2.10.2016

Les ruines d'une ancienne cité grecque inconnue trouvées en altitude

Les archéologues ont été stupéfaits de trouver les ruines d'une ancienne cité inconnue remontant au 4ème siècle avant JC, à une altitude de 1200m, sur le massif du Pinde. Ce serait le plus haut site de fouille archéologique en Grèce.

Photo: Greek Reporter

Des fragments d'inscriptions qui ont été trouvés près de Kastri contiennent les lettres grecques "IEP..." (ιερό/iero = lieu sacré) et ont conduit les archéologues à supposer que l'endroit devait avoir une très grande importance pour les anciens macédoniens, avec des temples et des lieux de culte. Le nom exact de cette cité reste cependant inconnu.

"Même si les découvertes sont nombreuses et très importantes, nous ne sommes toujours pas capables de trouver le nom de cet endroit ainsi que du dieu qui y était vénéré. Cependant, d'après ce qu'il reste, outre la situation géographique et les découvertes, cela prouve l'importance du cadre historique de cette cité dans l'ancien royaume macédonien" rapporte la directrice des fouilles Stella Drougou.

Les fouilles systématiques à Kastri ont mis au jour de grandes portions de l'acropole fortifiée de cette ancienne ville; de toute évidence, cela confirme un caractère religieux. Même si les restes de l'acropole sont très endommagés, les pièces, les céramiques et la grande variété d'équipements métalliques, révèlent une économie bien rodée ce qui signifie une vie bien organisée.

Les découvertes faites au cours des fouilles ainsi que les parties d'architecture et les pièces, font remonter cette cité de la fin du 4ème siècle avant JC jusqu'au début du 3ème siècle, mais la destruction de l'acropole (qui semble avoir été violente) est datée du 2ème siècle avant JC.

Photo: Greek Reporter

La grande quantité de pointes de cuivre et de traces de feu prouve qu'il y a eu comme une guerre. "Toutes ces données nous montrent que nos prochaines fouilles doivent se concentrer sur l'est des flancs de la montagne avec la certitude que dans le futur il y aura un site archéologique très intéressant dans cette zone" conclu Drogou.
Relecture par Marion Juglin

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2.06.2016

Un ancien jeu de plateau découvert dans une tombe pillée en Chine

Les pièces d'un mystérieux jeu de plateau qui n'a pas été jouée depuis 1500 ans ont été découvertes dans une tombe vieille de 2300 ans, largement pillée, près de la ville de Qingzhou en Chine.

Les archéologues pensent que ce dé à 14 faces  était utilisé pour jouer au au "bo". Photo: Chinese Cultural Relics

Les archéologues ont trouvé un dé à 14 faces fait dans une dent d'animal, 21 pièces de jeu rectangulaires avec des chiffres peints dessus et une tuile cassée qui devait être un morceau du plateau de jeu.
Une fois reconstruite, la tuile était "décorée de deux yeux entourés de motifs de nuages et tonnerre" ont écrit les archéologues dans un rapport.


Un jeu disparu ?

12 faces du dé portent les chiffres de 1 à 6 en ancienne écriture chinoise connue sous le nom d'écriture sigillaire. Chaque nombre apparait deux fois sur le dé et deux faces sont vides. L'objet semble faire parti d'un jeu appelé "bo", parfois dénommé "liubo".

Les chercheurs qui ont étudié le jeu de bo ne sont pas tout à fait sûr de la façon dont il était joué. Les gens ont arrêté d'y jouer depuis environ 1500 ans, et les règles ont pu changer au cours de la période où il fut pratiqué.
Cependant, un poème écrit il y a 2200 ans par un homme dénommé Song Yu gives donne une idée du style de jeu dont il s'agissait. "Alors, avec un dé en bambou et des pièces d'ivoire, le jeu de Liu Bo commença. Les côtés sont pris; ils avancent ensemble; vivement, ils se menacent mutuellement. Des pièces deviennent maitresses et le score est doublé. Des cris de "cinq blanc!" surviennent..."


