8.01.2018

Le dernier repas d'Otzi comprenait du gras, de la viande de gibier, et des céréales

D'après des scientifiques, Ötzi, l'Homme des Glaces, s'est rempli l'estomac de gras, avant de se lancer dans un voyage de chasse qui s'est terminé par sa mort sanglante sur un glacier dans les Alpes orientales il y a 5 300 ans.

La première analyse approfondie du contenu de l'estomac du chasseur a révélé que la moitié de son repas se composait de graisse animale, principalement d'une espèce de chèvre sauvage connue sous le nom de bouquetin des Alpes.

Les scientifiques prélèvent des échantillons de l'estomac d'Ötzi l'homme des glaces, mort dans les Alpes orientales il y a 5 300 ans. Photo: M.Samadelli/urac/Southtyrolarchaeologymuseum 

Alors que les chercheurs avaient déjà étudié les restes de nourriture dans les intestins d'Ötzi, un aperçu plus complet de son dernier festin avait été retardé parce qu'ils ne parvenaient pas à trouver son estomac. Il a finalement été localisé à l'aide d'un scanner, retroussé sous sa cage thoracique près de ses poumons rétrécis.


Un repas riche en graisse


"C'était surprenant de voir ce régime extraordinairement riche en graisses" rapporte Frank Maixner de l'Institut de Recherche Eurac pour l'Etude des Momies à Bolzano en Italie, "il savait clairement que la graisse était une source d'énergie importante et il a vraiment composé son régime alimentaire pour survivre à haute altitude." Le dernier repas d'Ötzi pourrait l'avoir fortifié pour un voyage de chasse qui a duré plusieurs jours dans les Alpes, mais cela n'a probablement pas été un festin des plus agréables.

Maixner a essayé le bouquetin. Il rapporte que la viande n'est pas trop mauvaise, mais n'a pas trouvé de mot pour décrire l'expérience consistant à manger la graisse sous-cutanée de l'animal: "Le goût est vraiment..., bon, c'est horrible. Et ils n'avaient pas de sel à l'époque".

A: Ötzi et le contenu de son estomac. B: fibres de viande de son estomac. C: restes de végétaux.  Photo: Frank Maixner/Eurac Research/Institute for Mummy Studies 

Des touristes allemands avaient découvert le corps de l'âge du cuivre en 1991 alors qu'ils randonnaient à 3200 mètres dans les Alpes de l'Ötztal près de la frontière entre l'Autriche et l'Italie. Ils croyaient que le corps, qui allait être plus tard surnommé Ötzi, était celui d'un alpiniste moderne. Mais, suite aux fouilles, les restes bien conservés ont été estimés à plus de 5000 ans d'âge.

Le chasseur, qui devait avoir 45 ans lorsqu'il est mort, était vêtu d'un manteau tissé et il portait des jambières et des chaussures en cuir. Il était recouvert de tatouages simples et portait une hache de cuivre, un couteau et des flèches à pointe de silex.


Des traces de fougère toxique dans son estomac


Le corps d'Ötzi est entreposé à -6 ° C pour s'assurer que les restes ne se détériorent pas. Aussi, pour analyser son contenu stomacal, Maixner, membre d'une équipe internationale de scientifiques, a dû décongeler partiellement le cadavre pour recueillir des échantillons afin de vérifier les restes de son dernier repas.

Grâce à une combinaison de méthodes comprenant des correspondances ADN et des inspections microscopiques, les chercheurs ont trouvé des traces de viande de cerf rouge et de bouquetin, du blé ancien et beaucoup de graisse de bouquetin.
Ils ont également découvert de multiples traces de fougères toxiques, ce qui a rendu les scientifiques perplexes.

Les chercheurs spéculent, dans Current Biology, sur le fait qu'Otzi mangeait de la fougère toxique pour se débarrasser des parasites responsables de la trichocéphalose, et qui avait été découvert dans ses intestins précédemment.

Mais Maixner préfère d'autres explications. Ötzi a pu manger les fougères comme supplément alimentaire, une pratique connue parmi certains groupes indigènes. "Une autre possibilité est qu'il avait enveloppé sa viande séchée dans des feuilles de fougère; une partie est  ainsi entrée dans son intestin involontairement," ajoute-t-il. En attendant, la plante ne lui a pas été fatale.

La découverte, en 2001, qu'une pointe de flèche avait brisé l'omoplate d'Ötzi, amène à penser que les événements ont mal tourné ce jour-là. "La théorie actuelle est qu'il a saigné et est mort sur le glacier" ajoute Maixner.

