5.28.2015

Découverte du système hydraulique d'une mine d'or Romaine en Espagne

Las Médulas dans la province de León, au nord-ouest de l'Espagne, est la plus grande mine d'or à ciel ouvert de l'Empire Romain. La recherche de ce métal s'est étendue sur plusieurs kilomètres jusque dans le sud-est de la vallée de la rivière Eria.

Vue panoramique de Las Médulas. Image: Rafael Ibáñez Fernández - Wikimedia CC BY-SA 3.0

Grâce à un LiDAR (télédétection par laser) aéroporté, les anciens travaux miniers de la région et le complexe hydraulique, utilisés par les Romains au 1er siècle avant JC pour extraire l'or, ont été découverts.

Les caractéristiques identifiées comprennent des canaux, des réservoirs et une double rivière de dérivation.  "Le volume de terre exploité est bien plus grand que ce que l'on pensait auparavant et les travaux effectués sont impressionnants, comme les captures de la rivière. Cette vallée est très importante dans le contexte de l'exploitation minière Romaine au nord-est de la Péninsule Ibérique" explique Javier Fernández Lozano, géologue à l'université de Salamanque, et co-auteur de l'étude publiée dans le Journal of Archaeological Science.


Des technologies copiées sur l'Egypte.

Les spécialistes considèrent que les systèmes pour le transport et le stockage de l'eau ont été copiés sur ceux existant déjà au nord de l'Afrique, où les Egyptiens les utilisaient depuis des siècles.

Certains détails dans la méthodologie utilisée apparaissent dans les textes comme ceux de Pline l'Ancien, alors Procurateur Romain en charge de la supervision de l'exploitation minière en Hispanie.

"Nous avons établi que le travail qui entrait dans l'extraction de la ressource jusqu'à son épuisement était si intense qu'après avoir extrait l'or des sédiments, les opérations continuaient jusqu'à atteindre les rochers avec les veines de quartz aurifères en-dessous" ajoute Fernández Lozano.

Le chercheur souligne que le véritable découvreur a été la technologie LiDAR: "contrairement à la traditionnelle photographie aérienne, ce système de détection laser aéroporté permet de visualiser les restes sous la végétation ou dans les zones intensément labourées".

Depuis un avion ou un drone, le LiDAR est doté d'un capteur laser qui scanne le sol avec des références géographiques fournies par les stations terrestres GPS. Les données obtenues sont représentées pas un nuage de points, qui est traité avec un logiciel pour construire un modèle cartographique où les formes sont identifiées, comme les réservoirs ou les canaux.

Les anciennes mines d'or dans la vallée de la rivière Eria, avec les canaux et les réservoirs pour l'exploitation. A gauche, le modèle généré à partir des données LiDAR permet de localiser les structures sur des photos aériennes, à droite. Image; J. Fernández Lozano et al

Cette technologie a été développée par la Nasa dans les années 60 afin d'analyser le retrait des glaces dans l’Arctique et la composition des océans. Depuis, son usage s'est étendu à la topographie,  la cartographie cadastrale, la géologie et l'archéologie.

 Selon les auteurs, l'étude de l'exploitation minière Romaine dans la vallée Eria est le premier exemple de "géo-archéologie" mené avec un LiDAR en Espagne.

"Nous pensons à continuer de travailler avec cette technique afin d'en apprendre plus sur l'exploitation de minerai dans l'Empire Romain et éclaircir ses mystères comme la raison pour laquelle les Romains ont abandonné une ressource aussi précieuse que l'or" conclu le chercheur.

Relecture par Marion Juglin
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5.26.2015

Les anciens travailleurs égyptiens bénéficiaient d'une protection santé

Les anciens travailleurs égyptiens, d'un village appelé aujourd'hui Deir el-Médineh, bénéficiaient de ce que l'égyptologue Anne Austin de Stanford appelle "le plus ancien document gouvernemental de plan de protection de santé".

Les artisans qui bâtissaient les tombes royales des pharaons égyptiens le long du Nil, depuis la ville moderne de Louxor, travaillaient dans des conditions exténuantes, mais ils pouvaient prendre un jour de congé maladie payé ou se rendre dans une "clinique" pour un bilan de santé gratuit.

Anne Austin, chercheur postdoctoral à Stanford, examine les restes de squelette d'un ancien égyptien trouvés dans les sites funéraires de Deir el-Médineh. Image courtesy of Anne Austin

Depuis des décennies, les égyptologues ont trouvé des preuves de ces prestations de soins de santé dans les documents écrits bien préservée du site. Austin, cependant, spécialiste en ostéo-archéologie, a mené la première étude détaillée des restes humains du site.

