3.08.2014

Une tombe de la XVIIème dynastie de l'Egypte ancienne découverte à Louxor

Une tombe pratiquement intacte datant de 1600 avant JC, d'un homme appelé Neb, éclaire la XVIIème dynastie de l'Egypte ancienne.

C'est la constatation importante faite par les chercheurs du Projet Djehouty, dirigée par le Conseil supérieur espagnol de la recherche scientifique (CSIC) et réalisé à l'extrême nord de la nécropole de Dra Abou el-Naga à Louxor, l'ancienne Thèbes.

Photo: Luxor Times Magazine

Le sarcophage, selon le chercheur et chef de projet du SCCI José Manuel Galan, contribue à améliorer la connaissance d'une période historique peu connue: la XVIIème dynastie.
Thèbes devenait alors la capitale du royaume, contribuant ainsi au futur empire et à la domination égyptienne sur la Palestine, la Syrie et la Nubie.

Le corps de Neb a été trouvé dans la chambre sépulcrale, creusée dans la roche à quatre mètres de profondeur.
Le sarcophage, qui fait deux mètres de long et un demi-mètre de large, est en bonne état avec les couleurs de la décoration originale.

L'entrée de la chambre, selon le chercheur du SCCI, était parfaitement fermée avec des ornements: elle n'a donc jamais été ouverte après l'inhumation du corps.

La petite pièce contenait aussi un sarcophage en bois décoré dans le style «rishi», qui signifie «ali» en arabe et est caractéristique de la XVIIème dynastie.

"Une paire d'ailes écartées a été peinte sur le cercueil, comme si une déesse ailée embrassait le mort, lui assurant une protection dans la vie après la mort'', a déclaré Galan. Le chercheur a souligné que "le style du sarcophage avait été utilisé très modérément et sur une courte période de temps, quand l'Égypte n'était pas encore unifiée. Quelques-uns de ce genre ont été trouvés dans leur lieu d'origine et ont été bien documentés dans leur contexte archéologique''.

Photo: Luxor Times Magazine

Une inscription sur la partie supérieure du cercueil contient l'invocation d'une offrande à un homme appelé Neb, dont la momie est encore à l'intérieur du cercueil et apparemment en bon état.

La découverte a eu lieu lors de fouilles archéologiques avec 16 Espagnol et 4 experts étrangers, confirmant que Dra Abou el-Naga était l'endroit où les membres de la famille royale et les courtisans de la XVIIème dynastie étaient enterrés, en 1.600 avant JC.
C'est une période clé pour comprendre les origines de l'empire égyptien, la structure et les principes de fonctionnement de l'administration de Thèbes.

La dynastie a régné dans une ère historique appelée Période Intermédiaire (entre 1800 et 1550 avant JC). Elle se caractérise par le règne de gouverneurs d'origine syro-palestinienne dans le Delta oriental.
C'est une époque de grande complexité politique lorsque le pouvoir effectif était entre les mains des dirigeants locaux.

Relecture par Marion Juglin
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3.06.2014

Des sépultures aztèques de chiens intriguent les archéologues

Au cours des fouilles de sauvetage à Azcapotzalco (nord-ouest de Mexico), les archéologues de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) ont découvert les restes de 12 chiens.

Ceux-ci ont été enterrés il y a environ 500 ans, mais fait exceptionnel, sans lien apparent avec un enterrement humain (agissant comme un guide pour l'âme dans le monde souterrain, ou comme une offrande dédiée à un temple ou un bâtiment).

Les chiens ont été enterrés entre 1350 et 1520 après JC, au plus fort de la période Aztèque à Azcapotzalco.


Sous l'apogée du règne Aztèque

La date approximative de leur enfouissement a été déterminée à partir du matériau en céramique retrouvé, connu sous le nom d'Azteca III, et fabriqué au cours de la période postclassique tardive entre les années 1350 à 1520 après JC.
C'était sous l'apogée du règne aztèque dans la région, a déclaré l'archéologue Rocío Morales Sanchez.

