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3.12.2014

Une piscine romaine découverte dans les thermes de Lugo en Espagne


Le Balneario de la ville de Lugo, en Galice, n'est pas considéré comme l'une des grandes attractions du patrimoine de la ville.

Pourtant, d'après l'archéologue Francisco Herves (Arqueoconsulting) il s'agit de "l'un des plus gros complexe thermal construit dans la péninsule nord-ouest."

D'ailleurs, de récentes fouilles effectuées dans les thermes ont montré leur importance archéologique.

Photo: La Voz de Galicia

Les fouilles ont mis au jour une piscine romaine dont les restes ont été localisés à l'intérieur et l'extérieur du bâtiment.

Le directeur des thermes, Garaloces Antonio, et l'archéologue Francisco Herves précisent que la piscine mesure 6,50 mètres de longueur, depuis l'intérieur, et un peu plus de deux mètres de large.

Les traces d'un escalier longitudinal y ont aussi été trouvées.

Photo: La Voz de Galicia

Dans la partie qui était autrefois la chaufferie, des structures complexes semblent correspondre à un sudatorium.

Une chaussée en opus signinum (mortier romain imperméable) borde la partie de la piscine située à l'intérieur du bâtiment.
 Sous cette chaussée ont été trouvés les restes d'un certain nombre de canaux en pierres.

Herves a fait remarquer que la conception de la piscine repose sur d'excellentes caractéristiques.
Des plâtres étanches ont été utilisés à plusieurs reprises: trois phases ont été observées dans les travaux de rénovation.

Merci à Hugo pour l'information !

Relecture par Marion Juglin

Source:


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10.01.2012

Une fortification vieille de 4200 ans mise au jour à La Bastida en Espagne

Aucune caractéristique similaire n'a été observée dans d'autres constructions de l'âge du bronze, avec ses murs de trois mètres d'épaisseur, ses tours carrées qui à l'origine devaient mesurer jusqu'à sept mètres de haut et une entrée monumentale avec une poterne voûtée en ogive.

Photo UAB

Le mur protégeait une ville de 4 hectares située au sommet d'une colline. Avec des éléments architecturaux évoquant des structures militaires stylisées orientales.

L'alignement et les caractéristiques révèlent une stratégie de défense judicieuse qui représentait une nouvelle façon de se battre.

Cette découverte pose de nouvelles questions sur ce que l'on sait à propos de l'origine des inégalités économiques et politiques en Europe, la formation de l'armée et le rôle que la violence a joué dans la formation des identités.


Un site comparable à la civilisation minoenne de Crète. 

Les fouilles archéologiques réalisées cette année sur le site de La Bastida (Totana, Murcia) ont mis en lumière un système de fortification imposant, unique en son temps. Cette découverte, en incluant toutes les autres découvertes faites ces dernières années, permet de réaffirmer que cette ville était la communauté la plus avancée d'Europe en termes politiques et militaires au cours de l'âge du bronze (il y a environ 4200 années: autour de 2200 avant notre ère-), et est comparable seulement à la civilisation minoenne de Crète.

La découverte a été présentée par Pedro Alberto Sánchez Cruz, secrétaire de la Culture de la Région de Murcie et Vicente Lull, professeur de Préhistoire de l'Université Autonome de Barcelone (UAB) et directeur des fouilles.

La fortification consistait en un mur de deux à trois mètres d'épaisseur, construit avec de grosses pierres et du mortier de chaux et soutenu par de larges tours à bases pyramidales situées à de courtes distances, près de quatre mètres, les unes des autres.

La hauteur originelle de la muraille était d'environ 6 ou 7 mètres. Jusqu'à présent, six tours ont été découvertes sur une longueur de 70 mètres, bien que la totalité du périmètre de la fortification fait plus de 300 mètres.

L'entrée de l'enceinte était un passage construit avec des murs solides et de grandes portes sur la fin, maintenues fermées avec de grosses poutres en bois. L'un des éléments architecturaux est la poterne voûtée en ogive, ou porte secondaire, située près de l'entrée principale. L'arc est en très bon état et est le premier à être trouvé dans l'Europe préhistorique. D'autres ont été trouvées dans la deuxième ville de Troie (Turquie) et dans le monde urbanisé du Moyen-Orient (Palestine, Israël et Jordanie), influencé par les civilisations de la Mésopotamie et de l'Egypte.

Cela indiquerait que des gens de l'Est ont participé à la construction de la fortification. Ils auraient atteint La Bastida après la crise qui a dévasté la région il y a 4300 années.
Il a fallu attendre près de 400 à 800 ans plus tard pour que les civilisations comme les Hittites, les Mycéniens, ou les cités-Etats comme Ougarit, incorporent ces méthodes innovantes dans leur architecture militaire.


