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8.15.2023

Des archéologues découvrent une ancienne synagogue dans la région de la mer Noire

D'après des sources anciennes, Phanagoria a été fondée en 543 avant JC par des colons Teian qui ont fui l'Asie Mineure à la suite de leur conflit avec le roi perse Cyrus le Grand. La ville servait de plaque tournante pour le commerce et les voyages, reliant les marais des Méotes, en zones côtières, aux régions situées au sud des montagnes du Caucase.

Des archéologues découvrent une ancienne synagogue dans la région de la mer Noire 
Photo: Oleg Deripaska Volnoe Delo Foundation

Avec le soutien de la Fondation Oleg Deripaska Volnoe Delo, les archéologues ont trouvé les traces des fondations et des murs de la synagogue, ainsi que des menorahs en marbre, des tables liturgiques et des fragments de stèles en marbre.

La synagogue date de la période du Second Temple (597 avant JC à 70 après JC) et a duré environ 500 ans sur les rives de la mer Noire, jusqu'à ce que Phanagoria soit pillée et détruite par les envahisseurs Huns.

Au 7ème siècle, la ville s'est remise d'une période turbulente d'invasion et a servi de capitale de l'ancienne Grande Bulgarie puis est devenue une dépendance byzantine.

L'un des fragments de stèle date du 5ème siècle après JC et porte l'inscription "synagogue" écrite en hébreu, tandis que d'autres fragments portent des inscriptions indiquant "maison de prière" et "synagogue", qui datent d'environ 16 à 51 après JC.

La synagogue est une structure rectangulaire, mesurant 21 mètres sur 6 mètres, et avec deux chambres dépassant chacune 60 mètres carrés. D'après les découvertes architecturales, l'intérieur aurait contenu des colonnes de marbre, des murs décorés de peintures et de tuiles, et des menorahs ornementales en marbre.

 
Photo: Oleg Deripaska Volnoe Delo Foundation

Selon les chercheurs, la présence d'une importante communauté juive dans la ville déjà au 1er siècle après JC est corroborée par des représentations de menorahs sur des amphores et des pierres tombales de cette époque. 

Les archives historiques de la période médiévale affirment également l'idée que les Juifs constituaient une partie importante des habitants de la ville. Notamment, Théophane, un chroniqueur byzantin du VIIIe siècle, et Ibn-Hordadbeha, un géographe arabe du IXe siècle, ont tous deux qualifié Phanagoria de «ville juive». 

Les historiens contemporains pensent que la communauté juive de Phanagoria reflétait le caractère cosmopolite de la ville.

 

Source:

Heritage Daily: "Archaeologists discover ancient synagogue in the Black Sea region"

6.21.2019

Un kurgan sarmate découverte en Russie


Trois tombes âgées de 2500 ans de membres de l'élite d'un groupe connu sous le nom de Sarmates ont été trouvées dans un kurgan (tertre funéraire) près du village de Nikolskoïe, situé au nord-ouest de la Mer Caspienne en Russie.

Les trois squelettes ont été découverts à l'intérieur des restes de cercueils en bois dans le kurgan. La tête d'un cheval ainsi qu'un harnais ont été trouvés auprès de l'un des trois individus.


Bien que le kurgan ait été pillé il y a bien longtemps, de nombreux artéfacts, comme des armes, des bijoux en or et des objets ménager (chaudron en bronze) ont été trouvés près des cercueils.

Les trois tombes remontent à l'époque où les sarmates prospéraient dans la région. Ce groupe nomade vivait dans le sud de la Russie, avant de se déplacer vers l'est et l'Europe Centrale en combattant contre d’autres anciens peuples tels que les scythes, les romains et les goths.

Le chaudron en bronze découvert sur le site de la ferme. Photo Ministère de la Culture et du Tourisme de la région d'Astrakhan

Rustam Mudayev a trouvé le kurgan après avoir remarqué un chaudron en bronze alors qu'il travaillait dans une ferme. Il a rapporté la découvertes aux autorités, et une équipe menée par Georgiy Stukalov, archéologue au Musée d'Etat d'Astrakhan, a fouillé le site.

Les fouilles du kurgan et les analyses sont en cours. Ils reste à déterminer comment ces individus sont morts, leur genre et leur âge.

Les kurgans ont été trouvés fréquemment dans toute la Russie et les pays voisins au cours du siècle dernier. Ils contiennent souvent des sépultures de membres d'élite d'anciens groupes.

Les vestiges archéologiques du kurgan, récemment retrouvé, seront transportés au musée d’Etat d’Astrakhan.


Source:

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9.14.2017

Un sceau en plomb résout un mystère du 13ème siècle en Russie

Des fouilles archéologiques de sauvetage menées dans le centre de la ville russe de Yaroslavl avant l'installation d'un nouveau système d’égouts ont mis au jour un ancien sceau en plomb du début du 13ème siècle.

Un sceau en plomb résout un mystère du 13ème siècle en Russie

 Le sceau après restauration. photo: Institute of archaeology Academy of Sciences

Il avait appartenu à l'épouse de Vladimir Sviatoslavitch (ou Vladimir Le Grand) et mère de Iaroslav le Sage.

Grâce à cette découverte, on connait maintenant le nom de la Grande Duchesse qui était Maria.

"Dans la Russie médiévale, tous ceux qui avaient une position d'autorité (grands princes et princesses, et les hauts rangs du clergé) avaient leur propre sceau, qui était apposé sur tous les documents officiels et décrets. Nous avons plusieurs milliers de tels sceaux datant de l'ère pré-mongole, mais en trouver un ayant appartenu à une femme est cependant très remarquable" précise le Dr Pyotr Gaidukov, directeur adjoint de l'Institut d'Archéologie.

Le Dr Gaidukov fait autorité sur les timbres et les sceaux de la Rus' de Kiev, et est responsable de cette récente découverte. Le sceau a été trouvé dans Yaroslavl lors des travaux préliminaires pour la mise en place d'un nouveau système d'assainissement au Mitropolichy Palat (Chambre Métropolitaine des Évêques), la plus ancienne structure de la ville.

