7.27.2017

Un impressionnant autel dédié au culte du soleil découvert en Chine

Dans un coin reculé du nord-ouest de la Chine, un autel du soleil récemment étudié et vieux de 3000 ans, apporte de nouveaux indices sur la façon dont les cultures tribales de la région pratiquaient la religion il y a des milliers d'années.

Un impressionant autel dédié au culte du soleil découvert en Chine
La structure dans une région reculée du nord-ouest de la Chine fait 100 mètres de diamètre

Les ruines ont été découvertes en 1993, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, mais n'avaient pas fait l'objet de fouilles jusqu'à l'année dernière.

Les archéologues peuvent dorénavant confirmer leurs premiers soupçons: le site était bien utilisé comme un autel dédié au culte du soleil au cours de l'âge du bronze.

Les nomades vivaient autrefois dans ces prairies, qui se situent entre le Kazakhstan et la Mongolie.

Alors que des autels du soleil similaires ont été trouvés à l'est, le complexe du Xinjiang est unique dans cette région. L'autel lui-même se compose de trois cercles de pierres stratifiés. Le diamètre extérieur du plus grand cercle fait 100m, et les archéologues pensent que cela suggère que les hommes ont utilisés des chevaux pour transporter les pierres sur des kilomètres.

D'après les spécialistes, cette découverte est importante car elle suggère un puissant lien culturel entre la région nomade et les anciennes dynasties dirigeantes chinoises.

"Cela prouve que la culture de cette plaine centrale avait déjà longtemps atteint le pied du mont Tianshan, dans les prairies de Bayanbulak, le point d’étranglement de la Route de la Soie" rapporte Liu Chuanming, l'un des archéologues étudiant les ruines. La Route de la Soie et apparue environ 100 ans avant le premier siècle lors de la dynastie des Han, lorsqu'elle fut établie par le diplomate chinois Zhang Quian. La route, qui a perduré jusqu'au 15ème siècle, a répandu le commerce, l'économie et la culture.

L'autel du soleil était une pratique courante parmi les nombreuses cultures qui existaient au cours de cette période. "Depuis les temps anciens, toutes les civilisations du continent eurasien utilisaient des formes circulaires pour représenter le soleil. Les yourtes mongoles ont la même structure que l'autel." explique l'archéologue Wu Xinhua; il explique ainsi que les trois tresses du plafond représentent le ciel, la lumière et le culte du soleil.

Il a aussi noté des similarités avec le Temple du Ciel de Pékin, qui se caractérise par des couches de planchers circulaires. Ce temple est vu aujourd’hui comme appartenant à la religion taoïste, cependant, à l'époque où il fut construit il était utilisé pour le culte pré-taoïste du paradis et du soleil. Le culte du paradis est considéré comme l'une des plus anciennes formes de religion en Chine, et des monticules étaient fréquemment utilisés pour des cérémonies élaborées et des sacrifices.

Le but exact de l'autel du soleil du Xinjiang reste cependant à identifier. Le culte du soleil était aussi courant parmi les civilisations des régions africaines et indo-européennes.

Les archéologues vont continuer les fouilles de l'autel afin d'en apprendre plus sur l'histoire de l'ancienne Route de la Soie.


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7.22.2017

Une grande Domus mise au jour à Auch


Une vaste et luxueuse demeure romaine a été mise au jour à Auch, dans le Gers; elle comprenait des thermes ainsi que de magnifiques mosaïques.

Je vous partage ici les images de ces découvertes, vous trouverez d'avantage d'informations sur ces deux liens:


Une grande Domus mise au jour à Auch
Vue du chantier de fouilles de la vaste demeure aristocratique à Auch. Les archéologues de l’INRAP ont mis au jour sept pièces dont certaines décorées de mosaïques au sol. Photo: INRAP

Une grande Domus mise au jour à Auch
De nombreuses mosaïques intègrent des motifs floraux que du style « aquitain » qui s’est développé dans le sud-ouest de la Gaule à la fin de l’Antiquité. Photo: INRAP

Une grande Domus mise au jour à Auch
 Détail d’une mosaïque montrant une frise de vagues. Photo: INRAP