Elle a comparé les artéfacts textuels de Deir el-Médineh avec les éléments physiques de santé ou de maladie afin de créer une nouvelle image plus compréhensible de la façon dont vivaient les travailleurs égyptiens.

Dans les restes de squelettes qu'elle a trouvés dans les cimetières du village, elle a vu des "preuves pour des soins de santé subventionné par l'État parmi ces travailleurs, mais aussi le stress professionnel important induit par la pression de ce même Etat".

Le travail quotidien et les paiements enregistrés confirment les éléments physiques: les hommes de Deir el-Médineh bénéficiaient d'une protection de santé unique et complète, mais parfois ne pouvaient en profiter.
Par exemple, Austin a vu sur une momie des traces d'ostéomyélite, une inflammation de l'os due à une infection hématogène: l'homme avait manifestement travaillé avec cette infection ravageant son corps. "Les restes suggèrent qu'il avait dû travailler pendant le développement de l'infection" dit-elle, "alors qu'il aurait dû s'arrêter, pour une raison quelconque, il a continué".

Les travailleurs étaient payés pendant leur congé maladie, d'après ce que nous apprennent les données manuscrites, mais ils "ressentaient une pression les faisant travailler malgré la maladie, peut-être pour remplir des obligations tacites à l'état à qui ils devaient tant. Plus j'en apprends sur l'Egypte, plus je pense que l'ancienne société égyptienne était similaire à la société américaine actuelle" ajoute Austin, "Des choses que nous considérons comme des créations de la société moderne, comme la protection de santé ou les grèves, sont aussi visibles dans ce passé reculé".


Les indices dans les os

Deir el-Médineh se trouve à une heure d'ascension à travers la montagne surplombant la Vallée des Rois. Elle abritait principalement des travailleurs au cours des 19ème et 20ème dynasties (1292-1077 avant l'Ere Commune). Son apogée est postérieure à l'occupant le plus célèbre de la vallée, Toutankhamon, mais contemporaine du pharaon qui était probablement le plus grand d'Egypte: Ramsès II et sa longue lignée de successeurs.

Les travailleurs qualifiés de Deir el-Médineh avaient des connaissances considérables en ingénierie et un niveau inhabituel d'alphabétisation. Ils ont laissé des milliers de documents écrits: des factures, des lettres personnelles, des plaintes et des prières sur des tessons d'argile, des éclats de pierre et des morceaux de papyrus.

Les sites funéraires de Deir el-Médineh ont été fouillés de 1922 à 1951 par l'égyptologue français, Bernard Bruyère, mais la science de l'ostéologie n'en était qu'à ses débuts, et Bruyère a laissé de nombreux corps non étudiés dans leurs tombes.

Austin a visité ces tombes en 2012 pour un mémoire de recherche, et trouva les corps "entassés avec des chauves-souris, des rats et des momies".  Beaucoup de ces momies n'étaient plus que des squelettes, permettant à Austin de voir nettement l'état de santé de ces gens comme le témoignaient leurs ossements. Sur beaucoup de corps, elle a vu des traces de stress dues à une ascension pénible (aujourd'hui ce sont encore mille marches en pierre) entre Deir el-Médineh et la Vallée des Rois, puis ils devaient ensuite faire le chemin retour.

Elle a découvert que le niveau d'arthrite dans les genoux et les chevilles des hommes de Deir el-Médineh était significativement plus élevé que pour les populations de travailleurs dans d'autres cimetières égyptiens.

 Les ossements ont également révélé des indices corroborant d'autres découvertes de spécialistes: les égyptiens gravement handicapés étaient bien soignés.  "J'ai trouvé les restes d'un homme qui est mort à l'âge de 19 ou 20 ans et qui était né sans l'usage de sa jambe droite, probablement à cause de la polio ou d'un autre trouble neuromusculaire" rapporte-t-elle, "pour travailler dans les tombes royales, ce qui était le seul but du village, il fallait pouvoir grimper". En examinant le squelette du jeune homme elle n'a pas vu de "signes d'autres problèmes de santé, ou d'une vie difficile. Cela suggère, d'après moi, qu'ils lui ont trouvé un rôle dans la communauté, même si la tâche prédominante, travailler dans les tombes, n'était pas possible pour lui".

