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1.30.2024

Un superbe masque de jade découvert dans la tombe d'un roi maya au Guatemala

Des archéologues fouillant une tombe pyramidale pillée, dans les ruines d'une ville maya du Petén, au nord-est du Guatemala, ont découvert un mystérieux masque de jade qui aurait appartenu à un roi maya jusqu'alors inconnu.

Un superbe masque de jade découvert dans la tombe d'un roi maya au Guatemala 
Photo: Facebook / University of Alabama, Department of Anthropology

Chochkitam, un site archéologique peu connu, est situé près du bassin du Peten, une sous-région des basses terres mayas au nord-ouest du Guatemala. La région est considérée comme le cœur de la période classique maya, qui a duré de 200 à 900 après JC. 


Le site a été signalé pour la première fois en 1909 et les études en cours ont révélé trois grands groupes monumentaux reliés par une longue chaussée centrale.


Dans les temps anciens, la valeur du jade dépassait largement sa valeur matérielle. Les Mayas le considéraient comme un protecteur des générations, vivantes et mortes. Pour cette raison, les masques de jade étaient généralement utilisés pour symboliser des divinités ou des ancêtres, et étaient utilisés pour refléter la richesse et l'influence des individus enterrés.

Les archéologues ont découvert que des pilleurs de tombes avaient creusé un tunnel au cœur d’une pyramide royale à la suite d’une étude LiDAR réalisée en 2021. Une inspection plus approfondie a révélé que les intrus avaient négligé une zone spécifique de la chambre intérieure de la pyramide.

Un crâne humain et des os, certains sculptés de hiéroglyphes, une boîte en pierre en forme de cercueil, des objets en céramique et des offrandes funéraires comprenant un pot, des coquilles d'huîtres et plusieurs pièces de jade qui s'emboîtent pour créer un masque de jade ont ainsi été trouvés.

 

Le nom Itzam Kokaj Bahlam est épelé dans les gravures et les hiéroglyphes sur certains fragments d'os. 

Les chercheurs supposent que ce nom pourrait appartenir au roi maya enterré qui régnait sur Chochkitam vers 350 après JC. La caractéristique la plus fascinante de toutes est qu'une gravure sur l'un des os montre le souverain tenant la tête d'une divinité maya, exactement comme le masque de jade assemblé.

Tous les artéfacts et ossements découverts dans la tombe de Chochkitam ont été apportés au laboratoire du projet archéologique Holmul (HAP) pour être nettoyés et analysés sur le terrain.

C’est là que les archéologues ont rassemblé les blocs de jade qu’ils avaient découverts et ont pu reconstruire un masque entier en mosaïque de jade.

L'archéologue principal Francisco Estrada-Belli de l'Université de Tulane et son équipe ont découvert la tombe à l'aide de la technologie de cartographie LIDAR, selon un article détaillé paru dans National Geographic. 

Le masque représente une manifestation du Dieu de la Tempête vénéré par les Mayas.


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7.05.2021

L'observation des stanols montre que la population maya a été affectée par le changement climatique

Une étude menée par l'université McGill a révélé que la taille de la population maya dans la ville de plaine d'Itzan, aujourd'hui au Guatemala, variait au fil du temps en réponse au changement climatique.

Les résultats, publiés récemment dans Quaternary Science Reviews, montrent que les sécheresses et les périodes très humides ont entraîné d'importants déclins de population. 

Benjamin Keenan, chercheur principal, collecte une carotte de sédiments lacustres sur le lac Izabal, le plus grand lac du Guatemala. Photo: Elisandra Hernández

Ces données reposent sur l'utilisation d'une technique relativement nouvelle consistant à observer des stanols (molécules organiques présentes dans les matières fécales humaines et animales) prélevés au fond d'un lac voisin.

Ces mesures de stanols ont été utilisées pour estimer les changements dans la taille de la population, mais aussi pour examiner comment elles s'alignent sur les informations concernant la variabilité climatique et les changements de végétation tirées d'autres sources biologiques et archéologiques.

En utilisant cette technique, les chercheurs ont pu tracer les principaux changements de population maya dans la région sur une période commençant il y a 3 300 ans. Ils ont également été en mesure d'identifier les variations dans les modèles de peuplement qui ont eu lieu sur des centaines d'années et qui sont associés à des changements dans l'utilisation des terres et les pratiques agricoles.

Ils ont aussi découvert que le terrain avait été colonisé plus tôt que ne le suggéraient auparavant les éléments archéologiques. 

 

Un nouvel outil a fourni des informations surprenantes sur la présence humaine dans les basses terres mayas.

L'analyse des stanols fécaux suggère que les humains étaient présents à Itzan environ 650 ans avant que les preuves archéologiques ne le confirment. Cela montre également que les Mayas ont continué à occuper la zone, bien qu'en plus petit nombre, après le soi-disant "effondrement" entre 800 et 1000 après JC, alors qu'on croyait auparavant que la sécheresse ou la guerre avait poussé toute la population à déserter la région. 

Diagramme montrant comment les molécules de stanol fécal sont transportées des intestins humains aux sédiments lacustres, où elles sont ensuite récupérées dans des carottes de sédiments. Illustration: Benjamin Keenan et al.


Il existe d'autres preuves d'un important pic de population à peu près au même moment qu'un record historique de réfugiés fuyant l'attaque espagnole de 1697 après JC sur le dernier bastion maya dans les basses terres mayas du sud (Nojpeten, ou Flores aujourd'hui au Guatemala), chose qui n'était pas connu auparavant. 

Les estimations de la taille de la population ancienne dans les basses terres mayas ont traditionnellement été obtenues par l'inspection du sol et les fouilles. Pour reconstituer la dynamique des populations, les archéologues localisent, cartographient et dénombrent les structures résidentielles, puis les fouillent pour établir les dates d'occupation. Ils comparent les tendances de la population au niveau du site et au niveau régional. Et ils utilisent ensuite des techniques telles que l'analyse du pollen et des indicateurs d'érosion des sols dans les lacs pour reconstituer les changements écologiques qui ont eu lieu en même temps. 

"Cette étude devrait aider les archéologues en fournissant un nouvel outil pour examiner les changements qui pourraient ne pas être perçus dans les preuves archéologiques, soit car elles n'ont peut-être jamais existé ou ont été perdues ou détruites depuis", a déclaré Benjamin Keenan, doctorant au Département des sciences de la Terre et des planètes de McGill, et un des auteurs de l'article, "Les basses terres mayas ne sont pas très bonnes pour la préservation des bâtiments et autres archives de la vie humaine en raison de l'environnement forestier tropical." 

 

La taille de la population maya affectée à la fois par les sécheresses et les périodes humides 

Le stanol fécal dans les sédiments de Laguna Itzan confirme que la population maya de la région a diminué en raison de la sécheresse à trois périodes différentes ; entre 90-280 après JC, entre 730-900 après JC et pendant la sécheresse beaucoup moins bien étudiée entre 1350-950 avant JC. 

Les chercheurs ont également découvert que la population a diminué pendant une période très humide de 400 à 210 avant JC. Le déclin de la population en réponse aux périodes sèches et humides montre qu'il y a eu des effets sur la population aux deux extrêmes climatiques, et pas seulement pendant les périodes sèches. 

"Il est important pour la société en général de savoir qu'il y avait des civilisations avant nous qui ont été affectées et et sont adaptées au changement climatique", a déclaré Peter Douglas, professeur adjoint au Département des sciences de la Terre et des planètes et auteur principal de l'article, "En reliant les preuves du changement climatique et démographique, nous pouvons commencer à voir un lien clair entre les précipitations et la capacité de ces villes anciennes à maintenir leur population.

