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6.08.2017

Catacombes de Domitilla à Rome: la technologie laser révèle œuvres d'art et graffitis

Les Catacombes de Domitilla, un immense labyrinthe souterrain rempli de tombes à Rome, sont recouvertes d'une croute faite de suie, de poussière et de fumée des lampes à huile, depuis l'époque de l'Empire romain.

Grâce à un nouveau projet de restauration, les archéologues peuvent maintenant étudier certaines de ces superbes œuvres d'art qui n'ont pas été vues depuis des siècles, ainsi que des graffitis de l'homme qui a découvert les catacombes.

Catacombes de Domitilla à Rome: de nouvelles technologies révèlent art et grafitti
Les fresques restaurées ont été révélées au public en mai 2017; on voit aussi le graffiti de Bosio. Photo: Andreas Solaro/AFP

Les catacombes ont été récemment restaurées à l'aide de la technologie laser, commandé par la Commission Pontificale pour l'Archéologie Sacrée du Vatican. Avec des méthodes plus conventionnelles, ce processus aurait pris des années au risque d'endommager la peinture fragile des œuvres d'art.

Jusqu'à présent, seules quelques pièces ont fait l'objet de restauration, mais il y en a encore des dizaines à rénover dans ce vaste dédale souterrain de cryptes.

"Lorsque les travaux ont commencé, on ne pouvait rien voir du tout, c'était totalement noir. Les différentes longueurs d'onde et la sélection chromatique nous ont permis de brûler la partie noire sans toucher les couleurs en-dessous" rapporte Barbara Mazzei, qui est en charge du projet, "jusqu'à récemment, nous n'étions pas capable de mener ce genre de restauration; si nous l'avions fait à la main, nous aurions pris le risque de détruire les fresques".

Catacombes de Domitilla à Rome: de nouvelles technologies révèlent art et grafitti
Couloir dans les Catacombes de St Domitilla. Dennis Jarvis/Flickr (CC BY-SA 2.0)

Les Catacombes de Domitilla sont parmi les plus anciens réseaux souterrains funéraires de Rome. Elles ont été utilisées du 2ème siècle au 9ème siècle de l'Ere Commune, avant d'être abandonnées.

Au total, elles abritent les restes de 150000 personnes, enterrées sur 17km de couloirs et pièces sur 4 niveaux différents.

Ces restaurations ont eu lieu dans les plus grandes pièces isolées, probablement le lieu de repos final pour les familles riches et l'élite.

Catacombes de Domitilla à Rome: de nouvelles technologies révèlent art et grafitti
Un moine regarde les fresques dans une alcôve dans les Catacombes de St Domitilla à Rome. Credit: AFP 

En plus des nombreuses illustrations de la vie quotidienne, les restaurations ont aussi révélé un certain nombre de fresques animées représentant à la fois d'anciennes œuvres chrétiennes et des mythologies païennes. Ces œuvres d'art des catacombes sont importantes car elles capturent un tournant crucial dans la conversion du paganisme au christianisme à Rome.

Catacombes de Domitilla à Rome: de nouvelles technologies révèlent art et grafitti
Les corps étaient enveloppés dans un tissu et entreposés dans des niches dans les murs des catacombes. Crédit: AFP

Les catacombes ont été découvertes au 16ème siècle par Antonio Bosio, un archéologue amateur qui a trouvé de nombreuses catacombes. Après avoir découvert celles-ci,  il avait griffonné son nom dans les fresques à l'aide d'un charbon de bois (Bosio), comme on peut le voir dans la première photo ci-dessus.
Relecture par Digitarium.fr

Merci à Audric pour l'info !
 
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4.05.2017

De superbes mosaïques apportent de la lumière sur l'énigmatique cité romaine d'Ucetia

Les archéologues ont mis au jour une partie d'une ancienne cité romaine, appelée Ucetia. Jusqu'à ce jour, on ne connaissait le lieu que de nom; il s'agit de la première fois que certains de ses bâtiments sont révélés.

Les fouilles ont débuté en Octobre 2016 à la demande de l'état, après que les autorités locales aient acheté les terres près de la ville actuelle d'Uzès, afin d'y faire construire un internat et une cantine.

L'équipe, menée par Philippe Cayn de l'INRAP, a fouillé les 4000m² du site afin d'être sûre que les travaux de construction ne détruisent aucun artéfact majeur.

De superbes mosaïques apportent de la lumière sur l'énigmatique cité romaine d'UCetia
Photo: Denis Gliksman-Inrap

Les chercheurs ont ainsi apporté de la lumière sur le mystérieux passé de la cité romaine d'Ucetia.


"Avant notre travail, nous savions qu'il y avait eu une cité romaine appelée Ucetia, uniquement parce qu'elle était mentionnée sur une stèle à Nîmes, parmi 11 autres noms de cités romaines dans la région. C'était probablement une ville secondaire, sous l'autorité de Nîmes. Aucun artéfact n'a été trouvé si ce n'est quelques fragments isolés de mosaïque" explique Cayn

Les archéologues ont noté que le site a été occupé du premier siècle avant JC jusqu'à la fin de l'Antiquité (7ème siècle après JC), avec une interruption entre le 3ème et 4ème siècle qui n'a pu être expliquée. Ils ont aussi identifié des restes de constructions du Moyen Âge.

L'équipe a découvert un grand mur et de nombreuses structures datant de juste avant la conquête romaine. Cela comprend une pièce avec un four à pain, remplacé plus tard par un dolium (une énorme jarre en céramique). Ces structures devaient se trouver à l'intérieur des murs de l'ancienne cité d'Ucetia.

Le complexe du réseau routier et l'organisation des constructions suggèrent que c'était le centre de cette ville romaine.


Une mosaïque unique.


Mais la trouvaille la plus impressionnante jusqu'à présent reste cette superbe mosaïque sur le sol d'une pièce à l'intérieur d'une construction à colonnade de 250m². Elle remonte aux premières étapes de l'urbanisation de la zone (le bâtiment aurait été utilisé jusqu'à la fin du 1er siècle après JC).