Le centre de Yaroslavl a récemment marqué son millième anniversaire; c'est un site du patrimoine fédéral qui relève également de la protection du patrimoine de l'UNESCO. Ce statut spécial signifie que tout travail de construction dans le centre ville doit avant tout faire l"objet d'une inspection archéologique (l'équivalent des fouilles préventives en France).


Une découverte de grande importance.


La Dr. Asya Engovatova qui a dirigé les fouilles a aussi trouvé de nombreux fragments de récipients en verre importés, et même les restes d'une construction en bois qui devait être très grande pour les 12ème et 13ème siècle.

Ces découvertes donnent aux archéologues des raisons de croire que près de la Chambre Métropolitaine, qui date du 17ème siècle, devait se tenir la célèbre cour du Prince Vsevolod. Il avait été tué en 1238 au cours de la légendaire bataille contre le chef de guerre mongol Batu-Khan sur les rives de la rivière Sit.

Le sceau en plomb a été trouvé en bon état, près des fondations de la structure en bois; il porte les images de Saint Contantine et Marie. Il a été mise au jour dans une couche culturelle datant du tournant du XIIIe siècle.

Le Dr Gaidukov a expliqué que les sceaux royaux au 12ème et 13ème siècles en Russie portaient généralement les images des saints patrons du propriétaire, d'après lesquels les dirigeants tiraient leur prénom.

Le fait que ce sceau montre à la fois un saint homme et femme signifie qu'il a appartenu à une princesse royale, puisque l'image de l'autre saint se référait à son mari. "La datation exacte de ce sceau, ainsi que de son lieu de découverte, nous donne des raisons de croire qu'il appartenait à la femme de Vladimir Le Grand (1186-1218)" rapporte le chercheur.

Le nom de sa femme était inconnu jusqu'à présent. Tout ce que l'on savait sur elle était que, après la mort de son mari, elle avait pris le voile sous le nouveau nom d'Agafya (Agatha).
"Cependant, l'image de Sainte Marie sur le sceau prouve que son nom de baptême était Marie. Enfin, la princesse mystérieuse a repris son nom." ajoute le Dr Gaidukov, "ce type de sceau en plomb était essentiel pour un dirigeant, il donnait autorité à tous les documents légaux, comme ceux qui confirmaient la propriété des terres. Une duchesse qui avait son propre sceau avait automatiquement le droit d'accorder des droits de propriété en son nom propre".

Le Dr Gaidukov conclu en soulignant que la découverte d'un sceau d'une telle important met en lumière le statut juridique de la femme dans la Russie pré-mongole.


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5.05.2017

Des dizaines de mors de chevaux vieux de 1300 ans découverts en Russie

Un impressionnant ensemble de mors de chevaux vieux de 1300 ans ont été trouvés au cours d'une fouille archéologique dans le cours inférieur de la rivière Don en Russie.

Des dizaines de mors de chevaux vieux de 1300 ans découverts en Russie

Le premier compte rendu des découvertes, faites en 2013, a été publié par Povolzhskaya Arkheologiya, qui rapporte les découvertes archéologiques dans la région de la Volga.

Valery Flyorov, chercheur principal à l'Institut d'Archéologie, qui fait partie de l'Académie des Sciences de Russie, explique que les objets ont été trouvés dans des restes d'une construction appelée Tsimlyansk Square. Il mesure 130 mètres sur 130 mètres et était à peine visible en surface.

Des dizaines de mors de chevaux vieux de 1300 ans découverts en Russie

Environ 170 objets ont été trouvés, dont 60 à 70 mors de chevaux. Ces artéfacts datent du début des années 700.

Des objets ont aussi mis au jour dans un tertre funéraire à proximité, appelé Barrow Pyramid et atteignant une hauteur de plus de 10 mètres.


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7.27.2016

Une fonderie médiévale découverte en Sibérie

Des archéologues ont découvert par hasard, près du lac Baïkal, d'anciens fours uniques après avoir remarqué des scories et des revêtements d'argile sur une route accidentée utilisée par les touristes pour accéder au rivage.

Deux fours en pierre ont été découverts. Ils ont pu être utilisés pour fondre du minerai de fer pour des armes comme des couteaux, des pointes de flèches... Photo: Arthur Krinsky

Les tests avec des équipements géophysiques ont confirmé la présence de structures souterraines. C'est ainsi deux fours en pierre qui ont été mis au jour; on suppose qu'ils devaient servir à fondre du minerai de fer pour des armes comme des couteaux, des pointes de flèche et des crochets à carquois, ainsi que des pièces pour les harnais, étriers, faucilles et boucles de ceinture.

D'après le professeur Arthur Kharinsky, de l'Irkutsk National Research Technical University: "nous avons eu la chance de trouver cela. En priorité, nous avons sauvé ces vestiges inhabituels d'ancienne métallurgie de la destruction. Ensuite, nous avons découvert des traces de technologie avancée en métallurgie remontant aux alentours de 1000 après JC. Nous aurons une datation plus précise de ces trouvailles après les analyses au radiocarbone."

Les fours ont du appartenir au peuple Kourykan, connu entre autre pour ses habiles forgerons.

"Non loin des fours, nous avons trouvé des morceaux de minerai et des parties d'une couverture d'argile qui prouvent également l'existence d'un atelier métallurgique"

Photo: Arthur Krinsky

Le site est sur une colline à quelques dizaines de mètres du lac. Il semble avoir été choisi pour le vent optimal nécessaire pour les processus de combustion.

Les fouilles n'ont pas été poursuivies car le passage des touristes aurait pu endommager le site.

Ces fours sont parmi les plus anciens dans cette partie de la Sibérie, pourtant ils mettent en lumière un niveau de développement métallurgique plus avancé que ce que l'on croyait jusqu'ici pour cette période. "Les traditions métallurgiques dans cette région sont enracinées dans des temps beaucoup plus anciens" ajoute le professeur, "les premières découvertes ont été faites en 1998, les plus nombreuses ont eu lieu les années suivantes, ce qui nous montre que la région de Baïkal était l'une des plus grandes régions métallurgiques en Asie à la fin du premier millénaire avant JC et au début du premier millénaire après JC. Nous avons trouvé de nombreuses forges enfouies ressemblant à des fosses en forme d'entonnoir. Elles ont été creusées dans le sol fertile. Ces découvertes ont été faites près des villages de Kurma et Shara-Tagot."

