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4.04.2018

Des empreintes de pieds humains vieille de 13,000 ans découvertes sur la côte ouest du Canada

Des empreintes de pieds humains, qui pourraient être âgées de 13000 ans, ont été trouvées sur les côtes pacifiques du Canada, d'après une étude parue le 28 mars 2018 dans la revue scientifique PLOS ONE. Elle a été publiée par Duncan McLaren et ses collègues de l'Institut Hakai et de l'Université de Victoria.

Des empreintes de pieds humains vieille de 13,000 ans découvertes sur la côte ouest du Canada
Sur la gauche, un empreinte de pas vieille de 13000 ans découverte dans les sédiments de l'île Calvert. Sur la droite, une image améliorée numériquement pour mieux voir les détails de l'empreinte.

De précédentes recherches avaient suggéré, qu'au cours du dernier âge glaciaire (qui s'est terminé il y a environ 11700 ans), les hommes sont arrivés dans les Amériques depuis l'Asie à travers sur ce qui était alors une bande de terre vers l'Amérique du Nord. Ils auraient finalement atteint ce qui est aujourd'hui la côte ouest de la Colombie-Britannique, au Canada ainsi que les régions côtières au sud.

Le long de la côte pacifique du Canada, une grande partie du littoral est aujourd'hui recouvert d'une forêt dense et accessible uniquement par bateau, ce qui rend difficile de voir les traces archéologiques qui peuvent supporter cette hypothèse.

Dans cette récente étude, l'équipe de recherche a fouillé les sédiments de l'estran (partie du littoral située entre les limites extrêmes des plus hautes et des plus basses marées) sur les côtes de l'île de Calvert en Colombie Britannique. Le niveau de la mer était deux à trois mètres plus bas qu'aujourd'hui à la fin du dernier âge glaciaire.

Les chercheurs ont découvert 29 empreintes de pieds humains d'au moins trois tailles différentes dans ces sédiments; les datations au radiocarbone ont estimé un âge d'environ 13000 ans.

Les mesures et analyses photographiques numériques ont révélé que les empreintes appartenaient probablement à deux adultes et un enfant, tous pieds nus.

Ces découvertes suggèrent que les hommes étaient présents sur la côte ouest de la Colombie Britannique il y a environ 13000 ans. Cela s'ajoute aux preuves de plus en plus nombreuses étayant l'hypothèse selon laquelle les hommes ont utilisé une route côtière pour se déplacer de l'Asie vers l'Amérique du Nord durant la dernière période glaciaire.

Les auteurs rapportent que d'autres fouilles avec des méthodes plus avancées devraient permettre de découvrir de nouvelles empreintes de pieds humains dans la zone et cela devrait aider à reconstituer les modèles des anciennes implantation humaines sur les côte de l'Amérique du Nord.

Le lien vers l'étude: "Terminal Pleistocene epoch human footprints from the Pacific coast of Canada"

Merci à Mélanie et Audric pour l'info !

Source:

Liens:
 

11.10.2016

Pendant 13000 ans, les bienfaits des Premières Nations sur l'environnement...

L'occupation humaine est généralement associée à la détérioration de l'environnement, mais une récente étude a montré que l'occupation continuelle, pendant 13000 ans, des côtes de la Colombie Britannique par les premiers occupants du continent nord-américain, a eu des effets opposés en
améliorant la productivité de la forêt tempérée humide.

Pendant 13000 ans, les bienfaits des Premières Nations sur l'environnement
Photo credit: Will McInnes/Hakai Institute

Andrew Trant, professeur à la Faculté de l'Environnement de L'université de Waterloo et à l'Ecole de l'Environnement, des Ressources et de la Durabilité, a conduit l'étude en partenariat avec l'Université de Victoria et l'Institut Hakai. La recherche combine les données de télédétection, géologiques et archéologiques des zones côtières où les Premières Nations ont vécu pendant des millénaires.

Il s'avère ainsi que les arbres situés sur d'anciens sites d'habitation sont plus grands, plus larges et plus sains que ceux des forêts environnantes. Cela est dû, en grande partie, aux dépôts de coquillages et au feu.

"C'est incroyable qu'à une époque où tant de recherches nous montrent les héritages négatifs que les peuplent laissent derrière eux, qu'ici ce soit l'histoire inverse" rapporte Trant, "ces forêts sont en plein essor grâce à leurs liens avec les Premières Nations côtières. Pendant plus de 13000 ans, environ 500 générations, les gens ont su transformer ce paysage. Ainsi, cette région qui à première vue semble vierge et sauvage, en réalité, a été forment modifiée et améliorée par le comportement humain."