Un tombeau massif

La tombe elle-même a deux larges rampes qui mènent à un escalier descendant dans la chambre funéraire.
Cinq fosses contenant les marchandises funéraires du défunt sont situées à côté de la tombe. En son temps, le tombeau qui faisait environ 100m de long, fut recouvert d'un tertre funéraire (aujourd'hui détruit).
A l'époque où il fut construit, la Chine était divisée en plusieurs états qui se combattaient souvent les uns les autres. Les archéologues pensent que ce tombeau a été construit pour inhumer des aristocrates de l'état de Qi

"Malgré l'immensité du tombeau, il a été complètement dévalisé" écrivent les archéologues, "la chambre du cercueil a été presque entièrement creusée et dérobée, ce qui a créé de sérieux dommages"

Vue panoramique du tombeau vieux de 2300 ans (faisant face au nord), révélant deux rampes menant à la chambre funéraire qui a été pillée. Photo: Chinese Cultural Relics

Les archéologues ont trouvé 26 puits creusés par les pilleurs. L'un d'eux "contenait un squelette humain recroquevillé, ce qui pourrait être les restes de l'un des pilleurs de tombe" écrivent les archéologues, ajoutant qu'ils ne savent pas quand cette personne est morte, pourquoi il ou elle a été enterré dans le puits.


Les vainqueurs ont tout pris

Au cours du 3me siècle avant JC, l'état de Qin dirigé par un homme appelé Qin Shi Huangdi, a conquis petit à petit les autres états, dont l'état de Qi.
Qi lui-même a vécu jusqu'à 221 avant JC, lorsque Qin Shi Huangdi vint le conquérir, unifiant toute la Chine et devenant le premier empereur du pays. Qin Shi Huangdi commença alors la construction de son propre tombeau, gardé par la célèbre armée en terre cuite.

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2.03.2016

La troisième île des îles Arginuses, mentionnée dans d'anciens textes, a été retrouvée

Après avoir analysé des échantillons géologiques provenant de couches de roches souterraines d'une petite péninsule située près de Bademli, les archéologues ont découvert que cette péninsule fut une île dans les temps anciens. Le détroit séparant l'île de la terre s'est rempli de limon au cours du temps.

Cette île que l'on vient de découvrir est en fait la troisième des îles Arginuses mentionnée dans d'anciens livres.

La localisation des îles Arginuses a fait l'objet de débats parmi les archéologues, historiens et géographes.

Aussi, des archéologues de l'Institut Allemand d'Archéologie, avec des historiens de l'Université de Cologne, des géographes et géophysiciens des universités de Manisa, Cologne, Rostock et Southampton, ont lancé des fouilles archéologiques pour découvrir la localisation des îles Arginuses près de Bademli.

D'après le Dr Felix Pirson : "Il n'était pas évident que ces terres étaient réellement les îles Arginuses que nous recherchions jusqu'à notre étude. En examinant les échantillons géologiques obtenus à partir de forage, nous avons pu constater que l'écart entre la troisième île Arginuse et le continent était en effet remplie de terre meuble et de roches, créant l'actuelle péninsule."

A travers l'examen des restes architecturaux et des artéfacts en céramique sur la péninsule, les archéologues ont pu découvrir que la cité de Kane était donc en réalité située sur une île.

Source:
  • Today's Zaman: "Missing land mentioned in ancient books discovered by archeologists in İzmir"

1.29.2016

Le trésor du Staffordshire révèle de nouveaux secrets

Des chercheurs et conservateurs ont révélé deux rares objets qui promettent d'apporter de la lumière sur la connaissance du 7ème siècle anglo-saxon en Angleterre, une période connue comme "l'âge sombre" dans les Îles Britanniques.

L'un d'eux est un casque du 7ème siècle, l'autre un pommeau d'épée inhabituel.

Une pièce du casque (source: Wikipédia)

Après des années de nettoyage et de traitement les chercheurs et conservateurs du Barbican Research Associates ont minutieusement rassemblé les milliers de fragments d'objets qui constituent ce que l'on considère comme l'un des plus grands trésors archéologique au monde, le Trésor du Staffordshire. Il a été découvert par un détectoriste en Angleterre en 2009.

Alors que le casque et le pommeau d'épée ne sont que deux des centaines d'objets en or et argent identifiés parmi les fragments du Trésor du Staffordshire, leur rareté les distingue dans cette collection remarquable. Ces objets devaient appartenir appartenir à un guerrier d'élite ou bien une personne importante probablement en lien avec les royaumes anglo-saxons du 7ème siècle.

