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12.03.2017

Découverte d'une ancienne cité égyptienne vieille de 7000 ans

Des archéologues ont découvert en Egypte les ruines d'une ancienne cité ainsi qu'un cimetière attenant, remontant à 7000 ans, vers 5316 avant l'Ere Commune. D'après une déclaration du ministère des antiquités, le site pourrait remonter à la première dynastie d'Egypte.

La découverte a été faite dans la province de Sohag à 400 mètres du temple du roi Séthi 1er dans la ville d'Abydos.

Découverte d'une ancienne cité égyptienne vieille de 7000 ans

Des restes de huttes, d'outils en pierre et de poteries ont été trouvés, indiquant que la cité résidentielle fournissait la force de travail qui aurait servi à la construction des tombes royales.

Le cimetière contenait 15 grandes tombes qui, selon Hany Aboul Azm, directeur de l'Administration Centrale des Antiquités de Haute Egypte, pourraient appartenir à des hauts fonctionnaires.


La découverte a une importance particulière car elle pourrait fournir un aperçu sur Abydos, l'une des plus anciennes cités d'Egypte.



D'après d'anciennes recherches, Abydos aurait été la capitale de l'ancienne Egypte vers la fin de la période prédynastique (transition entre le néolithique et la formation d'un État par unification du pays et centralisation des pouvoirs aux mains des dynasties pharaoniques).

Photo: Egyptian Ministry of Antiquities/Facebook

 "La taille des tombes découvertes dans le cimetière sont plus grandes, dans certains cas, que les tombes royales dans Abydos remontant à la première dynastie, ce qui prouve l'importance des personnes inhumées dans cet endroit et leur statut social élevé lors du début de l'histoire de l'Egypte ancienne" a dit le ministre.

D'après Yasser Mahmoud Hussein, qui a dirigé la mission archéologique, les tombes se distinguent par de multiples mastabas. Ils sont de forme rectangulaire et présentent des côtés inclinés et un toit plat.


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11.02.2017

Un "grand vide" identifié dans la pyramide de Khéops

Le mystère de la grande pyramide de Gizeh s'est épaissi avec la découverte de ce qui semble être un grand vide à l'intérieur du monument. On ne sait pas encore quelle est la raison de son existence, ni si la cavité contient des artéfacts, car elle est inaccessible.

Un "grand vide" identifié dans la pyramide de Khéops
Sur l'image on voit le grand vide près de la chambre de Khéops, mais aussi la petite anomalie détectée l'année dernière près de la base. Source: ScanPyramids

Des scientifiques japonais et français viennent de faire l'annonce après deux ans d'étude sur le célèbre site du complexe de pyramides. Ils ont utilisé la technique de la muographie (voir à ce sujet l'article publié en 2016: Des particules pour comprendre comment ont été construites les pyramides): elle permet de détecter des changements de densité à l'intérieur de grandes structures en pierre.

La Grande Pyramide, ou Pyramide de Khéops, aurait été construite sous le règne du Pharaon Khéops entre 2509 et 2483 avant JC. Haute de 140m, c'est la plus grande des pyramides du plateau de Gizeh situé aux abords du Caire.

La célèbre pyramide de Khéops contient trois grandes chambres et une série de couloirs, dont le plus frappant est la grande galerie longue de 47m et haute de 8m.

 La nouvelle cavité découverte est directement au-dessus de la Grande Galerie que l'on voit ci-dessus.

La nouvelle cavité identifiée est située directement au-dessus de ce grand couloir et aurait des dimensions similaires. "Nous ne savons pas si ce grand vide est horizontal ou incliné, nous ne savons pas s'il est composé de plusieurs structures successives ou d'une seule." rapporte Mehdi Tayoubi de l'Institut HIP, "ce dont nous sommes sûrs est que ce grand vide est à cet endroit; c'est impressionnant, et aucune théorie n'en a fait mention jusqu'ici".

L'équipe du projet ScanPyramids a veillé à ne pas décrire la cavité comme une "chambre". La pyramide de Khéops contient des pièces dont les experts pensent qu'elles ont été incorporées par les constructeurs pour éviter tout effondrement, soulageant ainsi d'une partie du poids des pierres. La grande chambre du roi, par exemple, a cinq espaces situés au-dessus d'elle.

Le célèbre archéologue américain Mark Lehner fait partie d'un groupe d'experts chargé d'examiner le travail de ScanPyramids. Il dit que la science des muons est solide mais il n'est pas encore convaincu que cette découverte a une signification: "cela pourrait être une sorte d'espace que les constructeurs ont laissé pour protéger le toit très étroit de la grande galerie du poids de la pyramide. Pour le moment c'est juste une anomalie. Mais nous avons besoin de plus nous pencher dessus, surtout à une époque où nous ne pouvons plus nous frayer un chemin à travers la pyramide avec de la poudre comme l'a fait l'égyptologue Howard Vyse au début des années 1800. "

L'un des chefs d'équipe, Hany Helal de l'Université du Caire, pense que le vide est trop grand pour servir à soulager la pression, mais concède que les experts doivent en débattre: "ce que nous faisons et d'essayer de comprendre la structure interne des pyramides et comment elles ont été construites. De célèbres égyptologues, des archéologues et des architectes, ont des hypothèses. Et ce que nous faisons, est de leur fournir des données."


Une grande partie de l'incertitude provient des données plutôt imprécises tirées de la muographie.


Cette technique non invasive a été développée au cours des 50 dernières années pour sonder l'intérieur de phénomènes aussi divers que les volcans ou les glaciers. Cela a même été utilisé pour enquêter sur les réacteurs nucléaires en panne à Fukushima.

Placement des détecteurs de muon.

La muographie utilise des particules à haute énergie qui tombent sur la surface de la terre depuis l'espace. Lorsque les rayons cosmiques super rapides entrent en collision avec des molécules d'air, ils produisent une gamme de particules «filles», dont des muons. Ceux-ci se déplacent près de la vitesse de la lumière et interagissent faiblement uniquement avec la matière. Lorsqu'ils atteignent la surface, ils pénètrent profondément dans la roche. Mais certaines particules sont absorbées et déviées par les atomes dans les minéraux de la roche, et, si l'on place des détecteurs à muons sous la zone intéressée, alors une image des anomalies de densité peut être obtenue.