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7.29.2018

Un fermier découvre des objets en or préhistoriques à Donegal, en Irlande

Un agriculteur du Comté de Donegal en Irlande, a découvert des objets en or  qui seraient vieux de plusieurs milliers d'années. Norman Witherow a trouvé ces artéfacts alors qu'il creusait une tranchée pour poser un drain dans un champ, près de Convoy.

Les objets sont restés dans un coffre jusqu'à ce qu'un ami, bijoutier, lui dise qu'il fallait le signaler.

Un fermier découvre des objets en or préhistoriques à Donegal, en Irlande
Les quatre objets en or trouvés à Co Donegal.

Les observations initiales faites par l'équipe du Musée National d’Irlande ont permis de dater l'or de la période de l'âge du bronze, voire plus tôt. Chaque pièce mesure environ 10cm de diamètre et ensemble, ils pèsent environ 30 grammes.

"Je ne pouvais pas savoir de quoi il s'agissait, ils étaient recouverts d'argile et nous ne savions pas s'ils étaient en or ou même en cuivre. Nous n'avions aucune idée de la valeur et nous n'avons certainement pas apprécié leur importance quand nous les avons découverts", rapporte M. Witherow

Maeve Sikora, conservateur de la collection antiquités irlandaises du Musée National, est arrivé de Dublin pour récupérer les objets. La trouvaille a été initialement remise au Donegal County Museum, qui a ensuite rapporté la découverte en raison de son importance archéologique.

Caroline Carr, assistante conservatrice au Donegal County Museum, a félicité M. Witherow pour l'avoir alertée: "Norman a contacté les autorités compétentes et a suivi toutes les procédures, puis je suis allée, en tant que représentante du musée national, vérifier le site et m'assurer que tout était légal, avant d'envoyer Maeve récupérer les objets pour une analyse complète."

L'endroit où les artéfacts en or ont été découverts. Photo: Margaret McLaughlin

"C'est une découverte unique dans notre comté et nous sommes absolument ravis" ajoute Carr. Elle ne pense pas que les artéfacts sont des bracelets mais peut-être une sorte de monnaie. Il est espéré que les articles retourneront au Donegal County Museum à une date ultérieure une fois que les analyses seront connues.

Le musée devra faire une demande pour leur retour, mais Carr dit "suivre l'affaire" et ajoute que les résultats sont une priorité et ils devraient arriver sous peu.

M. Witherow souhaite également visiter ses découvertes au musée de Dublin. "Bien sûr, nous allons voyager pour voir l'exposition, mais heureusement, ils devraient être de retour à Letterkenny assez rapidement."

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7.24.2018

Le commerce par les nomades était-il crucial à la naissance des villes ?

Il y a environ 4000 ans, dans le palais royal de la cité mésopotamienne de Mari, le roi Zimri-Lim se réveillait d'un cauchemar dans lequel des nomades du désert environnant avaient capturé sa femme. Les archéologues ont longtemps pensé que cette peur de Zimri-Lim, décrite dans un texte cunéiforme, reflétait le rôle clé que jouaient les nomades dans les débuts de la vie urbaine.

Voyageant sur des centaines de kilomètres pour chercher des pâturages, les éleveurs ont longtemps été perçus comme les architectes des réseaux de commerce longue distance qui aurait aidé à stimuler la montée de la première civilisation du monde, vers 3000 avant l'ère commune, dans ce qui est aujourd'hui l'Irak.

Le commerce par les nomades était-il crucial à la naissance des villes ?
Des bergers comme ci-dessus  surveillant des moutons et des chèvres en Azerbaïdjan ont longtemps été considérés comme ayant joué un rôle crucial dans le commerce qui a stimulé les villes les plus anciennes du monde. Emily Hammer

Comme les traces physiques de ces anciens éleveurs sont souvent presque invisibles, les chercheurs se sont jusqu'ici largement appuyés sur des études comparatives des nomades du Moyen-Orient du 20ème siècle pour construire cette image.


Mais aujourd'hui les archéologues utilisent de plus en plus de nouvelles méthodes pour lire les faibles indices laissés par les anciens nomades.


Armés de données provenant de déjections animales, d'ossements, de tartres dentaires et de restes végétaux, ces chercheurs suggèrent que les éleveurs sont restés principalement près des zones urbaines spécifiques et répondaient à leurs besoins, plutôt que de se déplacer entre des villes éloignées.

"Ils ne voyageaient pas sur de longues distances, donc ils ne sont pas le conduit naturel du commerce" rapporte Emily Hammer, archéologue à l'Université de Pennsylvanie. Ce propos, qu'elle a exposé, avec Ben Arbuckle, de l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, sont exposés dans un article paru dans le Journal of Archaeological Research.

Cette conclusion a déclenché un intense débat sur les débuts de la vie urbaine.

