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4.01.2017

Un bateau des Croisés découvert au large des côtes d'Israël

Des archéologues ont découvert l'épave d'un bateau appartenant aux Croisés et remontant à leur expulsion de la ville d'Acre au 13ème siècle de l'Ere Commune, au large des côtes nord d'Israël.

Le bastion des Croisés fut détruit en 1291 de l'Ere Commune, lorsque le Sultanat Mamelouk le captura.

Un bateau des croisés découvert au larges des côtes d'Israël
Un archéologue marin découvrant une ancre près d'Acre. (Photo: Ehud Galili)

Des pièces d'or datant de cette époque ont été trouvées le long de l'épave, ce qui a permis de déterminer plus facilement quand le navire a coulé en partant d'Acre.

La prise d'Acre fut une victoire majeure pour les Mamelouks, car les forces européennes chrétiennes utilisaient ce site depuis longtemps comme un point d'arrivée pour d'innombrables chevaliers et soldats.

Lorsque les Croisés perdirent Jérusalem qui fut capturée par Saladin en 1187, Acre devint la nouvelle capitale des Croisés dans la région.

Des archéologues marins de l'Université d'Haifa, le professeur Michal Artzy et le Dr Ehud Galili, ont mené les investigations sur l'épave des Croisés. Le navire a subi des dommages lorsque le port moderne d'Acre a été dragué pendant sa construction; ce qui reste de l'épave sont des planches en bois recouvertes de ballast, le bâtiment du navire et quelques sections de sa coque.

La datation carbone a révélé que le bois utilisé pour construire la coque date entre 1062 et 1250 de l'Ere Commune, ce qui cadre avec les activités des Croisés dans la région.

En plus des pièces d'or trouvées près de l'épave, les archéologues marins ont aussi découvert des bols et jarres en céramique importés du sud de l'Italie, de Syrie et de Chypre. A ces trouvailles s'ajoutent des morceaux de fer corrodés, principalement des clous et des ancres.

La découverte la plus importante cependant, reste les pièces d'or trouvées avec l'épave. Au total, ce sont 30 florins qui ont été découverts, d'après Robert Kool expert en pièces de monnaie de l'Autorité des antiquités d'Israël.  Les florins ont été frappés à partir de 1252 dans la république italienne de Florence (d'où les monnaies tirent leur nom).

Un bateau des croisés découvert au larges des côtes d'Israël
Des florins en or des Croisés trouvés dans le port d'Acre par les archéologues marins. Photo: Israel Antiquities Authority

Les spéculations sur la façon dont le navire, et les florins, ont terminé au fond du port d'Acre sont étroitement liées au siège de la ville. En effet, des témoins oculaires de l'événement ont rapporté des nobles et des marchands fuyant par bateau de la forteresse assiégée, souvent après avoir soudoyé les propriétaires de ces bateaux avec des objets de valeur. Mais beaucoup ne sont jamais sortis du port et auraient coulés avec leurs richesses, alors que les défenseurs chrétiens cherchaient à leur acheter un peu de temps pour s'échapper.

La forteresse des Croisés tomba le 18 Mai 1291, après plus de 100 ans de domination franque. Les derniers défenseurs, un contingent de Chevaliers du Temple, refusèrent d'abandonner leurs positions. Aussi, lorsque les sapeurs Mamelouks affaiblirent les murs de la forteresse des templiers, l'édifice s'écroula entièrement, tuant les derniers défenseurs, ainsi qu'une centaine des soldats du sultan.

La chute d'Acre fut le dernier évènement marquant des croisades chrétiennes lors de la période médiévale. Une fois la forteresse prise par les Mamelouks et sommairement détruite, l'église catholique et la noblesse européenne qui la supportait abandonnèrent leur quête visant à libérer ce qu'ils considéraient comme leur terre sainte.

Merci à Daniel pour l'info !
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1.19.2017

Un archéologue pense avoir découvert la cité de Trellech

Le premier indice a été fourni par les taupes: alors qu'elles creusaient sous le champ d'un agriculteur près de la frontière entre l'Angleterre et le pays de Galles, elles ont fait remonter des fragments de ce qui était une poterie médiévale. 

Un archéologue pense avoir découvert la cité de Trellech
Aperçu des fouilles. Photo: Wales News Service

Quelque temps plus tard, Stuart Wilson, diplômé en archéologie et travaillant dans une cabine à péage, fit le pari d'acheter le terrain. Au cours des 15 années qui ont suivi, lui et un groupe de volontaires ont soigneusement déterré ce qu'ils pensent être les restes d'une grande cité médiévale.

Lorsque le temps s'améliorera, lui et ses collègues continueront leur travail sur le site, en se concentrant plus particulièrement sur ce qu'il dit être le squelette d'une maison de maître.

Il a demandé une autorisation pour planifier un centre d'interprétation afin de raconter aux visiteurs l'histoire de la cite perdue de Trellech, ainsi que pour un camping pour les touristes et les bénévoles.

Après avoir fait face pendant des années au scepticisme de certains membres de la communauté archéologique, il est maintenant écouté avec attention. En fin d'année dernière, il a été invité par la Société Archéologique de Cardiff pour faire un discours à l'Université de Cardiff.

Wilson a expliqué que sa décision d'acheter la propriété était justifiée: "les gens pensaient que j'étais fou et que j'aurai vraiment dû acheter une maison plutôt qu'un champ. Mais il s'est avéré que cela a été la meilleure décision de ma vie. Je ne regrette rien du tout."

Au début du siècle, des archéologues professionnels bien équipés ont essayé de découvrir les restes de la cité mais en se concentrant sur le village moderne de Trellech, du côté gallois de la frontière entre Tintern et Monmouth.

En 2002, cependant, un fermier rapporta à la Société Archéologique de Monmouth avoir découvert une poterie dans une taupinière sur ses terres à l'extérieur du village. "J'y suis allé pour jeter un œil" a expliqué Wilson. Il a étudié le site et en quelques minutes a trouvé ce qu'il pensait était les restes d'un mur. Deux ans plus tard, les deux hectares de terrain ont été mis en vente et Wilson l'acheta.