A en juger par la quantité de fer, qui peut être produit avec de telles forges, les habitants ont réussi non seulement à répondre aux besoins de leur propre territoire, mais aussi à exporter la production vers des zones voisines.

Il est évident que les gens qui ont vécu ici, en dépit de tous les processus de migration, ont réussi à conserver, transmettre, et améliorer les technologies métallurgiques de génération en génération.


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9.17.2015

Deux bongs en or de la culture Scythe découverts en Russie

La découverte exceptionnelle d'un ensemble de bongs en or nous plonge dans la vie peu connue des Scythes. Ils régnèrent sur de vastes régions de l'Eurasie pendant un millier d'années il y a 2400 ans.

Photo: via Animal New York

Richement ornés avec des représentations d'hommes et d'animaux, les objets en or ont été trouvés par les archéologues dans un grand monticule funéraire situé dans les montagnes du Caucase au sud de la Russie; les Scythes y régnèrent entre le 9ème siècle avant JC et le 4ème siècle après JC.

Ils ont été découverts à l'intérieur d'une chambre, bordés de pierres et masqués avec de l'argile. Il y avait aussi plus de 3kg d'autres objets en or, dont un anneau à doigt, deux anneaux de cou et un bracelet.

Anton Gass, archéologue à la Fondation de l'Héritage Culturel Prusse à Berlin, estime que "ce sont parmi les objets les plus fins connus dans la région. C'est une découverte que l'on ne fait qu'uns fois en un siècle".

 Les analyses d'un résidu noir collant dans les coupes en or ont révélé que ces objets étaient utilisés pour contenir une décoction d'opium et de cannabis, ce qui reflète les écrits de l'historien Grec Hérodote, qui disait "Les Scythes utilisaient une plante pour produire une fumée qu'aucun bain de vapeur grec ne pouvait surpasser, ce qui les faisaient parler à haute voix".

(Photo : Andrei Belinsky | National Geographic) 

Ces pipes à eau ont été découvertes en 2013, alors que le tertre funéraire, ou kourgane, était nettoyé pour faire passer une ligne électrique.

Les scientifiques espèrent que les scènes très détaillées qui décorent les objets ( dont un vieil homme barbu tuant des jeunes guerriers et des griffons attaquant un cheval et un cerf) puissent apporter plus d'informations sur la culture Scythe.

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7.11.2015

Une momie recouverte de cuivre mise au jour dans la péninsule de Yamal


Des restes humains, non encore étudiés, ont été découverts enveloppés dans de l’écorce de bouleau; et il est probable que ce "cocon" contenait du cuivre qui, combiné avec le pergélisol, a entrainé une momification accidentelle.

Les archéologues travaillant sur le site, près de Salekhard, ont dit que les restes sont ceux d'un enfant ou adolescent du 12ème ou 13ème siècle après JC.

Les archéologues travaillant sur le site près de Salekhard supposent que les restes sont ceux d'un enfant ou d'un adolescent du 12ème ou 13ème siècle après JC. Image: Vesti.Yamal

Cette nouvelle découverte correspond à d'autres qui ont été faites à Zeleny Yar. Le corps appartient à une mystérieuse société médiévale, dont des liens ont été constatés avec la Perse malgré sa situation sur les bords de l'Arctique Sibérien.

Si cela est confirmé, ce sera la première momie trouvée sur ce site depuis 2002.

Chercheur du Centre de Recherche pour l'Etude de l'Arctique, Alexander Gusey, explique: "Nous avons décidé, après avoir consulté les collègues, d'extraire la découverte en une seule pièce, c'est-à-dire sans l'ouvrir sur le site afin d'approfondir les recherches en ville".

 Avec un détecteur de métaux, ils ont vu qu'il y avait bien du métal sous l'écorce de bouleau.  Le "cocon" d'écorce de bouleau fait 1,30m de long et environ 30cm dans sa partie la plus large.

"Cela suit les contours du corps humain. Si c'est vraiment une momie, la tête et le squelette devraient être en bonne condition. Nous pensons que c'est un enfant, peut-être un adolescent. La découverte est maintenant à Salekhard dans le musée Shemanovsky dans un frigo spécial. Nous retournerons à Salekhard en juillet afin d'ouvrir le "cocon" ".

L'anthropologue Evgeniya Syatova fera partie de ceux qui examinerons cette découverte. Les experts espèrent que cela apportera des informations sur cette société et ses origines.

"La momification a été naturelle" dit Mr Gusev, "cela a été une combinaison de plusieurs facteurs:  le corps tait recouvert de feuilles de cuivres, des morceaux de récipient en cuivre et, avec le pergélisol, cela a créé cet effet de préservation".

Auparavant, les archéologues ont découvert 34 tombes peu profondes sur ce site médiéval, comprenant 11 corps avec des crânes manquants ou brisés et des squelettes écrasés.

Cinq momies avaient été trouvées recouvertes de cuivre, mais aussi de fourrure de renne, de castor, de carcajou ou d'ours.

Parmi les tombes trouvées jusqu'ici il n'y avait qu'une seule femme, une enfant, son visage était fait de plaques de cuivre.


Un homme aux cheveux rouges avait déjà été découvert, protégé par des plaques en cuivre de la poitrine aux pieds. Un autre avait un masque de cuivre. Photos: Kate Baklitskaya

Aucune femme adulte.

Non loin, ont été trouvées trois momies d'enfants avec un masque en cuivre, tous des garçons. Ils étaient maintenus par quatre ou cinq cercles en cuivre de plusieurs centimètres d'épaisseur.

Un homme aux cheveux rouges a aussi été trouvé, il était couvert de plaques de cuivre des pieds jusqu'à la poitrine. Dans son lieu de repos, il y avait une hachette en fer, une boucle de ceinture en bronze en forme d'ours.

