La région pontique du nord, qui englobe l’Ukraine actuelle, a été pendant des siècles un carrefour de migrations en provenance de plusieurs directions, reliant la vaste steppe eurasienne à l’Europe centrale.
Une étude récemment publiée dans Science Advances utilise des restes humains anciens pour révéler l’hétérogénéité génétique remarquablement élevée dans la région au cours des 3 500 dernières années jusqu’à il y a environ 500 ans.
Les analyses montrent qu’à la fin de l’âge du bronze, les proportions d’ascendance à grande échelle sont similaires à celles des populations contemporaines du reste de l’Europe (un mélange d’ascendance de chasseurs-cueilleurs européens, d’agriculteurs anatoliens primitifs et d’éleveurs des steppes) et ces composantes d’ascendance sont présentes dans la région ukrainienne depuis lors jusqu’à aujourd’hui.
Cependant, du début de l’âge du fer jusqu’au Moyen Âge, l’apparition de nomades orientaux dans la région pontique est devenue un phénomène régulier. Leur composition génétique variait de celle des steppes superposée à celle des locaux à des degrés élevés d’ascendance est-asiatique avec un mélange local minimal.
Dans le même temps, les individus du reste de la région ukrainienne avaient des ancêtres provenant principalement de différentes régions d’Europe. Le palimpseste créé par la migration et le mélange de population dans la région ukrainienne a contribué à la forte hétérogénéité génétique des groupes géographiquement, culturellement et socialement homogènes, avec des profils génétiques différents présents sur le même site, au même moment et parmi des individus ayant la même association archéologique.
L’étude est dirigée par Lehti Saag, chercheur à l’Institut de génomique de l’Université de Tartu (UT IG) et l'ancienne boursière postdoctorale Marie Skłodowska-Curie à l’University College London (UCL), aux côtés du professeur Mark Thomas de l’UCL et de Pontus Skoglund du Francis Crick Institute.
L’étude a été rendue possible grâce à la résilience des chercheurs ukrainiens : la deuxième auteure Olga Utevska, actuellement boursière MSCA4Ukraine à l’UT IG, et de nombreux archéologues qui continuent de mener des fouilles en Ukraine malgré la guerre.
Lien vers l'étude:
- Science Advances: "North Pontic crossroads: Mobility in Ukraine from the Bronze Age to the early modern period"
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