1.31.2014

D'après une ancienne tablette d'argile, l'arche Mésopotamienne était un coracle...

Le mythe de l'arche se retrouve dans différentes cultures et religions. Il s'agissait d'un bateau qui devait sauver les animaux et quelques hommes d'une inondation catastrophique.

Un éminent universitaire a récemment déclaré qu'une tablette vieille de 4000 ans, de l'ancienne Mésopotamie, a été déchiffrée. Elle révèle de nouveaux détails sur les racines de l'histoire de Noé.

La tablette d'argile vieille de 4000 ans contenant l'histoire de l'arche et du déluge est exposée au British Museum à Londres 

Elle raconte une histoire similaire, avec les instructions détaillées pour la construction d'un navire rond géant, ou coracle,  ainsi que l'instruction clé selon laquelle les animaux devraient entrer «deux par deux».

La tablette est aujourd'hui exposée au British Museum, et bientôt, des ingénieurs vont suivre ces anciennes instructions pour voir si le navire pouvait effectivement naviguer.

Elle fait également l'objet d'un nouveau livre, "L'Arche avant Noé" (The Ark Before Noah: Decoding the Story of the Flood) écrit par Irving Finkel, gardien adjoint de la section Moyen-Orient du musée. Il est aussi l'auteur de la traduction de la tablette.

Irving Finkel, conservateur en charge des tablettes d'argile cunéiformes au British Museum, pose avec l'ancienne tablette d'argile. 


Finkel l'obtint il y a quelques années, lorsqu'un homme donna une tablette endommagée à son père. Il l'avait acquis au Moyen-Orient après la Seconde Guerre mondiale.

Elle est brun clair, a la taille d'un téléphone mobile, et est couverte de l'écriture cunéiforme des anciens Mésopotamiens.

"Ce fut vraiment un moment à couper le souffle, la découverte que le bateau devait être rond", dit Finkel, qui arbore une longue barbe grise, une queue de cheval et un enthousiasme sans bornes pour son sujet, "c'était une vraie surprise".

Un coracle indien de nos jours. Source: Wikipédia

Finkel pense qu'un bateau rond est plausible. Les coracles ont été largement utilisés comme taxis fluviaux dans l'Irak antique et étaient parfaitement conçus pour flotter sur les eaux torrentielles en crues.
"C'est une chose parfaite", explique-t-il,  "il ne coule pas et il est léger à transporter."

Elizabeth Stone, experte sur ​​les antiquités de l'ancienne Mésopotamie à l'Université Stony Brook de New York, a déclaré qu'il était logique que les anciens Mésopotamiens dépeignaient leur arche mythologique sous cette forme.

La tablette donne les instructions d'un dieu mésopotamien pour la construction d'un navire géant, les deux tiers de la taille d'un terrain de football, en corde, renforcé par des cadres en bois et recouvert de bitume.
Finkel précise que sur le papier (ou pierre) les ordres de construction du bateau semblent solides, mais il ne sait pas encore s'il a pu flotter.

Un documentaire télévisé doit être diffusé plus tard dans l'année pour suivre la tentative de construction de l'arche selon cet ancien "manuel".

L'histoire du déluge se retrouve dans les écrits ultérieurs de Mésopotamie, dont l'Épopée de Gilgamesh. Cependant, ces versions n'ont pas les instructions techniques, coupées selon Finkel, car elles devaient être transmises oralement.

Finkel n'a aucun doute: "je suis sûr que l'histoire du déluge et d'un bateau pour sauver la vie est une invention de Babylone".

Mais il ne pense pas que la tablette prouve que l'arche décrite dans la Bible existait. Il estime plus probable qu'une véritable inondation dévastatrice a fait son chemin dans la mémoire populaire, et y est resté depuis.
"L'idée que les inondations sont causées par le péché est toujours vivante aujourd'hui...", il rapporte ainsi qu'un conseiller local en Angleterre a fait récemment l'actualité en ayant affirmé que les récentes tempêtes de Grande-Bretagne avaient été causées par la légalisation du mariage homosexuel. "Si j'avais su, il serait allé dans la préface du livre," s'est exclamé Finkel.


Merci à Thierry Lamblin pour la suggestion de cet article.

Source:

1.30.2014

Le seul exemple connu d'araignées en art rupestre reste un mystère archéologique

Les archéologues ont découvert un panneau contenant le seul exemple connu d'araignées dans l'art rupestre en Egypte et, probablement, dans tout l'Ancien Monde.

