10.01.2015

Des objets en bronze vieux de 3500 ans découverts dans un pot en argile en Pologne

Un récipient en céramique contenant des artéfacts en bronze vieux de 3500 ans a récemment été découvert à Rzepedź dans la partie orientale des Carpates (Bieszczady) en Pologne.

La découverte a été faite par un promeneur ayant remarqué un "pic" sortant de terre. Après être retourné chez lui, Łukasz Solon a contacté le Sanok Museum. Des archéologues sont alors retournés sur le lieu de la découverte et ont trouvé une pioche avec des fragments de bijoux qui étaient dissimulés dans un pot en argile de 25cm de diamètre; le tout renversé dans une fosse.

Photo: D.Szuwalski

"Tous ces objets sont en bronze. Le trésor contient une pioche, des dizaines de fragments d'un collier en spirale et un bracelet" rapporte Piotr Kotowicz, archéologue au Musée Historique de Sanok, "Pour moi, en tant qu'archéologue, c'est très important qu'après la découverte de l'objet, le découvreur n'ait pas exploré plus loin lui-même; au contraire, il a rapporté sa découverte et attendu les spécialistes. Cette approche est recommandable, et, d'un point de vue archéologique, cela préserve bon nombre d'informations qui auraient pu être compromises."

D'après Kotowicz, les objets trouvés sembleraient provenir du sud des Carpates: "Le trésor est probablement lié à une route de communication, qui allait des environs de Łupków Pass, puis passait par les vallées Oslawa et San".


Les objets en bronze de Rzepedź ont été datés, selon une première estimation, à environ 1500 avant JC. "Nous ne savons pas encore pourquoi ce trésor a été si soigneusement caché. La pioche et les bijoux sont de la culture Piliny, qui existait au sud des Carpates", note Kotowicz.

Dans les années 1990, à Trzcinica près de Jaslo, environ 30/40km de Rzepedź, les archéologues avaient découvert les plus anciens villages fortifiés, vieux de plus de 4000 ans, avec de fortes influences Transcarpathiennes.

Une étude est en cours à Krosno, en prélude à des recherches plus vastes, afin de déterminer si cette découverte est isolée ou bien si elle a été enterrée au sein d'un village de cette période.


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9.28.2015

Un disque solaire en or du temps de Stonehenge révélé au public

Pour la première fois, un ancien disque solaire de l'Age du Bronze, de Monkton Farleigh (Wiltshire, Angleterre), a été exposé à la vue du public au Wiltshire Museum.

Le disque exposé au Wiltshire Museum

C'est seulement l'un des six disques solaires découverts jusqu'à présent, et l'un des plus anciens objets en métal découvert en Grande Bretagne. Il a été fabriqué vers 2400 avant JC, peu après que les pierres de sarsen furent érigées à Stonehenge. Il est supposé représenter le soleil.

Ce disque solaire avait trouvé en 1947, dans le tertre funéraire de Monkton Farleigh, à seulement 32km de Stonehenge, au cours de fouilles menées par Guy Underwood.

Avec, fut trouvé un gobelet en céramique, des pointes de flèches en silex et les fragments du squelette d'un homme. Il a été conservé en lieu sûr par le propriétaire depuis sa découverte, et vient tout juste d'être donné au musée après un délicat nettoyage par le service de conservation du Wiltshire Council.

Ce disque solaire est une mince feuille gaufrée en or avec une croix en son centre entourée d'un cercle. Entre la croix et le cercle il y a des petits points qui brillent à la lumière du soleil. Le disque est percé par deux trous qui ont dû servir à le fixer sur un vêtement ou une coiffure; et il devait être utilisé par paire.

Jusqu'à récemment, on pensait que l'or, au cours de l'Âge du Bronze ancien provenait d'Irlande, mais une nouvelle technique scientifique développée à l'Université de Southampton estime que l'or provenait des Cornouailles (voir à ce sujet l'article: "Il y avait une route de l'or préhistorique entre l'Irlande et le sud-ouest de l'Angleterre").


D'après le directeur du musée, David Dawson: "Nous avons les plus belles collections de l'Âge du Bronze de Grande-Bretagne et nous sommes ravis de pouvoir exposer ce disque solaire extrêmement rare grâce à la générosité des donateurs..."

