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8.05.2020

Convergence culturelle: le flûtage préhistorique amérindien retrouvé sur des sites en Arabie


Des pointes en pierre flûtées, vieilles de 8 000 à 7 000 ans, ont été découvertes dans les sites archéologiques de Manayzah au Yémen et d’Ad-Dahariz au Sultanat d’Oman.

Ces pointes de projectiles ont une forme sophistiquée et particulière. Elles incluent des pointes de lances et de flèches.

Or, le flûtage est une technique préhistorique qui jusqu’à présent n'a été constaté que sur des sites amérindiens vieux de 13 000 à 10 000 ans.


Le flûtage est une technique spécifique qui implique l'extraction d'un éclat sur la longueur d'une pointe de projectile, laissant une rainure ou une dépression distincte à la base de la pointe de lance ou de flèche. Photo: Rémy Crassard, CNRS

Selon l’étude menée par une collaboration internationale d’archéologues, comprenant des scientifiques du CNRS1, de l’Inrap, d’Ohio State University et du Max Planck Institute for the Science of Human History, les différences entre les datations et les zones géographiques impliquent qu’il n’existe aucune connexion entre les populations qui ont conçu ces pointes.

Il s’agit donc d’un exemple de convergence culturelle, pour une technique nécessitant un haut niveau de savoir-faire.

Bien que les procédures de flûtage soient similaires entre l’Amérique et l’Arabie, la finalité des pointes était différente : les pointes américaines étaient flûtées pour faciliter l’emmanchement, permettant d’attacher la pointe au reste de la flèche, alors que le flûtage en Arabie était lié à la démonstration d’une capacité à concevoir mentalement des outils en pierre.

L'étude a été publiée dans PLOS ONE: "Fluted-point technology in Neolithic Arabia: An independent invention far from the Americas"

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3.14.2020

Une nouvelle étude démystifie le mythe de la civilisation amérindienne perdue de Cahokia

À son apogée dans les années 1100, Cahokia, située dans ce qui est aujourd'hui le sud de l'Illinois, était le centre de la culture mississippienne et abritait des dizaines de milliers d'amérindiens qui cultivaient, pêchaient, faisaient du commerce et construisaient des monticules rituels géants.

Une nouvelle étude démystifie le mythe de la civilisation amérindienne perdue de Cahokia
Image de Cahokia Mounds Historic State Site. Peinture de William R. Iseminger.

Dans les années 1400, la cité avait été abandonnée en raison des inondations, des sécheresses, de la rareté des ressources et d'autres facteurs de dépeuplement. Mais, contrairement aux notions romancées de la civilisation perdue de Cahokia, l'exode a été de courte durée, d'après une nouvelle étude de l'UC Berkeley.

L'étude reprend le «mythe de l'Indien en voie de disparition» qui favorise le déclin et la disparition plutôt que la résilience et la persistance des amérindiens, a déclaré l'auteur principal A.J. White, un doctorant en anthropologie de l'UC Berkeley.

"On pourrait penser que la région de Cahokia était une ville fantôme au moment du contact avec les européen, sur la base des archives archéologiques" dit White, "cependant, nous avons pu reconstituer une présence des natifs américains dans la la région qui a persisté pendant des siècles".

L'archéologue de l'UC Berkeley, A.J. White, creusant des sédiments pour chercher d'anciens stanols fécaux. (Photo: Danielle McDonald)

Ces découvertes, publiées dans le journal American Antiquity, font valoir qu'une nouvelle vague d'amérindiens a repeuplé la région dans les années 1500 et y a maintenu une présence constante tout au long des années 1700, lorsque les migrations, la guerre, les maladies et les changements environnementaux ont entraîné une réduction de la population locale.


Des pollens fossiles, des restes d'anciens excréments et des charbons de bois ont été analysés


White et ses collègues chercheurs de l'Université d'état de Californie, Long Beach, de l'Université du Wisconsin-Madison et de l'Université Northeastern, ont analysé des pollens fossiles, les restes d'anciens excréments, des charbons de bois et d'autres indices pour reconstruire le style de vie post-mississippien.

Leurs preuves brossent un tableau de communautés construites autour de la culture du maïs, de la chasse au bison et peut-être même du brûlage contrôlé dans les prairies, ce qui est conforme aux pratiques d'un réseau de tribus connu sous le nom de Confédération de l'Illinois.

Carte de la culture mississippienne et des cultures associées. Carte de Herb Roe

Contrairement aux mississippiens qui étaient fermement enracinés dans la métropole de Cahokia, les membres de la tribu de la Confédération de l'Illinois ont erré plus loin, entretenant de petites fermes et jardins, chassant le gibier et se séparant en petits groupes lorsque les ressources se sont raréfiées.

