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4.05.2017

De superbes mosaïques apportent de la lumière sur l'énigmatique cité romaine d'Ucetia

Les archéologues ont mis au jour une partie d'une ancienne cité romaine, appelée Ucetia. Jusqu'à ce jour, on ne connaissait le lieu que de nom; il s'agit de la première fois que certains de ses bâtiments sont révélés.

Les fouilles ont débuté en Octobre 2016 à la demande de l'état, après que les autorités locales aient acheté les terres près de la ville actuelle d'Uzès, afin d'y faire construire un internat et une cantine.

L'équipe, menée par Philippe Cayn de l'INRAP, a fouillé les 4000m² du site afin d'être sûre que les travaux de construction ne détruisent aucun artéfact majeur.

De superbes mosaïques apportent de la lumière sur l'énigmatique cité romaine d'UCetia
Photo: Denis Gliksman-Inrap

Les chercheurs ont ainsi apporté de la lumière sur le mystérieux passé de la cité romaine d'Ucetia.


"Avant notre travail, nous savions qu'il y avait eu une cité romaine appelée Ucetia, uniquement parce qu'elle était mentionnée sur une stèle à Nîmes, parmi 11 autres noms de cités romaines dans la région. C'était probablement une ville secondaire, sous l'autorité de Nîmes. Aucun artéfact n'a été trouvé si ce n'est quelques fragments isolés de mosaïque" explique Cayn

Les archéologues ont noté que le site a été occupé du premier siècle avant JC jusqu'à la fin de l'Antiquité (7ème siècle après JC), avec une interruption entre le 3ème et 4ème siècle qui n'a pu être expliquée. Ils ont aussi identifié des restes de constructions du Moyen Âge.

L'équipe a découvert un grand mur et de nombreuses structures datant de juste avant la conquête romaine. Cela comprend une pièce avec un four à pain, remplacé plus tard par un dolium (une énorme jarre en céramique). Ces structures devaient se trouver à l'intérieur des murs de l'ancienne cité d'Ucetia.

Le complexe du réseau routier et l'organisation des constructions suggèrent que c'était le centre de cette ville romaine.


Une mosaïque unique.


Mais la trouvaille la plus impressionnante jusqu'à présent reste cette superbe mosaïque sur le sol d'une pièce à l'intérieur d'une construction à colonnade de 250m². Elle remonte aux premières étapes de l'urbanisation de la zone (le bâtiment aurait été utilisé jusqu'à la fin du 1er siècle après JC).

Les archéologues ont identifié deux grandes mosaïques décorées de motifs géométriques traditionnels encadrant deux médaillons centraux composés de couronnes, de rayons et de chevrons. L'un des médaillons et entouré d'animaux polychromes: un hibou, un canard, un aigle, un faon.

"Cette mosaïque est très impressionnante en raison de sa grande taille, de son bon état de conservation et des motifs combinant des formes géométriques classiques avec des animaux. Ce type de parterre de mosaïque élaboré se retrouve souvent dans le monde romain des premier et deuxième siècles, mais celui-ci remontant à environ 200 avant, ce qui est surprenant" fait remarquer Cayn.


Le type de bâtiment abritant les mosaïques non identifié


La colonnade pourrait faire pencher en faveur d'un bâtiment public, cependant les archéologues n'ont pas encore écarté la possibilité qu'il s'agisse d'un habitat privé.

"Certes, peu de gens auraient pu vivre dans un si grand bâtiment. Mais il est possible que le propriétaire de ces mosaïques était assez riche. Il a pu les placer dans une pièce de réception, pour impressionner ses visiteurs et montrer l'étendue de sa richesse." estime Cayn.

Les fouilles doivent continuer en Août 2017.

Merci à Audric pour l'info !
Relecture par Digitarium.fr

Source:

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3.20.2017

Une exceptionnelle découverte d'art rupestre vieux de 14000 ans en Bretagne

Vous avez été plusieurs à me signaler cette découverte exceptionnelle d'art rupestre faite près de Plougastel-Daoulas en Bretagne et qui a fait l'objet d'un article dans la revue scientifique Plos One: "Divergence in the evolution of Paleolithic symbolic and technological systems: The shining bull and engraved tablets of Rocher de l'Impératrice")

En 1987, suite à une tempête, des vestiges archéologiques sont découverts au Rocher de l'Impératrice. Les fouilles vont révéler un abri-sous-roche, puis, en 2013, une équipe d'archéologues exhume des silex travaillés en pointes de flèches, des couteaux et des outils. Ils trouveront aussi des plaquettes de schiste de 15 à 30cm de long portant des gravures de chevaux et d'aurochs. Le tout datant de 14000 ans !

Une exceptionnelle découverte d'art rupestre vieux de 14000 ans en Bretagne
Fragment 317 avec une décoration bifaciale: côté A) tête d'auroch entouré de lignes rayonnantes; côté B) Tête d'auroch (photos N. Naudinot; sketch C. Bourdier).

Le développement de l'Azilien en Europe de l'Ouest il y a 14000 ans est considéré comme une "révolution" en archéologie du paléolithique supérieur. L'un des éléments de cette rapide restructuration sociale est l'abandon de l'art figuratif naturaliste sur des pièces portables ou les murs des grottes au cours du Magdalénien en faveur du expression abstraite sur de petits cailloux.

De récents travaux montrent que la transformation des sociétés humaines entre le Magdalénien et l'Azilien a été plus graduel. La découverte de ce nouveau site de l'Azilien ancien avec des pierres décorées accrédite cette hypothèse.

Alors que de grands changement dans la technologie de la pierre taillée, entre le Magdalénien et l'Azilien, marquent clairement d'importants changement adaptatifs, la découverte des 45 tablettes de schiste gravées, provenant de couches archéologiques du Rocher de l’Impératrice, atteste de la continuité iconographique avec une valorisation particulière des aurochs, comme le montre celle représentant un auroch "rayonnant".