La recherche suggère également que le peuple maya s'est peut-être adapté aux problèmes environnementaux tels que la dégradation des sols et la perte de nutriments en utilisant des techniques comme l'application de déchets humains (également connus sous le nom de terre de nuit) comme engrais pour les cultures. Ceci est suggéré par une quantité relativement faible de stanols fécaux dans les sédiments du lac à un moment où il existe des preuves archéologiques des populations humaines les plus élevées. Une explication à cela est que les déchets humains ont été appliqués aux sols comme engrais et donc que les stanols n'ont pas été déversés dans le lac.

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5.17.2019

Découverte des squelettes d'une reine et d'un roi maya vieux de 1500 ans

Un groupe de chercheurs a découvert les squelettes d'un homme et d'une femme qui ont été roi et reine de la civilisation maya.

Les restes auraient approximativement 1500 ans et ont été retrouvés dans la chambre funéraire de l'une des trois pyramides de la cité d'Holmul, dans la jungle du Guatemala.

Découvertes de deux squelettes mayas de la royauté vieux de 1500 ans
Le squelette complet d'une reine maya datant d'il y a 1500 ans et découvert dans une pyramide de la jungle guatémaltèque.

"Nous sommes quasiment sûr qu'il était roi, car nous avons trouvé ce grand vase avec le nom d'un roi très important d'une cité environnante qui contrôlait celle-ci" explique l'archéologue Francisco Estrada-Belli. Il a ajouté que seuls les monarques pouvaient avoir de tels objets en leur possession.

Les ossement ont été trouvés près du crâne d'un enfant, apparemment sacrifié, et d'autres objets de valeurs suggérant l'importance du statut de ces personnes.

La découverte a été faite grâce au Lidar, un appareil à faisceau laser qui a détecté jusqu'ici près de 60000 structures, depuis des pyramides jusqu'à des cités entières, situées au fin fond de l'épaisse jungle guatémaltèque (voir à ce sujet l'article: Des milliers de structures mayas découvertes sous la jungle du Guatemala). Le Lidar permet de déterminer les distances d'un émetteur laser à un objet ou une surface et de créer des cartes en trois dimensions.

De plus, il a été déterminé que cette ancienne civilisation "était beaucoup plus complexe et interconnectée que ne le supposaient la plupart des spécialistes mayas" d'après un récent rapport du National Geographic qui présentera les découvertes à travers une série intitulée "Les Trésors Mayas Perdus".
Un pot décoré portant le visage du dieu soleil découvert lors des fouilles.

Les spécialistes ont aussi visité des pyramides jusqu'ici inconnues situées près de la ville Witzna, au nord du pays. Dans les environs ils ont trouvé des signes d'attaques sur le site, avec des bâtiments détruits, brûlés, et des monuments avec des images de rois défigurés. Cela suggère des conflits importants qui se sont étalés sur des siècles. "La peur est presque palpable dans ce paysage", a déclaré Stephen Houston, archéologue à l'Université Brown.

 Relecture par Marion Juglin (Archeow.fr)
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2.08.2018

Des milliers de structures mayas découvertes sous la jungle du Guatemala

Dans ce qui est salué comme une "percée majeure" dans l'archéologie maya, des chercheurs ont identifié les ruines de plus de 60000 maisons, pyramides, routes surélevées et autres structures artificielles masquées depuis des siècles sous les jungles du nord du Guatemala.

Des milliers de structures mayas découvertes sous la jungle du Guatemala
Le LiDAR enlève numériquement la canopée pour révéler les anciennes ruines, montrant des cités mayas bien plus grandes que ne le suggèrent les recherches au sol. Photo: Wild Blue Media/National Geographic

A l'aide de la technologie LiDAR (Light Detection And Ranging) ou télédétection laser, les spécialistes ont enlevé numériquement la canopée des images aériennes de ce paysage aujourd'hui non peuplé. Cela a permis de révéler les ruines de cette civilisation précolombienne tentaculaire qui était beaucoup plus complexe et interconnectée que la plupart des spécialistes mayas ne l'avaient supposé.


Plus de 2100 km² cartographiés


"Les images LiDAR montrent clairement que toute cette région était un système d'implantation dont l'échelle et la densité de population avaient été grossièrement sous-estimées" rapporte Thomas Garrison, archéologue de l'Ithaca College spécialisé dans l'utilisation des technologies digitales pour les recherches archéologiques.

Garrison fait partie d'un groupement de chercheurs qui participent au projet, mené par la Fondation Pacunam, une organisation à but non lucratif guatémaltèque qui favorise la recherche scientifique, le développement durable et la préservation de l'héritage culturel maya.

Le projet a permis de cartographier plus de 2100 kilomètres carrés de la réserve de biosphère maya dans la région du Petén au Guatemala, produisant le plus grand ensemble de données LiDAR jamais obtenues pour la recherche archéologique.

Les résultats suggèrent que l'Amérique Centrale supportait une civilisation avancée qui était à son apogée il y a quelque 1200 ans, comparable aux cultures sophistiquées comme l'ancienne Grèce ou la Chine, et non pas quelques villes dispersées et peu peuplées qu'ont longtemps suggéré les recherches menées au sol.

L'œil nu ne voit que la jungle et un monticule envahi, mais le LiDAR et le logiciel de réalité augmentée (ci-dessous) révèlent une ancienne pyramide maya. Photos: Wild Blue Media/National Geographic

En plus ces centaines de structures jusque là inconnues, les images LiDAR montrent des routes surélevées reliant les centres urbains et les carrières. Des systèmes d'irrigation et de terrassement supportaient une agriculture intensive capable de nourrir des masses de travailleurs qui ont radicalement remodelé le paysage.

Les anciens mayas n'ont jamais utilisé la roue ou de bêtes de somme, pourtant "c'était une civilisation qui avait littéralement déplacé des montagnes" dit Marcello Canuto, archéologue à l'université Tulane et participant au projet, "Nous avons cette conjecture occidentale supposant que les civilisations complexes ne peuvent pas prospérer dans les tropiques, que les tropiques sont le lieu où les civilisations vont mourir. Mais avec les nouvelles évidences fournies par les données LiDAR, que ce soit en Amérique Centrale ou à Angkor Vat au Cambodge (voir à ce sujet l'article: Le lidar révèle qu'Angkor était quatre fois plus grand qu'on ne le pensait précédemment), nous devons maintenant considérer que des sociétés complexes se sont peut-être formées dans les tropiques puis se sont dirigées vers l'extérieur."


Des aperçus surprenants


"Le LidAR est en train de révolutionner l'archéologie comme le télescope Hubble a révolutionné l'astronomie" rapporte Francisco Estrada-Belli, archéologue à l'Université Tulane, "Il nous faudra cent ans pour parcourir toutes les données et vraiment comprendre ce que nous voyons".

Déjà, cependant, l'étude a fourni des aperçus surprenant sur les schémas de peuplement, la connectivité inter-urbaine et la militarisation dans les basses terres mayas.