Le panneau de roche, aujourd'hui en deux morceaux, a été retrouvé sur le mur de grès ouest d'un oued, dans l'oasis de Kharga, situé dans le désert occidental d'Egypte à environ 175 kilomètres à l'ouest de Louxor.

Les archéologues ont découvert un panneau brisé représentant le seul exemple connu d'araignées en art rupestre en Egypte et, paraît-il, tout le Vieux Monde. Crédit: Photo par Salima Ikram, Etude Oasis Kharga Nord.

Face à l'est, et éclairé par le soleil du matin, le panneau est une découverte  «très inhabituelle» rapporte l'égyptologue Salima Ikram, professeur à l'Université américaine du Caire et qui a co-dirigé le projet d'étude Oasis Kharga Nord.

L'identification des créatures en tant qu'araignées est provisoire et la date est incertaine, selon Ikram. Même si, sur la base d'autres activités dans la région, l'art rupestre peut dater d'environ 4000 avant JC ou plus. Cela serait en pleine période préhistorique, avant l'unification de l'Egypte.

Le panneau principal montre ce qui semble être quelques araignées, avec une "étoile" qui représente peut-être une toile à côté de l'araignée. Il y a aussi des dessins en forme de peigne qui sont plus énigmatiques.
Ikram pense qu'ils pourraient s'agir d'insectes piégés par les araignées, des plantes ou même des fils de soie tissés par les araignées.

Un morceau de roche qui semble avoir été rompu du panneau principal représente des créatures dessinées dans un style différent, leurs membres ne sont pas flexibles, ils ont plutôt un aspect plat. Cela pourrait être une tentative pour dépeindre un moissonneur, un insecte qui ressemble à une araignée.

La découverte est un mystère pour les archéologues: pourquoi les anciens habitants de l'oasis de Kharga ont-ils créé un art rupestre représentant des araignées ? Surtout en l'absence d'autres exemples connus ailleurs en Egypte ou dans l'ensemble de l'Ancien Monde...



Pourquoi des araignées ?

Il y a peu d'éléments qui montrent que les anciens Egyptiens portaient un intérêt à la représentation des araignées. Les seuls hiéroglyphes d'araignées qu'Ikram connaît sont de rares exemples de "textes religieux relatifs au rituel d' « ouverture de la bouche », un rite qui était effectué sur la momie ou une statue afin qu'elle conserve ses fonctions vitales dans l'au-delà."

Le secret qui permettrait de résoudre le mystère réside peut-être dans le désert occidental lui-même. Ikram a consulté Hisham El-Hennawy, un arachnologiste qui a mentionné que les araignées Argiope lobata vivaient dans les déserts de l'Ouest et de l'Est et peuvent avoir suscité l'intérêt des peuples anciens.

Ces araignées peuvent être trouvées "au milieu de leur toile sous le soleil brûlant de midi", écrit Ikram.
L'idée d'araignées se baignant dans le soleil peut avoir une signification religieuse pour les peuples anciens dans la région. "Ce serait combiner la force du soleil et la capacité de cette créature à survivre sous sa chaleur, et donc digne de respect ou d'allégeance totémique", écrit-elle.

En outre, certaines araignées, en Egypte, sont connues pour mordre les gens et être dangereuses; cela a pu aussi susciter l'intérêt des anciens, et donc, cet art rupestre.

Une autre possibilité est que celui qui a gravé ces représentations n'avait pas de raison particulière en tête, mais juste une envie, pour une raison quelconque, de dessiner des araignées.

Ikram a fait remarquer que les araignées suscitent l'intérêt de plusieurs cultures à travers le monde.

Ces "images sont remarquables si elles sont effectivement des araignées, car ce seraient des représentations uniques de ces créatures dans l'art rupestre de l'ancien monde", conclu Ikram.

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1.27.2014

Les pots romains vieux de 2000 ans contenaient des offrandes magiques contre les mauvais esprits


Enfoui sous la ville turque de Sardes, les archéologues ont découvert ce qui semble être un ancien porte-bonheur, conçu pour éloigner les mauvais esprits.

Les deux pots, bien qu'enterrés depuis environ 2000 ans, sont relativement intacts. L'un contient les restes d'une coquille d’œuf en parfait état de conservation.