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9.23.2015

La machine d'Anticythère est encore plus ancienne qu'on ne le croyait


Une nouvelle étude suggère que le stupéfiant mécanisme d'Anticythère serait plus vieux qu'on ne le pensait; au lieu d'avoir 1500 ans d'avance sur son époque, ce pourrait être 1800...

Le mécanisme avait été découvert en 1904 dans l'épave d'un bateau qui avait coulé dans la mer Egée aux alentours de 60 avant JC. Bien que son origine soit inconnue, il devait servir à calculer les mouvements astronomiques, ce qui en fait en quelque sorte un précurseur des ordinateurs.

La machine d'Anticythère. Credit Photo: Tilemahos Efthimiadis via Wikimedia Commons.

Le degré avancé de sophistication de l'appareil le rend mystérieux, étant bien plus avancé que tout instrument connu de son époque, ou même des siècles qui ont suivi...

Même si des parties sont manquantes, après avoir passé autant de temps dans l'eau salée profonde, il aurait eu, d'après une étude, au moins 30 engrenages. C'est peut-être pourquoi pour bon nombre de personnes, il représente le summum de la technologie de l'ancien monde, qui fut perdue pendant les siècles obscurs.

Si des dispositifs comme celui-ci avaient survécu, Kepler pourraient avoir trouvé la tâche visant à expliquer les orbites des planètes beaucoup plus facile à réaliser.

Bien que les constructeurs ne devaient probablement pas comprendre pourquoi la lune accélérait et ralentissait sur son orbite, ils étaient suffisamment conscient du phénomène. En fait, la machine le simule à la perfection.


L'une des fonctions du mécanisme était de prédire les éclipses, et une étude de ses cadrans montre qu'ils opéraient sur un calendrier commençant en 205 avant JC. Les estimations de l'âge de la construction de la machine ont été progressivement repoussées, après avoir commencées avec l'année où il coula avec le navire.

L'appareil était abrité dans une boite, qui portait des inscriptions allant de 80 à 90 avant JC, mais les caractères correspondaient à une époque remontant entre 100 et 150 avant JC.
Cependant, dans The Archive of History of Exact Sciences, le Dr Christian Carman de l'Université Nationale de Quilmes en Argentine, et le Dr James Evans de l'Université Puget Sound, pensent avoir identifié l'éclipse solaire qui eut lieu au treizième mois sur le calendrier de la machine. Si c'est le cas, cela entrainerait sa date de départ, lorsque les cadrans sont à 0, à Mai 205 avant JC.

Carman et Evans ajoutent, "Nous avons aussi examiné des possibilités pour la théorie qui soutient la thèse des périodes des éclipses sur le cadran du Saros et qui a trouvé que le schéma arithmétique, de style babylonien, utilise une équation du centre et des vitesses journalières qui correspondrait bien avec les périodes journalières inscrites. De plus, un schéma arithmétique pour les périodes écliptiques apporte la preuve de quelque chose de mieux que ce que pourrait apporter un modèle trigonométrique."

Alors que le dispositif pourrait théoriquement avoir été construit avec une date de départ fixée de nombreuses années avant sa construction, cela aurait réduit son utilité. Aussi précis que soit le mécanisme, les erreurs s'accumulent naturellement, réduisant son exactitude; aussi, les constructeurs n'ont pas dû commencer trop loin dans le passé.

Les spéculations sur les origines du mécanisme se sont souvent concentrées sur Archimède, si ce n'est comme inventeur, au moins comme inspirateur. Cependant, l'influence babylonienne rend cela improbable, bien que la date de commencement se situe à peine 7 ans après son meurtre.

Voici une vidéo d'une recréation du mécanisme en Lego pour avoir une idée de sa complexité:




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9.21.2015

Il y avait une route de l'or préhistorique entre l'Irlande et le sud-ouest de l'Angleterre

Des archéologues de l'Université de Southampton ont trouvé les preuves d'une ancienne route commerciale de l'or entre le sud-ouest de l'Angleterre et l'Irlande.

L'étude suggère que les hommes faisaient commerce de l'or entre ces régions au début de l'Âge du Bronze (2500 avant JC).

