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4.11.2017

Une chronologie affinée apporte des précisions sur l'effondrement Maya

A l'aide du plus grand ensemble de datations au radiocarbone jamais obtenues sur un seul site maya, des archéologues ont développé une chronologie très précise qui apporte un nouvel éclairage sur les modèles menant aux deux principaux effondrements de cette ancienne civilisation.

Depuis longtemps, les archéologues sont perplexes sur ce qui a conduit à l'effondrement de la civilisation maya classique au neuvième siècle après JC, lorsque de nombreuses cités furent abandonnées.

De récentes investigations ont révélé que les mayas ont aussi vécu un effondrement plus ancien au second siècle après JC (appelé maintenant effondrement Préclassique), qui est encore plus mal compris.

Une chronologie affinée apporte des précisions sur l'effondrement Maya
Archéologues fouillant le palais royal de Seibal, qui fut brûlé au cours de l'effondrement maya classique au 9ème siècle après JC: Photo: Takeshi Inomata/University of Arizona


L'archéologue Takeshi Inomata, de l'Université d'Arizona, et ses collègues suggèrent dans un article que les deux effondrements ont suivi des trajectoires similaires, avec de multiples vagues d'instabilité sociale, de guerre et crise politique conduisant à la chute rapide de nombreux centres urbains.

Ces découvertes se basent sur une chronologie très fine développée par Inomata et ses collègues; ils ont utilisé, et cela est sans précédent, 154 datations au radiocarbone provenant du seul site archéologique de Seibal au Guatemala où l'équipe travaille depuis plus d'une décennie.

Alors que des chronologies plus générales suggèrent que les effondrements mayas ont eu lieu graduellement, ici, cette chronologie plus précise révèle des modèles plus complexes de crises politiques et de reprises menant à chaque effondrement. "Ce que nous avons découvert est que ces deux cas d'effondrements (du Classique et Préclassique) suivent des schémas similaires" rapporte Inomata, auteur principal de l'étude et professeur à l'Ecole d'Anthropologie de la Faculté des Sciences et Comportements Sociaux de l'Université d'Arizona, "ce n'est pas qu'un simple effondrement, il y a eu des vagues d'effondrement. En premier lieu, il y a eu de petites vagues, liées à des guerres et de l'instabilité politique, puis sont arrivés les effondrements majeurs, au cours desquels de nombreuses cités furent abandonnées. Ensuite, il y a eu une reprise dans certains endroits, puis à nouveau effondrement."

A l'aide des datations au radiocarbone et des données provenant de céramiques et de fouilles archéologiques très contrôlées, les chercheurs ont pu établir la chronologie affinée et déduire quand les tailles de populations et les constructions de bâtiments ont diminué et augmenté à Seibal.

Une chronologie affinée apporte des précisions sur l'effondrement Maya
Le professeur d'anthropologie Daniela Triadan de l'Université d'Arizona fouillant une façade effondrée du palais royal de Seibal. Photo: Takeshi Inomata/University of Arizona

Bien que ces découvertes ne résolvent pas le mystère sur la raison précise pour laquelle ont lieu les effondrements mayas, elles sont un pas important pour mieux comprendre comment elles se sont déroulées. "C'est réellement très intéressant que ces deux effondrements soient très similaires à des périodes de temps très différentes" ajoute Melissa Burham, l'un des trois étudiants diplômés en anthropologie à l'Université d'Arizona et co-auteure de l'article, "nous avons maintenant une meilleure compréhension sur ce à quoi ressemblait le processus, et il peut potentiellement servir de modèle à d'autres population pour voir s'ils ont un schéma similaire sur leur site archéologique dans la même région".

Inomata et ses collègues de l'UA, le professeur d'anthropologie Daniela Triadan et les étudiants Melissa Burham, Jessica MacLellan et Juan Manuel Palomo, ont travaillé avec des collaborateurs de l'Université d'Ibaraki, l'Université d'Education de Naruto et l'Université Nationale Sokendai au Japon, et avec des archéologues et étudiants du Guatemala.

"Les datations au radiocarbone sont utilisées depuis longtemps, mais aujourd'hui, nous arrivons à une période intéressante car cela devient de plus en plus précis" ajoute Inomata, "Nous arrivons au point où nous pouvons définir des modèles sociaux intéressants, car la chronologie est assez fine et la datation assez précise."
Relecture par Digitarium.fr
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