Les pots sont relativement intacts et contiennent les restes d'une coquille parfaitement conservée qui a pu être utilisée pour éloigner les mauvais esprits. Photo: Archaeological Exploration of Sardis, Harvard University

La région avait été détruite par un tremblement de terre en l'an 17 et l'on pense que l'œuf fut une offrande rituelle utilisée pour protéger la zone de catastrophes futures.

Les habitants de Sardes ont reconstruit dans la région après ce tremblement de terre, et les constructions sont restées pendant des siècles avant d'être abandonnées en 1402.

La découverte des pots a été faite par des archéologues de l'Université de Wisconsin-Madison et de l'Université du Missouri en partenariat avec l'Exploration Archéologique de Sardes.

Les objets ont été retrouvés enterrés sous ce qui devait être un bâtiment de l'élite, dans la ville qui était autrefois la capitale de l'ancien royaume de Lydie.

En plus de la coquille, les chercheurs ont également trouvé des petits outils en bronze et une médaille.
La coquille avait été délibérément percée, pour vider l'intérieur, mais le reste de la coquille est resté en un seul morceau.

Ce n'est pas la première fois que l'on constate l'utilisation des œufs dans les rituels anciens, notamment pour "décroiser" et conjurer les démons. Le décroisement est l'acte de défaire une malédiction, ou d'inverser la mauvaise fortune.

Les archéologues américains pensent que les habitants de Sardes avaient planté les œufs dans le sol pour empêcher un autre tremblement de terre dans la région.
Les coquilles d'œufs ont également été utilisées dans ce qu'on appelle des «pièges à démon» dans l'actuel Irak et Iran; cela permettait de désarmer les forces du mal.

Par ailleurs, la pièce comporte un symbole qui semblerait être la déesse Cybèle. Cybèle était liée à la terre, et en particulier aux montagnes, et cette offrande peut être un appel à sa protection.

Elizabeth Raboult de l'Université du Missouri estime que ces objets donnent un aperçu unique sur la façon dont le séisme a pu affecter les habitants de Sardes: "c'est la façon qu'a eu une personne pour faire face aux incertitudes et aux événements tumultueux de cette période".

Sardes était l'ancienne capitale de Lydie, dans la province de Manisa en Turquie. Son emplacement et sa richesse en ont fait une ville importante sous l'Empire perse, ainsi qu'aux époques romaines et byzantines.

Les fouilles ont déjà permis la découverte d'un complexe de bain et salle de sport et une synagogue.

Relecture par Marion Juglin
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1.23.2014

Le tombeau du pharaon Sobekhotep Ier identifié par les archéologues


Une équipe américaine  a identifié le tombeau du pharaon Sobekhotep Ier en Egypte, considéré comme le fondateur de la 13ème dynastie, il y a 3800 ans.

Le sarcophage de 60 tonnes du roi Sobekhotep I à Abydos Sud.Photo: Ministère AFP / égyptien des antiquités Source: AFP

L'équipe de l'Université de Pennsylvanie a découvert le sarcophage en quartzite de Sobekhotep I, qui pesait environ 60 tonnes, il y a un an. Mais ils avaient été incapables d'identifier à qui il appartenait jusqu'à la semaine dernière.

Son identité a été établie lorsque l'équipe a trouvé des fragments d'une dalle portant l'inscription du nom du pharaon et le montrant assis sur un trône: "il est probablement le premier qui a gouverné l'Egypte au début de la 13ème dynastie au cours de la deuxième période intermédiaire", a déclaré le ministre des Antiquités Mohamed Ibrahim.


Fragments qui ont permis l'identification de la tombe. Photo: AFP / Ministère égyptien des Antiquités

La découverte est importante, car peu d'informations étaient disponibles sur Sobekhotep Ier "qui a gouverné l'Egypte pendant quatre ans et demi, le plus long règne en cette époque", a ajouté Ayman El-Damarani, un responsable du ministère.

La découverte de la tombe dans le sud du site archéologique d'Abydos devrait révéler plus de détails sur sa vie et son règne.

L'équipe a également découvert les restes de vases canopes traditionnellement utilisés pour préserver les organes internes du corps, ainsi que des objets en or ayant appartenu au roi.

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1.20.2014

Une fontaine vieille de 900 ans découverte en Israel

Les restes d'un domaine vieux de 900 ans, avec une fontaine dans son jardin, ont été mis au jour lors de fouilles qui ont été effectuées à l'entrée de Ramla en Israël. C'est la première fois qu'une fontaine est découverte à l'extérieur des quartiers riches du Vieux-Ramla. 

