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4.21.2017

Des jambes momifiées appartiendraient à la reine égyptienne Néfertari

Une équipe internationale d'archéologues pense qu'une paire de jambes momifiées, exposées dans un  musée italien, pourraient être celles de la reine éyptienne Néfertari, l'épouse favorite du pharaon Ramsès II.

L'équipe, qui comprend le Dr Stephen Buckley et le professeur Joann Fletcher du département d'archéologie de l'Université d'York, a utilisé des datations au radiocarbone, l'anthropologie,la paléopathologie, et des analyses génétiques et chimiques pour identifier les restes.

Des jambes momifiées appartiendraient à la reine égyptienne Néfertari
Photo: Professor Joann Fletcher 

Les scientifiques ont conclu que "le scénario le plus probable est que les jambes momifiées appartiennent à la Reine Néfertari". En tant qu'épouse favorite du pharaon Ramsès II, Néfertari a obtenu un tombeau magnifiquement décoré dans la Vallée des Reines, où le professeur Fletcher a pu avoir accès.

Bien que pillé dans les temps anciens, le tombeau, fouillé pour la première fois par des archéologues italiens en 1904, contenait encore des objets qui avaient été envoyés au Musée Egyptologique de Turin.

Cela comprenait cette paire de jambes momifiées qui a pu faire partie d'un enterrement ultérieur, comme cela était souvent le cas dans d'autres tombes dans la région.
Aussi, comme les jambes n'ont jamais été analysées scientifiquement, il a été récemment décidé d'entreprendre cette étude afin de savoir si elles pouvaient représenter tout ce qui restait de l'une des reines les plus mythiques d'Egypte.

Des jambes momifiées appartiendraient à la reine égyptienne Néfertari
Les jambes passées au Rayons X. Source: Plos One

L'étude, publiée dans le journal Plos One (Queen Nefertari, the Royal Spouse of Pharaoh Ramses II: A Multidisciplinary Investigation of the Mummified Remains Found in Her Tomb (QV66)), a révélé que les jambes étaient celles d'une femme adulte d'environ 40 ans.


Une momification conforme aux traditions du 13ème siècle avant JC


Les analyses chimiques du Dr Buckley ont aussi montré que les matériaux utilisés pour embaumer les jambes correspondaient aux traditions de momification en cours au 13ème siècle avant JC, ce qui, combiné avec les conclusions des autres spécialistes impliqués, a permis l'identification.

Le professeur Fletcher rapporte que: "Cela a été passionnant de faire partie de ce projet, et un grand privilège de travailler avec certains des plus grands experts mondiaux dans ce domaine. Stephen et moi-même avons une longue histoire dans l'étude des momies royales égyptiennes; et les preuves que nous avons pu rassembler sur les restes de Néfertari, non seulement complètent nos recherches sur la reine et son tombeau, mais nous permettent aussi d'ajouter une nouvelle pièce au puzzle de ce que l'on sait sur la momification égyptienne."


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10.08.2016

Les scientifiques percent le secret des habits d'Otzi, l'Homme des Glaces

Il y a environ 5300 ans, mourrait l'homme que l'on connait sous le nom d'Ötzi. Personne ne sait comment se sont enchainées les choses, mais il finit avec une flèche dans l'épaule, une blessure à la tête et une coupure, probablement une blessure défensive, à l'une des mains.

reconstruction de l'Homme des Glaces
Encart: La momie Ötzi. Arrière-plan: reconstruction de l'Homme des Glaces. Credit: Wikimedia Commons

Après avoir rendu son dernier souffle, Ötzi fut enseveli et préservé dans un glacier de la région alpine d'Ötzal près de la frontière entre l'Autriche et l'Italie. Il y reposa jusqu'à ce que des randonneurs le découvrent en 1991 suite à la fonte des glaces.


Ötzi, aussi connu sous le nom de l'Homme des Glaces, a été l'objet de fascination et d'études depuis lors. Tout, depuis ses habits, son carquois, ses marques de tatouage sur sa peau desséchée jusqu'au contenu de son estomac (cerf et bouquetin semblent avoir été son dernier repas) a été préservé et donne un aperçu rarissime sur la vie des hommes à l'âge de glace.


Cependant, ses habits sont restés un mystère. De toute évidence ils étaient faits d'une sorte de cuir, mais ils sont un patchwork de différentes peaux cousues ensemble et à différents moments. Cela suggère qu'il y a eu de réguliers réassemblages au fur et à mesure que des morceaux s'usaient.

Certains des restes trouvés sur l'Homme des Glaces.
Certains des restes trouvés sur l'Homme des Glaces. Institute for Mummies and the Ice Man

Quelles peaux d'animaux a utilisé Ötzi ?


Ce que les chercheurs n'ont pu trouver jusqu'à ce jour, c'était les espèces d'animaux qui ont perdu leur peau pour tenir Ötzi au chaud.

Aujourd'hui, des chercheurs ont, avec ingéniosité, trouvé la réponse qu'ils ont publiée dans Nature.

Il y a de nombreuses choses qui rendent ardue l'étude des anciens cuirs. Tout d'abord, même les échantillons les mieux préservés sont fortement dégradés, rendant méconnaissable la texture de la peau qui pourrait permettre d'identifier l'animal.

Et, alors que l'ADN peut survivre des millénaires dans un profond gel glaciaire, le processus même de fabrication du cuir (raclage, chauffage, traitement de la peau avec des acides), détruit le matériel génétique. Ainsi, l'ADN qui est identifiable provient souvent des hommes qui ont effectué le tannage.

Mais, alors que l'ADN nucléaire (celui qui se trouve dans le noyau de la cellule) est détruit, l'ADN trouvé dans les mitochondries de production d'énergie de la cellule peut survivre, et il ne reste qu'à en récupérer suffisamment.


La technique de l'enrichissement mitochondrial


Pour ce faire, dans le cas d'Ötzi, un équipe dirigée par l'archéologue Niall J. O'Sullivan de la University College Dublin (UCD) a utilisé la technique de l'enrichissement mitochondrial. Comme le suggère le nom, cette méthode implique la récolte de l'ADN mitochondrial qui est disponible et utilise des réactifs et des enzymes afin de le concentrer et de l'amplifier.