"Des personnes plus expérimentées disaient que la cité n'était pas à cet endroit, mais j'étais jeune et confiant" continu-t-il, "Si j'avais vu juste, la rue principale était directement là dans le champ. C'était une opportunité magnifique."

Wilson quitta son travail afin de se concentrer sur les fouilles. Au cours des années qui suivirent, il estime qu'environ un millier de personnes l'on rejoint, depuis des étudiants en archéologie jusqu'aux personnes intriguées des environs.

Il dit avoir repéré jusqu'ici huit bâtiments, ajoutant: "nous découvrons, bâtiment après bâtiment après bâtiment...". Un manoir, qui devait avoir deux salles et une cour, et peut-être la découverte la plus spectaculaire, mais Wilson est quant à lui enthousiasmé par un puits qui a été déterré contenant des morceaux de bois, des ossements et du cuir.

D'autres restes découverts comprennent des morceaux d'une cruche, de plats à cuisson, des foyers et des égouts.
Un archéologue pense avoir découvert la cité de Trellech
Un des artéfacts mis au jour sur le site. Photo: Wales News Service

L'une des plus belles découvertes l'année dernière était plus ancienne: un ensemble d'outils pour la taille de silex remontant probablement à la période néolithique.

D'après Wilson, la cité devait abriter environ 10000 personnes, peut-être un quart de la population de Londres à la même époque. Il précise que l'implantation a été fondée par la famille De Clare, au 13ème siècle, pour fabriquer des armes, armures et autres équipements militaires.

Les ouvriers agricoles ont été tentés par la ville et la perspective d'un emploi plus lucratif. "Ceux qui travaillaient dans les champs vivaient au jour le jour, c'était une vie très difficile" ajoute-t-il, "et soudain, une grande ville industrielle s'installait là, c'était alors une grande opportunité."

 La plupart des bâtiments, selon Wilson, semblent dater de la période où la ville a été réorganisée et construite en pierre, suite aux attaques des forces anglaises et galloises. Des traces de l'ancienne ville ont été trouvées en-dessous de certains des bâtiments, et l'occupation du site aurait débuté une centaine d'année avant ce renouveau.


La cité n'est pas restée longtemps un centre important. 


Elle a été attaquée par les ennemis des De Clare et ravagée par la maladie. Au cours des siècles suivants, des combattants menés par le chef gallois Owain Glyndŵr ont frappé Trellech qui est alors tombée en ruines.

Le projet de Wilson a été onéreux. Il estime que cela a dû coûter environ 230000€ sur 15 ans. Il a été financé par des donations individuelles, ainsi que par des activités commerciales comme les "journée découvertes" et une boutique en ligne vendant des documents historiques.

Pour Wilson, la mise au jour de la cité de Trellech sera le travail de sa vie. "Je pense que nous n'avons découvert que 0.1% du site" estime-t-il.

Cette année, la saison de fouilles commencera au printemps, et les étudiants et volontaires sont invités à s'inscrire pour participer, sachant que des fouilles importantes auront lieu en Juillet et Août.

Voici une vidéo sur le site et les fouilles:
 

Merci à Audric pour l'info !


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8.13.2016

Des vestiges royaux découverts à Tintagel, lieu de naissance du Roi Arthur selon la légende

Les archéologues sont en train d'investir une mystérieuse implantation côtière, dont ils pensent qu'elle aurait pu être la maison de la royauté britannique post-romaine, à Tintagel dans les Cornouailles, lieu de naissance, selon la légende, du Roi Arthur.

Les chercheurs espèrent découvrir si Tintagel était le site d'une implantation marchande ou d'un centre en plein essor politique entre le 5ème et 7ème siècle, à la fin du règne Romain en Angleterre. Credit: Emily Whitfield-Wicks/English Heritage

Des centaines de morceaux de poterie, que n'utilisaient que des personnes de statut élevé, et du verre ont été trouvés sur le site, situé sur la côte sud-ouest de l'Angleterre. Les chercheurs rapportent que le promontoire aurait été occupé du 5ème au 7ème siècle, probablement par les rois de Domnonée, un royaume britannique natif de l'ouest de l'Angleterre au cours du Haut Moyen Âge après la fin du règne romain.

"C'est la période que nous avons coutumes d'appeler l'Âge des Ténèbres, mais nous évitons désormais ce terme" rapporte le directeur du projet Win Scutt, "mais si nous devions l'appeler l'Âge des Ténèbres, alors ce serait la partie la plus sombre".

Scutt, conservateur régional pour l'English Heritage, rapporte que plus de 200 pièces de poterie importées de Méditerranée et de verre raffiné ont été trouvées au cours des dernières fouilles sur le site qui ont duré plus de trois semaines en juillet et août.

Ces récentes découvertes suggèrent que le site fut à un moment donné une implantation de haut rang liée au commerce avec la région de l'est de la Méditerranée, à cette époque, siège de l'Empire Byzantin ou  Empire Romain d'Orient.

Les trouvailles comprennent aussi des tessons de poterie au vernis rouge grésé dans un style identifiée comme "Phocaean red-slip ware" (céramique sigillée phocéenne) provenant de ce qui est aujourd'hui l'ouest de la Turquie.

 Morceau de verre trouvé sur le site. Photo Credit: Emily Whitfield-Wicks / Courtesy English Heritage

Morceau de céramique sigillée phocéenne provenant de l'ouest de la Turquie. Photo Credit: Emily Whitfield-Wicks / Courtesy English Heritage

Les archéologues ont aussi découvert de grandes jarres de stockage provenant de la région Méditerranéenne, des amphores, qui ont contenu de l'huile d'olive ou du vin.

Bien que quelques tessons d'amphore méditerranéenne et de verre aient été trouvés sur d'autres sites du Haut Moyen Âge dans le Royaume-Uni, ces artéfacts n'ont rien de comparable avec l'abondance de trouvailles faite à Tintagel lors des dernières fouilles, ainsi qu'au cours des précédentes dans les années 1990 et 1930.

Ceci suggère que les habitants du site n'étaient pas de simples importateurs de biens étrangers onéreux, mais ils en étaient aussi des consommateurs. A une époque où le règne romain s'est effondré dans presque toute l'Europe de l'Ouest, "curieusement, cet endroit unique en Angleterre semble avoir eu des contacts étroits avec le monde byzantin et l'est de la Méditerranée" ajoute Scutt.