"Les sépultures de chiens ont déjà été trouvées dans des contextes archéologiques, mais dans ce cas, il n'est pas associé à une construction ou une sépulture humaine. Sans aucun doute, c'est une découverte spéciale, par le nombre de corps et par le fait que nous n'avons pas trouvé de lien avec un bâtiment ou une personne décédée."

Les archéologues vont creuser plus profondément pour savoir si des indices existent sous ce dépôt pour faciliter l'interprétation.
Les squelettes de chiens seront analysés en laboratoire pour déterminer la cause de la mort, s'ils souffraient d'une maladie ou d'une malformation. 

La forme de leur corps semble suggérer un type commun de chien, comme les Techichi, reconnus par leurs pattes courtes, ou les xoloitzcuintli, identifiés par leur perte de prémolaires à l'âge adulte.
Les chiens sont de taille moyenne, de différents âges et ont la plupart de leurs dents, à l'exception de celui qui a une usure dentaire sévère.

Les chiens ne sont pas d'une race particulière, mais plutôt d'un type commun. Image: INAH


Les vestiges ont été découverts suite à des travaux de terrassement de ce qui était la périphérie d'Azcapotzalco sur le côté sud et lié à l'ancien quartier de Concepción Huitznahuac.

Il y a quelques années une autre fouille de sauvetage avait été menée dans la partie orientale de la même région et les archéologues avaient mis au jour les restes d'une maison familiale, où ils ont également trouvé des sépultures humaines et des traces d'anciens canaux.

Il y a eu aussi la découverte d'une grande quantité de déchets domestiques, principalement des céramiques, des aiguilles en os et des outils de pierre d'obsidienne.


Des instruments de percussion en fémur humain 

L'archéologue Antonio Zamora, de l'INAH, a dit qu'ils avaient également trouvé un omichicahuaztli (instrument de percussion) taillé dans un fémur humain, ainsi qu'un autre instrument de musique fait en humérus de chien.

Omichicahuaztli. Source: Musées Royaux d'Art et d'Histoire

Dans une couche d'argile, ils ont découvert les restes d'un enfant de l'âge de trois ans de l'époque préhispanique avec des déchets alimentaires, composés d'os de chien et de dinde.

Compte tenu de la proximité de cette zone avec la rive du lac Texcoco, les archéologues ont conclu que les déchets ont été mis là pour élever le niveau du sol afin d'éviter les inondations.

Relecture par Marion Juglin
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  • Past Horizons:"Aztec dog burials puzzle archaeologists"

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3.03.2014

Un village vieux de 2300 ans mis au jour sur la route de Jérusalem

Les archéologues israéliens ont découvert les restes d'un habitat rural vieux de 2300 ans près de la «Route de Birmanie», une voie de fortune vers Jérusalem construite pendant la guerre d'indépendance de 1947 à 1949.

Vue aérienne du village vieux de 2,300 ans.  Photo by Skyview, Israel Antiquities Authority
 
L'Autorité des Antiquités d'Israël a récemment terminé les fouilles sur le site avant la construction d'un pipeline de gaz naturel de 25 kilomètres de long. Le pipeline contournera le site archéologique.

L'excavation a mis au jour 750 mètres carrés d'un village de maisons en pierre avec ses ruelles étroites. Il a été occupé pour environ deux siècles au cours de la période du Second Temple, à partir de 530 avant notre ère jusqu'à 70 après JC.

Chaque maison dispose de plusieurs pièces et d'une cour.
Les pièces servaient généralement de lieu d'habitation et de stockage, tandis que les tâches domestiques étaient effectuées dans la cour, a déclaré la directrice de la fouille, Irina Zilberbod.

Le village a pu être daté grâce à plus de 60 pièces couvrant la période du roi séleucide Antiochos III au roi Hasmonéen Alexandre Jannée.

Les fouilles ont montré que le site a été le plus développé au cours de la période hellénistique au troisième siècle avant notre ère, après le règne d'Alexandre le Grand.