Les objets du trésor sont essentiellement des raccords d'armement, ce qui reflète une période turbulente de l'histoire anglaise, lorsque de petits royaumes se battaient pour le pouvoir. Cependant, on en sait peu sur cette période "sombre" de l'histoire, qui est apparue après la migration des peuples germaniques dans les régions du sud et de l'est du Royaume Uni (ce qui donnera les différents royaumes anglo-saxons).
Cela s'est produit des siècles après que les romains aient abandonné l'occupation des îles britanniques au cours du long déclin de la Période Impériale où ils régnaient sur une grande partie du monde antique.

Les archéologues et un conservateur ont travaillé pendant trois jours entiers pour commencer à rassembler quelques 1500 minces feuilles et bandes d'argent composant le casque. Les casques anglo-saxons sont extrêmement rares, et celui du trésor n'est que le 5ème à être découvert.
Ce travail de fourmi a permis de rassembler ces fragments, dont beaucoup font moins de 10mm de diamètre et constituent le tiers de la taille du trésor. La reconstitution a révélé des motifs complexes et estampés.

Les motifs dépeignent des guerriers et des hommes moustachus, ainsi que des oiseaux, animaux et bêtes mythiques, comme cela a été constaté sur d'autres objets du trésor.

Certains guerriers représentés portent eux-même un casque. Les chercheurs pensent qu'il est possible que ce soient des guerriers ancestraux ou idéalisés, ce qui était censé apporter un soutien au porteur du casque.

L'équipe a aussi rassemblé les fragments d'un "bandeau de casque", qui devait probablement faire la circonférence et qui représente des frises de guerriers. La plupart des morceaux de frises avaient été dorés à l'or. En comparaison, le casque trouvé à Sutton Hoo en 1939, dans un bateau funéraire royal, était en argent.

Détail du bandeau montrant une frise de guerriers. Photo: Courtesy Birmingham Museums Trust

"Le casque, s'il est recouvert de toutes les feuilles dorées de la collection, devait avoir l'air spectaculaire" estime Pieta Greaves, coordinatrice du Staffordshire Hoard Conservation avec le Birmingham Museums Trust, "pas seulement parce qu'il devait apparaitre en or mais en raison de son unicité, ce n'est que le 5ème de son genre à être découvert en Grande-Bretagne. Il devait probablement être porté par un roi ou quelqu'un d'une grande importance".

Les scientifiques disent qu'il y a encore beaucoup à découvrir concernant ce casque, et le travail est toujours en cours..


Le pommeau.

Il y a plus de 70 pommeaux d'épée dans le trésor, mais celui qui vient d'être reconstitué est unique en son genre.

L'avant du pommeau d'épée. Photo: Courtesy Birmingham Museums Trust

Les équipes de recherche et de conservation l'ont identifié et réassemblé à partir de 26 fragments. Bien qu'il soit de style anglo-saxon, il y a aussi des influences britanniques ou irlandaises. Le grenat central et le disque de verre incrusté semblent former une ancienne croix chrétienne, alors que du côté opposé un motif est composé de trois serpent. Ainsi, les croyances païennes et chrétiennes étaient représentées...

Le pommeau est aussi décoré de filigranes en or et incrusté de niellures. La bosse arrondie du pommeau est plutôt inhabituelle: appelée anneau d'épée, il y en avait deux de chaque côté à l'origine. De nombreuses épées de cette période en Angleterre et en Europe ont de tels anneaux, mais le pommeau du trésor est le premier à en avoir deux.

Tout cela, avec les ornements somptueux, suggère que le trésor devait probablement appartenir à une personne de statut important. D'après Chris Fern, archéologue du projet, "le nouveau pommeau identifié est passionnant. Il combine de multiples styles d'ornements différents, dont beaucoup dans le même genre que les manuscrits enluminés du 7ème siècle, comme le Livre de Durrow. Cela suggère l'arrivée des cultures anglo-saxonnes et britanniques ou irlandaises".

Les archéologues considèrent le trésor du Staffordshire comme l'une des découvertes anglo-saxonne les plus spectaculaires depuis les fouilles du bateau funéraire de Sutton Hoo en 1939.
Il comprend un mélange d'objets en or, argent et grenat pour plus de 6kg. La plupart des objets proviennent du dépouillement d'épées et de couteaux de combat à simple tranchant; il y avait aussi au moins un casque et d'autres objets. Tout cela devait représenter l'équipement d'une armée défaite au cours de batailles inconnues dans la première moitié du 7ème siècle.

