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9.29.2014

Noé, squelette vieux de 6500 ans redécouvert dans le sous sol du Penn Museum

Quelle coïncidence !

Il y a quelques semaines, le 22 juillet dernier, je publiais un article sur des objets d'une ancienne cité sumérienne retrouvés dans un placard, en Angleterre à l'Université de Bristol.
Il  s'agissait d'une boite contenant des matériaux d'une fouille de 1930 de l'archéologue Sir Leonard Woolley dans la cité sumérienne d'Ur.

Le squelette qui avait été revêtu de cire sur le site puis extrait avec la terre environnante. Credit: Penn Museum, 2014.

Or, cette fois, ce sont les scientifiques du Penn Museum à Philadelphie, lors d'un grand ménage, qui ont redécouvert le squelette d'un homme remontant à 6500 ans. Il avait été mis dans une boite au sous-sol il y a 85 ans.

Niché dans la réserve, la boîte en bois n'avait pas de numéro d'identification et n'était pas cataloguée.
Mais un effort récent pour numériser une partie des vieux dossiers du musée a apporté de nouveaux renseignements sur l'histoire de la mystérieuse boîte et de son squelette, surnommé "Noé", à l'intérieur.

Et devinez....la provenance du squelette ...


Encore une fois, l'expédition de Sir Leonard Woolley

Ces restes humains avaient été mis au jour entre 1929 et 1930 sur le site d'Ur, en Irak de nos jours, par Sir Leonard Woolley et son équipe d'archéologues des Penn et British Museum.

Les fouilles de Woolley sont surtout connues pour la découverte du célèbre "cimetière royal" mésopotamien qui comprenait des centaines de tombes dont 16 tombes royales.

Mais l'archéologue et son équipe avaient aussi découvert des tombes remontant à 2000 ans avant le cimetière royal d'Ur. Dans une plaine inondable, à près de 15m sous le site d'Ur, l'équipe avait trouvé 48 tombes datant de la période Ubaïde, entre  5500 et 4000 avant JC.
Bien que les restes de cette période étaient extrêmement rare, même en 1929, Woolley avait décidé de ne mettre au jour qu'un seul squelette sur le site.

Il enduisit les os et le sol environnant de cire, mit le tout en boîte qu'il expédia à Londres, puis à Philadelphie.

Un ensemble de listes décrit la destination des artéfacts, provenant des fouilles menées en 1929-1930: alors que la moitié d'entre eux sont restés en Irak, les autres ont été partagés entre Londres et Philadelphie.


Le squelette manquant du Penn Museum

L'une des listes mentionne que le Penn Museum a reçu un "plateau de boue" des fouilles, ainsi que deux squelettes.
Mais, lorsque William Hafford, le chef de projet pour la numérisation des pièces du musée, a vu la liste, il est resté perplexe: l'un des deux squelettes de la liste était introuvable...

De plus amples recherches dans la base de données du musée ont révélé que le squelette non identifié avait été enregistré comme "non pris en compte" à partir de 1990.

Pour aller au fond de ce mystère, Hafford a commencé à explorer les nombreux documents laissés par Woolley lui-même. Après avoir trouvé des informations supplémentaires, dont des images du squelette manquant, Hafford a consulté Janet Monge, conservatrice en anthropologie physique du Penn Museum.

Mais Monge, comme Hafford, n'avait jamais vu ce squelette... C'est alors qu'elle s'est souvenue de la mystérieuse boîte au sous-sol.

Lorsque Monge ouvrit la boîte un peu plus tard, il était clair que les restes humains à l'intérieur étaient les mêmes que ceux répertoriés, emballés et expédiés par Woolley.

Le squelette était probablement celui d'un mâle d'une cinquantaine d'années qui devait mesurer entre 1.73m et 1.78m.

Les ouvriers portant le squelette complet sur des escaliers creusés jusqu'à 15m de profondeur. Penn Museum Archival Photo #191488.

Les chercheurs du Penn Museum l'on surnommé "Noé" parce qu'il est censé avoir vécu après ce que les données archéologiques suggèrent comme étant une inondation massive sur le site d'Ur.

 De nouvelles techniques scientifiques, qui n'existaient pas à l'époque de Woolley, pourraient aider les scientifiques du Penn Museum à en savoir plus sur la période à laquelle appartiennent ces restes: le régime alimentaire, les origines ancestrales, les traumatismes, stress et maladies...

Relecture par Marion Juglin

Source:
Penn Museum:

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