Les artéfacts découverts comprennent des bols en bronze originaires de Perse, à 6000 km au sud-ouest, datant du 10ème ou 11ème siècle.

Une des tombes date de 1282, d'après l'analyse des anneaux de croissance des arbres. D'autres pourraient être plus anciennes.

Les chercheurs ont découvert près de l'une des momies adultes un couteau de combat en fer, un médaillon en fer et une figurine en forme d'oiseau en bronze. Ils remonteraient entre le 7ème et 9ème siècle.
 Contrairement à d'autres sites funéraires en Sibérie, par exemple dans le pergélisol des montagnes de l'Altaï, ou ceux des pharaons Egyptiens, le but ne semblait pas de momifier les restes, et leur bon état de conservation serait donc accidentel.

Le sol dans cet endroit est sablonneux et n'est pas gelé en permanence. Une combinaison de l'utilisation du cuivre, qui empêche l'oxydation, et une chute des températures au 14ème siècle, explique le bon état des restes aujourd'hui.

Natalia Fyodorova, de la section Oural de l'Académie des Sciences Russes, explique que "dans un aucun autre endroit au monde il n'y a autant de restes momifiés provenant de pergélisols ou de marais. C'est un site archéologique unique. Nous sommes pionniers dans tout les objets provenant des sols sablonneux et espérons approfondir nos recherches".

En 2002, les archéologues avaient dû arrêter leur travail sur le site en raisons des objections des habitants locaux de la péninsule Yamal, un pays de rennes, riche en énergies et appelé "le bout du monde".
Merci à Quentin pour l'info !

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6.23.2015

Sibérie: qui a construit Por-Bajin et pourquoi ?

MAJ 04/06/17
A première vue, avec son emplacement sur une île et ses murs d'enceinte imposants, cela ressemble à une ancienne forteresse pour se protéger des ennemis.

D'autres estiment que cette structure vieille de 1300 ans dans la Sibérie rurale avait surtout des propriétés mystiques et fut peut-être un palais d'été, un monastère ou encore un observatoire astronomique.

Quoique ce soit, plus d'un siècle après sa première exploration, les archéologues ne sont pas plus avancés dans la découverte des secrets de Por-Bajin. Qui l'a construit et pourquoi ?

La structure vieille de 1,300 ans pourrait être une forteresse, un plais d'été, un monastère ou même un observatoire astronomique. Photo: gdehorosho.ru

Probablement édifié en 787 après JC, le complexe fascine les experts depuis sa découverte, au milieu du lac Tere-Khol dans le Touva, à la fin du 19ème siècle. Exploré tout d'abord en 1891, des petits travaux de fouilles ont été menés plus tard entre 1957 et 1963. Ce n'est qu'en 2007 qu'a lieu une recherche plus approfondie sur le site.

Les archéologues ont trouvé des dessins colorés ternis sur le plâtre des murs, des portes géantes et des fragments de charbons de bois.

Cependant, rien jusqu'à présent n'a apporté de réponse définitive sur la raison pour laquelle cette structure a été construite

"Por-Bajin est considéré comme l'un des monuments archéologiques les plus mystérieux de Russie" rapporte le site officiel du complexe situé à 3800km de Moscou. Apparemment il a été construit au cours de la période de l'empire nomade Khaganat ouïghour (744-840 après JC), mais l'on ne sait pas pourquoi ils auraient bâti une forteresse sur un lieu aussi isolé, loin des grandes cités et des routes commerciales.


L'architecture apporte aussi son lot de question et rappelle les modèles chinois des cités-palais.

Por-Bajin (Por-Bazhyn), qui se traduit par "maison en argile" en langage Touvan, se trouve dans l'Eurasie centrale près de la frontière avec la Mongolie. Il est sur une petite île dans le lac qui se trouve en altitude dans les montagnes entre les monts Sayan et Altaï, à environ 8km à l'ouest du village de Kungurtuk.

La cartographie laser du site avant la première grande fouille de 2007 a aidé les experts à construire un modèle 3D de ce à quoi devait ressembler l'ensemble.


Malgré son âge, des parties de la structure étaient encore bien préservées lorsque les archéologues sont arrivés pour examiner les 3.5 hectares du site, avec des murs parfaitement visibles. Les murs extérieurs, hauts de 10 mètres et épais de 12 mètres, forment un rectangle (211m x 158m).

Une porte principale a été découverte, ouvrant sur deux cours successives reliées par une autre porte.
Les murs intérieurs étaient plus petits, environ un mètre de haut, et formaient les contours des bâtiments. Une grande construction se trouvait au centre du site.

Certains murs et parois étaient recouverts de chaux et peints avec des traits rouges horizontaux.

Le bâtiment principal dans la cour intérieure avait une structure centrale en deux parties, l'une derrière l'autre, reliées par un passage couvert. Il avait un toit en tuiles qui reposait sur 36 colonnes en bois reposant sur une base en pierre.

Les matériaux de construction et la façon dont le site est aménagé montrent que cela a été construit selon la tradition architecturale chinoise, très probablement au cours de la deuxième moitié du 8ème siècle. "La construction était certainement faite de poutres et poteaux caractéristiques de l'architecture chinoise de la Dynastie Tang", écrit l'archéologue en chef, Irina Arzhantseva dans un rapport, "la découverte de fragment de bois brûlés indiquent l'utilisation de la technique chinoise typique d'emboitements de supports en bois, appelée dougong."

Alors que le débat est toujours en cours sur l'utilisation de Por-Bajin, il y a de fortes chances que ce fut une communauté ou un complexe de palais comme le Paradis Bouddhiste que l'on retrouve dans les peintures Tang.

Des livres de la région décrivent aussi l'existence de villes Ouïghours, des activités de constructions extensives et une transition d'un style de vie nomade à sédentaire. De plus, il y aurait eu jusqu'à 15 de ces implantations rien qu'à Tuva, toutes étaient des enceintes de formes rectangulaires entourées de murs avec une porte principale.