Les archéologues ont identifié deux grandes mosaïques décorées de motifs géométriques traditionnels encadrant deux médaillons centraux composés de couronnes, de rayons et de chevrons. L'un des médaillons et entouré d'animaux polychromes: un hibou, un canard, un aigle, un faon.

"Cette mosaïque est très impressionnante en raison de sa grande taille, de son bon état de conservation et des motifs combinant des formes géométriques classiques avec des animaux. Ce type de parterre de mosaïque élaboré se retrouve souvent dans le monde romain des premier et deuxième siècles, mais celui-ci remontant à environ 200 avant, ce qui est surprenant" fait remarquer Cayn.


Le type de bâtiment abritant les mosaïques non identifié


La colonnade pourrait faire pencher en faveur d'un bâtiment public, cependant les archéologues n'ont pas encore écarté la possibilité qu'il s'agisse d'un habitat privé.

"Certes, peu de gens auraient pu vivre dans un si grand bâtiment. Mais il est possible que le propriétaire de ces mosaïques était assez riche. Il a pu les placer dans une pièce de réception, pour impressionner ses visiteurs et montrer l'étendue de sa richesse." estime Cayn.

Les fouilles doivent continuer en Août 2017.

Merci à Audric pour l'info !
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2.26.2017

Le culte de Mithra était présent en Corse

Maj 22/07/17
Un sanctuaire dédié au dieu d'un ancien culte mystérieux, le culte de Mithra ou mithraïsme, a été découvert pour la première fois en Corse.

Ce mithraeum, situé dans la cité romaine de Mariana, fut construit aux alentours de 100 avant l'ère commune.

Le culte de Mithra était présent en Corse
 Vue du mithraeum  et de ses annexes. Photo: Inrap

Les autorités locales planifiaient des travaux routiers à proximité de ce site majeur, c'est pourquoi elles ont fait appel à l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) pour mener des fouilles et vérifier qu'il n'y avait aucun vestige archéologique significatif.

Une équipe menée par l'archéologue Philippe Chapon, a commencé à travailler à Mariana en Novembre 2016. On suppose que cette petite ville romaine était à son apogée au 3ème et 4ème siècle et qu'elle puisait sa force de son port commercial, qui devait être un point de contact pour les échanges maritimes avec l'ensemble de la Méditerranée.

Après des mois de travail sur le site, les archéologues viennent de révéler qu'ils ont identifié une salle de culte et son antichambre. Ils feraient parti d'un sanctuaire religieux dédié au dieu Indo-iranien Mithra. "C'est une découverte rarissime et passionnante. C'est la première fois que nous trouvons des preuves que le mithraïsme était pratiqué en Corse. Il n'y a qu'une dizaine de sites similaires connus dans toute la France, dont le dernier a été découvert près de la ville d'Angers en 2010" rapporte Chapon.

Le culte de Mithra était présent en Corse
 Un morceau de la structure en marbre dépeignant la scène mythologique. Photo:   © Denis Gliksman, Inrap

Lui et ses collègues ont mis au jour un certain nombre de reliques comprenant trois lampes à huile, et trois pièces brisées d'une structure en marbre dépeignant une scène mythologique de la religion: le sacrifice d'un taureau par Mithra. Sur l'une de ces pièces, les archéologues ont pu distinguer un chien et un serpent buvant le sang du taureau, tandis qu'un scorpion pince ses testicules.

D'autres artéfacts comprennent une tête de femme en marbre, des cloches en bronze et des poteries.


Des tensions avec le christianisme


Le mithraïsme fut probablement introduit en occident à peu près au même moment que le christianisme, et a fini par rivaliser avec elle concernant les adeptes. On sait que le mithraïsme fut apporté dans l'Empire Romain par les marchands venant de l'Orient et les soldats romains.

On sait très peu de choses sur cette religion monothéiste primitive, car il n'y a pas de sources écrites qui la décrivent. La plus grande partie des connaissances que les archéologues ont rassemblé avec les années provient de l'examen des sanctuaires dédiés à Mithra, des représentations des rituels sur les murs et des reliques laissées par les adorateurs.

 Clochette en bronze utilisée pour le culte de Mithra. Photo: © Denis Gliksman, Inrap

   Lampe à huiler destinée à l’éclairage du mithraeum, découverte dans les niches voûtés. Photo  © Denis Gliksman, Inrap

Cette religion n'était probablement accessible que pour les hommes, et elle a commencé à se répandre parmi les élites avant de toucher toutes les couches sociales.

L'empereur romain Théodose 1er, qui proclama le christianisme comme religion officielle de l'Empire en 392, combattit le mithraïsme et en interdit sa pratique.

Certains des artéfacts découverts dans le sanctuaire corse portent des traces de dommage faites dans l'Antiquité. L'autel, par exemple, a été brisé. Bien que l'on ne sache pas exactement ce qui a causé la destruction, les archéologues font remarquer qu'une grande structure chrétienne a été construite à Mariana aux alentours de 400. C'est l'une des plus anciennes traces de christianisme sur l'île et cela suggère qu'il a pu y avoir des tensions entre les deux religions.

Vous découvrirez davantage de photos sur le site de l'INRAP.

Merci à Mr Morellet et Audric pour l'Info !


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1.30.2017

Le butin de chaussures romaines de Vindolanda

À Vindolanda, une petite garnison, composée de quelques centaines de soldats et de leurs familles, s'était abritée derrière une série de grands fossés et remparts, alors qu'à l'extérieur des murs une guerre faisait rage entre les tribus britanniques du nord et les forces romaines.

Lorsque la guerre prit fin (en 212 après JC), les troupes et les civils sortirent du fort, et tout ce qu'ils ne purent prendre avec eux sur la route fut jeté dans les fosses défensives. Les ordures ont été rapidement enfouies lorsqu'une nouvelle cité romaine et un fort furent construits sur le site; du coup cela les a conservés dans un environnement privé d'oxygène empêchant les ravages du temps, de la rouille et de la pourriture.