Pour Abbas Alizadeh, de l'Université de Chicago en Illinois, qui a aussi passé des décennies à étudier les éleveurs comme les Bakhtiari dans le sud-ouest de l'Iran, Hammer et Arbuckle "ont tout faux. Je parie qu'ils n'ont jamais vu un nomade au cours de leur vie".

Les archéologues s'accordent généralement à dire que peu de temps après que les hommes aient commencé à cultiver au Proche-Orient il y a environ 10 000 ans, les éleveurs ont commencé à prendre soin des moutons, chèvres et bovins nouvellement domestiqués.

Cependant, les chercheurs ne débattent que sur le moment où ces groupes ont commencé à parcourir de longues distances dans un cycle saisonnier pour chercher des pâturages plus verts.

Alizadeh et d'autres archéologues estiment que les éleveurs sur les franges de la Mésopotamie ont migré sur des centaines de kilomètres il y a 7000 ans avant l'ère commune. Leur hypothèse repose sur les déplacements des éleveurs modernes qui mènent des troupeaux de moutons et de chèvres dans les vallées escarpées des monts Zagros en Irak et en Iran.

Les chercheurs  soulignent également les fouilles des villages saisonniers et des tombes qui suggèrent une vie itinérante préhistorique.

Lorsque les premières zones urbaines sont apparues, les pierres précieuses, les métaux et le bois d'Afghanistan, d'Iran et d'Anatolie ont afflué dans le sud de la Mésopotamie. En 2000 avant notre ère, un système de commerce organisé fournissait des matériaux d'aussi loin que la civilisation de l'Indus à l'est et aussi loin vers l'ouest que le Levant, avec la richissime cité-état d'Ur.
 
L'archéologue Emily ​Hammer examine des fondations en pierre, un marqueur de l'ancienne vie d'éleveur, sur un site turc où les éleveurs modernes continuent de dresser leurs tentes.

Bien que les archéologues aient longtemps pensé que les éleveurs nomades étaient un conduit clé, peu d'anciens textes mentionnent ceux qui transportaient ces marchandises. "Le commerce est textuellement presque invisible" dit Piotr Michalowski, spécialiste cunéiforme à l'Université de Michigan à Ann Arbor, "Nous ne savons pas comment ils géraient leurs affaires."


Les animaux se nourrissaient dans le voisinage plutôt que dans des prairies éloignées.


Les nouvelles techniques suggèrent qu'avant 1000 avant notre ère, les éleveurs de Jordanie, Syrie, Turquie et Iran restaient trop près de leur foyer pour avoir servi d'intermédiaires internationaux.

Sur un site à Amman, par exemple, Cheryl Makarewicz, archéologue à l'Université allemande de Kiel, a analysé l'émail des dents de mouton et de chèvre daté d'environ 7000 avant l’ère commune pour les rapports des isotopes de carbone et d'oxygène. Comme ces isotopes peuvent refléter le sol et l'eau locale, ils peuvent fournir une empreinte géographique de l'endroit où un animal a pâturé.
Elle a ainsi découvert que les animaux se nourrissaient dans le voisinage plutôt que dans des prairies éloignées.

Dans la ville de Çatalhöyük en Turquie, datant de 7000 avant l'ère commune, une autre équipe a analysé des isotopes de carbone et d'azote à partir de l'émail des dents de moutons et de chèvres; elle a vu, là aussi, que les animaux pâturaient dans les environs. Leur bouse a également révélé qu'ils mangeaient plus de fourrage que de l'herbe sauvage, signe que les animaux vivaient principalement dans des enclos plutôt que d'errer sur de longues distances.

Plus tard, lorsque les villes ont commencé à émerger, Hammer et Arbuckle, ainsi que l'archéologue Dan Potts de l'Université de New-York, soutiennent que les éleveurs sont restés en grande partie dans la périphérie pour répondre à la demande urbaine de viande et de lait, ainsi que pour la laine qui a contribué à l'industrie textile mésopotamienne.

"Ce sont des centres de traitement du bétail", note Hammer, "vous ne pouvez donc amener les animaux trop loin".


Les marchandises circulaient par le biais des réseaux sociaux


Si les nomades n'étaient pas les commerçants à longue distance du monde antique, la plupart des marchandises ont dû être déplacées par d'autres moyens, et des découvertes au cours de la dernière décennie suggèrent une possibilité.

Les archéologues ont en effet remarqué que les cités et villes étaient bien plus courantes dans le moyen orient de l'âge du bronze qu'on ne le pensait. Cela aurait permis au commerce d'être soutenu par les réseaux sociaux, tels que les mariages royaux et des marchands voyageurs plutôt que des nomades, explique Potts.