O'Sullivan est ses collègues ont ainsi récolté de l'ADN mitochondrial du manteau d'Ötzi, de ses jambières, son chapeau, ses lacets, son carquois et son pagne (ce qui se rapproche le plus d'un sous-vêtement à l'époque de l'âge du cuivre).

Ils ont ainsi pu enrichir l'ADN disponible de 4 à 620 fois, selon l'échantillon. Le séquençage génétique ultérieur a révélé qu'Ötzi s'était vêtu à partir d'une grande variété de créatures.

Ses jambières provenaient de chèvres, son pagne était en peau de mouton et son manteau en peau de ces deux espèces. "Les matériaux dérivés des moutons et des chèvres provenaient de nombreuses bêtes" écrivent les chercheurs, "il y avait au moins quatre moutons et deux chèvres utilisés dans la production".

Les lacets de l'Homme de Glace, cependant, provenaient de bovins (ils sont semblables aux lacets en cuir des bottes de randonnée modernes) et le carquois était fait avec du chevreuil. Enfin le chapeau était l'objet qui avait dû demander le plus de temps de travail: il provenait d'un ours brun, ce qui suggère qu'Ötzi et ses compagnons n'avaient pas peur d'affronter de grands carnivores s'ils n'avaient pas le choix.

Les génomes des bovins, des moutons et des chèvres sont compatibles avec les animaux d'aujourd'hui à travers la plupart de l'Europe. De même, le chevreuil et l'ours brun ont des descendants contemporains dans la région Alpine.

La façon dont est mort Ötzi reste une affaire de spéculation: un crime passionnel, un combat pour des biens, un sacrifice rituel ou une autre fin peu agréable... Par contre, sa façon de vivre, et celle de sa communauté de l'âge de cuivre, est aujourd'hui un peu plus claire.

Relecture par Digitarium.fr
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9.28.2016

Le nom de la déesse Uni découvert sur une pierre gravée étrusque


Les archéologues ont traduit une inscription rarissime sur une ancienne pierre étrusque provenant d'un temple. Ils y ont découvert le nom de la déesse Uni.

La découverte indique qu'Uni, une divinité de la fertilité et probablement une déesse mère, à cet endroit particulier était la divinité titulaire vénérée du sanctuaire de Poggio Colla. Il s'agissait d'un lieu de peuplement clé en Italie pour l'ancienne civilisation étrusque.

La mention fait partie d'un texte sacré qui est probablement la plus longue inscription étrusque jamais découverte sur une pierre, d'après l'archéologue Gregory Warden, professeur à l'Université Méthodiste du Sud, Dallas qui finance les fouilles archéologiques.

Le nom de la déesse Uni découvert sur une pierre gravée étrusque
L'inscription sur la stèle a révélé la mention de la déesse Uni ainsi qu'une référence au dieu Tina, dieu suprême des étrusques. Image: Mugello Valley Project

Un culte de la fertilité


Les scientifiques ont découvert que l'ancienne pierre était intégrée dans le mur d'un temple de Poggio Colla; les fouilles ont aussi révélé d'autres objets étrusques, comme des fragments de céramique dont l'un représentant le plus ancien accouchement dans l'art européen (voir l'article à ce sujet: La représentation antique d'un accouchement découvert sur un site Etrusque).

Ces objets renforcent l'interprétation d'un culte de la fertilité à Poggio Colla, selon Warden.


Les experts de la langue étrusque étudient le bloc de près de 200kg pour traduire le texte. Il est très rare de pouvoir identifier le dieu ou la déesse vénéré dans un sanctuaire étrusque. "Le lieu de cette découverte, un endroit où de prestigieuses offrandes étaient faites, et la présence possible dans l'inscription du nom d'Uni, ainsi que la prise en charge du texte qui laisse supposer que c'est le travail d'un sculpteur sur pierre qui suit fidèlement un modèle transmis par un scribe prudent et instruit, suggèrent que le document avait un caractère dédicatoire" rapporte Adriano Maggiani, ancien professeur à l'Université de Venise et l'un des érudits travaillant à déchiffrer l'inscription.

"Il est aussi possible que cela exprime les lois du sanctuaire, c'est-à-dire une série de prescriptions liées aux cérémonies qui devaient avoir lieu ici, peut-être en lien avec un autel ou un autre espace sacré" continue Warden, co-directeur et principal investigateur du Mugello Valley Archaeological Project.


De nouveaux mots


D'après Warden, il sera plus facile de parler avec certitude une fois que les archéologues auront complètement reconstruit le texte, qui comprend 120 caractères ou plus. Lorsque les archéologues auront compris comment fonctionne la grammaire étrusque, et qu'ils auront appris certains de ses mots et son alphabet, ils s'attendent à découvrir de nouveaux termes jamais vus jusqu'à présent, d'autant plus que cette découverte diffère des autres en ce sens que ce n'est pas un texte funéraire.

Les archéologues de la Vallée Mugello ont annoncé la découverte de la déesse Uni lors d'une exposition à Florence en août dernier: "Scrittura e culto a Poggio Colla, un santuario etrusco nel Mugello".

Le texte pourrait spécifier le rituel religieux pour les cérémonies dédiées à la déesse. On s'attend à ce que cela révèle les premières croyances d'une culture perdue mais fondamentale aux traditions occidentales.

La dalle de grès, qui date du 6ème siècle avant l'Ere Commune, et qui mesure près de 1.2 m sur 60cm, a été découverte au cours des dernières étapes de deux décennies de fouilles dans la Vallée de Mugello qui se situe au nord-est de Florence dans le nord de l'Italie.

La stèle partiellement nettoyé porte l'une des plus longues inscriptions étrusque jamais trouvé jusqu'ici, énonçant peut-être des rituels religieux. Image: Mugello Valley Project

Les inscriptions étrusques permanentes sont très rares

Les étrusques ont gouverné Rome, influençant la civilisation dans tous les domaines, de la religion et du gouvernement à l'art et l'architecture. Peuple d'une grande culture, les étrusques étaient aussi très religieux et leur système de croyance imprégnait tous les aspects de leur vie et de leur culture.

L'inscription pourrait révéler des données permettant de comprendre leurs concepts et rituels, ainsi que leur écriture et langage.  Des inscriptions étrusques permanentes sont très rares, car ils utilisaient généralement des livres en tissu de lin ou des tablettes de cire.