Credit: Dr Chris Standish

Les recherches, faites en collaboration avec l'Université de Bristol, ont utilisé une nouvelle technique pour mesurer la composition chimique de certains objets en or en Irlande.

Les découvertes ont montré que les objets étaient fabriqués avec de l'or importé, plutôt que celui d'Irlande. De plus, cet or est susceptible de provenir des Cornouailles.

Le chercheur principal, le Dr Chris Standish rapporte ainsi: "C'est un résultat plutôt inattendu et intéressant, car cela suggère que les travailleurs de l'or de l'Âge du Bronze en Irlande, fabriquaient des objets avec une matière première extérieure au pays, malgré l'existence de nombreux et riches gisements d'or facile d'accès localement".

Il est fort peu probable que la connaissance de la façon d'extraire l'or n'ait pas existé en Irlande, vu qu'il y a eu une exploitation à grande échelle des autres métaux. Il est plus probable qu'une origine "exotique" était une des propriétés essentielles de l'or et était une raison importante de l'importer pour la production.

Les chercheurs ont utilisé une technique avancée, la spectrométrie de masse à ablation laser, pour échantillonner l'or de 50 objets de l'Âge du Bronze provenant des collections du National Museum of Ireland. Il y avait entre autre, un panier à ornements, des disques et des colliers lunule.

Ils ont mesuré les isotopes de plomb de petits fragments qu'ils ont comparé avec la composition des dépôts d'or trouvés sur différents sites. Après une analyse approfondie, les archéologues ont conclu que l'or dans les objets provenait principalement des Cornouailles, plutôt que d'Irlande (où éventuellement il devait être extrait et négocié dans le cadre de l'industrie minière de l'étain.).

D'après le Dr Standish: "Peut-être que ce qui est le plus intéressant est le fait qu'à cette époque, comparé à l'Irlande, il y avait bien moins d'or en circulation dans les Cornouailles et dans le sud britannique. Cela signifie que l'or quittait la région, car ceux qui l'extrayaient y voyaient plus de valeur à l'échanger contre d'autres bien désirables plutôt que de le garder"

Aujourd'hui, l'or est intrinsèquement lié à la santé économique, est universellement échangeable et sous-tend les monnaies et économies dans la majeure partie du globe.
Cependant, l'or n'a pas toujours eu cette valeur: dans certaines sociétés, il incarnait le surnaturel ou les pouvoirs magiques, et jouait plus un rôle dans les systèmes de croyances que dans ceux économiques.

La valeur et le signification placées dans l'or varient de région en région. Le Dr Alistair Pike, co-auteur de l'Université de Southampton, ajoute: "Les résultats de cette étude sont une découverte fascinante. Ils montrent qu'il n'y avait pas de valeur universelle de l'or, du moins jusqu'à ce que les premières pièces en or commencent à apparaitre, il y a environ 2000 ans. Les économies préhistoriques étaient dirigées par des facteurs bien plus complexes que le commerce des produits, les systèmes de croyance jouaient un rôle majeur."


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9.17.2015

Deux bongs en or de la culture Scythe découverts en Russie

La découverte exceptionnelle d'un ensemble de bongs en or nous plonge dans la vie peu connue des Scythes. Ils régnèrent sur de vastes régions de l'Eurasie pendant un millier d'années il y a 2400 ans.

Photo: via Animal New York

Richement ornés avec des représentations d'hommes et d'animaux, les objets en or ont été trouvés par les archéologues dans un grand monticule funéraire situé dans les montagnes du Caucase au sud de la Russie; les Scythes y régnèrent entre le 9ème siècle avant JC et le 4ème siècle après JC.

Ils ont été découverts à l'intérieur d'une chambre, bordés de pierres et masqués avec de l'argile. Il y avait aussi plus de 3kg d'autres objets en or, dont un anneau à doigt, deux anneaux de cou et un bracelet.

Anton Gass, archéologue à la Fondation de l'Héritage Culturel Prusse à Berlin, estime que "ce sont parmi les objets les plus fins connus dans la région. C'est une découverte que l'on ne fait qu'uns fois en un siècle".

 Les analyses d'un résidu noir collant dans les coupes en or ont révélé que ces objets étaient utilisés pour contenir une décoction d'opium et de cannabis, ce qui reflète les écrits de l'historien Grec Hérodote, qui disait "Les Scythes utilisaient une plante pour produire une fumée qu'aucun bain de vapeur grec ne pouvait surpasser, ce qui les faisaient parler à haute voix".