Des textes datant de 1900 avant l'ère commune, trouvés dans la ville anatolienne de Kanesh, décrivent comment des familles marchandes ont organisé des caravanes d'ânes qui ont traversé 1000 kilomètres pour atteindre Assur, une ville au sud de Mossoul en Irak. "Ce sont des citadins, et il n'y a pas de raison de penser que cela ne se passait pas en 3000 avant notre ère ou même 3500 avant notre ère", ajoute-t-il.

Michalowski est d'accord: "Il y avait beaucoup d'entrepreneurs, et le commerce semble avoir été principalement entre des mains privées. On n'a pas besoin d'invoquer des éleveurs mobiles.". Ce n'est que lorsque les dromadaires ont été domestiqués au premier millénaire avant notre ère que les nomades ont commencé de longues randonnées saisonnières, disent Hammer, Arbuckle et Potts.

"Nous ne nions pas l'existence des éleveurs" explique Hammer, "mais seulement le fait qu'ils voyageaient sur de longues distances et vivaient dans des tentes. Nous avons les ossements, les campements et la paléobotanique qui le montrent".

Beaucoup de leurs collègues n'en sont pas persuadés. "Si cela est vrai, alors c'est révolutionnaire" ajoute Guillermo Algaze, un archéologue de l'Université de Californie San Diego. Mais il pense toujours que les éleveurs nomades étaient le ciment qui entretenaient des réseaux commerciaux étendus dans les sociétés urbaines anciennes.

Steve Rosen, archéologue à l'Université Ben Gourion du Néguev à Beersheba, en Israël, loue l'approche de Hammer et Arbuckle. Mais il a trouvé une série de sites archéologiques dans le désert du Néguev indiquant, qu'au moins ici, les éleveurs utilisaient des ânes pour traverser plus de 100 kilomètres de terrain accidenté dès 3000 av. J.-C.

De nouvelles données de Mésopotamie, telles que les analyses d'ossements et de bouses d'animaux provenant des fouilles renouvelées à Ur, où Hammer a récemment travaillé, pourraient aider à clore le débat.

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7.18.2018

Un exceptionnel sarcophage en granit noir de l'époque ptolémaïque découvert à Alexandrie

Article mise à jour le 20/07/18

Un sarcophage en granit noir a été récemment mis au jour à Sidi Gaber, un quartier d'Alexandrie en Egypte.

Ce qui est particulièrement intéressant, c'est qu'une couche de mortier entre le couvercle et la tombe indique que le cercueil n'a jamais été ouvert en 2000 ans, ce qui est rarissime en Egypte où les pilleurs de tombes sévissent depuis des millénaires.

Un exceptionnel sarcophage en granit noir de l'époque ptolémaïque découvert à Alexandrie
Photo: (Egyptian Ministry of Antiquities)

Cet ancien sarcophage a été trouvé par les autorités locales au cours de fouilles archéologiques programmées menées avant la construction d'un nouveau bâtiment. Il était à environ 2 mètres sous terre.

Un buste grossier en albâtre d'un homme, probablement celui du corps dans le cercueil, a aussi été découvert dans la tombe. Cette dernière remonterait à l'ère des Ptolémées, une famille royale grecque qui a régné pendant près de trois siècles, de 305 à 30 avant notre ère.


C'est le plus grand sarcophage découvert à Alexandrie.


D'après le ministère des antiquités, la tombe fait 2.4 mètres de long sur 1.5 mètre de large. Mostafa Waziri, secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités, ajoute que c'est le plus grand sarcophage jamais découvert dans la ville.

Un buste en albâtre usé a également été trouvé sur le site. Photo: Egypt Ministry of Antiquities

Il s'agit de la toute dernière trouvaille dans Alexandrie, une ville antique peu étudiée par les archéologues pendant des décennies. D'après Andrew Lawler du Smithsonian, les chercheurs ont souvent ignoré la ville légendaire fondée par Alexandre le Grand et gérée par son proche conseiller, Ptolémée puis ses descendants, après sa mort.
En effet, au fil des siècles, une zone métropolitaine animée et encombrée de 5 millions d'habitants a grandi sur les ruines de palais de marbre, de monuments et d'autres anciens ouvrages.

Mais au cours des dernières décennies, les chercheurs se sont lancés dans le travail minutieux de l'archéologie urbaine, fouillant couche par couche dans le passé de la ville.

En 2005, les archéologues ont ainsi découvert les restes de l'Université d'Alexandrie, où étudia l'ancien mathématicien grec Archimède.

Les restes du Pharos, un phare construit par les Ptolémées et qui fut considéré comme la septième merveille du monde antique, reposent aussi dans le port d'Alexandrie.