L'équipe du projet ScanPymramids a utilisé trois différentes technologies de muographie, et les trois ont confirmé la position et la taille du vide.

Sébastien Procureur, du  CEA-IRFU de l'Université de Paris-Saclay, a souligné que la muographie ne voit que de grandes caractéristiques. "Avec les muons, vous mesurez une densité intégrée", explique-t-il, "aussi, s'il y a des trous partout, alors la densité intégrée sera la même, plus ou moins, dans toutes les directions, parce que tout sera dans la moyenne. Mais si vous voyez un excès de muons, cela signifie que vous avez un vide plus grand"

La question qui se pose maintenant est de savoir comment ce vide va être examiné de manière plus approfondie.

Jean-Baptiste Mouret, de l'Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique), explique que l'équipe a une idée sur la façon de procéder, mais que les autorités égyptiennes doivent d'abord l'approuver. "Notre idée est de percer un très petit trou pour explorer un monument tel que celui-ci. Nous projetons d'avoir un robot qui pourrait tenir dans un trou de 3cm. En fait, nous travaillons sur des robots volants"

Les analyses muographiques dans la pyramide de Khéops ont été publiées dans la revue Nature: Discovery of a big void in Khufu’s Pyramid by observation of cosmic-ray muons


The muography investigation at Khufu's Pyramid is reported in this week's edition of Nature magazine.

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5.12.2017

Plus de 1000 statuettes et 10 sarcophages découverts dans une tombe de l'ère pharaonique à Louxor

Les autorités égyptiennes ont annoncé une importante découverte après la mise au jour par des archéologues de momies, de 10 sarcophages en bois colorés et plus de 1000 statuettes funéraires dans un tombeau vieux de 3500 ans près de Louxor.

Plus de 1000 statuettes et 10 sarcophages découverts dans une tombe de l'ère pharaonique à Louxor
L'entrée de la tombe. Photo:  Reuters Staff / Reuters

La tombe de la 18ème Dynastie, découverte dans la nécropole de Dra Abou el-Naga près de la célèbre Vallée des Rois, appartenait à un noble appelé Ouserhat qui travaillait en tant que juge de la ville, selon le Ministre des Antiquités Egyptiennes.

"Il y a 10 cercueils et 8 momies. Les fouilles sont en cours", a dit le chef de la mission archéologique, Mostafa Waziri.

La tombe a été rouverte pour ajouter des momies sous la 21ème dynastie, il y a environ 3000 ans, pour les protéger dans une période où le pillage des tombes était courant. "Cela a été une surprise de voir tout ce qu'il y avait à l'intérieur" de la tombe, rapporte le ministre des antiquités Khaled el-Enany, "nous avons trouvé un grand nombre d'ouchebtis (de petites figurines sculptées), plus de 1000. C'est une importante découverte".
 
Plus de 1000 statuettes et 10 sarcophages découverts dans une tombe de l'ère pharaonique à Louxor
Vue d'un sarcophage en bois peint. Photo:  Reuters Staff / Reuters

Les ouchebtis étaient souvent placées avec le défunt dans les anciennes tombes égyptiennes afin de les aider dans leur vie après la mort. A l'intérieur du tombeau, les archéologues portant des masques blancs et des gants en latex ont inspecté les sarcophages, qui étaient couverts de dessins complexes en rouge, bleu, noir, vert et jaune, et avec la représentation sculptée du visage du mort. Les cercueils sont globalement bien préservés, bien que certains se soient détériorés et brisés avec le temps.

Les archéologues ont aussi examiné une momie enveloppée de lin à l'intérieur de l'un des cercueils. Des pots blancs, orange, verts et à motifs ont également été trouvés dans les tombeaux. "C'est un tombeau en forme de T; il y a une cour ouverte menant à une salle rectangulaire, un couloir et une chambre intérieure" ajoute le ministre.

Plus de 1000 statuettes et 10 sarcophages découverts dans une tombe de l'ère pharaonique à Louxor
 Les ouchebtis découverts dans le tombeau. photo: Reuters: Ahmed Taranh/EPA

Un puis de 9 mètres à l'intérieur du tombeau contenait les ouchebtis, ainsi que des masques en bois et la poignée d'un couvercle de sarcophage.

Une autre pièce a aussi été découverte, bien qu'elle n'a pas encore été complétement fouillée. Il y a cependant des possibilités que de nouvelles momies puissent être découvertes.


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4.21.2017

Des jambes momifiées appartiendraient à la reine égyptienne Néfertari

Une équipe internationale d'archéologues pense qu'une paire de jambes momifiées, exposées dans un  musée italien, pourraient être celles de la reine éyptienne Néfertari, l'épouse favorite du pharaon Ramsès II.

L'équipe, qui comprend le Dr Stephen Buckley et le professeur Joann Fletcher du département d'archéologie de l'Université d'York, a utilisé des datations au radiocarbone, l'anthropologie,la paléopathologie, et des analyses génétiques et chimiques pour identifier les restes.

Des jambes momifiées appartiendraient à la reine égyptienne Néfertari
Photo: Professor Joann Fletcher 

Les scientifiques ont conclu que "le scénario le plus probable est que les jambes momifiées appartiennent à la Reine Néfertari". En tant qu'épouse favorite du pharaon Ramsès II, Néfertari a obtenu un tombeau magnifiquement décoré dans la Vallée des Reines, où le professeur Fletcher a pu avoir accès.

Bien que pillé dans les temps anciens, le tombeau, fouillé pour la première fois par des archéologues italiens en 1904, contenait encore des objets qui avaient été envoyés au Musée Egyptologique de Turin.

Cela comprenait cette paire de jambes momifiées qui a pu faire partie d'un enterrement ultérieur, comme cela était souvent le cas dans d'autres tombes dans la région.
Aussi, comme les jambes n'ont jamais été analysées scientifiquement, il a été récemment décidé d'entreprendre cette étude afin de savoir si elles pouvaient représenter tout ce qui restait de l'une des reines les plus mythiques d'Egypte.

