12.26.2015

Grenoble: des informations archéologiques révélées par le synchrotron

Une équipe travaillant sur le site de fouilles de l'église Saint Laurent à Grenoble avait découvert une petite boite métallique à l'intérieur d'une tombe. Malheureusement, elle était trop endommagée pour pouvoir l'ouvrir...

Les archéologues ont donc apporté la petite boite, de 4cm, à l'ESRF (European synchrotron radiation facility) qui abrite l'une des plus importantes source de rayons X.

Image: Dr Paul Tafforeau

L'accélérateur de particules a permis à l'équipe de voir virtuellement à l'intérieur de la boite sans avoir à l'ouvrir. L'équipe à même pu lire les inscriptions sur les trois médailles circulaires qu'il y avait à l'intérieur grâce à la technique de la tomographie à rayons X, similaire à la tomographie médicale.

"On supposait qu'il y avait une petite chance de pouvoir produire une image pour une exposition" a expliqué le scientifique de l'ESRF, Paul Tafforeau,"Cependant, les résultats ont été si étonnants que c'est devenu un projet de recherche à grande échelle."

Les chercheurs ont pu obtenir des images 3D de l'intérieur de la boite, révélant trois médailles circulaires en argile ainsi que deux perles. Bien que les médailles étaient collées ensemble et en mauvais état, les scientifiques ont pu reconnaitre une gravure du Christ sur une croix et l'image de la résurrection qui les décoraient.

La petite boite du 17ème siècle (source: Echosciences Grenoble)

Bien que l'imagerie à rayons X du synchrotron a souvent été utilisée pour des recherches paléontologiques depuis son développement en 2000, sont utilisation pour l'étude d'objets comme cette boite est une nouveauté qui ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine de l'archéologie.

"Cette restauration minimale, qui a aussi été appliquée à des reliques archéologiques pour préserver leur authenticité telles qu'elles étaient en sortant de terre, nous permet aujourd'hui de mener des investigations non intrusives avec des résultats stupéfiants" rapporte l'archéologue Renée Colardelle qui a conduit les fouilles à l'église Saint Laurent de Grenoble pendant de nombreuses années.

La vidéo ci-dessous montre la reconstruction visuelle de la boite et de son contenu:




Source:

Ouvrages de Renée Colardelle sur Saint-Laurent de Grenoble: 

12.23.2015

22 épaves trouvées sur un même site en Mer Egée

La découverte a été faite par une expédition conjointe greco-américaine dans le petit archipel Foúrnoi Korséon (aussi appelé Fourni) sur une zone d'à peine 45km².  C'est un ensemble d'îles et d’îlots situés entre les îles de l'est de la mer Egée, Samos et Icarie.

Les cargaisons révèlent des échanges commerciaux sur de longues distances. Ici des amphores remplies de nourriture près d'un bateau romain quasi intact. Photo: V. Mentogianis

"Cela dépasse toutes les attentes, en seulement 13 jours nous avons ajouté 12% au total des anciennes épaves dans les eaux territoriales grecques." rapporte Peter Campbell de l'Université de Southampton et co-directeur de la Fondation Nautique RPM américaine

L'archipel se trouve au milieu de la route principale est-ouest, ainsi que de la route nord-sud qui relie la Mer Egée au Levant.

Les bateaux voyageant de la Grèce continentale vers l'Asie Mineure, où ceux quittant la mer Egée pour le Levant, devaient passer par Fourni. "Icarie et l'ouest de la côte de Samos n'avaient pas de ports ou de lieux d'ancrage, aussi Fourni était l'endroit le plus sûr pour faire un arrêt dans le coin" ajoute Campbell.

Photo: V. Mentogianis

C'est la première fois qu'une expédition archéologique sous marine est menée autour de ces îles. Les archéologues des Antiquités Sous-marines de l'Euphrate et de la Fondation Nautique RPM ont travaillé avec des pêcheurs d'éponges locaux, des plongeurs libres, et ont été plus que surpris par les résultats.

"Au cours d'une étude type, nous localisons 4 ou 5 épaves par saison dans le meilleur des cas" ajoute le directeur grec, George Koutsouflakis, "nous nous attendions à une saison réussie, mais personne n'était préparé à ceci. Il y avait des épaves quasiment partout".