Les textes qui ont été préservés sont plutôt courts et proviennent de tombes et sont donc de nature funéraires. "Nous pouvons, à ce stade, affirmer que cette découverte est l'une des plus importantes découverte étrusque de ces dernières décennies" ajoute Warden, "c'est une découverte qui nous apporte non seulement des informations sur la nature des pratiques sacrées à Poggio Colla, mais aussi des données fondamentales pour la compréhension des concepts et rituels des étrusques, ainsi que leur écriture et peut-être leur langue".

En plus d'être probablement la plus longue inscription étrusque sur une pierre, c'est aussi l'un des trois plus longs textes sacrés à ce jour. Une partie de celui-ci fait référence à "tina ?", Tina est le nom de la divinité suprême des étrusques. Il est l'équivalent du dieu grec Zeus ou Jupiter chez les romains.                          

Un symbole imposant et monumental de l'autorité en son temps.


La dalle a été découverte intégrée aux fondations d'un temple monumental où elle fut enfouie pendant plus de 2500 ans. A son époque, elle devait être exposée comme un symbole imposant et monumental de l'autorité, selon Warden.

Le texte est en train d'être étudié par deux experts de la langue étrusque, Maggiani qui est épigraphe et Rex Wallace, professeur d'études classiques à l'Université Amherst du Massachusetts et linguiste comparatif.

Un hologramme de la stèle sera montré à l'exposition de Florence, car la stèle est en cours de restauration dans les laboratoires de conservation de la superintendance archéologique de Florence.

Des documents numériques sont aussi en cours de réalisation par les experts du département d'architecture de l'Université de Florence.  La pierre en grès est très abrasée et ébréchée, aussi le nettoyage devrait permettre aux scientifiques de lire l'inscription.

D'autres objets mis au jour aux cours des vingt dernières années ont apporté de nombreuses informations sur le culte étrusque et les cadeaux aux divinités, sur la vie quotidienne des élites et de la population, dont les ateliers, les fours, les poteries et les maisons.

Tous ces matériaux ont permis de documenter l'activité rituelle du 7ème siècle au 2nd siècle avant l'Ere Commune.


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9.21.2016

Les cuisines restaurées de Pompéi nous montrent comment cuisinaient les romains

Avant d'être enfouies par l'éruption volcanique en 79 après JC, les cuisines de la Fullonica di Stephanus de Pompéi fournissaient de la nourriture pour les domestiques de cette laverie sur trois étages.

La Fullonica était l'endroit où les riches patriciens romains envoyaient leurs toges afin d'être lavées dans d'immenses bains d'argile et d'urine. Les vêtements étaient ensuite rincés, séchés et mis dans des presses spéciales pour assurer leur retour à leurs nobles propriétaires sans avoir de pli.

Les cuisines de la Fullonica di Stephanus. Photo: Archaeological Superintendency of Pompeii

Grâce à une remise en état récemment terminée, les cuisines à l'intérieur de la Fullonica apparaissent aujourd’hui comme elles étaient il y a 2000 ans, avec ses grils en métal, ses pots, casseroles et vaisselles en terre cuite.

Cela fourni un aperçu intéressant sur les pratiques culinaires romaines. Ainsi, les romains cuisinaient leur nourriture au-dessus de fosses spécialement conçues, dans lesquelles reposaient des lits de charbon de bois en flamme.
De gros morceaux de viande, du poisson et des légumes étaient alors mis sur les grils directement sur les charbons. Pendant ce temps, les soupes et ragouts mijotaient plus loin dans des pots et casseroles qui reposaient sur des trépieds spéciaux pour les élever au-dessus des braises brûlantes.

Tout l'équipement pour la cuisine, qui est aujourd'hui exposé, a été trouvé dans et autour des cuisines au cours des premières fouilles faites par le Superintendant de Pompéi, Vittorio Spinazzola en 1912. Initialement, Spinazzola laissa tous les objets dans la cuisine, mais ses successeurs les empaquetèrent pour les stocker ailleurs ou les placer dans des vitrines d'exposition dans différentes zones du site.

"Nous sommes ravis que les différentes pièces aient été finalement remises où elles avaient été trouvées et nous sommes certains qu'elles seront appréciées par les touristes modernes, désireux d'apprendre comment les gens vivaient dans l'antiquité" rapporte Massimo Osanna, Superintendant archéologique actuel de Pompéi.

 Morceau de pain carbonisé.

Dans le cadre de la même initiative, d'autres exemples de pratiques culinaires des anciens romains ont aussi été mis en exposition permanente. Les visiteurs peuvent désormais admirer un morceau de pain carbonisé vieux de deux millénaires et admirer un pot en métal contenant les restes fossilisés d'une soupe de haricots fèves et de légumes.
 
Relecture par Digitarium.fr
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4.26.2016

Villa d'Hadrien: une nouvelle construction mise au jour à Tivoli

Une construction vieille de 1900 ans qui aurait servi d'appartement dans les domaines de l'empereur romain Hadrien a été découverte à Tivoli.

Les archéologues travaillant sur une villa construite par l'empereur romain Hadrien ont découvert un bâtiment rempli d'ouvrages artistiques. Credit: Kevin MacNichol

Le bâtiment est rempli d'ouvrages luxueux. "La décoration exceptionnellement bien préservée des pièces comprend des sols en mosaïque avec des motifs végétaux et abstraits, des revêtements en marbre, des peintures murales et une fresque de plafond presque entière", écrivent les archéologues dans le résumé d'un document présenté récemment à la rencontre annuelle de l'Archaeological Institute of America à San Francisco.

La plupart des œuvres d'art sont en morceaux, et le processus de fouille et de conservation est difficile, selon Francesco de Angelis, professeur d'histoire de l'art et d'archéologie à l'université de Columbia à New York, et directeur de l'équipe de fouille: "C'est comme un puzzle, nous avons toutes les pièces, nous devons juste les remettre ensemble, et bien sûr les nettoyer et les consolider".

Le bâtiment qui vient d'être découvert était probablement utilisé comme appartement par une personne de haut rang, mais pas quelqu'un qui faisait partie de l'entourage proche de l'empereur, selon le professeur.

Des appartements similaires ont été trouvés dans la cité romaine d'Ostie. Ils sont "confortables, et ils sont somptueux dans une certaine mesure" mais ils ne sont pas les maisons des aristocrates les plus riches, d'après de Angelis.

L'équipe a utilisé un mélange de techniques, dont les balayages radar, pour voir sous le sol du site. Elle a découvert que l'appartement fait partie d'un complexe plus grand non fouillé au sein de la Villa Hadrien.