En 2016, les archéologues de Vindolanda ont fouillé la fosse et découvert une incroyable capsule temporelle de vie et de conflit. Parmi les débris il y avait les squelettes d'un chien et d'un chat, des poteries, du cuir et 421 chaussures romaines.

Le butin de chaussures romaines de Vindolanda

Le butin de chaussures romaines de Vindolanda
Sandale romaine. Photo Credit : Vindolanda Trust

Les visiteurs qui ont eu la chance de venir sur le site de Vindolanda l'été dernier ont pu voir avec émerveillement comment les chaussures étaient mises au jour, une par une, dans la fosse; chacune étant une fenêtre sur la vie de la personne qui l'avait portée à un moment donné:  des bottes pour bébés, des petites chaussures d'enfants, d'adolescents, des bottes de femmes et d'hommes, des sabots de bain, des chaussures d'intérieur ou d'extérieur...

 Ce qui a été découvert représente peut-être plus d'une chaussure pour chaque personne qui a vécu dans le fort de Vindolanda à cette époque. Le Dr Andrew Birley, directeur général du Vindolanda Trust et directeur des fouilles, est ravi de ce qu'il appelle "un recensement démographique incroyable et sans précédent d'une communauté en conflit il y a deux millénaires. Le nombre de chaussures est fantastique tout comme leur diversité, même pour un site comme Vindolanda qui a produit plus de chaussures romaines que dans n'importe quel autre site de l'Empire Romain"

Cette découverte donne aussi une indication de la mode et de l'affluence des occupants en 212 après JC avec certaines des chaussures très élégantes et bien faites, aussi bien pour adultes que pour enfants.

Le butin de chaussures romaines de Vindolanda

Une chaussure mise au jour. Photo Credit : Vindolanda Trust

Les chaussures sont conservées sur place avec un bâtiment spécifiquement adapté pour faire face à la quantité découverte. La conservatrice du site, Barbara Birley, fait remarquer que "le volume de chaussures a été un défi pour le laboratoire, mais avec l'aide de volontaires, nous avons créé un espace spécifique pour la conservation des chaussures et le processus est maintenant bien avancé. Le Vindolanda Trust est engagé dans les fouilles, la préservation et l'exposition publique de ses découvertes, bien que chaque chaussure coûte 80 à 100 livres (90 à 120€) en conservation. Trouver autant de chaussures cette année a entraîné des coûts supplémentaires significatifs pour le laboratoire".


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Dernière mise à jour sur Vindolanda (24/07/17):


10.20.2016

D'anciennes pièces romaines trouvées dans les ruines d'un château japonais

Lorsque l'archéologue Hiroyuki Miyagi a appris qu'un certain nombre de pièces de monnaie antiques romaines et ottomanes avaient été mise au jour dans les ruines d'un ancien château à Okinawa, il a d'abord cru à un canular.

"je ne pouvais pas croire qu'ils avaient trouvé des pièces provenant de l'empire romain dans le château de Kasturen" a dit Miyagi, qui travaille à l'Université Internationale d'Okinawa, "je pensais que c'était des répliques laissées là par des touristes".

Vue aérienne du site de fouilles du château de Kasturen.
Vue aérienne du site de fouilles du château de Kasturen.

Une découverte fortuite


Depuis 2013, une équipe d'archéologues du conseil local d'éducation de la ville d'Uruma fouille le château de Kasturen, patrimoine mondial de l'UNESCO. Il est situé dans la préfecture d'Okinawa.

Pourtant, ces anciennes pièces de monnaie, dix au total, n'ont été découvertes que récemment lorsque Toshio Tsukamoto, chercheur du département des biens culturel du temple Gangoji, les a repérées lors d'un voyage au château: "je venais analyser des artéfacts dont une armure japonaise de samouraï lorsque j'ai vu les pièces. J'ai été sur des sites de fouilles en Egypte et en Italie et vu de nombreuses pièces romaines, aussi, je les ai reconnues immédiatement".

Les pièces ont été montrées plus tard à Miyagi qui les a examinées aux rayons X. "On peut voir les gravures sur les pièces plus clairement avec les rayons X" explique-t-il. L'archéologue a découvert que la pièce ottomane avait des inscriptions qui permettaient de la dater à 1687, tandis que les pièces romaines sont bien plus anciennes, entre 300 et 400 après JC.

L'une des pièces romaines découvertes sur le site du château de Kasturen.
L'une des pièces romaines découvertes sur le site du château de Kasturen.

De mystérieuses origines.


Pour, Masaki Yokou, porte-parole du conseil d'éducation de la ville d'Uruma, il est difficile de dire précisément d'où viennent ces pièces. Qualifiant ceci de "découvert étrange et intéressante", Yokou a expliqué que le château de Kasturen était connu pour avoir des relations commerciales avec la Chine et d'autres voisins asiatiques au 14 et 15ème siècle. "Nous ne pensons pas qu'il y ait un lien direct entre l'empire romain et le château de Kasturen, mais la découverte confirme que cette région avait des relations commerciales avec le reste de l'Asie." a ajouté Yokou.

Yokou et Tsukamoto supposent que les pièces ont fini au Japon après avoir suivi différentes routes commerciales reliant l'Occident à l'Asie. Miyagi qui a qualifié la découverte de "remarquable" ajoute que la prochaine étape était d'essayer de savoir comme précisément ces pièces sont arrivées au Japon.

D'autres artéfacts découverts sur le site de fouille au château de Kasturen comprennent des céramiques japonaises, des objets utilisés par les habitants du château, mais aussi des pièces et céramiques chinoises qui proviennent très certainement du commerce avec la Chine.

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10.03.2016

D'anciens squelettes chinois découverts à Londres pourraient réécrire l'histoire romaine

Des scientifiques examinant des squelettes mis au jour dans un ancien cimetière romain de Londres suggèrent qu'il y a 2000 ans la capitale britannique attirait déjà des visiteurs provenant de Chine.