Une construction conçue pour le combat.

La fortification de La Bastida est une construction impressionnante en raison de sa monumentalité, de son expertise ressortant dans l'architecture et l'ingénierie, de son ancienneté et parce qu'elle nous aide aujourd'hui à en apprendre davantage sur ce passé lointain.

Elle représente également une innovation dans l'art d'attaquer et de défendre des fortifications, en particulier sur le plan militaire.
La construction a été conçue uniquement à des fins militaires, par des personnes expérimentées et utilisant des méthodes de combat inconnues à cette époque en Occident.

Les tours et les murs extérieurs dénotent une connaissance approfondie de l'architecture et de l'ingénierie, avec des pentes de plus de 40 pour cent. Le mortier de chaux utilisé offre une solidité exceptionnelle à la construction, maintenant fortement les pierres et rendant la paroi étanche, tout en empêchant les attaquants de pouvoir s'accrocher.

La poterne, conçue comme une entrée cachée et couverte, exigeait une grande planification de la structure défensive dans son ensemble et d'une bonne technique d'ingénierie pour l'adapter parfaitement dans le mur.


La première ville d'Âge du Bronze d'Europe continentale.

Les dernières fouilles et le résultat de datation au carbone 14 indiquent que La Bastida fut probablement la ville la plus puissante d'Europe au cours de l'âge du bronze et un site fortifié depuis sa construction, 2200 ans environ avant notre ère, avec un système de défense jamais vu en Europe.

La fortification n'est pas la seule découverte qui a été faite. De 2008 à 2011, les fouilles ont mis au jour de grandes résidences mesurant plus de 70 mètres carrés, réparties à travers les quatre hectares de la ville.
Ces grandes maisons et bâtiments publics alternaient avec d'autres constructions plus petites, toutes séparées par des entrées, des couloirs ou des places.
Une grand bassin retenu par une digue de 20 mètres avec une capacité de près de 400.000 litres d'eau, indique clairement que la population de la ville était complexe et qu'elle utilisait des techniques de pointe incomparables à d'autres villes de l'époque.

Les découvertes faites à La Bastida révélent une rupture militaire, politique et sociale: la création d'une société violente au pouvoir classiste, qui a duré sept siècles et a conditionné le développement des autres communautés vivant dans la péninsule ibérique.

L'ensemble de ces découvertes a permis aux archéologues de redéfinir ce que l'on sait de l'origine des inégalités économiques et politiques en Europe, ainsi que l'institution militaire et le rôle joué par la violence dans la formation des identités.


Plus d'informations sur La Bastida:


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9.17.2012

L'homme de Néandertal utilisait des plantes médicinales


Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par l'Université Autonome de Barcelone et l'Université de York, a fourni la première preuve moléculaire que les Néandertaliens avaient conscience des qualités nutritionnelles et médicinales des végétaux.

 Mâchoires fossilisées de Néandertal à El Sidron, Espagne. (Credit: University of Sydney)

Jusqu'à récemment les Néandertaliens, qui ont disparu il y a 30.000 à 24.000 ans, étaient perçus comme étant principalement des mangeurs de viande. Toutefois, la diversité de leur alimentation prend de plus en plus d'ampleur avec les analyses de plus en plus sophistiquées.

Des chercheurs d'Espagne, du Royaume-Uni et d'Australie ont combiné la chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse à l'analyse morphologique des microfossiles de plantes afin d'identifier le matériel pris au piège dans le tartre dentaire (plaque dentaire calcifiée).

L'analyse a été faite sur cinq Néandertaliens du site espagnol d'El Sidrón.

Leurs résultats, publiés dans le journal scientifique Naturwissenschaften, apportent la première preuve moléculaire de l'utilisation des plantes médicinales par un individu néandertalien.


Un régime alimentaire plus varié qu'on ne le pensait.

D'après les chercheurs, les granules d'amidon et les marqueurs de glucide dans les échantillons (des composés de plantes telles que des azulènes et coumarines ainsi que de possibles traces de noix, d'herbes et de légumes verts) plaident en faveur d'une large utilisation des plantes ingérées.

L'auteur principal, Karen Hardy, de l'Institut Catalan de Recherche et d'Etudes Avancées (ICREA) et Professeur de recherche à l'Université Autonome de Barcelone (UAB) et associée de recherche honoraire à l'Université de York, au Royaume-Uni, a déclaré: "L'utilisation variée des plantes que nous avons identifié suggère que les Néandertaliens occupant El Sidrón avaient une connaissance approfondie de leur environnement naturel. Il est possible qu'ils aient sélectionné et utilisé certaines plantes pour leur valeur nutritive et pour l'auto-médication. Alors que la viande était manifestement importante, nos recherche dévoilent un régime alimentaire beaucoup plus complexe que ce qui était supposé."