La pêche des coquillages intertidaux (dans la partie du littoral située entre les limites extrêmes des plus hautes et des plus basses marées) s'est intensifiée dans la région sur les 6000 dernières années; cela a engendré une accumulation d'immenses dépôts de coquillages, jusqu'à plus de 5 mètres de profondeur dans certains cas, recouvrant des milliers de mètres carrés de zones forestières. Cette pratique à long terme de récolte des coquillages et de dépôt des restes à l'intérieur des terres a apporté d'importants nutriments marins aux sols au fur et à mesure de la lente décomposition des coquillages, libérant du calcium avec le temps.

région du parc marin Hakai Lúxvbálís Conservancy et du détroit d'Hecate
Carte de la zone étudiée. Source: Nature

L'étude a examiné 15 anciens sites d'habitat dans la région du parc marin Hakai Lúxvbálís Conservancy et du détroit d'Hecate. Ils ont utilisé la télédétection et des méthodes écologiques et archéologiques pour comparer la productivité des forêts en se concentrant sur le cèdre rouge de l'ouest. Les travaux ont révélé que la disposition et le stockage des coquillages, ainsi que l'utilisation du feu par les habitants, ont modifié la forêt suite à l'augmentation du pH du sol, l'apport d'importants nutriments et un meilleur drainage du sol.

Cette étude est la première à découvrir que l'utilisation à long-terme des ressources intertidales a amélioré la production forestière.

Trant estime que des découvertes similaires seront faites dans les sites archéologiques situés le long des zones côtières mondiales. "Ces résultats modifient notre façon de penser le temps et l'impact environnemental. De futures recherches impliqueront plus d'études de ces paysages modifiés par l'homme afin de comprendre l'ampleur de ces changements inattendus."

Relecture par Digitarium.fr
Lien vers l'étude:

Source:

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7.29.2015

Des preuves de la présence Viking dans le Canada Artique

Un petit artéfact en pierre trouvé sur un site Paléoeskimo de l'île de Baffin témoigne de la présence Viking dans la Canada Arctique aux alentours de 1000 de l'Ere Commune.
C'est ce que rapporte une équipe de scientifiques menée par le Dr Patricia Sutherland de l'Université d'Aberdeen en Ecosse.

Trois vues du creuset du site de Nanook, sur l'Ile de Baffin au Canada. Image credit: Patricia D. Sutherland et al.


Un site découvert en 1960.

Cet ancien site, appelé Nanook, avait été découvert dans les années 1960 par le Dr Moreau Maxwell de l'Université d'Etats du Michigan.
Le Dr Maxwell avait identifié le site comme étant Paléoeskimo Dorsétien; mais il avait cependant noté des anomalies dans les restes architecturaux. Les datations au radiocarbone avaient donné une date entre 754 avant JC et 1367 après JC.

Parmi les artéfacts trouvés par l'archéologue il y avait ce petit récipient en pierre...

Le Dr Sutherland et ses collègues, du Geological Survey of Canada-Ottawa and Peter H. Thompson Geological Consulting Ltd, on découvert que l'intérieur du récipient contenait des fragments de bronze ainsi que des petites sphérules en verre.
D'après les scientifiques, l'objet était un creuset pour faire fondre le bronze, probablement pour faire des petites outils ou ornements.

Or, les peuples indigènes de l'extrême nord de l'Amérique ne pratiquaient pas le travail des métaux à haute température.

Carte montrant la localisation du site de Nanook sur l'Ile de Baffin.

"L'objet fait 48mm de haut et a une base droite inclinée rencontrant la paroi latérale légèrement convexe à un angle d'environ 140 degrés. La base de l'ensemble de l'objet a pu être en forme de quille" rapportent le Dr Sutherland et ses collègues dans un article publié dans la revue Geoarchaeology, "l'artéfact semble avoir été grossièrement circulaire, avec un diamètre de 35mm à la base et 48mm au rebord. La base est épaisse de 15mm et 6mm au rebord. L'extérieur est délicatement fini, mais des portions à l'intérieur sont marquées par des opérations de grattage ou raclage. Une cassure irrégulière traverse le récipient, ce qui indique qu'environ la moitié est manquante".