Cet élément suggère que certaines caractéristiques culturelles, comme l'iconographie, ont pu survenir bien après les changements technologiques.

Les auteurs soutiennent également que le changement éventuel de l'expression symbolique, qui comprend la disparition ultérieure de l'art figuratif, donne une nouvelle idée de la restructuration probable des sociétés.
Une exceptionnelle découverte d'art rupestre vieux de 14000 ans en Bretagne
Tablet 741 avec une décoration bifaciale: côtée A) cheval complet; côté B) composition spéciale avec deux chevaux en symétrie axiale, l'un complet et l'autre que la tête; il y a aussi un cheval tout petit entre les pattes d'un grand (photos N. Naudinot; sketch C. Bourdier).

Les fouilles sur le terrain


Le Rocher de l’Impératrice est fouillé depuis 2013, tous les étés, et les investigations sont toujours en cours. C'est un petit abri-sous-roche d'environ 10m de long, 3m de profondeur et 2m de haut situé près de Plougastel-Daoulas à l'extrémité ouest de la Bretagne.

En raison de la position du site au pied d'une falaise de quartzite au milieu d'une forêt, aucun équipement mécanique n'est utilisé pour l'excavation du site.

Jusqu'à présent ce sont 45 morceaux de pierres décorées qui ont été trouvés sur le site. A une exception près, ils semblent tous être de petits fragments minces provenant d'anciennes plaques plus grandes. 43 morceaux font moins de 10cm, 29 moins de 5cm.

Compte tenu de l'état de fragmentation, les ébauches sélectionnées semblent provenir de grandes pierres, comme le montre la seule pièce complète de près de 30 cm de long

Une grande tablette représente quatre des cinq chevaux reportés. Trois sujets sont regroupés d'un côté: deux sont visibles en miroir dans une composition inhabituelle. Ils remplissent l'espace et semblent utiliser les bords comme lignes de fond. Ils sont représentés en pleine longueur comme l'animal isolé de l'autre côté. Entre les jambes d'un des grands chevaux apparait la tête d'un quatrième cheval. Cette position et la dissemblance de taille donnent l'impression d'un jeune poulain entre les jambes d'un adulte, son aspect juvénile est renforcé par son design simplifié. Les trois autres animaux présentent un rendu très semblable caractérisé par une forte tendance naturaliste. Les corps sont complets, bien proportionnés et bien faits.


L' «auroch rayonnant»: une valorisation symbolique particulière des aurochs ?


Même s'ils sont dépassés en nombre par les gravures de chevaux dans l'assemblage, la représentation des aurochs semble avoir un accent particulier. Deux aurochs restreints aux têtes sont en opposition sur les côtés opposés du fragment 317. Les gravures sont larges et profondes avec la recherche d'un effet de champlevé. Un côté porte une composition spéciale avec la tête d'un taureau dont le profil gauche est entouré par des rayons profonds créant un effet visuel en surbrillance. Aucun «animal rayonnant» équivalent n'a été trouvé dans l'iconographie paléolithique européenne à ce jour.
L'étude technologique de cette pièce montre une organisation intentionnelle des gestes afin de souligner la place centrale des aurochs.

Une exceptionnelle découverte d'art rupestre vieux de 14000 ans en Bretagne
Sélection de pierres gravées du Rocher de l'Impératrice (photos N. Naudinot; sketch C. Bourdier).

Un modèle très semblable de rayons grands et profonds se retrouve sur un autre petit fragment, suggérant que d'autres figures rayonnantes ont pu être représentées. L' «auroch rayonnant» pourrait ne pas être le seul.

Les 45 fragments de pierre gravée du Rocher de l'Impératrice sont les plus anciens restes graphiques en Bretagne et se révèlent exceptionnels pour l'Azilien Ancien. En France, moins d'une douzaine de sites ont livré des objets décorés liés à ce techno-complexe, la plupart provenant de contextes incertains. Parmi elles, seules trois collections d'art mobile peuvent être clairement attribuées à cette culture: les 82 artefacts lithiques gravés du Murat, les cinq éclats gravés de Le Closeau, un caillou gravé de Bois-Ragot.

Merci à Steven Plet, Patrice Le Monnier et Quentin pour l'info !

Sources et plus d'informations:

7.25.2016

Une figurine sculptée âgée de près de 20000 ans découverte dans la grotte de Foissac


Sébastien du Fayet de la Tour, gestionnaire du site de la Grotte de Foissac dans l'Aveyron, a découvert une statuette en os sculptée et incisée dans une phalange de grand bovidé, probablement un auroch ou un bison.

Elle pourrait remonter jusqu'à 20.000 ans (une datation au carbone 14 a permis de déterminer que la salle d'où elle provient avait 20.000 ans).

Source photo: Centre Presse Aveyron

L'artéfact qui fait une dizaine de centimètres a dû être taillé avec un silex; il représente un objet anthropomorphe dont la forme rappelle celle d'un corps humain. On perçoit le visage, les yeux, et des traits qui pourraient être des scarifications. Le personnage semble porter un animal ou un nourrisson.

Les grottes ornées sont déjà rarissimes, mais celles contenant de tels artéfacts le sont encore plus: il y a la Laugerie Basse en Dordogne ou le Mas d'Azil en Ariège.

La découverte a été possible grâce à la rivière qui lessive le sol de la grotte et met régulièrement au jour des vestiges présents dans la cavité depuis des milliers d'années. Aussi, les chercheurs sont constamment à l'affut de ces trésors. Des squelettes humains, des poteries, ou des peintures ont déjà été découverts alors que seulement 10 km de cavités ont été explorées jusqu'ici, soit environ la moitié.