Le casque de Sutton Hoo tel qu'il devait apparaitre en son temps. Le casque du trésor du Staffordshire doit beaucoup lui ressembler, avec  en plus des matériaux en or.  Il devait avoir une apparence dorée contrairement à celui de Sutton Hoo qui est argenté. Photo: Gernot Keller, Wikimedia Commons

Et, bien que fragmentés, endommagés et déformés, les objets du trésor représentent les possessions d'une élite de la classe guerrière, comme le reflètent le savoir-faire et les ornements.

Said Greaves rapporte ainsi que "nous avions tous ces grands poèmes anglo-saxons qui parlaient de de guerriers d'élite, mais cela est la première preuve de leur existence réelle".

La raison pour laquelle tout cela a été enterré, probablement vers 675 après JC, reste une question non résolue. Mais il est à noter qu'il fut découvert près d'une grande route (la voie romaine Watling Street longue de 322km), dans ce qui allait devenir le Royaume de Mercie.

La guerre entre les nombreux royaumes régionaux d'Angleterre était fréquente. Selon Fern , "Le trésor de Staffordshire nous ramène à un âge de splendeur guerrière. L'équipement de guerre en or et argent était probablement fabriqué dans des ateliers contrôlés par d'anciens rois d'Angleterre, pour récompenser les guerriers qui les servaient, quand de multiples royaumes se battaient pour la suprématie. L'habileté des artisans est toute aussi passionnante à étudier, avec de nombreux objets décorés d'art païen et chrétien, afin d'apporter une protection spirituelle lors des batailles".


La conservation et l'étude détaillée de ces 4000 fragments environ n'est pas encore terminée, et la seconde phase de recherche et de conservation vise à réassembler les fragments comme un puzzle géant, révélant les artéfacts dans leur forme originale.
Pour parvenir à cette fin, les propriétaires (les conseils municipaux des villes de Birmingham et de Stoke-on-Trent) ont besoin de 120000 livres supplémentaires pour ce travail et continuer la recherche nécessaire afin d'éclairer notre compréhension de cette fenêtre unique sur l'histoire anglo-saxonne.

Le site officiel du Trésor du Staffordshire: http://www.staffordshirehoard.org.uk/

Relecture par Marion Juglin
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1.25.2016

Des scanners montrent que les victimes de Pompéi étaient en bonne santé

"Ce qui est sûr, c'est qu'ils mangeaient bien mieux que nous" a lancé l'orthodontiste Elisa Vancore, lors d'une conférence de presse à Pompéi, suite à l'analyse des résultats, "Ils avaient de très bonnes dents, ils avaient un régime pauvre en sucre et riche en fruits et légumes".
Cela bouscule l'image que l'on se fait des romains décadents et appréciant les banquets individuels avant de finir au vomitorium...

Photo: Mario Caporta/AFP

"Les premiers résultats montrent des hauts niveaux de fluorine présents dans l'air et l'eau près du volcan" a continué Vanacore, ce qui explique aussi les excellentes données dentaires découvertes jusqu'à présent. 

Mais cela ne sont que les premiers résultats d'un un projet qui doit passer 86 moulages en plâtre contenant les corps pétrifiés dans un scanner moderne afin d'avoir un aperçu des restes humains.

Le superintendant archéologique de Pompéi, Massimo Osanna, n'a pas tardé à souligner l'importance du projet interdisciplinaire, qui voit des archéologues travaillant avec des ingénieurs informaticiens, des radiologistes et des orthodontistes. "Cela révèlera beaucoup de choses sur les victimes: leur âge, leur sexe, ce qu'elles mangeaient, leurs maladies et leur classe sociale. Cela sera un grand pas en avant dans notre connaissance de l'antiquité".

Photo: The Archaeological Site of Pompeii

La technique du plâtre coulé sur les victimes pétrifiées fut inventée en 1886 par l'archéologue italien Giuseppe Fiorelli, et cela a permis de déplacer les victimes trouvées sur le site et de préserver leurs restes de la désintégration. Cependant, bien que le moulage ait permis aux archéologues de noter précisément les détails externes sur chaque corps, dont les expressions faciales et les habits, ils ne pouvaient aller plus loin et n'avaient pas accès aux matières organiques comme les dents et les os à l'intérieur.

