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7.14.2020

Découverte de figurines néolithiques vieilles de 10 000 ans dans des sépultures en Jordanie

Au cours de l'ancien néolithique, au 9ème millénaire avant notre ère, au Proche Orient, l'iconographie humaine a commencé à se développer. Or, les théories archéologiques pour expliquer ce développement étaient inexistantes jusqu'à présent.

Un nouvel article publié dans Journal Antiquity, dont l'auteur principal est le Dr Juan José Ibáñez, a étudié ce qui est décrit comme un "assemblage unique d'artéfacts en silex du Néolithique précéramique B ou PPNB (Pre-Pottery Neolithic B), période du 8éme siècle avant notre ère". La découverte a eu lieu sur le site de Kharaysin en Jordanie.

Découverte de figurines néolithiques vieilles de 10 000 ans dans des sépultures en Jordanie
Les figurines néolithiques trouvées en Jordanie étaient de différentes formes et tailles. (Kharaysin archaeological team / Antiquity Publications Ltd )

Cependant, ces artéfacts ne ressemblent pas tellement aux outils en silex habituels, et semblent avoir des formes humaines. Comme ils ont été trouvés dans des sépultures, l'équipe de chercheurs suggère que ce sont des figurines néolithiques fabriquées au cours de rituels funéraires et des cérémonies du souvenir qui comprenaient «l'extraction, la manipulation et la redéposition de restes humains».


Ces figurines de silex vieilles de 10 000 ans sont-elles des reliques de rituels mortuaires néolithiques?


Le début de l'expansion des artéfacts de forme humaine est généralement associée à la demande croissante d'icônes matérielles pour soutenir les croyances religieuses dominantes. Cela était largement dirigé vers les divinités féminines au début du néolithique, mais plusieurs chercheurs ont démontré que les figurines explicitement féminines néolithique au Proche-Orient étaient minoritaires.

Les artéfacts de forme humaine récemment découverts ont été interprétés, tour à tour, comme des objets cultuels, des véhicules de magie, des figures utilisées dans l'enseignement des rites d'initiation et aussi comme des jouets pour enfants.

Pour le Dr Juan José Ibáñez, établir leur signification «originale» et «réelle» est une étape essentielle pour comprendre comment les changements psychologiques et sociaux ont eu lieu pendant la transition vers l'agriculture.

Kharaysin, dans la vallée de la rivière Zarqa en Jordanie, mesure près de 25 hectares et est définie par quatre principaux niveaux d'occupation archéologique.


Les premières dates remontent au début du 9e millénaire avant JC, tandis que le second niveau représente la seconde moitié du 9e millénaire avant JC. Le troisième niveau était occupé au début du 8ème millénaire avant JC et le quatrième niveau date du début du 7ème millénaire avant JC.

C'est au troisième niveau datant du début du 8e millénaire avant notre ère que les objets en silex ont été fabriqués et enterrés dans les ruines de maisons rectangulaires aux sols enduits de chaux.

Découverte de figurines néolithiques vieilles de 10 000 ans dans des sépultures en Jordanie
Orthophotographie de la zone A. (Image: Kharaysin archaeological team/ Antiquity Publications Ltd)

L'article présente une analyse des artéfacts en silex, qui ont tous deux paires d'encoche. Cet aspect suggère que ce sont des figurines, délibérément sculptées pour représenter le corps humain sous une forme non documentée jusqu'ici.

Cela prouverait effectivement que les figurines représentent une partie du changement généralisé de la pensée symbolique qui se manifeste dans la prolifération de l'iconographie humaine au début du Néolithique.

En plus d'analyser morphologiquement les silex entaillés, 71 autres artéfacts en silex, dont des fragments de lame, des lamelles ou des éclats affichant deux paires d'encoches opposées, ont également été soumis à une analyse technologique pour rechercher des marques d'usure. Or, presque tous les objets ne présentaient «aucune trace d'usure à l'intérieur des encoches ou sur les bords adjacents », selon l'article.

De plus, une seule lame présentait des signes d'usure après avoir coupé de la viande ou de la peau, des deux côtés, mais cette utilisation pratique s'est produite «avant que les encoches ne soient faites».


L'analyse morphologique répond aux questions sur les figurines néolithiques


Le récent article présente une explication alternative pour la morphologie des artéfacts de Kharaysin trouvés en Jordanie, en faisant valoir qu'ils ressemblent à la silhouette d'un corps humain.

 Bien que ces paires d'encoches auraient pu être utilisées pour emmancher des outils, de nombreux artéfacts récupérés n'ont pas de bords fonctionnels clairs et la plupart ne présentent aucune preuve d'utilisation.

La paire supérieure d'encoches montre le rétrécissement du cou tandis que la paire inférieure représente la taille. Ce "contour en forme de violon" distinct est également observé dans deux figurines en terre cuite de la même période d'occupation à Kharaysin, ce qui confirme davantage l'affirmation selon laquelle ces silex crantés étaient des figurines utilisées dans des rituels funéraires faisant partie d'un "culte de vénération des ancêtres" qui pratiquait la récupération et la curation (et occasionnellement le plâtrage) des crânes.

Deux figurines humaines en argile trouvées au fond d'une fosse de 1,6 mètre de profondeur à Kharaysin. (Image: Kharaysin archaeological team / Antiquity Publications Ltd )




Comment cette nouvelle étude a-t-elle amené l'auteur à réfléchir sur la "fonction" rituelle de ces artéfacts?


«C'est toujours très difficile à savoir», a dit le professeur. Il poursuit en expliquant que les figurines ont été réalisées avec une technique simple et en utilisant un matériau omniprésent. Ils "n'ont pas été fabriqués par des artisans mais par des membres ordinaires de la communauté". Les figurines sont assez variées: certaines sont minces, d'autres bosselées, petites ou grandes.

Elles semblent donc représenter des personnes décédées spécifiques. Ces figurines et autres iconographies funéraires humaines pourraient suggérer «qu'une sorte de croyances en l'existence après la mort étaient présentes».


Le lien vers l'article scientifique:

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2.28.2019

L'explosion d'une météorite aurait anéanti des communautés proches de la mer Morte il y a 3 700 ans

Une météorite qui a explosé dans les airs près de la mer Morte il y a 3 700 ans a probablement anéanti des communautés, tuant des dizaines de milliers de personnes.

La zone se situe dans l'actuelle Jordanie, dans une plaine circulaire appelée Middle Ghor. La plupart des indices sur cet évènement provient de données archéologiques du site de fouille de l'âge du bronze, Tall el-Hammam. Certains érudits rapportent d'ailleurs que ce serait la ville de Sodome décrite dans la Bible.

L'exploision d'une météorite aurait anéanti des communautés proches de la mer Morte il y a 3 700 ans
 Vue de Tall el Hammam. Photo: Tall el-Hammam Excavation Project

Les archéologues fouillent le site de Tall el-Hammam depuis 13 ans et ils ont mis au jour des preuves assez convaincantes supportant l'idée d'une explosion dans les airs.