(Photo : Andrei Belinsky | National Geographic) 

Ces pipes à eau ont été découvertes en 2013, alors que le tertre funéraire, ou kourgane, était nettoyé pour faire passer une ligne électrique.

Les scientifiques espèrent que les scènes très détaillées qui décorent les objets ( dont un vieil homme barbu tuant des jeunes guerriers et des griffons attaquant un cheval et un cerf) puissent apporter plus d'informations sur la culture Scythe.

Source:

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9.14.2015

Des tombes en forme de pyramide datées grâce au corail en Micronésie

Le Dr Zoe Richards, du Western Australian Museum, a utilisé le corail, utilisé dans trois tombes sacrées pyramidales, sur un île micronésienne, pour dater leur construction. Elles remontent ainsi au 14ème siècle, soit 300 plus tôt que ce que l'on pensait auparavant.

Le Dr Zoe Richards examine des coraux utilisés pour construire une tombe royale à Leluh. Image: John-Paul Hobbs

Le Dr Richards et une équipe internationale de scientifiques ont étudié l'âge des coraux utilisés dans la construction de tombes sacrées, pour des personnes de la royauté, dans l'ile du Pacifique Kosrae.

"La plupart des anciennes tombes sont faites de composants durs et non-vivants comme le granite, le calcaire ou l'argile; mais les ruines de l'ancienne cité de Leluh à Kosrae contiennent plusieurs tombes royales qui, elles seules, contiennent des coraux dans leur construction" rapporte le Dr Richards, "comme le corail est un organisme vivant, nous avons pu utiliser des techniques de datation thermique de haute précision afin de déterminer l'âge des coraux et de montrer que les tombes ont été construites dans les années 1300, la première étant de 1310 environ".

Contrairement aux autres célèbres structures mortuaires pyramidales qui ont un sommet et sont scellées de façon permanente, les tombes de Leluh sont tronquées. Elles ont une base rectangulaire qui s’élève en forme de pyramide sans avoir de sommet pointu. Cela signifie que la crypte centrale est accessible depuis le haut.

Photos: Jean-Paul Hobbs.

Une étape transitoire

D'après le Dr Richards, les tombes de Leluh étaient utilisées comme des lieux de traitement temporaires pour les rois décédés et les personnes de haut rang. C'était un endroit où le corps, oint avec de l'huile de noix de coco, roulé dans un tapis et lié avec des cordes colorées, était inhumé jusqu'à trois mois. 

Une maison devait être érigée au sommet où les hauts fonctionnaires devaient faire des offrandes. Après cette période de deuil, les ossements royaux étaient exhumés, nettoyés, reliés et enfin enterrés dans un trou profond sur un récif à proximité.

"La détermination de l'âge du corail, en plus de dater les tombes avec plus de précision, a permis d'obtenir des informations sur ce qui était autrefois une capitale en plein essor," ajoute Richards.


Une société hiérarchique complexe.

"A son apogée, Leluh était une société hiérarchique complexe abritant 1500 personnes. L'utilisation extensive du corail dans les tombes (plus de 12.000 colonies de coraux), ainsi que l'ensemble de la cité devaient exiger un ordre social très structuré afin d'organiser un soutien logistique important de la part de la population locale."

D'après la légende, le corail était pris sur le récif peu profond des environs et les gens formaient "une longue chaîne à travers le récif et se passaient le corail de main en main". L'ancienne ville de Leluh est tombée en ruines au 19ème siècle suite à un typhon dévastateur, mais aussi en raison de l'augmentation des bateaux étrangers, pirates et commerçants, et d'un rapide déclin de la population du aux maladies introduites par les étrangers.

Article scientifique ce cette étude: New precise dates for the ancient and sacred coral pyramidal tombs of Leluh (Kosrae, Micronesia)


Source:

9.10.2015

La photogrammétrie, nouvel outil archéologique

MAJ 27/09/17

La cartographie des sites archéologiques en cours de fouille prend beaucoup de temps et demande beaucoup de mesures, de photographies, de dessins et de prises de notes.