Les télédétections laser ont révélé plus de 60 000 structures mayas auparavant inconnues qui faisaient partie d'un vaste réseau de villes, de fortifications, de fermes et d'autoroutes. Image: Wild Blue Media/National Geographic

A son apogée au cours de la période classique maya (environ 250-900 après JC), la civilisation recouvrait une région grande comme environ deux fois l'Angleterre médiévale, et était bien plus densément peuplée. "La plupart des gens étaient d'accord avec les estimations d'une population d'environ 5 millions de personnes" ajoute Estrada-Belli qui dirige un projet archéologique multi-disciplinaire à Holmul au Guatemala, "avec ces nouvelles données, il n'est plus déraisonnable de penser qu'il y avait 10 à 15 millions de personnes là-bas, y compris beaucoup vivant dans des zones basses marécageuses que beaucoup d'entre nous pensions inhabitables"

Virtuellement, toutes les cités mayas étaient reliées par des chaussées suffisamment grande pour suggérer qu'elles étaient très fréquentées et utilisées pour le commerce et autres interactions régionales. Ces grandes routes étaient surélevées pour permettre un passage plus facile pendant les saisons des pluies.

Dans cette partie du monde où il y a généralement trop ou pas assez de précipitations, l'écoulement de l'eau a été méticuleusement planifié et contrôlé par des canaux, des digues et des réservoirs.

Parmi les découvertes les plus surprenantes, il y a l'omniprésence des murs défensifs, des remparts, des terrasses et des forteresses. "La guerre ne se passait pas seulement vers la fin de la civilisation" dit Garrison, "elle était à grande échelle et systématique, et elle a duré pendant de nombreuses années".


Des sites riches d'informations mais menacés.


L'étude a aussi révélé des milliers de fosses creusées par les pilleurs modernes. "Beaucoup de ces nouveaux sites, ne sont nouveaux que pour nous, mais ce n'est pas le cas pour les pilleurs" ajoute Marianne Hernandez, présidente de la fondation Pacunam.


La dégradation de l'environnement est une autre préoccupation. Le Guatemala perd 10% de ses forêts annuellement, et la perte d'habitat s'est accélérée le long de sa frontière avec le Mexique alors que des gens brûlent et défrichent les terres pour l'agriculture et la construction. "En identifiant ces sites et en aidant à comprendre qui était ce peuple, nous espérons sensibiliser sur la valeur de la protection de ces lieux" ajoute Hernandez.

L'étude est la première phase de l'initiative Pacunam LiDAR, un projet de trois ans qui finira par cartographier plus de 14 000 kilomètres carrés des basses terres du Guatemala, qui font partie d'un système d'implantation précolombien qui s'étendait au nord du golfe du Mexique.

"L'ambition et l'impact de ce projet est tout simplement incroyable" estime Kathryn Reese-Taylor, archéologue de l'université de Calgary et spécialiste maya associé au projet de Pacunam, "Malgré des décennies passées à traverser les forêts, aucun archéologue n'était tombé sur ces sites. Plus important encore, nous n'avons jamais eu la vue d'ensemble que nous apportent ces données. Elles retirent réellement le voile et nous aident à voir cette civilisation comme les anciens mayas la voyaient".

Merci à André pour l'info !


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6.26.2017

Un réseau de routes maya découvert dans la jungle du Guatemala

Un ancien réseau routier qui s'étend sur 150km a été découvert dans la jungle du Guatemala, suite à un scanner high tech effectué dans la région.

Utilisées par les mayas pour voyager et transporter des biens, ces routes surélevées ont été identifiées dans le site du Bassin d'el Mirador, qui se trouve tout au nord de la région du Petén au Guatemala. Cela se situe dans la plus grande étendue de forêt tropicale vierge restant encore en Amérique centrale.

Un réseau routier maya découvert dans la jungle du Guatemala
Les images obtenues à partir du LiDAR révèlent avec précision les structures et les routes. Photo: FARES 2016

Aussi connu sous le nom de Royaume Kan, El Mirador est considéré comme étant le berceau de la civilisation maya. Avant son abandon, en 150 après JC, c'était la plus grande cité-état dans le monde à la fois en taille (1340 km²) et en population. Elle avait la plus grande pyramide connue en Amérique Centrale, et abritait au moins un million de personnes.

Les chercheurs connaissaient la présence du réseau routier depuis 1967, lorsque le mayaniste anglais Ian Graham publia une carte d'el Mirador montrant ces chaussées dans les régions marécageuses.


Aujourd'hui, la télédétection laser a été utilisée pour cartographier la zone, fournissant de nouvelles approches sur cet important système de grandes routes.


Le LiDAR (télédétection par laser) est capable de pénétrer l'épaisse végétation de la jungle à un taux de 560 000 points par seconde, ce qui donne des images détaillées imitant une vue 3D de la zone scannée. "Le LiDAR utilise des pulsations laser qui rebondissent sur la surface de la terre à travers la végétation et remontent  vers un ordinateur dans un avion" explique Arlen Chase, archéologue à l'Université du Nevada, Las Vegas, et travaillant sur le projet, "Alors que la plupart des gens ont estimé que cette technologie ne donnerait rien, suite à de précédentes expériences en Amérique centrale, nous avons été convaincus en 2006 que cela pourrait être utilisé pour déterminer ce qui était au sol en ce qui concerne les sites mayas sous la canopée de la jungle".

Les chercheurs, avec le Projet du Bassin d'el Mirador (Mirador Basin Project) dirigé par l'archéologue et anthropologue Richard D. Hansen de l'Université d'Utah, ont scanné et analysé jusqu'ici  près de 700 km² du bassin. "Les résultats ont été au-delà de nos attentes les plus folles" rapporte Chase. Les images obtenues à partir du LiDAR représentent avec précision des structures, des terrasses agricoles, des pyramides, des canaux, des corrals et un réseau de 17 routes.

Un réseau routier maya découvert dans la jungle du Guatemala
Le LiDAR a pu pénétrer l'épaisse végétation de la jungle du nord du Guatemala où les routes ont été détectées. Photo: FARES 2016 

Hansen, qui fouille ces routes depuis 1990, a découvert des éléments détaillés sur la construction, destination et situation des chaussées. "Avec la technologie LiDAR, nous avons pu étudier l'incroyable taille et complexité de ces chaussées" dit-il; cela montre que les mayas rivalisaient avec les anciens romains dans leur aptitude à construire des routes. "Ces chaussées font 40 m de large, jusqu'à 6 m de haut et dans certains cas s'étendent sur près de 40 km" rapporte Hansen. La première route construite entre el Mirador et el Tintal et el Mirador et Nakbe remonte entre 600 et 400 avant JC; alors que d'autres routes datent de 300 avant JC à 100 après JC.

"La création de ces routes a permis l'unification de ce qui semble être la première société étatique dans l'hémisphère occidental" ajoute Hansen. Selon lui et ses collègues, le système sophistiqué de corrals, des enclos pour animaux, identifiés par les scanners du LiDAR ont peut-être été créés par les habitants d'el Mirador. Cela suggèrerait que la production de viande dans le Bassin d'el Mirador existait à une échelle industrielle, avec le transport reposant sur ces infrastructures routières.

"Les routes permettaient de transporter la nourriture, les matériaux, les tributs, les dirigeants, les armées et tous les biens liés à la complexité politique, économique et sociale" explique Hansen, "le système est similaire au système d'autoroute en Allemagne ou aux États-Unis, permettant l'unification, l'homogénéité de la société et permettant l'administration du gouvernement centralisé"

Un réseau routier maya découvert dans la jungle du Guatemala
Ici encore, on peut voir des structures révélées par le LiDAR. Photo: FARES 2016 

La découverte de cet ancien réseau routier doit fournir aux chercheurs d'avantage de sites mayas à étudier. Hansen et ses collègues pensent que ces nouvelles trouvailles doivent aider à mieux comprendre pourquoi la civilisation du Bassin d'el Mirador a décliné en 150 après JC.