Ces découvertes ont été présentées en novembre dernier à la rencontre annuelle de l'American Schools of Oriental Research, par l'archéologue Phillip Silvia de l'Université Trinity Southwest. Elles ont aussi été publiées dans un article par Silvia et l'archéologue, co-auteur, Steven Collins sous le titre: "The Civilization-Ending 3.7KYrBP Event: Archaeological Data, Sample Analyses, and Biblical Implication"

Tall el-Hammam était une cité-état en plein essor occupant le Middle Ghor. La civilisation a occupé la région pendant 2500 ans. La ville elle-même était le centre administratif du royaume et était protégée par un mur d'enceinte d'une épaisseur jusqu'à 30 m et d'une hauteur allant jusqu'à 15 m, pour une longueur de plus de 2,5 km (Voir l'article à ce sujet publié en 2012: De nouvelles découvertes à Tall El-Hammam). Le mur avait de multiples portes, tours et probablement d'autres caractéristiques défensives.

Fouilles sur le site de Tall el Hammam. Photo: Tall el-Hammam Excavation Project

Mais tout a été balayé lorsque la météorite a percé l'atmosphère et a explosé au-dessus de la région. Les preuves rassemblées sur le site de Tall el Hammam racontent l'histoire de l'événement.

Lorsque la météorite a explosé, il y a eu une onde de choc extrêmement chaude et puissante. Elle a détruit toutes les implantations de la région et rasé une superficie de 500 km2. Suite à cela, la région est restée inhabitée pendant près de 700 ans.


Plusieurs sources d'indices soutiennent la probabilité de cet événement.


Silvia et Collins disent dans leur article que la destruction et les dégâts causés aux murs et autres structures de la ville sont directionnels, ce qui conforte l’idée d’une onde de choc.

Par le passé, les archéologues s'étaient demandés si un tremblement de terre n'était pas à l'origine de l'effondrement de la région, mais cela n’aurait pas causé le type de dommage directionnel présenté par les structures et les fortifications restantes.

Les archéologues s'étaient également demandés si un tremblement de terre ayant provoqué de brûlantes éruptions pétrochimiques aurait pu causer la destruction. Ce brûlage aurait expliqué les épaisses couches de cendres à Tall el-Hammam, mais n'explique pas "l'absence à grande échelle de briques crues qui seraient typiques des dégâts causés par un tremblement de terre", selon l'article.

Les archéologues étudient la région depuis 13 ans afin de trouver d'avantage de preuves pour expliquer cet événement soudain.

D'après Silvia et Collins, ils l'ont trouvé: un éclat de poterie a été découvert dans la ville dont un côté s'était vitrifié. Seule une chaleur extrême peut faire cela.

L’examen a révélé la présence de cristaux de zircon à l’intérieur d’une bulle dans le verre qui n’a pu se former qu’à des températures supérieures à 4 000 degrés Celsius. De plus, la couche d'argile fondue qui s'est transformée en verre ne représente qu'un mm, non pas toute la profondeur du tesson.
Cela indique seulement une brève bouffée de chaleur intense, plutôt qu'une longue exposition causée par des éruptions pétrochimiques enflammées.


L'équipe de recherche a conclu que le tesson a été exposé à une température entre 8000°C et 12000°C pendant à peine quelques millisecondes. Cela confirme l'idée d'une explosion dans les airs.


Sur le site, les chercheurs ont aussi trouvé ce que l'on appelle  une "roche fondue" de 600 grammes. C'est une agglomération de trois différentes pierres fondues ensemble par une température extrême et vitrifiées. Il y a aussi la présence de cristaux de zirconium, et des analyses plus avancées ont conclu que la roche a été exposée à une température de 12000°C pendant quelques secondes.

La dernière preuve concerne ce qui s'est passé dans les environs de Tall el-Hammam après la destruction. Cette zone est considérée comme la région agricole la mieux arrosée de la région. Or, après la destruction de la cité-État de Tall el-Hammam, cette région est restée inoccupée pendant environ 700 ans.

Qu'est-ce qui aurait pu causer cela si la chaleur extrême n'a duré que quelques secondes ?

La réponse se trouve dans le sol, d'après les scientifiques. Six échantillons prélevés au-dessus, à travers et sous la couche de sol à partir du moment de l'événement ont été analysés géochimiquement.
Les résultats ont montré "des niveaux de sel et sulfate supérieurs à 6% (60000ppm) dans les couches de cendre et supérieurs à 5% (50000ppm) dans les couches de sol juste au-dessus et dessous la couche de cendre" d'après l'article.

La source de ces contaminants devait être la mer Morte, qui borde la région du Middle Ghor. Les deux scientifiques rapportent que l'onde de choc massive et la vague de chaleur ont non seulement détruit les colonies, mais l'onde de choc a aussi déposé une couche de sel sur le sol, le détruisant et le rendant inapte à l'agriculture pendant des centaines d'années.

Il faut seulement 12 800 ppm de sel pour empêcher le blé de germer et 17 900 ppm de sel pour empêcher la croissance de l'orge. Ces seuils ont été largement dépassés.


Il y a d'autres indices laissant penser à une explosion au-dessus de Tall el-Hammam


Les sites de météorites comme Chelyabinsk et Tunguska ont les mêmes caractéristiques que Tall el-Hammam. Il y a des niveaux élevés de platine, un taux élevé de sphérules magnétiques, et aussi un taux élevé de ce qu'on appelle des objets de type scorie.

Les chercheurs ont conclu qu’une explosion équivalente à une tête nucléaire de 10 mégatonnes s’est produite à environ 1 km au-dessus du nord-est de la mer Morte. Cela expliquerait de manière adéquate toutes les preuves rassemblées à Tall el-Hammam.

Cette photo montre des arbres abattus dans une puissante explosion aérienne d'une météorite. Elle a été prise lors de l'expédition de 1929 de Leonid Kulik sur le site d'impact de Tunguska en Sibérie en 1908.. Les sites de Tunguska, de Tcheliabinsk et de Tall el Hammam montrent tous la même preuve d'une explosion de météorite Photo: Kulik Expedition.

Certains érudits pensent que Tall el-Hammam est la ville de Sodome citée dans la Bible. Le fait est que cela se situe au bon endroit, et qu'une explosion de météorite expliquerait certainement ce passage: "Alors le Seigneur répandit du soufre brûlant sur Sodome et Gomorrhe - du Seigneur qu'il vint du ciel. 25 Ainsi, il renversa ces villes et la plaine entière, détruisant tous ceux qui vivaient dans les villes - ainsi que la végétation du pays."

Il est intéressant de noter que la citation mentionne spécifiquement le soufre, car une couche de sulfates et de sel s'est déposée sur la région à la suite de l'événement, détruisant la végétation sur le sol.

Cependant, tous les scientifiques ne sont pas d'accord. Certains spécialistes pensent que la géographie n'est pas correcte. D'autres que la chronologie ne correspond pas.

Mais avec cette nouvelle étude, les deux parties devront reconsidérer toute la question. La Bible est intéressante d’un point de vue historique, car elle entremêle parfois des événements réels de l’histoire et la mythologie chrétienne.
 Merci à Quentin pour l'info !

 Relecture par Marion Juglin (Archeow.fr)

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6.29.2016

Imagerie satellite et drone révèlent un nouveau bâtiment massif à Petra

L'ancienne cité de Petra, l'un des sites archéologiques les plus connus au monde, semble encore avoir des secrets à nous livrer.