Le pivot qui rassemble les preuves de leur présence dans la région était des «stanols fécaux» dérivés de déchets humains conservés profondément dans les sédiments sous le lac Horseshoe, le principal bassin versant de Cahokia. Les stanols fécaux sont des molécules organiques microscopiques produites dans notre intestin lorsque nous digérons les aliments, en particulier la viande. Ils sont excrétés dans nos excréments et peuvent être conservés dans des couches de sédiments pendant des centaines, voire des milliers d'années.

Comme les humains produisent des stanols fécaux en bien plus grandes quantités que les animaux, leurs niveaux peuvent être utilisés pour évaluer les changements majeurs dans la population d'une région.

Pour recueillir les preuves, White et ses collègues ont pagayé dans le lac Horseshoe, qui est adjacent au site historique de Cahokia Mounds, et ont déterré des carottes de boue à environ 3 mètres sous le lit du lac.


En mesurant les concentrations de stanols fécaux, ils ont pu mesurer les changements de population depuis la période du mississippien jusqu'au contact avec les européens.


Les données sur le stanol fécal ont également été mesurées dans la première étude de White sur les changements démographiques de la période mississippienne de Cahokia, publiée l'année dernière. Il a constaté que le changement climatique sous la forme d’inondations et de sécheresses consécutives jouait un rôle clé dans l’exode des habitants mississippien à Cahokia.

Mais alors que de nombreuses études se sont concentrées sur les raisons du déclin de Cahokia, peu se sont penchées sur la région après l'exode des mississippiens, dont la culture devrait s'étendre à travers le Midwest, le sud-est et l'est des États-Unis de 700 après JC jusqu'aux années 1500.

La dernière étude de White visait à combler ces lacunes dans l'histoire de la région de Cahokia: "Il y a très peu de preuves archéologiques pour une population indigène après Cahokia, mais nous avons pu combler les lacunes grâce à des données historiques, climatiques et écologiques, et le pivot a été la preuve fournie par le stanol fécal".

Dans l'ensemble, les résultats suggèrent que le déclin du Mississippien n'a pas marqué la fin d'une présence amérindienne dans la région de Cahokia, mais révèle plutôt une série complexe de migrations, de guerres et de changements écologiques dans les années 1500 et 1600, avant l'arrivée des européens.

"L'histoire de Cahokia était beaucoup plus complexe que, "Au revoir, les Amérindiens. Bonjour, Européens", et notre étude utilise des preuves innovantes et inhabituelles pour le prouver", a déclaré White.


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3.12.2017

La société Hopewell ou comment la culture peut rendre l'homme moins violent

Les hommes sont-ils violents de façon intrinsèque, ou bien cette violence est-elle le fruit de la culture dans laquelle ils ont grandi ?

La société Hopewell ou comment la culture peut rendre l'homme moins violent
Culture Hopewell: Le Mound City Group à Chillicothe, dans l'Ohio. Source: Wikipédia

Une équipe de biologistes espagnols menée par Jose Maria Gomez, de l'Université de Grenade, ont étudié les racines évolutives de la violence mortelle humaine et publié leurs résultats dans le journal Nature.

Gomez et ses co-auteurs ont examiné les niveaux de violence létale de 1024 espèces de mammifères et parmi plus de 600 populations humaines, d'il y a 50000 ans à nos jours.

L'équipe défini la violence létale comme "la probabilité de mourir suite à la violence de la même espèce comparé à toutes les autres causes". Elle a calculé que la fréquence moyenne de violence mortelle chez les mammifères était de 0.3%. Chez les hommes ont avoisine les 2%...

Les chercheurs ont découvert que les niveaux de violence létale dans les tribus et groupes préhistoriques ne diffèrent pas de manière significative de ce qu'ils ont trouvé parmi les animaux mammifères qui étaient, comme nous, sociaux et territoriaux. Ce serait une preuve que les hommes ont "hérité de leur propension à la violence".

Les chefferies, qui sont des sociétés avec une structure sociale hiérarchique généralement soutenue par une agriculture intensive, étaient, cependant, plus violentes que ce à quoi on s'attendait. Gomez et ses co-auteurs suggèrent que ces hauts niveaux de violence ont été causés par une combinaison de facteurs tels que "les disputes territoriales, la pression des ressources et de la population, et la compétition pour les statuts politiques".

Ce que nous savons des anciennes cultures de l'Ohio, confirme en général les conclusions de Gomez et son équipe.

Robert Mensforth, anthropologue biologiste à l'Université d'Etat de Cleveland, a documenté des preuves de violence létale parmi les bandes et tribus qui vivaient dans l'Ohio et les états environnants, il y a entre 3000 et 5000 ans. Ces preuves comprennent des pointes de flèches fichées dans des squelettes et des traces d'entailles sur les crânes indiquant que la personne avait été scalpée.