L'effondrement maya est analysé par de nombreux chercheurs de 34 universités et institutions du monde entier. Le Bassin d'el Mirador est actuellement en cours d'étude par le congrès du Guatemala pour devenir une réserve naturelle protégée. Le site set au cœur de la Réserve de biosphère Maya qui est considérée comme l'un des poumons environnementaux et culturels des Amériques.

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4.11.2017

Une chronologie affinée apporte des précisions sur l'effondrement Maya

A l'aide du plus grand ensemble de datations au radiocarbone jamais obtenues sur un seul site maya, des archéologues ont développé une chronologie très précise qui apporte un nouvel éclairage sur les modèles menant aux deux principaux effondrements de cette ancienne civilisation.

Depuis longtemps, les archéologues sont perplexes sur ce qui a conduit à l'effondrement de la civilisation maya classique au neuvième siècle après JC, lorsque de nombreuses cités furent abandonnées.

De récentes investigations ont révélé que les mayas ont aussi vécu un effondrement plus ancien au second siècle après JC (appelé maintenant effondrement Préclassique), qui est encore plus mal compris.

Une chronologie affinée apporte des précisions sur l'effondrement Maya
Archéologues fouillant le palais royal de Seibal, qui fut brûlé au cours de l'effondrement maya classique au 9ème siècle après JC: Photo: Takeshi Inomata/University of Arizona


L'archéologue Takeshi Inomata, de l'Université d'Arizona, et ses collègues suggèrent dans un article que les deux effondrements ont suivi des trajectoires similaires, avec de multiples vagues d'instabilité sociale, de guerre et crise politique conduisant à la chute rapide de nombreux centres urbains.

Ces découvertes se basent sur une chronologie très fine développée par Inomata et ses collègues; ils ont utilisé, et cela est sans précédent, 154 datations au radiocarbone provenant du seul site archéologique de Seibal au Guatemala où l'équipe travaille depuis plus d'une décennie.

Alors que des chronologies plus générales suggèrent que les effondrements mayas ont eu lieu graduellement, ici, cette chronologie plus précise révèle des modèles plus complexes de crises politiques et de reprises menant à chaque effondrement. "Ce que nous avons découvert est que ces deux cas d'effondrements (du Classique et Préclassique) suivent des schémas similaires" rapporte Inomata, auteur principal de l'étude et professeur à l'Ecole d'Anthropologie de la Faculté des Sciences et Comportements Sociaux de l'Université d'Arizona, "ce n'est pas qu'un simple effondrement, il y a eu des vagues d'effondrement. En premier lieu, il y a eu de petites vagues, liées à des guerres et de l'instabilité politique, puis sont arrivés les effondrements majeurs, au cours desquels de nombreuses cités furent abandonnées. Ensuite, il y a eu une reprise dans certains endroits, puis à nouveau effondrement."

A l'aide des datations au radiocarbone et des données provenant de céramiques et de fouilles archéologiques très contrôlées, les chercheurs ont pu établir la chronologie affinée et déduire quand les tailles de populations et les constructions de bâtiments ont diminué et augmenté à Seibal.

Une chronologie affinée apporte des précisions sur l'effondrement Maya
Le professeur d'anthropologie Daniela Triadan de l'Université d'Arizona fouillant une façade effondrée du palais royal de Seibal. Photo: Takeshi Inomata/University of Arizona

Bien que ces découvertes ne résolvent pas le mystère sur la raison précise pour laquelle ont lieu les effondrements mayas, elles sont un pas important pour mieux comprendre comment elles se sont déroulées. "C'est réellement très intéressant que ces deux effondrements soient très similaires à des périodes de temps très différentes" ajoute Melissa Burham, l'un des trois étudiants diplômés en anthropologie à l'Université d'Arizona et co-auteure de l'article, "nous avons maintenant une meilleure compréhension sur ce à quoi ressemblait le processus, et il peut potentiellement servir de modèle à d'autres population pour voir s'ils ont un schéma similaire sur leur site archéologique dans la même région".

Inomata et ses collègues de l'UA, le professeur d'anthropologie Daniela Triadan et les étudiants Melissa Burham, Jessica MacLellan et Juan Manuel Palomo, ont travaillé avec des collaborateurs de l'Université d'Ibaraki, l'Université d'Education de Naruto et l'Université Nationale Sokendai au Japon, et avec des archéologues et étudiants du Guatemala.

"Les datations au radiocarbone sont utilisées depuis longtemps, mais aujourd'hui, nous arrivons à une période intéressante car cela devient de plus en plus précis" ajoute Inomata, "Nous arrivons au point où nous pouvons définir des modèles sociaux intéressants, car la chronologie est assez fine et la datation assez précise."
Relecture par Digitarium.fr
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7.22.2016

Les anciens mayas auraient eu un profond impact sur l'environnement

Il y a quelques mois, je publiais un article sur Les forêts nourricières: clés du succès de la civilisation Maya, où selon l'archéologue Anabel Ford, les anciens mayas savaient très bien gérer l'environnement de leur forêt tropicale à leur avantage... Voici aujourd'hui une théorie pratiquement opposée mise en avant par des chercheurs américains.


Des indices relevés dans les terres basses tropicales d'Amérique Centrale montreraient comment l'activité maya, il y a plus de 2000 ans, n'a pas seulement contribué au déclin de leur environnement mais continue d'influencer les conditions environnementales actuelles, d'après des chercheurs de l'Université du Texas à Austin.

Synthétisant d'anciennes et nouvelles données, les chercheurs ont été les premiers à montrer la pleine mesure du "Mayacène" comme microcosme du début de l'anthropocène, une période ou l'activité humaine a commencé à affecter considérablement les conditions environnementales.

Transects topographiques des basses terres mayas.

"La plupart des sources populaires parlent de l'anthropocène et des impacts humains sur le climat depuis la révolution industrielle, mais nous nous penchons plus profondément dans l'histoire" explique l'auteur principal, Tim Beach, professeur de géographie et d'Environnement au C.B. Smith Sr. Centennial, "Bien qu'il n'y ait pas de doute que cela ce soit accéléré au cours des derniers siècles, l'impact humain sur l'environnement dure depuis bien plus longtemps".

En regardant les impacts mayas sur le climat, la végétation, l'hydrologie et la lithosphère, il y a entre 3000 et 1000 ans, les chercheurs estiment que l'urbanisation avancée des mayas et l'infrastructure rurale ont altéré les écosystèmes dans les forêts tropicales à l'échelle mondiale. Les chercheurs ont identifié six marqueurs stratigraphiques qui indiquent une période de changement à grande échelle, comprenant: des rochers "d'argile maya", des séquences spécifiques du sol, des rapports isotopiques du carbone, de l'enrichissement chimique généralisé, des restes de constructions et des modifications du paysage, et des signes de changement climatique induit par les mayas.

"Ces marqueurs nous ont donné un aperçu sur la façon dont les mayas interagissaient avec leur environnement, ainsi que sur la portée de leur activité" ajoute Sheryl Luzzadder-Beach, co-auteur et présidente du Département de Géographie et de l'Environnement.

L'argile maya et les séquences de sol ont révélé de l'érosion, des changements dans l'utilisation des terres par l'homme et des périodes d'instabilité.

Les profils du sol près des zones humides ont montré des taux élevés d'isotopes de carbone dus à l'agriculture et à la production de maïs. Les chercheurs ont noté trois à quatre fois plus de phosphore dans les sédiments de l'ère maya.