Des recherches antérieures par les membres de cette équipe avait montré que les Néandertaliens d'El Sidrón possédaient le gène de la perception du goût amer.
A partir de molécules piégées dans le tartre dentaire, les chercheurs ont vu  qu'un individu avait mangé des plantes au goût amer. Selon le Dr Stephen Buckley, chercheur au département BioArCH de l'Université de York: "Les preuves indiquant que cet individu a mangé des plantes au goût amer telles que l'achillée et la camomille, avec peu de valeur nutritive, est surprenant. Nous savons que les Néandertaliens avaient du trouver ces plantes amère, il est donc probable qu'elles aient été choisies pour des raisons autres que gustatives."


Dix échantillons de tartre dentaire de cinq hommes de Néandertal ont été sélectionnés pour cette étude.

Les chercheurs ont utilisé la désorption thermique et la chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse pour identifier les composants organiques liés et non liés dans le tartre dentaire.
En utilisant cette méthode couplée à celle de l'extraction et l'analyse des microfossiles de plantes, ils ont trouvé des preuves chimiques compatibles avec de la fumée de feu de bois, une gamme de féculents cuits, deux plantes connues à ce jour pour leurs qualités médicinales, et le bitume ou l'huile de schiste emprisonné dans le tartre dentaire.

Le professeur Matthew Collins, qui dirige le centre de recherche BioArCh à York, a ainsi déclaré: "en utilisant la spectrométrie de masse, nous avons pu identifier les éléments constitutifs d'hydrates de carbone dans le calcul de deux adultes, un individu en particulier, ayant apparemment mangé plusieurs différents aliments riches en glucides. Combiné avec l'analyse microscopique cela montre aussi comment le calcul dentaires peut être une source riche d'informations."

Les chercheurs ont pu observés que des aliments avaient été cuits et/où exposés à la fumée d'un feu de bois.

Le professeur Les Copeland de la Faculté de l'Agriculture et de l'Environnement à l'Université de Sydney, en Australie, a ajouté: "Notre recherche confirme l'utilisation variée et sélective des plantes par les Néandertaliens."
L'étude fournit également des preuves que les granules d'amidon rapportés d'El Sidrón sont les plus anciens a avoir été testés biochimiquement.

Le site archéologique de la grotte d'El Sidrón est situé dans la région des Asturies au nord de l'Espagne. Il offre la meilleure collection de restes néandertaliens trouvés dans la péninsule ibérique et est l'un des sites actifs les plus importants au le monde.
Découvert en 1994, il contient près de 2.000 restes de squelettes d'au moins 13 personnes datant d'environ 47,300 à 50,600 années.

D'après Antonio Rosas, du Musée d'Histoire Naturelle à Madrid: "El Sidrón nous a permis de bannir la plupart des idées préconçues que nous avons eues sur les Néandertaliens. Grâce aux études précédentes, nous avons appris qu'ils s'occupaient des malades, enterraient leurs morts et décoraient leurs corps. Maintenant, une nouvelle dimension a été ajoutée relative à leur régime alimentaire et l'auto-médication."

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6.06.2012

Découverte des premiers jumeaux préhistoriques ibériques


Des chercheurs de l'Université Autonome de Barcelone (UAB) ont découvert les restes de nouveau-nés jumeaux sur le site archéologique d'Olèrdola à Barcelone.

Les squelettes des jumeaux (Credit: N. Molist)

Ces squelettes sont datés entre le milieu du 4ème siècle avant JC et le début du 2ème siècle avant JC.
Ce sont les premiers ossements de jumeaux (dans ce cas de jumelles...) à être recensés à ce jour: "C'est le premier cas documenté dans la péninsule ibérique. Il a souvent été question de possibilité de jumeaux, mais les données recueillies sur le terrain jusqu'ici n'ont jamais été suffisantes pour pouvoir en être certain," explique Eulalia Subira , chercheur à l'UAB et co-auteur de l'étude publiée dans l'International Journal of Osteoarchaeology.

Les restes ont été trouvés sur le site archéologique de Sant Miquel d'Olèrdola en Catalogne et ils appartiendraient à deux filles ayant entre 38 et 40 semaines de gestation. Elles ont été enterrées en même temps dans la même tombe avec leurs jambes entrelacées.