 Faisant référence à d'anciennes idées, le travail de recherche d'Austin sur l'histoire des soins de santé dans la société invite à une plus grande discussion sur la façon dont les anciens peuples percevaient la santé et la maladie, ainsi que le lien entre la richesse et la responsabilité sociale.

"Une femme appelée Naunakhte avait huit enfants" ajoute Austin, "dans son testament, elle a réprimandé et déshérité quatre d'entre eux pour l'avoir négligée au cours de sa vieillesse. A Deir el-Médineh, il y avait deux réseaux de soin de santé. Il y avait un réseau professionnel, subventionné par l'État, qui pouvait ainsi obtenir ce qu'il voulait (une belle tombe pour le roi);  et en parallèle, il y avait un réseau privé, constitué de familles et amis. Et ce réseau prenait soin de ses membres, par crainte d'une honte publique, comme un déshéritage ou un divorce."

Austin a trouvé les idées égyptiennes sur la santé particulièrement convaincantes et fructueuses pour un débat, car, pense-t-elle, leurs idées sur la maladie ressemblaient beaucoup aux nôtres.

 Alors que les grecs croyaient que la maladie découlait d'un déséquilibre des fluides corporels, "les égyptiens pensaient à une sorte de contamination de l'organisme. Pour aller mieux, au lieu de se rééquilibrer, il fallait purger le contaminant."

Par exemple, un docteur, dans le Papyrus Edwin Smith, traite un patient avec une plaie ouverte sur un bras cassé en plaçant des coquilles d’œufs d'autruche broyées dans la plaie et en prononçant "Repousse l'ennemi qui est dans la plaie; chasse le mal qui est dans le sang".  
"Ceci est très similaire à la théorie des germes moderne" dit Austin, "cela montre une prise de conscience de la maladie comme étant externe."

Relecture par Marion Juglin
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5.21.2015

Un puits à degrès harappéen vieux de 5000 ans découvert en Inde

Un puits à degrés vieux de 5000 ans a été découvert dans l'une des plus grande cité Harappéenne: Dholavira, dans l'état du Gujarat en Inde. Ce puits est trois fois plus grand que le "Grand Bain" de Mohenjo Daro.

Le puits à degrés découvert lors des fouilles à Dholavira.

Localisé à l'est du réservoir de Dholarvira par les experts de l'Archaeological Survey of India, travaillant avec l'Indian Institute of Technology de Gandhinagar, le site représente le plus grand et le mieux approvisionné des anciens réservoirs découvertes jusqu'ici dans le pays. Il est rectangulaire et fait 76.4m de long sur 29.3m de large et 10m de profondeur.

Un autre site, Rani-ki-Vav ou puits à degrés de la Reine, dans la ville de Patan, est déjà sur la liste de l'Unesco.

"Il est au moins trois fois plus grand que le Grand Bain de Mohenjo Daro qui mesure 12m de long sur 7m de large avec 2.4m de profondeur" rapporte V N Prabhakar, professeur invité à l'IITde Gandhinagar, "nous allons mener des analyses dans plusieurs endroits car des études ont indiqué que d'autres réservoirs et puits à degrés pourraient être enterrés à Dholavira. Nous suspectons aussi qu'un immense lac et d'anciens rivages sont enfouis dans le site qui est l'un des cinq plus grands sites archéologiques Harappéens et le plus important site archéologique en Inde appartenant à la civilisation de la Vallée de Indus."

Les experts étudierons l'ingénierie hydraulique avancée utilisée par les Harappéens pour construire le puits à degrés. Ils utiliserons pour cela un scanner laser 3D, la télédétection et un radar à pénétration de sol.

"Nous étudierons comment l'eau s'écoulait dans le puits et pour quelles raisons l'eau était ainsi conservée" ajoute Prabhakar

D'autres réservoirs vont aussi être étudiés, ainsi que des pots en grès, des blocs de briques, des chambres d'assainissement et des pierres semi-précieuses.
Les pierres précieuse,s comme la cornaline, étaient très demandées à l'époque Harappéenne. Le Gujarat était la plaque tournante des industries manufacturières de perles et d'artisanat.

"Les perles d'agate cornaline étaient aussi convoitées" d'après Prabhakar.

Siddharth Rai et V Vinod de l'IIT travaillent sur la caractérisation des structures internes de différentes formes de poteries trouvées sur le site afin d'identifier le régime alimentaire des Harappéens. "A travers la typologie des poteries, nous découvrirons si différentes communautés vivaient à Dholavira" explique Rai.

