocolatées glacées, recueillies par le comte de Sandwich en 1668 (quelques centaines d'années avant que son grand, grand petit-fils aurait inventé le sandwich).

On peut lire dans le livre de recette du compte: "Préparer le chocolat [pour faire une boisson] ... Et puis mettre le récipient contenant le chocolat, dans une carafe de neige, agitez avec un peu de sel, et secouer l'ensemble quelque temps...".


Les dangers du chocolat

Selon le Dr Loveman "ce n'est pas de la glace au chocolat, mais plutôt une version très solide et très sombre des boissons chocolatées glacées que vous obtenez dans les cafés aujourd'hui. Congeler des aliments requérait une technologie de pointe dans l'Angleterre du XVIIe siècle, de sorte que ces glaces étaient considérées comme de grands luxes".

Le chocolat a d'abord été promue en Angleterre vers 1640 comme une boisson exotique faite à partir de fèves de cacao. Dans les années 1660, lorsque le comte de Sandwich recueille ses recettes, le chocolat s'accompagnait de conseils de sécurité sur sa consommation.
Ainsi, un médecin a averti que les ingrédients du chocolat chaud pouvaient causer de l'insomnie, de l'excès de mucus, et des hémorroïdes.

Les gens craignaient que le chocolat, en particulier glacé, ne soit «malsain» et puisse endommager l'estomac, le coeur et les poumons. "Il y avait des moyens de contourner cela, cependant. Sandwich pensait que la meilleure façon de conjurer les dangers de la consommation de chocolat congelé était de "boire un chocolat chaud 1/4 d'heure après". En d'autres termes, les accros au chocolat ne sont pas nouveaux, " ajoute Loveman.


Une gamme de recettes au chocolat

Le Dr Loveman a trouvé tout un éventail de recettes au chocolat dans le recueil du comte de Sandwich. Il l'a écrit après qu'il soit tombé amoureux de la boisson alors qu'il était ambassadeur extraordinaire en Espagne dans les années 1660.

Le manuscrit comprend une recette prisée du roi Charles II pour le chocolat épicé et parfumé qui, rapporte Sandwich, coûtait au roi 200£.

Dans les années 1640, le chocolat était vendu comme une boisson exotique qui pouvait guérir les maladies et agir comme un aphrodisiaque. La vérité a souvent joué les seconds rôles dans sa promotion... Ainsi, un pourvoyeur, le capitaine James Wadsworth, affirmait dès 1652 que le chocolat «assoiffait les personnes de tous rangs (surtout ceux du sexe féminin) de plaisir tout autant qu'il pouvait apporter la guérison, détourner les maladies, ou bien compenser certains défauts de la nature».


Les dangers et les plaisirs

Comme les vendeurs de chocolat ont surgi dans tout Londres dans les années 1650, une version laiteuse de la boisson a commencé à être vendue dans les cafés.

Selon le Dr Loveman: "Le buveur de chocolat novice des années 1650 et 1660 courait cependant des risques: il fallait garder à l'esprit que le nouveau produit pouvait nuire à sa santé et il y avait la possibilité réelle de perdre la face en ayant son inexpérience exposée."
Le chroniqueur Samuel Pepys tenta d'essayer le chocolat pour soigner sa gueule de bois après le couronnement de Charles II... apparemment avec un certain succès. Pendant ce temps, le poète John Dryden a été ridiculisé après avoir été trompé à plusieurs reprises: il payait cher du chocolat qui en réalité n'était que du café.

Dans les années 1690, l'élite des "maisons de chocolat" vendait la boisson à une clientèle aristocratique et oisive. Le chocolat était largement mentionné dans la littérature, et avait déjà acquis quelques-unes des associations que l'on retrouve aujourd'hui, comme l'indulgence et le plaisir.

Les recherches du Dr Loveman fournissent une illustration des mécanismes sociaux et commerciaux par lequel une importation exotique a conquis les consommateurs anglais et entamé le parcours pour devenir une partie établie de la culture anglaise.

Elle révèle également certaines continuités dans la publicité du chocolat à travers les siècles, ainsi que des différences marquées. Pour le Dr Loveman  "les promoteurs du chocolat d'aujourd'hui, comme certains dans le dix-septième siècle, mettent souvent les femmes en évidence, ainsi que le plaisir et la sexualité. Au XVIIe siècle, cependant, le fait que la consommation fréquente du chocolat puisse vous rendre corpulent était une attraction. C'est aujourd'hui quelque chose que les annonceurs préfèrent taire."

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