"Le bâtiment que nous sommes en train de fouiller n'était pas isolé. Il faisait partie d'un groupe plus large de structures" continu de Angelis. Avec les balayages radar, le complexe apparaît presque comme un voisinage au sein de la villa bien que l'on ne sache pas à quoi ressemble le reste du complexe jusqu'à ce qu'il soit fouillé.

Les peintures murales colorées du bâtiment sont progressivement conservées et rassemblées. Credit: D. Nocera

La Villa d'Hadrien.

La Villa d'Hadrien est située  à environ 30km de Rome. A l'époque, elle occupait 120 hectares, presque deux fois la superficie de la ville de Pompéi (bien que la Villa Hadrien avait beaucoup plus d'espaces ouverts).

La villa contenait de nombreuses structures, dont des sanctuaires, des palaces, des bains, des bibliothèques et des jardins.

Hadrien, qui régna de 117 à 138 après JC, voyageait beaucoup à travers l'Empire Romain, et il devait y avoir de longs intervalles où il ne vivait pas dans la villa.

Après sa mort, ses successeurs ont continué d'utiliser la villa lorsque leur planning le permettait. "Les vrais habitants de la villa, si l'on veut, étaient le personnel qui y vivait et maintenait les lieux propres et préparés pour l'empereur lorsqu'il venait." ajoute de Angelis, notant que les preuves archéologiques suggèrent que le personnel  a occupé la villa de manière continue pendant plusieurs siècles.

L'équipe espère en apprendre plus sur eux lors de la prochaine saison de fouille.

Relecture par Marion Juglin

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3.26.2016

Rome Reborn 2.2: l'ancienne ville de Rome en 3D

Rome Reborn est une initiative internationale dont l'objectif est la création de modèles 3D pour illustrer le développement urbain de la ville de Rome antique, depuis les premières implantations de l'âge du bronze tardif (environ 1000 avant JC), jusqu'à la dépopulation de la cité au début du moyen âge (environ 550 après JC).

Avec l'avis d'un Comité consultatif scientifique international, les meneurs du projet ont décidé que l'année 320 après JC était la meilleure période pour commencer le travail de modélisation.

A cette époque, Rome avait atteint son pic de population, et les principales églises chrétiennes commençaient à être construites.
Après cette date, peu de nouveaux bâtiments civils furent construits. La plupart de ce qui a survécu de l'ancienne cité date de cette période, ce qui rend la reconstruction moins spéculative.

Mais après avoir commencé avec l'an 320 après JC, l'équipe de Rome Reborn à l'intention d'avancer dans les deux directions temporelles, avant et après, jusqu'à ce que l'ensemble de la période prévue par la mission soit couverte.

(J'avais déjà publié un article sur Rome Reborn en 2007: Rome reborn 1.0: une équipe internationale reconstruit la ville de Rome en 3D)

Aujourd'hui, la dernière version est Rome Reborn 2.2: il y a de nouveaux contenus, notamment le Panthéon ainsi que des animations avec des résidents typiques de Rome....

Voici quelques captures d'écran de la vidéo, et, en toute fin, la vidéo de Rome Reborn 2.2


Vue aérienne du centre de la cité vue depuis l'est. On peut voir, le Tibre, le Cirque Maxime, Palatine et le Colisée. Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Vue typique le long des berges du Tibre entre l'Aventin et le Trastevere, près du pont Probi. Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Vue aérienne de l'île du Tibre. On peut voir au loin le Cirque Maxime. Au sud de l'île on voit le sanctuaire d'Asclépios. Les deux ponts reliant l'île à la cité sont encore utilisés de nos jours: le Pont Fabricius et le Pont Cestius.
Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Ici, ce sont les Bains de Trajan sur la colline Oppien, à l'opposé de l’amphithéâtre Flavien. Ces bains auraient inspiré les grands Thermes de Caracalla et de Dioclétien, construits au 3ème siècle. Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Le Cirque Maxime abritait la piste utilisée pour les courses de chars. Ce complexe a été reconstruit à de nombreuses reprises. Dans cette image, nous voyons le cirque, le palais impérial adjacent à la colline Palatine et le Septizodium.
Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer

Le Colosse de Néron (ou Colosse du Soleil) est une statue faite en bronze, érigée à l'origine comme portait de Néron dans le vestibule de son palace: la Domus Aurea. Lorsque Hadrien bâtit le temple de Vénus et de Rome sur le vestibule, il ordonna de déplacer la statue en ce lieu près de l'amphithéâtre. A un certain moment, la tête de Néron fut remplacée par celle du dieu du soleil.
Il ne reste rien de la statue de nos jours...
Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer


Scène de rue. Les boutiques sont au premier étage des immeubles d'habitation. En arrière plan, les arches d'un aqueduc. Frischer Consulting. All rights reserved. Image © 2012 Bernard Frischer


Vidéo: visite virtuelle de la Rome antique en 320 après JC:



Merci à Audric pour l'info !

Source:

1.25.2016

Des scanners montrent que les victimes de Pompéi étaient en bonne santé

"Ce qui est sûr, c'est qu'ils mangeaient bien mieux que nous" a lancé l'orthodontiste Elisa Vancore, lors d'une conférence de presse à Pompéi, suite à l'analyse des résultats, "Ils avaient de très bonnes dents, ils avaient un régime pauvre en sucre et riche en fruits et légumes".
Cela bouscule l'image que l'on se fait des romains décadents et appréciant les banquets individuels avant de finir au vomitorium...

Photo: Mario Caporta/AFP

"Les premiers résultats montrent des hauts niveaux de fluorine présents dans l'air et l'eau près du volcan" a continué Vanacore, ce qui explique aussi les excellentes données dentaires découvertes jusqu'à présent. 

Mais cela ne sont que les premiers résultats d'un un projet qui doit passer 86 moulages en plâtre contenant les corps pétrifiés dans un scanner moderne afin d'avoir un aperçu des restes humains.

Le superintendant archéologique de Pompéi, Massimo Osanna, n'a pas tardé à souligner l'importance du projet interdisciplinaire, qui voit des archéologues travaillant avec des ingénieurs informaticiens, des radiologistes et des orthodontistes. "Cela révèlera beaucoup de choses sur les victimes: leur âge, leur sexe, ce qu'elles mangeaient, leurs maladies et leur classe sociale. Cela sera un grand pas en avant dans notre connaissance de l'antiquité".