D'après l'étude, "aucun de ces restes osseux ne montrent de signes pathologiques ayant pu causer la mort, mais cela a pu être une conséquence de la grossesse ou d'un accouchement difficile. Le manque d'hygiène était suffisant pour entrainer la mortalité infantile et maternelle dans les temps préhistoriques."
Afin d'en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont utilisé des méthodes d'anthropologie médico-légale, tout d'abord pour déterminer l'âge et le sexe. "Le spécialiste qui a effectué cette analyse l'a fait en «aveugle». C'est-à-dire qu'il n'était pas au courant que les deux individus avaient été trouvés côté à côte et qu'ils pouvaient être des jumeaux."

L'âge des jumelles a été estimée en prenant les germes des dents, la longueur des os et l'état de l'ossification. En outre, les experts ont utilisé des photographies du site pour voir si elles avaient été enterrées en même temps ou pas. Les archéologues ont indiqué que les restes avaient été trouvés dans la même tombe.

Subirà précise qu' "ils ont également réalisé une analyse d'ADN, mais qu'il n'était pas possible d'obtenir des données d'ADN sur l'un des individus, malgré la répétition prise d'échantillonnage et d'analyse."


Les enfants enterrés près de leurs mères 

Cette découverte offre de nouvelles informations aux nombreux cas documentés de sépultures d'enfants au cours de l'âge ibérique, lorsque les enfants périnataux n'étaient pas enterrés dans les cimetières. "Le site archéologique Olèrdola est lui-même très intéressant, il a toujours été dit que tout au long de l'âge ibérique les enfants nouveau-nés n'étaient pas été enterrés dans des cimetières.  Dans ce cas, ils ont été trouvés dans un zone de tannage du cuir, donc dans un espace consacré au travail ", souligne Subirà.
Pour le chercheur, la recherche d'enfants nouveau-nés enterrés dans une zone de travail pourrait indiquer que c'était là où les mères avaient l'habitude de travailler. Cela fournit des informations sur la société et la relation d'attachement que les parents avaient avec les nouveau-nés décédés.
"La reconnaissance de ce type de sépulture sera d'une grande aide dans l'avenir quand il s'agit de l'interprétation de l'impact socio-culturel de l'arrivée de jumeaux dans une population pré ou proto-historique, de leur traitement et de leur espérance de vie. Nous travaillons actuellement dans le même site archéologique, mais sur des vestiges les plus récents",conclut le chercheur.

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4.25.2012

Les habitants de Madrid mangeaient des éléphants il y a 80000 ans


Les hommes qui peuplaient les rives de la rivière Manzanares, à Madrid en Espagne, au cours du Paléolithique moyen se nourrissaient de viande de pachyderme et de sa moelle osseuse. C'est ce que montre une étude espagnole qui a trouvé des marques de percussion et de découpe sur les restes d'un éléphant sur le site de Preresa.

 Les chercheurs ont constaté des entailles et des marques de percussion sur des os d'éléphants dans le site de Preresa. Credit: Joaquín Panera

Dans les temps préhistoriques, la chasse aux animaux impliquait des risques et exigeait une quantité considérable d'énergie. Par conséquent, lorsque les gens du Paléolithique moyen (entre 127.000 et 40.000 ans) avait un éléphant dans le garde-manger, ils n'en laissaient aucune miette...

Les hommes qui peuplaient la région de Madrid il y a 84.000 ans se nourrissaient sur ces proboscidiens (proboscidea) de viande et de moelle osseuse, selon cette nouvelle étude.
Jusqu'à présent, la communauté scientifique doutait que la consommation de viande d'éléphant était une pratique courante à cette époque en raison de l'absence de preuve directe sur les os. Il reste encore à déterminer si l'on est en présence des espèces Mammuthus (Mammouth) de la sous-espèce du Palaleoloxodon.


82 os d'un éléphant sur le site de Preresa

Les chercheurs ont trouvé des os avec des repères de coupe, faits pour consommer de la viande, et des traces de percussions pour l'obtention de la moelle osseuse. "Il existe de nombreux sites, mais très peu avec des restes fossiles ayant des marques qui démontrent des actions humaines" fait remarquer Jose Yravedra, chercheur à l'Université Complutense de Madrid (UCM) et auteur principal de l'étude publiée dans le  Journal of Archaeological Science.

C'est la première fois que des marques de percussion qui montrent une fracture osseuse intentionnelle pour en retirer la partie comestible interne sont documentées. Jusqu'à présent, ces marques avaient toujours été associées à la fabrication d'outils; mais dans les vestiges trouvés sur ce site, cette hypothèse a été écartée. Les outils trouvés dans la même zone ont été faits de silex et de quartzite.