Il a été abandonné à la fin de la dynastie des Hasmonéens.

Des outils de basalte et de calcaire à usage domestique ont été découverts, ainsi que des poteries pour la cuisine, et des lampes à huile.

Il n'est pas clair cependant pourquoi le village a été abandonné. Les chercheurs supposent que cela est dû à un processus graduel résultant de changements économiques, plutôt que d'un événement soudain et violent comme une conquête.

"Le phénomène de l'abandon des villages et des fermes à la fin de la période Asmonéenne ou au début du règne d'Hérode le Grand est connu et concerne de nombreux sites ruraux en Judée," a déclaré le directeur de l'Autorité des Antiquités d'Israël à Jérusalem, Yuval Baruch, "cela peut être relié à de vastes projets de construction d'Hérode à Jérusalem, notamment le Mont du Temple, et le déplacement de nombreux habitants des zones rurales vers la capitale pour prendre part aux travaux."

Relecture par Marion Juglin
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3.01.2014

Les grecs et romains étaient-ils aveugles aux couleurs ?


Homère a laissé aux historiens l'impression que les anciens Grecs et Romains avaient une appréciation sous-développée de la couleur.

Les anciens, en réalité, étaient un peu plus sophistiqués que cela et appréhendaient la couleur d'une manière complètement différente de nous, affirme Mark Bradley.

Image: Scott Barbour, Getty Images

"Les gens dans les anciennes cultures percevaient la couleur d'une manière tout à fait différent de vous et moi. L'étrange description, la plus célèbre, de la couleur dans le monde méditerranéen antique est le «vin mer sombre» dans l'Iliade et l'Odyssée. Avez-vous déjà regardé la mer et pensé qu'elle avait la couleur du bordeaux ?" demande Bradley.

L'une des premières personnes à dire que les anciens Grecs avaient un sens sous-développé de la couleur est un Premier ministre britannique du 19ème siècle. En plus d'être politicien, William Gladstone était un savant des classiques, et, pendant son temps libre avait fait une étude de l'utilisation de la couleur dans la littérature grecque ancienne.

D'après Mark Bradley, professeur agrégé d'histoire ancienne à l'Université de Nottingham, Gladstone observait, à juste titre, que la couleur était exploitée de manière très différente dans l'antiquité de ce à quoi nous sommes habitués aujourd'hui: "nous avons beaucoup de difficulté à traduire les termes d'une couleur chez Homère dans les langues occidentales modernes".

Gladstone avait noté qu'Homère utilisait en fait très peu de termes pour les couleurs, qui prédominent en noir et blanc, et qu'il utilisait les mêmes couleurs pour décrire des objets qui semblent tout à fait différent.
"Il croyait que, bien qu'Homère représentait les origines de la littérature occidentale et avait des idées très sophistiquées sur la caractérisation, la tragédie, l'intrigue et le genre, avait en fait un vocabulaire de la couleur comparable à celui d'un enfant contemporain de l'âge de trois ans", dit Bradley.

Cela donnait l'impression que les grecs homériques étaient daltoniens et qu'ils étaient peut-être daltoniens en masse. C'est un sujet scientifique chaudement débattu depuis plus de cent ans.

Bradley estime que l'un des problèmes avec Gladstone et les chercheurs suivants est d'avoir essayé de cartographier d'anciens termes de couleurs grecs sur la façon dont nous comprenons la couleur.

Nous avons l'idée d'un spectre de couleurs abstraites que nous avons hérité de Newton: en fermant les yeux, on imagine le jaune, l'orange, le rouge, le bleu. "Si vous commencez à aborder la couleur d'une manière très différente et pensez que c'est un phénomène différent, cela aide vraiment à comprendre ce qui se passe avec les anciens usages de la couleur," ajoute Bradley.