L'équipe de recherche a découvert que cinq des corps enfouis provenaient de Méditerranée et quatre d'Afrique, dont une adolescente trouvée avec un couteau pliant en ivoire en forme de léopard, semblable à ceux de Carthage. L'émail dentaire de la jeune fille suggère qu'elle a grandi en Afrique du Nord et qu'elle fut amenée à Londinium après son enfance, peut-être comme esclave capturée au cours de l'une des guerres entre l'Empire Romain et Carthage.

Mais, le plus étonnant fut la découverte de deux corps inhumés dans le cimetière romain semblant avoir des origines asiatiques, très probablement chinoises.

Parties d'un squelette découvert dans le même cimetière à Southwark. (Credit: Museum of London)

Une seule fois auparavant, sur le site de Vagnari en Italie, une personne de probable ascendance chinoise a été mise au jour sur un ancien site romain. "C'est absolument phénoménal" s'enthousiasme Rebecca Redfern, conservatrice d'ostéologie humaine au Museum of London et co-auteure de l'article paru dans le Journal of Archaeological Science, "C'est la première fois en Grande-Bretagne romaine que nous identifions des individus d'ascendance asiatique".

Si cela est confirmé, cette découverte suggère que la communauté immigrante de Londinium fut plus importante qu'on ne le pensait auparavant.

 "L'expansion de l'Empire Romain à travers l'Europe de l'Ouest et la Méditerranée a conduit à l'assimilation et le déplacement de nombreuses communautés, géographiquement et ethniquement variées." écrit l'équipe de recherche dans l'article, "De nombreux individus ont voyagé, souvent sur de grandes distances, pour commercer ou en raison de leur profession, comme militaire, ou de leur statut social, comme ceux réduits en esclavage par exemple."


Des liens commerciaux entre Empire Romain et Chine Impériale plus profonds qu'on ne le pensait

Ces découvertes signifient aussi que les liens commerciaux entre l'Empire Romain et la Chine Impériale ont été plus profonds qu'on ne le pensait. A l'époque de ces sépultures, l'Empire Romain était à son apogée et la Dynastie Han vivait une période culturelle et technologique prolifique.

On sait déjà que ces deux anciennes puissances faisaient beaucoup de commerce le long de la Route de la Soie, après que les romains aient conquis l’Égypte en 30 avant JC, ainsi que la région autour de la mer Méditerranée. Cependant, la présence de personnes chinoises à Londinium suggère que les voies commerciales se sont étendues jusqu'aux limites de l'Empire Romain.

Un autre squelette découvert dans le même cimetière à Southwark. (Credit: Museum of London)

Comment et pourquoi ces hommes venus de Chine ont fini à Londinium ? Cela reste un mystère. Comme le fait remarquer Redfern "à cette époque, la Grande-Bretagne est sur les limites de l'Empire Romain. Ce n'était pas un endroit très passionnant que les gens voulaient visiter, aussi essayer de comprendre pourquoi ils sont venus n'est pas facile."

L'équipe de recherche a proposé des théories sur ce qui a pu mener ces hommes chinois à finir en Grande-Bretagne romaine. "Ils ont pu avoir été des membres de l'armée. Ils ont pu être des marchands. Ils ont pu aussi être des migrants économiques ou encore avoir été réduits en l'esclavage." propose Redfern.

On espère que des tests ADN plus poussés sur les squelettes apporteront plus d'informations afin de permettre aux scientifiques de répondre à quelques-unes des questions en suspens.

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9.21.2016

Les cuisines restaurées de Pompéi nous montrent comment cuisinaient les romains

Avant d'être enfouies par l'éruption volcanique en 79 après JC, les cuisines de la Fullonica di Stephanus de Pompéi fournissaient de la nourriture pour les domestiques de cette laverie sur trois étages.

La Fullonica était l'endroit où les riches patriciens romains envoyaient leurs toges afin d'être lavées dans d'immenses bains d'argile et d'urine. Les vêtements étaient ensuite rincés, séchés et mis dans des presses spéciales pour assurer leur retour à leurs nobles propriétaires sans avoir de pli.

Les cuisines de la Fullonica di Stephanus. Photo: Archaeological Superintendency of Pompeii

Grâce à une remise en état récemment terminée, les cuisines à l'intérieur de la Fullonica apparaissent aujourd’hui comme elles étaient il y a 2000 ans, avec ses grils en métal, ses pots, casseroles et vaisselles en terre cuite.

Cela fourni un aperçu intéressant sur les pratiques culinaires romaines. Ainsi, les romains cuisinaient leur nourriture au-dessus de fosses spécialement conçues, dans lesquelles reposaient des lits de charbon de bois en flamme.
De gros morceaux de viande, du poisson et des légumes étaient alors mis sur les grils directement sur les charbons. Pendant ce temps, les soupes et ragouts mijotaient plus loin dans des pots et casseroles qui reposaient sur des trépieds spéciaux pour les élever au-dessus des braises brûlantes.

Tout l'équipement pour la cuisine, qui est aujourd'hui exposé, a été trouvé dans et autour des cuisines au cours des premières fouilles faites par le Superintendant de Pompéi, Vittorio Spinazzola en 1912. Initialement, Spinazzola laissa tous les objets dans la cuisine, mais ses successeurs les empaquetèrent pour les stocker ailleurs ou les placer dans des vitrines d'exposition dans différentes zones du site.

"Nous sommes ravis que les différentes pièces aient été finalement remises où elles avaient été trouvées et nous sommes certains qu'elles seront appréciées par les touristes modernes, désireux d'apprendre comment les gens vivaient dans l'antiquité" rapporte Massimo Osanna, Superintendant archéologique actuel de Pompéi.

 Morceau de pain carbonisé.

Dans le cadre de la même initiative, d'autres exemples de pratiques culinaires des anciens romains ont aussi été mis en exposition permanente. Les visiteurs peuvent désormais admirer un morceau de pain carbonisé vieux de deux millénaires et admirer un pot en métal contenant les restes fossilisés d'une soupe de haricots fèves et de légumes.
 