Des jambes momifiées appartiendraient à la reine égyptienne Néfertari
Les jambes passées au Rayons X. Source: Plos One

L'étude, publiée dans le journal Plos One (Queen Nefertari, the Royal Spouse of Pharaoh Ramses II: A Multidisciplinary Investigation of the Mummified Remains Found in Her Tomb (QV66)), a révélé que les jambes étaient celles d'une femme adulte d'environ 40 ans.


Une momification conforme aux traditions du 13ème siècle avant JC


Les analyses chimiques du Dr Buckley ont aussi montré que les matériaux utilisés pour embaumer les jambes correspondaient aux traditions de momification en cours au 13ème siècle avant JC, ce qui, combiné avec les conclusions des autres spécialistes impliqués, a permis l'identification.

Le professeur Fletcher rapporte que: "Cela a été passionnant de faire partie de ce projet, et un grand privilège de travailler avec certains des plus grands experts mondiaux dans ce domaine. Stephen et moi-même avons une longue histoire dans l'étude des momies royales égyptiennes; et les preuves que nous avons pu rassembler sur les restes de Néfertari, non seulement complètent nos recherches sur la reine et son tombeau, mais nous permettent aussi d'ajouter une nouvelle pièce au puzzle de ce que l'on sait sur la momification égyptienne."


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4.18.2017

Une seconde pyramide portant le nom du pharaon Ameni Kemaou découverte à Dahchour

Une pyramide vieille de 3800 ans a été découverte sur le site de Dahchour en Egypte. Un bloc d'albâtre portant le nom du pharaon Ameni Kemaou y a été trouvé.

Une autre pyramide contenant des artéfacts au nom d'Ameni Kemaou (ou Sehetepibrê) avait été découverte en 1957 à Dahchour, une nécropole royale dans le désert sur la rive ouest du Nil.

Une seconde pyramide portant le nom du pharaon Ameni Kemaou découverte à Dahchour
Seules des parties internes de la pyramide ont survécu jusqu'à aujourd'hui. Photo: Egyptian Ministry of Antiquities

La récente trouvaille a laissé les archéologues perplexes, se demandant pourquoi le même pharaon avait deux pyramides à son nom. 

Les restes de la structure interne de la pyramide ont été trouvés par une équipe d'archéologues égyptiens. "Les restes de la pyramide mise au jour représentent une partie de la structure interne, qui se compose d'un corridor menant vers l'intérieur de la pyramide et d'un couloir qui conduit vers une rampe au sud et vers une chambre à l'extrémité ouest." a déclaré Adel Okasha, directeur général de la Nécropole de Dahchour.

Une seconde pyramide portant le nom du pharaon Ameni Kemaou découverte à Dahchour
A l'intérieur des restes de la pyramide, les archéologues ont découvert un corridor avec des marches. Photo: Egyptian Ministry of Antiquities

A l'intérieur de la structure interne, l'équipe a découvert un bloc en albâtre comprenant 10 lignes d'écriture hiéroglyphique.


D'après James Allen, professeur d'égyptologie à l'Université Brown, et Aidan Dodson, chercheur universitaire à l'Université de Bristol, l'inscription sur le bloc est une sorte de texte religieux utilisé pour être affiché sur les murs des pyramides, et il porte le nom du pharaon Ameni Kemaou. "C'était le cinquième roi de la XIIIème dynastie et il régna pendant environ deux ans, vers 1790 avant JC" ajoute Allen.

Thomas Schneider, professeur en égyptologie et études du Proche Orient à l'Université de Colombie Britannique, pense aussi que le nom du pharaon dans les inscriptions hiéroglyphiques est celui d'Ameni Kemaou: "La résolution de la photo n'est pas très bonne, cependant, je pense que l'on peut lire le nom d'Ameni Kemaou"

Une seconde pyramide portant le nom du pharaon Ameni Kemaou découverte à Dahchour
Ce bloc a été trouvé à l'intérieur de la pyramide et porte le nom du pharaon Ameni Kemaou qui régna il y a 3800 ans. Photo: Egyptian Ministry of Antiquities

Dodson, co-auteur d'un article en 1998 sur les artéfacts découverts dans la pyramide de Kemaou en 1957, note la particularité de deux pyramides portant le nom du même pharaon. Pourquoi ? Cela reste encore un mystère.

Peut-être, que la pyramide récemment découverte n'appartenait pas réellement à Ameni Kemaou, mais plutôt à l'un de ses prédécesseurs, suppose Dodson; en arrivant au pouvoir, il a pu vouloir effacer le nom de son prédécesseur sur le bloc et y insérer le sien à la place.

Les symboles hiéroglyphiques représentant le nom d'Ameni Kemaou sont de pauvre qualité, ce qui indique que le graveur a dû les inscrire par-dessus une zone déjà inscrite, ajoute Dodson: "La raison pour laquelle Ameni Kemaou a voulu ajouté son nom est incertaine, sachant que la réelle pyramide de Kemaou a été trouvée en 1957".

Les fouilles de la pyramide ne sont pas terminées et doivent être approfondies.

Merci à Audric pour l'info !
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3.23.2017

Une momie de crocodile pleine de surprises....

Un "crocodile géant" momifié de trois mètres de long, l'une des plus belles momies d'animaux du Musée National des Antiquité Hollandais (Rijksmuseum van Oudheden), s'est révélé être littéralement rempli de surprises...

Des examens détaillés de nouvelles images 3D en tomodensitométrie ont mené à la conclusion qu'à l'intérieur des emballages, en plus des deux crocodiles qui avaient déjà été repérés, la momie contenait aussi des dizaines de bébés crocodiles emballés individuellement.

Il s'agit d'une découverte exceptionnelle: on ne connait que très peu de crocodiles momifiés de la sorte dans le monde.

Une momie de crocodile pleine de surprises
La momie du crocodile en cours de scan. Photo: Mike Bink 

En 1996, un CT-scan avait révélé qu'il y avait deux jeunes crocodiles dans la momie donnant l'impression d'un seul grand crocodile.


Ce que révèle une application 3D, conçue pour les visiteurs du musée...