Plus de la moitié des épaves datent de la période romaine tardive (environ 3ème au 5ème siècle après JC). Au total, les épaves vont de l'époque archaïque (700-480 avant JC) à l'époque classique (480-323 avant JC) et hellénistique (323 -31 avant JC) jusqu'au Moyen Age tardif (16ème siècle).

"Ce qui est étonnant, ce n'est pas seulement le nombre d'épaves mais aussi la diversité des cargaisons, dont certaines ont été constatées pour la première fois" ajoute Koutsouflakis. Les cargaisons indiquent des commerces longues distances entre la Mer Noire, la Mer Egée, Chypre, le Levant et l'Egypte pour toutes ces périodes.

Photo: V. Mentogianis

Au moins trois des bateaux transportaient une cargaison d'amphores, ou jarres, que l'on avait jamais vu jusqu'à présent dans des épaves. Ce sont des amphores Samiennes de l'époque Archaïque (700-480 avant JC), des amphores Sinopéennes, en forme de carotte, de l'époque romaine tardive (3ème-7ème siècle après JC), et de grandes amphores du 2ème siècle après JC.


Des amphores de la Mer Noire contenant de la sauce de poisson

Les archéologues ont cartographié chaque épave à l'aide de la photogrammétrie pour créer des plan du site en 3D.

Les artéfacts représentatifs de chaque bateau ont été ramenés pour analyse scientifique avant d'être exposés dans des musées une fois le travail de conservation terminé.

Les amphores seront exposées une fois le travail de conservation terminé. Photo: V. Mentogianis

D'après l'équipe, le volume d'épaves trouvées autour de Fourni en dit plus long sur l'importance du trafic maritime le long de cette route que sur la dangerosité de ces îles. "En prenant en compte les 22 épaves et la période sur laquelle elles s'étalent, cela fait environ un naufrage par siècle, un pari assez sûr pour les marins" ajoute Campbell, "Ces épaves sont probablement le résultat d'une tempête soudaine ou d'un équipement défaillant, comme un gouvernail cassé empêchant le contrôle du navire".

En attendant, le nombre d'épaves est susceptible d'augmenter. Les archéologues n'ont examiné que 5% des côtes de l'archipel, et sont confiant dans le fait de trouver d'autres épaves. "Nous prévoyons de retourner à Fourni l'année prochaine pour continuer l'étude" dit Campbell.


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12.17.2015

Découverte d'un temple inconnu d'Hatchepsout

Cet endroit était déjà connu des autorités, mais jusqu'à présent, aucun archéologue ne l'avait étudié. De précédentes fouilles ont pu en effet être découragées par le mauvais état des décorations.
Pourtant, cette année, les résultat d'une équipe de recherche polonaise se sont révélés surprenants.

Photo by P. Witkowski

"Ce temple était dédié à deux dieux. Il n'y a aucun doute que l'un d'entre eux était Hathor, avec le culte épithète de Dame de Gébéleïn. L'autre déité pourrait être Amon-Rê. Malheureusement ses représentations sont mal préservées et des études approfondies sont nécessaires pour vérifier cette hypothèse" explique Daniel Takács, un membre de l'expédition.


Les représentations de nombreuses déités ont été détruites dans l'antiquité.

Le pharaon Akhenaton, qui régna au 14ème siècle avant JC, encouragea le culte d'un seul dieu, dont le symbole était le disque solaire. Les représentations d'autres dieux qui n'avaient pas d'aspects solaires furent détruites au cours de son règne.

La déesse Hathor était associée avec le soleil, aussi son image a été épargnée. "Le plus déroutant est l'absence de noms royaux dans le temple. Les dirigeants de l'ancienne Egypte aimaient mettre leur nom sur les murs des temples, exposé à la vue du public. Parfois, ils détruisaient les noms des rois précédents pour mettre le leur à la place", rapporte Wojciech Ejsmond, directeur de l'expédition.

L'étude détaillée des reliefs et inscriptions, faite par Daniel Takács, a donné des résultats sensationnels. La construction du temple et la première phase de décoration remontent au règne de la reine dont les anciens voulaient effacer nom nom de l'histoire: Hatchepsout  (15ème siècle avant JC)...

Sa présence est indiquée, entre autre, par des fragments d'inscriptions hiéroglyphiques contenant les terminaisons du mot féminin. Le contexte dans lequel le cartouche est situé indique qu'il contenait le nom de cette reine.