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9.08.2016

Des tablettes de malédiction romaines découvertes en Serbie

Des archéologues rapportent avoir découvert des tablettes de malédiction (ou tablettes de défixion), faites en or et en argent, dans des tombes romaines.

Elles ont été trouvées sur le site archéologique de Viminacium en Serbie, lieu de l'ancienne capitale de la province romaine de la Mésie supérieure.

L'une des tablettes de malédiction en or. " Institute of Archaeology, Belgrade

Les romains les utilisaient pour maudire leurs voisins, proches ou amours contrariés. L'une des inscriptions de l'un des objets, que l'on appelle "tabella defixionis" en latin, commence ainsi: "Que toutes les forces et démons aident à..."

Certaines tablettes sont écrites en grec, mais elles comprennent également un langage et des symboles incompréhensibles. Les experts estiment que cela a probablement été inventé par les personnes qui ont fait les tablettes, afin que le message ne puisse être compris que des dieux et démons.

Cependant, la découverte est considérée comme importante car jusqu'ici les précédents exemplaires de tablettes étaient gravés dans le plomb, une matière beaucoup moins précieuse.

"C'est une découverte archéologique très importante car cela nous montre à quel point la vie à Viminacium était luxueuse, ou bien à quel point ils mettaient de l'espoir dans leurs tablettes de malédiction en utilisant des métaux précieux" rapporte Miomir Korac, archéologue en chef du site de Viminacium, "d'après mes connaissances, de telles tablettes en or n'ont jamais été trouvées ailleurs. Dans les habitudes romaines, l'or n'était jamais introduit dans les tombes."

Korac fait remarquer que les gens qui vivent dans cette partie de la Serbie aujourd'hui sont connus pour leurs superstitions.

Il ajoute aussi: "des divinités opposées apparaissent sur ces tablettes, comme si on invoquait à la fois le Christ et l'Antéchrist aujourd'hui, ou le Christ et des dieux païens, ce qui est étrange. Cela nous montre que le processus de conversion au christianisme a été lent".

Carte montrant la localisation du site archéologique de Viminatium en Serbie

Les scientifiques pensent que Viminacium approchait les 40000 habitants au 4ème siècle après JC (la période où furent fabriquées les tablettes). Cette ville était ainsi plus grande d'un tiers que Pompeii.

De plus, c'était une ville abritant des gens de différentes nations. "Nous avons trouvé que les païens et chrétiens étaient enterrés ensemble, et nous pouvons en conclure que, à l'époque, ils vivaient dans l'harmonie et la tolérance."

Cependant, en une centaine d'années, la ville fut détruite par les vagues des envahisseurs Huns, qui ont fait suite à l'invasion des slaves au 6ème siècle après JC.
Relecture par Marion Juglin
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6.27.2016

La télédétection par laser révèle des routes romaines oubliées en Angleterre

Depuis 1988, l'Agence Environnementale d'Angleterre (Environment Agency) utilise des lasers pour scanner et cartographier les paysages anglais; cela permet d'aider à des travaux comme la modélisation des inondations ou le suivi de l'évolution des côtes.

Mais les données LIDAR (Light Detection and Ranging) sont aussi disponibles au public et elles ont été utilisées dans de nombreux cas: depuis la construction de mondes virtuels jusqu'à la gestion des forêts.

Le fort romain de Vindolanda mis en image avec l'utilisation des données LIDAR. Source: Gov.uk

Ces mines de données fournies par le LIDAR se sont avérées particulièrement utiles pour les archéologues cherchant à cartographier les routes romaines "perdues", depuis des milliers d'années pour certaines d'entre elles.

Leurs découvertes donnent des indices à l'un des chapitres négligés de l'histoire de la Grande-Bretagne Romaine: les routes construites pour aider les légions de Rome à conquérir et contrôler le nord de l'Angleterre.

Pendant des décennies après l'invasion de 43 après JC, une grande partie de la région du Nord (comprenant le Lancashire, Yorkshire et Cumbria) était contrôlée par une tribu Celte appelée Brigantes.

L'historien et sénateur romain Tacite écrivit que l'échec du mariage entre la Reine Cartimandua des Brigantes, alliée romaine, et son mari Venutios, a conduit à une épreuve de force avec Rome. En effet, à la suite de leur divorce, Venutios organisa une révolte en 69 après JC alors que Cartimandua prit la fuite.

L'empereur Vespasien envoya alors des forces sous l'autorité du nouveau gouverneur de Grande-Bretagne, Quintus Petilius Cerialis, pour écraser la rébellion et conquérir le nord de l'Angleterre.

Les constructions des routes pour relier les forts et les implantations à travers le paysage accidenté étaient une partie vitale de cette conquête du Nord qui dura plusieurs décennies.


David Ratledge recherche les routes romaines dans le Lancashire depuis plus de 45 ans; récemment, il a utilisé les données LIDAR de l'Agence Environnementale et a découvert 17km d'une route romaine "perdue" entre Ribchester et Lancaster: "C'étaient les sites romains les plus importants du comté, aussi de bonnes communications entre eux devaient être essentielles (...). Auparavant, dans le Lancashire, nous n'avions que des photos aériennes datant des années 1940 aux années 1960; mais les caractéristiques du paysage sur ces photographies n'étaient visibles qu'après une période de sécheresse et nous n'en avons pas eu beaucoup ! Avec le LIDAR, une fois que l'on sait ce que l'on cherche, c'est parfaitement évident: on sait que l'on a trouvé une route... C'est révolutionnaire.

Les données LIDAR ont joué un rôle clé dans la recherche des routes romaines dans le Lancashire: cette parcelle a aidé à révéler la partie d'une route entre Ribchester et Catterall (entre les pointillés rouges). Source: Gov.uk

Les routes romaines étaient de grandes structures, mesurant généralement 5 à 7 mètres de large et pouvant s'élever de 50cm au centre. Cependant, près de deux mille ans d'érosion font qu'il est souvent très difficile de les localiser au niveau du sol.

David Ratledge ajoute que: "La préservation des restes varie de manière importante. Des parties de la route peuvent encore avoir 50cm de haut et être facilement repérables, et d'autres parties sont si subtiles qu'on ne peut que les manquer."