En fait, les changements dans l'écoulement du Nil et l'élévation du niveau de la mer signifient que de grandes parties de la ville antique sont actuellement sous l'eau; ce sont ainsi de véritables capsules temporelles attendant d'être explorées.


Alexandrie n'est pas la seule ville côtière égyptienne à abandonner ses secrets.


Au début des années 2000, des chercheurs ont découvert la cité légendaire de Thonis-Héracléion, l'ancienne ville portuaire à l'embouchure du Nil détruite par un tremblement de terre à quelques kilomètres d'Alexandrie

Au cours de ces 15 dernières années, les archéologues sous-marins ont utilisé des systèmes d'aspirateur pour enlever les sédiments et mettre au jour les artéfacts du fond marin. Ils ont ainsi découvert des statues incroyables, des sarcophages et des stèles, dont le Décret de Sais, une stèle énonçant la loi fiscale complexe de l'Egypte ancienne.

Seulement 5% de Thonis-Héracléion a été fouillée jusqu'ici, ce qui signifie qu'il reste des décennies de fouilles à venir.

Bien qu'il soit trop tôt pour connaitre l'identité du corps dans le sarcophage qui vient d'être découvert à Alexandrie, une chose et certaine, ce ne sera pas la dernière trouvaille faite le long de la côte méditerranéenne égyptienne.

Merci à Yvan pour l'info ! 

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Mise à jour le 20/07/2018:

Un exceptionnel sarcophage en granit noir de l'époque ptolémaïque découvert à Alexandrie

Un exceptionnel sarcophage en granit noir de l'époque ptolémaïque découvert à Alexandrie


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7.13.2018

Un ancien temple découvert dans une pyramide endommagée par un tremblement de terre au Mexique

Les archéologues ont fait une découverte sensationnelle au Mexique quand ils ont mis au jour un ancien temple niché à l'intérieur d'une pyramide de l'ère aztèque. Cette dernière avait été endommagée lors du tremblement de terre de septembre 2017.

Un ancien temple découvert dans une pyramide endommagée par un tremblement de terre au Mexique
Le temple a été découvert lorsque les archéologues ont étudié les dommages dans la pyramide de Teopanzolco.  (National Institute of Anthropology and History (INAH)) 

Les scientifiques de l'INAH (Institut National d'Anthropologie et d'Histoire) étaient en train de vérifier les dégâts structurels sur la pyramide de Teopanzolco dans l'état de Morelos, à 70km au sud de Mexico, à l'aide d'un radar lorsqu'ils sont tombés sur le temple long de 6 mètres et large de 4 mètres.

"Malgré ce que le séisme a signifié, il faut être reconnaissant pour ce phénomène naturel, car cette structure importante change la datation du site archéologique" rapporte l'institut.

Le temple est plus ancien que la pyramide, qui avait été bâtie entre 1200 et 1521. Quant au temple, les archéologues estiment qu'il a été construit entre 1150 et 1200 et qu'il fut dédié au dieu aztèque de la pluie, Tlaloc.

Un brûleur d'encens et des morceaux de céramique ont également été trouvés parmi les restes.

 Vue extérieure de la pyramide de Teopanzolco.

Barbara Koniezca, archéologue de l'INAH à Morelos, explique qu'il était courant pour les cultures pré-hispaniques de bâtir un temple au-dessus d'un autre. "Il se peut que, sur le côté droit se trouvent les restes d'un autre temple dédié à Huitzilopochtli," dit-elle, ajoutant que la pyramide a subi d'importants dommages lors du séisme de septembre, "la pyramide a subi un réarrangement considérable du noyau de sa structure".

Koniecza a expliqué que le séisme a laissé de grands espaces entre les pierres, rendant l'ensemble instable. Les scientifiques travaillent pour restaurer la structure principale de la pyramide.

Le tremblement de terre avait frappé le 19 septembre, causant d'importants dégâts sur de nombreux monuments historiques, dont des églises coloniales.

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D'anciens génomes de chèvres révèlent plusieurs sources de population au cours de la domestication


Une analyse génomique incluant des dizaines d'échantillons de chèvres remontant jusqu'à 8000 ans a apporté une meilleure compréhension du processus de domestication et de la diversité génétique derrière les relations des chèvres avec les hommes sur plus de 10 000 ans.

D'anciens génomes de chèvres révèlent plusieurs sources de population au cours de la domestication

En utilisant le génome mitochondrial et/ou des données de séquence à l'échelle du génome sur 83 restes de chèvres sauvages et domestiques du croissant fertile, des chercheurs de Grande-Bretagne, d'Allemagne, du Danemark, de France et d'ailleurs ont trouvé plusieurs sources de chèvres sauvages pour les populations de chèvres qui ont été domestiquées dans différents endroits dans et autour de la région.