Une baisse notable de la violence létale sous la culture Hopewell


Cependant quelque chose d'inattendu s'est passé dans le sud de l'Ohio vers le 1er siècle après JC et ce pendant quelques siècles. Au cours de cette période, la culture Hopewell a créé des extraordinaires édifices en terre et de fabuleuses œuvres d'art; et elle a maintenu un réseau social et religieux qui a couvert la moitié du continent.

Réseau d'échange de la culture Hopewell
Réseau d'échange de la culture Hopewell. source: Wikipédia

Ce qui est remarquable est, qu'au cours de cette période, il y a très peu de traces de violence mortelle.
Les Hopewell ne vivaient pas dans des chefferies,  mais il ne semble pas non plus qu'ils auraient pu réaliser ce qu'ils ont fait si leurs sociétés n'étaient organisées qu'au niveau des bandes et des tribus.

Après la culture Hopewell et l'apparition des chefferies, il y a eu une augmentation marquée de la violence létale, aussi observée dans le monde entier par Gomez et ses collègues.
Les gens se rassemblaient de plus en plus dans de grands villages défendus par des palissades. Nombre d'habitants enterrés dans ces villages avaient des blessures traumatiques, comme des pointes de flèches dans leur squelette.

Pipe en os, culture Hopewell
Pipe en os. Source: Wikipédia

La culture Hopewell nous montre que, bien que nous ayons hérité d'une tendance génétique à la violence létale, notre culture, incluant nos choix collectifs sur la façon dont nous devons nous comporter envers l'autre, nous montre qu'elle peut aussi nous rendre moins violent que nos cousins mammifères. Bien sûr, comme le montrent de nombreux exemples, la culture peut aussi nous rendre plus violent...

La culture Hopewell a ainsi encore beaucoup à nous apprendre...


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12.03.2015

Les graines d'un légume disparu retrouvées dans un pot en argile au bout de 800 ans

MAJ 17/12/16
Grâce à des graines découvertes dans un ancien pot, les étudiants de l'Université mennonite canadienne ont fait revivre une variété de courge éteinte.

Gete Okosomin
La courge Gete-okosomin squash, bien qu'éteinte, est réapparue grâce à des graines vieilles de 800 ans. Photo: Taylor/Seedkeeping Tumblr.

Les graines, vieilles de 850 ans d'après les tests au radiocarbone, et perdues depuis des générations se sont avérées être encore viables.

C'est au cours d'une fouille archéologique dans le Wisconsin, terre des Premières Nations (peuples autochtones canadiens), que les archéologues ont découvert les semences traditionnelles, oubliées à l'intérieur "d'un récipient en argile grand comme une balle de tennis" rapporte Brian Etkin, coordinateur du Garden of Learning.

Les graines d'un légume disparu retrouvées dans un pot en argile au bout de 800 ans
 Une fouille archéologique dans la réserve Menemonee dans le Wisconsin a mis au jour un pot en argile. Image : igmur.com

Après les avoir cultivées avec soin, les étudiants ont pu faire repousser le légume et l'utiliser pour préparer une fête de la moisson.

Le nom scientifique de cette courge est cucurbita maxima, mais elle a été surnommée Gete Okosomin, ce qui signifie "ancienne grosse courge"en Anishinaabe, une langue amérindienne du Canada.

Les graines ont été trouvées dans la réserve Menominee près de Green Bay, dans le Wisconsin en 2008, et ont été lentement diffusées auprès de différents jardiniers au Canada et aux Etats-Unis.

"Cette courge est représentative d'une tribu d'une grande communauté, et la nourriture est un droit de citoyenneté" a ajouté Etkin.

D'après Owen Taylor qui a réussi à faire pousser la Gete Okosomin en Pennsylvanie cet été "elle est délicieuse avec des notes de melon, une texture terrible, et de la chair abondante. Nous sommes prêts à l'ajouter à notre menu de Thanksgiving."

Merci a Audric pour l'info !

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Image : igmur.com

8.17.2015

La colonie perdue de Roanoke: a-t-on résolu le mystère ?

MAJ 04/06/17
Au 16ème siècle, un groupe de 115 pionniers avait été envoyé dans le Nouveau Monde avec pour mission de fonder la première ville et étendre l'empire de leur reine.

Cependant, six ans plus tard, leur camp était désert: 90 hommes, 17 femmes et 11 enfants avaient tous disparu.

Il avait été suggéré qu'ils avaient pu être abattus par une tribu de Natifs Américains, mais, curieusement, il n'y avait aucun signe de lutte ou de bataille...