Comme la machine ne peut accepter les moulages de plus de 70cm de diamètre, une partie des résidents de Pompéi resteront un mystère, bien que leurs têtes et poitrines seront scannées dans la mesure du possible.

Photo: The Archaeological Site of Pompeii

Il existe aussi des moulages d'animaux comme des cochons et des chiens; tous ont parfaitement été préservés au moment de leur mort, lorsque la nuée ardente submergea la ville après l'éruption du Mont Vésuve en 79 après JC, enterrant la ville pendant 1800 ans.


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1.20.2016

Les philistins ont introduit le figuier sycomore, le cumin et le pavot somnifère en Israël au cours de l'âge du fer


Une des questions les plus importantes en matière de conservation biologique moderne et "la biologie de l'invasion". En raison de contacts sans précédents entre des peuples et des cultures, certaines espèces animales et botaniques se sont répandues à travers le monde, causant souvent d'énormes dommages aux espèces locales.

Les philistins ont introduit le figuier sycomore, le cumin et le pavot somnifère en Israël au cours de l'âge du fer

Cela est illustré dans une étude publiée en Août 2015 par les archéologues de l'Université Bar-Ilan (Suembikya (Sue) Frumin, Prof. Ehud Weiss et Prof. Aren Maeir) et l'Université Hébraïque (Dr. Liora Kolska Horwitz).

Ils ont décrit les restes bio-archéologiques de la culture philistine au cours de l'âge du fer (12ème siècle au 7ème avant l'Ere Commune).

L'équipe a compilé une base de données de restes de plantes extraits de sites des âges du bronze et du fer dans le sud du Levant; il s'agissait aussi bien de sites philistins que non philistins. En analysant les données recueillies, les chercheurs ont conclu que les philistins sont arrivés en Israël avec leurs plantes. Les espèces rapportées sont toutes des variétés qui n'existaient pas auparavant en Israël.

Structure de la liste florale sur chaque site de l'âge du fer. La taille des cercles montre le ombre totale de nouvelles espèces de plantes identifiées sur des sites de l'âge du fer. La couleur rouge indique les espèces apparues seulement sur des sites philistins de l'âge du fer. La couleur verte indique des espèces apparues uniquement sur des sites non philistins de l'âge du fer. En bleu, ce sont des espèces communes à des sites philistins et non philistins. Les trois nombres représentent la quantité d'espèces philistines/non philistines/communes sur un même site.

Cela inclut les parties comestibles du pavot à opium (Papaver somniferum) originaire d'Europe de l'ouest; le figuier sycomore (Ficus sycomorus), dont les fruits sont cultivés dans l'est de la Méditerranée, plus particulièrement en Egypte, et dont la présence en Irasël comme arbre cultivé localement n'est attestée qu'au cours de l'âge du fer; et enfin le cumin (Cuminum cyminum), une épice originaire de l'est de la Méditerranée.

Sue Frumin, étudiante en doctorat au laboratoire archéobontanique du Professeur Ehud Weiss, à l'Université Bar-Ilan, explique que "les parties comestibles de ces espèces (opium poppy, sycomore, et cumin) n'ont pas été identifiées dans les données archéobotaniques en Israël avant l'âge du fer, lorsque la culture philistine est apparue dans la région."

Aucune de ces plantes ne pousse à l'état sauvage en Israël aujourd'hui, elles ne se développent bien que comme des plantes cultivées. "En plus de la translocation de plantes exotiques à partir d'autres régions, les philistins ont été la première communauté à exploiter plus de 70 espèces de plantes synanthropiques (des espèces qui se développent bien dans le voisinage de l'homme) qui étaient disponibles localement en Israël, comme le pourpier, le radis sauvage, la salicorne, la jusquiame noire et la vigna. 
Ces variétés de plantes n'ont pas été trouvées dans des sites archéologiques avant l'âge du fer, ni dans des sites archéologiques de l'âge du fer non philistins (sites canaanites, israélites, judahite et phéniciens)."

La "révolution agricole" qui a accompagné la culture philistine reflète des préférences diététiques et un régime agraire différents de leurs contemporains.