Dans le cas de cette figurine, ce n'est qu'après nettoyage que sont apparues les marques faites par l'homme.

Des relevés 3D de l'objet sont prévus afin de mieux cerner les intentions de l'artiste. Une datation plus précise est aussi envisagée afin de savoir à quel groupe appartenait le sculpteur; en effet, cette période a vu se succéder aussi bien Solutréens que Gravettiens, Magdaléniens, Aurignaciens...

Merci à Audric pour l'info !
Relecture par Marion Juglin
Sources:


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5.25.2016

La grotte de Bruniquel était habitée il y a plus de 175000 ans par Néandertal !

La grotte de Bruniquel, qui surplombe la vallée de l'Aveyron, a été découverte en 1990. Depuis, le site a été impeccablement conservé: il comprend de nombreuses formations naturelles (lac souterrain, calcite flottante, draperies translucides, concrétions en tous genres), mais aussi des sols intacts recelant de nombreux ossements et des dizaines de bauges d'ours avec d'impressionnantes griffades.

 Vallée de l’Aveyron à hauteur de la grotte de Bruniquel © Michel SOULIER  – SSAC .

Une des particularités de la grotte réside dans ses structures originales composées d'environ 400 stalagmites, ou tronçons de stalagmites, accumulées et agencées en des formes plus ou moins circulaires. Mais surtout, elle révèlent des traces d'utilisation du feu: de la calcite rougie, noircie par la suie et éclatée par l'action de la chaleur, mais aussi des vestiges brûlés, notamment des os calcinés.

Dès 1995, une première équipe de chercheurs et de spéléologues avait déterminé, à partir de la datation au carbone 14, un âge minimum d'au moins 47 600 ans (alors la limite de la technique) d'un os brûlé ...


Une nouvelle séries d'études et d'analyses.

En 2013, une équipe de chercheurs lance une nouvelle série d'études et d'analyses. Outre le relevé 3D des structures de stalagmites et l'inventaire des éléments constituant les structures, l'étude magnétique, qui permet de révéler les anomalies occasionnées par la chaleur, a permis d'établir une carte des vestiges brûlés retrouvés dans cette partie de la grotte.  Ces feux représentent, a priori, de simples points d'éclairage.

Restitution 3D des structures de la grotte de Bruniquel © Xavier MUTH  - Get in Situ,  Archéotransf ert, Archéovision  – SHS - 3D, base  photographique Pascal Mora .

Aucune autre structure de stalagmites de cette ampleur n'étant connue à ce jour, l'équipe a développé un nouveau concept, celui de "spéléofacts", pour nommer ces stalagmites brisées et agencées.

L'inventaire de ces 400 spéléofacts a révélé des stalagmites agencées et bien calibrées qui totalisent 112 mètres cumulés et un poids estimé à 2,2 tonnes de matériaux déplacés. Ces structures sont composées d'éléments alignés, juxtaposés et superposés, avec des étais extérieurs, comme pour les consolider, et des éléments de calage. Des traces d'arrachement des stalagmites empruntées pour la construction sont observables à proximité.

Aucun vestige datable n'a été trouvé aux alentours, en effet, une croûte épaisse de calcite a figé les structures et dissimule le sol d'origine.

Les chercheurs ont donc utilisé, avec le concours de collègues des universités de Xi'an (Chine) et du Minnesota (Etats-Unis), une méthode de datation appelée uranium-thorium (U-Th) basée sur les propriétés radioactives de l'uranium, omniprésent en faible quantité dans l'environnement. 

 Détail d’un foyer avec des « spéléofacts » dans la  grotte de Bruniquel © Michel SOULIER  – SSAC


Au moment de la formation des stalagmites, l'uranium est incorporé dans la calcite. Au fil du temps, l'uranium se désintègre en d'autres éléments, dont le thorium (Th). Il suffit donc de doser, dans la calcite de la stalagmite, le thorium produit et l'uranium restant pour en connaître l'âge.

Pour construire ces structures, il a été nécessaire de fragmenter les stalagmites et de les transporter. Une fois abandonnées, de nouvelles couches de calcite, comprenant aussi des repousses de stalagmites, se sont développées sur celles déplacées et édifiées par l'Homme.

En datant la fin de croissance des stalagmites utilisées dans les constructions et le début des repousses scellant ces mêmes constructions, les chercheurs sont parvenus à estimer l'âge de ces agencements, soit 176 500 ans, à ± 2000 ans.

Un second échantillonnage de calcite, notamment sur un os brûlé, a permis de confirmer cet âge, étonnamment ancien.


Les néandertaliens étaient-ils des explorateurs et bâtisseurs ? 

L'existence même de ces structures est déjà en soi étonnante, quasi unique dans le registre archéologique, toutes périodes confondues. Pour la Préhistoire, il faut en effet attendre le début du Paléolithique récent en Europe, et ponctuellement en Asie du Sud-Est ou en Australie pour noter les premières incursions pérennes de l'Homme dans le milieu souterrain, au-delà de la lumière du jour...

Ce sont presque toujours des dessins, des gravures, des peintures, comme dans les grottes de Chauvet (- 36 000 ans), de Lascaux (- 22 000 à - 20 000 ans), d'Altamira en Espagne ou encore de Niaux (- 18 000 à -15 000 ans pour les deux sites) et, exceptionnellement, des sépultures (grotte de Cussac, Dordogne : - 28 500 ans).

Or, à Bruniquel, l'âge des structures de stalagmites est bien antérieur à l'arrivée de l'Homme moderne en Europe (- 40 000 ans).

Les auteurs de ces structures seraient donc les premiers hommes de Néandertal, pour lesquels la communauté scientifique ne supposait aucune appropriation de l'espace souterrain, ni une maîtrise aussi perfectionnée de l'éclairage et du feu, et guère plus des constructions aussi élaborées.