Les spécialistes Hugh Toller et Bryn Gethin ont trouvé au moins 4 routes romaines "perdues" dans le pays grâce au LIDAR, et beaucoup d'autres découvertes potentielles attendent d'être confirmées par des fouilles sur le terrain.

Dans le Comté de Cumbria, Hugh a utilisé les données LIDAR pour vérifier le trajet d'une route entre le fort Romain de Low Borrowbridge, près de Penrith, jusqu'à Kirkby Thore, le site d'un camp romain de cavalerie.

C'est une partie manquante d'une route connue, appelée Voie Maiden, et qui continue vers le Château Whitley et le Fort romain de Carvoran, en Northumbrie (près du Mur d'Hadrien).


Selon Hugh Toller: "Souvent, il y a de vagues indications d'une route mais pas assez d'éléments pour être sûr. Avec le LIDAR, nous pouvons localiser chaque agger (levée de terre ou fortification autour d'un camp romain); et si l'on trouve 2 ou 3 km de ces lignes à travers le paysage, cela ne peut être rien d'autre qu'une route romaine."

Souvent les routes romaines sont très difficiles à localiser au niveau du sol, comme on peut le voir sur ces photos. Source: Gov.uk

Hugh travaille actuellement sur quatre autres routes romaines dans le nord de l'Angleterre découvertes grâce au LIDAR. Cela devrait permettre d'en savoir plus sur l'histoire de la Grande-Bretagne romaine.

Ces routes vont de Whitley Castle à Corbridge, de Bainbridge vers le nord de Wensleydale, d'Ambleside vers Papcastle et d'Ambleside vers Carlisle. Il y a plusieurs autres routes "perdues" qu'il prévoit de remettre sur la carte.

Prochainement, il pourrait y avoir de nombreuses autres découvertes sachant que l'Agence Environnementale est en train de rendre en libre accès les 11 terabytes de données LIDAR dans le cadre de l'initiative #OpenDefra.

Ces données sont disponibles pour tout le monde sur le site Geostore.

Pour Martin Whitworth, directeur adjoint à l'Agence Environnementale: "Les archéologues ont été pionniers en nous montrant ce que l'on pouvait faire avec les données LIDAR. En laissant ces données en libre accès nous espérons non seulement obtenir de nouvelles informations sur le passé mais aussi aider les entrepreneurs, les porteurs de projet et les communautés à se tourner vers l'avenir et trouver une façon dont ces données pourraient être utilisées pour bénéficier à l'environnement et l'économie rurale."

Depuis la gestion des forêts aux applications pour les randonnées, des jeux de construction aux choix pour planter des cultures, les utilisations des données LIDAR sont sans fin.

Relecture par Marion Juglin
Source:

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4.26.2016

Villa d'Hadrien: une nouvelle construction mise au jour à Tivoli

Une construction vieille de 1900 ans qui aurait servi d'appartement dans les domaines de l'empereur romain Hadrien a été découverte à Tivoli.

Les archéologues travaillant sur une villa construite par l'empereur romain Hadrien ont découvert un bâtiment rempli d'ouvrages artistiques. Credit: Kevin MacNichol

Le bâtiment est rempli d'ouvrages luxueux. "La décoration exceptionnellement bien préservée des pièces comprend des sols en mosaïque avec des motifs végétaux et abstraits, des revêtements en marbre, des peintures murales et une fresque de plafond presque entière", écrivent les archéologues dans le résumé d'un document présenté récemment à la rencontre annuelle de l'Archaeological Institute of America à San Francisco.

La plupart des œuvres d'art sont en morceaux, et le processus de fouille et de conservation est difficile, selon Francesco de Angelis, professeur d'histoire de l'art et d'archéologie à l'université de Columbia à New York, et directeur de l'équipe de fouille: "C'est comme un puzzle, nous avons toutes les pièces, nous devons juste les remettre ensemble, et bien sûr les nettoyer et les consolider".

Le bâtiment qui vient d'être découvert était probablement utilisé comme appartement par une personne de haut rang, mais pas quelqu'un qui faisait partie de l'entourage proche de l'empereur, selon le professeur.

Des appartements similaires ont été trouvés dans la cité romaine d'Ostie. Ils sont "confortables, et ils sont somptueux dans une certaine mesure" mais ils ne sont pas les maisons des aristocrates les plus riches, d'après de Angelis.

L'équipe a utilisé un mélange de techniques, dont les balayages radar, pour voir sous le sol du site. Elle a découvert que l'appartement fait partie d'un complexe plus grand non fouillé au sein de la Villa Hadrien.

"Le bâtiment que nous sommes en train de fouiller n'était pas isolé. Il faisait partie d'un groupe plus large de structures" continu de Angelis. Avec les balayages radar, le complexe apparaît presque comme un voisinage au sein de la villa bien que l'on ne sache pas à quoi ressemble le reste du complexe jusqu'à ce qu'il soit fouillé.

Les peintures murales colorées du bâtiment sont progressivement conservées et rassemblées. Credit: D. Nocera

La Villa d'Hadrien.

La Villa d'Hadrien est située  à environ 30km de Rome. A l'époque, elle occupait 120 hectares, presque deux fois la superficie de la ville de Pompéi (bien que la Villa Hadrien avait beaucoup plus d'espaces ouverts).

La villa contenait de nombreuses structures, dont des sanctuaires, des palaces, des bains, des bibliothèques et des jardins.

Hadrien, qui régna de 117 à 138 après JC, voyageait beaucoup à travers l'Empire Romain, et il devait y avoir de longs intervalles où il ne vivait pas dans la villa.

Après sa mort, ses successeurs ont continué d'utiliser la villa lorsque leur planning le permettait. "Les vrais habitants de la villa, si l'on veut, étaient le personnel qui y vivait et maintenait les lieux propres et préparés pour l'empereur lorsqu'il venait." ajoute de Angelis, notant que les preuves archéologiques suggèrent que le personnel  a occupé la villa de manière continue pendant plusieurs siècles.