Le fait que ces trois plantes exotiques introduites par les philistins proviennent de régions différentes s'accorde bien avec les diverses origines géographiques de ce peuple.
Les philistins, un de ces peuples de la mer, étaient une communauté multiethnique originaire de l'Egée, de Turquie, Chypre et d'autres régions de l'est de la Méditerranée. Ils se sont implantés dans les plaines côtières du sud d'Israël à l'âge du bronze ancien (12ème siècle avant l'Ere Commune), et se sont intégrés aux cananéens et à d'autres populations locales, pour finalement disparaitre à la fin de l'âge du fer (600 avant l'Ere Commune).

Les résultats de cette recherche indiquent que la présence d'environ 600 ans de culture philistine en Israël a eu un impact majeur, et sur le long terme, concernant la biodiversité florale locale. Ils ont ont laissé comme héritage biologique une variété de plantes encore cultivées de nos jours en Israël, dont, entre autre, le figuier sycomore, le cumin, la coriandre, le laurier sauce et le pavot à opium.

Les philistins ont aussi laissé leur empreinte sur la faune locale. Dans une étude précédente, deux des auteurs ayant participé à l'étude présente (Maeir et Kolska Horwitz) ont extrait de l'ADN d'anciens ossements de porcs sur des sites philistins et non philistins en Israël. Ils avaient alors démontré que les cochons européens avaient été introduits par les philistins en Israël et avaient submergé lentement les populations locales de porcs à travers le croisement. En conséquence, le sanglier moderne en Israël porte aujourd'hui un haplotype européen plutôt que local (proche orient).

Comme le montrent ces études, l'examen d'anciennes données bioarchéologiques peut nous aider à comprendre des mécanismes à long-terme et des vecteurs qui ont contribué à la biodiversité de la faune et de la flore actuelles.

Ces informations peuvent également aider les écologistes contemporains dans le traitement de la question importante des espèces envahissantes.

 
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1.17.2016

200 squelettes des troupes napoléoniennes trouvés en Allemagne

Les 200 squelettes de soldats français qui ont combattu pour Napoléon Bonaparte en 1813 ont été trouvés lors de travaux de construction à Francfort en Allemagne.

Photo: Daniel Roland/AFP/Getty Images 

"Nous estimons qu'environ 200 personnes ont été enterrées ici" rapporte Olaf Cunitz, directeur de l'urbanisme, présent sur le site dans le district de Rödelheim à l'ouest de la ville. Il pense qu'ils étaient probablement des soldats de la Grande Armée revenant de Russie en 1813.

Les troupes françaises ont mené des batailles qui ont coûté la vie à 15000 personnes aux alentours de Francfort en octobre de cette même année.

Les morts ont probablement succombé à des blessures reçues en cours de bataille ou bien à l'épidémie de typhus qui avait décimé leur armée à l'époque; cela doit être déterminé scientifiquement.

Andrea Hamped, directrice du patrimoine et des monuments historiques à Francfort, rapporte qu'il est certain que "les tombes ont été faites dans l'urgence". Elle précise que les squelettes ont été alignés en rangées, sans article funéraire, dans la direction nord-sud et non est-ouest comme cela était d'usage pour les européens chrétiens de l'époque; ceci suggère un enfouissement hâtif.

Les soldats ont cependant été enterrés dans des cercueils, ce qui a permis de bien conserver les squelettes. Plus de 30 d'entre eux ont été mis au jour, et les travaux pour déterrer les autres doivent prendre 4 à 6 semaines de plus.
Relecture par Marion Juglin
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1.14.2016

Une équipe archéologique prépare un repas hittite comme il y a 4000 ans


Alacahöyük est un important site archéologique remontant au néolithique et est le premier endroit à être fouillé à l'échelle nationale en Turquie.

Aykut Çınaroğlu, directeur des fouilles et professeur d'archéologie à l'université d'Ankara, a rapporté que le chef Ömür Akkor, un membre de l'équipe de fouilles, a préparé un menu spécial hittite d'après les découvertes archéologiques effectuées. "Nous avons mené des recherches sur la culture culinaire, la nourriture et le pain dans la cuisine anatolienne-hittite vieille de 4000 ans." dit-il.