Une plate-forme monumentale a été découverte à l'intérieur du site du Patrimoine Mondial de l'UNESCO, dans le sud de la Jordanie.


Une façade à Petra. Photo: Martin Keene/PA


Les archéologues Sarah Parcak, du National Geographic, et Christopher Tuttle, directeur exécutif du Conseil des Centres de Recherche Américain à l'Etranger (CAORC), ont utilisé l'imagerie satellite, des drones et des études de terrain pour trouver la structure et documenter son emplacement.

La plate-forme qui a été découverte, mesure environ 56 sur 49 mètres, et apparaît avoir une caractéristique unique qui "n'a aucun parallèle avec Petra ou avec l'arrière-pays jusqu'à présent".

Une image aérienne du nouveau monument de Petra photographié depuis un drone (à gauche) et une superposition des caractéristiques de la surface; à droite l'image a été pivotée de 90 degrés. 

"Lorsque Sarah Parcak a partagé les résultats de sa dernière recherche avec nous, nous savions que cela intéresserait le monde étant donné la signification historique de ce site important" rapporte Kristin Romey, rédactrice archéologue pour le National Geographic, "C'est une découverte vraiment remarquable pour la communauté archéologique".

Près d'un demi-million de touristes a déjà visité l'ancienne cité et ses environs, et des milliers de monuments et structures ont déjà été documentés dans le site.

Occupée depuis les temps préhistoriques, la civilisation perdue nabatéenne fit de cette cité, en partie construite et en partie taillée, leur capitale et un important centre caravanier commercial, du 4ème siècle avant JC au 1er siècle après JC.

La combinaison d'architecture hellénistique avec les tombes et les temples nabatéens découpés dans la roche peuvent être observés dans le Deir (monastère) de la cité, la tombe de l'urne, la tombe palais et la tombe corinthienne.

La plate-forme découverte a probablement été construite au cours du 2nd siècle près du centre de la cité lorsque la civilisation nabatéenne prospérait, et il semble très probable "que la plate-forme et les structures furent initialement construites à des fins cérémonielles".

Ce centre cérémoniel a pu permettre la reconversion du site en une chapelle chrétienne au cours de la période byzantine.

Lors des périodes islamiques survenues plus tard, il a dû servir plus probablement à des utilisations pour les activités quotidiennes.

De précédentes études du site étaient passées à côté de cette structure. Photo: G al Faqeer

Une plate-forme plus petite, de 46m sur 44m a été construite à l'intérieure de la grande plate-forme, avec un côté bordé par une rangée de colonnes.

"La rangée de colonnes encadrait un escalier monumental qui faisait toute la largeur de la petite plate-forme" précise l'étude.

Le centre de la cité fait partie du Jordan's Petra Archaeological Park qui couvre 264000 mètres carrés à Wadi Moussa.

Les travaux ont été publiés dans le Bulletin of the American Schools of Oriental Research: Hiding in Plain Sight: The Discovery of a New Monumental Structure at Petra, Jordan, Using WorldView-1 and WorldView-2 Satellite Imagery

Relecture par Marion Juglin
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4.28.2016

Jordanie: un mur de 150 km de long déconcerte les archéologues

La récente cartographie d'un ancien mur s'étendant sur 150km en Jordanie laisse les archéologues perplexes: quand a-t-il été construit ? Qui l'a construit et dans quel but ?

Le tracé du mur vu du ciel. (Credit: APAAME_20051002_RHB-0068 © Robert Bewley, Aerial Photographic Archive for Archaeology in the Middle East)

Connu de nos jours sous le nom de "Khatt Shebib", l'existence du mur a été rapportée la première fois en 1948, par Sir Alec Kirkbride, diplomate britannique en Jordanie. Alors qu'il voyageait en avion, il vit "un mur de pierre s'étirant, sans but apparent, à travers le pays."

Les archéologues, et le projet Aerial Archaeology in Jordan (AAJ), ont étudié les restes du mur en utilisant la photographie aérienne. Les chercheurs ont découvert que le mur allait de nord-nord-est vers sud-sud-ouest sur une distance de 105km. La structure qu'ils ont trouvée contient des sections où deux murs s'étendent côte à côte et d'autres sections où le mur bifurque. "Si nous ajoutons les étirements et saillies des murs parallèles, la longueur totale avoisine les 150km", écrit David Kennedy, professeur à l'Université d'Australie Occidentale, et Rebecca Banks, assistante de recherche à l'Université d'Oxford, dans un article publié dans le journal Zeitschrift für Orient-Archäologie.

Aujourd'hui, le mur est en ruines. Cependant, "même dans son état d'origine, il ne devait pas faire plus d'un mètre de haut et probablement moins de 50cm d'épaisseur", écrivent Kennedy et Banks.

Les ruines du mur s'étendent au-delà de l'horizon. (Credit: APAAMEG_20040527_RHB-0010 © Robert Bewley, Aerial Photographic Archive for Archaeology in the Middle East)

Le long de Khatt Shebib, les archéologues ont aussi trouvé les restes d'environ une centaine de "tours", mesurant 2 à 4 mètres de diamètre. Certaines d'entre elles ont été érigées après la construction du mur.

Ces tours semblent avoir eu des utilisations variées. "Certaines ont servi de refuge, comme abri pour la nuit. D'autres ont pu servir de poste d'observation. Certaines, peut-être, ont été placées pour que les chasseurs puissent se cacher jusqu'à ce que la faune des alentours soit assez proche pour l'attraper" suppose Kennedy.


Cette recherche laisse les archéologues avec une série de questions sans réponse: quand a-t-il été construit ? Qui l'a construit et pourquoi ?

Jusqu'ici, la seule information datée qu'ont les scientifiques provient de poteries trouvées dans les tours et autres sites le long du mur. En se basant sur ces artéfacts, le mur aurait été construit quelque part entre la période nabatéenne (312 avant JC à 160 après JC) et la période Umayyade (661 à 750 après JC).

Bien que l'un des royaumes ou empires qui ont régné en Jordanie sur cette longue période de temps ait pu construire le mur, la structure ne semble pas avoir été faite par un grand état. "Il est possible que des communautés locales, voyant ce que les voisins avaient fait et convaincu de son utilité, aient simplement copié la pratique" écrivent Kennedy et Banks.

La raison d'être de ce mur est aussi un mystère. Sa faible hauteur et son étroitesse indiquent qu'il n'a pas été construit pour des raisons défensives. Des traces d'agriculture ancienne sont plus visibles à l'ouest du mur qu'à l'est, ce qui suggère que la structure marquait une frontière entre les anciens fermiers et les pasteurs nomades. A moins qu'il n'ait marqué un autre type de frontière.

En fin de compte, des travaux sur le terrain sont nécessaires pour résoudre ces mystères. "La photographie aérienne ne résoudra jamais ces questions de finalité et de datation. Pour cela, nous avons besoin de faire des fouilles sur le site" écrivent Banks et Kennedy.

Une carte montrant la longueur de Khatt Shebib. Plusieurs sites archéologiques sont situés sur ou près du mur. A l'extrémité sud du mur on peut voir des sections où deux murs parallèles s'étendent au lieu d'un seul. (Dessin par R. Banks)

Relecture par Marion Juglin
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4.24.2016

Jordanie: des squelettes vieux de 9000 ans inhumés de façon étrange

Les archéologues danois ont mis au jour un site funéraire dans une ancienne ville dans le sud de la Jordanie.