 Prise de mesures pour l’étude archéo-magnétique dans la  grotte de Bruniquel © Etienne FABRE  – SSAC .

Près de 140 millénaires avant l'Homme moderne, les premiers représentants européens de Néandertal se seraient donc approprié les grottes profondes, y construisant des structures complexes, y apportant et entretenant des feux.

Ces structures intriguent beaucoup les chercheurs à cause de leur distance par rapport à l'entrée actuelle et supposée de la grotte à l'époque. Ils s'interrogent quant à la fonction de tels aménagements, si loin de la lumière du jour.

Si l'on écarte l'hypothèse peu viable d'un refuge, les structures étant trop loin de l'entrée, était-ce pour trouver des matériaux dont l'usage ou la fonction nous échappe ? S'agissait-il de raisons «techniques» comme le stockage de l'eau par exemple ? Ou de lieux de célébration d'un rite ou d'un culte ?

D'une manière plus générale, les chercheurs constatent le haut degré d'organisation sociale des Néandertaliens nécessaire à une telle construction.

Les recherches à venir tenteront d'apporter des explications sur la fonction de ces structures, qui reste une question non résolue à ce jour.

Ces travaux ont associé les laboratoires suivants :

Les opérations de recherche archéologiques ont été financées par la Drac Midi-Pyrénées et les différentes institutions. La Société spéléo-archéologique de Caussade, présidée par Michel Soulier, a assuré la gestion du site, la couverture photographique et le soutien technique et logistique durant les opérations programmées.

Une demande de protection au titre des monuments historiques est en cours auprès du ministère de la Culture et de la Communication, de même qu'un suivi climatique et des mesures d'équipement et de protection adaptées.

Les opérations de recherche devraient se poursuivre en 2016. La grotte de Bruniquel est située sur une propriété privée et toute visite est impossible.

Source:

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5.06.2016

Le "Hobbit" de Florès: la controverse continue

Une étude menée en France a conclu, en se basant sur l'examen d'un crâne d'un spécimen attribué à Homo Floresiensis, que les caractéristiques crâniennes ne correspondaient pas avec celles de l'homme moderne, Homo Sapiens.

Révision de quelques caractères internes de LB1 © Antoine Balzeau-CNRS/MNHN

Antoine Balzeau du Muséum National d'Histoire Naturelle, ainsi que Philippe Charlier de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)/Université Paris-Descartes, ont mené une étude médicale sur le crâne Liang Bua  (LB1), considéré comme étant l'holotype (spécimen de référence ayant servi à la description d'une nouvelle espèce) d'Homo Floresiensis. Ils ont utilisé la microtomographie à rayons X (micro-CT) sur l'épaisseur de la voûte crânienne et sur la configuration structurelle crânienne.

Ils ont constaté que le crâne ne partageait pas de traits communs avec les hommes modernes, mais qu'il avait des traits plus caractéristiques d'un ancien hominidé comme Homo Erectus, une espèce disparue qui serait la première espèce humaine à sortir d'Afrique*.

Homo Floresiensis, communément appelé le "Hobbit" en raison de sa petite taille et de ses pieds caractéristiques et que l'on pensait être une probable espèce humaine éteinte, a fait sensation dans les médias en 2003 après sa découverte sur l’île indonésienne de Florès. Il avait été mis au jour une équipe d'archéologues australo-indonésiens cherchant des traces de la migration humaine originale d'Homo Sapiens d'Asie vers l'Australie.

Les restent consistent en des squelettes partiels de neufs individus, dont un crâne complet, appelé LB1. 

A ce jour, l'affaire reste ancrée dans la controverse et le débat scientifique,

Un individu "Hobbit" devait faire à peine 1.1m de haut, avait un petit cerveau, plus proche de celui d'un ancien hominidé. Le plus troublant a été de découvrir que les restes dataient d'une période relativement récente (probablement 12000 ans).
La grotte où ont été retrouvés les restes d'Homo floresiensis en 2003, Lian Bua, Flores, Indonésie.  Rosino, Wikimedia Commons

A côté des restes de squelettes ont été récupérés des outils en pierre datant de 94000 à 13000 ans.

Certains scientifiques ont suggéré après examen que le "Hobbit" était un homme moderne ayant souffert de microcéphalie et de maladie, entraînant ces singularités physiques.

D'autres études, cependant, étaient contre cette hypothèse. Cette dernière étude apporte de nouvelles découvertes suggérant que ces fossiles ne présentent pas de caractéristiques pathologiques et sont bien ceux d'une espèce humaine éteinte.

L'étude a été publiée dans le  Journal of Human Evolution.

*Homo Erectus: depuis 1991, Bernard Wood, a proposé de désigner sous le nom d'Homo ergaster le groupe africain de fossiles d’Homo erectus. Dans cette optique, Homo erectus était désormais considéré comme exclusivement eurasiatique.

Sources:

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4.09.2016

Ce qu'ont révélé les sondages archéologiques autour de la Basilique Saint Sernin à Toulouse


Voici en images, un aperçu de ce qui se trouve sous terre autour de la place Saint-Sernin.

 L'actuelle place Saint-Sernin (Photo: La Dépêche du Midi)

 Ce qu'il y avait aux abords de Saint-Sernin

L'épitaphe de Jean Dominique, notaire à Toulouse mort en 1283 a été retrouvée dans un mur du 19e siècle. © J. Hocine, mairie de Toulouse.

 
 Deux chapiteaux du XIIIe siècle qui ont été exhumés.