Un nouveau scanner de la momie du grand crocodile, vielle de 3000 ans, a été récemment mené au Centre Médical Académique (AMC) d'Amsterdam. La société suédoise Interspectral, spécialisée dans les visualisations interactives 3D high-tech, a convertie les résultats du nouveau scanner en une spectaculaire application 3D, ce qui a permis de détecter les dizaines de bébés crocodiles.

Ainsi, depuis quelques mois les visiteurs du musée peuvent mener une autopsie virtuelle interactive sur la momie du crocodile ainsi que sur celle d'un prêtre égyptien. Sur un grand écran tactile, ils peuvent examiner les momies couche par couche, apprenant des informations sur leur âge, leurs caractéristiques physiques, et les procédés de momification.


Une momie de crocodile pleine de surprises....
Les résultats du scanner de la momie avec les bébés crocodiles. Photo: Interspectral et Rijksmuseum van Oudheden/National Museum of Antiquities. 

Les égyptologues du musée pensent que les crocodiles, d'âges différents, ont été momifiés ensemble, en référence à l'ancienne croyance égyptienne sur le rajeunissement et une nouvelle vie après la mort.

Une autre possibilité est qu'il n'y avait pas de grand crocodile disponible à l'époque où ils en avaient besoin comme offrande aux dieux. On a ainsi donné à la momie la forme d'un grand crocodile en utilisant différents types d'emballages: morceaux de bois, tampons de lin, tiges de plante et corde.

Les anciens égyptiens momifiaient toutes sortes d'animaux, généralement pour rendre hommage à une déité particulière qui pouvait se manifester sous une forme animale. Ainsi, les crocodiles étaient offerts au dieu Sobek (qui symbolisait la force des pharaons égyptiens).

Le conservateur du musée était exalté par cette remarquable découverte: "Ce qui était à l'origine un outil pour les visiteurs du musée, a apporté de nouvelles connaissances scientifiques. Lorsque nous avons travaillé sur ce projet, nous ne nous attendions pas à une quelconque découverte. Après tout, la momie avait déjà était scannée. Cela a été une grande surprise que tant de bébés crocodiles aient pu être détectés avec ces scanners 3D high-tech et cette visualisation interactive."


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3.16.2017

Un statue colossale représentant probablement Ramsès II découverte au Caire

Des archéologues égyptiens et allemands ont découvert une statue haute de huit mètres en quartzite submergée dans les eaux souterraines d'un quartier pauvre du Caire. Elle représenterait le pharaon Ramsès II, qui régna en Egypte il y a plus de 3000 ans.

La découverte, saluée par le Ministère des Antiquités comme l'une des plus importantes à ce jour, a été faite près des ruines du tempe de Ramsès II dans l'ancienne cité d'Héliopolis, située à l'est de la ville moderne du Caire.

Un statue colossale représentant probablement Ramsès II découverte au Caire
Photo:  REUTERS/Mohamed Abd El Ghany

Le dirigeant le plus puissant et célèbre de l'ancienne Egypte, appelé aussi Ramsès le Grand, était le troisième de la 19ème Dynastie d'Egypte et régna de 1279 à 1213 avant l'Ere Commune.

Il a mené plusieurs expéditions militaires et étendu l'empire égyptien jusqu'à la Syrie vers l'est et à la Nubie vers le sud. Ses successeurs l'appelaient le "Grand Ancêtre".

"Nous avons découvert le buste de la statue et la partie inférieure de la tête, et maintenant nous avons enlevé la tête et avons trouvé la couronne, l'oreille droite et un fragment de l'œil droit" précise Khaled al-Anani, Ministre des Antiquités.

L'expédition conjointe egypto-allemande a aussi mise au jour la partie supérieure d'une statue en calcaire de taille humaine du Pharaon Seti II, petit-fils de Ramsès II, longue de 80cm.

Le temple du soleil à Héliopolis fut fondé par Ramsès II, ce qui renforce la probabilité que la statue est de lui. C'était l'un des plus grands temples en Egypte, il faisait presque deux fois la taille de Karnak à Louxor, mais fut détruit à l'époque gréco-romaine. De plus, de nombreux obélisques ont été déplacés vers Alexandrie ou emportés en Europe et les pierres du site furent pillées pour être utilisées dans la construction avec le développement de la ville du Caire.


Les spécialistes vont maintenant essayer d'extraire les pièces restantes des deux statues avant de les restaurer.


S'ils y parviennent et que le colosse s'avère bien représenter Ramsès II, il sera placé à l'entrée du Grand Musée égyptien qui doit ouvrir en 2018.

La découverte a été faite dans le quartier de la classe ouvrière d'el-Matariya, parmi des constructions en cours et des routes boueuses.

Un statue colossale représentant probablement Ramsès II découverte au Caire
Photo:  REUTERS/Mohamed Abd El Ghany

Dietrich Raue, chef de l'expédition de l'équipe allemande, a rapporté que les anciens égyptiens croyaient qu'Héliopolis était l'endroit où vivait le dieu du soleil, ce qui signifie qu'elle était hors des limites pour les résidences royales.

"Le dieu du soleil a créé le monde à Héliopolis, a El-Matariya. C'est ce que j'ai toujours dit au gens lorsqu'ils demandent s'il y a quelque chose d'important par ici. Selon la croyance pharaonique, le monde a été créé à el-Matariya" dit Raue, "Cela signifie que tout devait être construit ici. Statues, temples, obélisques, tout. Cependant, le roi n'a jamais vécu à el-Matariya, car c'était l'endroit où vivait le dieu du soleil."

Cette découverte pourrait être une aubain pour l'industrie du tourisme en Egypte, qui a souffert de nombreux revers depuis le soulèvement qui a renversé l'autocrate Hosni Moubarak en 2011, mais qui reste une source vitale de devises étrangères. Le nombre de touristes visitant l'Egypte est tombé à 9.8 millions en 2011, loin des 14.7 millions en 2010. La chute a continué: au premier trimestre 2016, il n'y avait plus que 1,2 million de touristes contre 2,2 millions un an plus tôt.

Merci à Philippe Boquis pour l'info !

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1.12.2017

Douze anciens sites funéraires égyptiens découverts à Assouan

Une mission archéologique égypto-suédoise de l'Université de Lund a mis au jour une douzaine de sites funéraires près de la ville d'Assouan, remontant à presque 3500 ans lors de la période du Nouvel Empire.