"Le lieu de naissance d'Arthur"

Dans les légendes anglaises, Tintagel est le lieu où naquit Arthur, le légendaire roi britannique qui aurait combattu l'invasion des saxons dans les siècles qui ont suivi la fin du règne romain.

Selon l'histoire écrite au 12ème siècle par l'évêque et historien anglo-normand Geoffrey de Monmouth, le père d'Arthur, Uther Pendragon, séduisit la mère d'Arthur, Igraine; il s'était alors magiquement déguisé en son mari, le duc de Tintagel.

Plus tard, une autre tradition explique que le futur Roi Arthur aurait vécu à Tintagel lorsqu'il était enfant. Geoffrey de Monmouth mentionna aussi Tintagel comme étant plus tard la maison du cousin d'Arthur, de la famille d'Igraine, le Roi Marc'h de Cornouailles. Il fut le mari de la princesse irlandaise Iseult, et l'oncle vengeur de son amoureux, Tristan, chevalier cornouaillais de la Table Ronde du Roi Arthur.

Bien qu'aucun élément historique n'a été trouvé pour prouver l'existence du Roi Arthur, certains historiens supposent que le tempérament du Roi Marc'h de Cornouailles pourrait dériver de Conomor, l'un des rois de Domnonée au 6ème siècle, ou bien d'un roi cornouaillais plus tardif nommé dans les écrits gallois roi de Castellmarch (March ap Meirchion)

En 1998, une pierre gravée du nom britannique post-romain "Artognou" fut découverte par les archéologues à Tintagel; cela déclencha une vague de spéculation se référant à la légende arthurienne.

Mais Scutt rappelle que le consensus qui prévaut parmi les archéologues est que cette inscription, sur la Pierre d'Artognou, fait référence à une autre personne, malgré la similarité entre les deux noms.

Les croyances populaires qui ont fait de l'actuel château de Tintagel le lieu de naissance du légendaire Roi Arthur, se sont renforcées après la découverte de la Pierre gravée d'Artognou en 1998.


Creuser pour remonter le temps.

Les récentes fouilles à Tintagel  sont la première étape d'une étude étalée sur 5 ans, menée par l'English Heritage et le Cornwall Archaeological Unit.

Scutt explique que le but principal du projet est d'établir une datation définitive du site et de déterminer la fonction de certaines des cent structures enterrées un peu partout sur le promontoire de Tintagel.

Les scientifiques s'accordent sur le fait que les structures enfouies à Tintagel sont certainement les restes d'un centre royal ayant un lien avec le Royaume de Domnonée, ajoute Scutt, mais jusqu'à présent, il n'y a pas eu de datation précise effectuée sur le site.

Il reste encore une "possibilité extérieure" que certaines des constructions enterrées soient les restes d'un monastère médiéval tardif, voire même des cabanes pour les constructeurs du château du 13ème siècle qui se tient aujourd'hui sur le promontoire de Tintagel.

Et bien que les chercheurs soient convaincus que la plupart des bâtiments du site datent du 5ème au 7ème siècle, un lien direct avec la royauté britannique de l'époque reste à prouver. "Il y a plein d'autres possibilités, ce pourrait être un site marchand basé peut-être sur l'export de minéraux cornouaillais, comme l'étain, le plomb et l'argent" continue Scutt, "nous pouvons dire que c'est de haut rang et que des gens riches vivaient ici, mais cela ne correspond pas nécessairement à un pouvoir politique, cela pourrait être un site purement mercantile."

Merci à @VirginieTour et @yanou9c pour l'info !
Relecture par Marion Juglin
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6.12.2016

Une pièce de jeu d'échecs rarissime découverte dans l'arrière cour d'un musée en Angleterre


Il s'agit de la plus petite pièce d'un jeu d'échecs arabe à être découverte dans le pays;  elle a été mise au jour lors de fouilles archéologiques dans le Musée de Wallingford.

Au premier abord, les conservateurs du musée ont pensé que l'artéfact était une minuscule sculpture de chat. Mais un examen rapproché a révélé qu'il s'agissait d'une pièce de jeu d'échecs faite en bois de cerf. D'autres pièces pourraient bien être retrouvées lors de prochaines fouilles qui auront lieu cet été.

La pièce de jeu d'échecs trouvée lors des fouilles. Photo: Wallingford Museum

D'après la conservatrice Judy Dewey: "nous avons plaisanté en disant que nous allions retrouver les 31 autres pièces et le plateau de jeu, mais bien sûr cela est très peu probable".

La minuscule pièce a été découverte lors des fouilles de l'arrière cour du musée. Une fois nettoyée, elle a été identifiée comme étant une pièce de jeu, très décorée avec des anneaux et des pointes.

"L'identification a montré que la pièce était une pièce d'échecs arabe du moyen âge. C'est l'une des 50 pièces médiévales de jeu d'échecs en Angleterre, et, avec ses 21.7mm de haut, elle est unique en étant la plus petite connue à ce jour dans le pays." rapporte la conservatrice.

La pièce de jeu d'échecs a été sculptée dans du bois de cerf au 12ème ou 13ème siècle et est décorée de cercles typiques. La plupart des autres pièces de ce genre sont au moins deux fois plus grandes. Il s'agit d'un évêque (ou fou); aussi, les autres pièces du plateau devaient être réellement petites. Cela pouvait être un ensemble de voyage.

Photo: Wallingford Museum

Madame Dewey a ajouté que le design de la pièce était à l'origine, en Orient, un éléphant, dont les pointes représentaient les défenses.

Lorsque les jeux d'échecs se sont répandus en Europe, la pièce est devenue alors l’évêque ou le fou que l'on connait:  les deux protubérances pointues, évoquant les défenses de l'animal dans le jeu arabe, ont été comprises par les Occidentaux comme la mitre cornue d'un évêque, ou bien comme le bonnet d'un bouffon.