Photo: The Archaeological Site of Pompeii

La technique du plâtre coulé sur les victimes pétrifiées fut inventée en 1886 par l'archéologue italien Giuseppe Fiorelli, et cela a permis de déplacer les victimes trouvées sur le site et de préserver leurs restes de la désintégration. Cependant, bien que le moulage ait permis aux archéologues de noter précisément les détails externes sur chaque corps, dont les expressions faciales et les habits, ils ne pouvaient aller plus loin et n'avaient pas accès aux matières organiques comme les dents et les os à l'intérieur.

Comme la machine ne peut accepter les moulages de plus de 70cm de diamètre, une partie des résidents de Pompéi resteront un mystère, bien que leurs têtes et poitrines seront scannées dans la mesure du possible.

Photo: The Archaeological Site of Pompeii

Il existe aussi des moulages d'animaux comme des cochons et des chiens; tous ont parfaitement été préservés au moment de leur mort, lorsque la nuée ardente submergea la ville après l'éruption du Mont Vésuve en 79 après JC, enterrant la ville pendant 1800 ans.


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1.12.2016

Une tombe samnite découverte à Pompéi

La tombe, du 4ème siècle avant JC, remonte au temps des samnites, un peuple italique vivant dans le centre sud de l'Italie et qui a combattu les romains.

Parfaitement préservée, la tombe n'a pas été dérangée pendant plus de 2000 ans. Photo: Archeological site of Pompeii press office

Elle a été trouvée accidentellement lors d'une fouille menée par une équipe archéologique française du centre Jean Bérard à Naples.
L'équipe a déjà fait plusieurs découvertes notables, dont un atelier de poterie particulièrement bien conservé, mais cette dernière trouvaille pourrait toutes les surpasser. "C'est une découverte exceptionnelle pour Pompéi, car cela apporte de la lumière sur la ville pré-romaine sur laquelle nous en savons très peu." rapporte Massimo Osanna, superintendant archéologique de Pompéi.

La tombe, qui a survécu pendant plus de deux millénaires sans être dérangée ou endommagée, contient les restes d'une femme adulte

Apparemment les romains connaissaient la présence de la tombe et n'ont pas dérangé le site ni construit dessus avant que la vie de la cité ne fut anéantie, et figée dans le temps, en 79 après JC.
Les contenus de la tombe fourniront des indices utiles aux scientifiques au sujet de l'histoire du site à l'époque des samnites.

La femme a été enterrée avec un ensemble de pots en argile, ou amphores, provenant d'autres régions d'Italie. Cela révèle l'ampleur du commerce entre les samnites de Pompéi et d'autres groupes vivant dans la péninsule italienne.

Photo: Photo: Archaeological site of Pompeii press office

Le contenu des pots va être analysé, mais l'on suppose qu'ils contenaient des produits de beauté, du vin et de la nourriture. "Les objets enterrés vont nous en apprendre plus sur la place de la femme dans la société samnite et peut nous donner un aperçu utile de la vie sociale" a aouté Osanna.

La zone autour de la sépulture va être fouillée pour voir s'il n'y a pas d'autres tombes. Comme l'explique Osanna: "Les tombes ne sont généralement pas trouvées seules". Cependant, l'existence d'autres tombes est incertaine. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la zone de Pompéi où a été trouvée la tombe a été lourdement bombardée. "C'est un miracle qu'elle ait survécu", estime Osanna, "mais je suis sûr que Pompéi à d'autres surprises à donner".


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6.06.2015

Un immense bassin Romain découvert à Rome

Des archéologues italiens ont mis au jour le plus grand bassin Romain jamais trouvé, en plein cœur de Rome.

Découvert à 20 mètres de la basilique Saint-Jean-de-Latran, lors de travaux pour le nouveau métro, l'immense bassin mesure 35 mètres sur 70 mètres. "C'est tellement grand que cela va au-delà du périmètre de la zone de travaux consacrée au métro" rapporte Rossella Rea, directrice des fouilles.


Le bassin découvert lors de la construction de la ligne C du métro.  Soprintendenza speciale per i beni archeologici di Roma

Rea, qui dirige une équipe d'archéologues entièrement féminine, a noté que le bassin avait été doublé avec du plâtre hydraulique et qu'il s'étend probablement au-delà du site vers les anciens murs de la ville.

"D'après la taille que nous avons pu déterminer jusqu'à présent, il pouvait contenir plus de 4 millions de litres d'eau" ajoute Rea.

Dans cette reconstruction numérique, la taille du bassin est impressionnante. Soprintendenza speciale per i beni archeologici di Roma

Ce bassin massif faisait partie d'une ferme datant du troisième siècle avant JC.
Au premier siècle après JC, le bassin a été ajouté à des structures existantes, comme des roues à aubes, utilisées pour distribuer l'eau dans des canaux. "Il est fort probable qu'il servait de réservoir d'eau pour l'agriculture et en même temps pour faire face aux débordements occasionnels de la rivière à proximité" suppose Rea

 Une route menant à la ferme. Soprintendenza speciale per i beni archeologici di Roma

 L'emplacement exact où se trouvait une roue à aubes. Soprintendenza speciale per i beni archeologici di Roma

 Les amphores recyclées en conduite d'eau. Soprintendenza speciale per i beni archeologici di Roma

Elle pense que le bassin s'étendait vers l'autre ligne de métro actuellement existante (ligne A), bien qu'une grande partie de la structure ait certainement été détruite.

Les fouilles, menées par les archéologues Francesca Montella et Simona Morretta, ont aussi révélé divers objets liés à l'agriculture, comme une fourche en fer à trois branches et des restes de paniers de stockage faits en branches de saule tressées.

 La fourche qui a été découverte. Soprintendenza speciale per i beni archeologici di Roma

Des amphores alignées, avec leurs fonds coupés, avaient été recyclées en conduites d'eau.
Des tuiles usagées avaient aussi été utilisées pour faire les canaux. Des initiales encerclées, "TL", étaient inscrites dessus; cela indique que la ferme appartenait à un seul propriétaire.

Des noyaux de pêche montrent que la plante vedette cultivée était le pêcher, importé du Moyen Orient.

La ferme a été arrêtée à la fin du premier siècle après JC, et ses structures, comprenant le bassin, avaient été démolies et enterrées.