 Squelette retrouvé lors des fouilles de la place Saint-Sernin, à Toulouse - Photo: Mairie de Toulouse

 Vestiges retrouvés lors des fouilles de Saint-Sernin, à Toulouse, été 2015. - Photo: Mairie de Toulouse


Vous trouverez de nombreuses photos sur le site du Musée Saint Raymond qui a suivi ces sondages à travers des chroniques hebdomadaires:

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2.23.2016

Des cœurs embaumés depuis 400 ans découverts dans un couvent à Rennes

400 ans après avoir été enterrés dans des urnes en plomb en forme de cœur, cinq cœurs humains embaumés ont été découverts dans un cimetière du nord ouest de la France.

Cette urne en plomb en forme de cœur porte une inscription identifiant le contenu comme étant le cœur de Toussaint Perrien, chevalier de Brefeillac. Credit: Rozenn Colleter, Ph.D./INRAP

Les scientifiques ont été en mesure de voir à l'intérieur de ces organes grâce aux techniques modernes d'imagerie médicale; ils ont ainsi pu observer les cavités des cœurs, les valves et artères, dont certains portaient des marques de maladies.

Ces cœurs ont été trouvés sous le sol du Couvent des Jacobins à Rennes, où les archéologues de l'INRAP font des fouilles depuis plusieurs années, avant le lancement d'un plan de construction pour un centre de conférence sur le site.

Jusqu'à présent, les archéologues ont mis au jour des centaines de sépultures remontant à la fin du 16ème et début 17ème siècle. Ils ont en outre découvert le corps bien préservé d'une veuve nommée Louise de Quengo, Dame de Brefeillac, morte en 1656. Son corps avait été scellé dans un cercueil en plomb, et lorsqu'il fut ouvert pour autopsie, ses habits (une cape, une chemise de lin, des jambières en laine et des chaussures à semelle de liège) étaient remarquablement intacts. A l'intérieur de son cercueil, les archéologues ont aussi trouvé un coffret en plomb contenant le cœur de son mari, Toussaint Perrien, Chevalier de Brefeillac.

"Il n'était pas rare à cette époque d'être enterré avec le cœur de son mari ou de sa femme" précise le Dr Fatima-Zohra Mokrane, radiologiste à l'Hôpital de Rangueil à Toulouse, et qui a mené cette nouvelle étude, "c'est un aspect très romantique de ces sépultures".

Ces urnes en plomb en forme de cœur ont été mises au jour dans un cimetière du nord ouest de la France. Credit: Rozenn Colleter, Ph.D./INRAP

Quatre autres urnes en forme de cœur ont été découvertes dans les caveaux funéraires de familles de classes de l'élite au Couvent des Jacobins.
Dans un effort pour en apprendre plus sur la santé de ces cœurs vieux de 400 ans, Mokrane et une équipe de scientifiques ont nettoyé les organes et enlevé le matériel d’embaumement afin de pouvoir les scanner avec un IRM (imagerie par résonance magnétique) et faire une tomodensitométrie (CT-scan). "Étant donné que quatre des cinq cœurs sont très bien préservés, nous avons pu voir des signes de maladies cardiaques actuelles, comme l'athérosclérose et la plaque" ajoute-t-elle. Un des cœurs ne montrait pas de signe de maladie, mais trois autres ont une accumulation de plaques dans les artères coronaires, ce qui peut provoquer son l'arrêt de l'organe..

Ce n'est pas la première fois que des scientifiques étudient des cœurs bien préservés dans les données archéologiques. Lorsque le Roi Richard Ier d'Angleterre, appelé "Richard cœur de Lion", mourut en 1199, son cœur fut embaumé séparément de con corps et déposé dans l'église de Notre-Dame à Rouen.

Une étude publiée en 2013 avait montré que le cœur du roi avait été traité avec de la myrte, de la marguerite, de la menthe, de l'encens, de la créosote et du mercure; des substances qui ont probablement plus été inspirées par les textes bibliques que par les nécessités de la conservation.


Source:

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12.26.2015

Grenoble: des informations archéologiques révélées par le synchrotron

Une équipe travaillant sur le site de fouilles de l'église Saint Laurent à Grenoble avait découvert une petite boite métallique à l'intérieur d'une tombe. Malheureusement, elle était trop endommagée pour pouvoir l'ouvrir...

Les archéologues ont donc apporté la petite boite, de 4cm, à l'ESRF (European synchrotron radiation facility) qui abrite l'une des plus importantes source de rayons X.

Image: Dr Paul Tafforeau

L'accélérateur de particules a permis à l'équipe de voir virtuellement à l'intérieur de la boite sans avoir à l'ouvrir. L'équipe à même pu lire les inscriptions sur les trois médailles circulaires qu'il y avait à l'intérieur grâce à la technique de la tomographie à rayons X, similaire à la tomographie médicale.

"On supposait qu'il y avait une petite chance de pouvoir produire une image pour une exposition" a expliqué le scientifique de l'ESRF, Paul Tafforeau,"Cependant, les résultats ont été si étonnants que c'est devenu un projet de recherche à grande échelle."

Les chercheurs ont pu obtenir des images 3D de l'intérieur de la boite, révélant trois médailles circulaires en argile ainsi que deux perles. Bien que les médailles étaient collées ensemble et en mauvais état, les scientifiques ont pu reconnaitre une gravure du Christ sur une croix et l'image de la résurrection qui les décoraient.

La petite boite du 17ème siècle (source: Echosciences Grenoble)

Bien que l'imagerie à rayons X du synchrotron a souvent été utilisée pour des recherches paléontologiques depuis son développement en 2000, sont utilisation pour l'étude d'objets comme cette boite est une nouveauté qui ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine de l'archéologie.

"Cette restauration minimale, qui a aussi été appliquée à des reliques archéologiques pour préserver leur authenticité telles qu'elles étaient en sortant de terre, nous permet aujourd'hui de mener des investigations non intrusives avec des résultats stupéfiants" rapporte l'archéologue Renée Colardelle qui a conduit les fouilles à l'église Saint Laurent de Grenoble pendant de nombreuses années.