Douze anciens cimetières égyptiens découverts à Assouan
L'entrée des tombes. Photo: ahramonline

Les restes humains et animaliers ont été trouvés dans les cimetières découverts dans la région de Gebel Silsileh (ou Montagne de la Chaîne) à 65km au nord d'Assouan. Ces sites devaient être utilisés sous les règnes des pharaons Thoutmôsis III et Amenhotep II.

La mission suédoise, menée par Maria Nilsson et John Ward, a trouvé en 2015 une série de tombes situées sur la rive est au nord de Gebel Silsileh, dans la zone immédiatement au nord de la célèbre stèle du roi Amenhotep IV, et s'étendant vers l'ouest jusqu'au Nil.

"Alors que des tombes avaient été décrites par des visiteurs sur le site, aucune enquête exhaustive, ni aucun travail archéologique approprié n'avait été mené jusqu'à 2015" rapporte Nilsson, ajoutant qu'au cours de l'étude initiale, 43 tombes ont été identifiées, et 5 tombes ont été choisies pour les débarrasser du sable et d'une couche de sel dommageable afin d'étudier leur état de conservation.

On espère que ces sites funéraires aideront les historiens à mieux comprendre les soins médicaux dans l'ancienne Egypte, et stimulera l'industrie touristique dans le pays.

Des squelettes et restes d'animaux visibles ici dans l'un des 12 cimetières récemment découvert dans la région de Gebel Silsileh. Photo: The Ministry of Antiquities/Handout via Reuters

En plus des tombes en elles-mêmes, les fouilles ont révélé des sarcophages de grès finement décorés, des poteries funéraires sculptées et parfois peintes, des cartonnages peints, des emballages textiles et organiques, des récipients et plats en céramique, ainsi qu'une collection de bijoux, amulettes et scarabées. Des totems et scorpions ont aussi été découverts.

L'expédition de l'université suédoise de Lund a commencé en 2012. En 2015, elle a découvert les restes d'un temple, également à Gebel Silsileh.

Les analyses préliminaires ont révélé plusieurs corps complets ainsi que des signes de malnutrition et des os brisés résultats d'un travail laborieux. De prochaines études sont attendues afin de révéler les rangs sociaux de ceux qui ont été enterrés ici et pour savoir à quel but exactement servaient les cimetières découverts.


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11.17.2016

Un ancien sarcophage appartenant à un homme de haut rang découvert près de Louxor

Des archéologues espagnols ont découvert une momie vieille de plusieurs milliers d'années et en "très bonne condition" près de la ville de Louxor, dans le sud-est de l'Egypte.

Un ancien sarcophage appartenant à un homme de haut rang découvert près de Louxor
Le sarcophage contenant la momie, découvert près de Louxor. Photo: AFP/Getty Images

La découverte a été faite dans une tombe remontant probablement entre 1075 à 664 avant JC, sur la rive ouest du Nil à 700km au sud du Caire.

La momie a été découverte emballée avec du lin tenu avec du plâtre. Elle était dans un sarcophage en bois brillamment coloré et enterrée près d'un temple dans la zone du roi guerrier, du quatrième millénaire, Thoutmôsis III.

Le tombeau semble avoir appartenu à un membre de la noblesse, Amenrenef, qui fut "servant de la maison royale".
On peut bien voir l'état de conservation exceptionnel du sarcophage.. Photo: AFP/Getty Images

La directrice de l'équipe archéologique, Myriam Seco Alvarez, a rapporté que la momie portait "beaucoup de décorations colorées rappelant des symboles religieux de l'ancienne Egypte, telles que les reines Isis et Nephtys avec leurs ailes et les quatre fils d'Horus."

Image de l'entrée de la tombe récemment découverte. Photo: European Photopress Agency

La plus ancienne trace de momification en Egypte suggère que la pratique d'emballement des corps pour les préserver après la mort remonte au moins à 4500 avant JC.
Merci à Audric pour l'info !
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10.30.2016

La mission ScanPyramids et ses premières découvertes

Il y a un an, le Projet ScanPyramids annonçait la découverte de mystérieuses anomalies thermiques dans la pyramide de Khéops, grâce à l'utilisation de la thermographie infrarouge.

Ces résultats avaient convaincu l’équipe de ScanPyramids de poursuivre l’examen de la zone suspecte avec des techniques complémentaires: la muographie (testée entre temps sur la pyramide rhomboïdale de Dashour) et la reconstruction 3D.

Reconstitution 3D. Vue schématique de la cavité détectée derrière la face nord. Image: ScanPyramids

Une cavité détectée

L’équipe a ainsi utilisé la muographie pour observer l’intérieur de la pyramide dans la zone des chevrons. Trois plaques d’aluminium contenant des films à émulsion sensible aux muons ont été installées en bas du couloir descendant afin de détecter d’éventuelles cavités. Les plaques ont révélé un excès significatif de muons dans la même direction.

Ces techniques ont donc permis de confirmer l’existence d’une "cavité", cachée derrière la face nord. Ce peut être une pièce comme un ou des couloirs s’enfonçant dans le cœur de la Grande Pyramide. 

Cependant, les données doivent être affinées pour pouvoir avoir une idée de la forme précise, de la taille et de la position exacte de cette structure. Aussi, 12 nouvelles plaques sensibles aux muons ont été installées. Elles doivent être retirées dans les jours à venir.

L’équipe de ScanPyramids va aussi recourir, pour cette nouvelle phase d’investigation, à la modélisation 3D de différentes hypothèses architecturales qui seront testées dans des simulateurs muoniques.

Voici une vidéo retraçant cette première année de travail de la Mission ScanPyramids:


Merci à Audric pour l'info !
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6.04.2016

Une étude révèle qu'une dague de Toutankhamon est en fer provenant d'une météorite

MAJ 23/02/17
Une dague enterrée avec le Roi Toutankhamon a été fabriquée avec du fer de météorite d'après une nouvelle analyse sur la composition du métal.

En 1925, l'archéologue Howard Carter avait trouvé deux dagues, l'une en fer et l'autre avec la lame en or, au sein de la momie du jeune roi, momifié il y a plus de 3300 ans.