La carte dessinée par le Gouverneur White en 1585, en grand. Image: British Museum

Aujourd'hui, une carte vieille de plusieurs siècles pourrait finalement apporter aux historiens les réponses tant désirées.

En 1584, la Reine Elisabeth espérait agrandir l'Empire Britannique en colonisant le "Nouveau Monde", qui deviendra les Etats-Unis.

La colonie de Roanoke était une tentative des britanniques pour établir une implantation permanente dans ce qui est aujourd'hui le Comté de Dare, en Caroline du Nord, sur la côte est des Etats-Unis.
Ils espéraient l'utiliser comme rampe de lancement pour des raids contre les bateaux espagnols, qui étaient en guerre avec les britanniques à cette époque.

Après deux missions de reconnaissance, un troisième groupe de 115 volontaires fut envoyé pour établir une colonie en 1587. Il avait à sa tête le gouverneur John White.

 "Ce voyage fut le premier à inclure des familles et des outils agricoles, leur mission était d'installer de façon permanente ‘Cittie of Raleigh’ et, bien sûr, ajouter de la richesse dans les coffres de la reine. Les premiers explorateurs avaient parlé d'or, de cuivre et autres ressources plus loin dans les terres" rapporte Alastair Macdonald, officier et archéologue pour la Fondation de la Première Colonie.

Mais, après que leurs relations avec les Natifs Américains aient tourné cours, le Gouverneur White fut persuadé de retourner en Angleterre, dans une tentative désespérée de ramener des fournitures, des ressources et de l'aide. "Les premiers explorateurs n'étaient pas très diplomates dans leur communication avec les indiens natifs de la région", ajoute Macdonald


Les colons disparaissent sans laisser de trace.

En raison de la guerre Anglo-Espagnole, cela prit trois ans au Gouverneur White pour revenir. A cette époque quelque chose dans la "Cittie of Raleigh" a dû mal se passer, et lorsque White accosta en 1590, il trouva le camp désert. Les colons avaient disparu. On n'entendra plus jamais parler d'eux.

Il y avait cependant un indice qui suggérait qu'ils avaient pu se déplacer vers l'île Croatan non loin de là. En effet, le mot "Croatan" avait été trouvé gravé sur un poteau ainsi que "Cro" gravé sur arbre à côté.
Cela pouvait suggérer que la colonie avait été capturée par ces insulaires.

Cependant, le mauvais temps a forcé le Gouverneur White à reprendre la mer et à retourner en Angleterre. Il ne reviendra jamais.

Des théories avaient suggéré que les colons disparus avaient dû avoir des difficultés avec une tribu amérindienne et furent sauvagement abattus.


Un indice caché dans une carte vielle de 400 ans.

Les chercheurs ont découvert un indice convaincant qui pourrait apporter une réponse à ce qui a pu se passer et qui suggère que les colons de Roanoke sont devenus "natifs".

Vue rapprochée de l'indice caché qui a mené les chercheurs sur une piste pour expliquer ce mystère. Picture: British Museum Source: Supplied 

En 2012, la Fondation de la Première Colonie demanda au British Museum d'étudier de plus près une carte du 16ème siècle dessinée par le Gouverneur White.
En utilisant des techniques d'imagerie actuelles, ils ont découvert des marques cachées, apparemment dessinées à l'encre invisible et révélant une "image ressemblant à un fort" caché dans la carte.

Cela ressemblait à un fort à l'intérieur des terres où les colons ont pu se reloger après avoir abandonné la côte. L'endroit se situe aujourd'hui à Albermale Sound, à 96km de l'Île de Roanoke. "Cela avait attiré la curiosité d'un de nos membres du conseil d’administration, Brett Lane, qui se demandait ce qu'étaient ces "patchs". Personne n'avait jamais abordé cette question ni examiné la carte. Les historiens pensaient juste que White était précautionneux dans sa cartographie, que s'il y avait la moindre tâche, il l'aurait redessiné..." rapporte Macdonald.

Une image ressemblant à un "fort" est visible sur la carte sous un patch après être rétroéclairé. Image: British Museum Source: Supplied

La découverte mène à des fouilles archéologiques sur le "Site X"

Cette découverte a entrainé des fouilles dans un lieu appelé "Site X". Pendant trois ans, Nicholas M. Luccketti et une équipe d'archéologues, comprenant Macdonald, ont fouillé de petites étendues de terre, trouvant des artéfacts ayant pu être utilisés par les colons après avoir fui la colonie.

Ce sont ces objets qui pourraient apporter des réponses à ce mystère vieux de plusieurs siècles. "Nous avons des preuves claires, sur ce site, qui indiquent qu'il y avait des colons Roanoke ici." précise Mr Luccketti.