L'équipe espère en apprendre plus sur eux lors de la prochaine saison de fouille.

Relecture par Marion Juglin

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3.26.2016

Rome Reborn 2.2: l'ancienne ville de Rome en 3D

Rome Reborn est une initiative internationale dont l'objectif est la création de modèles 3D pour illustrer le développement urbain de la ville de Rome antique, depuis les premières implantations de l'âge du bronze tardif (environ 1000 avant JC), jusqu'à la dépopulation de la cité au début du moyen âge (environ 550 après JC).

Avec l'avis d'un Comité consultatif scientifique international, les meneurs du projet ont décidé que l'année 320 après JC était la meilleure période pour commencer le travail de modélisation.

A cette époque, Rome avait atteint son pic de population, et les principales églises chrétiennes commençaient à être construites.
Après cette date, peu de nouveaux bâtiments civils furent construits. La plupart de ce qui a survécu de l'ancienne cité date de cette période, ce qui rend la reconstruction moins spéculative.

Mais après avoir commencé avec l'an 320 après JC, l'équipe de Rome Reborn à l'intention d'avancer dans les deux directions temporelles, avant et après, jusqu'à ce que l'ensemble de la période prévue par la mission soit couverte.

(J'avais déjà publié un article sur Rome Reborn en 2007: Rome reborn 1.0: une équipe internationale reconstruit la ville de Rome en 3D)

Aujourd'hui, la dernière version est Rome Reborn 2.2: il y a de nouveaux contenus, notamment le Panthéon ainsi que des animations avec des résidents typiques de Rome....

Voici quelques captures d'écran de la vidéo, et, en toute fin, la vidéo de Rome Reborn 2.2


Vue aérienne du centre de la cité vue depuis l'est. On peut voir, le Tibre, le Cirque Maxime, Palatine et le Colisée. Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Vue typique le long des berges du Tibre entre l'Aventin et le Trastevere, près du pont Probi. Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Vue aérienne de l'île du Tibre. On peut voir au loin le Cirque Maxime. Au sud de l'île on voit le sanctuaire d'Asclépios. Les deux ponts reliant l'île à la cité sont encore utilisés de nos jours: le Pont Fabricius et le Pont Cestius.
Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Ici, ce sont les Bains de Trajan sur la colline Oppien, à l'opposé de l’amphithéâtre Flavien. Ces bains auraient inspiré les grands Thermes de Caracalla et de Dioclétien, construits au 3ème siècle. Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Le Cirque Maxime abritait la piste utilisée pour les courses de chars. Ce complexe a été reconstruit à de nombreuses reprises. Dans cette image, nous voyons le cirque, le palais impérial adjacent à la colline Palatine et le Septizodium.
Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Le Colosse de Néron (ou Colosse du Soleil) est une statue faite en bronze, érigée à l'origine comme portait de Néron dans le vestibule de son palace: la Domus Aurea. Lorsque Hadrien bâtit le temple de Vénus et de Rome sur le vestibule, il ordonna de déplacer la statue en ce lieu près de l'amphithéâtre. A un certain moment, la tête de Néron fut remplacée par celle du dieu du soleil.
Il ne reste rien de la statue de nos jours...
Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer


Scène de rue. Les boutiques sont au premier étage des immeubles d'habitation. En arrière plan, les arches d'un aqueduc. Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer


Vidéo: visite virtuelle de la Rome antique en 320 après JC:



Merci à Audric pour l'info !

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1.25.2016

Des scanners montrent que les victimes de Pompéi étaient en bonne santé

"Ce qui est sûr, c'est qu'ils mangeaient bien mieux que nous" a lancé l'orthodontiste Elisa Vancore, lors d'une conférence de presse à Pompéi, suite à l'analyse des résultats, "Ils avaient de très bonnes dents, ils avaient un régime pauvre en sucre et riche en fruits et légumes".
Cela bouscule l'image que l'on se fait des romains décadents et appréciant les banquets individuels avant de finir au vomitorium...

Photo: Mario Caporta/AFP

"Les premiers résultats montrent des hauts niveaux de fluorine présents dans l'air et l'eau près du volcan" a continué Vanacore, ce qui explique aussi les excellentes données dentaires découvertes jusqu'à présent. 

Mais cela ne sont que les premiers résultats d'un un projet qui doit passer 86 moulages en plâtre contenant les corps pétrifiés dans un scanner moderne afin d'avoir un aperçu des restes humains.

Le superintendant archéologique de Pompéi, Massimo Osanna, n'a pas tardé à souligner l'importance du projet interdisciplinaire, qui voit des archéologues travaillant avec des ingénieurs informaticiens, des radiologistes et des orthodontistes. "Cela révèlera beaucoup de choses sur les victimes: leur âge, leur sexe, ce qu'elles mangeaient, leurs maladies et leur classe sociale. Cela sera un grand pas en avant dans notre connaissance de l'antiquité".

Photo: The Archaeological Site of Pompeii

La technique du plâtre coulé sur les victimes pétrifiées fut inventée en 1886 par l'archéologue italien Giuseppe Fiorelli, et cela a permis de déplacer les victimes trouvées sur le site et de préserver leurs restes de la désintégration. Cependant, bien que le moulage ait permis aux archéologues de noter précisément les détails externes sur chaque corps, dont les expressions faciales et les habits, ils ne pouvaient aller plus loin et n'avaient pas accès aux matières organiques comme les dents et les os à l'intérieur.

Comme la machine ne peut accepter les moulages de plus de 70cm de diamètre, une partie des résidents de Pompéi resteront un mystère, bien que leurs têtes et poitrines seront scannées dans la mesure du possible.

Photo: The Archaeological Site of Pompeii

Il existe aussi des moulages d'animaux comme des cochons et des chiens; tous ont parfaitement été préservés au moment de leur mort, lorsque la nuée ardente submergea la ville après l'éruption du Mont Vésuve en 79 après JC, enterrant la ville pendant 1800 ans.