Une étude révèle qu'une dague de Toutankhamon est en fer provenant d'une météorite
Photo: Daniela Comelli

La lame en fer, qui a une poignée en or, un pommeau en cristal de roche et une gaine décorée de lys, a déconcerté les chercheurs au cours des décennies qui ont suivi la découverte de Carter: en effet, le travail du fer était rare en ancienne Egypte, et le métal de la dague n'était pas rouillé.

Des chercheurs italiens et égyptiens ont donc analysé le métal avec un spectromètre de fluorescence des rayons X afin de déterminer sa composition chimique. Ils ont découvert une forte teneur en nickel et en cobalt ce qui suggère très probablement une origine extraterrestre.

Ils ont comparé la composition avec des météorites connues dans les 2000 km aux alentours des côtes égyptiennes bordant la Mer Rouge, et ils ont découvert des niveaux similaires dans l'une d'elles.

Cette météorite, surnommée Kharga, a été découverte à 240 km à l'ouest d'Alexandrie, dans la ville portuaire de Marsa Matruh, connue à l'époque d’Alexandre le Grand, au 4ème siècle avant JC, sous le nom d'Amounia.

Bien que les anciens égyptiens travaillaient le cuivre, le bronze et l'or depuis 4000 avant JC, le travail du fer est arrivé bien plu tard, et était rare en ancienne Egypte.

En 2013, 9 perles en fer noirci, trouvées dans un cimetière près du Nil dans le nord de l'Egypte, avaient été façonnées à partir de fragments de météorites. Ces perles sont plus anciennes que le jeune pharaon, en effet elles datent de 3200 avant JC. "Comme, jusqu'à présent, les deux seuls objets en fer de l'Egypte ancienne qui ont été analysés avec précision sont d'origine météoritique, cela suggère que les anciens égyptiens attribuaient une grande valeur au fer météoritique qui servait à produire des ornements délicats ou des objets cérémoniels" écrit l'équipe qui a étudié la dague.

Les chercheurs ont aussi supposé que les anciens égyptiens accordaient une grande importance aux pierres tombant du ciel. Ils suggèrent que la découverte d'une dague d'origine météoritique ajoute du sens à l'utilisation du terme "fer" dans les anciens textes, et notent qu'aux alentours du 13ème siècle avant JC, un terme "traduit littéralement par «fer du ciel» était couramment utilisé pour décrire tous les types de fer. L'introduction de ce nouveau terme composite suggère que les anciens égyptiens savaient que ces morceaux de fer été tombés du ciel dès le 13ème siècle avant l'Ere Commune, soit deux millénaires avant la culture occidentale".

"Finalement, quelqu'un a réussi à confirmer ce que nous avons toujours raisonnablement supposé" a dit Thilo Rehren, archéologue à la University College London. Rehren, qui a étudié les neufs perles météoritiques, ajoute qu' "il n'y a jamais eu de raison de douter de ce résultat mais nous n'étions jamais vraiment en mesure de pouvoir le confirmer". Il pense que d'autres objets de la tombe de Toutankhamon, dont des dagues miniatures et des bijoux, pourraient être aussi être en fer de météorite. "Oui, les égyptiens  considéraient ce genre de chose en tant que métal venant du ciel. Ce que j'ai trouvé impressionnant est le fait qu'ils ont été capables de créer de tels objets délicats avec un métal avec lequel ils étaient peu expérimentés".

Le sarcophage du Roi Toutankhamon dans sa chambre funéraire, après que la momie ait été placée dans une urne en verre afin de protéger les restes de l'humidité et autres contaminations. Photo: Cris Bouroncle/AFP/Getty Images

L'égyptologue Joyce Tyldesley, de l'Université de Manchester, a rapporté aussi que les anciens Egyptiens vénéraient des objets célestes tombant sur la terre: "Le ciel était très important pour les anciens égyptiens, quelque chose qui tombait du ciel était considéré comme un cadeau des dieux".

La grande qualité de la lame suggère que Toutankhamon, qui vécut au cours de la dernière période de l'âge du bronze, fut soutenu par des ferronniers qualifiés en dépit de la rareté relative du matériau.

La dague ne serait pas le seul artéfact, sur le roi Toutankhamon, provenant d'objets tombés du ciel. En 2006, un astrochimiste autrichien estimait qu'une gemme jaunâtre inhabituelle, taillée en forme de scarabée sur le collier funéraire du roi, était du verre formé par la chaleur d'une météorite qui se serait écrasé sur du sable.

Le scarabée, du collier 267d, qui serait le produit de l'impact d'une météorite ou d'une comète sur le sable. collier 267d @ RR

"Ce serait très intéressant d'analyser d'autres artéfacts datant d'avant l'âge du fer, tels que les autres objets en fer trouvés dans la tombe du roi Toutankhamon" ajoute Daniela Comelli, du département de physique de l'Ecole Polytechnique de Milan, "nous pourrions obtenir de précieuses informations sur les technologie de travail du métal en ancienne Egypte et en Méditerranée."

Merci à Audric pour l'info !

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12.17.2015

Découverte d'un temple inconnu d'Hatchepsout

Cet endroit était déjà connu des autorités, mais jusqu'à présent, aucun archéologue ne l'avait étudié. De précédentes fouilles ont pu en effet être découragées par le mauvais état des décorations.
Pourtant, cette année, les résultat d'une équipe de recherche polonaise se sont révélés surprenants.

Photo by P. Witkowski

"Ce temple était dédié à deux dieux. Il n'y a aucun doute que l'un d'entre eux était Hathor, avec le culte épithète de Dame de Gébéleïn. L'autre déité pourrait être Amon-Rê. Malheureusement ses représentations sont mal préservées et des études approfondies sont nécessaires pour vérifier cette hypothèse" explique Daniel Takács, un membre de l'expédition.


Les représentations de nombreuses déités ont été détruites dans l'antiquité.

Le pharaon Akhenaton, qui régna au 14ème siècle avant JC, encouragea le culte d'un seul dieu, dont le symbole était le disque solaire. Les représentations d'autres dieux qui n'avaient pas d'aspects solaires furent détruites au cours de son règne.