Photo by W. Ejsmond

Après le décès de son mari, Thoutmosis II, Hatchepsout exerça le pouvoir de régente au nom de son beau-fils et neveu, Thoutmosis III. Ejsmond explique qu'à un certain moment, Hatchepsout a exercé les pleins pouvoirs royaux, réservés uniquement aux pharaons, malgré le fait que l'Egypte avait un souverain légitime.

Pendant des décennies, les chercheurs pensaient que la reine voulait les pleins pouvoirs, et que son ambitieux programme de construction et ses représentations en tant que reine légitime sur les murs des temples visaient à légitimer son règne au détriment de son beau-fils. "A présent, nous pensons que la situation était plus compliquée. La Reine Hatchepsout régna avec le jeune Thoutmosis III afin d'assurer la stabilité de l'Egypte, et beaucoup de ses actions visèrent à renforcer la position du jeune roi" explique Ejsmonmd, "Peut-être, de nombreuses années après sa mort, en raison d'une situation dynastique compliquée, Thoutmosis III avait peur qu'une autre reine ambitieuse puisse prendre sa place et ne l'écarte du pouvoir... Cela a pu le mener à prendre la décision d'enlever les références à Hatchepsout comme pharaon, partant du principe que ce qui n'est pas gravé dans les hiéroglyphes n'a jamais existé. Mais ce n'est que l'une des nombreuses théories. La raison pour laquelle il voulait effacer son nom reste un mystère."

Ejsmond fait remarquer qu'Hachepsout n'est pas la première ni la dernière femme pharaon dans l'histoire égyptienne. Cependant, les anciens n'ont pas tenté d'effacer les autres femmes pharaons de l'histoire. C'est pourquoi les scientifiques sont si déconcertés par ces tentatives répétées d'enlever le nom d'Hachepsout.

De prochains travaux dans le temple taillé dans la roche à Gebelein  devraient apporter plus d'informations sur son règne. Les archéologues prévoient d'enlever le débris du sol. Peut-être trouveront-ils des artéfacts datant de la période où fonctionnait le temple.

Piotr Witkowski, responsable de la documentation photographique, a utilisé différentes techniques photographiques pour non seulement prendre des clichés d'antiquités, mais aussi, après traitement avec un logiciel spécialisé, mettre en évidence les caractéristiques non visibles, ou difficilement visibles, à l’œil nu.
Cela a permis de voir certains fragments de décoration murale, et de confirmer l'existence d'inscriptions peintes plusieurs mètres sous le temple.

Grâce à la photogrammétrie, les scientifiques ont prit des mesures et créé le plan du temple plus rapidement et efficacement que les méthodes traditionnelles.

La découverte du temple a été faite dans le cadre d'un projet plus étendu d'une étude multi-disciplinaire concernant l'important centre sur la carte de l'ancienne Egypte où se situait Gebelein. Actuellement, c'est un complexe de sites archéologiques situés à environ 30km au sud-ouest de Louxor.



Il y a plus de 5000 ans, il y a probablement eu une capitale de l'un des proto-états qui jeta les bases de la civilisation des pharaons.



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12.14.2015

Les archéologues à la découverte des secrets de la forteresse Viking


Lorsque des archéologues ont trouvé la première forteresse Viking depuis 60 ans au Danemark, l'année dernière, il s'agissait d'une découverte archéologique fantastique. (voyez l'article que j'avais alors publié: Une énigmatique forteresse Viking découverte au Danemark).

C'est un drone qui , l'année dernière, avait conduit à la découverte de la forteresse. (photo: Museum Sydøstdanmark)

Aujourd'hui, le temps est venu pour les archéologues de trouver les secrets et legs cachés de cette forteresse située près de Køge au sud de Copenhague.

"Avec les subventions, le Danmarks Borgcenter, une division du Museum Sydøstdanmark et de l'université Aarhus, a travaillé sur un projet de recherche visant à explorer les secrets que cache la forteresse circulaire" rapporte le Danmarks Borgcenter, "avec l'utilisation des méthodes archéologiques modernes, les scientifiques et archéologues vont enquêter sur l'utilisation des forteresses, leur organisation, en combien de temps elles étaient bâties, leur âge et quel environnement, paysage ou géographie elles intégraient."

Jusqu'à présent, on sait que cette forteresse circulaire massive avait un diamètre de 142 mètres avec des palissades hautes de 7 mètres et qu'elle avait subi un incendie à l'une de ses portes.