Rien que dans une petite zone, un peu moins d'un hectare, de nombreux artéfacts élisabéthains ont été découverts: un pot de conservation à aliments (que l'on appelait un balustre) qui aurait été fabriqué dans l'ouest de l'Angleterre, des fragments de poteries fabriqués au sud de Londres et un crochet en métal.

Les chercheurs, qui se refusent à en tirer des conclusions pour le moment, pensent que ces objets ont été laissés par les colons lorsqu'ils sont partis dans les terres pour vivre avec les Amérindiens.

 Photo des fouilles faites en 2012 sur le Site X. Source: Supplied

Pourquoi ces découvertes sont-elles significatives ?

"Les artéfacts élisabéthains n'apparaissent pas comme ça sur les sites" explique Mr Macdonald, "les artéfacts élisabéthains apparaissent sur très peu d'autres sites en Caroline. Il n'y en a pratiquement aucun... les concentrations de ces objets élisabéthains se trouvent sur l'Ile de Roanoke, le site du village Croatan et notre site. Il est aussi intéressant de voir qu'il y avait des artéfacts venant de plusieurs pots, ce n'était pas juste un objet brisé. Cela suggère qu'il y a eu une certain continuité sur ce site pendant une certaine période de temps".


Est-ce que les archéologues ont résolu le mystère ?

"Pas si vite," tempère Mr Luccketti, "moins d'une dizaine de colons étaient présents pour une durée de temps indéterminée."

"Cela est spéculatif bien sûr, mais il a tenu à souligner qu'il n'y a pas eu une migration de l'ensemble du groupe de colons," précise Mr Macdonald, "il se peut qu'en fin de compte ils aient vécu avec les villageois. Nous pensons que certains ont rejoint la tribu Croatan (une petite tribu amérindienne vivant non loin), mais c'est comme s'il y avait eu une fracture dans la colonie..."


Qu'elle est la prochaine étape ?

"Quelque chose s'est passé entre 1587 et 1590. Nous savons qu'ils étaient là en 1587 et nous savons qu'ils étaient partis en 1590. Certains ont dû rejoindre le village Croatan (une île au large de la côte de la Caroline du Nord), mais nous pensons que la zone n'était pas assez grande pour supporter tous les villageois" estime Macdonald, "nous ne pouvons quitter le site sans faire de recherches plus approfondies. Nous avons, en fait, des fonds affectés à des fouilles supplémentaires cet automne. Le site est traité comme prioritaire."

Relecture par Marion Juglin
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8.12.2015

Un pétroglyphe Quileute confirme des liens avec des histoires orales

Un pétroglyphe Quileute pré-contact (avec les Européens) est considéré par les officiels Quileutes comme la découverte archéologique la plus importante à ce jour.

Il dépeint K’wati ou le "Transformer’s", tuant un monstre terrorisant le peuple Quileute.


Le pétroglyphe pré-contact. Photo: (Quileute Nation) 

"Un colon a détruit le village Quileute en y mettant le feu en 1889, et la plupart des objets de la tribu furent perdus" rapporte la secrétaire du conseil de la Nation Quileute, Cathy Salazar, "c'est pourquoi cette découverte est importante pour notre tribu. C'est un lien direct avec notre passé et notre histoire."

Le pétroglyphe pré-contact, qui est gravé dans la pierre, confirme aussi l'ancienneté d'une importante histoire qui s'est transmise oralement de génération en génération. "Culturellement et spirituellement, cela confirme notre connexion avec nos légendes et l'ancienne histoire de notre peuple" ajoute le président Charles Woodruff, "nous sommes très fier de nos ancêtres qui ont gravé cette pierre. C'était fort de voir la réaction des experts décrivant les détails de la fabrication de cette œuvre d'art."

Le rocher métamorphique pèse 370kg et a été découvert en décembre 2013 par un pêcheur. En retirant la mousse, il a vu d'autres gravures et réalisé qu'il avait probablement trouvé un pétroglyphe Quileute. Il prit en photos les marques, laissant le rocher sur place, et contacta le Quileute Nation and state Department of Archaeology and Historic Preservation.

Le pétroglyphe a été étudié par l'archéologue Lee Stilson du département des ressources naturelles, son collègue Maurice Major et l'anthropologue et linguiste Jay Powell.

Afin de garder le pétroglyphe sauf, il a été décidé de déplacer le rocher dans la réserve Quileute.

Les détails du pétroglyphe qui ont été identifiés; il dépeint K'Wati qui tua le monstre en forme de lézard, terreur du peuple Quileute. Photo:  (Quileute Nation)



Selon une première analyse le pétroglyphe serait préhistorique.