Il semble que les morts n'étaient enterrés qu'après leur décomposition, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que les ossements. Les squelettes étaient alors démantelés et les os de même type étaient enfouis ensemble.

Les squelettes ont été démontés et les os enterrés dans des endroits différents (photo: University of Copenhagen)

Selon Moritz Kinzel, Chercheur au département des études régionales et transculturelles à l'université de Copenhague: "les différentes parties des corps ont été triées et enterrées dans des fosses collectives, où nous avons trouvé les catégories spécifiques d'ossements rassemblés".


Un grand nombre d'enfants.

Les chercheurs danois sont toujours en train de fouiller le site, appelé Shkārat Msaied.

Jusqu'ici, ils ont trouvé les squelettes de plus de 70 personnes. "C'est intéressant de voir qu'il y a un nombre inhabituel d'enfants, rangés depuis les nourrissons jusqu'aux adolescents", ajoute Kinzel, "Il semble y avoir eu une forte tendance à enterrer les enfants à l'intérieur des maisons".

Ils ont déterrés trois nouveaux sites funéraires contenant au moins 10 enfants et 2 adultes, et il y a encore plusieurs autres sites à fouiller.

Des ossements d'animaux, comprenant des oiseaux, des renards, des chèvres et des moutons, ont été trouvés enterrés avec les restes humains. "Nous ne savons pas si ces enterrements sont liés à quelque chose de religieux, mais ils semblent être une sorte de comportement rituel associé aux funérailles" pense Kinzel.

Le Projet Shkarat Msaied Neolithic de l'Université de Copenhague. Photo: Department of Cross-Cultural and Regional Studies University of Copenhagen


Des ossements en boite.

Les ossements, pour la plupart, étaient séparés et placés dans des coffres situés à l'intérieur d'habitations privées. "Il y a, par exemple, un cercueil très fin en pierre dans lequel les crânes ont été mis ensemble à une extrémité et les os longs comme ceux des bras ou des jambes à l'autre extrémité" explique Marie Louise Jørkov, de l'université de Copenhague. Elle a ajoute que les vieux squelettes sont très fragiles et doivent être mis au jour avec délicatesse.

Certains d'entre eux ont été rapportés à Copenhague pour des études plus approfondies. "Nous sommes probablement en train d'avoir à faire à certains des premiers agriculteurs au monde; et leurs ossements peuvent nous apporter des informations sur leur style de vie et leurs maladies," ajoute Jørkov.

En effet, à l'époque où ces squelettes ont été enterrés, il y a 9000 ans, leur société subissait un bouleversement majeur en passant d'une vie nomade de chasseur-cueilleur à un mode de vie sédentaire et agricole.


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3.17.2014

Les monuments de Petra auraient été construits selon des orientations astronomiques

Lors du solstice d'hiver, le soleil est filtré dans le monastère de Petra, en Jordanie, illuminant le podium d'une divinité. Au même moment, la silhouette de la montagne d'en face dessine la tête d'un lion, une bête sacrée.

Ce sont là quelques-uns des exemples tirés d'une étude menée par des chercheurs de l'Institut d'Astrophysique des Canaries et le CSIC (Espagne). Ils ont montré comment les événements célestes ont influencé l'orientation des grandes constructions des Nabatéens.

 Au cours du solstice d'hiver, la lumière du soleil couchant illumine le podium  du monastère de Petra, depuis lequel on peut voir la silhouette de la tête d'un lion. / J. A. Belmonte – A. C. González-García



Le mouvement du Soleil dans le ciel de Petra a déterminé la manière dont les monuments de cette ville (et d'autres villes Nabatéennes) ont été érigés.

Il s'agit d'une analyse statistique de la position spatiale de leurs palais, temples et tombeaux, menée par les chercheurs de l'Institut d'Astrophysique des Canaries (IAC), la SCCI en Espagne, et l'Université de Pérouse (Italie).


La religion nabatéenne.

Les résultats, publiés par le Nexus Network Journal, montrent que ces grands bâtiments ont été construits en tenant compte des équinoxes, des solstices et autres événements astronomiques significatifs pour la religion nabatéenne.

Les Nabatéens ont prospéré au cours du premier siècle avant JC et du premier siècle de notre ère dans ce qui est aujourd'hui la Jordanie et les pays voisins.
"Les monuments nabatéens sont de merveilleux laboratoires où les caractéristiques du paysage et les événements du soleil, de la lune et des autres étoiles interagissent," souligne Juan Antonio Belmonte, chercheur et coordinateur de l'étude, "les orientations astronomiques font souvent partie d'un plan élaboré, et, sont la possible marque de la nature astrale de leur religion (...)".


Les marqueurs de Solstice 

Un exemple frappant, celui d'Ad Deir, le monastère de Petra.
Lors du solstice d'hiver, la lumière du soleil couchant entrant par la porte du monument illumine le Motab sacré. Il s'agit d'un podium où des blocs de pierre, représentant des divinités (comme le dieu Dushara), sont placés.
"L'effet est spectaculaire, et n'aurait pas été observable les quelques jours les plus proches de ce solstice", a commenté Belmonte, qui souligne également comment, juste à ce moment, un autre phénomène curieux se produit...

Observé depuis le Motab lui-même, le coucher du soleil recrée l'aspect de la tête d'un lion, la bête de la déesse nabatéenne Al Uzza, sur les rochers d'en face.

Les calculs mathématiques montrent aussi que le tombeau de l'Urne suit un plan astronomique: il s'agit d'un autre monument célèbre où le roi Malichos II serait enterré.

Sa porte principale est centrée sur le coucher de soleil de l'équinoxe, quand le jour est égal à la nuit. De plus, les rayons de soleil pendant les solstices d'été et d'hiver, pointent sur les deux angles du bâtiment.

 Les alignements dans le tombeau de l'Urne à  Petra. Image: J. A. Belmonte-A. C. González-García – Creative Commons

"Cet ensemble étonnant de trois alignements dans le plan de la tombe, en combinaison avec des caractéristiques importantes dans l'horizon lointain ne peut guère être attribué au hasard," Souligne Belmonte.

Lorsqu'en 446  après JC, l’évêque chrétien Jason convertit le tombeau de l'Urne en cathédrale de Petra, les marqueurs du solstice ont également servi de référence dans la détermination du réveillon de Noël (24 Décembre) et de Saint-Jean-Baptiste (24 Juin), date à laquelle le monument fut consacré à la nouvelle religion.

Relecture par Marion Juglin
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1.14.2013

Des cultures en terrasses découvertes à Petra

Il y a quelques semaines, à environ 15km de Petra, un ancien réseau hydraulique avait été découvert dans le Sud de la Jordanie par des archéologues hollandais...

A Petra cette fois, une autre équipe, internationale, a mené de nouvelles recherches archéologiques. Cela a permis de dater l'âge d'or de la culture en terrasses dans l'ancienne ville du désert: Pétra, située dans l'actuelle Jordanie.

Cette inovation avait conduit à une explosion de l'activité agricole, et avait augmenté l'importance stratégique de la ville: une récompense militaire pour l'Empire romain.

