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2.22.2018

Une étude génomique remet en question les origines des chevaux domestiques

En séquençant le génome des chevaux Botai, une équipe de chercheurs du CNRS et de l'Université de Toulouse III Paul Sabatier a découvert qu'ils n'étaient pas les ancêtres des chevaux domestiques d'aujourd'hui.

D'après l'étude, publiée dans la revue Science, ces équidés sont les ancêtres des chevaux de Przewalski que l'on pensait sauvages.

Une étude génomique remet en question les origines des chevaux domestiques
 Chevaux de Przewalski, réserve de réintroduction de Seer, Mongolie.  Photo: Ludovic Orlando / Natural History Museum of Denmark / CNRS


On sait que la première preuve de la domestication du cheval remonte à 5500 ans environ (voir à ce sujet l'article publié en 2009: Découvertes des plus anciennes traces de domestication du cheval), dans les steppes d'Asie centrale.


Et, jusqu'à présent, les modèles montraient que les chevaux domestiques modernes descendaient des chevaux domestiqués pour la première fois à Botai, dans ce qui est aujourd'hui le nord du Kazakhstan.

Ludovic Orlando, chercheur CNRS au laboratoire Anthropologie moléculaire et imagerie de synthèse (UMR-5288), et son équipe, ont séquencé les génomes de 20 chevaux Botai afin de tracer leur évolution biologique dans le cadre de la domestication; en effet, il est quasi impossible d'accéder aux premières étapes de la domestication en analysant les génomes de chevaux modernes, considérablement transformés par la sélection des éleveurs.


Des résultats inattendus.


Cette analyse génomique a donc révélé que les chevaux de Botai étaient les ancêtres directs des chevaux de Przewalski que l'on supposait être les derniers chevaux sauvages sur Terre; ils sont en fait les descendants sauvages des premiers chevaux à être domestiqués.


 Site de fouille de Botai dans le nord du Kazakhstan, 2017.  Photo: Alan Outram / University of Exeter

 L'étude a découvert certains changements apparus lors de ce retour à l'état sauvage, entre autre un allèle impliqué dans l'apparition d'une robe léopard, qui était présent chez le cheval de Botai mais qui a été perdu par la suite.

Reconstitution de chevaux de Botai basée sur l'étude génétique. Certains des chevaux se sont révélés porteurs de variants génétiques causant des robes aux motifs blancs ou léopard.  Photographie de Ludovic Orlando, retravaillée par Sean Goddard et Alan Outram.

En ce qui concerne les chevaux domestiques modernes, leur origine doit donc être recherchée ailleurs, car aucun des 22 chevaux eurasiatiques analysés par l'équipe (couvrant les 4100 dernières années) n'est apparenté à ceux de Botai.

Les chercheurs se concentrent actuellement sur d'autres sites candidats, en Asie centrale mais aussi dans les steppes pontiques du sud de la Russie, en Anatolie et dans différent secteurs au cœur de l'Europe.

Ce travail a impliqué 47 chercheurs représentant 28 institutions, dont, pour la France:
  • Le laboratoire Anthropologie moléculaire et imagerie de synthèse (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier/Université Paris Descartes): UMR-5288
  • Les laboratoires Archéologies et sciences de l'Antiquité (CNRS/Université Paris Ouest Nanterre La Défense/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Ministère de la Culture): ArScAn
  • Le laboratoire Archéozoologie,archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements (CNRS/MNHN). 

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