Certaines des découvertes seront exposées dans la station de métro St John et d'autres artéfacts iront dans les musées de la ville.

Relecture par Marion Juglin
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12.16.2014

Découverte d'une nouvelle partie d'Ostie: l'ancien port romain de la Rome Antique

Une partie "cachée" de l'ancien port d'Ostie a été mise au jour et est "plus grande que Pompéi" a déclaré la surintendance archéologique de Rome.

Ces résultats exceptionnels révèlent que Rome était divisée en deux par le Tibre au premier siècle avant JC. Cette importante découverte, comprenant des tours et des entrepôts ainsi que des murs d'enceinte, se situe à l'extrémité sud-ouest de Rome.

 La carte "secrète" de l'antique Ostie.

Des experts d'Italie et d'Angleterre ont participé à cette découverte. Ils ont utilisé un équipement spécial pour identifier les anciens murs enterrés, les aménagements routiers et les structures enfouies sous terre.

D'après Barbera Mariarosaria, superintendante du Patrimoine Archéologique de Rome, cela apporte un nouvel éclairage sur l'importance d'Ostie dans le commerce aux cours des 200 premières années du millénaire: "la présence de grandes zones de stockage dans la partie Nord d'Ostie sur le Tibre rouvre la question de l'importance du commerce sur les rives de la rivière, " à l'endroit où le Tibre se jette dans la mer.

Ostie, que certains amateurs de la Rome Antique préfèrent à Pompéi, a apporté des découvertes surprenantes au cours de ces dernières années. En juillet 2013, un mausolée romain et une domus (habitation) émergeaient d'un "mini dépotoir" de boites de conserves dans un parc de l'ancien port.
En 2011, Un navire romain était découvert près du port antique.


Les découvertes ont été présentées par Paola Germoni, directrice de la superintendance archéologique d'Ostie, et le directeur de l'Institut Americain pour la Culture Romaine, Darius Arya.

Germoni a expliqué que les deux instituts ont travaillé avec des étudiants de 14 universités américaines des deux côtés du parc: "ils ont trouvé un mausolée circulaire recouvert de blocs de travertin (tuf calcaire) dont la phase initiale se situe entre la fin du premier siècle avant JC et le début du premier siècle après JC; il y a eu des phases de réutilisation jusqu'au cinquième siècle de notre ère. De plus, une structure murale de l'antiquité tardive a été découverte, sous l'humus du parc et sous la décharge illégale de déchets, révélant un dallage couvert de marbre portant un beau polychrome et datant du 4ème/5ème siècle après JC. Nous pensons que c'était une domus, dont l'état du dallage révèle un certain raffinement."

Il y a plus de deux ans, en 2011, un navire romain était découvert près du port antique. Cette découverte avait donné à réfléchir sur l'emplacement exact du port où la plus grande flotte de l'empire romain était en poste et par lequel les marchandises entraient et sortaient de la capitale impériale.

"Cet important résultat nous en dit beaucoup sur l'ancien littoral et sur ce qui est arrivé il y a 2000 ans" ajoute Galan.

Les archéologues s'attendaient à découvrir quelque chose dans la zone lorsqu'un important pont routier allait être reconstruit; ils avaient alors lancé le programme "archéologie préventive".

La directrice du site, Germoni, a souligné que ce type de travail "nous permet de combiner la demande de conservation des anciens artéfacts avec les besoins du grand public. La découverte ferait revenir l'ancienne ligne des côtes à près de quatre kilomètres de là où elle se situe maintenant."

Le limon et les mouvements de la rivière ont repoussé la zone de l'ancien port, qui est aujourd'hui un site archéologie majeur appelé Ostia Antica: la ville Romaine la mieux préservée en dehors de Pompéi.


Anna Maria Moretti, Superintendante en archéologie pour Rome et Ostia Antica, a ajouté que le bateau découvert était "une nouveauté car à cette profondeur, environ 4 mètres sous terre, nous n'avons jamais trouvé de bateau mais seulement des restes de bâtiments et une seule structure."
Des restes de cordes et de câbles ont aussi été trouvés dans le bateau

L'ancienne Ostie Romaine, à l'embouchure, depuis déplacée, du Tibre, était un complexe immense construit sous l'Empereur Claudius et s'appelait Portus.

Le port a été agrandi sous les empereurs Trajan et Hadrien et a souvent servi de base pour les grandes expéditions de l'empire.

Ostie servait aussi d'entrepôt pour canaliser l'immense richesse, de céréales et d'autres fournitures nécessaires pour nourrir les appétits de la ville impériale.

Relecture par Marion Juglin
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11.26.2014

Ötzi: de l'ADN non humain dans l'échantillon d'un os

Le génome humain d'Ötzi, la momie vieille de 3500 ans,  a été décodé à partir d'un échantillon d'os de la hanche.

Ce minuscule échantillon a pu fournir de nombreuses informations alors qu'il pesait moins de 0,1gr.

Une équipe de scientifiques de l'EURAC, à Bolzano, ainsi que leurs collègues de l'université de Vienne ont identifié de l'ADN non humain dans l'échantillon. Credit: Frank Maixner (EURAC)

Une équipe de scientifiques de l'EURAC de Bolzano, avec des collègues de l'Université de Vienne, ont analysé avec succès de l'ADN non humain dans l'échantillon. Ils ont trouvé des traces de présence de Treponema denticola, une bactérie qui peut être pathogène et être impliquée dans le développement de maladies parodontales.

Ainsi, juste en regardant l'ADN, les chercheurs ont pu poser un diagnostic à partir d'un CT scan fait l'année dernière et qui avait montré que l'Homme des Glaces souffrait de périodontite.

Beaucoup de ce que nous savons d'Ötzi, par exemple à quoi il ressemblait ou le fait qu'il souffrait d'intolérance au lactose, provient d'un petit échantillon d'os qui a permis de décoder son patrimoine génétique.  

Cette fois, l'équipe de scientifiques a examiné de plus près cette partie de l'échantillon comprenant de l'ADN non humain.

"Ce qui est nouveau c'est que nous n'avons pas procédé à une analyse directe de l'ADN mais plutôt étudié l'ensemble du spectre de l'ADN, afin de mieux comprendre quels organismes étaient dans cet échantillon et quelle était leur fonction potentielle" explique Frank Maixner, de l'EURAC, l'Institut pour les Momies et l'Iceman de Bolzano.