Source:

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5.18.2015

Un immense temple découvert à Gebel Silsileh en Egypte

MAJ 12/01/17
Les restes du temple perdu de Kheni ont été mis au jour à Gebel Silsileh, au nord d'Assouan.

Avec les fondations du temple, ces ruines sont les premières des rares restes de Kheni, ou Khenou, ancien nom égyptien de Gebel Silsileh signifiant "le lieu où l'on rame".

Un immense temple découvert à Gebel Silsileh en Egypte
 Source:  Gebel el Silsila Survey Project

Le site, situé sur les deux rives du Nil, entre Edfou et Kôm Ombo, était une carrière très utilisée depuis le Nouvel Empire jusqu'à la période Romaine. "Nous savons que de grandes quantités de grès pour la construction des temples ont été extraites ici" rapporte Maria Nilsson, archéologue de L'université Lund et Directrice du Gebel el Silsila Survey Project.

En effet, pratiquement tous les grands temples d'Egypte, dont ceux de Karnak et Louxor, ont été construits avec du grès provenant de Gebel Silsileh.

"Ces découvertes changent l'histoire du site, et cela montre que Gebel Silsileh n'était pas seulement une carrière, mais aussi un lieu sacré" ajoute-t-elle.

  Source:  Gebel el Silsila Survey Project

Alors que les activités de culte du site étaient principalement associées au Nil et ses inondations, le dieu principal était Sobek, le dieu des crocodiles qui contrôlait les eaux. "Pour le moment, nous ne savons pas à qui le temple était dédié" ajoute Nilsson, "nous pensons qu'il marquait le commencement des carrières de la rive est. Nous espérons que d'avantage de fouilles archéologiques et de recherches nous permettrons d'en savoir plus".

Nilsson, et le directeur adjoint John Ward, travaillent à Gebel Silsileh depuis 2012, et ont mis au jour des cartouches d'Amenhotep III et Ramses II ainsi que des centaines d'inscriptions sur des roches.

Les restes du temple avaient été notés entre 1906 et 1925, et décrits comme un temple Ramesside détruit, sur une carte publiée par l'égyptologue allemand Ludwig Borchardt en 1934. Puis le temple a été oublié.
Nilsson et John Ward ont localisé les restes en étudiant la carte rudimentaire de Borchardt ainsi qu'un plan non publié, dessiné par l'égyptologue Peter Lacovara, conservateur au musée M.C. Carlos à l'Université Emory.

Les fondations  mesurent environ 35 mètres sur 15 mètres. Les maçonneries comprennent quatre niveaux de plancher décorés visibles, des bases de colonnes, et des murs extérieurs et intérieurs.

Les marques visibles sur le sol révèlent 5 bases de colonnes sur le côté ouest de la construction, deux fragments de blocs de grès sont peints et montrent une étoile  et le ciel égyptien; cela indique que le plafond du temple était probablement étoilé.

  Source:  Gebel el Silsila Survey Project

D'après Nilsson et Ward, les restes révèlent au moins quatre périodes chronologiques, couvrant environ 1500 ans, depuis les règnes de Thoutmosis/Hatshepsout, Amenhotep III, Ramsès II jusqu'à la période Romaine.

"La plus ancienne phase de construction du temple a été faite en calcaire, ce qui est unique dans une carrière de grès, et pourrait signifier un changement officiel de la construction en calcaire vers une construction en grès." suppose Nilsson.

Les archéologues ont mis au jour des centaines de pierres de construction peintes et décorées, et plus de 300 fragments de calcaire décorés avec une iconographie caractéristique de la période de Thoutmosis (1500-1450 avant JC)

Un texte hiéroglyphique mentionne le nom du site: Kheni. "Les scènes sur les pierres en calcaire ont été détruites au cours de l'antiquité pour être réutilisées comme pierre de remplissage pour des fondations et comme cailloux dans une phase de construction pus tardive. Une pierre calcaire carrée décorée était encore intacte." ajoute Nilsson.

 Parmi 300 fragments de hauts et bas reliefs peints, il y avait les cartouches de deux dirigeants: Amenhotep III et Ramsès II.

Une quatrième période chronologique a été identifiée, révélant une activité Ptolémaïque tardive et Romaine ancienne.

Dans la zone du temple, les archéologues ont aussi trouvés des perles de la 18ème Dynastie, de l'enduit coloré, des morceaux de faïences, des milliers de fragments de pots, et un scarabée coloré en bleu et datant probablement de la 2ème Période Intermédiaire.