D'après l'équipe, de petits creusets en céramique étaient employés dans le travail du métal non ferreux dans le monde Viking. "Jusqu'à présent, nous n'avons trouvé qu'un creuset en pierre, dans un contexte Viking à Rogaland en Norvège. De petits creusets avec un plan circulaire et plat, ou conique, ont été trouvés dans des sites du Médiéval Ancien dans les Iles Britanniques dont un spécimen en pierre à Garranes en Irlande. Il y a la présence de traces de bronze dans le creuset de l'Ile de Baffin, alors que le laiton (alliage de cuivre et de zinc) est plus caractéristique des découvertes faites en Scandinavie".

Le Dr Sutherlant ajoute: "les creusets ajoutent un nouvel élément étonnant dans ce chapitre émergent de l'histoire du nord du Canada. Cela pourrait être le plus ancien objet pour le travail de métaux non ferreux à haute température en Amérique du Nord".


Source:

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9.05.2011

Un ancien pot romain criblé de Mystère

Un ancien vase d'argile reconstruit à partir de pièces découvertes dans un musée canadien est criblé de trous minuscules, laissant perplexes les archéologues quant à ce pourquoi il était utilisé.

 Cette jarre ancienne est pleine de trous, dont un à sa base; si les scientifiques n'ont aucune idée de son utilité, ils pensent qu'il remonte à 1800 ans en Grande-Bretagne romaine.
Crédit: Photo gracieuseté Katie urbain / Musée d'archéologie de l'Ontario


A ce jour, personne n'a été capable d'identifier un autre artefact comme celui-ci dans le monde romain .


Le pot, de seulement 40 centimètres de haut et datant d'environ 1.800 ans, a été retrouvé brisé en 180 morceaux méconnaissables dans une salle d'entreposage du Musée d'archéologie de l'Ontario. Mais même une fois restauré, les scientifiques ont été confronté à un mystère.

"Tout le monde est perplexe en ce qui concerne ce pot," nous dit Katie Urban, l'un des chercheurs du Musée, "nous l'avons envoyé à toutes sortes de spécialistes en poteries romaines et autres poteries, et personne ne semble être en mesure de trouver un autre exemplaire."



D'où vient donc le ce pot ?

La recherche en archive montre que le pot était parmi les artefacts de Grande-Bretagne romaine qui ont été donnés au musée dans les années 1950 par William Francis Grimes, un archéologue qui est mort en 1988. L'équipe de Grimes avait creusé un cratère de bombe datant de la Seconde Guerre mondiale à Londres, en Angleterre, non loin d'un temple antique dédié à Mithra, dieu iranien qui était populaire dans tout l'Empire romain.

Urban a toutefois averti qu'il n'est pas certain que le pot vienne de cette fouille. L'artefact ne semble pas être sur la liste des objets provenant de Grimes. "Comment s'est-il retrouvé dans notre collection ? Cela n'est pas cent pour cent clair, nous essayons encore de comprendre", a expliqué Urban.

Il y a une petite chance que ce mystérieux vase provienne d'Irak, car une autre collection d'artefacts trouvée dans le stockage du musée vient de l'ancienne ville d'Ur. Ils ont au moins 5000 ans.
Leonard Woolley, un archéologue connu pour la découverte d'une riche série de tombes royales à Ur, les avait mis au jour en 1931 et les avait envoyé au British Museum. Le musée, à son tour, les a envoyé à la University of Western Ontario en 1933 comme cadeau.


A quoi a-t-il pu servir ?

La question dans l'esprit de toute l'équipe était la suivante: Pourquoi un Romain a crée un pot plein de trous?

"Il y a beaucoup d'options différentes, beaucoup d'entre elles impliquent soit une lampe ou une sorte de récipient animal", explique Urban , ajoutant que si les trous minuscules servaient à laisser passer la lumière, le trou à sa partie inférieure suggère que ce ne pouvait être une lampe.

Une autre possibilité est que le pot était utilisé pour stocker les loirs; les textes anciens suggèrent qu'ils étaient un casse-croûte populaire pour les Romains. Ainsi, une ancienne recette suggère ceci:  "farcie avec une farce de porc et de petits morceaux de viande de loir, le tout pilé avec du poivre, des noix, du bouillon." Alors, "mettre le loir ainsi farcie dans un plat en terre, faire rôtir dans le four, ou la faire bouillir dans la marmite. "

Cependant, pour Urban, le problème avec cette théorie est que les pots à loirs ailleurs dans le monde romain ont un aspect très différent de ce pot à trous. Les boites à rongeurs étaient équipées d'une rampe qu'ils pouvaient escalader.

Une autre théorie est que le pot a pu contenir des serpents, suffisamment gros pour ne pas pouvoir se glisser à travers les trous. Les serpents étaient un symbole religieux populaire à travers le monde antique.