Dewey précise que la pièce a été trouvée près du Prieuré de Wallingford, auquel le bâtiment du musée avait appartenu: donc elle a pu être perdue par un homme riche résident ici: "Wallingford a un important château royal tout proche, et, occasionnellement, les visiteurs étaient logés au prieuré; et même les moines jouaient aux échecs".

Les visiteurs peuvent voir la pièce de jeu d'échecs, avec d'autres objets médiévaux, exposés au musée.

Le site du musée: wallingfordmuseum.org.uk

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5.16.2016

Les scientifiques ressuscitent une ville médiévale perdue en Pologne

Nieszawa était une cité marchande pleine de vie, habitée par plusieurs milliers de personnes provenant de différentes parties de la Couronne du Royaume de Pologne et de nombreux pays européens. Mais elle fut abandonnée quelques dizaines d'années après sa construction...

Les résultats des recherches sur le terrain ainsi que les analyses d'experts ont été publiés sous le titre: "W poszukiwaniu zaginionego miasta: 15 lat badań średniowiecznej lokalizacji Nieszawy" (à la recherche de la ville perdue: 15 années de recherche sur la localisation médiévale de Nieszawa).

"Ce qui est sans précédent est le fait que le livre se base largement sur les résultats d'études non invasives. Cela a permis d'étudier la structure urbaine et de confronter les données avec la documentation d'études précédentes et d'anciennes sources historiques" explique Piotr Wroniecki, archéologue et un des éditeurs du volume.

Reconstruction numérique artistique de la ville médiévale de Nieszawa, vue depuis le nord (auteurs: J. Zakrzewski, T. Mełnicki).


La ville était fortement développée, avec un immense marché, des parcelles avec des bâtiments et un plan de rue régulier. A l'intérieur de la cité, il y avait des bâtiments religieux, commerciaux, des espaces de production et de stockage.

Toutes ces structures ont été documentées par les archéologues, bien que les fouilles n'aient été faites qu'à très petite échelle.

La ville était protégée par le château voisin Dybów (situé aujourd'hui à Toruń), souvent visité par les rois polonais.

Nieszawa avait été créée délibérément à l'opposé de Toruń, à l'ouest de la rivière Vistula, appartenant à l'Ordre Teutonique, afin d'entrer en compétition politique et économique avec Toruń.

Le développement dynamique de Nowa Nieszawa n'a pu être stoppé par les pressions politiques ou les incursions militaires des Chevaliers Teutoniques, mais en fin de compte, la ville finira détruite et sera transférée.

Reconstruction numérique artistique de la ville médiévale de Nieszawa, vue depuis la rivière Vistula (auteurs: J. Zakrzewski, T. Mełnicki).

"Fortuitement, les reliques de la cité sont restées relativement peu affectées après cinq siècles et demie, devenant ainsi comme une sorte de capsule temporelle, jusqu'à ce que nous utilisions différentes méthodes de recherche archéologique, comprenant une étude non destructive des restes et la restauration de l'ancienne Nieszawa sur les cartes de l'histoire médiévale" ajoute Wroniecki.

On pense que la ville "perdue" de Nieszawa fut fondée en 1423 sur ordre du roi Władyslaw Jagiełło. Grâce à sa situation favorable sur la rivière Vistula, rivière frontalière croisant une importante route commerciale depuis Kujawy, traversant l'état Teutonique vers la Mer Baltique, Nowa Nieszawa s'est rapidement développée. Les maisons étaient en bois ou à colombage, mais les bâtiments importants ou religieux étaient construits en briques.


En raison de sa proximité avec la frontière de l'Ordre Teutonique, après seulement 40 ans, la ville a été abandonnée et relocalisée quelques dizaines de kilomètres plus au sud.

Le développement de Nieszawa a été stoppé par les invasions des Chevaliers Teutoniques et les citoyens de Toruń, qui en 1431 ont pillé et détruit la ville et saisi le château.

Mais, dès 1436, sous le traité de La Paix de Brest, les polonais regagnent des états à l'ouest de la rivière. En 1454, la situation politique change suite au soulèvement de la bourgeoisie prussienne contre les autorités des Chevaliers Teutoniques.

Après s'être soumis à l'autorité du roi polonais, les citoyens de Toruń, qui exigeaient sans cesse la destruction de Nieszawa, reçurent la promesse de Casimir de la destruction de ce centre compétitif dans les trois ans. Le roi jouait avec le temps, mais en automne 1462, la destruction de Nowa Nieszawa devint une réalité.

Nieszawa a été reconstruite et a survécu jusqu'à nos jours à environ 30km au sud-est de son lieu d'origine. "De nombreuses années de recherche archéologique ont permis de montrer que les efforts mis dans l'emplacement de New Nieszawa faisaient partie d'une stratégie économique et politique complexe mise en place contre l'Ordre Teutonique, et cherchait à dominer le commerce dans la région de Vistula. Bien que Nieszawa ait disparu, sa présence dans les environs de Toruń a pu contribuer à une reprise éventuelle de Toruń par le Royaume Polonais" résume Wroniecki.

Interprétation archéologique de la télédétection et des données géophysiques (P. Wroniecki)

La monographie publiée est un travail collectif comprenant des études thématiques faites par le groupe de chercheurs qui a étudié le site au cours de la dernière décennie.
Elle présente non seulement les résultats spectaculaires des études non-invasives (dont les relevés aériens et magnétiques), mais aussi les résultats des analyses historiques et géomorphologiques (permettant de déterminer les conditions naturelles d'alors). Le texte est accompagné de reconstructions numériques artistiques en 3D de Nowa Nieszawa.

La monographie a été produite par la branche de l'Association Scientifique des Archéologues Polonais de Łódź, et l'Institut d'Archéologie de l'Université de Łódz. La publication a été possible grâce au financement du Ministère de la Culture et du Patrimoine National dans le cadre du programme du Patrimoine Culturel.

Une version électronique du livre sera bientôt disponible en téléchargement ici: www.staranieszawa.pl

Vidéo de la reconstitution 3D:


Source:

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2.23.2016

Des cœurs embaumés depuis 400 ans découverts dans un couvent à Rennes

400 ans après avoir été enterrés dans des urnes en plomb en forme de cœur, cinq cœurs humains embaumés ont été découverts dans un cimetière du nord ouest de la France.