L'équipe est composée d'archéologues, de géologues et de zooarchéologues de l'UCM, de l'Instituto de Evolución en África (IDEA) à Madrid et du Centre National Espagnol de Recherche pour l'Evolution Humaine (CENIEH).
Ils ont recueilli  82 os d'un éléphant, lié à 754 outils de pierre, dans une zone de 255 mètres carrés, dans le site de Preresa, sur les rives de la rivière Manzanares.
Dans le cas des marques de coupe sur les restes fossiles, celles-ci s'ajoutent à la «trace la plus ancienne d'exploitation d'éléphants» que l'on retrouve dans le site d'Áridos, à proximité de la rivière Jarama, selon une autre étude publiée par Yravedra dans le même journal. "Il y a peu de données sur l'exploitation des éléphants en Sibérie, en Amérique du Nord et en Europe centrale", explique l'archéozoologue.


Les risques de la chasse à l'éléphant

Les organes internes étaient ce que le prédateur mangeaient en premier, qu'ils soient humains ou tout autre type de carnivore. Les risques qu'engendraient la chasse d'un éléphant posent la question de savoir si les hommes étaient des chasseurs ou des charognards. "Ceci est le prochain mystère à résoudre", répond Yravedra, qui nous rappelle qu'il existe des preuves concernant la chasse d'autres petits animaux sur le même site. Toutefois, en raison de l'épaisseur des membranes fibreuses et d'autres tissus à base de viande de l'éléphant, l'homme n'a pas toujours laissé des marques sur les os. "Et pour cette raison, il est parfois difficile de déterminer si les hommes ont utilisé leur viande".


Le «Saint Graal» de l'alimentation du Paléolithique.

La graisse animale était très apprécié par les chasseurs et les cueilleurs qui bénéficiaient d'une alimentation riche en viande et pauvre en glucides. Quand il y avait peu de viande, d'autres ressources telles que la moelle osseuse devenaient une source de lipides.
D'après l'étude, cette pratique n'était pas très répandu en raison de la difficulté d'extraire la moelle des os. En outre, "l'exploitation de la matière grasse est quelque chose qui n'a pas été confirmé jusqu'à présent" ajoute le chercheur. D'autres sources de nourriture, telles que le cerveau, avaient les mêmes avantages nutritionnels.

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1.02.2012

Irikaitz: un site archéologique plein de surprises


La découverte récente d'un pendentif à l'Irikaitz, site archéologique à Zestoa (dans la province basque de Gipuzkoa), a donné lieu à un débat animé...

Fouilles sur le site d'Irikaitz, Espagne.

Ce pendentif pourrait avoir près de 25.000 ans, ce qui en ferait le plus ancien découvert à ce jour sur des fouilles à l'air libre dans l'ensemble de la péninsule ibérique. Cette pierre, de neuf centimètres de long avec un trou pour la pendre au cou, en plus de servir de parure, aurait été utilisée pour aiguiser les outils.

La découverte a eu une grande répercussion, mais ce n'est pas la seule qui a été faite par l'équipe que dirige Alvaro Arrizabalaga: "Presque chaque année, quelque artéfact archéologique de grande valeur est découvert, parfois, même 8 ou 10. C'est un endroit très fructueux".
Irikaitz se trouve derrière la station thermale de bain de Zestoa, de l'autre côté de la rivière Urola à 14 mètres de la rive du fleuve.
L'archéologue de l'Université du Pays Basque (UPV / EHU) y a mené des fouilles été après été, avec des étudiants et des chercheurs de diverses universités et en coopération avec la Société des Sciences Aranzadi.
Depuis 1998, ils ont découvert 32 mètres carrés, ce qui n'est rien comparé aux huit hectares (au moins) de ce "gigantesque" site en plein air.
L'archéologie exige beaucoup de patience, mais les résultats valent la peine: "C'est comme si vous aviez trouvé quelque chose qui attendait de tomber entre vos mains depuis 200.000 ans".


Un site plein de surprises

Les tâches se rapportant à un site archéologique sont longues et complexes dans tous les cas, mais plus particulièrement à Irikaiz.
Tout d'abord parce que le site est à l'air libre. Lorsqu'il s'agit de grottes, on sait qu'elles ont servi de refuges à nos ancêtres et, une fois leur emplacement identifié, il est fort possible que des trésors archéologiques s'y trouvent.
Les sites archéologiques à l'air libre, quant à eux, sont découverts lors de constructions de certaines infrastructures par le génie civil, et il est difficile de prédire ce qui sera trouvé.