Cependant, l'indication la plus visible de l'impact humain a été trouvée dans les restes de matériel de construction et dans les modifications du paysage. Les chercheurs pensent que ces indices révèlent comment les mayas utilisaient la gestion de l'eau pour s'adapter au changement climatique.

"En étudiant les systèmes de zones humides, nous avons été surpris de trouver une combinaison de contributions humaines et naturelles" explique Luzzadder-Beach, "les changements géochimiques indiquent que certaines zones humides étaient naturelles, alors que d'autres ont été construites pour faire pousser les cultures loin de l'importante population".

Les changements sont à la fois bons et mauvais, disent les chercheurs. "Historiquement, il est fréquent de dire ce qui est arrivé de négatif suite aux changements environnementaux passés, comme l'érosion et le changement climatique suite à la déforestation" dit Beach, "mais nous pouvons apprendre beaucoup sur la façon dont les mayas ont altéré leur environnement pour créer de vastes systèmes de champs pour avoir plus de récoltes et répondre à la hausse du niveau des mers".

Alors que certaines études suggèrent que la déforestation et d'autres utilisations des terres ont contribué au réchauffement et assèchement du climat régional lors de la Période Classique (il y a 1700 à 1100 ans), de nombreuses forêts existantes sont toujours influencées par les activités mayas, avec de nombreuses structures, des terrasses et zones humides qui existent encore de nos jours.

"Ce travail parle de l'histoire profonde et de la complexité des interactions humaines avec la nature, et ce, dans une partie du monde où nous avons encore peu de connaissances sur l'environnement naturel" continue Beach.

L'étude "Ancient Maya impacts on the Earth's surface: An Early Anthropocene analog?" était une collaboration entre des chercheurs en anthropologie, en environnement et en géographie.

Relecture par Marion Juglin
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8.01.2015

Tikal: comment la cité Maya s'est effondrée...

Une équipe internationale de chercheurs estime que la raison de l'effondrement de l'ancienne cité Maya, Tikal, au cours du 9ème siècle de l'Ere Commune, était probablement due à une combinaison de deux facteurs.

Il y aurait d'un côté, les épisodes récurrents de sécheresse, et d'un autre côté, les pratiques mêmes utilisées par les Mayas pour créer un système, efficace pendant certain temps, pour supporter sa population urbaine grandissante.

Ruines de la ville Maya, Tikal; Photo: David L. Lentz.

La forêt a été étudiée, à l'aide d'imagerie satellite, de fouilles, de carottages, mais aussi par l'examen du bois, des plantes et la collecte d'échantillons de terre dans les environs de Tikal.
La cité a été habitée au cours de la période Maya Classique Tardive (600 à 850 de l'Ere Commune).

A partir de là, David L. Lentz, de l'Université de Cincinnati, et ses collègues d'autres institutions, ont pu étudier les pratiques agro-forestières et l'utilisation des terres agricoles par les Mayas, ainsi que les indice de changement environnementaux.
Il ont alors construit ce qu'ils considèrent comme étant le scénario probable de la chute du régime politique de Tikal.

Situé dans le Bassin de Petén, aujourd'hui au nord du Guatemala, Tikal était le centre politique de l'un des royaumes Mayas les plus puissants.

Avec ses constructions monumentales datant du 4ème siècle avant JC, la ville a atteint son apogée pendant la Période Classique (de 200 à 900 après JC).


Déclin et abandon

Les investigations archéologiques on montré qu'après la fin de la période Classique Tardive les constructions monumentales se sont arrêtées, et les structures de l'élite ont été brûlées. Cela coïncide avec un déclin significatif de la population, aboutissant à l'abandon du site.

Mais Tikal n'a pas était le seul centre Maya à vivre un tel déclin à cette époque. C'est d'ailleurs l'un des grands mystères des anciens Mayas qui fait l'objet d'un vif débat scientifique: quelles sont les raisons de l'effondrement d'une si grande partie de l'ancien monde Maya à la fin de leur plus grand épanouissement au cours de la Période Classique ?

La sécheresse, les pratiques agricoles non durables, les conflits et la surpopulation font partie des facteurs qui ont été cités comme causes possibles.


Cette dernière étude se concentre sur l'examen des preuves liées aux facteurs agricoles et environnementaux.

Les données et leur analyse ont montré que les habitants de Tikal pratiquaient des formes intensives d'agriculture, avec irrigation, terrasses et agriculture sur brûlis; tout cela était combiné avec une agroforesterie soigneusement contrôlée et des techniques de conservation de l'eau.

"Ces preuves empiriques démontrent que ce système anthropique géré assidûment de la période Maya Classique était un paysage optimisé de façon à subvenir aux besoins d'une population relativement importante dans une communauté urbaine de faible densité et pré-industrielle" écrivent Lentz et ses collègues, "l'optimisation de la productivité de ce paysage, cependant, a eu un coût élevé dans la réduction de la résilience environnementale et engendré une dépendance complète à la pluviométrie annuelle."

Les auteurs du rapport se sont appuyés sur les découvertes faites dans leur collecte et analyse des dépôts minéraux dans les grottes de la région pour montrer des épisodes persistants de précipitations anormalement basses au cours de la moitié du 9ème siècle. Cela coïncide avec les preuves archéologiques de l'abandon de Tikal lors de cette même période.

De plus, supposent les chercheurs, la sécheresse a probablement été renforcée par les habitants de Tikal même. "Alors qu'il y a de plus en plus de preuves montrant un défrichement de la forêt, même partiel, cela a eu un impact négatif sur le cycle hydrologique. La construction de vastes chaussées combinée avec la déforestation n'a fait qu'exacerber les tendances à l'assèchement. Aussi, à la moitié du 9ème siècle, l'approvisionnement en eau et nourriture était devenu insuffisant (...)"

En conséquence, selon Lentz et ses collègues, la structure sociale de Tikal s'est finalement effondrée et le cœur de la ville a été abandonné, "laissant seulement une petite partie de la population blottie autour des quelques trous d'eau qui ne s'étaient pas asséchés".

Les chercheurs suggèrent que des scénarios similaires ont eu lieu dans la plupart des cités Mayas des Basses-Terres au cours de cette même période, et cela pourrait expliquer le grand "effondrement Maya" à la fin de la Période Classique.


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7.23.2015

Des panneaux hiéroglyphiques Mayas découverts à La Corona et El Achiotal

Dans le cadre du Projet Archéologique Régional La Corona, au Guatemala, des archéologues ont découvert des panneaux hiéroglyphiques.

Ils ont aussi mis au jour une stèle Maya bien préservée datant du 5ème Après JC sur le site archéologique d'El Achiotal (il se situe à environ 20km à l'est du site La Corona).

Marcello Canuto (à gauche) avec Auld-Thomas, qui a découvert la stèle Maya datée du 5ème siècle après JC. Image: Tulane University

"Cette stèle dépeint un ancien roi au cours de l'une des périodes les plus mal comprises de l'ancienne histoire Maya" rapporte Marcello A. Canuto, directeur de l'Institut de Recherche d'Amérique Centrale à l'Université de Tulane, et co-directeur des fouilles à El Achiotal avec Tomás Barrientos de l'Université Del Valle du Guatemala.

Luke Auld-Thomas, étudiant diplômé de l'Université de Tulane, a découvert un sanctuaire contenant des fragment de la stèle brisée. Les anciens Mayas avaient construit ce site pour préserver la stèle.

L'épigraphe David Stuart, de l'Université de Texas à Austin, estime qu'elle date du 22 Novembre 418 après JC, une période de grand bouleversement politique dans la région centrale Maya.