La vidéo ci-dessous montre la reconstruction visuelle de la boite et de son contenu:




Source:

Ouvrages de Renée Colardelle sur Saint-Laurent de Grenoble: 

7.17.2015

Paris: une exposition sur les 200 squelettes découverts en début d'année


Si vous êtes sur Paris cet été, vous aurez l'occasion d'en apprendre un peu plus sur la découverte faite en début d'année: les archéologues de l'Inrap avaient été surpris de trouver 200 squelettes, dont beaucoup étaient enterrés tête contre pieds et jusqu'à 6 corps les un au-dessus des autres, sur l’emplacement de l’ancien cimetière de l’Hôpital de la Trinité.

Les squelettes sont toujours en traitement "post-fouilles" et en cours de datation, mais vous pourrez toujours voir de nombreuses affiches et photos avec explications.

Cette exposition, pédagogique, comprend trois autres parties:
  1.  L'une sur les enjeux de l'archéologie préventive, dans l'aménagement du territoire.
  2.  Une autre présentant les différentes métiers de l'archéologie.
  3. Enfin une expo-découverte pour les enfants.
Cette exposition, commencée le 6 juillet et se terminera le jeudi 20 août.

Lieu: Mairie du 2e arrondissement de Paris - 8 rue de la Banque
Métro Bourse Entrée libre et gratuite
Du lundi au vendredi de 8h30 à 17h (Les jeudis 9 et 16 juillet jusqu’à 19h30)

Plus d'infos:

3.04.2015

Découverte de la tombe d'un prince celte à Lavau

MAJ 25/08/17

Les archéologues de l'INRAP ont découvert dans une zone artisanale une tombe princière datant du 5ème siècle avant JC, près de Troyes.


Découverte de la tombe d'un prince celte à Lavau
Vue des fossés d’enclos du tumulus princier : le monument est plus grand que la cathédrale de Troyes. Fouille de Lavau (Aube), 2015. © Denis Gliksman, Inrap

Dans le tumulus, de près de 40 mètres de diamètre, ils ont trouvé le défunt et son char, reposant au centre d'une vaste chambre funéraire. Ce serait l'une des plus grandes pour cette période.

Les archéologues ont aussi découvert de nombreux dépôt funéraires dont la richesse atteste du haut rang du défunt.

Dépôt funéraire : une bouteille en céramique, un bassin en bronze et un couvercle. Fouille de Lavau (Aube), 2015. © Denis Gliksman, Inrap

Un chaudron en bronze, d'un mètre de diamètre, avec quatre anses circulaires ornées de la tête d'Acheloos, dieu fleuve grec, a été mis au jour. Il contenait un pichet à vin (oenochoé) en céramique.
D'après l'Inrap "ce service à boisson d’origine gréco-italique reflète les pratiques de banquet des élites aristocratiques celtiques."

Détail du chaudron en bronze, aux anses décorées du dieu Acheloos. Fouille de Lavau (Aube), 2015. © Denis Gliksman, Inrap

Entre le 6ème et 5ème siècle avant JC, l'activité des cités-états étrusques et grecques se sont développées et sont entrées en contact avec les peuples celtes du continent, notamment par les voies fluviales...

En juin 2017 a eu lieu une conférence sur cette découverte: La découverte de Lavau: une nouvelle manifestation du phénomène “princier”


Merci à Miléna pur l'info !

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3.03.2015

200 squelettes découverts dans des fosses communes à Paris

Il s'attendaient à trouver des corps: le site, après tout, était  le cimetière de l'Hôpital de la Trinité fondé au XIIe siècle et détruit à la fin du XVIIIe siècle. Mais, sous ce supermarché au milieu de Paris, les archéologues ont été surpris de trouver 200 squelettes, dont beaucoup sont enterrés tête contre pieds et jusqu'à 6 corps les un au-dessus des autres...

La plus grande fosse contenant 150 individus. Crédits photo : Denis Gliksman, Inrap

"Nous nous attendions à trouver des ossements vu que c'était un cimetière, mais pas à trouver des fosses communes" a rapporté le gérant du supermarché.

Sur 100 m2, ils ont mis au jour huit fosses communes. Sept d'entre elles contenaient entre cinq et vingt squelettes, déposés sur deux à cinq niveaux. La huitième fosse, cependant, a permis de découvrir plus de 150 squelettes, disposés sur plusieurs niveaux. 

La découverte donne un aperçu macabre d'une des périodes sombre de la capitale, une époque ou famine et maladie étaient monnaie courante. La peste et la variole avaient décimé des dizaines de milliers de Parisiens.

On ne sait pas encore l'origine des décès de ceux enterrés sous le supermarché, bien que les maladies soient une cause probable.

"Le fait que tant de gens soient enterrés ensemble, que la fosse soit si grande, tend à montrer qu'il y a eu une crise de mortalité majeure" a précisé l'archéologue Isabelle Abadie, "la crise a pu résulter d'une épidémie, d'une famine..."

(Denis Gliksman/Inrap)

Les différentes maladies possibles sont légions

Au moment de la désaffection de l'hôpital, les restes des défunts avaient été transférés, au 18ème siècle, en partie aux Catacombes de Paris où ils sont toujours. Mais ces corps, pour une raison quelconque, n'y ont jamais été apportés.

L'INRAP prévoit  de faire des tests afin de déterminer ce qui a tué ces gens, la peste ou la famine.

Quoique ce fut, cela a tué rapidement. Et les chercheurs ont été surpris de constater la méticulosité avec laquelle les corps ont été placés dans les tombes: "Les corps n'ont pas été jetés dans les fosses mais y ont été déposés avec soin" confirme Abadie, "les hommes, femmes et enfants ont été placés têtes contre pied sans doute pour économiser de l'espace".