Søren Sindbæk de l'Université Aarhus et Nanna Holm du Danmarks Borgcenter font partis des scientifiques qui travaillent sur le site (photo: Museum Sydøstdanmark)



Etait-ce Harald à la Dent Bleue ?

Le projet de trois ans, mené conjointement par le Museum Sydøstdanmark et l'Université Aarhus, devrait apporter des informations beaucoup plus intéressantes sur cette forteresse, comme la raison pour laquelle les Vikings l'utilisaient et si le légendaire roi danois Harald à la Dent Bleue était son constructeur.

Le Danmarks Borgcenter travaille sur la préparation du projet qui permettra au public de suivre les fouilles de la forteresse au fur et à mesure de leur progression. Il y aura une terrasse d'observation qui devrait ouvrir à partir de juillet 2016.

"Les forteresses circulaires de la période Viking ont joué un rôle vital dans l'empire Danois au cours des 9ème et 10ème siècle" écrit le Danmarks Borgcenter, "Le Danemark tente de l'inscrire au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Les cinq forteresses circulaires sont pratiquement identiques et ont dû être construites par un même personnage puissant. Mais, en dépit de leur taille impressionnante, elles manquent de descriptions dans les sources historiques".

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12.10.2015

L'impression 3D fait revivre la musique de l'Âge du Bronze

Billy Ó Foghlú, de l'Université National Australienne (ANU), a découvert qu'un artéfact devait être l'embouchure d'une corne de l'âge du fer et non, comme on le supposait auparavant, un fer de lance.

Billy Ó Foghlú jouant de la corne irlandaise préhistorique (vidéo en fin d'article)

Lorsque Ó Foghlú a utilisé une réplique de l'artéfact comme embouchure, l'ancienne corne irlandaise a rendu un ton beaucoup plus riche et velouté. "L'instrument est soudain revenu à la vie" a rapporté l'étudiant, "ces cornes n'étaient pas seulement des cornes de chasse. Elles ont été construites avec précision et réparées; elles étaient jouées pendant des heures. La musique avait clairement un rôle important dans la culture."

Des cornes de l'âge du fer et de l'âge du bronze ont été retrouvées à travers toute l'Europe, et spécialement en Scandinavie. Cependant en Irlande, le manque d'embouchures suggéraient que la scène musicale irlandaise traversait une période sombre de la musique.

Mr Ó Foghlú était convaincu que les embouchures avaient existé en Irlande, et il était intrigué par les fers de lance coniques de Navan. Bien qu'il n'ait pu avoir accès à l'artéfact en bronze original, Mr Ó Foghlú a relevé les mesures exactes pour reproduire une réplique en utilisant l'impression 3D; puis il l'a testé avec avec sa propre corne.

La réplique 3D (au centre) du "fer de lance" (à gauche) et l'embouchure d'une trompette moderne (à droite) Photo: Stuart Hay, ANU

Le rajout d'une embouchure devait donner un plus grand confort et un meilleur contrôle aux anciens joueurs de corne.
Pourtant, peu d'embouchures ont été retrouvées. Leur pénurie peut s'expliquer par le fait que les instruments devaient être rituellement démontés et déposés comme offrandes lorsque leur propriétaire décédait, suppose Mr Ó Foghlú.

"Un certain nombre d'instruments ont été retrouvés enfouis dans des tourbières. Le meurtre rituel de l'instrument et son dépôt dans un site funéraire montre toute son importance dans cette culture", ajoute-t-il, "Toutankhamon avait aussi des trompettes enterrées avec lui en Egypte. Des cornes contemporaines ont aussi été enterrées en Scandinavie, en Ecosse et en Europe continentale: toutes cependant comprenaient leur embouchure".


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12.07.2015

La mémoire collective des Aborigènes remonte à plus de 7000 ans !

MAJ 17/12/16
La société Aborigène a gardé en mémoire les côtes australiennes telles qu'elles étaient il y a plus de 7000 ans. C'est ce que conclu le professeur de géographie Patrick Nunn de l'Université Sunshine Coast en Australie.

La mémoire collective des Aborigènes remonte à plus de 7000 ans !
Carte de l'Australie montrant les lieux de chaque histoire Aborigène qui ont l'objet de l'étude.