Ce qui déconcerte les experts, cependant, est l'absence de systèmes de chauffage rudimentaire, car Por-Bajin est à 2300m d'altitude où règne un climat sibérien. S'il n'y a rien, cela suggère que le complexe n'a été occupé que sur une courte période de temps, ou bien qu'il fut utilisé comme logement saisonnier lors des mois les plus chauds

Certains spécialistes on dit que le climat, ou d'autres phénomènes naturels dans la région, ont écourté l'occupation du site vers la fin du 9ème siècle.


Un site menacé par le dégel.

Por-Bajin se trouve sur une couche de pergélisol, et, la fonte de cette glace (résultant de températures plus chaudes au cours du siècle dernier), a causé non seulement la destruction des murs, mais aussi une importante augmentation des eaux du lac.

Dans son rapport, Irina Arzhantseva écrit: "Cette situation a créé une double menace à long terme pour la survie du site. Le thermokarst (la fonte du pergélisol) semble ébranler la stabilité des structures du site, conduisant à son effondrement et désintégration; des fissures dues au gel engendrent une érosion constante des rives de l'ile, à tel point que l'on estime que les parois vont commencer à s'effondrer dans le lac d'ici 80 ans".

Les travaux archéologiques et géomorphologiques ont révélé des traces d'au moins deux tremblements de terre qui ont accéléré le processus naturel de détérioration. Le premier semble avoir eu lieu lors de la construction même de la "forteresse" au 8ème siècle.

On ne sait pas encore très bien combien de temps les bâtiments ont survécu après leur abandon au 9ème siècle, mais quelque temps après il y a eu un autre tremblement de terre qui a entrainé des incendies, l'effondrement des murs d'enceinte sud et est et détruit le bastion dans le coin nord-ouest.

Alors que le débat sur ses origines continuera sans nul doute pendant de nombreuses années, ceux qui ont vu Por-Bajin sont cependant tous d'accord sur sa beauté.

Relecture par Marion Juglin
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6.04.2015

Une ancienne technique sibérienne de chirurgie du cerveau recréée par des scientifiques

Des scientifiques ont révélé les détails sur les techniques de chirurgie du cerveau utilisées par les anciens sibériens il y a 2300 ans.

Des neurochirurgiens ont travaillé avec des anthropologues et archéologues l'année dernière suite à la découverte de trous dans les crânes de trois ensembles de restes humains dans les montagnes de l'Altaï.

Vue générale des traces de trépanation sur le crâne mâle Bike-III. Photo: Aleksei Krivoshapkin

Ces caractéristiques suggèrent que ce sont des exemples de trépanation, la plus ancienne forme de neurochirurgie. On suppose que les anciens nomades avaient appris ces techniques délicates dans d'anciens centres médicaux, ou bien les ont découvertes en même temps que d'éminents médecins en Grèce et au Moyen Orient.

Après une série de tests pour récréer ces anciennes techniques de chirurgie, les experts en ont appris d'avantage sur la méthode et ont finalement compris comment ces anciens médecins effectuaient leur travail.

Parmi les découvertes faites par l'Institut d'Archéologie et d'Ethnographie dans la branche sibérienne de l'Académie des Sciences Russe, il apparait que les chirurgiens étaient très habiles dans les opérations menées avec un seul outil primitif de curetage sur le crâne.

De plus, il était clair que les anciens médecins adhéraient au Corpus hippocratique.

D'après Aleksei Krivoshapkin, chirurgien de Novosibirsk qui a examiné les crânes: "Honnêtement, je suis impressionné. Nous pensons maintenant qu'à l'époque d'Hippocrate, les habitants de l'Altaï étaient capables de faire un diagnostic précis et de mener des trépanations et autres chirurgies du cerveau."

Les crânes appartenaient à deux hommes et une femme et ont été trouvés dans les montagnes de l'AltaÏ. Ils remontent de 2300 à 2500 ans.

 Vue générale des traces de trépanation sur le crâne mâle Kyzyl-Dzar-5. Photo: Aleksei Krivoshapkin

Leur analyse, l'année dernière, a montré que l'un des hommes, âgé de 40 à 45 ans, avait souffert d'un traumatisme crânien et avait développé un caillot de sang qui devait lui donner des maux de tête, des nausées et des problèmes de coordination de ses mouvements.

On suppose que la trépanation avait été faite pour enlever l'hématome. Le fait que les os aient continué à grandir indique que l'homme avait survécu à l'opération et vécu des années après celle-ci.

Le deuxième homme n'avait pas de traces visibles de traumatisme , mais il semblait avoir une déformation crânienne congénitale que les anciens chirurgiens avaient essayé de guérir.

Dans les deux cas, un trou relativement petit a été fait dans le crâne pour permettre aux chirurgiens d'accéder au cerveau à partir d'une zone où les dommages aux articulations et à la membrane étaient minimisés

Et, alors que la technique et les instruments utilisés ont pu varier de ceux recommandés dans la Grèce antique, il est clair que l'attention portée au patient et la localisation du trou montraient des considérations éthiques similaires.


Les restes ont d'abord été analysés au microscope à l'Institut d'Archéologie et d'Ethnographie afin de trouver des marques indiquant qu'il y avait eu une opération chirurgicale. Aucune trace de la façon dont les médecins avaient enlevé la peau n'a été trouvée, et, d'après le bon état de préservation des crânes, on peut supposer que cela avait été fait avec une grande précision.

Ils ont découvert que la trépanation avait été faite en deux étapes. Tout d'abord, un outil tranchant a été utilisé pour enlever la première couche à la surface de l'os, délicatement, sans perforer le crâne. Ensuite avec des mouvements brefs et répétés, un trou a été découpé dans le crâne.

D'après le Professeur Krivoshapkin: "les trois trépanations ont été effectuées par curetage. D'après les traces sur la surface des crânes étudiés, on peut voir la séquence d'action des chirurgiens pendant les opérations. On voit clairement que les anciens chirurgiens étaient très précis et sûrs de leurs gestes, car il n'y a aucune trace de "dérapage"."

Les archéologues n'ont pas encore mis au jour d'outils médicaux spécifiques, mais, dans presque toutes les tombes de cette époque, selon le statut social, des couteaux en bronze ont été trouvés. 