Cette urne en plomb en forme de cœur porte une inscription identifiant le contenu comme étant le cœur de Toussaint Perrien, chevalier de Brefeillac. Credit: Rozenn Colleter, Ph.D./INRAP

Les scientifiques ont été en mesure de voir à l'intérieur de ces organes grâce aux techniques modernes d'imagerie médicale; ils ont ainsi pu observer les cavités des cœurs, les valves et artères, dont certains portaient des marques de maladies.

Ces cœurs ont été trouvés sous le sol du Couvent des Jacobins à Rennes, où les archéologues de l'INRAP font des fouilles depuis plusieurs années, avant le lancement d'un plan de construction pour un centre de conférence sur le site.

Jusqu'à présent, les archéologues ont mis au jour des centaines de sépultures remontant à la fin du 16ème et début 17ème siècle. Ils ont en outre découvert le corps bien préservé d'une veuve nommée Louise de Quengo, Dame de Brefeillac, morte en 1656. Son corps avait été scellé dans un cercueil en plomb, et lorsqu'il fut ouvert pour autopsie, ses habits (une cape, une chemise de lin, des jambières en laine et des chaussures à semelle de liège) étaient remarquablement intacts. A l'intérieur de son cercueil, les archéologues ont aussi trouvé un coffret en plomb contenant le cœur de son mari, Toussaint Perrien, Chevalier de Brefeillac.

"Il n'était pas rare à cette époque d'être enterré avec le cœur de son mari ou de sa femme" précise le Dr Fatima-Zohra Mokrane, radiologiste à l'Hôpital de Rangueil à Toulouse, et qui a mené cette nouvelle étude, "c'est un aspect très romantique de ces sépultures".

Ces urnes en plomb en forme de cœur ont été mises au jour dans un cimetière du nord ouest de la France. Credit: Rozenn Colleter, Ph.D./INRAP

Quatre autres urnes en forme de cœur ont été découvertes dans les caveaux funéraires de familles de classes de l'élite au Couvent des Jacobins.
Dans un effort pour en apprendre plus sur la santé de ces cœurs vieux de 400 ans, Mokrane et une équipe de scientifiques ont nettoyé les organes et enlevé le matériel d’embaumement afin de pouvoir les scanner avec un IRM (imagerie par résonance magnétique) et faire une tomodensitométrie (CT-scan). "Étant donné que quatre des cinq cœurs sont très bien préservés, nous avons pu voir des signes de maladies cardiaques actuelles, comme l'athérosclérose et la plaque" ajoute-t-elle. Un des cœurs ne montrait pas de signe de maladie, mais trois autres ont une accumulation de plaques dans les artères coronaires, ce qui peut provoquer son l'arrêt de l'organe..

Ce n'est pas la première fois que des scientifiques étudient des cœurs bien préservés dans les données archéologiques. Lorsque le Roi Richard Ier d'Angleterre, appelé "Richard cœur de Lion", mourut en 1199, son cœur fut embaumé séparément de con corps et déposé dans l'église de Notre-Dame à Rouen.

Une étude publiée en 2013 avait montré que le cœur du roi avait été traité avec de la myrte, de la marguerite, de la menthe, de l'encens, de la créosote et du mercure; des substances qui ont probablement plus été inspirées par les textes bibliques que par les nécessités de la conservation.


Source:

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12.29.2015

Des tombes médiévales découvertes en Angleterre déconcertent les archéologues


Les 70 tombes qui ont été découvertes, près d'Exeter dans le Devon, remontent au 13ème ou 14ème siècle.

L'archéologue Richard Greatorex a expliqué que ces tombes étaient très rares car elles ne sont pas dans une terre consacrée (cimetière chez les catholiques) et de plus elles sont individuelles. Aussi, a-t-il qualifié cette découverte faite à Tithebarn Green de "déconcertante".

Source Photo: BBC

Mr Greatorex rapporte ainsi que "ces tombes se trouvent dans une enceinte de l'âge du bronze. Ces enfouissements sont très rares car à cette époque les corps auraient dû être inhumés dans un cimetière. Il n'y a pas d'église ou de cimetière documentés sur le site et s'ils avaient été des victimes de la peste nous aurions eu une fosse commune. Nous avons aussi trouvé un certain nombre de fours ou de séchoirs à grains, qui étaient utilisés pour sécher une variété de céréales, et plusieurs fossés de l'âge du bronze. Le site a donc clairement été utilisé sur une longue période de temps."

Les fouilles ont été demandées par un promoteur immobilier qui prévoit la construction d'un nouveau village sur le site.

Dix archéologues ont retirés presque 21000 mètres cube de terre pendant dix semaines. Bill Horner, archéologue du comté au Devon County Council, a confirmé que ces découvertes avaient un "grand intérêt". Elle seront d'ailleurs exposées en 2016.


Source:
BBC: "Medieval graves found near Exeter 'mystify' archaeologists"

11.25.2015

Le mystère médiéval de la tombe des deux enfants enterrés sous la cathédrale de Francfort

La découverte en 1992 d'une double tombe lors de fouilles de la Bartholomaeuskirche, ou Cathédrale Saint-Barthélemy de Francfort, a fait impression sur les historiens.

Deux enfants d'environ 4 ans, l'un habillé et paré de bijoux dans le style de la noblesse mérovingienne, et l'autre incinéré dans une peau d'ours selon la tradition scandinave, avaient été trouvés enterrés dans un seul cercueil sous la cathédrale.

Vingt ans après, les archéologues ont publié les résultats de leurs investigations scientifiques sur les restes et le site d'enfouissement.

Les fouilles dans la cathédrale de Francfort. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt

Il s'avère que ces deux enfants ont été enterrés entre 700 et 730 après JC dans la résidence d'un prêtre à côté de ce qui était alors une petite église. De plus, il semble que la tombe y fut honorée pendant plus d'un siècle, et que la chapelle construite par le Roi Louis II en 855 était parfaitement alignée avec cette tombe.... alignement sur lequel se basera la cathédrale plus tard...