L'étude s'est intéressée aux histoires aborigènes dans 21 lieux tout autour de la côte australienne (Aboriginal Memories of Inundation of the Australian Coast Dating from More than 7000 Years Ago). Chacune d'entre elles décrivait un temps ou la mer était beaucoup plus basse qu'aujourd'hui.

Selon le professeur Nunn, les niveaux actuels de la mer en Australie ont été atteints il y a 7000 ans et les histoires parlant des côtes s'étirant plus loin dans la mer remontent donc avant cette période.


Les histoires rapportent des changements

"Ces histoires parlent d'un temps où la mer commençait à arriver sur les terres et à les recouvrir, et des changements que cela a provoqué sur la façon dont ils vivaient (les changements dans le paysage, l'écosystème et les perturbations que cela a causé dans leur société)" explique Nunn, "il est important de noter que ce n'est pas qu'une histoire qui décrit ce processus. Il y a de nombreuses histoires, toutes sont cohérentes dans leur récit, à travers les 21 sites tout autour des côtes australiennes".

Le professeur Nunn a rapporté s'être intéressé à la façon dont les histoires peuvent parfois rencontrer la science lorsqu'il était en poste à l'Université du Pacifique sud dans les îles fidji.

Il a expliqué que les souvenirs véhiculés par les histoires des Aborigènes d'Australie qu'il a étudié semblent n'avoir aucune correspondance dans aucune autre culture. "Tout ce qui remonte à plusieurs milliers d'années, presque 10000 ans dans certains cas, est tout à fait exceptionnel" dit-il, "c'est une remarquable période de temps quand on considère notre propre mémoire et ce que nous pouvons nous rappeler, et encore, avec l'aide de livres et autres supports. Je pense que ces histoires ont résisté aussi longtemps en raison de la dureté de l'environnement naturel de l'Australie, ce qui signifie que chaque génération a dû transmettre les connaissances à la génération suivante afin d'assurer sa survie".

Source:
Mise à jour du 17/12/2016:

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12.03.2015

Les graines d'un légume disparu retrouvées dans un pot en argile au bout de 800 ans

MAJ 17/12/16
Grâce à des graines découvertes dans un ancien pot, les étudiants de l'Université mennonite canadienne ont fait revivre une variété de courge éteinte.

Gete Okosomin
La courge Gete-okosomin squash, bien qu'éteinte, est réapparue grâce à des graines vieilles de 800 ans. Photo: Taylor/Seedkeeping Tumblr.

Les graines, vieilles de 850 ans d'après les tests au radiocarbone, et perdues depuis des générations se sont avérées être encore viables.

C'est au cours d'une fouille archéologique dans le Wisconsin, terre des Premières Nations (peuples autochtones canadiens), que les archéologues ont découvert les semences traditionnelles, oubliées à l'intérieur "d'un récipient en argile grand comme une balle de tennis" rapporte Brian Etkin, coordinateur du Garden of Learning.

Les graines d'un légume disparu retrouvées dans un pot en argile au bout de 800 ans
 Une fouille archéologique dans la réserve Menemonee dans le Wisconsin a mis au jour un pot en argile. Image : igmur.com

Après les avoir cultivées avec soin, les étudiants ont pu faire repousser le légume et l'utiliser pour préparer une fête de la moisson.

Le nom scientifique de cette courge est cucurbita maxima, mais elle a été surnommée Gete Okosomin, ce qui signifie "ancienne grosse courge"en Anishinaabe, une langue amérindienne du Canada.

Les graines ont été trouvées dans la réserve Menominee près de Green Bay, dans le Wisconsin en 2008, et ont été lentement diffusées auprès de différents jardiniers au Canada et aux Etats-Unis.

"Cette courge est représentative d'une tribu d'une grande communauté, et la nourriture est un droit de citoyenneté" a ajouté Etkin.

D'après Owen Taylor qui a réussi à faire pousser la Gete Okosomin en Pennsylvanie cet été "elle est délicieuse avec des notes de melon, une texture terrible, et de la chair abondante. Nous sommes prêts à l'ajouter à notre menu de Thanksgiving."

Merci a Audric pour l'info !

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Image : igmur.com

12.01.2015

D'anciennes momies égyptiennes embaumées de façon inhabituelle

Une étude s'est intéressée aux momies de la 18ème Dynastie de l'architecte royal Kha et de sa femme Merit, un couple dont on pensait qu'ils avaient fait l'objet d'une momification rapide et bâclée, voire aucune momification, en dépit de leur relative richesse à leur mort.