La fouille de ces sépultures va permettre de mieux comprendre les pratiques funéraires mises en place en milieu hospitalier aux époques médiévale et moderne. C'est l'occasion d'observer la gestion des morts par les vivants en cas de crises de mortalité.

 Merci à Audric pour l'info!

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8.30.2014

Des canons de Bonaparte découverts en Egypte

Des archéologues marins russes, travaillant dans la cité Méditerranéenne d'Alexandrie, ont découvert une collection d'artillerie française au nord de l'Ile de Pharos.

Source photo: Ahram Online

La prise comprend une collection de fusils, de pistolets et de canons qui furent à bord d'un bateau français nommé Le Patriote. Il faisait partie de la flotte de Napoléon lors de l'expédition française en Egypte en 1798.

Cette découverte, dans l'est du port d'Alexandrie, apporte plus de lumière sur l'importance de la localisation dans les temps anciens.
L'Ile de Pharos abrite plus de 5000 artéfacts et des vestiges structuraux dispersés sur ses 5000 M² de surface. Ces constructions, qui formaient l'ancienne Alexandrie, ont été détruits par des tremblements de terre destructeurs qui ont conduit à l'effondrement de tous les édifices de la ville.

Les colonnes, statues, sphinx et murailles des époques pharaoniques et Gréco-Romaines reposent maintenant sous l'Ile de Pharos parmi les ruines du phare légendaire de la ville. A l'époque cette merveille architecturale de 117 mètres de haut était le plus grand bâtiment sur ​​terre.

Mohamed Mostafa, directeur du département d'archéologie sous-marine du Ministère Egyptien, précise que les objets d'artillerie ont été transportés au laboratoire de restauration au Grand Musée Egyptien pour étude et restauration.

Source:

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6.19.2014

Une tombe à char mise au jour à Warcq dans les Ardennes

MAJ 06/07/14
La Cellule Archéologique du Conseil Général des Ardennes ainsi que l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) mènent actuellement des fouilles sur le chantier de l'autoroute A304 à Warcq.

Plusieurs sites gallo-romains ont déjà été découverts, mais aujourd'hui c'est une tombe à char qui est en train d'être mise au jour par les archéologues !

© Ali Benbournane, France 3 Champagne-Ardenne Les archéologues en plein travail minutieux, pour découvrir la tombe à Char des Ardennes


Les tombes à char étaient relativement courantes entre le 5ème et 4ème siècle avant EC: les élites se faisaient inhumer avec un char à deux roues et des objets dont ils se servaient au quotidien.

Plusieurs tombes à char ont déjà été découvertes dans la région, mais il s'agit de la première dans le nord des Ardennes.

Le sol humide a permis de bien conserver la structure en bois de la chambre funéraire. Elle ne semble pas avoir fait l'objet de pillage.

Les archéologues sont actuellement concentrés sur des objets en bronze ainsi qu'un objet recouvert d'une feuille d'or et non identifié pour l'heure.

Source photo: Conseil Général des Ardennes

Tout cela laisse penser qu'il s'agit d'une découverte exceptionnelle sur la culture celte.

Les fouilles vont se poursuivre pendant encore quelques semaines et le site devrait encore livrer de belles surprises...

Merci à Quentin pour l'info !

Relecture par Marion Juglin
Source:


Mise à Jour du 06/07/14: La fouille de la tombe à char finit en apothéose (L'Union l'Ardennais):

. Alors qu’ils inspectaient, mercredi, le squelette de l’aristocrate gaulois enterré ici vers 150 avant notre ère, les archéologues ont découvert un objet rond sous sa tête. Responsable de la Cellule archéologique départementale et de la fouille, Bertrand Roseau raconte. « Nous étions sur le squelette, dont il reste peu de choses, à l’exception des fémurs, des mâchoires, d’une partie du crâne et de la colonne vertébrale. C’est en nettoyant minutieusement les os, que nous avons découvert qu’il portait un collier. Un collier en or. »

 Source photo: L'Union l'Ardennais


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1.08.2014

Que s'est-il passé à Entrains-sur-Nohain il y a 1200 ans ?

Des archéologues ont récemment terminé plusieurs mois de fouilles dans la ville d'Entrains-sur-Nohain en Bourgogne dans le cadre d'un aménagement privé.

Au cours de cette fouille de routine d'un site gallo-romain, ils ne s'attendaient pas à trouver les restes d'un charnier; témoignage du massacre de la population civile il y a plus de 1000 ans.

Rendu 3D d'une couche d'ossements trouvés dans le fond du puit. Image: © Captair

Cette zone était au nord-ouest du territoire des Eduens (peuple gaulois qui occupait l'actuelle Bourgogne), au carrefour d'un important réseau routier romain, et était connue comme étant une partie de l'ancienne ville romaine d'Intaranum (Entrains-sur-Nohain) qui s'est développée pendant les quatre premiers siècles de notre ère. À son apogée, la ville s'étendra sur 120 hectares.

Le travail archéologique a révélé des forges, un tronçon de voie romaine et une série de maisons en pierre.
Les citoyens aisés possédaient de véritables petits thermes privés à l'arrière de leurs propriétés, équipés de piscines chaudes et froides, de chambres et de puits pour fournir de l'eau.

Lors de l'achèvement des fouilles, les archéologues ont exploré deux de ces puits qui ont nécessité une équipe de fouille spéciale (d'Archéo Puits) pour noter le remplissage dans les moindres détails et dans les conditions les plus sécurisées.

Vues de l'intérieur du puits, avec un archéologue à peine visible, mettant au jour une couche de restes humains (visible à droite de la photo). Images: © Stephanie Hollocou/© Captair – Inrap

Une découverte macabre.