Les Grecs voyaient la chrominance comme étant essentiellement l'enveloppe extérieure visible d'un objet. Ainsi, une table n'est pas marron, elle est de couleur bois. Une fenêtre serait de couleur verre. Les cheveux seraient de couleur cheveux, la peau serait de couleur de peau: "Ils ne parlaient pas parler en termes de couleurs abstraites comme nous y sommes habitués aujourd'hui."

Le terme de «synesthésique» peut être utilisé pour décrire globalement les différents types d'association que les anciens Grecs ont fait entre les cinq sens.
Si les couleurs sont les manifestations extérieures des objets, alors la perception de cette couleur peut puiser dans d'autres idées telles que l'odeur, la liquidité, la saturation, le toucher, la texture...

Là où nous aurions tendance à ne penser que purement visuel, les Grecs anciens ont apporté d'autres sens en jeu. «Dans l'antiquité, dans les sociétés pré-modernes, il y avait beaucoup plus de possibilités sur la façon dont ont décrivait le monde; ou pouvait puiser dans plusieurs sens différents en même temps», explique Bradley.


Alors qu'était le "vin mer sombre" d'Homère (oinops pontos) ?

Bradley décrit ceci comme le problème de couleur le plus connue de l'antiquité et celui qui a donné lieu à diverses théories.

Une interprétation propose qu'elle décrit la mer au coucher du soleil quand il devient rouge feu.
Une autre interprétation soutien que c'est une allusion à un type désormais obsolète de vin français nommé le petit bleu ou le gros bleu; un vin bleu, qui, si il existait dans l'antiquité, pourrait expliquer la métaphore.

Bradley a un avis différent. Le point important selon lui, c'est qu'Homère décrit la mer comme un vin sombre après une tragédie. Ulysse pleure la mort de ses hommes après un naufrage, quand ils ont été engloutis par la mer de vin sombre. Achille pleure la mort de Patrocle donnant sur la mer de vin sombre: "l'idée est que la mer est dangereuse, elle est captivante, enivrante, tout comme le vin, dit-il. C'est beaucoup plus que la couleur, c'est plus sur ce que l'objet-métaphore nous encourage à penser".


Est-ce que les Romains, comme les anciens Grecs, avaient cette façon «synesthésique» de comprendre la couleur ?

Bradley cite un exemple qui confirme le sens contenu dans le mot que nous traduisons simplement par "pourpre": dans l'antiquité quand quelque chose était porphura ou purpura, cela décrivait le colorant qui était extrait des escargots de mer. Ce colorant était très cher, il brillait et réfléchissait la lumière; il était utilisé pour les vêtements des riches et des puissants. Il puait également .

"Un des aspects accablant du pourpre était qu'il sentait vraiment, vraiment mauvais," ajoute Bradley. L'odeur de poisson restait sur les robes impériales et toges sénatoriales, et donc le mot purpura porte à la fois le sens visuel et olfactif: "c'est un exemple de la façon dont ce que nous voyons comme une simple couleur pourpre est en fait dans les yeux des anciens quelque chose qui est intrinsèquement synesthésique."

Contrairement à l'opinion de Gladstone pour qui les anciens avaient un sens de la couleur sous développés, cela pourrait être considéré comme une perception sensorielle très sophistiquée, selon Bradley: "en fait, la couleur antique était très subtile, très sophistiquée, très polyvalente, mais elle fonctionnait sur des paramètres différents de ce que nous pensons des œuvres de couleurs. C'est un exemple intéressant des difficultés que l'on peut avoir pour comprendre une autre culture."

Bradley dit que le modèle de Gladstone a été étendu dans les années 1960 par les sociologues de Berlin et Kay "ils regardaient les cultures anciennes et modernes partout dans le monde, et comptaient le nombre de couleurs de base qu'elles avaient et traçaient ainsi une sorte d'échelle de l'évolution."

D'après cette échelle, la Grèce homérique était à un stade de 3.5 sur 7. Diverses tribus africaines étaient au premier stade, car elles n'avaient que blanc, noir et rouge dans leur vocabulaire. L'Angleterre, la Russie et le Japon étaient tout en haut de l'échelle.