La fontaine et la plomberie. Image: Assaf Peretz courtesy of the Israel Antiquities Authority

Deux pièces d'habitation ont été découvertes par les archéologues; ils les ont daté de la période fatimide (fin du Xe siècle et première moitié du XIe siècle de notre ère). 

Une fontaine en mosaïque recouverte de plâtre et de dalles de pierre a été découverte à l'ouest du bâtiment. Un système de tuyauteries, constitué de sections en terre cuite et de pots de stockage, menait à la fontaine. 

Une grande citerne et un système de tuyaux et de canaux, utilisés pour transporter l'eau, ont été découverts près de la construction résidentielle. 

Une forge construite en briques et utilisée pour la fabrication d'outils de fer a été mise au jour à 20 mètres au sud de la structure.


Un riche immobilier

D'après Hagit Torge, directeur des fouilles pour l'Autorité des Antiquités d'Israël, "Il semble qu'un bâtiment, appartenant à une famille riche, se situait ici et qu'une fontaine était utilisée pour l'ornementation. C'est la première fois qu'une fontaine est découverte en dehors des quartiers les plus riches du Vieux-Ramla. La plupart des fontaines que nous connaissons de cette période à Ramla étaient concentrées autour de la mosquée Blanche, qui était le centre de la vieille ville. En outre, c'est la première fois que la plomberie d'une fontaine est retrouvée intacte. Les tuyaux des autres fontaines n'ont pas survécu aux tremblements de terre qui ont frappé le pays en 1033 et 1068 après EC ". 

Il semble que toute la zone a été abandonnée au milieu du onzième siècle de notre ère, probablement à la suite du tremblement de terre. 


Un centre économique important.

Ramla a été créé au début du huitième siècle de notre ère. Sa fondation est attribuée au règne de Suleiman Ibn 'Abd al-Malik, et elle a été construite comme capitale du district. A certaines périodes, son importance a même éclipsé celle de Jérusalem

Ramla a grandi et s'est élargi au cours des périodes abbassides et fatimides, et elle était un important centre économique en Israël en raison de son emplacement stratégique sur la route du Caire à Damas et de Jaffa à Jérusalem. 

De nombreuses lampes à huile, un hochet de bébé et des parties de poupées en os ont été découverts dans la zone d'excavation.

À l'issue de la fouille archéologique, la fontaine, qui était dans un excellent état de conservation, a été retirée de la zone et transférée dans le Bassin des Arcades où elle sera exposée.

Relecture par Marion Juglin
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1.16.2014

Des chiens découverts enterrés dans des pots en Egypte

Les archéologues ont trouvé quelques-unes des sépultures canines les plus curieuses jamais découvertes à ce jour en Egypte: deux chiens bien conservés, dans des pots enterrés il y a 3000 ans.

Une grande créature très velu , surnommé Houdini , a été retrouvée recroquevillé au fond du pot avec le nez pointant vers les pattes de derrière . Crédit: Avec l'aimable autorisation de la mission NYU- IFA à Abydos . 

Surnommés Houdini et Chewie, les chiens dans les pots ont été découverts à Shunet ez Zebib, une grande structure en briques de terre situé à Abydos, un des plus anciens monuments royaux encore debout en Egypte.
Le site a été construit autour de 2750 avant JC et était consacré à Khasekhemwy, un roi de la deuxième dynastie. Il est également connu pour les milliers de sépultures d'ibis dans des bocaux qui ont été récupérés dans les dunes à proximité, et pour les inhumations d'autres animaux, surtout des rapaces et des canins.

"Le site fournissait une structure très sécurisé, rempli de sable idéal pour pour les enterrements rapides au sein d'un espace sacré" explique Salima Ikram , professeur d'égyptologie à l'Université américaine du Caire. Elle a publié un article récemment en l'honneur de Dieter Kessler, un chercheur réputé dans le domaine des cultes d'animaux et de la religion égyptienne.

Experte éminente sur ​​les momies animales, Ikram a analysé les résultats d'une fouille de 2009 dirigée par David O'Connor et Matthew Adams, respectivement directeur et directeur de terrain du projet Abydos Nord à l'Institut des Beaux-Arts de l'Université de New York.