Les gravures couvrent toutes les surfaces exposées du rocher. Le pétroglyphe dépeint K'wati avec une couronne ou une crête rouge. Une langue rouge sort de sa bouche où sont représentées trois dents.
Les langues sont souvent un symbole de pouvoir et de domination dans l'art natif de la côte nord-ouest.
La langue s'étend jusqu'à la tête d'Xq'lax, décrit historiquement comme un lézard rouge gros comme un monstre. La représentation d'Xq'lax le montre avec trois molaires et trois canines en formes de cône.

"A l'endroit le plus proche des rivières Sol Duc et Calawah, il y avait un chemin reliant les deux rivières il y a très longtemps" précise Rio Jaime, membre du Conseil du Quileute Nation, "mais un étrange monstre lézard rouge, appelé Xq'lax, construisit son repère le long de ce chemin et les gens arrêtèrent de l'utiliser. K'wati tua le lézard ainsi que d'autres monstres au Temps du Commencement".

Le rocher a été découvert à 200m en aval du lieu où l'histoire situe le lieu de la tanière du lézard rouge.

Powell s'est demandé pourquoi les anthropologues qui sont allés voir les Quileutes au début des années 1900 n'ont pas rapporté cette histoire. "Je pense que la raison vient peut-être de ce que les vieilles personnes évitaient de parler de ce genre de chose à la fois très spirituelle et mauvaise."

Relecture par Marion Juglin
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1.13.2014

Un casque de guerre amérindien rarissime découvert dans un musée américain

Entreposé sur une étagère pendant plus de cent ans, un trésor anthropologique rare a été découvert récemment dans les collections permanentes du Musée des Sciences de Springfield (Springfield Science Museum).

Le directeur du Musée, David Stier, qui a travaillé dans les collections des musées pendant près de 30 ans, décrit la découverte comme celle que l'on ne fait qu'une fois dans sa vie...

 Il existe moins de 100 casques de guerre Tlingit. Image: Springfield Science Museum

Le mystère a commencé lorsque le personnel du Musée s'est mis à sélectionner des objets parmi plus de 200.000 d'entre eux, dans les collections du Musée pour une nouvelle exposition intitulée "Les gens de la côte nord-ouest."

Le Dr Ellen Savulis, conservateur en anthropologie du Musée des Sciences, a été intriguée par un des objets décrit dans les dossiers des collections comme un simple "chapeau Aléoutien". L'objet était relativement important, richement sculpté, et fait d'un seul morceau de bois dense.

Bien que la zone d'expertise principale du Dr Savulis est l'archéologie du nord-est des États-Unis, elle a eu la prévoyance de se demander si les chapeaux faits par les Aléoutes (Unangax), les habitants des îles Aléoutiennes, étaient fabriqués avec du bois aussi dense.

Après une étude approfondie, le Dr Savulis a constaté que le seul type de chapeau en bois fabriqué dans les iles Aléoutiennes, sans arbre, est le chapeau de chasse ou visière, fait d'une mince planche de bois flotté plié en cône asymétrique. Aucunes de ces informations ne correspondaient à l'objet qu'elle avait en face d'elle.

Le Dr Savulis soupçonnait que c'était une sorte de casque, et elle a demandé l'aide de Steve Henrikson, conservateur des collections au Musée d'Etat de l'Alaska à Juneau. Après avoir entendu la description et obtenu différentes images de l'artéfact, M. Henrikson a répondu avec enthousiasme: "C'est un casque de guerre Tlingit, sans aucun doute !".
Il a poursuivi en disant que "c'est très rare - il y a moins de 100 casques de guerre Tlingit dont nous connaissons l'existence. Je les étudie depuis plus de 20 ans, et je suis sûr que j'ai vu la plupart d'entre eux ".


Le style  de la sculpture et décoration sur le casque est daté du milieu du 19ème siècle. Image: Springfield Science Museum

Attendant d'être retrouvé.

Les dossiers du Musée montrent que l'artéfact est arrivé dans les collections en 1899, l'année où le Musée des Sciences de Springfield (anciennement le Musée d'Histoire Naturelle) a emménagé dans son propre bâtiment.
L'origine de l'artéfact n'est pas connue, et il portait la simple étiquette "chapeau Aléoutien." Ayant une expérience limitée avec les matériaux culturels, le spécialiste du musée de l'époque, Albert Lovejoy Dakin, avait accepté l’énoncé de l'étiquette de l'objet et l'avait entré en tant que tel dans les dossiers des collections.
L'objet est ainsi resté à sa place dans les collections permanentes, soigneusement préservé et attendant d'être trouvé.