Aujourd'hui, tout ce travail peut être réalisé grâce à la photogrammétrie. Il s'agit d'une méthode qui utilise des images en deux dimensions d'une découverte archéologique pour construire un modèle 3D.

La photogrammétrie, nouvel outil archéologique
Modèle 3D d'un umbo d'un bouclier trouvé dans une tombe Viking à Skaun. Credit: NTNU University Museum

Il n'y a pas besoin de lunettes spéciales ou d'équipement avancé pour utiliser cette technique. Avec les mesures précises du site, la photogrammétrie permet de créer une carte complète et détaillée d'un site archéologique en cours de fouille.

"C'est encore une toute nouvelle technique" rapportent les archéologues Raymond Sauvage et Fredrik Skoglund du NTNU University Museum. La photogrammétrie est en de nombreux points plus précise que les anciennes méthodes qui de plus prennent beaucoup de temps.

Elle est déjà mise à profit par les archéologues, comme on a pu le voir dans un article que j'ai publié récemment:  Une nouvelle méthode pour documenter les épaves.


Lorsqu'une tombe supposée Viking a été trouvée en 2014 à Skaun dans le comté de Sør-Trøndelag, en Norvège, le site en cours de fouille a été cartographié à l'aide de la photogrammétrie.

La façon dont les artéfacts sont trouvés, à la profondeur à laquelle ils sont enterrés et où ils ont été placés les uns par rapport aux autres peut apporter de nombreuses informations aux archéologues étudiant le site.

La photogrammétrie rend aussi plus facile le partage des découvertes avec d'autres spécialistes:  les modèles 3D qui sont produits peuvent être enregistrés en format PDF, et donc peuvent être facilement envoyés aux collègues.

Si vous avez un ordinateur suffisamment puissant, vous pouvez télécharger ce document PDF concernant le site archéologique Viking pour vous avoir un aperçu: https://ntnu.box.com/shared/static/51nxbf6fi269suwklzi574za62j3eric.pdf
C'est une version en basse résolution, mais vous pouvez déjà vous faire une bonne idée de ce que cela peut donner. Il est possible de zoomer, changer d'angle de vue, etc...


Du temps gagné grâce à cette technique

Une société russe a développé le programme qu'utilisent ces deux archéologues au musée. Il est facile à utiliser et donne de bons résultats.

Le développement et l'utilisation de la photogrammétrie ont explosé ces dernières années. Cela apporte le genre de détail et de qualité dont on pouvait seulement rêver il y a quelques années.

Même si la méthode demande du travail, elle fait gagner beaucoup de temps. "En un jour, on peut obtenir 3 millions de points de mesure. Avant, on était satisfait avec 3000" précise Skoglund ... et ces 3000 points pouvaient demander beaucoup de temps.

Du coup, cela libère beaucoup de temps, et l'on peut passer plus de temps sur la recherche par exemple..


Des résultats similaires ont été obtenus par le passé avec des équipements laser et une ancienne version du programme de photogrammétrie. Mais cela revenait très cher et prenait beaucoup de temps et de ressources.
Le nouveau logiciel ne coûte que quelques milliers de couronnes (quelques centaines d'Euros) ce qui signifie qu'il est beaucoup plus accessible.

Avec un logiciel de photogrammétrie, et un simple appareil photo, trois ou quatre images de différents angles de vue sont suffisants pour faire un simple modèle 3D.  "Plus il y a d'images, plus la qualité est meilleure" ajoute Sauvage.


Il est aussi possible d'utiliser des images d'anciennes découvertes et de construire un modèle 3D. Par exemple, on peut faire un modèle à partir des photos de précédentes fouilles de tombes Viking, et de l'utiliser pour voir comment le site de fouille a évolué avec le temps.

Skoglund, archéologue marin, a essayé cette méthode avec le bateau hollandais "De Grawe Adler" (l'Aigle Gris) qui a coulé en 1696 à Hustadvika. Il a été découvert en 1982 lorsque le dragage de sable commençait à détruire des parties du navire.
"J'ai nagé tout le long de l'épave il y a quelques années tout en prenant des photos" explique Skoglund. C'était sans penser à la possibilité de faire un modèle 3D du bateau. Le fait que les photos avaient été prises sous l'eau a un peu compliqué la tâche lorsqu'il a fallu les rassembler, mais sans être impossible.