"Nous ne savons pas exactement pourquoi ils ont été honorés, c'est toute la question" rapporte le professeur Egon Wamers, directeur du Musée Archéologique de Francfort, "on peut supposer qu'ils ont joué un rôle important dans cette classe aristocratique à Francfort... Nous connaissons un certain nombre de ces 'Adelsheiligen' (saints nobles) au début du Moyen Âge. Instruits, les gens de haute classe avaient un accès plus facile au statut de sainteté".

Des habits délicats ont été trouvés sur le corps de la fille, dont une tunique et un châle. Elle portait aussi des bijoux en or, argent, bronze et des pierres précieuses, dont une boucle d'oreille et un anneau, et enfin un brassard, un collier et des broches. Tout cela indique un statut élevé.

 Ces anneaux en filigrane ornaient ses doigts. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt
 Au début des fouilles, les archéologues n'avaient pas réalisé que ces cendres étaient celles d'un enfant de quatre ans, accompagnées de griffes d'ours et autres ossements d'animaux. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt
Le collier de la fille révèle des influences scandinaves. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt

Les restes de l'enfant incinéré, mélangés avec les ossements d'un ours, ainsi que le collier de la fille copiant une amulette scandinave, sont une preuve supplémentaire de la relation étroite entre les tribus germaniques et celles du nord de l'Europe qui s'était développée le siècle précédent.

La combinaison d'éléments païens et chrétiens dans la tombe est un rappel de la lente propagation du christianisme en Allemagne.

A peine quelques années plus tard, dans une lettre écrite en 738 après JC, le Pape Grégoire III se plaint des pratiques païennes des tribus de Hesse et de Thuringe. "Cela pouvait être deux enfants de deux traditions culturelles différentes qui furent promis l'un à l'autre en mariage" suppose Wamers.

 En rouge sur le plan, le lieu où se situe la tombe dans la cathédrale. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt


Une croix en or garnie ornant le linceul des enfants indique que l'enterrement fut chrétien. Avec la présence d'anciens rites païens allemands, la tombe reflète une époque où la région inférieure du Rhin a fait l'objet d'une transition religieuse. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt

La situation stratégique de Francfort

Alors connue sous le nom de Franconofurd, la ville "avait déjà été détenue par les Romains et d'autres comme un précieux emplacement stratégique" avant les rois mérovingiens des Francs, explique Wamers.

Située sur une colline et à la rencontre de deux importantes routes commerciales, nord-sud et est-ouest, Franconofurd était la capitale d'une région collectant des taxes, une tête de pont pour l'expansion des Francs vers l'est, et un site où les rois itinérants des Francs installaient leur cour lorsqu'ils voyageaient dans la région. 

"C'était continuellement en cours de construction ou en reconstruction. Il y avait des bâtiments en pierres de grandes qualité, une église, un grand centre administratif, des fermes éloignées et des villages de pêche" ajoute Wamers, "En 794 après JC, lorsque Charlemagne y tint son grand synode, c'était suffisamment bien équipé pour l'ensemble de sa cour".


Quant aux deux enfants, ils sont les premiers restes humains jamais trouvés dans cette ville, avant cet évènement bien documenté. Et les détails sur la vie à Francfort restent en grande partie un mystère...

Relecture par Marion Juglin
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10.09.2015

Le scan d'un évêque momifié apporte de nombreuses informations sur le 17ème siècle


"La momie de Winstrup est l'un des corps du 17ème siècle les mieux préservés d'Europe. De plus, il a un potentiel d'informations comparable à Ötzi, l'homme de glace, ou les momies égyptiennes. Ses restes constituent une archive unique de l'histoire médicale sur les conditions de vie et de santé des gens vivant dans les années 1600" rapporte Per Karsten, directeur de l'Historical Museum à l'Université de Lund.

Photo: Lund University

Peder Winstrup, évêque et importante figure historique en Scandinavie, était l'un des pères fondateurs de l'Université de Lund. Il mourut en 1679 et fut enterré dans la célèbre cathédrale de Lund un an plus tard.

Le cercueil, et son contenu, représentent une capsule temporelle unique de l'année 1679, avec un corps bien préservé, des textiles et du matériel végétal.
Habituellement, les organes internes étaient enlevés; or dans ce cas, le corps n'a pas été embaumé de manière traditionnelle mais simplement séché naturellement.

La bonne préservation du corps semble être le résultat de plusieurs facteurs combinés: un flux d'air constant, les végétaux dans le cercueil, une longue période de maladie qui a amaigri le corps, la mort et l'enterrement au cours des mois d'hiver et les conditions de température dans la cathédrale.

En décembre 2014, Peder Winstrup a été passé au CT scan à l’hôpital de l'Université de Lund. Les résultats préliminaires ont montré que le corps était relativement bien conservé et qu'il était possible d'identifier la plupart des organes internes.

Les premiers résultats montrent des fluides séchés et du mucus dans les sinus, ce qui montre que Winstrup a été alité pendant une longue période avant de mourir.

Les calcifications dans les poumons pourraient indiquer à la fois la tuberculose et la pneumonie. Des plaques ont également été trouvées dans l'artère coronaire gauche du cœur, l'aorte et l'artère carotide; ce qui indique que l'évêque souffrait d'athérosclérose. "La vésicule biliaire a aussi plusieurs calculs, ce qui pourrait indiquer une forte consommation d'aliments gras" ajoute Caroline Ahlström Arcini, ontologiste travaillant sur le projet.

 

Peder Winstrup, qui vécut jusqu'à l'âge de 74 ans, souffrait d'arthrose dans les genoux et les articulations de la hanche. De plus, il avait perdu  un certain nombre de dents. Des traces de caries ont été trouvées dans deux des dents restantes, ce qui pourrait montrer qu'il avait accès à des aliments sucrés.

"Son épaule droite était légèrement plus élevée que la gauche, en raison d'une blessure au tendon de l'épaule. Cela a dû limiter la mobilité de Winstrup, rendant difficiles de simples tâches quotidiennes comme le fait de mettre une chemise ou peigner ses cheveux avec un peigne dans la main droite." rapporte Caroline Ahlström Arcini.


Découverte inattendue d'un fœtus.