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7.20.2015

Retour vers le futur avec le béton architectural Romain


Une visite de Rome ne serait pas complète sans avoir vu le Panthéon, les Marchés de Trajan, le Colisée, ou bien encore les exemples spectaculaires d'anciens monuments Romains en béton qui ont résisté à l'épreuve du temps et des éléments pendant presque 2000 ans.

Une découverte clé, pour comprendre la longévité et l'endurance de l'architecture en béton des romains, a été faite grâce à une collaboration internationale et interdisciplinaire de chercheurs. Il ont utilisé des faisceaux de rayons-X à l'ALS (Advanced Light Source) du département américain de l'énergie du Laboratoire National Lawrence Berkeley (Berkeley Lab).

L'ancien béton Romain se compose de morceaux grossiers de tuf volcanique et de brique reliés ensemble par un mortier de chaux et de cendres volcaniques qui résisté aux microfissures, une clé de sa longévité et résistance. Credit: (Photo by Roy Kaltschmidt, Berkeley Lab)

L'équipe de recherche a étudié la reproduction d'un mortier Romain fait de chaux et de cendres volcaniques. Il avait auparavant été soumis à des tests de fracture à l'Université Cornell.

Dans les murs en béton des Marchés de Trajan, construits aux alentours de 110 de l'Ere Commune, ce mortier lie des fragments de tuf et de briques de la taille d'un galet.

Les murs en béton des Marchés de Trajan à Rome on passé le test du temps et des éléments pendant presque 2000 ans. Ils on survécu à un tremblement de terre majeur en 1349. Photo courtesy of Marie Jackson, Berkeley

A travers l'observation des changements minéralogiques qui ont eu lieu dans le durcissement du mortier sur une période de 180 jours, et en comparant les résultats avec les échantillons originaux vieux de 1900 ans, l'équipe a découvert qu'un hydrate cristallin de liaison empêchait la propagation des microfissures.

"Le mortier résiste aux microfissures grâce à la cristallisation du stratlingite lamellaire, un minéral durable de calcium-aluminosilicate qui renforce les zones interfaciales et le moule en ciment" explique Marie Jackson, scientifique de faculté à l'Université de Californie Berkeley, "les enchevêtrements denses des cristaux lamellaires empêchent la propagation de la fissure et préserve la cohésion à l'échelle du micron; cela permet au béton de maintenir sa résistance chimique et son intégrité structurelle dans un environnement sismique actif à l'échelle millénaire."

Jackon, volcanologue de formation et qui avait conduit une étude à l'ALS sur le béton Romain en eau de mer, est l'auteur principal d'un article décrivant cette étude dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) et intitulé: "Mechanical Resilience and Cementitious Processes in Imperial Roman Architectural Mortar" (Résistance mécanique et processus cimentaire dans le mortier architectural Romain").
Les co-auteurs sont Eric Landis, Philip Brune, Massimo Vitti, Heng Chen, Qinfei Li, Martin Kunz, Hans-Rudolf Wenk, Paulo Monteiro et Anthony Ingraffea.
 
Les mortiers qui lient les composites en béton utilisés pour bâtir les structures de la Rome Impériale sont d'un grand intérêt scientifique, pas seulement pour leur résistance et durabilité inégalée, mais aussi pour les avantages environnementaux qu'ils offrent.

La plupart des bétons modernes sont des ciments Portland à base de calcaire. La fabrication de ciment Portland nécessite le chauffage d'une mélange de calcaire et d'argile à 1450 degrés Celsius, un procédé qui relâche beaucoup de carbone (19 billions de tonnes de ciment Portland utilisés annuellement): cela représente 7% du total des émissions carbone émis dans l'atmosphère chaque année.

Le mortier architectural Romain, par contraste, est un mélange de 85% (du volume) de cendres volcaniques, d'eau et de chaux, le tout chauffé à une température bien inférieure que le ciment de Portland.
Les morceaux grossiers de tuf volcanique et de brique composent 45 à 55% du ciment. Le résultat est une réduction significative des émissions carbone.

"Si nous pouvons trouver des façons d'incorporer un composant volumétrique substantiel de roche volcanique dans la production de certains bétons, nous pourrions réduire les émissions carbone lors de leur production et aussi améliorer leur durabilité et résistance mécanique à travers le temps" dit Jackson.

Dans le cadre de leur étude, Jackson et ses collaborateurs de L'université de Berkeley ont utilisé l'ALS beamline 12.3.2 (une ligne de pliage-aimant) pour faire des mesures de micro-diffractions des rayon X de tranches de mortier Romain épaisses de seulement 0.3mm.
"Nous avons obtenu des diffractogrammes de rayon X pour de nombreux points différents au sein d'une microstructure de ciment donné" ajoute Jackson, "cela nous a permis de détecter des changements dans les assemblages minéraux, nous donnant des indications des processus chimiques actifs sur de très petites surfaces".

Les changements minéralogiques que Jackson et ses collaborateurs ont observé montrent que la reproduction du mortier gagne en force et endurance sur 180 jours au fur et à mesure que le calcium-aluminium-silicate-hydrate liant la cimentation fusionne et que les cristaux de stratlingite grandissent dans les zones interfaciales entre les scories volcaniques et le mortier.

Les cristaux de stratlingite ne montrent pas de corrosion et leur surface lisse suggère une stabilité à long terme, similaire au stratlingite géologique qui perdure pendant des centaines ou des milliers d'années.

 "La cristallisation in situ des cristaux de stratlingite produit des zones interfaciales qui sont très différentes de toute les microstructures interfaciales observées dans les bétons en ciment de Portland" ajoute Jackson, "la grande porosité le long des zones interfaciales des agrégats inertes dans le béton en ciment de Portland donne des sites où des fissures nucléent et se propagent"

Pour Jackson, le prochain défi pour les chercheurs sera "de trouver des façons d'activer ces agrégats, comme des scories ou des cendres volcaniques, dans des bétons innovants afin que cela développe les renforcements des stratlingites dans les zones interfaciales comme dans les mortiers architecturaux Romains".


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