Mur de soutènement d'une terrasse à flanc de coteau utilisé pour l'agriculture à l'extérieur de Petra.

Une équipe d'archéologues internationaux, dont Christian Cloke de l'Université de Cincinnati, a apporté de nouvelles perspectives sur la gestion réussie et extensive de l'eau, ainsi que sur la production agricole dans et autour de l'ancienne ville du désert Pétra.

Les études en cours sont dirigés par le professeur Susan Alcock du
Divers outils et techniques, y compris l'imagerie satellite à haute résolution et la luminescence stimulée optiquement (OSL), ont été utilisés pour dater les sols.  
Cloke, doctorant au Département d'études anciennes à l'UC, et Cecelia Feldman, professeur de lettres classiques à UMass Amherst, ont suggéré que l'agriculture en terrasses et la construction de barrages dans la région au nord de la ville ont commencé vers le premier siècle, il y a 2000 ans, et non pas au cours de l'Age du Fer (vers 1200-300 avant JC) comme cela avait été précédemment supposé.
Ce développement remarquable est dû à l'ingéniosité des anciens Nabatéens, dont le royaume prospère avait Petra pour capitale, jusqu'au début du deuxième siècle. 
La culture en terrasses de blé, de raisin et peut-être d'olives était une réussite. Il devait y avoir une vaste zone verte autour de Petra ce qui devait trancher avec le paysage aride environnant.


Cette culture en terrasses est restée extensive et robuste au troisième siècle.

En se basant sur les découvertes faites en surface et sur la collecte de données comparatives par d'autres chercheurs dans le domaine, il est clair que ce type d'agriculture a continué jusqu'à un certain point pendant de nombreux siècles: jusqu'à la fin du premier millénaire (entre 800 et 1000).

L'ancienne ville de Pétra et son agriculture extensive sont des témoignages d'anciennes stratégies de la gestion des terres, et cela est aujourd'hui frappant à la lumière de l'environnement sec et poussiéreux de la région.

Ces travaux de recherche contribuent à une meilleure compréhension de la ville, de ses réseaux routiers, et de la vie dans la région environnante.


Un succès agricole suivie par une annexion.

En datant le début de la culture en terrasses extensive de Pétra au commencement de notre ère, cela engendre d'importantes implications historiques, selon Cloke.
En effet, cette date coïncide étroitement avec l'annexion romaine du royaume nabatéen en l'an 106.

Il explique ainsi: "Sans aucun doute, l'explosion de l'activité agricole dans le premier siècle et la richesse accrue qui résulte de la production de vin et d'huile à Petra avait un très fort intérêt pour Rome. La région autour de Petra a non seulement permis de satisfaire ses propres besoins en nourriture, mais elle a aussi été en mesure de fournir des olives, de l'huile d'olive, du raisin et du vin pour le commerce. Cette production agricole robuste avait fait de la région un atout précieux pour alimenter les troupes romaines sur la frontière orientale de l'empire."


Des terrasses pour l'agriculture et des barrages pour la gestion de l'eau.

Sur de grandes étendues de terres au nord de Petra, les habitants ont construit des systèmes complexes et étendus pour endiguer les oueds et rediriger l'eau de pluie d'hiver vers les collines en terrasses utilisées pour l'agriculture.

Les précipitations dans la région se produisent seulement entre Octobre et Mars. Elles sont souvent brèves, sous forme de pluies torrentielles; il était donc important pour les habitants de Pétra de capturer et stocker toute l'eau disponible pour une utilisation ultérieure pendant la saison sèche.

Au cours des siècles, les Nabatéens de Pétra sont devenus experts en la matière. Le bassin versant des collines de grès dirigeait naturellement le débit de l'eau vers le centre-ville. Et un système complexe de tuyaux et de canaux dirigeait cette eau vers des citernes souterraines où elle était stockée pour une utilisation ultérieure.

"C'est peut-être le plus important," a déclaré Cloke, "il est clair qu'ils ont eu des connaissances très avancées de leur topographie environnante et du climat. Les Nabatéens différenciaient les bassins hydrographiques et les zones d'utilisation de l'eau: l'eau collectée et stockée dans la ville elle-même n'a pas été cannibalisée pour les usages agricoles. Les administrateurs de la ville distinguaient nettement l'eau au service des besoins de la ville et l'eau utilisée pour les cultures. C'est ainsi qu'une agriculture extensive était située presque entièrement à l'extérieur des limites de captage naturel de la ville et qu'elle utilisait les bassins versants distinctement des systèmes d'écoulement."

Les premières conclusions de ces trois premières saisons de travaux sur le terrain, dans le cadre du projet BUPAP, promettent des découvertes des plus passionnantes au sujet de la façon dont les habitants de Pétra cultivaient le paysage environnant et subvenaient aux besoins de la population de la ville.

La présence de systèmes très développés pour modifier le paysage et la gestion de l'eau à Petra prennent une signification plus large car ils offrent un aperçu des changements géopolitiques et de l'impérialisme romain.

Cloke et Feldman ont présenté leurs conclusions le 4 janvier 2013 à la réunion annuelle de l'Archaeological Institute of America à Seattle, dans un article intitulé: "On the Rocks: Landscape Modification and Archaeological Features in Petra’s Hinterland." 

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11.28.2012

De nouvelles découvertes à Tall El-Hammam

Mise à jour le 09/03/19

Une équipe d'archéologues et d'ouvriers sont entrain de mettre au jour un site qui pourrait figurer parmi les plus grandes villes antiques de l'âge du bronze au Proche-Orient: Tall El-Hammam.

Les efforts actuels se concentrent sur une grande porte d'entrée de la ville, de la période du Bronze Moyen II (1800 - 1540 avant J.-C.), récemment découverte.

Face interne du mur de la cité de l'âge du bronze

La porte de la ville a été découverte lors des fouilles menées au cours du mois de Janvier 2012 sous la direction du Dr Steven Collins de Trinity Southwest University et Yazid Eylayyan du Département des Antiquités de Jordanie.

Elle faisait partie d'un certain nombre de grands éléments architecturaux associés à un important système de fortification défensif construit pour protéger la ville.


Un système défensif quasi-imprenable.

Les fortifications, une muraille de 4m d'épaisseur, ont été construites sur une fondation d'énormes pierres; mesurant jusqu'à 5m de haut, elles sont surmontées d'une superstructure en briques de terre crues.

La construction a été renforcée par un système de rempart ou glacis en terre crue: il était incliné vers l'extérieur et vers le bas d'environ 35 à 38 degrés par rapport au mur d'enceinte de la ville.

En se basant sur des analyses et des données fournies par les fouilles actuelles, la porte d'entrée récemment découverte constitue la principale porte d'entrée monumentale donnant sur la ville.

Collins rapporte que "la taille et l'étendue du système défensif devait être impressionnantes, et le rendaient pratiquement imprenable.
En effet, à ce jour il n'existe pas de preuves de conquête ou de destruction pendant la durée de ces défenses au cours du Bronze Moyen II. Il y a aussi des traces d'une importante route entre la face interne de la paroi de la ville et la première rangée de maisons".


Une ville au centre d'un ensemble de colonies.