"La domestication des chèvres repose sur une mosaïque plutôt que sur un processus singulier avec un recrutement continu de populations sauvages locales," rapporte le co-auteur principal Pierpaolo Maisano Delser, chercheur en génétique et zoologie affilié au Trinity College Dublin et à l’Université de Cambridge, "Ce processus a généré un pool génétique distinctif qui a évolué au fil du temps et qui caractérise encore aujourd'hui les différentes populations de chèvres d'Asie, d'Europe et d'Afrique."

Des recherches précédentes ont situé la domestication des chèvres, moutons, bovins, cochons et autres animaux dans et autour du croissant fertile. Mais dans le cas des chèvres, qui ont été domestiquées il y a environ 10000 ans, il n'était pas clair si leur domestication était survenue en une seule fois ou à partir de plusieurs populations.

Les chercheurs ont donc fait un séquençage mitochondrial sur 83 chèvres d'avant l'âge de pierre à la période médiévale à partir de sites de l'est, de l'ouest et du sud du croissant fertile. Ces sites comprennent des lieux situés en Iran, Turkménistan, Anatolie, Balkans, Jordanie et Israël.

"Nos découvertes démontrent que plusieurs origines divergentes de chèvres sauvages anciennes ont été domestiquées au cours d'un processus dispersé ce qui a abouti à des populations néolithiques de chèvres génétiquement et géographiquement distinctes, faisant écho à la divergence humaine contemporaine dans ces régions" écrivent les auteurs, "les anciennes populations de chèvres ont contribué différemment aux chèvres modernes en Asie, en Afrique et en Europe"

Les chercheurs ont aussi comparé les séquences d'une demi-douzaine de génomes de chèvres néolithiques des parties orientales de la région et quatre génomes de chèvres néolithiques occidentales, avec des séquences de 16 génomes de chèvres bézoards provenant de populations de chèvres actuelles, pour trouver des signes de sélection liés à la domestication.

"Nous avons trouvés des preuves montrant qu'il y a au moins 8000 ans, les éleveurs s'intéressaient ou appréciaient la couleur de la robe de leurs animaux, basée sur les signaux de sélection des gènes de la pigmentation" rapporte l'auteur principal Kevin Daly, chercheur en génétique des populations moléculaires à l'Institut de Génétique Smurfit du Trinity College Dublin.

Cette collaboration internationale de paléogénéticiens et d’archéozoologues a impliqué des chercheurs du CNRS, du MNHN et de l’UGA1


Les laboratoires français ayant participé sont :

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7.07.2018

Des boules de pierre énigmatiques datant de 5 000 ans continuent de dérouter les archéologues

Cela fait plus de 200 ans que les archéologues s'interrogent sur la fonction de boules de pierres finement sculptées (des pétrosphères), de la taille d'une balle de baseball, et remontant à la fin de l'âge de pierre.

Plus de 500 de ces objets énigmatiques ont été trouvés, la plupart dans le nord-est de l’Écosse, mais aussi dans les îles Orcades, en Angleterre, en Irlande et une en Norvège.

Des boules de pierre énigmatiques datant de 5 000 ans continuent de dérouter les archéologues
Les modèles 3D des boules en pierre gravées, dont la pétrosphère de Towie au centre. Credit: National Museums Scotland

Les archéologues ne connaissent toujours pas le but ou la signification originale de ces pétrosphères, qui sont reconnues comme étant certaines des meilleures exemples d'art néolithique trouvés dans le monde.


De nombreuses théories sur leur fonction


Aujourd'hui, des modèles 3D de ces magnifiques boules ont été créés, avant tout pour les partager avec le public. Cependant, ces modèles ont révélé de nouveaux détails, dont des motifs cachés dans les sculptures sur les boules.

Hugo Anderson-Whymark, conservateur au National Museum Scotland et qui a créé les modèles en ligne, explique que de nombreuses fonctions ont été proposées pour ces boules de pierre.

Parmi ces propositions, ont retrouve la possibilité qu'elles ont été faites en tant que têtes de pierre pour des massues, ou des poids standardisés pour les marchands néolithiques, ou bien encore des rouleaux pour le transport des pierres géantes utilisées dans les monuments mégalithiques.

Une des théories est que les lobes sur plusieurs des boules de pierre sculptées étaient enroulés avec de la ficelle ou du tendon ce qui permettait de les jeter avec des frondes ou comme des bolas d'Amérique du Sud.