L'équipe de La Corona a aussi trouvé deux autres panneaux hiéroglyphiques dans un état presque parfait. "Ils ont une grande partie de la peinture d'origine rouge éclatant encore présente" rapporte Canuto.

Le panneau hiéroglyphique en état presque parfait trouvé lors des fouilles au palais de La Corona. Image: Tulane University

L'étudiant diplômé de Tulane, Maxime Lamoureux St-Hilaire a découvert les panneaux lorsqu'il fouillait le plais de La Corona. Ces panneaux n'ont pas été trouvés pas les pilleurs car ils étaient installés dans une discrète petite chambre d'angle du palais.

Les inscriptions des panneaux parlent des rituels de l'accession au trône.

Merci à Quentin pour l'info !
 
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6.30.2015

Les archéologues découvrent une mystérieuse citadelle Maya

Cela fait trente ans que l'archéologue Anabel Ford explore et étudie l'ancien site Maya d'El Pilar.

Et c'est la première fois qu'elle trouve quelque chose ressemblant à une "citadelle": "nous avons découvert un composant complètement nouveau dans ce grand site qui ne correspond pas aux attentes habituelles" dit-elle, "cela n'a rien en commun avec les centres Mayas de la période Classique: pas de place ouverte, pas d'orientation de la structure sur les points cardinaux, et, curieusement, pas de lien évident avec le grand site de la période Classique d'El Pilar, à un peu plus de 600 mètres de là."

Image LiDAR montrant la "Citadelle" récemment découverte à l'Est des principaux temples d'El Pilar. Image: BRASS/El PilarEl Pilar.

Ce que Ford décrit est une construction invisible, ou ensemble de constructions d'un complexe, qui a récemment été trouvé à l'aide de la télédétection par laser, le LiDAR; dans ce cas le laser était utilisé depuis un hélicoptère pour pénétrer l'épaisse végétation. C'est une façon de voir "à  travers" la forêt  les choses invisibles à l’œil nu.

Le LiDAR a permis de produire une remarquable carte d'El Pilar, révélant une architecture Maya non visible ainsi que d'autres éléments de constructions.

Ce nouvel ensemble de structures, cependant, est quelque chose de nouveau. Il a été qualifié de "Citadelle", en raison de sa localisation, au sommet d'une crête, et de ce qui ressemble à des fortifications. Il contient des terrasses concentriques ainsi que quatre "temples", chacun haut de trois à quatre mètres.

Image LiDAR montrant la zone centrale d'El Pilar (tout à droite la "Citadelle). Image: BRASS/El Pilar

Contrairement aux autres ensembles de structures, cela semble, par son emplacement, avoir été isolé du reste d'El Pilar. "Le complexe s'étire du sud vers le nord sur presque un kilomètre de terrain (...)" ajoute Ford, "cet énorme complexe est un mystère. Quelle est son origine ? Quand a-t-il été construit ? Comment était-il utilisé ? Pourquoi était-il isolé ?"


Un retour sur le terrain pour trouver des réponses.

Dans sa quête de réponses, Ford retournera sur le site cette année, cette fois pour faire des fouilles et vérifications sur le terrain. Cela comprendra des fouilles préliminaires pour rassembler des informations sur la nature et l'utilisation des constructions et des terrasses.
"Beaucoup de questionnements peuvent être résolu dans le contexte en identifiant les dates de construction" dit Ford, "mais cela requiert l'identification  des étapes de la construction, le rassemblement d'artéfacts en céramique pour diagnostic contextuel, et des datations d'échantillons au carbone 14".

Ford suppose que la Citadelle, si c'est un site de la période Classique, a pu être construite et utilisée pour des objectifs séparés du site El Pilar non loin de là. Mais elle suggère deux autres possibilités: cela peut être un site plus ancien, Préclassique (antérieur à 250 avant l'Ere Commune), avant que l'organisation des constructions sur des places ne devienne un standard au cours de la période Classique.
Ou bien, il peut s'agir d'une construction plus tardive, de la période Postclassique (après 1200 de l'Ere Commune) lorsque les positions défensives étaient habituelles.

Cela pourrait expliquer l'importance des terrasses et la hauteur, sur une crête. "Ces hypothèses peuvent être testées en une seule saison de fouilles et nous pourrons avoir l'essentiel des datations. La fonction du site et de ses terrasses et temples associés ne pourra pas être clarifiée en une seule saison; cependant, il ne fait aucun doute que nous aurons une meilleur compréhension du site après ces investigations," estime Ford.

Réparti sur une ligne imaginaire entre l'ouest du Belize et le nord-est du Guatemala, El Pilar est considéré comme étant le plus grand site dans la région de la rivière Belize, avec plus de 25 places et des centaines d'autres structures, le tout couvrant environ 48 hectares.

Les constructions monumentales à El Pilar ont commencé au Préclassique Moyen, aux alentours de 800 avant l'Ere Commune, et à son apogée, des siècles plus tard, la cité comptait plus de 20,000 habitants.

Comme ci-dessus, la plupart des structures d'El Pilar sont restées en l'état; c'est une stratégie pour conserver ses restes. Photo: BRASS/El Pilar Program 

Ford, qui est directrice du programme Brass/El Pilar au Centre de Recherche Mésoaméricain de l'Université de Californie, Santa Barbara, a choisi une approche non invasive pour étudier le site. La plupart des structures d'El Pilar sont ainsi restées en l'état.

Relecture par Marion Juglin
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8.22.2014

D'anciennes sculptures et des autels Mayas découverts au Guatemala

Une équipe d'archéologues au Guatemala a découvert une maison du conseil vieille de 700 ans, avec des autels, des brûleurs d'encens et des images sculptées d'animaux .

Située sur le site de Nixtun-Ch'ich' dans le Petén, la maison a "deux salles à colonnades construites côte à côte. Les salles étaient décorées d'images sculptées de "reptile", perroquet et tortue," écrit Timothy Pugh, professeur au Queens College in New York.

Le brûleur d'encens, montrant la tête d'Itzamna, chaman des dieux Mayas. Credit: Photo by Don Rice
 

Un groupe Maya, appelé Chakan Itza, aurait utilisé cette maison du conseil comme lieu pour tenir des réunions, des cultes aux dieux, faire des alliances et officier des cérémonies de mariage.

"Fondamentalement, presque tous les évènements religieux et politiques devaient avoir lieu en cet endroit" ajoute Pugh.

Les dirigeants qui se rassemblaient ici devaient exercer un pouvoir dans la communauté et peut-être dans la région. Parmi les artéfacts, il y a un brûleur d'encens montrant la tête d'Itzamna qui était le "chaman des dieux" selon Pugh.

 Les sculptures de reptile et de perroquet ornaient autrefois les murs du couloir, alors qu'une tortue sculptée ornait deux autels. Parmi les brûleurs d'encens, certains semblent avoir une forme de plant de Ceiba, qui avait une grande importance aux yeux des Mayas; et aujourd'hui encore il s'agit de l'arbre national du Guatemala.


Le centre de la communauté.

La maison du conseil de Nixtun-Ch'ich' fait environ 50m sur 50m et devait faire parti d'une colonie florissante.

 Les expéditions précédentes d'archéologues avaient trouvé un énorme terrain de jeu de balle sur le site, le second plus grand du monde Maya. Le plus grand est celui de Chichen Itza, une cité depuis laquelle on pense que les ancêtres des Chaken Itza avaient migré.

La maison du conseil semble avoir été utilisée entre 1300 et 1500 après JC, et probablement encore quelques temps après.