Source photo: Daily Sabah

Akkor a précisé que la nourriture était cuisinée en imitant les conditions de l'époque: "Les anciens habitants ont écrit qu'ils mangeaient de la viande froide, des oignons cuits et du pain lors d'un jour de fête. Ils n'utilisaient pas de levure pour faire du pain ou le faisaient cuire dans des fours humides. L'équipe a essayé de le faire avec du blé pilé et non de la farine tamisée."

Akkor rapporte aussi que les aliments expérimentaux ont été cuits en utilisant les instructions trouvées sur d'anciennes tablettes: "Il y a de nombreuses informations concernant la culture culinaire sur les tablettes hittites. Nous avons utilisé du sarrasin provenant d'Allemagne pour cuisiner. Il a été écrasé avec des pierres et nous n'avons pas utilisé d'ustensiles de cuisine si ce n'est un couteau. En considérant les conditions de l'époque, nous nous sommes rendus compte que les hittites étaient très doués en cuisine comme dans d'autres domaines". En effet, plus de 100 noms de pâtisseries ont été trouvés sur les tablettes hittites...

 Au cours des fouilles, de l'huile d'olive, du miel, des breuvages et des légumes ont aussi été trouvés.

Akkor souligne aussi les mesures hygiéniques prises pas les hittites en cuisine; si un chef avait une barbe ou des cheveux non gérés en cuisine, ou si un animal errait en cuisine, il ou elle pouvait recevoir la peine de mort ainsi que sa famille. La règle valait aussi pour ceux qui cuisinaient sans avoir pris de bain auparavant: "Ces règles montrent à quel point les Hittites prenaient les questions sanitaires au sérieux il y a 4000 ans"

Les fouilles à Alacahöyük ont commencé en 1907 avec l'archéologue ottoman Makridi Bey. En 1935, Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la République de Turquie, donne à nouveau des fonds pour les fouilles.
Actuellement, les recherches sont menées par l'université d'Ankara.

Alacahöyük est perçu comme un important tumulus hittite. Ces derniers ont migré en Anatolie vers 2000 avant JC. D'après Çınaroğlu, des découvertes intéressantes ont été faites lors des fouilles. Entre autres, ils ont trouvé des morceaux de cuivre, dans un atelier d'exploitation minière, vieux de 3700ans et des broches en bronze.


Voici quelques préparations tirées du menu hittite:

Les pains:

Ninda.imza (avec assaisonnement)

Mulati (fait à partir d'orge)

Ninda.gur.ra (avec fromage et figue)

Ninda purpura (petit pain)

Ninda.ku (pain sucré)

Nourriture:

Beurre d'abricot

Beruwa au concombre (beruwa est le nom pour la purée. Il en existe toute une variété)

Beruwa aux pois chiche

Happena (un ragoût de viande, d'huile d'olive et de miel)

Kariya (cœur et foie d'agneau grillés)

Viande froide

Sandwiches (selon les tablettes hittites, les sandwiches étaient faits avec de la viande cuite et des oignons)


L'ancien site Alacahöyük de Turquie, attire environ 50000 visiteurs par an; il se situe dans le centre de l'Anatolie dans la province de Çorum. Cet ancien site est l'un des plus importants centre de l'ancienne civilisation hittite mais aussi le premier site de fouilles national en Turquie.

La porte des Sphinx (Wikipédia)

Les travaux sur le site vont se poursuivre afin de découvrir plus d'indices comme ceux trouvés l'année dernière. Le but est de prouver que l'implantation dans la région a commencé 1500 ans plus tôt qu'on ne le croyait auparavant.

Alacahöyüka a fait son apparition dans le monde archéologique en 1835 avec W.C. Hamilton, mais elle a depuis été fréquemment visitée par de nombreux scientifiques venus en Asie Mineure.

Les fouilles d'Alacahöyük ont été supervisées par Çınaroğlu depuis 1998. Les premières fouilles avaient commencé en 1907 et ne durèrent que 15 jours. Elles reprirent en 1935.

Des artéfacts tels que des disques solaires, des statues de taureau et de cerf ainsi que 13 tombes de rois hittites ont révélé la grandeur culturelle de l'époque.

La Porte des Sphinx et les reliefs sont les traces des cérémonies religieuses hittites qui ont survécu jusqu'à aujourd’hui.
Relecture par Marion Juglin
Source:

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