Grâce à M. Henrikson, nous savons maintenant que l'objet est en effet un casque de guerre Tlingit du sud-est de l'Alaska. Le style de la sculpture et de la décoration sur le casque (probablement l'emblème d'un clan) date du milieu du 19e siècle ou avant.
Avec l'importation massive d'armes à feu dans la région au milieu des années 1800, ce genre de "gilet pare-balles" est devenu à usage cérémoniel.

Aujourd'hui, quelques casques sont encore mis en évidence lors de rassemblements cérémoniels, tels que le potlatch, pour commémorer des événements importants et honorer les anciens chefs de clan.

Comme ils sont associés aux combats, les casques ne sont pas réellement portés sur la tête lors de ces rassemblements pacifiques, mais sont plutôt tenus à la main ou peut-être posés sur la tête de quelqu'un qui a besoin d'un soutien spirituel.


Recueilli par des explorateurs russes 

Henrikson estime qu'il y a environ 95 casques de guerre qui existent aujourd'hui, surtout dans les grandes collections des musées. Beaucoup d'entre eux ont été recueillis par les explorateurs russes sur les champs de bataille après des affrontements avec les Tlingit.
La plus grande collection d'armures Tlingit est au Musée d'anthropologie Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg.
Servant à l'origine de protection pour les guerriers Tlingit pendant la bataille, les casques de guerre d'aujourd'hui leur servent à se rappeler leur histoire riche et ancienne.

Relecture par Marion Juglin
Source:
  • Past Horizons:"Rare Tlingit war helmet uncovered in museum store"

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7.27.2012

Les natifs américains proviendraient de 3 migrations différentes

L'étude la plus complète à ce jour sur la diversité génétique chez les Américains autochtones vient de sortir. Elle devrait permettre d'élucider le mystère des anciennes migrations.


Esquisse de l'artiste brésilien Emiliano Bellini. Dessins à partir de photographies des Amérindiens de l'Arctique à la Terre de Feu. 

Les scientifiques ont constaté que les populations amérindiennes, du Canada à la pointe sud du Chili, proviennent d'au moins trois migrations différentes. 

La majorité descend entièrement d'un seul groupe de premières migrants d'Amérique qui a traversé la Béringie, un pont terrestre entre l'Asie et l'Amérique qui existait pendant les périodes glaciaires il y a plus de 15.000 ans.

En étudiant les variations de séquences d'ADN des autochtones américains, l'équipe internationale a constaté que, tandis que la plupart des populations amérindiennes sont nées de la première migration, deux migrations ultérieures ont également apportées d'importantes contributions génétiques.

"Pendant des années, les théories sur les migrations simples ou multiples en provenance de Sibérie sur le peuplement des Amériques étaient sujettes à controverses", a déclaré Andres Ruiz-Linares , professeur de génétique humaine à l'Université College de Londres et coordonnateur de l'étude, "nos recherches s'installent dans ce débat: les Amérindiens ne provienne pas d'une migration unique. Notre étude commence aussi à faire la lumière sur les modes de dispersion humaine dans les Amériques."


L'étude la plus complète à ce jour sur la diversité génétique chez les Amérindiens.

L'équipe a récupéré les données de 52 groupes de natifs américains et 17 groupes sibériens. En étudiant plus de 300.000 variations de séquences d'ADN spécifiques, appelées polymorphismes nucléotidiques, ils ont pu examiner les similitudes et les différences génétiques entre les différents groupes de populations.

Les deuxièmes et troisièmes migrations ont laissé des traces uniquement dans les populations de l'Arctique qui parlent les langues eskimo-aléoutes et Chipewyan.
Toutefois, même ces populations ont hérité de la plupart de leur génome de la première migration américaine. Les Eskimo-aléoutes tirent plus de 50 pour cent de leur ADN des premiers Américains, et les Chipewyan, environ 90 pour cent. Cela reflète le fait que ces deux voies ultérieures de l'immigration asiatique se sont mélangées avec les premiers américains rencontrés après leur arrivée en Amérique du Nord.

"Il y a au moins trois lignées profondes dans les populations amérindiennes," a déclaré le co-auteur David Reich , professeur de génétique à la Harvard Medical School, "la lignée asiatique menant aux premiers Américains est d'abord la plus ancienne, tandis que les lignées asiatiques qui ont contribué en partie à l'ADN des Eskimo-aléoutes et des Chipewyan sont plus étroitement liées aux populations actuelles de l'Asie ".


Une migration qui s'est propagée vers le Sud, le long des côtes.

L'équipe a également constaté qu'une fois dans les Amériques, les populations se sont étendues vers le sud le long d'un itinéraire qui suit la côte avec des populations qui se sont installées en cours de chemin. Il y a peu de flux génétiques entre ces groupes amérindiens, en particulier en Amérique du Sud.