En effet, leurs organes internes n'avaient pas été retirés et placés dans les vases canopes, comme cela était généralement le cas lors des momifications artificielles sous la 18ème Dynastie royale classique.

Le crâne de Kha a) frontal (ap) et latéral b) [Credit: Frank Rühli/PLOS ONE] 

Et pourtant, les chercheurs ont découvert que tous les organes internes (le cerveau, les organes thoraciques et abdominaux, les globes oculaires tout comme les muscles oculaires et les nerfs), étaient dans un excellent état de conservation après 3500 ans.

"Les deux individus ont subi une momification de grande qualité, ce qui contredit fondamentalement la précédente étude" rapportent Frank Rühli, Stephen Buckley, Joann Fletcher, Raffaella Bianucci, Michael Habicht, Eleni Vassilika et leurs collègues dans le journal PLOS ONE, "des 'recettes' élucidées, dont les composants ont des propriétés anti-bactériennes et anti-insecticides, ont été utilisées pour le traitement de leur corps".

Découverte par l'égyptologue italien Ernesto Schiaparelli en 1906 sur les falaises entourant l'ancien village de Deir el Medina, la tombe de Kha et Merit est la tombe non royale la plus intacte du Nouvel Empire

Deux grands sarcophages en bois contenant les momies de l'architecte et de sa femme ont été récupérés avec plus de 500 objets. Il y avait entre autre de la nourriture, cinq cercueils emboités, des ensembles complets de vêtements en lin, des sous-vêtements portant des monogrammes et deux des plus anciens exemples connus du Livre des Morts.

Les momies et presque tous leurs biens sont actuellement gardés au Musée Egyptien de Turin en Italie.

Kha était l'architecte en chef de trois rois de la 18ème Dynastie: Amenhotep II (1424-1398 avant JC), Thoutmôsis IV (1398-1388 avant JC) et Amenhotep III (1388-1348 avant JC). Il est mort pour des raisons inconnues dans la cinquantaine ou soixantaine, sous le règne d'Amenhotep III, le grand-père de Toutânkhamon.

Merit est morte à environ 25 ou 35 ans, longtemps avant son mari. Son propre cercueil n'a pas été fini, aussi elle a été enterrée dans le cercueil anthropomorphique de Kha.
Comme elle était beaucoup plus petite que son mari, des toiles de lin portant le monogramme de Kha ont été utilisées pour étoffer l'espace vide et accueillir son cadavre à l'intérieur du grand cercueil.

Le cercueil de Merit, qui est trop grand pour sa taille et qui appartenait à l'origine à son mari [Credit: Frank Rühli/PLOS ONE]

Les chercheurs ont utilisés l'imagerie à rayon X nouvelle génération et des microanalyses chimiques pour mieux comprendre le type de momification utilisé pour embaumer le couple.
En plus de la présence des organes internes, les rayons X ont révélé que les deux momies étaient richement parées de bijoux, et Kha portait des amulettes funéraires.

Les analyses de petits échantillons des enveloppes extérieures des deux individus a apporté de la lumière sur le procédé de momification. "Ils ont été momifiés avec l'utilisation d'une solution de natron salé, comme l'étaient les individus de lignée royale au cours de la 18ème Dynastie. Mais, contrairement aux personnes riches de la royauté, leurs organes internes n'ont pas été enlevés" explique Stephen Buckley, archéologue chimiste à l'Université de York en Angleterre.

D'après Buckley, la solution salée aurait permis d'éviter l'éviscération, mais le résultat final, quoique raisonnable, montre bien pourquoi le prélèvement des organes, suivi de l'emballage des cavités du corps, était préférable. "Il y a des éléments montrant que la momie de Kha a pu être gonflée par les gaz résultant d'une certaine dégradation corporelle, avant de dégonfler car la dessiccation a eu lieu après le bain au natron." ajoute Buckley.

Il a fait remarqué que la momie de Merit avait des os désarticulés dans les emballages, ce qui était probablement due à une certaine putréfaction des organes internes laissés en place.

Il n'en reste pas moins que la présence d'organes internes rabougris et des corps relativement bien préservés suggèrent que des efforts significatifs ont été faits pour embaumer Kha et Merit.

Dans le lien suivant, vous pourrez voir de nombreuses photos du musée de Turin sur les objets exposés de la tombe de Kha et Merit: Tomb of Kha and Merit

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