En creusant dans le secteur sud de Shunet ez- Zebib, les archéologues ont mis au jour plusieurs pots contenant des sépultures animales . "Parmi les nombreux bocaux qui ont été récupérés, 13 seulement ont jusqu'à présent fait l'objet d'études. Parmi ceux-ci, quatre étaient vides, trois contenaient des ibis, et cinq des chiens", a déclaré Ikram.

Alors que trois des cinq pots contenaient des restes squelettisés de chiens, les deux derniers, Houdini et Chewie, contenaient deux animaux dont la fourrure était en grande partie intacte.

"Bien qu'il soit fréquent de trouver des oiseaux dans des pots, il est rare de trouver d'autres animaux enterrés de cette façon", selon Ikram .

En effet, aucune sépulture canine dans des pots n'a été enregistré dans les nombreux cimetières de chiens dispersés dans toute l'Egypte. "Ces pots ont probablement été fabriqués et utilisés pour une sorte de stockage, puis réutilisés comme cercueils pour les chiens, recroquevillés à l'intérieur", ajoute-t-elle.

Houdini a été trouvé dans un grand pot à deux anses, et a été enterré sans emballage. "Nous ne comprenions pas comment un si grand animal a été mis dans le pot, aussi nous l'avons nommé d'après le magicien, Houdini." explique Ikra.

La fourrure de l'animal était de marron à brun-cuivré, avec des parties plus sombres et rigides, comme si elles avaient été oint avec une substance comme de l'huile ou même de la résine. "Il semble que lorsqu'il a été mis en pot, les membres postérieurs ont d'abord été rentrés puis ajustés, et le reste du corps a ensuite été poussé à l'intérieur en s'enroulant autour," précise-t-elle.

Bien qu'il soit probable qu'Houdini soit un chien, une identification certaine de l'espèce est impossible car on ne peut retirer l'animal du pot sans compromettre son intégrité. "La couleur de sa fourrure presque auburn est inhabituelle chez un chien, comme la longueur des poils, qui ont tendance à être plus court chez les chiens égyptiens que les 9 centimètres mesurés dans le cas d'Houdini," explique Ikram, "la seule autre identification possible serait un renard, mais la couleur de la fourrure n'est pas en accord avec les renards trouvés en Egypte aujourd'hui".

Photo: NYU-IFA mission to Abydos 

Pas aussi bien conservé qu'Houdini, Chewie (photo ci-dessus) a été trouvé dans un grand pot rempli avec les morceaux d'un autre grand récipient, servant de matériau d'emballage pour garder le chien in situ. Une fois que les morceaux de poterie ont été enlevés, le chien contenu dans le pot était entièrement visible. L'absence de textile dans le pot suggère que Chewie a été enterré sans bandages.

Selon le chercheur , les deux animaux étaient matures; ils avaient probablement autour de cinq ans. "Ils étaient probablement des offrandes votives à moins qu'ils n'occupaient la position d'animaux sacrés; peut-être que ces sépultures indiquent leur sacralité", suppose Ikram.

Comment ces deux animaux ont pu être mis dans des pots à partir desquels ils ne peuvent être extraits, reste un mystère: sans un examen plus approfondi et des tests chimiques, il n'est pas possible de comprendre le processus par lequel ces deux animaux ont été préservés... .

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1.13.2014

Un casque de guerre amérindien rarissime découvert dans un musée américain

Entreposé sur une étagère pendant plus de cent ans, un trésor anthropologique rare a été découvert récemment dans les collections permanentes du Musée des Sciences de Springfield (Springfield Science Museum).

Le directeur du Musée, David Stier, qui a travaillé dans les collections des musées pendant près de 30 ans, décrit la découverte comme celle que l'on ne fait qu'une fois dans sa vie...

 Il existe moins de 100 casques de guerre Tlingit. Image: Springfield Science Museum

Le mystère a commencé lorsque le personnel du Musée s'est mis à sélectionner des objets parmi plus de 200.000 d'entre eux, dans les collections du Musée pour une nouvelle exposition intitulée "Les gens de la côte nord-ouest."

Le Dr Ellen Savulis, conservateur en anthropologie du Musée des Sciences, a été intriguée par un des objets décrit dans les dossiers des collections comme un simple "chapeau Aléoutien". L'objet était relativement important, richement sculpté, et fait d'un seul morceau de bois dense.

Bien que la zone d'expertise principale du Dr Savulis est l'archéologie du nord-est des États-Unis, elle a eu la prévoyance de se demander si les chapeaux faits par les Aléoutes (Unangax), les habitants des îles Aléoutiennes, étaient fabriqués avec du bois aussi dense.