Mais les perceptions ont changé, dit Bradley: "leur approche a aujourd’hui été presque universellement discréditée, précisément parce qu'elle ne tenait pas compte des différentes façons de comprendre la couleur."

Mark Bradley est l'auteur de "Couleur et signification dans la Rome antique" (Colour and Meaning in Ancient Rome); il est également l'auteur d'un chapitre sur la perception de la couleur par les grecs dans un livre appelé "Synesthésie et sens anciens" (Synaesthesia and the Ancient Senses).

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2.27.2014

Un observatoire astronomique Aztatlán lié au culte du soleil


Des archéologues ont localisé un observatoire astronomique lié au culte du soleil sur le site de Cerro de Coamiles, l'un des principaux centres de la culture Aztatlán (850/900 à 1350 après JC). Il était situé sur la côte centrale de Nayarit, dans l'ouest du Mexique.
Cette découverte permet de définir l'importance qu'avait l'astronomie pour les méso-américains de la côte boréale.

Gauche: Les murs de soutènement des deux premières étapes de la Plataforme 4. Début postclassique (900-1100 après JC). Droite: Acropole Nord (Platforme 5). Images: INAH

D'après Mauricio Garduño Ambriz, archéologue à l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH), l'observatoire fait partie d'un complexe architectural rituel qui a été construit pour observer le passage du soleil dans le ciel aux équinoxes.

Dans la tradition religieuse méso-américaine, les montagnes ou les pyramides à degrés étaient considérées comme des temples solaires.


Un espace sacré 

Les résultats de cette étude représentent une avancée significative dans la compréhension de la symbolique utilisée dans l'architecture cérémonielle Aztatlán. Celle-ci était liée au calendrier solaire et le cycle rituel annuel était relié à l'agriculture.

Les recherche à Cerro de Coamiles ont commencé en 2005 et se poursuivent encore, en se concentrant sur les plates-formes supérieures situées sur le côté sud-ouest de la colline. Un système à plusieurs niveaux de grands remblais faisant partie du principal centre cérémoniel y a été découvert.

Les habitants de Cerro de Coamiles avaient modifié la partie supérieure de la colline, en coupant les affleurements rocheux naturels. Ils formèrent ainsi des terrasses verticales alignées afin de servir de marqueurs calendaires solaires.

Garduño Ambriz a expliqué que "le disque solaire devait apparaitre directement depuis le point d'observation principal sur le Nord de l'Acropole de la colline, créant une ligne visuelle de l'ouest vers l'est. L'apparition du disque solaire à l'extrême est de l'horizon aux équinoxes défini l'espace comme sacré".


Xipe Totec, le Dieu solaire.

L'importance symbolique de marquer les équinoxes dans la culture Aztatlán des côtes est confirmée par la représentation sculpturale fréquente de Xipe Totec ("notre seigneur l'écorché"), le dieu du soleil associé à l'équinoxe de printemps et sa représentation sur des récipients en céramique destinés à des fins rituelles.
"Pour l'importante population des plaines inondables qui s'étendent sur tout l'ouest de la côte, Coamiles devait représenter un archétype mythique dans le paysage symbolique régional", a ajouté Ambriz.

 Le Dieu du soleil, Xipe Totec. Image: INAH

La Plate-forme 4 

Les fouilles ont également été menées sur la plate-forme 4, un grand espace carré construit pour un usage cérémoniel, de 150 mètres de longueur, où quatre murs de soutènement parallèles atteignent une hauteur de près de trois mètres. Il y a eu quatre phases de construction.
Le sommet de cette construction a eu lieu au cours de la période postclassique.