Les restes de l'ancienne ville englobent un domaine si vaste qu'ils éclipsent les anciennes colonies environnantes dont les structures sont à peu près contemporaines de la ville.
Les analyses du contexte de la ville, des découvertes, et d'autres données ont conduit les chercheurs à suggérer qu'elle a pu être le centre d'un ensemble de colonies. Elle entretenaient probablement des relations économiques et politiques comme dans une cité-Etat de l'âge du bronze.

Les récentes découvertes font partie d'un projet de fouille en cours mené conjointement par la Trinity Southwest University à Albuquerque et le Département des Antiquités du Royaume hachémite de Jordanie.

Le site, Tall el-Hammam, est situé au sud de la vallée du Jourdain, à environ 14 kilomètres au nord-est de la mer Morte.

À l'aube de la 8ème saison, les recherches y ont révélé une longue histoire d'occupation, en commençant par la période chalcolithique jusqu'à l'époque islamique, avec un trou d'au moins cinq siècles qui a suivi la période du Bronze moyen.
Les raisons de ce "blanc" sont encore inconnues et les chercheurs impliqués dans le projet continuent de chercher des indices.

Mise à jour du 09/03/2019 suite à ces fouilles: "L'explosion d'une météorite aurait anéanti des communautés proches de la mer Morte il y a 3 700 ans"

Source:

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9.12.2012

Un ancien réseau hydraulique découvert dans le Sud de la Jordanie


À environ 15 km au sud de la ville antique de Pétra, les archéologues de l'Université de Leiden ont découvert un ancien réseau impressionnant de conservation de l'eau et de systèmes d'irrigation des champs.

"Une immense oasis verte", selon le Dr Ir. Mark Driessen, "c'est ce à quoi cette partie du désert devait ressembler dans le passé."

 Vue aérienne du site de la forteresse d'Udhruh.


Dans l'Antiquité, existait un ingénieux système de canaux souterrains, creusés dans la roche calcaire, ainsi que des aqueducs construits spécialement et des réservoirs pouvant contenir des millions de litres d'eau.
Cela a transformé cette région marginale en un complexe paysager modifié par l'homme.

Il s'agit d'un exemple fantastique d'une ancienne technologie de gestion de l'eau, dont le but était d'irriguer les champs en terrasse environnants.
"Grâce à l'enthousiasme et au travail acharné des élèves et du personnel de la Faculté d'Archéologie, nous avons réussi à relier les divers éléments de ce complexe qui se trouvent dispersés sur une immense zone de plusieurs kilomètres carrés, résolvant ainsi des lacunes dans ce puzzle archéologique fascinant", explique Driessen, directeur du Projet archéologique Udhruh.

Certains restes des canaux sont encore quasi intacts...

Il est possible que certaines parties de ce système agricole (qui a certainement été exploité au 6 ème siècle) aient été mises en place autour du début de notre ère.
L'analyse du mortier de construction et d'autres artéfacts tels que la poterie, devraient apporter des réponses.


Un fort romain complet ? 

Le projet archéologique Udhruh a débuté en 2011 comme un projet de coopération entre la Faculté d'Archéologie de l'Université de Leiden et le Collège Petra pour le tourisme et l'archéologie de l'Université Al-Hussein Bin Talal.

Les fouilles menées en Juin et Juillet 2012 dans et autour du fort romain d'Udhruh ont donné lieu à de nombreuses découvertes des plus intéressantes.

L'exploration des 4,7 hectares du fort romain d'Udhruh montre que c'est probablement le fort le plus intact de tout l'Empire romain.
En plusieurs endroits, les murs extérieurs et les tours se dressent encore à plusieurs mètres de haut et les bâtiments intérieurs se trouvent sous une couche de débris de construction de plus de 2,5 mètres d'épaisseur.

Les carrières qui ont fourni les pierres pour la construction du fort ont été largement étudiées. Elles couvrent une superficie de plusieurs hectares et sont parmi les plus grandes à être identifiées dans les provinces romaines.


La campagne de fouilles 2013 

Les fouilles dans le Sud de la Jordanie se poursuivront en mai et Juin 2013. Les étudiants seront à nouveau invités à se joindre aux étudiants locaux sur le terrain, pour étudier et cartographier ce paradis archéologique.

Source:

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2.22.2012

Jordanie: des constructions vieilles de 20000 ans

Une mission conjointe britannique, danoise, américaine et l'équipe jordanienne d'archéologues a découvert des structures de cabanes vieilles de 20.000 ans sur le site archéologique de Kharaneh IV dans l'est de la Jordanie.

Vue aérienne du site de Kharaneh IV (I. Ruben)

D'après l'Université de Cambridge , la découverte suggère que la zone était autrefois occupée de façon intensive et que les origines de l'architecture dans la région remontent à vingt millénaires, avant l'apparition de l'agriculture.

Un document, publié dans la revue PLoS ONE- (Twenty Thousand-Year-Old Huts at a Hunter-Gatherer Settlement in Eastern Jordan), décrit des huttes que les chasseurs-cueilleurs utilisaient comme résidence à long terme et suggère de nombreux comportements associés à des cultures et des communautés, comme un attachement croissant à un emplacement et un réseau social étendu qui existait jusqu'à 10.000 ans plus tôt.

"Ce que nous voyons sur le site de Kharaneh IV dans le désert jordanien est une énorme concentration de personnes en un seul endroit", a déclaré le Dr Jay Stock, du Département d'Archéologie et d'Anthropologie à l'Université de Cambridge, co-auteur du document, "les gens ont vécu ici pendant des périodes de temps considérables lorsque ces cabanes ont été construites. Ils ont échangé des objets avec d'autres groupes dans la région et même enterré leurs morts sur le site. Ces activités précèdent les installations associées à l'émergence de l'agriculture qui a remplacé la chasse et la cueillette. A Kharaneh IV, nous avons été en mesure de documenter un comportement similaire quelques 10.000 ans avant l'apparition de l'agriculture."

 Des constructions vieilles de 20000 ans (Lisa Maher)

Jusqu'à présent, les archéologues ont entièrement fouillé deux huttes, mais il peut y en avoir plusieurs autres cachées sous les sables du désert. "Elles ne sont pas grandes en tout cas; elles mesurent environ 2 à 3m de longueur maximum et ont été creusées dans le sol. Les murs et le toit étaient faits de broussailles, qui a ensuite brûlé et s'est effondré en laissant des marques colorées sombres ", a déclaré le Dr Tobias Richter de l'Université de Copenhague, l'un des co-directeurs du projet.

La datation au radiocarbone indique que ces refuges ont entre 19300 et 18600 années.
L'équipe a également découvert des centaines de milliers d'outils en pierre, des os d'animaux et des objets rares tels que des perles de coquillage, des os avec des lignes régulières incisées et un fragment de calcaire avec des motifs géométriques sculptés. "à l'intérieur des huttes, nous avons trouvé des tas de cornes de gazelles volontairement brûlées, des blocs de pigment d'ocre et une cache de centaines de coquillages percés," a déclaré le Dr Lisa Maher, de l'Université de Californie.

"Ces perles de coquillage ont été apportées sur le site depuis la mer Rouge et la Méditerranée à plus de 250 km, ce qui montre que les gens étaient bien reliés en réseaux sociaux et régionaux et qu'ils ont échangé des objets sur des distances considérables. Il ne parait pas très impressionnant pour un œil non averti, mais il s'agit d'un des sites paléolithiques les plus denses dans la région", a conclu le Dr Maher.