L'examen des crânes a montré qu'un seul outil a été utilisé et l'on suppose qu'il puisse s'agir d'un couteau en bronze. Le professeur Krivoshapkin a essayé d'utiliser une lame typique de la culture Tagar, empruntée au musée de Minusinsk, sur un crâne, mais cela s'est révélé inadapté à la chirurgie.

Une réplique d'un couteau en bronze de l'époque a été faite avec des éléments modernes par l'archéologue Andrei Borodovsky, docteur des sciences historiques à l'Institut: "j'ai choisi un alliage de laiton en cuivre, étain et zinc après l'échec avec le couteau de Tagarsky, qui s'était révélé trop mou pour une chirurgie de ce type. La lame a parfaitement tournoyé. Notre copie moderne en alliage de laiton a parfaitement fonctionné. Je pense qu'il est important de se rappeler qu'ici, au 5ème siècle avant JC, l'Altaï était un grand centre de production de découpe d'ossements. Les gens étaient très habiles dans la fabrication d'objets en os d'animaux. En travaillant les os d'animaux, ils ont compris les bases pour le travail d'un tel matériau, et plus tard, cela les a aidé à réaliser des opérations de chirurgie complexes."

La réplique du couteau faite par Andrey Borodovsky. Photo: Andrey Borodovsky, Tatyana Chikisheva

L'étape finale de la recherche consistait à recréer la procédure chirurgicale sur un crâne moderne.
En copiant les mêmes techniques supposées avoir été utilisées par les chirurgiens de l'Altaï, le professeur Krivoshapkin a mis 28 minutes à réaliser la tâche.

Bien qu'il ait dit que cela demande "un effort considérable", le trou dans le crâne était parfaitement ressemblant à ceux des anciens patients.

 Crâne moderne après "l'opération" menée par Alexei Krivoshapkin en copiant les anciennes techniques. Photo: Alexei Krivoshapkin

Il reste cependant une dernière question non résolue pour les scientifiques: quel anesthésique ou analgésique utilisaient les médecins ?
Certains supposent que c'était du cannabis... mais on ne le saura jamais.

Relecture par Marion Juglin
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10.14.2014

Les secrets d'un crâne sibérien de l'Age du Bronze

Contrairement à la plupart des sociétés de chasseurs-cueilleurs de l'Age du Bronze, les habitants de la région du lac Baïkal (en Sibérie) utilisaient des tombes pour leurs morts.

Ces sites funéraires sont un véritable trésor pour les archéologues. L'un d'eux était si particulier que la bio-archéologue Angela Lieverse a voyagé à travers le monde pour le ramener au Centre Canadien de Rayonnement Synchrotron afin de l'examiner.

Crâne et biens funéraires in situ dans la tombe 48. Credit: Canadian Light Source

"J'ai mené les recherches dans le cadre du Projet Baikal-Hokkaido Archaeology depuis la fin des années 90, et ce spécimen m'intriguait" explique Lieverse, professeur agrégée à l'Université de Saskatchewan, "je connais ce crâne depuis environ 10 ans et il y a certaines choses à son sujet qui sont fascinantes".

Le premier, c'est que cette personne a les deux dents de devant sur ​​la mâchoire inférieure qui sont manquantes.
Et le deuxième, c'est qu'il y a une pointe de projectile en pierre intégrée à l'endroit exact de la mandibule les deux incisives auraient dû être.

"Nous savions qu'il y avait un projectile, nous avons pu le voir, mais nous ne savions pas si cela s'était passé des années avant son décès ou au moment de sa mort" ajoute-t-elle, "je supposais que cela s'était passé plus tôt et avait quelque chose à voir avec les dents manquantes".

Le spécimen a été trouvé dans un cimetière au nord-ouest du lac Baïkal. Le squelette a été enterré de façon cérémonielle avec un disque de jade et quatre pointes de flèches, dont l'une était cassée et a été retrouvée dans la cavité de l'œil

Après des analyses et une datation au radiocarbone, il a pu être déterminé que l'individu, mâle, avait entre 35 et 40 ans et qu'il vivait dans la période de l'Age du Bronze Ancien, entre 4420 et 3395 Avant le Présent (BP).

Lierverse a donc voyagé en Sibérie puis est retournée au synchrotron de Saskatoon pour examiner ce spécimen.

L'Imagerie Biomédicale et Thérapie (Biomedical and Imaging Therapy - BMIT) du Centre canadien de rayonnement synchrotron (CLS) est une installation unique où les spécimens de ce type peuvent être examinés en utilisant un puissant rayonnement X.

Vue antérieure de la mandibule avec une pointe de projectile intégrée dans la symphyse et les incisives centrales manquantes. Les molaires droites ont été enlevées pour analyses chimiques. 

Travaillant aux côtés du Dr. David Cooper, Chaire de recherche du Canada en imagerie synchrotron des ossements, et du Dr. George Belev, membre du personnel scientifique du BMIT, les chercheurs ont pu reconstruire le fragment de la pointe de flèche de la mâchoire en utilisant des techniques d'imagerie avancées.

"Nous avons découvert que le projectile n'avait rien à voir avec la dent manquante" rapporte Lieverse, "Il s'avère que cette personne avait une agénésie rarissime, les deux incisives centrales ne s'étant jamais formées; c'est un trait génétique qui affecte moins de 0.5% de la population". C'est l'un des rares exemples, dans la littérature archéologique, de l'apparition de ce type d'anomalie génétique dentaire.

La pointe de projectile était en fait un morceau cassé de la pointe de flèche qui a été placé dans l'orbite. Lieverse soupçonne que la flèche ait été retirée du visage de l'homme, soit au cours d'une lutte soit lors de l'enterrement.

"Nous savons que les habitants de la région Baïkal n'ont pas une histoire violente. C'est l'un des trois seuls spécimens datant de cette période où il y a une preuve de violence. Un projectile lancé dans le visage de quelqu'un n'est probablement pas un accident..."

Relecture par Marion Juglin

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9.26.2013

Les fouilles d'un extraordinaire tumulus apportent de nouvelles informations sur le peuple Sarmate


Un tumulus Sarmate fouillé cet été dans les steppes de l'Oural, au sud de la Russie, a révélé un magnifique et rarissime trésor.