Par ailleurs, à Zestoa il y a des restes du paléolithique inférieur, or il n'y a guère de références sur cette période au Pays Basque. Selon M. Arrizabalaga, quand ils ont commencé, "c'était comme une loterie. Nous ne savions pas à quoi nous attendre, que ce soit sur ​​la chronologie ou sur les types de vestiges susceptibles d'être découverts".
C'est précisément à cause de ce manque de références qu'ils ont été fascinés lorsqu'ils sont tombés sur des matières premières "totalement exotiques": des pierres volcaniques. "Lors de la première fouille, nous avons tout d'abord pensé que quelqu'un avait pu amener ces pierres pendant la construction du chemin de fer de l'Urola, afin de les utiliser comme lest. Tout était si surprenant et incroyable", dit l'archéologue.
En fait, ce phénomène a une autre explication logique: "Il s'agit d'une exception géologique. Dans la vallée du fleuve Urola il y a une couche de pierres volcaniques que la rivière a coupé, puis les a ramené à la surface jusqu'à les rapporter à cet endroit. C'est pourquoi les hommes de la préhistoire sont venus ici - il n'y avait aucun autre endroit dans le Pays Basque avec des pierres comme celles-ci".


Une marge de 350.000 années !

Le fait que les restes soient si anciens ou que les caractéristiques des matériaux soient si inhabituelles rend les datations d'Irikaitz très difficile; la plupart des méthodes couramment utilisées ont peu d'utilité ici.
Ainsi, par exemple, toute forme de datation des restes d'ossements est à écarter, contrairement à d'autres sites, car ici il n'y a guère de tels vestiges, la terre étant si acide qu'elle n'en a gardé aucune trace, ne laissant que les outils de pierre et les fossiles végétaux.
Une datation certaine est donc très improbable.

Ce que l'on sait, c'est qu'il y a eu deux périodes d'occupation humaine à Irikaitz, la plus récente remonte à 25.000 ans, le pendentif découvert cet été date de cette époque.
Mais, c'est l'occupation la plus ancienne qui donne du fil à retordre aux experts. Oui, elle date de l'âge de pierre (du paléolithique inférieur), mais quand exactement ?
Il n'existe guère de sites archéologiques semblables à celui-ci permettant de servir de référence.


Une méthode de datation basée sur la luminescence.

Comme l'explique un archéologue: "il n'y a aucun autre cas du Paléolithique inférieur dans ces conditions, le long de la bande de terre bordée par le golfe de Gascogne, et seulement quelques-uns dans l'ensemble de la péninsule ibérique".
Il est impossible de réduire la marge de 350.000 ans: "Nous savons que l'occupation ne peut dater de moins de 150.000 ans (lorsque cette période se termine), et ne peut-être supérieure à 500.000 ans, parce que la mer recouvrait la région à cette période".

Par conséquent, sur la vingtaine de méthodes de datation actuellement existante, il n'y en a pas plus de deux applicables à Irikaitz. Toutes deux, impliquant la luminescence, sont utilisées par l'équipe d'Arrizabalaga pour tenter d'obtenir des résultats.
La première méthode permet de déterminer quand le soleil a illuminé un morceau de quartz pour la dernière fois; cependant, les résultats ne sont pas probants à ce jour.
La seconde méthode est basée sur thermo-luminescence, méthode avec laquelle ils travaillent actuellement: elle est appliquée à certains types de pierres qui ont subi un chauffage par le feu, et la mesure est basée sur la quantité de rayonnements accumulés.

Depuis 1998, plus de 500 personnes ont effectué des travaux de terrain sur ce site archéologique préhistorique d'Irikaitz; sans compter ceux qui ont apporté leur contribution par des études en laboratoire.
C'est donc un groupe de chercheurs considérable qui a travaillé avec ténacité pour apporter des résultats, quelque soit leur importance.
Beaucoup de ces chercheurs appartiennent à l'Université du Pays-Basque, comme M. Arrizabalaga. Et, bien que le fruit de leur travail soit de longue haleine, ils se sentent récompensés. "Si vous tapez -Irikaitz- dans Google, quelque 7.000 entrées apparaissent. Nous avons commencé à creuser en 1998 et, en 2001, le site a été mentionné comme référence dans l'histoire de cette zone géographique".


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8.27.2011

Un pendentif âgé de 25000 ans découvert en Espagne

Un pendentif vieux de 25.000 ans a été trouvé lors de fouilles dans la région basque d'Irikaitz au Nord de l'Espagne par les archéologues de l'Aranzadi Sociedad.

L'objet, de forme oblongue, gris, en pierre polie d'environ 10 centimètres (4 pouces) de longueur, est perforé à une extrémité. Il semble qu'il ait été suspendu à une lanière ou un cordon autour du cou d'une personne, d'après le directeur des fouilles, Alvaro Arrizabalaga. D'après lui, l'autre extrémité de la pierre a été utilisé comme outil pour retoucher les bords d'outils en silex, comme des flèches ou des grattoirs.

L'objet vient de l'époque de Cro-Magnon.

Arrizabalaga estime que le pendentif est plus âgé que les autres artefacts trouvés jusqu'ici dans la grotte de Praileaitz et qui sont estimés à quelque 15.000 ans.