La maison du conseil Maya avait deux autels, chacun d'entre eux avait à l'origine une tortue sculptée dessus. Credit: Photo by Timothy Pugh

Selon Pugh, vers cette époque, les Chakan Itza ont décidé de détruire la maison du conseil et ont déplacé le siège du pouvoir; chose qu'ils semblaient faire régulièrement.
"Les Mayas accordaient une grande attention au temps et aux calendriers" ajoute le professeur, "après un certain cycle de temps, ils déplaçaient le siège du pouvoir dans un nouvel emplacement." Afin de détruire la maison du conseil, "ils ont mené un rituel qui effaçait le pouvoir de cet espace. Ils ont détruit les autels et recouvert le bâtiment" avec une grande quantité de boue.


Un héritage vivant.

Les espagnols ont conquis la région de Petén au Guatemale à la fin du 17ème siècle. Le peuple Itza a subi de nombreuses pertes suite à la conquête et aux maladies européennes contre lesquelles ils n'étaient pas immunisés.

Cependant, les Itza, ainsi que d'autre peuples Mayas, ont persisté et continuent de vivre aujourd'hui.
De nombreux Itza parlent espagnol, bien que la langue Itza soit encore parlée par un petit nombre d'individus.


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8.01.2013

L'importance de la population Maya pourrait être élucidée par l'étude de son agriculture


Des chercheurs de l'Université américaine Brigham Young (BYU) ont découvert de nouveaux éléments dans la zone d'une ancienne ville maya, Tikal, qui pourraient aider à résoudre le mystère du nombre de personnes que comprenait cette civilisation.

Les sommets des pyramides de Tikal au-dessus de la forêt au Guatemala.

L'analyse chimique du sol, combinée à la télédétection et l'imagerie satellite, a permis aux chercheurs de mettre en évidence pour la première fois l'endroit où les agriculteurs mayas de Tikal, au Guatemala, effectuaient une partie importante de leur production agricole.

L'emplacement des premières terres agricoles indique que la population maya de Tikal a pu être très différente que ce que l'on pensait précédemment. "Notre analyse du sol a montré que les Mayas ne cultivaient pas laborieusement du maïs sur les coteaux, mais plutôt le long des limites des zones humides de basse altitude appelés Bajos", a expliqué le pédologue Richard Terry, de l'Université Brigham Young, "savoir où ils cultivaient le maïs nous donne une image plus claire de leur civilisation mal connue jusqu'à présent."

Cette découverte au Guatemala arrive au même moment ou une autre équipe de chercheurs a découvert une cité Maya perdue dans la jungle mexicaine.

Terry et son équipe ont analysé les signatures isotopiques de 185 échantillons de sol prélevés dans et autour de Tikal. Combinés avec les données du radar et de l'imagerie satellitaire, les signatures isotopiques ont permis aux chercheurs de créer un modèle qui révèle les zones où les Mayas cultivaient, ou non, le maïs.

Un des résultats les plus inattendus a été l'absence de résidus de maïs dans les sols fertiles des hautes terres, a déclaré le co-auteur David Webster, professeur d'anthropologie à Penn State.
Les archéologues ont longtemps cru que les Mayas utilisaient principalement les coteaux pour cultiver le maïs, tout comme les habitants modernes de la région.

En s'appuyant principalement sur les zones profondes du sol à proximité des zones humides (appelées Bajos) pour la production de maïs, la recherche induit une incidence significative sur le nombre de personnes qui pouvaient être nourries.

Les experts estiment actuellement que la population de Tikal se situait entre 30.000 et 62.000 habitants.

Les pédologues de Université Brigham Young travaillent sur un site Maya près de Tikal.

Au printemps prochain Terry et son équipe vont mener des recherches supplémentaires à Tikal pour déterminer si les Bajos eux-mêmes ont été utilisés pour la culture du maïs.

"Nous avons découvert une donnée manquante qui est une pièce importante dans l'équation pour déterminer la taille et la portée de la population Maya", a déclaré l'étudiant chercheur Chris Balzotti, principal auteur de l'étude, "les archéologues pourront prendre notre modèle et l'appliquer à ce qu'ils savent pour avoir de meilleures estimations de la population."

Terry a conduit des étudiants en sciences environnementales sur l'ancien site maya, tous les ans, pendant les 15 dernières années.
Il y a six ans, il a analysé les résidus chimiques du sol pour localiser un grand marché dans une ville maya de la péninsule du Yucatan au Mexique. Les résultats fournissaient la première preuve tangible que les anciens Mayas avaient une économie de marché similaire aux sociétés actuelles.

La dernière série de recherches suggèrent également de nouvelles informations sur la façon dont les anciens Mayas géraient leurs forêts tropicales. Alors que certains experts pensent que les forêts étaient défrichées pour l'agriculture, et que d'autres pensent qu'elle était préservée et qu'ils cultivaient sous la canopée, le modèle montre que c'était une combinaison des deux: des portions de la forêt ont été coupées tandis que d'autres parties de la forêt étaient laissées telles quelles .

"L'analyse de la terre peut ne pas être aussi sexy que déterrer un masque de jade d'un ancien roi Maya, mais maintenant nous pouvons répondre à davantage de questions sur les gens ordinaires qui composaient cette ancienne civilisation", a déclaré Balzotti.

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5.28.2013

Seibal apporte de nouvelles informations sur les origines de la civilisation Maya


La civilisation Maya, bien connue pour ses temples raffinés, son système d'écriture sophistiqué, ses développements mathématiques et astronomiques, reste un mystère quant à ses origines.

 Structure d'un ancien habitat trouvé à Seibal, Guatemala.


Une nouvelle étude de l'Université de l'Arizona publiée dans la revue Science conteste les deux théories actuelles sur la façon dont cette civilisation a débuté.
Elle suggère que ses origines sont plus complexes qu'on ne le pensait précédemment.


Deux camps opposés en ce qui concerne les origines de la civilisation Maya.

Le premier camp estime qu'elle s'est développée presque entièrement toute seule dans les jungles de ce qui est maintenant le Guatemala et le sud du Mexique.

Le second estime que la civilisation Maya s'est développée grâce aux influences directes de l'ancienne civilisation Olmèque et de son centre La Venta.

Il est probable qu'aucune de ces théories ne raconte l'histoire complète, selon les conclusions d'une équipe d'archéologues dirigée par les époux anthropologues Takeshi Inomata et Daniela Triadan.

"Nous avons mis l'accent sur les débuts de cette civilisation et sur son remarquable développement", a déclaré Inomata, professeur d'anthropologie à l'UC et auteur principal de l'étude.


Seibal antérieur à La Venta.

Dans leurs fouilles à Seibal, un ancien site Maya au Guatemala, les chercheurs ont constaté que le site était antérieur de 200 ans à La Venta; ce qui suggère que La Venta n'a pas pu avoir une influence prédominante sur les premiers développements de la civilisation Maya.
Cela ne veut pas dire non plus que la civilisation maya est plus ancienne que la civilisation Olmèque (les olmèques ont un autre centre antérieur à celui de La Venta) ni que la civilisation Maya s'est entièrement développée indépendamment, affirment les chercheurs.

Ce que cela indique, disent-ils, est que Seibal et La Venta ont probablement participé à un changement culturel plus large qui a eu lieu dans la période comprise entre 1,150-800 avant JC.