Les objets trouvés dans le monticule devraient apporter de nombreuses informations sur une période peu connue de cette culture nomade qui a prospéré sur la steppe eurasienne au cours du 1er millénaire avant JC.

Chambre funéraire avec un squelette accompagné d'un riche assortiment de biens funéraires. Image: Leonid Yablonsky

L'étude archéologique de ce remarquable tombeau antique, appelé aussi kurgan, a été réalisée par l'expédition de l'Institut d'Archéologie (Académie Russe des Sciences), dirigé par le professeur Leonid T. Yablonsky.


L'absence de langue écrite.

Les peuples nomades n'avaient pas de langage écrit, aussi les scientifiques n'ont pu apprendre à connaitre leur culture et leurs traditions qu'à travers les données archéologiques.

Les kurgans qui sont dispersés à travers les steppes contiennent beaucoup de reliques Scythes et Sarmates. Alors que les nomades avaient des échanges avec la perse achéménide et les civilisations grecques, ils ont su préserver leur propre culture.


Cette année (2013), les archéologues ont fouillé la partie orientale du monticule 1 du Kurgan à Filippovka dans la région d'Orenbourg. Cette partie faisait environ 5 m de haut et 50 m de long; elle avait été laissée inexplorée par l'expédition précédente, il y a plus de 20 ans.
L'objectif était de terminer l'étude de ce monument extraordinaire, entré dans les annales de la culture mondiale avec la découverte de 26 statuettes de cerfs "en or".

Un autre défi majeur pour les archéologues était d'assurer la préservation de ce patrimoine culturel unique qui fait face à un grand nombre de menaces imminentes, avec le vol comme problème majeur.


Un chaudron massif en bronze coulé.

Un passage souterrain près de l'entrée a été la première zone explorée cette saison.
Un énorme chaudron de bronze d'un diamètre de 102 cm y a été découvert. Ses poignées ont été façonnées dans les traditions du style animalier scythe-Siberien avec une image de deux griffons, bec à bec.

Chaudron coulé en bronze avec des poignées en forme de griffon.. Image: Leonid Yablonsky.

Dans la zone du monticule Est, une chambre funéraire intacte a été découverte mesurant environ 4x5m et 4m de profondeur. Au fond de la chambre, plusieurs couches stratifiées de débris ont été fouillées pour révéler du mobilier funéraire exceptionnellement riche et varié, accompagnant un squelette humain. 
Le matériel associé à l'enterrement semblait appartenir à une femme, étant donné que la tombe contenait ce qui est considéré comme des objets typiquement féminins et des bijoux. 
Cependant, l'examen ostéologique initial de la morphologie du squelette a révélé que l'occupant serait un homme, bien que l'analyse ADN doit encore être effectuée.


Le mobilier funéraire.

Un petit coffre en osier qui pourrait être une trousse de toilette a été trouvé près du crâne. Il était rempli à ras bord avec des objets tels qu'un récipient en argent coulé avec un couvercle, un pectoral en or, une boîte en bois, des cages, des verres, des flacons de toilette en faïence et argent, des pochettes en cuir, et des dents de chevaux qui contenaient des pigments rouges. 

Non loin de là, reposait un grand miroir d'argent avec des animaux stylisés dorés sur la poignée, une décoration en relief sur le dos et l'image d'un aigle au centre, entouré d'un cortège de six taureaux ailés. 

Les vêtements étaient décorés de plusieurs plaques, représentant des fleurs, des rosaces et une panthère bondissant sur le dos d'un saïga (antilope). 

Il y avait également 395 pièces recouvertes de feuilles d'or et cousues sur la culotte, la chemise et le foulard. Il portait un châle avec une frange et une chaîne d'or; et les manches de la chemise étaient agrémentées de perles multicolores, formant un motif géométrique complexe. 
Deux boucles d'or décorées à certaines endroits d'émail cloisonné ont été trouvées dans la zone de l'os temporal. 


Du matériel de tatouage 

Les archéologues ont également découvert des équipements utilisés dans l'art du tatouage, dont deux palettes de pierre à mélange et des aiguilles en fer recouvertes d'or, ainsi que des cuillères en os utilisées pour mélanger les peintures et des stylos décorés avec des animaux. 

Cette fouille constitue une percée majeure dans l'étude de la mystérieuse culture Sarmate du début de l'âge du fer. 

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2.27.2012

Des plantes renaissent après 30000 ans dans le pergélisol


Les scientifiques en Russie ont fait pousser des plantes à partir de fruits stockés dans le pergélisol par des écureuils il y a plus de 30.000 ans. Le fruit a été trouvé sur les berges de la rivière Kolyma en Sibérie, un site reconnu pour ceux qui recherchent des os de mammouths.

 Les fruits ont donné des plantes vigoureuses, quoique légèrement différentes des espèces contemporaines.

L'équipe de l'Institut de biophysique cellulaire a fait pousser des plantes de Silene stenophylla (de la famille des caryophyllacées) à partir du fruit. A ce jour, il s'agit de la plus ancienne plante qui a été ramenée à la vie. Auparavant, ce sont des graines de palmiers-dattiers stockées depuis 2000 ans à Massada en Israël qui détenaient le record.

Le chef de l'équipe de recherche, le professeur David Gilichinsky (décédé quelques jours avant la publication des résultats) et ses collègues expliquent avoir trouvé environ 70 terriers d'écureuils dans les berges de la rivière.
"Tous les terriers ont été trouvés à des profondeurs de 20 à 40m à partir de la surface actuelle et se situaient dans les couches contenant des os de grands mammifères comme le mammouth, rhinocéros laineux, bisons, chevaux, cerfs, et d'autres représentants de la faune de l'âge des mammouths, ainsi que des restes de plantes," écrivent-ils. "La présence de morceaux de glace verticaux démontre que le sol a été en permanence gelé. En conséquence, les terriers fossiles et leur contenu n'ont jamais été décongelé."
Les écureuils semblent avoir caché leurs provisions dans la partie la plus froide de leur terrier, qui a ensuite gelé en permanence, sans doute en raison d'un refroidissement du climat local.