D'autres théories décrivent ces boules comme des objets de dévotion religieuse ou des symboles de statut social. "Beaucoup d'idées sont à prendre avec des pincettes, mais d'autres peuvent être plausibles," rapporte Anderson-Whymark, "Ce qui est intéressant, c'est que ces objets captent vraiment l'imagination des gens".


Un mystère du néolithique


Le National Museum of Scotland d'Edinburg a la plus grande collection au monde de pétrosphères, dont environ 140 de sites néolithiques (nouvel âge de pierre) d'Ecosse et des îles Orcades. Il y a aussi 60 moulages d'objets similaires provenant d'autres endroits.

Bien que seules quelques exemplaires sont exposés à Edinburg, 60 modèles 3D des boules de pierre sculptées néolithiques de la collection du musée ont été mises en ligne, afin de pouvoir les examiner en détail et sous tous les angles.

La collection du musée en ligne comprend le plus célèbre de ces objets, la Pétrosphère de Towie (voir ci-dessous) qui a été découverte près du village de Towie dans le nord-est de l'Ecosse vers 1860. La boule est gravée de motifs en spirale entrelacés sur trois de ses quatre lobes, et est reconnu comme l'un des meilleurs exemples de l'art néolithique jusqu'ici.


Certains des premiers archéologues ont eu du mal à croire que de tels objets complexes avaient pu être sculptés avec seulement des outils en pierre, et ils les ont ainsi attribué à tort aux Pictes qui vivaient en Ecosse au cours de l'âge du fer et du début de la période médiévale, il y a 1100 à 1800 ans.

Mais plus tard, les archéologues ont pu dater la boule en pierre gravée à la période néolithique beaucoup plus ancienne de la préhistoire, soit il y a environ 5500 ans, lorsque seuls les outils en pierre étaient utilisés.

Nombre de ces motifs ornementaux utilisés sur les pétrosphères, dont les cercles détaillés et les spirales gravées dans la boule de Towie, ont aussi été trouvés dans des gravures des tombes à couloir du néolithique qui comportent des chambres funéraires souterraines au bout de longs passages bordés de pierres, comme le tumulus funéraire de Newgrange en Irlande.

La similarité des dessins montre que les gens de différentes régions pendant la période néolithique en Europe partageaient des idées communes, ce qui indique des formes d'interaction entre leurs communautés.


D'anciens objets visibles en 3D


Les modèles 3D en ligne ont été créé grâce à la photogrammétrie (voir à ce sujet l'article La photogrammétrie, nouvel outil archéologique), qui consiste à réunir des photographies détaillées des textures de surface et des couleurs des objets avec des données précises sur leur taille et leur forme.

Le processus de photogrammétrie a ainsi révélé de nouvelles informations sur certaines des boules, en montrant des motifs sous-jacents aux marques gravées et taillées sur certaines d'entre elles ce qui n'aurait pas pu être vu auparavant.


Anderson-Whymark pense que la clé pour comprendre les boules en pierre gravées repose sur leur taille "régulière", qui était parfaite pour être tenue dans la main alors qu'elles étaient taillées ou gravées avec des outils en pierre plus durs.

La création de l'une des boules de pierre sculptées devait être un long processus. plusieurs d'entre elles montrent des signes indiquant que leur conception a évolué au fur et à mesure que le travail avançait, peut-être sur plusieurs années ou même à travers les générations.

Pour Anderson-Whymark: "Nous serons peut-être en mesure de tirer un peu plus de cette histoire à l'avenir par une analyse plus détaillée de ces objets, mais ils resteront toujours un peu énigmatiques."


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6.27.2018

Une amulette islamique vieille de 1000 ans trouvée à Jérusalem

Les archéologues fouillant l'un des plus anciens endroits de Jérusalem ont trouvé une petite amulette islamique à travers laquelle un homme, du nom de Kareem, qui vivait dans la cité il y a plus de mille ans, recherchait la protection d'Allah.

Portant une magnifique inscription en arabe, le talisman rarissime de la taille d'une miniature a été daté du IXe ou Xe siècle de l'ère commune, l'époque du Califat abbasside.

Une amulette islamique vieille de 1000 ans trouvée à Jérusalem
L'amulette trouvée dans la cité de David

L'écriture pieuse apparaît sur deux lignes et a été traduite ainsi: "Kareem fait confiance à Allah - Le Seigneur des Mondes est Allah."

"Le but d'une amulette comme celle-ci est d'obtenir une protection personnelle" rapporte le Dr Yiftah Shalev de l'Israel Antiquities Authority (IAA), "C'est comme un Juif qui se promène avec un pendentif portant la prière du Chema Israël. Depuis des temps immémoriaux, le but des amulettes comme celles-ci est de se protéger du mauvais œil."