D'après les archéologues, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre le rôle et l'importance de ce temple.

"Nous espérons continuer le travail archéologique sur le site, d'autant plus que son état de conservation est faible et nécessite une documentation immédiate avant qu'il ne soit trop tard," rapporte Nilsson.

Sources:

Mise à jour 12/01/2017: une nouvelle découverte de la mission archéologique:

5.14.2015

Angleterre: le premier cercle de pierres à être découvert dans le Dartmoor depuis plus de 100 ans

Le plus haut cercle de pierres dans le sud de l'Angleterre a été découvert sur une partie des landes ayant subit des intempéries dans le Devon.
Situé à 525 mètres au-dessus du niveau de la mer, l'ancien site est le premier cercle de pierres à être trouvé dans le Dartmoor depuis plus d'un siècle.

Le cercle de pierre offre une excellente occasion d'appliquer des méthodes scientifiques modernes à un cercle non examiné précédemment. Photo: parc national de Dartmoor

Le cercle est le second plus grand des landes et les archéologues pensent qu'il faisait probablement partie d'un "arc sacré" de cercles autour de la lisière nord-est.

Sa découverte ajoute du poids à la théorie selon laquelle il y avait une sorte de planification et de liaison entre les communautés vivants dans le Dartmoor à la fin du Néolithique et début de l'Âge du Bronze, il y a 4000 à 5000 ans.

Beaucoup de cercles de pierres ont été sondés à l'époque Victorienne et avant, aussi, il s'agit cette fois d'une opportunité: appliquer des méthodes scientifiques modernes sur un site jamais étudié jusqu'à présent.

Jane Marchand, archéologue au parc national de Dartmoor explique que "la découverte nous donne l'occasion d'étudier avec les dernières méthodes archéologiques scientifiques afin d'apporter des indications très attendues dans la chronologie, la construction et le but de ces monuments préhistoriques du Dartmoor emblématiques et insaisissables."

   Guardian graphic.  Source: Dartmoorwalks.org

Avec un diamètre de 34 mètres, le cercle se compose de 30 pierres couchées, et une autre couchée dans un fossé à l'extérieur du cercle (elle est aujourd'hui incorporée à un mur d'enceinte non terminé).

Les pierres proviennent probablement du site Sittaford Tor à proximité et sont d'une taille assez uniforme ce qui suggère qu'elles ont été choisies avec soin. Les pierres de remblais visibles autour des bases de certaines d'entre elles indiquent qu'elles étaient dressées à l'origine.

Lorsqu'il était debout, le cercle devait être impressionnant, dominant le paysage environnant et ressemblant en apparence au double cercle de pierres Grey Wethers qui se situe à environ 800 mètres près de la forêt Fernworthy.

Les premières pierres ont été identifiées par l'expert de Dartmoor et artiste vitrailliste Alan Endacott il y a quelques années.

La première étape de l'exploration archéologique vient juste d'être terminée. Selon Marchand: "certaines datations préliminaires au radiocarbone ont déjà été faites sur des échantillons de terre provenant directement de sous deux pierres. Ce sont les premières déterminations au radiocarbone sur un cercle de pierres du Dartmoor. Les dates trouvées sont très similaires: la fin du troisième millénaire avant JC (il y a 4000 ans)."

Cela indique la date à laquelle les pierres sont tombées. Bien que les conclusions des relevés géophysiques ne soient pas encore parvenus, les résultats préliminaires ont révélé un large fossé linéaire juste à l'extérieur du cercle côté est.

Une étude plus approfondie est prévue cet été...


Source:

The Guardian: "Highest stone circle in southern England found on Dartmoor"



5.11.2015

Le changement climatique et la croissance de la population auraient contribué au déclin de l'Empire Assyrien

Des éléments archéologiques, historiques et paléoclimatiques suggèrent que des facteurs climatiques et la croissance de la population ont contribué à l'effondrement de l'Empire Assyrien, ainsi que les guerres civiles et les troubles politiques.

C'est ce que déclarent Adam Schneider, de l'Université de Californie-San Diego, et Selim Adali du Centre de Recherche pour les Civilisations Anatoliennes en Turquie, dans un rapport publié dans le journal Climatic Change.



Le déclin, un mystère...