"Cet ADN 'non humain' dérive principalement d'une bactérie vivant normalement sur et dans notre corps. Ce n'est que l'interaction entre certaines bactéries ou un déséquilibre au sein de cette communauté bactérienne qui peut provoquer certaines maladies. Aussi, il est très important de reconstruire et comprendre la composition de cette communauté bactérienne en analysant ce mélange d'ADN." a ajouté Thomas Rattei, Professeur de Bioinformatique au Département de Microbiologie et Science de l'Ecosystème à l'Université de Vienne.


C'est à l'improviste que l'équipe, spécialisée en microbiologie et en bioinformatique, a détecté, dans le mélange d'ADN, la présence importante d'une bactérie particulière: la Treponema denticola.

Cette découverte confirme donc le diagnostic de la tomodensitométrie comme quoi Ötzi soufrait de périodontite.

Ce qui est encore plus surprenant, c'est que l'analyse d'un minuscule échantillon d'os peut encore, même après 5300 ans, apporter l'information que ce pathogène opportuniste semble s'être diffusé par l'intermédiaire de la circulation sanguine depuis la bouche jusqu'à l'os de la hanche.

En outre, les recherches ont montré que ces éléments de la microflore commensale buccale humaine étaient de vieilles bactéries qui n'ont pas colonisé le corps après sa mort.

En plus de ce pathogène opportuniste, l'équipe de scientifiques, menée par Albert Zink, directeur de l'EURAC, a aussi détecté une bactérie du genre Clostridia dans l'échantillon d'os de l'Iceman à l'état dormant.

Dans des conditions anaérobiques, cependant, ces bactéries peuvent se réactiver et dégrader les tissus.

Cette découverte pourrait ainsi être importante pour la conservation de cette momie mondialement célèbre: "Cette trouvaille indique que des conditions modifiées pour préserver la momie du glacier,  par exemple lors du passage à une atmosphère à base d'azote couramment utilisée pour les objets de valeur culturelle, il faudra aussi faire une préservation au niveau microbiologique." explique l'équipe de scientifiques qui va maintenant regarder de plus près le microbiome d'Ötzi.

Relecture par Marion Juglin
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8.07.2014

Une ancienne épave romaine trouvée dans la mer de Ligurie

Des plongeurs ont découvert un bateau, près de la côte italienne, vieux d'environ 2000 ans.

L'épave, découverte dans la mer près de la ville de Varazze dans la région de Ligurie, serait un navire commercial de l'époque romaine.


Des pêcheurs de la région ont dit qu'ils ont trouvé des tessons de poterie dans leurs filets pendant des années, ce qui a incité les plongeurs de la police à lancer des recherches.

 Le bateau serait dans un très bon état de conservation. "La particularité, ici, est que cette épave est presque intacte" a confirmé le Lieutenant Colonel du groupe des plongeurs de la police, Francesco Schilardi, "nous pensons qu'il date entre le 1er siècle avant JC et le 1er siècle après JC".

 La boue du fond de la mer avait caché, mais aussi protégé, l'épave jusqu'ici.

Les plongeurs estiment que l'étude du navire devrait aider à comprendre les activités commerciales dans la région.

 Le bateau aurait voyagé sur des routes commerciales entre l'Espagne et ce qui est maintenant le centre de l'Italie. Il était chargé de plus de 200 amphores en argiles qui devaient contenir des poissons, du vin, de l'huile et des céréales.

 Selon le groupe de plongeurs qui a découvert le navire, il est possible techniquement de le remonter. Cependant, c'est désormais aux autorités italiennes de décider s'il faut lancer une telle opération complexe et coûteuse.

Pour le moment, la zone a été sécurisée et la pêche ou les passages de bateau sont interdits.

Merci à Hugo pour l'info !
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2.20.2014

Le plus ancien temple romain découvert à Rome

Les archéologues italiens ont annoncé avoir mis au jour ce qui pourrait être le plus ancien temple romain.
Il daterait du VIIe siècle avant JC.

 Sant'Omobono Project

Les vestiges du temple ont été découverts au cours de l'été 2013 sur le site archéologique de l'église médiévale de S. Omobono, situé au pied du Capitole et juste à l'est de l'île du Tibre.

Le caractère religieux de l'édifice est suggéré par un autel sacrificiel et une forme précoce de grand podium, caractéristique que l'on retrouvera plus tard dans l'architecture Italique des temples.

Les archéologues ont découvert de nombreux ex-votos, dont des récipients pour boire miniatures. Ils pensent que le temple était dédié à la déesse Fortuna.

Lancée en 2009, le projet international S. Omobono est une collaboration entre archéologues de Rome, l'Università della Calabria et l'Université du Michigan. Les archéologues ont dû effectuer leur travail au cours de l'été, car le site est en dessous de la ligne des eaux, ce qui rend les conditions de travail difficiles et dangereuses.

L'équipe a utilisé une grosse machine pour percer un trou rectangulaire de cinq mètres de profondeur, avec de grandes feuilles de métal qui retiennent le sol et des pompes à eau drainant le site sans interruption.

En raison de la nature du terrain, les restes du temple n'ont été visibles que pendant trois jours, avant d'être enterrés à nouveau.

Les archéologues pensent que le bâtiment a été construit près du lieu où le Tibre coulait jadis, les couches du sol révélant le chemin d'origine de la rivière.

Les strates du sol montrent également que les fondateurs de Rome ont fait beaucoup pour niveler leur ville: rasant les collines pour emplir les basses terres marécageuses.

Les chercheurs soulignent l'importance du site sur les informations apportées sur "les premières phases de l'occupation à Rome dans la seconde moitié du deuxième millénaire avant notre ère", ainsi que la chance d'étudier "le développement d'une zone cultuelle majeure en relation avec les processus d'urbanisation et de formation de l'État entre le huitième à le sixième siècle".

Le site a été découvert par hasard lors de travaux de construction à l'église S. Omobono en 1937 et des fouilles limitées y avaient été menées entre les années 1960 et 1980.

L'équipe d'archéologues actuelle prévoit de continuer les fouilles cet été.

Relecture par Marion Juglin
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9.04.2013

Le plus ancien bâtiment public Romain aurait été découvert à Gabies

Dans une ville italienne enfouie depuis longtemps, les archéologues ont trouvé un monument massif.