La première ligne est familière des sceaux et des graffitis que l'on retrouve le long de Darb al-Haj, la route de pèlerinage vers La Mecque, de la même période, autour du VIIIe au Xe siècle de l'ère commune.

La seconde ligne est légèrement érodée et son interprétation est basée sur des phrases similaires trouvées sur des sceaux personnels et dans le Coran.


Le califat abbasside

Les abbassides, qui descendraient de l'oncle du Prophète Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib (566-653 de l'ère commune), furent le troisième califat après l'époque de Mahomet.
Depuis Bagdad, ils ont gouverné un vaste empire, du 8ème au 13ème siècle. À son apogée, l'empire s'étendait de l'Afrique du Nord à l'ouest, recouvrant tout le Golfe Persique, et allait jusqu'en Arménie, Turkestan et Afghanistan. En Israël, lis ont régné de la fin du 8ème siècle jusqu'à la fin du 10ème siècle.

L'amulette a été trouvée au cours de fouilles sur un site se trouvant juste au sud du Mont du Temple, faisant partie de la zone considérée comme le premier noyau habité de la ville.

La zone, appelée aujourd’hui Cité de David (bien qu'il n'y ait pas de preuve archéologique directe de l'existence du roi David), contient des restes allant de l'âge du bronze à la période ottomane, dont des structures laissées par les israélites, romains, arabes et une demie-douzaine d'autres civilisations qui ont laissé leur marque dans Jérusalem à travers les millénaires.

C'est parmi les couches relativement plus tardives du site de fouille que les archéologues ont trouvé l'amulette appartenant il y a plus de 1000 ans à ce fidèle musulman du nom de Kareem.


Une offrande de fondation ?


L'amulette a été datée par le Dr Nitzan Amitai-Preiss, de l'Université Hébraïque de Jérusalem, en se  basant sur la calligraphie qui es typique de la période du troisième califat, sur la datation de la structure dans laquelle l'objet a été trouvé et d'après les fragments de poterie trouvés sur le site, dont une lampe complète typique de la période Abbasside.

La structure est dans pauvre état de conservation observe Shaley: "Nous avons trouvé des murs de fondation et des carreaux de plancher. C'était une structure simple, probablement résidentielle avec un petit artisanat".

Un aperçu du site de fouille.



Les fouilles sur le site, menées par l'IAA et l'Université de Tel Aviv avait déjà permis de mettre au jour les restes d'un grand marché, au-dessus duquel, plus tard, des maisons et une petite industrie ont été érigées. Cette maison ou cet atelier probable correspond avec cette découverte. L'amulette, si petite et finement travaillée, pourrait être un exemplaire de cet artisanat.

Étant donné qu'elle est faite d'argile friable, il y en avait peut-être d'autres comme celle-ci mais elles se sont effritées au cours des siècles. Celle-ci a dû survivre parce qu'elle s'est retrouvée scellée entre les planchers de plâtre On ne sait pas si le talisman y a été placé délibérément lors de la construction, comme une sorte d'offrande de fondation ou bien si Kareem l'avait perdu.



Jérusalem n'était pas la capitale abbasside, mais la cité a été d'une grande importance pour l'islam depuis le début du califat omeyyade (le second après la mort de Mahomet), à cause du Mont du Temple.


Jérusalem est habité depuis au moins 7000 ans, bien avant les grandes religions d'aujourd'hui.


Le sacré préhistorique est apparemment la raison pour laquelle les anciens juifs et plus tard les musulmans y ont construit leurs structures religieuses monumentales.

Les juifs croient que le Mont du Temple est l'endroit où Dieu a rassemblé la poussière pour faire Adam et où le patriarche Abraham a tenté de sacrifier son fils Isaac.

Jérusalem abritait aussi le Temple de Salomon (ou Premier Temple), détruit par les Babyloniens en 587 de l'ère commune, et le Second Temple reconstruit, brûlé par les Romains en 70 de l'ère commune.

L'Islam reconnaît également l'endroit abritant le Temple de Salomon, mais les musulmans le vénèrent principalement comme l'endroit d'où Mahomet est supposé être monté au ciel. Aujourd'hui, le Mont du Temple, connu des musulmans sous le nom d'Al-Haram al-Sharif, le Noble Sanctuaire, abrite le sanctuaire du Dôme du Rocher, le troisième site le plus sacré pour les musulmans.

Le Mont est aussi sacré pour les juifs, abritant plusieurs vestiges du Temple, dont le plus important est le mur occidental, une partie du mur de soutènement construit pour le Second Temple principalement par le roi vassal romain, Hérode le Grand.

Des découvertes récentes indiquent que, contrairement à la tradition, le mur occidental n'a été achevé que 20 ans après la mort du grand roi.


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