Deux exceptions notables à cette dispersion simples ont également été découverts.
Tout d'abord, en Amérique centrale, les Chibchas ont une ascendance à la fois du Nord et d'Amérique du Sud.
Deuxièmement, les Naukan et les Tchouktches des zones côtières du nord-est en Sibérie portent l'ADN des "Premiers Américains". Les, eskimo-aléoutes auraient donc migré vers l'Asie, en portant des gènes autochtones américains.

L'analyse de l'équipe a été compliquée par l'afflux dans l'hémisphère des immigrants européens et africains depuis 1492 et les 500 ans de brassage génétique qui ont suivi. Pour résoudre ce problème, les auteurs ont développé des méthodes qui leur ont permis de se concentrer sur les sections de génomes des peuples qui étaient d'origine américaine entièrement autochtone. "L'étude des populations amérindiennes est techniquement très difficile en raison de la présence généralisée de mélange européen et africain dans les groupes américains indigènes", a confirmé Ruiz-Linares.

"Nous avons développé une méthode pour décortiquer ce mélange et en apprendre davantage sur les relations entre les Amérindiens avant l'arrivée des Africains et Européens," dit Reich, "ce qui nous permet d'étudier l'histoire de beaucoup plus de populations amérindiennes que nous n'aurions pu le faire autrement."

L'ensemble des échantillons d'ADN d'une telle diversité de populations n'a été possible que grâce à une collaboration d'une équipe internationale de 64 chercheurs en provenance des Amériques (Argentine, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Guatemala, Mexique, Pérou, et les Etats-Unis), Europe (Angleterre, France, Espagne et Suisse) et de la Russie.

Cette recherche a été financée par le National Institute of Health et la National Science Foundation.

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3.23.2011

Les natifs américains avaient modifié le paysage avant l'arrivée des européens

Une nouvelle étude de chercheurs, du Département de géologie de l'Université Baylor, démontre que l'utilisation de la terre par les Amérindiens a eu un impact généralisé sur le paysage de l'Est Nord-américain; en outre, le développement des plaines inondables s'est fait plusieurs centaines d'années avant l'arrivée des grandes zones de peuplement européens.

Les chercheurs ont attribué au début de la colonisation l'utilisation des terres, comme la déforestation, le labour et la construction de barrages. Cela aurait influencé les systèmes hydrologiques actuels dans l'Est de l'Amérique du Nord.
Bien que des études antérieures suggéraient que l'utilisation des terres des Amérindiens dans l'Est de l'Amérique du Nord a été à l'origine de changements dans les systèmes hydrologiques, peu de preuves directes avaient pu être fournies jusqu'à présent.

Ces recherches ont permis de constater que les plaines d'inondation pré-européennes, dites «naturelles», furent utilisées par les autochtones depuis la préhistoire. Les Européens de l'époque coloniale ne sont donc pas les premiers à avoir eu un impact sur les systèmes hydrologiques de cette région de l'Amérique du Nord.

L'étude a également constaté que les sociétés agricoles préhistoriques, à petite échelle, ont entraîné de grands changements écologiques et augmenté la sédimentation dans les systèmes hydrologiques il y a 700 ans à 1000 ans.

"Ce sont deux conclusions très importantes", a déclaré Gary Stinchcomb, doctorant qui a mené l'étude, "les résultats démontrent de manière concluante que les Amérindiens de l'Amérique du Nord ont eu un impact sur leur environnement bien avant l'arrivée des Européens. Par leurs pratiques agricoles, les Amérindiens ont augmenté l'érosion des sols et la sédimentation du bassin de la rivière Delaware."

La rivière Delaware où s'est effetuée l'étude

Les chercheurs de l'Université Baylor ont constaté que les populations préhistoriques ont diminué la surface forestiére afin de réorienter leurs emplacements et d'intensifier la production de maïs.

Pour mener l'étude à bien, les chercheurs ont prélevé des échantillons à partir de plusieurs endroits le long de la vallée de la rivière Delaware. Ils ont ensuite utilisé une approche spécifique géoarchéologique et une synthèse des recherches précédentes pour tester l'hypothèse que la population autochtone a eu un large impact sur la sédimentation terrestre dans l'Est de l'Amérique du Nord.

«Cette étude fournit une des preuves les plus significatives que les Amérindiens ont eu un impact sur le terrain à un degré beaucoup plus élevé qu'on ne le pensait», a déclaré le Dr Steve Driese, professeur et directeur du département de géologie de l'Université Baylor de la géologie, co-auteur de l'étude. "Cela confirme que les populations amérindiennes ont eu des effets étendus sur la sédimentation." -

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