Ce qui le rend particulier est le fait qu'il remonte à 300 ans avant les grandes structures publiques telles que le Colisée....

Il a de plus été construit 100 ans avant l'invention du mortier. Cela révèle que les Romains avaient des ambitions architecturales grandioses beaucoup plus tôt qu'on ne le pensait.

Deux terrasses reliées par un grand escalier, un mur de soutènement en pierres massivess et des sols aux motifs géométriques. Images: Marcello Mogetta

L'aperçu d'une vision grandiose.

La structure, mis au jour sur le site, connu sous le nom Gabies (Gabii), à 20km de Rome, est construit avec des blocs géants et date de 350-250 avant JC.

C'est probablement le premier bâtiment public romain jamais trouvé, a déclaré Nicola Terrenato, professeur de classiques à l'Université du Michigan et directeur du projet.

Le complexe a des sols aux motifs géométriques et deux terrasses reliées par un grand escalier.

C'est différent de tout ce que les Romains étaient censés construire à l'époque, ajoute Terrenato. Il remet d'ailleurs en cause l'ancien stéréotype montrant un peuple modeste et conservateur au cours de la première période de la naissance à la domination romaine.

"Il y a beaucoup de détails de construction qui sont beaux à regarder et ils nous en disent plus sur la façon dont les Romains construisaient à ce stade", explique-t-il, "cela nous montre qu'ils ont commencé à expérimenter la modification de leurs milieux naturels (en réduisant la pente naturelle et en créant un mur de soutènement, par exemple), environ un quart de millénaire plus tôt que nous le pensions."


Un projet d'envergure 

Une équipe de 60 chercheurs, dont des étudiants de plusieurs universités ont participé cet été à une grande fouille archéologique sur le site. Le projet, qui a débuté en 2009, est la plus grande fouille américaine en Italie au cours des 50 dernières années.

Terrenato a été frappé par la taille des blocs dans le mur de soutènement, mais c'était le seul moyen pour les résidents de maintenir la stabilité d'une telle structure car le mortier n'avait pas encore été inventé.

D'après les historiens, comme Cicéron le racontait, les Romains étaient conservateurs et sobres et ne devinrent somptueux qu'après que les soldats, ayant conquis la Grèce, ne soient rentrés chez eux avec un goût pour l'extravagance.

Mais ce nouveau monument est plus vieux d'un ou deux siècles. "Rome a conquis la Grèce en 140 avant JC. Les historiens romains ont dit que les soldats sont revenus et ont voulu le luxe grec" dit Terrenato, "nous savons maintenant que, longtemps avant qu'ils aient conquis la Grèce, les Romains pensaient déjà en grand. Cela porte un coup à l'image que l'on avait des Romains au cours de cette période: modestes et discrets ".

Le site de Gabii, situé sur des terrains non aménagés dans le Latium (Lazio) moderne, était autrefois une ville importante, mais semble avoir déclinée au troisième siècle alors que l'Empire romain grandissait.

L'objectif du projet Gabii est de montrer à quoi ressemblait une ville dans la région avant le grand développement de Rome.

Comme le site est en dehors de Rome, les archéologues sont en mesure d'explorer ses niveaux les plus profond; chose impossible dans les limites de la ville en raison des constructions qui se sont empilées dans le temps.

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8.23.2013

Découverte du plus ancien globe montrant le Nouveau Monde

Daté du début des années 1500, le globe a probablement été fabriqué à Florence, en Italie, avec les moitiés inférieures de deux œufs d'autruche.

Il est gravé alors des nouveaux et vagues détails sur les Amériques, recueillis par les explorateurs européens comme Christophe Colomb et Amerigo Vespucci.

 Le Nouveau Monde sur le globe en oeuf d'autruche porte trois noms: "TERRA DE BRAZIL," "MVNDVS NOVVS, and "TERRA SANCTAE CRVCIS."

Il est également décoré avec des monstres, des vagues entrelacées et même un naufragé, selon le Washington Map Society, qui a publié une étude de l'objet dans son journal The Portolan.

"Lorsque j'ai entendu parler de ce globe, j'étais d'abord sceptique quant à sa date, son origine, sa géographie et sa provenance, et j'ai vérifié par moi-même," explique S. Missinne, un chercheur indépendant belge, "après tout, personne n'en avait entendu parlé, et les découvertes de ce type sont extrêmement rares. Je me suis penché dessus, et au fil de mes recherches, il devenait évident que nous avions une grande trouvaille."


 L'Asie sur le globe en œuf d'autruche. La grande péninsule s'avance vers le sud à droite; cela est la preuve de l'influence de Henricus Martellus, un cartographe allemand qui a travaillé à Florence. 

Le propriétaire anonyme du globe, qui l'a acheté en 2012 à London Map Fair, a permis à Missinne de l'étudier.
Le chercheur a utilisé la datation au carbone, des tests de tomographie informatique, une évaluation de l'encre, ainsi qu'une analyse géographique, cartographique et historique.

Il a pu déterminer que le globe de la taille d'un pamplemousse a été fait autour de 1504 et a probablement été utilisé pour mouler le célèbre globe de Lenox en cuivre. Jusqu'à présent, on pensait qu'il était le plus ancien globe montrant les Amériques, et il date de 1510.

 Le globe de Lenox.

"C'est une découverte majeure, et nous sommes heureux d'être à l'origine de cette annonce," dit Tom Sander, rédacteur en chef de The Portolan, "nous avons lancé un vaste processus d'examen par les pairs pour passer au crible cet artéfact, qui a déjà fait l'objet de plus d'un an de recherche scientifique et documentaire."

Parmi les 71 noms sur le globe en oeuf d'autruche, seulement sept se trouvent dans l'hémisphère occidental.
L'Amérique du Nord, n'est représentée que par un groupe d'îles éparses et sans étiquette.
Le globe comprend une seule phrase: «HIC SVNT DRACONES» ou «Voici les Dragons".

Les trois seuls noms figurant dans l'Amérique du Sud sont Mundus Novus («Nouveau Monde»), Terra de Brazil et Terra Sanctae Crucis ("Terre de la Sainte Croixs").

Bien que le fabricant du globe soit inconnu, Missinne soupçonne un lien avec l'atelier de Léonard de Vinci. Le chercheur a remarqué des similitudes entre un navire sur le globe et l'œuvre d'un artiste bien connu de Leonardo.

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