Le CT Scan a révélé un fœtus de 4 ou 5 mois, bien caché dans le cercueil sous les pieds de Winstrup. Personne ne sait qui l'a mis ici. "On ne peut que spéculer quant à savoir si c'était l'un des proches parents de Winstrup, ou si c'était quelqu'un d'autre qui avait saisi l'occasion pendant la préparation du cercueil. Mais nous espérons clarifier toute parenté à travers des tests ADN" ajoute Per Karsten.

La prochaine étape sera  l'étude des textiles du cercueil, ainsi que de nouvelles analyses du corps. Entre autre, des échantillons de tissus des organes internes vont être prélevés.

Relecture par Marion Juglin
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7.17.2015

Paris: une exposition sur les 200 squelettes découverts en début d'année


Si vous êtes sur Paris cet été, vous aurez l'occasion d'en apprendre un peu plus sur la découverte faite en début d'année: les archéologues de l'Inrap avaient été surpris de trouver 200 squelettes, dont beaucoup étaient enterrés tête contre pieds et jusqu'à 6 corps les un au-dessus des autres, sur l’emplacement de l’ancien cimetière de l’Hôpital de la Trinité.

Les squelettes sont toujours en traitement "post-fouilles" et en cours de datation, mais vous pourrez toujours voir de nombreuses affiches et photos avec explications.

Cette exposition, pédagogique, comprend trois autres parties:
  1.  L'une sur les enjeux de l'archéologie préventive, dans l'aménagement du territoire.
  2.  Une autre présentant les différentes métiers de l'archéologie.
  3. Enfin une expo-découverte pour les enfants.
Cette exposition, commencée le 6 juillet et se terminera le jeudi 20 août.

Lieu: Mairie du 2e arrondissement de Paris - 8 rue de la Banque
Métro Bourse Entrée libre et gratuite
Du lundi au vendredi de 8h30 à 17h (Les jeudis 9 et 16 juillet jusqu’à 19h30)

Plus d'infos:

3.19.2015

Les archéologues révèlent l'aménagement de la ville médiévale à Old Sarum

Une équipe d'étudiants chercheurs et d'universitaires ont effectué une étude géophysique de l'ancien monument Old Sarum. Ils ont scanné le sol avec des équipements de pointe afin de cartographier les restes de structures enterrées.

Old Sarum : Credit – English Heritageaphie

Ils ont concentré leurs recherches autour des murs d'enceinte, à l'intérieur et à l'extérieur, de ce qui fut une fortification dont les origines remontent à l'Âge du Fer et à la conquête Romaine.

Leurs investigations ont révélé la disposition d'un village comprenant des structures de la fin du 11ème siècle, contemporaines de la construction de la cathédrale et du château.

La cité fut habitée pendant 300 ans, mais déclina au 13ème siècle avec l'émergence de New Sarum (Salisbury).

Les résultats du projet se concentrent principalement sur la période médiévale et mettent en valeur:
  • Une série de structures massives le long de la muraille défensive de la basse-cour, suggérant probablement de grands bâtiments de nature défensive.
  • Un espace ouvert derrière ces larges structures, peut-être pour rassembler des gens ou des ressources, ou pour une route circulaire traversant la cité.
  • Des zones résidentielles au sud-est et au sud-ouest de la basse-cour longeant le fossé de la cour intérieure.
  • Des preuves de dépôts indiquant des caractéristiques industrielles, comme des fourneaux.
  • Des éléments montrant que le site fut utilisé comme carrière après les années 1300 et faisant suite au déclin de la cité
Image en niveaux de gris de la magnétométrie du sud de la basse-cour avec les interprétations des données du lidar superposées.(© LiDAR data Environment Agency copyright and/or database right 2014. All rights reserved.)

D'après l'archéologue Kristian Strutt, agent expérimental et directeur du service de prospection archéologique à l'Université de Southhampton: "Les archéologues et historiens savent depuis des siècles qu'il y avait une cité médiévale à Old Sarum, mais jusqu'à présent, il n'y avait aucun plan du site. Notre étude montre où se situaient les bâtiments individuels et, à partir de là, nous pouvons obtenir une image détaillée du plan urbain à l'intérieur des murs de la cité."

L'équipe a utilisé différentes techniques pour étudier la haute-cour et basse-cour du site: l'étude topographique, des techniques d'étude géophysique, dont la magnétométrie, le radar à pénétration de sol et la tomographie de la résistivité électrique.

Recréation d'Old Sarum à l'époque médiévale

Pour Kristian Strutt, il est clair qu'il y a encore du travail non intrusif à faire pour mieux comprendre le site. L'équipe espère retourner sur le site pour terminer l'étude de la haute-cour et basse-cour et se pencher sur l'implantation Romano-Britannique du sud d'Old Sarum, à Pacques 2015.

Relecture par Marion Juglin
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12.27.2014

Des pièces d'échecs du Moyen Age découvertes à Northampton

Les archéologues ont découvert deux pièces d'échecs médiévales en bois de cervidés au cours de la fin d'une fouille dans le centre de Northampton, en Angleterre.


 Les fouilles ont eu lieu dans la rue St John. L'archéologue Jim Brown a dit que les pièces étaient des "preuves évidentes" de la demande pour des "produits de plaisir" du milieu à la fin du 12ème siècle à Northampton.

La plus grande pièce était probablement un fou, haut de 60mm, et la seconde devait être la partie supérieure d'un roi (elle mesure 30mm).
Mr Brown, du Museum of London Archaeology, a expliqué que ces pièces d'échecs ont été trouvées parmi des os et ramures, et semblent avoir été jetées lors de leur fabrication.

"Ce sont des preuves manifestes du travail du bois de cervidés et d'os dans la ville, afin de créer un produit de loisir. Il a fallu beaucoup d'efforts pour tailler et finir ce genre d'objet, donc cela devait être quelque chose que l'on payait et qui était fait par un artisan. Il est presque certain que nous publierons quelque chose au sujet de ces pièces, car cela intéressera les chercheurs concernés par l'histoire des jeux de société " a ajouté Brown.

Les fouilles ont déjà révélé un four à malt, des fragments d'habits et un four à pain.