Après une étude approfondie, le Dr Savulis a constaté que le seul type de chapeau en bois fabriqué dans les iles Aléoutiennes, sans arbre, est le chapeau de chasse ou visière, fait d'une mince planche de bois flotté plié en cône asymétrique. Aucunes de ces informations ne correspondaient à l'objet qu'elle avait en face d'elle.

Le Dr Savulis soupçonnait que c'était une sorte de casque, et elle a demandé l'aide de Steve Henrikson, conservateur des collections au Musée d'Etat de l'Alaska à Juneau. Après avoir entendu la description et obtenu différentes images de l'artéfact, M. Henrikson a répondu avec enthousiasme: "C'est un casque de guerre Tlingit, sans aucun doute !".
Il a poursuivi en disant que "c'est très rare - il y a moins de 100 casques de guerre Tlingit dont nous connaissons l'existence. Je les étudie depuis plus de 20 ans, et je suis sûr que j'ai vu la plupart d'entre eux ".


Le style  de la sculpture et décoration sur le casque est daté du milieu du 19ème siècle. Image: Springfield Science Museum

Attendant d'être retrouvé.

Les dossiers du Musée montrent que l'artéfact est arrivé dans les collections en 1899, l'année où le Musée des Sciences de Springfield (anciennement le Musée d'Histoire Naturelle) a emménagé dans son propre bâtiment.
L'origine de l'artéfact n'est pas connue, et il portait la simple étiquette "chapeau Aléoutien." Ayant une expérience limitée avec les matériaux culturels, le spécialiste du musée de l'époque, Albert Lovejoy Dakin, avait accepté l’énoncé de l'étiquette de l'objet et l'avait entré en tant que tel dans les dossiers des collections.
L'objet est ainsi resté à sa place dans les collections permanentes, soigneusement préservé et attendant d'être trouvé.

Grâce à M. Henrikson, nous savons maintenant que l'objet est en effet un casque de guerre Tlingit du sud-est de l'Alaska. Le style de la sculpture et de la décoration sur le casque (probablement l'emblème d'un clan) date du milieu du 19e siècle ou avant.
Avec l'importation massive d'armes à feu dans la région au milieu des années 1800, ce genre de "gilet pare-balles" est devenu à usage cérémoniel.

Aujourd'hui, quelques casques sont encore mis en évidence lors de rassemblements cérémoniels, tels que le potlatch, pour commémorer des événements importants et honorer les anciens chefs de clan.

Comme ils sont associés aux combats, les casques ne sont pas réellement portés sur la tête lors de ces rassemblements pacifiques, mais sont plutôt tenus à la main ou peut-être posés sur la tête de quelqu'un qui a besoin d'un soutien spirituel.


Recueilli par des explorateurs russes 

Henrikson estime qu'il y a environ 95 casques de guerre qui existent aujourd'hui, surtout dans les grandes collections des musées. Beaucoup d'entre eux ont été recueillis par les explorateurs russes sur les champs de bataille après des affrontements avec les Tlingit.
La plus grande collection d'armures Tlingit est au Musée d'anthropologie Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg.
Servant à l'origine de protection pour les guerriers Tlingit pendant la bataille, les casques de guerre d'aujourd'hui leur servent à se rappeler leur histoire riche et ancienne.

Relecture par Marion Juglin
Source:
  • Past Horizons:"Rare Tlingit war helmet uncovered in museum store"

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1.08.2014

Que s'est-il passé à Entrains-sur-Nohain il y a 1200 ans ?

Des archéologues ont récemment terminé plusieurs mois de fouilles dans la ville d'Entrains-sur-Nohain en Bourgogne dans le cadre d'un aménagement privé.

Au cours de cette fouille de routine d'un site gallo-romain, ils ne s'attendaient pas à trouver les restes d'un charnier; témoignage du massacre de la population civile il y a plus de 1000 ans.

Rendu 3D d'une couche d'ossements trouvés dans le fond du puit. Image: © Captair

Cette zone était au nord-ouest du territoire des Eduens (peuple gaulois qui occupait l'actuelle Bourgogne), au carrefour d'un important réseau routier romain, et était connue comme étant une partie de l'ancienne ville romaine d'Intaranum (Entrains-sur-Nohain) qui s'est développée pendant les quatre premiers siècles de notre ère. À son apogée, la ville s'étendra sur 120 hectares.