La déesse Hathor était associée avec le soleil, aussi son image a été épargnée. "Le plus déroutant est l'absence de noms royaux dans le temple. Les dirigeants de l'ancienne Egypte aimaient mettre leur nom sur les murs des temples, exposé à la vue du public. Parfois, ils détruisaient les noms des rois précédents pour mettre le leur à la place", rapporte Wojciech Ejsmond, directeur de l'expédition.

L'étude détaillée des reliefs et inscriptions, faite par Daniel Takács, a donné des résultats sensationnels. La construction du temple et la première phase de décoration remontent au règne de la reine dont les anciens voulaient effacer nom nom de l'histoire: Hatchepsout  (15ème siècle avant JC)...

Sa présence est indiquée, entre autre, par des fragments d'inscriptions hiéroglyphiques contenant les terminaisons du mot féminin. Le contexte dans lequel le cartouche est situé indique qu'il contenait le nom de cette reine.

Photo by W. Ejsmond

Après le décès de son mari, Thoutmosis II, Hatchepsout exerça le pouvoir de régente au nom de son beau-fils et neveu, Thoutmosis III. Ejsmond explique qu'à un certain moment, Hatchepsout a exercé les pleins pouvoirs royaux, réservés uniquement aux pharaons, malgré le fait que l'Egypte avait un souverain légitime.

Pendant des décennies, les chercheurs pensaient que la reine voulait les pleins pouvoirs, et que son ambitieux programme de construction et ses représentations en tant que reine légitime sur les murs des temples visaient à légitimer son règne au détriment de son beau-fils. "A présent, nous pensons que la situation était plus compliquée. La Reine Hatchepsout régna avec le jeune Thoutmosis III afin d'assurer la stabilité de l'Egypte, et beaucoup de ses actions visèrent à renforcer la position du jeune roi" explique Ejsmonmd, "Peut-être, de nombreuses années après sa mort, en raison d'une situation dynastique compliquée, Thoutmosis III avait peur qu'une autre reine ambitieuse puisse prendre sa place et ne l'écarte du pouvoir... Cela a pu le mener à prendre la décision d'enlever les références à Hatchepsout comme pharaon, partant du principe que ce qui n'est pas gravé dans les hiéroglyphes n'a jamais existé. Mais ce n'est que l'une des nombreuses théories. La raison pour laquelle il voulait effacer son nom reste un mystère."

Ejsmond fait remarquer qu'Hachepsout n'est pas la première ni la dernière femme pharaon dans l'histoire égyptienne. Cependant, les anciens n'ont pas tenté d'effacer les autres femmes pharaons de l'histoire. C'est pourquoi les scientifiques sont si déconcertés par ces tentatives répétées d'enlever le nom d'Hachepsout.

De prochains travaux dans le temple taillé dans la roche à Gebelein  devraient apporter plus d'informations sur son règne. Les archéologues prévoient d'enlever le débris du sol. Peut-être trouveront-ils des artéfacts datant de la période où fonctionnait le temple.

Piotr Witkowski, responsable de la documentation photographique, a utilisé différentes techniques photographiques pour non seulement prendre des clichés d'antiquités, mais aussi, après traitement avec un logiciel spécialisé, mettre en évidence les caractéristiques non visibles, ou difficilement visibles, à l’œil nu.
Cela a permis de voir certains fragments de décoration murale, et de confirmer l'existence d'inscriptions peintes plusieurs mètres sous le temple.

Grâce à la photogrammétrie, les scientifiques ont prit des mesures et créé le plan du temple plus rapidement et efficacement que les méthodes traditionnelles.

La découverte du temple a été faite dans le cadre d'un projet plus étendu d'une étude multi-disciplinaire concernant l'important centre sur la carte de l'ancienne Egypte où se situait Gebelein. Actuellement, c'est un complexe de sites archéologiques situés à environ 30km au sud-ouest de Louxor.



Il y a plus de 5000 ans, il y a probablement eu une capitale de l'un des proto-états qui jeta les bases de la civilisation des pharaons.



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12.01.2015

D'anciennes momies égyptiennes embaumées de façon inhabituelle

Une étude s'est intéressée aux momies de la 18ème Dynastie de l'architecte royal Kha et de sa femme Merit, un couple dont on pensait qu'ils avaient fait l'objet d'une momification rapide et bâclée, voire aucune momification, en dépit de leur relative richesse à leur mort.

En effet, leurs organes internes n'avaient pas été retirés et placés dans les vases canopes, comme cela était généralement le cas lors des momifications artificielles sous la 18ème Dynastie royale classique.

Le crâne de Kha a) frontal (ap) et latéral b) [Credit: Frank Rühli/PLOS ONE] 

Et pourtant, les chercheurs ont découvert que tous les organes internes (le cerveau, les organes thoraciques et abdominaux, les globes oculaires tout comme les muscles oculaires et les nerfs), étaient dans un excellent état de conservation après 3500 ans.

"Les deux individus ont subi une momification de grande qualité, ce qui contredit fondamentalement la précédente étude" rapportent Frank Rühli, Stephen Buckley, Joann Fletcher, Raffaella Bianucci, Michael Habicht, Eleni Vassilika et leurs collègues dans le journal PLOS ONE, "des 'recettes' élucidées, dont les composants ont des propriétés anti-bactériennes et anti-insecticides, ont été utilisées pour le traitement de leur corps".

Découverte par l'égyptologue italien Ernesto Schiaparelli en 1906 sur les falaises entourant l'ancien village de Deir el Medina, la tombe de Kha et Merit est la tombe non royale la plus intacte du Nouvel Empire

Deux grands sarcophages en bois contenant les momies de l'architecte et de sa femme ont été récupérés avec plus de 500 objets. Il y avait entre autre de la nourriture, cinq cercueils emboités, des ensembles complets de vêtements en lin, des sous-vêtements portant des monogrammes et deux des plus anciens exemples connus du Livre des Morts.

Les momies et presque tous leurs biens sont actuellement gardés au Musée Egyptien de Turin en Italie.