Source:

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9.15.2011

Moyen Orient: comme à Nazca, des centaines de géoglyphes visibles du ciel


Ces structures s'étendent de la Syrie à l'Arabie saoudite, peuvent être vu en hauteur mais pas du sol, et sont quasiment inconnues du grand public.

Il s'agit de la version du Moyen-Orient des lignes de Nazca, des anciens géoglyphes ou dessins qui couvrent les déserts du sud du Pérou.


Des roues de pierre par centaines.

Grâce à la technologie des nouveaux satellites cartographes et d'un programme de photographie aérienne en Jordanie, les chercheurs en ont découvert un grand nombre comme jamais auparavant. Ils ont ainsi dépassé le millier.

Désigné par les archéologues comme des «roues», ces structures en pierre ont une grande variété de modèles, avec, comme base commune, un cercle avec des rayons à l'intérieur.
Les chercheurs estiment qu'elles remontent à l'Antiquité, il y a au moins 2.000 ans. Ces structures se retrouvent souvent dans des champs de lave et vont de 25 mètres à 70 mètres de diamètre.

"Rien qu'en Jordanie nous avons des structures en pierre qui sont beaucoup plus nombreuses que les lignes de Nazca, sur une zone bien plus vaste", a déclaré David Kennedy, un professeur de lettres classiques et d'histoire ancienne à l'Université d'Australie occidentale. Ses dernières recherches révèlent que ces roues font partie d'une variété de  paysages de pierres que l'on peut définir en 3 catégories:
- Les cerfs-volants (structures de pierre utilisées pour canaliser et tuer des animaux: voyez à ce sujet l'article du 21/04/11)
- Les pendentifs (lignes de cairns qui partent des sépultures),
- Les murs, les mystérieuses structures qui serpentent à travers le paysage jusqu'à plusieurs centaines de mètres et qui n'ont pas d'utilisation pratique apparente.


Des tracés repérés du ciel depuis les années 1920

Les études de son équipe font partie d'un projet à long terme de reconnaissance aérienne qui se penche sur les sites archéologiques à travers la Jordanie.
Kennedy et ses collègues sont perplexes quant à l'explication de l'utilité de ces structures et quant à leur signification.

D'abord spécialisé en archéologie romaine, Kennedy a été fasciné par ces structures lorsque, en tant qu'étudiant, il a lu les comptes rendus des pilotes de la Royal Air Force survolant ces régions dans les années 1920. En effet, en 1927, le Lieutenant Percy Maitland publie un compte rendu sur les ruines dans le journal Antiquity. Il a rapporté les rencontrer plus souvent dans les  "pays de lave" et a ajouté que les structures de pierre sont connues des bédouins comme les «œuvres des hommes vieux».

Kennedy et son équipe ont étudié les structures à l'aide de photographies aériennes et Google Earth , car ces "roues" sont difficiles à distinguer au niveau du sol. Les dessins on sûrement dû être plus clair lors de leur construction: "Les gens ont sans doute marché dessus pendant des siècles, des millénaires, sans avoir idée de ce que la forme avait pu être."


Des structures pour l'heure inexpliquées

Quel était leur utilité ? Jusqu'ici, aucune des roues n'a fait l'objet de fouilles, ce qui rend leur datation, et la compréhension de leur but, difficile.

Les archéologues qui les avaient étudié avant l'ère Google Earth ont supposé qu'elles pouvaient être les vestiges de maisons ou de cimetières. Mais Kennedy pense qu'aucune de ces explications n'est plausible: "Il semble y avoir une certaine continuité culturelle globale dans cette zone; ici les gens sentaient qu'il y avait un besoin de construire des structures qui étaient circulaires."
Certaines de ces roues ont été retrouvées isolées tandis que d'autres sont regroupées. À un endroit, près de l'oasis d'Azraq, des centaines d'entre elles peuvent être trouvées et rassemblées dans une douzaine de groupes. "Certaines de ces collections autour d'Azraq sont vraiment remarquables", ajoute Kennedy.

En Arabie saoudite, l'équipe a trouvé des styles de roues qui sont assez différentes: certaines structures sont même rectangulaires; d'autres sont circulaires, mais contiennent deux rayons formant une barre souvent alignée dans la direction du soleil levant et couchant.

En Jordanie et en Syrie, ces structures présentent des rayons plus nombreux et ne semblent pas être alignés sur des phénomènes astronomiques. "En regardant un grand nombre d'entre eux, sur un certain nombre d'années, je n'ai pas été frappé par un motif  se répétant dans la manière dont les rayons ont été aménagés", explique Kennedy.

Les chercheurs ont remarqué que les roues se retrouvent souvent au-dessus des structures en "cerfs-volants", qui peuvent remonter jusqu'à 9000, mais jamais l'inverse. Pour Kennedy, "Cela suggère que les roues sont plus récentes que les cerfs-volants".


Des roues ? que dis-je, des géoglyphes...

Amelia Sparavigna, professeur de physique au Politecnico di Torino en Italie, pense que ces structures peuvent être appelées géoglyphes de la même manière que les lignes de Nazca. «Si nous définissons un géoglyphe «comme un large signe sur le sol d'origine artificielle, les cercles de pierres sont donc des géoglyphes».
La fonction des roues peut aussi être mise en parallèle avec les dessins énigmatiques dans le désert de Nazca. "Si l'on considère, plus généralement, les cercles de pierres comme des lieux de culte des ancêtres, ou des lieux pour des rituels liés à des événements astronomiques ou saisonniers, ils pourraient avoir la même fonction  que les géoglyphes d'Amérique du Sud. La conception est différente, mais la fonction pourrait être le même, " ajoute-t-elle.

Pour l'heure, la signification de ces roues reste toujours un mystère.

Source:

Dernier article sur Nazca:

Article sur les structures en cerf-volants en Syrie:

9.14.2011

Une probable cité-état mise au jour dans la vallée du Jourdain


Les archéologues ont mis au jour les vestiges d'une cité-état qui pourrait élargir considérablement notre connaissance de la civilisation antique en Jordanie, dans les riches terres agricoles de la vallée du sud du Jourdain.



C'est à 14 km au nord-est de la mer Morte, dans la vallée méridionale du Jourdain, que se trouve cet immense tertre.
Les études et fouilles récentes ont révélé qu'il renfermait une longue histoire d'occupation humaine datant de l'époque islamique jusqu'à, au moins, la période chalcolithique (4500 - 3600 avant notre ère).

Parfois appelée la "Reine de la vallée du sud de la Jordanie", cette zone est la plus importante parmi un groupe de sites antiques qui, collectivement, parsèment cette vallée agricole et fertile.

L'ensemble est situé à cheval sur les anciennes routes commerciales et les sources d'eau, avec une vue imprenable sur la zone identifiée par un certain nombre de savants comme étant la plaine du Jourdain.
il n'est donc pas étonnant que l'on y retrouve les traces d'une grande ville antique.


Des murs de six mètres d'épaisseur...

Des fouilles archéologiques ont ainsi révélé que le site était ceinturé par un mur de 6 mètres d'épaisseur datant de l'Age du Bronze ancien (3600-2350 avant J.-C.), avec des remparts en argile et terre battue.