"Nous estimons que le début de la culture Maya est beaucoup plus complexe que nous ne le pensions", a déclaré Victor Castillo, étudiant diplômé et co-auteur de l'article avec Inomata et Triadan, "nous percevons l'origine de la civilisation Maya comme un développement endogène, mais il est probable que ce soit une influence extérieure qui a déclenché la complexité sociale de la civilisation Maya. Nous pensons que ce n'est pas vraiment tout noir ou tout blanc".


Un changement socio-culturel beaucoup plus large.

On ne peut nier des similitudes frappantes entre Seibal et La Venta, comme des pratiques rituelles similaires et la présence d'une architecture similaire: à savoir les pyramides qui sont devenues la marque de la civilisation méso-américaine, mais qui n'existaient pas sur le site Olmèque antérieur de San Lorenzo.

Cependant, les chercheurs ne pensent pas que l'on soit dans la cas d'un site imitant l'autre. Au contraire, ils soupçonnent que Seibal et La Venta faisaient parti d'un déplacement géographique d'une plus grande portée culturelle qui a eu lieu autour de 1000 avant JC, à l'époque où le centre Olmèque passait de San Lorenzo à La Venta.

"Fondamentalement, il y avait un changement social majeur qui se produisait depuis les basses terres mayas du sud jusqu'à, probablement, la côte du Chiapas et le sud de la côte du golfe. Le site de Seibal était une composante de ce changement social plus large", explique Inomata, "l'émergence d'une nouvelle forme de société (avec une nouvelle architecture, de nouveaux rituels) est véritablement devenue le fondement important pour toutes les civilisations mésoaméricaines à venir."

L'article paru dans Science, intitulé "Early Ceremonial Constructions at Ceibal, Guatemala, and the Origins of Lowland Maya Civilization," («Premières constructions cérémonielles à Seibal, au Guatemala et les origines de la civilisation Maya des Basses Terres»), repose sur sept années de fouilles à Seibal.


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10.29.2012

La plus ancienne tombe Maya découverte au Guatemala


Des archéologues ont annoncé avoir découvert le tombeau d'un très ancien roi Maya.
Les experts pensent que cette découverte, faite sur le site du temple de Tak'alik Ab'aj au Guatemala, pourrait aider à faire la lumière sur les premières années de formation de la culture Maya.


L'archéologue gouvernemental Miguel Orrego a dit que les analyses au radio-carbonne ont montré que le tombeau a été construit entre 700 et 400 avant JC, soit plusieurs centaines d'années avant que la culture Maya n'atteigne son apogée.

Il s'agit de la plus ancienne tombe trouvée jusqu'à présent à Tak'alik Ab'aj, un site dans le sud du Guatemala qui remonte à environ 2200 ans.

Orrego a rapporté qu'un collier représentant une forme humaine à tête de vautour a permis d'identifier l'occupant de la tombe comme un «ajaw», c'est-à-dire un seigneur: "Ce symbole donne une plus grande importance à cette sépulture. Ce glyphe concerne l'un des premiers dirigeants de Tak'alik Ab'aj."

Les ossements n'ont pas été retrouvés lors de la fouille de la tombe en septembre, probablement parce qu'ils avaient pourri.


De l'influence de la culture Olmèque.

D'après les experts, la richesse des articles de jade dans le tombeau pourrait fournir des indices sur leur production et la structure des échanges.

Susan Gillespie, archéologue à l'Université de Floride qui n'a pas participé aux fouilles, a déclaré que d'anciens tombeaux de seigneurs ont aussi été découverts sur le site maya de Copan au Honduras, ainsi que dans le sud du Mexique, où la culture olmèque, qui a précédé les Mayas, a prospéré.

Les influences olmèques sont également présentes dans la zone autour de Tak'alik Ab'aj, indiquant des liens possibles.

Une pièce de jade découverte dans la tombe.

Selon Gillespie, la proximité d'un centre de production de jadéite, près de la découverte du tombeau, pourrait apporter un nouvel éclairage sur les anciennes techniques et sur le commerce des pierres de jade, auxquelles les Mayas attribuaient des propriétés sacrées.

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10.10.2012

La tombe de la reine Maya K’abel découverte au Guatemala


Les archéologues ont découvert la tombe de Dame K’abel, considérée comme l’une des grandes reines de la civilisation Maya classique.

La tombe a été découverte lors de fouilles dans la cité royale Maya d’El Perù-Waka, dans le nord-ouest du Petén, au Guatemala, par une équipe d’archéologues.
Elles sont dirigées par David Freidel, de l’Université Washington à Saint-Louis, co-directeur de l’expédition.

Un petit pot en albâtre sculpté (photo ci-dessous), trouvé dans la chambre funéraire, a mené les archéologues à conclure que le tombeau était celui de Dame K’abel.
Le pot blanc est taillé en forme de coquille de conque, avec une tête et les bras d’une femme âgée émergeant de l’ouverture.
La représentation de la femme, mature avec un visage ridé et une mèche de cheveux à l’avant de l’oreille, et quatre glyphes gravés sur le pot, signifient qu'il appartenait à K’abel.

Dessin des glyphes représentés à l'arrière du pot d’albâtre par Stanley Guenter.


En se basant sur cet objet, ainsi que d'autres éléments, dont des récipients en céramique trouvés dans la tombe ainsi qu'une stèle sculptée à l’extérieur, les scientifiques en ont conclu que le tombeau était probablement celui de K’abel.

Freidel explique que la découverte est importante non seulement parce que le tombeau est celui d’un personnage historique dans l’histoire des Mayas, mais aussi parce que la découverte de ce tombeau est un cas rarissime où l'histoire Maya et les données archéologiques se rencontrent: "la civilisation maya classique est le seul domaine archéologique "classique" dans le Nouveau Monde - dans le sens où, comme l’archéologie dans l’Egypte ancienne, la Grèce, la Mésopotamie ou la Chine - elle est à la fois un enregistrement de données archéologiques mais aussi historiques basées sur des textes et des images.
La nature précise des informations textuelles et picturales sur le pot en pierre blanche et le contexte de la tombe constituent une conjonction remarquable et rare de ces deux types d’informations dans la région Maya.”

La découverte de la tombe de la grande reine a été un "heureux hasard, et c’est un euphémisme,” dit Freidel.

L’équipe d’El Perú-Waka avait mis l’accent sur la découverte et l’étude de constructions rituelles telles que les sanctuaires, les autels et les sacrifices dédicatoires plutôt que sur la localisation des lieux de sépulture de personnes en particulier.
«En rétrospective, il est logique que les gens de Waka l'aient enterré en ce lieu particulièrement important dans leur ville», rapporte Freidel.


Une découverte qui explique la raison pour laquelle le temple était autant vénéré: K’abel y a été enterrée.

Considérés comme la plus grande souveraine de la période classique tardive, elle a régné avec son mari, K’inich Bahlam, pendant au moins 20 ans (672-692 après JC).
Elle était le gouverneur militaire du royaume Wak, la maison impériale du roi Serpent, et elle portait le titre de “Kaloomte”, qui signifie "guerrier suprême"; elle avait ainsi plus d’autorité que son mari, le roi.

 Stela 34 of El Perú, représentant K'abel

K’abel est également célèbre pour sa représentation sur la célèbre stèle maya, Stèle 34 d'El Perù.

El Perú-Waka, situé à environ 75 km à l’ouest de la célèbre ville de Tikal, est une ancienne cité Maya dans le nord-ouest du Petén, au Guatemala.
Elle faisait partie de la civilisation maya classique (200-900 Après JC) dans les plaines du sud et se compose de près d’un kilomètre carré de places, de palais, de temples pyramides et de résidences entourées de nombreux kilomètres carrés d'habitations et de temples dispersés.


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