L'artefact est actuellement exposé au Musée d'archéologie de l'Ontario dans le cadre d'une exposition sur Ur et la Grande-Bretagne romaine.

Source:

6.20.2008

Le village fortifié de Cluny: des indiens Hidatsa au pays des Blackfoot ?

MAJ 09/02/16
Un village fortifié daté d'avant l'arrivée des européens a été découvert dans l'Ouest du Canada; c'est le seul dans son genre mise au jour dans les plaines canadiennes.
Cet ensemble ajoute de nouveaux liens entre le peuple Siksika (ou Blackfoot) et les groupes autochtones aux Etats-Unis.




Connu sous le nom de "village fortifié de Cluny", le site situé sur la réserve du peuple Siksika, près de la rivière Bow a plus de 250 ans et est une énigme pour les archéologues; d'après eux, ce site aurait pu être la résidence d'un petit groupe de personnes sédentaires du Dakota du Nord.

"Les camps de Tipi dont les restes sont les anneaux d'ancrage en pierre laissés à l'abandon est caractéristique des habitations en Alberta depuis des milliers d'années. Ce site n'a pas d'anneaux de tipi, au contraire il ressemble plus à des villages situés à plus de 1500 kilomètres sur la rivière Missouri dans le sud du Dakota du Nord." , a déclaré Dale Walde, directeur du chantier école de l'Université de Calgary et superviseur des fouilles.

Comme pour les villages fortifiés des groupes agraires dans le centre et l'est de l'Amérique du Nord, le village fortifié de Cluny comprend une aire de vie entourée d'un fossé et d'une palissade en bois.


Cette année, le chantier école archéologique a découvert des os et des outils en pierre, des flèches, de la poterie et des perles de verre; cela renforce la théorie d'une descendance de ces habitants de la région du Missouri Moyen.

"Les poteries de Cluny sont radicalement différentes des autres poteries préhistoriques trouvés en Alberta, cependant on pourrait les rapprocher des céramiques des Forêts de l'Est et de la région du Missouri Moyen", a déclaré Walde, "Le grand mystère de Cluny est celui-ci: Pourquoi ce village est-il si différent de tout ce que l'on peut trouver ailleurs ?"

L'existence du site est connu depuis longtemps pour les aînés du peuple Siksika, mais avant cette année, les seules fouilles archéologiques ont eu lieu en 1960 par une équipe dirigée par Dick Forbis, un archéologue du musée Glenbow.


Walde a été invité par le peuple Siksika à travailler sur le site dans le cadre du nouveau parc "Blackfoot Crossing Historical Park", qui a ouvert l'année dernière.

Selon les récits oraux des Blackfoot, le village appartenait à une groupe pacifique provenant de l'éclatement d'une tribu aux États-Unis; ils se sont installés sur le territoire des Blackfoot pendant six ans, en créant une nouvelle colonie chaque année. Ces informations, combinées avec des preuves archéologiques, ont amené les chercheurs à penser que le groupe pourrait descendre de la culture Hidatsa*.

"Nous en sommes encore au démantèlement de l'histoire de ce site qui est une mine d'or d'informations", a déclaré Jack Royal, président de la "Blackfoot Crossing Historical Park".

"Il s'agit d'un projet précieux et unique parce que tout est découvert, documenté et préparé par l'université, avant d'être stocké dans notre centre d'interprétation; cela nous permet alors d'enseigner au public notre histoire et notre culture."

Source:
  • University of Calgary: "Ancient fort opens new chapter in First Nations' history"

Plus d'information:


*A propos des Hidatsa:


Tribu amérindienne d'Amérique du Nord, parfois également appelée Minitari ou Gros-ventre, appartenant à la famille linguistique des Sioux et à la zone culturelle des Indiens des Plaines.

Les Hidatsa peuplèrent la région longeant la partie supérieure du fleuve Missouri dans l'État actuel du Dakota du Nord jusqu'en 1837, date à laquelle une épidémie de variole décima tous les amérindiens de la région. Les survivants se regroupèrent près du poste de commerce de Fort Berthold.

Le nom «Hidatsa» fut employé pour la première fois au milieu du XIXème siècle et faisait référence à l'un de leurs villages.

Peuple d'agriculteurs, les Hidatsa vivaient dans des maisons en terre regroupées en villages et cultivaient principalement le maïs. Ils possédaient une organisation sociale complexe avec des rites élaborés, partaient à la chasse au bison une fois par an et pratiquaient la danse du soleil.


Les Hidatsa conclurent des alliances avec les tribus indiennes voisines Mandan et Arikara.