Au sommet du tertre ont été trouvées des ruines monumentales de l'Âge du Fer; elles sont aussi entourées de murs de trois mètres d'épaisseur.

Depuis 2005, le Dr Steven Collins et une équipe d'archéologues, d'étudiants et de bénévoles de l'Université Trinity Southwest, en collaboration avec le Département des Antiquités du Royaume hachémite de Jordanie, ont mené des fouilles à grande échelle sur le site de Tall el-Hammam.


Ces fouilles ont révélé, en plus des caractéristiques monumentales déjà mentionné, des fortifications rénovées datant de la période intermédiaire du bronze (2350 - 2000 avant notre ère).

Au Bronze Moyen (2000 - 1550 avant notre ère), ce sont des fortifications massives avec des massifs tabulaires jusqu'à 50 mètres d'épaisseur qui ont été mis à jour.

A l'âge du fer (1300 - 600 avant notre ère) ont été trouvées des ruines avec une passerelle cloisonnée et des tours, ainsi que des structures hellénistiques, romaines et byzantines incluant une somptueuse résidence, un aqueduc, un système d'eau ou de complexes de bain, et ce qui pourrait être les restes de garnisons militaires.

Le site (voir la butte immense ci-dessous), avec son emplacement stratégique et les anciennes villes des environs positionnées autour amène les archéologues à penser qu'il s'agit là de l'épicentre d'une grande cité-état complexe qui a prospéré au cours de l'âge du Bronze. Cette Cité-Etat devait avoir une influence décisive sur le commerce et peut-être aussi sur une large bande de la plaine du sud de la Jordanie.



Des fouilles révélant une mine d'informations

Les recherches ont apporté un trésor de nouvelles informations qui devraient faire la lumière sur cette zone qui a laissé aux archéologues des questions sans réponses pendant des années. Les fouilles de Tall el-Hammam apportent des éléments significatifs dans les carences en connaissances à la fois pour l'âge du bronze et aussi pour l'âge du fer dans le croissant fertile en Jordanie.

Ce qui distingue le plus ce site des autres du même genre, cependant, sont les remarquables points de concordance entre la ville antique et les changements climatiques survenus au cours de l'Age du Bronze; des modifications qui ont affecté de nombreuses civilisations florissantes ou villes de cette période.

En outre, et peut-être plus étonnant, est la soudaine destruction et disparition de cette cité-Etat à la fin de l'Age du Bronze Moyen, suivie par un écart de 500 à 700 l'année où le site et les villes satellites sont restées inoccupées alors que les villes de l'ouest, du nord et de l'est poursuivaient leur évolution dans l'Age du Bronze.

Pourquoi les "plaines bien arrosées du Jourdain" n'ont pas été réoccupées pendant tant de siècles demeure encore un mystère. Que les terres agricoles les plus productives dans la région, qui avaient soutenu des civilisations florissantes depuis au moins 3000 ans, puis qui ont soudainement été abandonnées sur une si longue période de temps, demande à ce que l'on fasse des recherches avancées sur ce site.

Source:
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5.31.2010

Jordanie: la vallée du jourdain pourrait faire partie du berceau des civilisations

 Les découvertes archéologiques dans le nord de la vallée du Jourdain forcent les experts à repenser les schémas des premières civilisations.

A Tabqat Fahel, 90 kilomètres au nord d'Amman, de récentes découvertes indiquent que l'ancien site de Pella, qui s'étend depuis les débuts de la préhistoire jusqu'à l'époque mamelouk, pourrait faire partie du berceau des civilisations.


Au cours des cinq dernières saisons, les équipes de l'Université de Sydney se sont concentrés sur la période de début de l'Âge du Bronze (3600 avant JC - 2800 avant JC), une époque où l'homme est passé des petits villages aux grandes villes et à de grandes communautés urbaines.
Lorsque les équipes Australiennes et jordaniennes ont commencé à explorer les débuts de l'urbanisation de la vallée du Jourdain, beaucoup s'attendaient à ce que cela se produise plus tard et qu'il y ait une influence des civilisations en pleine expansion à l'Est et à l'Ouest.

La découvertes d'un mur de la ville et d'autres structures, datant de 3400 avant JC et jusqu'à 3600 avant JC, montrent que Pella était une grande Cité-état alors même que l'Irak sumérienne prenait forme.

Bien que les experts pensent aujourd'hui à la Mésopotamie et à l'Egypte comme premiers centres des anciennes civilisations; le nord de la vallée du Jourdain devrait également retenir l'attention, selon Stephen Bourke, de l'Université de Sydney, professeur et chef de projet à Pella.

"Nous avons trouvé des éléments aussi vieux que la Mésopotamie et beaucoup plus vieux que l'Egypte ancienne", explique-t-il.

Avec la mise au jour d'un sommet de colline fortifié et de grands murs citadins à proximité de Tal Husn, les experts estiment que le site de Pella était une grande ville autour de 3200-3400 avant JC, 500 ans plus tôt que prévu pour cette zone. "Ce ne sont pas les signes d'une petite ville, c'est une massive méga-cité ", ajoute Bourke.

La découverte de cuivre à Pella originaire d'Anatolie et de Chypre indique une activité économique significative et un développement social et politique aussi ancien que la Mésopotamie et antérieur aux règne des pharaons égyptiens. La découverte de cuivre chypriote à même amené les experts à supposer que l'ancienne Chypre a commencé à exporter du cuivre en 2500 avant JC, soit 300 ans plus tôt qu'on ne le pensait.


D'après les conclusions, l'âge du bronze de Pella a grandi en parallèle avec les puissantes civilisations en Égypte et en Mésopotamie, sans être influencé par ces voisins. Les similitudes, cependant, prennent fin en 2800 avant JC, quand la civilisation de l'ancienne Pella cesse brusquement.

"L'Egypte pharaonique et la Mésopotamie ont continué à se développer en immenses empires, mais pourquoi la vallée du Jourdain n'a pas emboîté le pas ?" se demande Bourke, ajoutant que les prochaines études, à partir de 2011, vont tenter de répondre à cette question.

Bourke suppose qu'un tremblement de terre dévastateur combiné avec un changement climatique pourrait avoir contribué à ralentir le développement dans la vallée du Jourdain, tandis que l'Egypte voisine entrait dans la troisième dynastie.

Toujours dans le cadre de fouilles à venir à Pella, les équipes australiennes et Jordaniennes tenteront de localiser un hypothétique palais de l'âge du bronze; une structure supposée être similaire aux palais construits à l'ouest de la rivière Jourdain au cours de cette période. Certains ont même gardé l'espoir que le palais puisse concrétiser l'un des rêves à l'initiative du projet Pella, créé il y a 30 ans: une bibliothèque d'anciennes tablettes d'argile.

"Les premières découvertes indiquent que le palais remonterait probablement aux alentours de 1400 avant JC, ce qui serait une période propice pour les textes et les bibliothèques de la région", explique Bourke.

Source:
  • Zawya: "Jordan Valley: cradle of civilisations ? "

Liens:
  • The University of sydney: http://www.usyd.edu.au/
    • The australian expedition to Pella in Jordan: http://felix.antiquity.arts.usyd.edu.au/research/pella/index.html