Kha était l'architecte en chef de trois rois de la 18ème Dynastie: Amenhotep II (1424-1398 avant JC), Thoutmôsis IV (1398-1388 avant JC) et Amenhotep III (1388-1348 avant JC). Il est mort pour des raisons inconnues dans la cinquantaine ou soixantaine, sous le règne d'Amenhotep III, le grand-père de Toutânkhamon.

Merit est morte à environ 25 ou 35 ans, longtemps avant son mari. Son propre cercueil n'a pas été fini, aussi elle a été enterrée dans le cercueil anthropomorphique de Kha.
Comme elle était beaucoup plus petite que son mari, des toiles de lin portant le monogramme de Kha ont été utilisées pour étoffer l'espace vide et accueillir son cadavre à l'intérieur du grand cercueil.

Le cercueil de Merit, qui est trop grand pour sa taille et qui appartenait à l'origine à son mari [Credit: Frank Rühli/PLOS ONE]

Les chercheurs ont utilisés l'imagerie à rayon X nouvelle génération et des microanalyses chimiques pour mieux comprendre le type de momification utilisé pour embaumer le couple.
En plus de la présence des organes internes, les rayons X ont révélé que les deux momies étaient richement parées de bijoux, et Kha portait des amulettes funéraires.

Les analyses de petits échantillons des enveloppes extérieures des deux individus a apporté de la lumière sur le procédé de momification. "Ils ont été momifiés avec l'utilisation d'une solution de natron salé, comme l'étaient les individus de lignée royale au cours de la 18ème Dynastie. Mais, contrairement aux personnes riches de la royauté, leurs organes internes n'ont pas été enlevés" explique Stephen Buckley, archéologue chimiste à l'Université de York en Angleterre.

D'après Buckley, la solution salée aurait permis d'éviter l'éviscération, mais le résultat final, quoique raisonnable, montre bien pourquoi le prélèvement des organes, suivi de l'emballage des cavités du corps, était préférable. "Il y a des éléments montrant que la momie de Kha a pu être gonflée par les gaz résultant d'une certaine dégradation corporelle, avant de dégonfler car la dessiccation a eu lieu après le bain au natron." ajoute Buckley.

Il a fait remarqué que la momie de Merit avait des os désarticulés dans les emballages, ce qui était probablement due à une certaine putréfaction des organes internes laissés en place.

Il n'en reste pas moins que la présence d'organes internes rabougris et des corps relativement bien préservés suggèrent que des efforts significatifs ont été faits pour embaumer Kha et Merit.

Dans le lien suivant, vous pourrez voir de nombreuses photos du musée de Turin sur les objets exposés de la tombe de Kha et Merit: Tomb of Kha and Merit

Source:

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11.10.2015

Pyramides de Gizeh: découverte de mystérieuses anomalies thermiques

Le projet Scan Pyramids doit permettre de mieux comprendre la structure des pyramides et la façon dont elles ont été construites.

Après deux semaines de thermographie des pyramides de Gizeh en Egypte, plusieurs anomalies ont été identifiées, dont une importante dans la pyramide de Kheops.

Le projet utilise une combinaison de technologies telles que la thermographie infrarouge, la radiographie muon et la reconstruction 3D, afin de regarder à l'intérieur des quatre pyramides, qui ont plus de 4500 ans. Cela concerne les pyramides de Khéops, Khéphren à Gizeh, la pyramide rhomboïdale et la pyramide rouge à Dahchour. Photo:  Philippe Bourseiller/HIP.Institute/Faculty of Engineering Cairo/Ministry of Antiquities

Le Ministère des Antiquités Egyptiennes, Mamdouh el-Damaty, et des experts techniques travaillant sur le projet ont montré les différences thermiques en direct devant des journalistes.

Le balayage montre "une anomalie particulièrement impressionnante située sur le côté est de la pyramide de Kheops au niveau du sol" a rapporté le ministre.

Ci-dessus, l'anomalie détectée dans la pyramide de Khéops. Photo: Philippe Bourseiller/HIP.Institute/Faculty of Engineering Cairo/Ministry of Antiquities 

La thermographie a été faite au lever du soleil, qui toute la journée réchauffe les pierres extérieures, et après le coucher du soleil, lorsque les pyramides refroidissent.
Les taux de variation des températures en différents points de la pyramide ont ainsi révélé un certain nombre d'anomalies, dont ce qui pourraient être des zones vides à l'intérieur de la pyramide, des courants d'air internes ou un changement de matériau de construction.

 Les différences de température détectées entre deux pierres adjacentes en calcaire de différentes qualités varient généralement de 0,1 à 0,5 degrés. Mais au niveau du sol de la pyramide de Khéops, sur le côté est, l'équipe de Tayoubi a détecté une zone de trois blocs montrant un écart de température de 6 degrés avec des blocs voisins ! Photo:  Philippe Bourseiller/HIP.Institute/Faculty of Engineering Cairo/Ministry of Antiquities

Différentes couleurs sur l'écran de présentation, allant du bleu ou rouge sombre, représentent les variations de température des pyramides. La plus importante est sur celle de Kheops.

"La première rangée de pierre de la pyramide est uniforme, mais nous avons trouvé qu'il y avait une différence dans la formation" ajoute el-Damaty, montrant trois pierres ayant des températures plus hautes.

En étudiant la zone, el-Damaty a expliqué "qu'il y a quelque chose comme un petit passage dans le sol que l'on peut voir, menant vers les pyramides, atteignant une zone avec une température différente. Qu'il y aura-t-il derrière ?"

Il a invité tous les égyptologues, spécialement ceux intéressés dans l'architecture de l'ancienne Egypte, à rejoindre la recherche et aider à trouver des idées sur ce qui pourrait être derrière ces anomalies.

 Toutes les anomalies détectées feront l'objet d'analyses approfondies. "Nous devons maintenant construire des modèles et simulations thermiques pour tester différentes hypothèses afin de comprendre ce que nous avons trouvé" a dit Tayoubi, co-directeur de la mission Scan Pyramids.  Photo: Philippe Bourseiller/HIP.Institute/Faculty of Engineering Cairo/Ministry of Antiquities


La vidéo de la conférence de presse:


 Merci à Audric pour l'info !

Relecture par Marion Juglin
Sources:

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