Dans le petit espace de 1.30 mètres de diamètre, les archéologues ont exhumé des squelettes humains à une profondeur de plus de 4 mètres.
Les ossements mis au jour et enregistrés étaient dans une couche de boue et de restes humains de plus de 3 mètres d'épaisseur. Ce sont vingt à trente corps qui ont été jetés dans le puits en même temps et qui ont été mis au jour dans tous les sens.
La présence d'hommes, de femmes et d'enfants, montre qu'il s'agit des restes d'une population civile.

La datation au carbone 14 a montré que, même si le puits est gallo-romain, les ossements ont été datés entre le 8e et 10e siècle de notre ère. D'autres datations devraient bientôt clarifier la chronologie de ce terrible événement qui s'est produit à Entrains-sur-Nohain.


Des temps troublés.

Au cours de la période de l'Empire carolingien (800-888 après JC), la Bourgogne avait cessé d'être un royaume indépendant. Elle avait été démantelée et annexée à l'Austrasie (la partie nord-est du Royaume des Francs mérovingiens), par Charles Martel.
L'Empire carolingien connut une terrible guerre de succession entre les trois fils, Louis le Pieux ou Lothaire, le successeur légitime, Charles le Chauve et Louis le Germanique. Le 25 Juin 841 la bataille de Fontenoy-en-Puisaye (à seulement 25 km au nord d'Entrains) a vu des dizaines de milliers de combattants tomber sur ​​le champ de bataille selon des témoignages contemporains, et Charles le Chauve établit un campement à seulement 16 km du site d'Entrains.

Il est possible que ce village ait été victime d'abus par l'une des armées présente, ou d'un groupe de combattants en fuite.

De plus, dans les dernières décennies du 9e siècle, la région a fait l'objet d'invasions vikings répétées qu'attestent les chroniques. Ils arrivèrent à Paris en 845, Chartres et Beauvais en 858-859 et vers le bas du Rhône pour assiéger Valence entre 859 et 862. Dans la région de la Loire, les raids vikings sont connus en 856 (pillage d'Orléans et l'abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire).
Bien qu'ils préfèrent piller rapidement et revenir à leurs drakkars, les Vikings choisirent de traverser le Massif Central et d'assiéger Clermont-Ferrand et Goes-sur-Nohain qui est à 30 km des rives de la Loire.

Cette époque troublée peut également avoir généré des petits groupes de brigands qui, bien armés et déterminés, pouvaient facilement venir à bout d'un village comme celui-ci, tuant les habitants et jetant leur corps dans le puits.


Une épidémie ?

Les archéologues envisagent également l'hypothèse qu'il y ait eu une épidémie. Une étude paléo-pathologique permettra de révéler soit des traces de maladie, soit de traumatisme perimortem (des blessures défensives).
La complexité de cette tombe, la rend difficile à fouiller in situ, aussi, les couches et les squelettes ont été modélisés en 3D par la Société Captair en faisant une étude photogrammétrique de haute précision qui permettra une reconstruction complète du puits et qui devrait aider à résoudre le mystère du probable massacre d'Entrains-sur-Nohain.


La modélisation 3D d'une couche d'ossements.

Cliquez sur la boîte bleue pour commencer: maintenez le bouton gauche de la souris pour faire pivoter; bouton droit de la souris pour se déplacer et molette de la souris pour zoomer et dézoomer.
(Dans mon cas, cela ne fonctionne pas, j'ai juste une "tâche tache noire" en 3D; mais cela peut fonctionner pour d'autres)


Relecture par Marion Juglin
Sources:
  • Past Horizons: "Massacre in the well – a 1200 year old murder mystery"

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11.17.2013

Des fouilles mettent au jour un monastère du XIème siècle à Aurillac

Le quartier Saint-Géraud d'Aurillac a fait l'objet de fouilles préventives qui ont permis de mettre au jour un monastère du XIème siècle dans un état de conservation exceptionnel.

Les archéologues ont mis au jour le monastère de l’abbaye bénédictine d’Aurillac, fondée par le comte Géraud au IXe siècle. France3
 
C'est en effectuant les fouilles archéologiques préalables au projet immobilier de l’îlot Saint-Géraud à Aurillac que les vestiges d'une des abbayes les plus renommées de l''Europe du XIème siècle ont été découverts.

L'équipe d'archéologues a ainsi mis au jour les vestiges d'un cloître et des bâtiments qui le bordaient (réfectoire, scriptorium) ainsi que des bases de colonnes et des chapiteaux.

Les sondages qui ont précédé cette découverte avaient mis en évidence la présence de ces vestiges. La surprise ne réside pas tant dans la découverte du cloître, contre une église abbatiale, que dans leur excellent état de conservation.


Photo thierry marsilhac


Photo thierry marsilhac
Photo thierry marsilhac

Aucune décision n'a encore été prise, mais il se pourrait que l'on s'oriente vers leur préservation. Cela dépend des futures investigations qui permettront de préciser la fonction des pièces, leur datation, etc.

D'après Frédérik Letterlé, conservateur régional d’archéologie: "Cette découverte pourrait être une opportunité pour la mairie de faire comprendre l'ensemble du parc, l'église, la vasque… L'hôpital, devant la place Saint-Géraud, est un édifice intéressant. Tout ce quartier mérite l'intérêt du touriste. Cette découverte est importante, selon moi, pour le renom de la ville d'Aurillac."

Pour le maire Pierre Mathonier, "l'objectif est de préserver le patrimoine qui a été découvert, soit en le protégeant et en conservant ces vestiges, soit par une mise en valeur. Ce choix n'est pas encore tranché car il faut scénariser, voir ce qui est possible et à quel prix car tout cela pourrait coûter fort cher ".

Ces fouilles préventives doivent se dérouler encore pendant 14 semaines

Sources:

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