D'après Garduño Ambriz "la coordination et l'exécution de cette œuvre monumentale de remodelage, qui a considérablement modifié la topographie originale de Cerro de Coamiles apparaît même sur la cartographie de la plaine de Yscuintla et Senticpac au 18e siècle. Cela a dû nécessiter des institutions politiques centralisées et des mécanismes de contrôle idéologique par l'élite sociale des hiérarchies locales et régionales de la société Aztatlán. Apparemment, le pic de l'activité de construction à Coamiles correspond à une réorganisation territoriale pan régionale qui a eu lieu au cours du début et Moyen postclassique (900 -1350 après JC)."

 Stèle verticale avec des pétroglyphes astronomiques. Image: INAH

Le directeur de l'INAH à Nayarit, Othon Yaroslav Quiroga Garcia, a déclaré que, compte tenu de son emplacement sur la côte centrale de Nayarit, ainsi que l'état de conservation exceptionnel de l'architecture publique cérémonielle, des pétroglyphes et un large éventail de flore et de faune, le site devrait être ouvert au public dans l'avenir.

Relecture par Marion Juglin
Source:
  • Past Horizons: "Aztatlán astronomical observatory linked to sun worship"

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2.25.2014

Les natoufiens utilisaient des plantes dans les rituels, il y a 13000 ans

Les archéologues israéliens viennent de trouver de nouveaux indices sur les comportements funéraires, les rituels et l'alimentation des natoufiens.

Les natoufiens ont fait le lien entre le Paléolithique et le Néolithique, mais aussi entre deux modes de vie, celui des chasseurs-cueilleurs et celui des agriculteurs sédentarisés.


Les hommes des cavernes dans l'ancien Israël enterraient non seulement leurs morts avec des fleurs, mais ils avaient aussi apparemment une connaissance avancée de l'utilisation des plantes; non seulement pour la consommation, mais aussi pour le rituel.

La première preuve de l'utilisation de lits de fleurs pour l'enterrement, il y a plus de 13,700 ans, a été trouvée dans la grotte Raqefet à Mt. Carmel au cours de l'été 2013.
Dans quatre tombes différentes de la période Natoufienne, qui remontent entre 13 700 à 11700 ans, des dizaines d'empreintes de sauge et de variétés de menthe ont été trouvées sous des squelettes humains.

Le professeur Dani Nadel de l'Université d'Haïfa et ses collègues affirment que l'utilisation des plantes dans la grotte Raqefet était beaucoup plus large que pour quelques rituels funéraires. Dans un article publié dans le Journal of Anthropological Archaeology ils décrivent comment les habitants du Mont Carmel de l'époque utilisaient les graines et les plantes dans la vie de tous les jours, en se basant sur les phytolithes trouvés dans la grotte.

Les habitants de Raqefet faisaient partie de la culture Natoufienne, qui existait au Moyen Orient entre 15000 et 11500 ans. Le Natoufien tire son nom du ruisseau Natouf  à 15 km au nord-est de la ville israélienne de Lod, qui est l'endroit où leurs restes avaient été découverts.

Les Natoufiens sont soupçonnés d'être parmi les premiers hommes à abandonner le nomadisme pour s'installer dans des endroits permanents. Ils ont également été parmi les premiers groupes connus à établir des cimetières, espaces définis dans lesquels ils enterraient leurs morts au fil des générations.

Raqefet était un lieu de sépulture: 29 squelettes de bébés, d'enfants et d'adultes ont été découverts dans la grotte, lors de fouilles menées entre 2004 et 2011. Les chercheurs ont également constaté environ 100 installations creusées dans la roche, dans différentes tailles et formes: depuis de minuscules trous de 2 à 5 centimètres jusqu'à de larges cupules, des petits bols et des mortiers.

Certains de ces trous ont été utilisés pour faire de la nourriture, notamment pour moudre ou écraser les céréales, d'après les scientifiques. Ils se sont basés sur les échantillons de phytolithes prélevés sur les tombes, et d'autres endroits dans et autour de la grotte.

Les phytolithes sont des minuscules particules de silice rigides formées par les plantes qui continuent d'exister longtemps après sa décomposition.
Leurs morphologies distinctes permettent aux scientifiques d'identifier les espèces de plantes que les hommes des cavernes utilisaient il y a des milliers d'années.