Relecture par Marion Juglin
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12.04.2014

Des haches de guerre Teutoniques trouvées dans une forêt polonaise

Trois haches Teutoniques du Moyen Age tardif ont été trouvées par des ingénieurs enlevant des obus de la deuxième Guerre Mondiale dans la forêt du district de Wipsowo.

Photo: PAP 2014 / Tomasz Waszczuk

Les ingénieurs sont tombés sur ces anciennes haches par hasard, en faisant des recherches aux détecteurs de métaux dans les bois.

Ces armes ont été identifiées par un archéologue comme étant des haches de guerre Teutoniques du médiéval tardif.

Les haches en fer étaient proches les unes des autres, enterrées peu profondément entre les racines des arbres. "On peut supposer que c'est le dépôt de quelqu'un en attendant des jours meilleurs. Peut-être que la personne a volé ces armes, les a cachées et n'est jamais retourné sur place" a dit Agata Trzop-Szczypiorska, responsable de la supervision archéologique du travail des ingénieurs.

D'après l'archéologue, le nettoyage de la forêt des obus non explosés a juste commencé, aussi il pourrait y avoir d'autres découvertes.

Après la fin des travaux, les haches Teutoniques seront préservées et données au Musée de Warmia et Mazury à Olsztyn.

Maciej Gorczyca of Telkaz, directeur des travaux d’ingénierie dans la forêt du district de Wipsowo, a précisé qu'environ 95 hectares de forêt vont être nettoyés d'ici l'automne 2015.

Les ingénieurs ont trouvé des milliers de pièces d'artillerie de différents calibres. "Probablement que lorsque les Allemands battirent en retraite, avant l'arrivée de l'Armée Rouge en 1945, ils ont fait sauter leur stock de munitions. La force de l'explosion a tout éparpillé dans les alentours", a ajouté Gorczyca.

Il a précisé que les obus non explosés que son équipe a trouvé étaient rouillés, mais armés de détonateurs, et donc dangereux.

Relecture par Marion Juglin
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11.17.2013

Des fouilles mettent au jour un monastère du XIème siècle à Aurillac

Le quartier Saint-Géraud d'Aurillac a fait l'objet de fouilles préventives qui ont permis de mettre au jour un monastère du XIème siècle dans un état de conservation exceptionnel.

Les archéologues ont mis au jour le monastère de l’abbaye bénédictine d’Aurillac, fondée par le comte Géraud au IXe siècle. France3
 
C'est en effectuant les fouilles archéologiques préalables au projet immobilier de l’îlot Saint-Géraud à Aurillac que les vestiges d'une des abbayes les plus renommées de l''Europe du XIème siècle ont été découverts.

L'équipe d'archéologues a ainsi mis au jour les vestiges d'un cloître et des bâtiments qui le bordaient (réfectoire, scriptorium) ainsi que des bases de colonnes et des chapiteaux.

Les sondages qui ont précédé cette découverte avaient mis en évidence la présence de ces vestiges. La surprise ne réside pas tant dans la découverte du cloître, contre une église abbatiale, que dans leur excellent état de conservation.


Photo thierry marsilhac


Photo thierry marsilhac
Photo thierry marsilhac

Aucune décision n'a encore été prise, mais il se pourrait que l'on s'oriente vers leur préservation. Cela dépend des futures investigations qui permettront de préciser la fonction des pièces, leur datation, etc.

D'après Frédérik Letterlé, conservateur régional d’archéologie: "Cette découverte pourrait être une opportunité pour la mairie de faire comprendre l'ensemble du parc, l'église, la vasque… L'hôpital, devant la place Saint-Géraud, est un édifice intéressant. Tout ce quartier mérite l'intérêt du touriste. Cette découverte est importante, selon moi, pour le renom de la ville d'Aurillac."

Pour le maire Pierre Mathonier, "l'objectif est de préserver le patrimoine qui a été découvert, soit en le protégeant et en conservant ces vestiges, soit par une mise en valeur. Ce choix n'est pas encore tranché car il faut scénariser, voir ce qui est possible et à quel prix car tout cela pourrait coûter fort cher ".

Ces fouilles préventives doivent se dérouler encore pendant 14 semaines

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8.20.2013

Le site d'un mystérieux manoir médiéval découvert en Angleterre


Les archéologues travaillant sur le futur site de construction de logements en Grande-Bretagne ont mis au jour un mystérieux  manoir médiéval qui, selon les registres historiques de cette période, n'a jamais existé...

Les archéologues britanniques ont découvert les restes de fondations en pierre; le schéma suggère qu'il pourrait y avoir eu une série de bâtiments médiévaux sur ce futur chantier de construction moderne. (Wessex Archaeology)

Les fondations en pierre, indiquant une série de bâtiments datant du 12e au 14e siècles, ont été découverts par des chercheurs du Wessex Archaeology sur les terrain d'une ferme de Longforth à Wellington, en Angleterre.

Dans le cadre d'une obligation du Conseil local du Comté du Somerset, les spécialistes ont commencé à travailler sur le site en Avril 2013, avance le lancement d'un projet de construction.

"C'est une découverte significative et donc très passionnante, d'autant plus qu'il n'existe pas de registres documentaires indiquant l’existence d'un tel site ici," explique Bob Davis, archéologue du Wessex Archaeology, "les premières datations des tessons de poterie trouvés à la ferme de Longforth suggèrent que les bâtiments ont été occupés entre les 12ème et 14ème siècles. À un certain moment toutefois, les bâtiments ont été abandonnés, les matériaux de construction utilisables ont été pris et recyclés, et le site a été oublié."

 Ces carreaux médiévaux décorés suggèrent d'importants bâtiments de haut rang. (Wessex Archaeology)

Les indices sur les habitants du manoir, il y a 900 ans, comprennent un morceau de carrelage orné d'un chevalier à cheval. L'artéfact est similaire à ceux trouvés à l'abbaye de Glastonbury et pourrait indiquer que la maison a été visitée par de puissantes personnalités religieuses.


"Nous sommes familiers avec le carrelage décoratif ordinaire, mais celui-là est spécial, et renforce encore l'importance de ce bâtiment", a déclaré Davis.

Le fait qu'il n'y ait pas d'archives du site est étrange, a-t-il ajouté, en précisant qu'une telle découverte est extrêmement rare.


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