Le travail archéologique a révélé des forges, un tronçon de voie romaine et une série de maisons en pierre.
Les citoyens aisés possédaient de véritables petits thermes privés à l'arrière de leurs propriétés, équipés de piscines chaudes et froides, de chambres et de puits pour fournir de l'eau.

Lors de l'achèvement des fouilles, les archéologues ont exploré deux de ces puits qui ont nécessité une équipe de fouille spéciale (d'Archéo Puits) pour noter le remplissage dans les moindres détails et dans les conditions les plus sécurisées.

Vues de l'intérieur du puits, avec un archéologue à peine visible, mettant au jour une couche de restes humains (visible à droite de la photo). Images: © Stephanie Hollocou/© Captair – Inrap

Une découverte macabre.

Dans le petit espace de 1.30 mètres de diamètre, les archéologues ont exhumé des squelettes humains à une profondeur de plus de 4 mètres.
Les ossements mis au jour et enregistrés étaient dans une couche de boue et de restes humains de plus de 3 mètres d'épaisseur. Ce sont vingt à trente corps qui ont été jetés dans le puits en même temps et qui ont été mis au jour dans tous les sens.
La présence d'hommes, de femmes et d'enfants, montre qu'il s'agit des restes d'une population civile.

La datation au carbone 14 a montré que, même si le puits est gallo-romain, les ossements ont été datés entre le 8e et 10e siècle de notre ère. D'autres datations devraient bientôt clarifier la chronologie de ce terrible événement qui s'est produit à Entrains-sur-Nohain.


Des temps troublés.

Au cours de la période de l'Empire carolingien (800-888 après JC), la Bourgogne avait cessé d'être un royaume indépendant. Elle avait été démantelée et annexée à l'Austrasie (la partie nord-est du Royaume des Francs mérovingiens), par Charles Martel.
L'Empire carolingien connut une terrible guerre de succession entre les trois fils, Louis le Pieux ou Lothaire, le successeur légitime, Charles le Chauve et Louis le Germanique. Le 25 Juin 841 la bataille de Fontenoy-en-Puisaye (à seulement 25 km au nord d'Entrains) a vu des dizaines de milliers de combattants tomber sur ​​le champ de bataille selon des témoignages contemporains, et Charles le Chauve établit un campement à seulement 16 km du site d'Entrains.

Il est possible que ce village ait été victime d'abus par l'une des armées présente, ou d'un groupe de combattants en fuite.

De plus, dans les dernières décennies du 9e siècle, la région a fait l'objet d'invasions vikings répétées qu'attestent les chroniques. Ils arrivèrent à Paris en 845, Chartres et Beauvais en 858-859 et vers le bas du Rhône pour assiéger Valence entre 859 et 862. Dans la région de la Loire, les raids vikings sont connus en 856 (pillage d'Orléans et l'abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire).
Bien qu'ils préfèrent piller rapidement et revenir à leurs drakkars, les Vikings choisirent de traverser le Massif Central et d'assiéger Clermont-Ferrand et Goes-sur-Nohain qui est à 30 km des rives de la Loire.

Cette époque troublée peut également avoir généré des petits groupes de brigands qui, bien armés et déterminés, pouvaient facilement venir à bout d'un village comme celui-ci, tuant les habitants et jetant leur corps dans le puits.


Une épidémie ?

Les archéologues envisagent également l'hypothèse qu'il y ait eu une épidémie. Une étude paléo-pathologique permettra de révéler soit des traces de maladie, soit de traumatisme perimortem (des blessures défensives).
La complexité de cette tombe, la rend difficile à fouiller in situ, aussi, les couches et les squelettes ont été modélisés en 3D par la Société Captair en faisant une étude photogrammétrique de haute précision qui permettra une reconstruction complète du puits et qui devrait aider à résoudre le mystère du probable massacre d'Entrains-sur-Nohain.


La modélisation 3D d'une couche d'ossements.

Cliquez sur la boîte bleue pour commencer: maintenez le bouton gauche de la souris pour faire pivoter; bouton droit de la souris pour se déplacer et molette de la souris pour zoomer et dézoomer.
(Dans mon cas, cela ne fonctionne pas, j'ai juste une "tâche tache noire" en 3D; mais cela peut fonctionner pour d'autres)


Relecture par Marion Juglin
Sources:
  • Past Horizons: "Massacre in the well – a 1200 year old murder mystery"

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