En outre, il précise qu'il y a "quelque 20 pièces de cette même époque" trouvé dans la péninsule ibérique à ce jour, avec un point commun les unissant: ils ont toujours été retrouvés dans des grottes.

"La pièce est très bien conservée et nous avons eu la chance de pouvoir le retirer sans l'endommager en aucune façon" lors des fouilles près de la ville de Zestoa, explique Arrizabalaga. Il pense que l'objet ne nécessite pas de restauration supplémentaire.

"Il y a vingt-cinq mille ans, les êtres humains de notre espèce sont venus à cet endroit qui était un lieu de chasse pour des groupes nomades". Les groupes déménageaient environ huit fois par an pour des zones où il y avait des types spécifiques des ressources.

Le dépôt d'Irikaitz, où les archéologues ont commencé à travailler en 1998, est connu pour être le site où ont été découverts des objets remontant jusqu'à 250.000 ans, une période où les précurseurs de l'Homo sapiens n'avaient pas encore disparu.


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1.20.2011

Les plus anciens restes d'arbres fruitiers découverts dans la péninsule ibérique

Des chercheurs ont découverts de très nombreux échantillons de semences qui se sont accumulés au cours des années, sur les sites archéologiques médiévaux du vieux quartier historique de Hondarribia.

Les scientifiques se retrouvent ainsi devant les restes des plus vieux arbres fruitiers en Europe du Sud.

La ville de Hondarribia se trouve sur la côte de la province basque Gipuzkoa, en Espagne.


L'étude a été entreprise par l'équipe de recherche archéobiologique de la SCCI  (Consejo Superior de Investigaciones Científicas) sous la direction du docteur Leonor Pena-Chocarro.


Ces recherches ont permis l'énumération de nombreux fruits charnus comme les prunes de diverses espèces, des cerises, des pêches, des raisins, des pommes, des figues, des coings et des nèfles.


Les fruits à coques sont aussi variés: on retrouve les noix,  beaucoup de noisettes, des glands, des pignons de pin et des faines.
En ce qui concerne les céréales: le blé, l'orge et l'avoine ont été identifiés.
Also of particular important are the various seeds of the bottle (or calabash) gourd, a species of water pumpkin, very rarely recorded in archaeological contexts.
Une autre découvertes d'importance: des graines de gourdes (ou calebasse)  très rarement enregistrées dans des contextes archéologiques.

Source:

5.06.2010

Du bleu égyptien découvert dans une église romane espagnole



Une équipe de chercheurs de l'Université de Barcelone (UB) a découvert des restes de bleu égyptien dans un retable roman dans une église de Sant Pere de Terrassa (Barcelone). Ce pigment bleu était utilisé depuis l'époque de l'Egypte ancienne jusqu'à la fin de l'Empire romain, puis n'a plus été employé. La question qui se pose alors est : "Comment pourrait-il se retrouver dans une église du 12ème siècle ?"


Le bleu égyptien ou bleu de Pompéi était un pigment bleu fréquemment utilisé par les Egyptiens et les Romains pour décorer des objets et des peintures murales. Après la chute de l'Empire romain d'Occident (476 après JC), ce pigment est tombé en désuétude et n'a plus été employé.

Cependant,  une équipe de scientifiques catalan l'a bien identifié dans le retable d'une l'église du 12ème siècle romane de Sant Pere de Terrassa.

"Nous avons effectué une étude systématique des pigments utilisés dans le retable au cours des travaux de restauration de l'église, et nous avons pu montrer que la plupart d'entre eux étaient locaux et « pauvres » (terre, blancs de chaux, noirs de fumée); nous ne nous attendions pas du tout à trouver du bleu égyptien", a déclaré Mario Vendrell, co-auteur de l'étude et géologue du groupe de recherche Grup Patrimoni.

Pour confirmer leurs soupçons, ils ont fait analyser des échantillons au laboratoire de Daresbury SRS au Royaume-Uni, où ils ont utilisé des techniques de diffraction des rayons X avec le synchrotron.


"Les résultats montrent sans l'ombre d'un doute que le pigment est du bleu égyptien", confirme Vendrell; "ce ne peut être un autre type de pigment bleu utilisé sur les peintures murales romanes, comme l'azurite, lapis-lazuli ou aerinite, qui, dans tous les cas provenaient de pays lointains et difficiles obtenir  pour le Royaume d'Aragon entre les 11e et 15e siècles ".

Selon le géologue, il n'existe aucune preuve que les gens de l'époque médiévale aient eu connaissance de la technique de fabrication de ce pigment, qui est faite de cuivre et de silicate de calcium: «En fait, il n'a jamais été retrouvé dans une fresque de l'époque".