Le sucre comme conservateur.

De retour au laboratoire, près de Moscou, les tentatives de l'équipe pour faire germer les graines mûres ont échoué.
Finalement, ils ont pu y arriver en utilisant des éléments du fruit lui-même, le "tissu placentaire", en laboratoire. "C'est de loin l'exemple le plus extraordinaire de l'extrême longévité de plantes supérieures", a commenté Robin Probert, responsable de la conservation et de la technologie à la Millennium Seed Bank du Royaume Uni. "Je ne suis pas surpris de voir qu'il a été possible de trouver de la matière vivante aussi ancienne que cela, et c'est pour cela que nous sommes allés à la recherche, dans le pergélisol, de ces terriers de rongeurs fossilisés avec leurs réserves de graines. J'ai cependant été surpris que le matériel viable provienne du tissu placentaire plutôt que des graines mûres."

 La théorie de l'équipe russe est que les cellules des tissus sont pleines de saccharose qui a fourni la nourriture pour les plantes en croissance. Les sucres sont des conservateurs, ils font même l'objet de recherches comme moyen de garder les vaccins au frais dans les climats chauds d'Afrique.
Aussi, il se peut que les cellules riches en sucre aient été capables de survivre dans un état potentiellement viable sur une aussi longue période de temps.

La Silene stenophylla pousse encore aujourd'hui dans la toundra sibérienne, et, lorsque les chercheurs l'ont comparé avec ses cousines ​​ressuscitées, ils ont trouvé des différences subtiles dans la forme des pétales et le sexe des fleurs, pour des raisons qui ne sont pas encore évidentes.
Les scientifiques suggèrent dans leur document que des recherches de ce genre pourraient aider dans les études de l'évolution, et faire la lumière sur les conditions environnementales dans les derniers millénaires.

Mais la suggestion la plus séduisante est, qu'en utilisant ces mêmes techniques, il pourrait être possible de cultiver des plantes qui sont aujourd'hui éteintes.

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2.03.2012

Russie: découverte d'un piège à poissons de plus de 7500 ans


Une équipe internationale d'archéologues dirigée par le Conseil National de Recherche Espagnol (CSIC), a documenté une série de clôtures et de pièges à poissons vieux de plusieurs milliers d'années près de Moscou.

 Piège à poisson en bois trouvé sur le site de Zamostje 2

L'équipement découvert, le plus ancien en Europe, a une grande complexité technique. L'étude va révéler le rôle de la pêche dans les populations européennes au début de l'Holocène (il y a 10.000 ans), en particulier dans ces zones où les habitants ne pratiquaient pas l'agriculture jusqu'au début de l'âge du fer.

D'après Ignacio Clemente, chercheur du SCCI (Institució Milà I Fontanals) et directeur du projet: "On pensait, jusqu'à présent, que les groupes mésolithiques n'établissaient que des camps saisonniers. Or, d'après les résultats obtenus lors des fouilles, dans le Mésolithique et le Néolithique, le groupe ethnique qui a habité le bassin de la rivière Doubna, près de Moscou, avait des activités productives menées tout au long de l'année".

Selon Clémente et son équipe, au cours des périodes Néolithiques et Mésolithiques, les habitants de cette région, connue sous le nom de Zamostje 2, chassaient principalement en été et en hiver, pêchaient au printemps et au début de l'été et cueillaient des fruits sauvages en fin d'été et en automne. "Nous pensons que la pêche a joué un rôle clé dans l'économie de ces sociétés car il s'agissait d'un produit polyvalent, facile à entretenir, qui peut être séché, fumé et stocké pour une consommation ultérieure".


Une technologie avancée.

Au cours de ce projet, qui vient de s'achever après trois ans de travail, ont été trouvés les objets du quotidien (cuillères, assiettes, etc), des outils, des armes de chasse et de pêche, tous fabriqués avec du silex et d'autres pierres, des os et du bois. "L'équipement de pêche montre une technologie hautement développée pour la pratique de différentes techniques de pêche. Nous avons notamment découvert deux grands pièges en bois (des sortes de paniers tressés avec de la paille et du pin, utilisés pour la pêche) datant de 7500 années. Ce sont les plus anciens de cette région et, sans doute, les mieux conservés (il reste encore quelques cordages de maintient fabriqué à partir de fibres végétales)", explique le chercheur du SCCI.

En outre, les chercheurs ont trouvé des objets relatifs à la capture et la transformation du poisson, tels que des crochets, harpons, des poids, des flotteurs, des aiguilles pour la fabrication et la réparation des filets et des couteaux pour écaler et nettoyer le poisson.

 Outils du site Zamostje 2

Des débris organiques. 

Une des particularités du site de Zamostje 2 est la préservation de nombreux matériaux organiques comme le bois, les os, les feuilles, des excréments fossilisés, et en particulier des déchets de poisson.
Selon Clément, "il est très rare de trouver des sites avec autant de matières organiques préservées. Les restes ichthyologiques* que nous avons trouvé, nous donnent une idée du pourcentage auquel a contribué la protéine de poisson pour l'alimentation des hommes préhistoriques. Cela nous permet également de faire une analyse du point de vue de la classification des espèces, le nombre et la taille des prises et la saison de pêche, entre autres. Ces données sont essentielles pour évaluer le rôle joué par la pêche dans l'économie de ces groupes humains."

Le site archéologique a été découvert dans les années 80 pendant des travaux pour construire le canal à travers lequel circule la rivière Dubna, dans le bassin de la Volga-Oka.
Zamostje 2 dispose de quatre niveaux archéologiques: deux du Mésolithique (entre 7900 et 7100 ans) et deux du Néolithique (entre 6800 et 5500 ans).

Le projet, financé par le Ministère de la Science et de l'Innovation, a vu la participation de l'Institut de l'Histoire de la Culture Matérielle de l'Académie des Sciences de Russie, le Musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, le Musée d'Etat de Serguiev Possad, l'Université Autonome de Barcelone et le Centre National de la Recherche Scientifique en France (CNRS).

* Ichthyologique: relatif à l'étude scientifique des poissons


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