Au 9ème siècle avant JC, l'Empire Assyrien (au nord de l'Irak actuel) avait commencé à s'étendre dans la plus grande partie du Proche Orient.
Il atteint son apogée au début du 7ème siècle avant JC, devenant le plus grand empire du Proche Orient à cette époque.

Le rapide déclin qui s'en est suivi à la fin du 7ème siècle avant JC a déconcerté les spécialistes jusqu'à aujourd'hui.

La plupart l’attribuait aux guerres civiles, à des troubles politiques et à la destruction de la capitale Assyrienne, Ninive, par une coalition de forces Babyloniennes et Mèdes en 612 avant JC.

Néanmoins, le mystère demeurait concernant l'état Assyrien, la superpuissance militaire de l'époque, qui succomba si soudainement et si rapidement.


Des conditions d'aridité et de croissance de la population

Schneider et Adali estiment que des facteurs comme l'augmentation de la population et des sécheresses ont aussi contribué à la chute de l'Empire Assyrien.

Des données paléoclimatiques montrent que le Proche Orient est devenu plus aride au cours de la fin de la moitié du 7ème siècle avant JC.
A cette époque, la région a aussi connu une hausse significative de la population lorsque les habitants des terres conquises y ont été réinstallés de force.

Les auteurs soutiennent que cela a considérablement réduit la capacité de l'état à faire face à une importante sécheresse comme celle qui a touché la région du Proche Orient en 657 avant JC.

Ils expliquent aussi qu'en 5 ans de sécheresse, la stabilité politique et économique de l'état Assyrien s'est érodé, engendrant une série de guerres civiles qui l'ont sérieusement affaibli. "Ce que nous proposons est que ces facteurs démographiques et climatiques ont joué un rôle, indirect soit, mais important dans la chute de l'Empire Assyrien" estime Schneider.


Source:

5.07.2015

Les gladiateurs Romains avaient un régime végétarien et buvaient un tonique à base de cendre

Les gladiateurs romains avaient un régime principalement végétarien et buvaient des cendres après leur entrainement comme tonique. C'est ce que révèle des investigations anthropologiques menées sur des ossements de guerriers trouvés au cours de fouilles dans l'ancienne cité d'Ephèse.

Des sources historiques rapportent que les gladiateurs avaient leur propre régime. Cela comprenait des haricots graines et des céréales. Les rapports contemporains se réfèrent à eux en parlant de "hordearii" ("mangeurs d'orge").

 Credit: OEAI, Pietsch

Dans une étude du Département de Médecine Légale du MedUni Vienna en coopération avec les Département d'Anthropologie de l'Insitut de Médecine Légale de l'Université de Berne, les ossements examinés proviennent d'un cimetière de gladiateurs découvert en 1993 et remontant au 2ème ou 3ème siècle avant JC, dans ce qui était alors la cité Romaine d'Ephèse (qui se situe aujourd'hui en Turquie).

A l'époque, Ephèse était la capitale de la province Romaine d'Asie et abritait plus de 200,000 habitants.

A l'aide de la spectroscopie, les ratios des isotopes stables (carbone, nitrogène et sulfure) ont été étudiés dans le collagène des os, ainsi que le rapport du strontium au calcium dans le minéral osseux.

Les résultats ont montré que les gladiateurs mangeaient végétarien la plupart du temps. Il n'y avait quasiment pas de différences, en termes de nutrition, avec la population locale.
Les repas se composaient avant tout de céréales et de collations sans viande. le mot "mangeur d'orge" fasait probablement référence au fait que les gladiateurs se voyaient attribuer des céréales de moindre qualité.


Des boissons de renforcement après l'effort physique.

La différence entre les gladiateurs et la population normale est particulièrement visible en termes de quantité de strontium mesuré dans leurs os. Cela mène à la conclusion que les gladiateurs avaient un apport plus élevé en minéraux à partir d'une source de calcium riche en strontium. La boisson de cendres citée dans la littérature devait donc probablement exister

"Les cendres de plantes ont été évidemment consommées pour fortifier leur corps après l'effort physique et pour permettre une meilleur cicatrisation osseuse" explique le chef de l'étude, Fabian Kanz, du Département de Médecine Légale du MedUni Vienna, "les choses étaient similaires à ce que nous faisons aujourd'hui: nous prenons du magnésium et et du calcium (sous forme de tablettes effervescentes, par exemple) après l'effort physique".

Un prochain projet de recherche doit s'intéresser à la migration des gladiateurs, qui provenaient souvent de différentes parties de l'Empire Romain pour aller à Ephèse.


Source:

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