"L'hypothèse la plus probable est que les constructeurs de l'église soient tombés sur une « boule » de bleu égyptien de l'époque romaine; ils ont alors décidé de l'utiliser dans les peintures sur le retable de pierre", explique Vendrell.

L'ensemble des monuments réalisés par les églises de Sant Pere, Sant Miquel et Santa María de Terrassa sont construits sur d'anciens lieux de vie ibériques et romains, et le pigment bleu, de grande valeur, aurait pu rester cachés sous terre pendant de nombreux siècles.

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4.15.2009

Le commerce avait déjà une dimension planétaire il y a 400 ans

Des perles françaises et chinoises en verre bleu, néerlandaises, en ambre baltique: environ 70.000 perles fabriquées dans le monde entier ont été mises au jour dans l'un des avant-postes éloignés de l'empire espagnol: la mission Santa Catalina de Guale.


Les perles ont été trouvés dans le cadre d'un vaste projet de recherche mené par une équipe de scientifiques de l'American Museum of Natural History sur St. Catherines Island au large des côtes de Géorgie.

Ces perles éclairent ainsi les archéologues sur les anciennes routes commerciales et fournissent des indices sur la structure sociale et la richesse de la population.


"Il s'agit du poste le plus au Nord de l'empire espagnol, et pourtant nous y voyons la preuve d'anciennes routes commerciales depuis la Chine vers le Mexique et l'Espagne", explique Lorann Pendleton, Directeur du Laboratoire d'archéologie au museum.
«Nous avons aussi peut-être trouvé la première preuve de fabrication de perles espagnoles, avec des perles provenant des principaux centres producteurs: l'Italie, la France et les Pays-Bas."


La mission de Santa Catalina de Guale était habitée par des missionnaires franciscains et des populations locales, tout au long du 17ème siècle.
La mission était une source importante de céréales pour la Floride espagnole et fut une capitale provinciale jusqu'à 1680, date où la mission a été abandonnée après une attaque britannique.

Depuis 1974, David Hurst Thomas, conservateur d'anthropologie au museum, et ses collègues ont soigneusement découvrir cette partie de l'île et de son histoire.
La recherche actuelle est basée sur l'excavation de l'église du cimetière et sur un vaste travail de sondage et de fouilles dans les autres parties de la mission.
Des années d'analyse révèlent quelque 130 différents types de perles sur l'île, et le nombre de spécimens par genre va de un à 20000.
La plupart des perles communes proviennent de Venise et parfois de France.
Certaines des perles uniques seraient espagnoles, chinoises, de Bohême, indiennes, ou encore d'origine Baltique.

Alors que près de 2000 perles ont été trouvées un peut partout dans la mission (même dans le couvent), la plupart ont été trouvées dans le cimetière sous l'église.
Ces objets ont été déposés intentionnellement par des personnes en tant que biens mortuaires, et l'analyse de ces éléments montre qu'il y avait de subtils changements temporels et spatiaux dans la façon dont le cimetière a été utilisé.

La plupart des sépultures trouvées avec un grand nombre de perles semblent dater de la première partie de l'histoire de la mission ( soit la première moitié du 17e siècle); les objets trouvés avec des sépultures postérieures à cette époque sont plus susceptibles de contenir des médaillons religieux et des chapelets.
Comme la moitié des perles dans le cimetière sont enterrées avec un nombre restreint de personnes qui ont tendance à être près de l'autel, il est alors supposé qu'ils étaient d'un statut élevé dans la communauté.

Elliot Blair, étudiant diplômé du Département d'anthropologie de la University of California at Berkeley, souligne qu' "il est difficile de dire si la présence de perles reflète des hiérarchies de naissance ou cléricales ou bien la présence de riches individus ou encore autre chose. Pourtant, c'est le plus grand assemblage de perles jamais trouvé dans une mission espagnole, et l'étude de ces documents a donné des informations sur la façon dont, dans la société Guale, les pratiques funéraires, ont évolué tout au long du 17ème siècle. "

Le nombre de perles trouvées sur l'île de St. Catherines suggère que Santa Catalina de Guale était un poste relativement riche.
L'île est fertile et a été la capitale de la province: deux explications possibles pour le grand nombre de perles constatée par rapport à d'autres missions.

"La mission de St. Catherines était une frontière, mais elle était aussi un grenier à blé de la côte Est de l'empire espagnol", explique Pendleton.
«Les missionnaires de Saint-Augustin ont toujours faim, vous pouvez le lire dans les lettres écrites à l'époque, parce que cette zone était trop humide et chaude pour que maïs puisse se développer facilement. St. Catherines était alors tout à fait capable d'échanger du maïs contre des perles."

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