Et voici ce que cela a donné:
Modélisatin de l'épave "De Grawe Adler".  Photo: Credit: University Museum

 Lorsque les résultats son suffisamment précis, ils peuvent être utilisés pour contrôler la décomposition du navire. Les découvertes faites sous l'eau ont tendance à être particulièrement fragiles, et la décomposition peut être difficile à voir. On plonge toutes les quelques années pour vérifier que tout va bien.

Avec cette nouvelle méthode, la décomposition peut être mesurée de manière plus précise, et du coup, des mesures appropriées de protection peuvent être mises en place.


Les développements futurs de la photogrammétrie

La prochaine étape serait de pouvoir mettre une paire de lunettes 3D et de marcher virtuellement dans un site de fouille; mais cela ne se fera pas avant quelques années.

Il y a un défi cependant: il faut pouvoir stocker les mesures numériquement d'une manière qui sera utile pour les générations à venir.
Les archéologues d'aujourd'hui travaillent avec des notes et des prises de mesures sur les fouilles qui peuvent être utilisées pendant des centaines d'années... Une photo prise il y a 100 ans et toujours valable aujourd'hui. Alors que personne ne sait si un fichier PDF sera toujours utilisé en 2115.

Cela est un défi pour toutes les informations stockées numériquement.

Source:

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9.08.2015

Un immense et mystérieux monument préhistorique découvert près de Stonehenge

MAJ 03/01/16
Les scientifiques ont découvert une rangée d'au moins 90 immenses pierres sous l'immense enceinte néolithique Durrington Walls. Je publiais l'année dernière un article sur Stonehenge où une nouvelle cartographie numérique révélait de nouveaux monuments jusque-là inconnus. On s'attendait à une telle découverte, mais pas aussi impressionnante...

La carte publiée l'année dernière concernant les nouveaux monuments (points rouges) découverts sous le sol. En haut à droite, Durrington Walls. Image: University of Birmingham/The Stonehenge Hidden Landscape Project

Ce nouveau monument en pierre pourrait être une sorte de site rituel néolithique.

Cet ancien site est enterré à seulement 3km de Stonehenge et se composait d'au moins 90 grandes pierres. Il faisait partie de l'encadrement de Durrington Walls aussi appelé "Superhenge" outre-manche.

Les pierres, dont certaines mesurent jusqu'à 4.5 mètres, sont les plus grandes jamais découvertes. "Ce que nous commençons à voir, c'est le plus grand monument en pierre existant, préservé sous un talus, jamais découvert en Grande-Bretagne et peut-être en Europe" estime Vince Gaffner, archéologue de l'Université de Bradford et chef du Stonehenge Hidden Landscapes Project"

La rangée de pierres souterraines a été découverte dans le cadre du Stonehenge Hidden Landscapes Project, un projet de cinq ans qui cherche à créer une carte souterraine des environs.

Reconstitution 3D du monument:


Les chercheurs, grâce au radar à pénétration de sol et à l'imagerie géophysique, ont révélé la présence de ces pierres sans avoir à faire de fouilles. "Les données de notre radar à pénétration de sol haute résolution ont révélé une impressionnante rangée d'au moins 90 pierres levées, dont un certain nombre ont survécu après avoir été couchée et enterrée sous un talus" rapporte Wolfgang Neubauer, directeur du Ludwig Boltzmann Institute for Archaeological Prospection and Virtual Archaeology.

Ces pierres auraient été installées il y a 4500 ans ou plus. D'après Neubauer, 30 pierres sont restées intactes, tandis que d'autres sont fragmentaires. La découverte du monument en pierre souterrain apporte de nouvelles questions sur Stonehenge et sur ceux qui l'on construit.

"L'ampleur extraordinaire, le détail et la nouveauté des éléments produits par le Stonehenge Hidden Landscapes Project, dont les nouvelles découvertes à Durrington Walls ne sont qu'un exemple, change fondamentalement notre compréhension de Stonehenge et du monde qui gravite autour" rapporte Paul Garwood, archéologue à l'Université de Birmingham, "tout ce qui a été écrit avant sur le paysage de Stonehenge et ses anciens monuments doit être revu"...

Relecture par Marion Juglin
Source:
Mise à jour 03/01/16:

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