Des concentrations de phytolithes plus élevées ont été trouvées dans les sédiments liés à l'activité humaine, ont rapporté M. Robert C. Power, de l'Institut Max Planck pour l'anthropologie évolutionnaire et le professeur Arlene M. Rosen du département d'anthropologie de l'Université du Texas, Austin.

La principale catégorie de plante trouvée dans la grotte était les herbes. Comme l'homme moderne, ils mangeaient évidemment des graines de blé et d'orge ainsi que des plus petites graines de plantes qui ne sont plus utilisées aujourd'hui pour la consommation.
Les espèces de plantes qui sont la source des phytolithes ne peuvent pas toujours être clairement identifiées.

Un intérêt particulier a été donné aux phytolithes extraits de sédiments près de l'abdomen de deux des hommes enterrés dans la grotte. Nadel et ses collègues pensent qu'ils peuvent représenter une offrande de nourriture au mort, ou leur régime alimentaire.
Les graminées à petites graines auraient été consommées dans la grotte de Raqefet, comme un aliment important: probablement était-ce un dernier repas.

Cette notion serait compatible avec une autre constatation sur le même site: les habitants de Carmel faisaient des veillées avec de la viande, en particulier de gazelle, après avoir enterré leurs morts.

Il y avait d'autres actes symboliques dans la grotte, comme la pose de dalles de pierre près de la tête des morts, et la pose de pierres plates horizontalement au-dessus de plusieurs tombes.

Avec les fleurs dans certaines des tombes et les offrandes végétales au mort, une image plus détaillée du comportement rituel et symbolique en ce qui concerne les sépultures, il y a environ 13.000 ans, est en train d'émerger.

Relecture par Marion Juglin
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2.23.2014

Makimuku: Les vestiges d'une construction pourraient faire partie du palais de l'ancienne reine Himiko


De nouvelles fouilles sur le site archéologique de Makimuku ont permis la mise au jour des restes d'un bâtiment. Ils indiqueraient la présence du palais de la reine chamane Himiko sur le site, dans les débuts du Japon.


"La dernière découverte confirme pratiquement que les bâtiments se tenaient dans une géométrie régulière le long d'un axe central d'une zone quadrangulaire qui s'étend sur 150 mètres d'est en ouest", a déclaré Hironobu Ishino, directeur du Musée départemental d'archéologie de Hyogo, "C'est une dimension extraordinaire pour des artéfacts du troisième siècle. Il apparaît maintenant de plus en plus probable que le site représente le quartier résidentiel des deux reines de l'état Yamatai, Himiko et son successeur, Toyo, qui sont mentionnées dans une chronique officielle de la Chine".

En 2009, les restes d'un bâtiment de la première moitié du troisième siècle avaient été découverts à Makimuku. Il s'agissait du plus grand du Japon concernant cette période, avec 19,2 mètres dans une direction nord-sud et 12,4 mètres d'est en ouest.

Des restes de deux petits bâtiments ont été trouvés à l'ouest, sur le même axe est-ouest.

Les restes des bâtiments alignés sur l'axe central. En rouge, la dernière zone étudiée.

Les dernières découvertes ont été faites à 36,5 mètres à l'est des vestiges du grand bâtiment. Ils comprennent 10 trous de piliers, chacun mesurant 40-60 centimètres de profondeur, et les restes d'un bâtiment qui s'étendait probablement sur 3,4 mètres d'est en ouest et  6,7 mètres du nord au sud.
Il se trouve le long de la même ligne axiale que les trois sites de construction déjà connus, indiquant qu'ils datent de la même période.

Le site de Makimuku, qui date du début du IIIe siècle au début du IVe siècle, a été désigné site historique par le gouvernement. Il est situé près de l'ancienne capitale de Nara.



Merci à Philippe Lasfargues pour l'info...

Source:

Plus d'infos sur Makimuku:

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