Une grande Domus mise au jour à Auch
 Un canthare ou cantarôsse. Photo: INRAP

Le plancher de la demeure était posé sur des piles de briques carrées, afin de créer un volume vide dans lequel circulait de l’air chaud depuis un foyer. Il y avait aussi de petits thermes privés (en haut sur la photo). Photo: INRAP

Une vaste demeure aristocratique antique mise au jour à Auch
Ce lion sculpté découvert à l’extérieur de la maison fait partie des rares objets découvertes sur le site. Photo: INRAP

Une vaste demeure aristocratique antique mise au jour à Auch
 Le lion était en plusieurs morceaux, avec des pattes (et probablement des ailes car il y a des trous sur les flancs de l’animal), fixées par dessous, qui n’ont pas été retrouvées. Photo: INRAP

Une vaste demeure aristocratique antique mise au jour à Auch
 Détail de la tête du lion finement sculptée. Au total le lion mesure à peine plus de 5 centimètres ! Photo: INRAP


Merci à Quentin pour l'info !

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7.17.2017

Les aborigènes australiens étaient-ils agriculteurs ?

Alors que les données historiques suggéraient que les aborigènes d'Australie devaient vivre dans des implantations permanentes, les scientifiques estimaient, jusqu'ici, qu'il y avait peu de preuves archéologiques permettant de justifier cette hypothèse.

Cependant, dans la région reculée du Queensland, paysage de terre rouge et rocailleux, une découverte archéologique soulève des questions concernant l'hypothèse de groupes aborigènes nomades chasseurs cueilleurs.

Australie: les aborigènes étaient-ils des agrculteurs ? 
Les archéologues espèrent que la mise au jour d'un squelette humain apportera de nouvelles histoires sur la vie des anciens aborigènes. Photo: ABC Western Queensland: Harriet Tatham

Une collaboration unique entre des propriétaires traditionnels Mithaka, des vétérans de l'armée et des scientifiques, à permis de mettre à jour des squelettes et des cercles de pierre dont les experts estiment que cela pourrait apporter un nouvel éclairage sur la vie des anciens aborigènes.


"La moitié de l'individu a été emportée, c'est donc une fouille de sauvetage" rapporte le Dr Michael Westaway de l'Université Griffith, "nous essayons de retrouver les restes qui ont encore in situ, et nous tentons de déterminer l'âge de cette personne, depuis combien de temps elle a été enterrée; et nous essayons de donner un aperçu de ce que ces gens faisaient à cet endroit".

Australie: les aborigènes étaient-ils des agrculteurs ?
Les restes du squelette devraient aider les archéologues à dépeindre ce que les aborigènes australiens mangeaient, et s'ils se déplaçaient pour la nourriture. Photo: ABC Western Queensland: Harriet Tatham

Le Dr Westaway a trouvé des réponses: "nous ne connaissons pas encore l'ancienneté de la tombe...mais les restes semblent être ceux d'un jeune homme."

Le squelette n'est pas la seule chose qui a retenu l'attention des experts. Des paléontologues et des géochronologues ont travaillé avec des aborigènes locaux pour lancer des drones à la recherche de preuves suggérant d'anciennes traces de vie. "Nous avons un drone pour avoir une vue aérienne de l'ensemble, et pour déterminer à quoi servaient ces sites et comment les aborigènes les utilisaient" explique George Gorringe, ainée traditionnel Mithaka, "ma théorie à cette étape est, je pense, que c'est une sorte de tertre cérémoniel. Nous ne savons pas si ce sont des hommes ou des femmes, mais nous le saurons en cours de recherche."


Une vie de villageois


Pour le Dr Westaway, le cercle de pierre raconte une histoire différente: "Ce qui est réellement extraordinaire sur cet endroit, c'est sa complexité ainsi que l'étendue et l'ampleur de l'archéologie en cours. Les sites eux-mêmes s'étendent sur plusieurs kilomètres carrés, et il y a une division de l'activité; il y a donc beaucoup de choses différentes sur ces sites."

Cette division de l'activité a donné de quoi réfléchir aux scientifiques...

Australie: les aborigènes étaient-ils des agrculteurs ?
Les cercles de pierres soulèvent des questions concernant les schémas de migration des aborigènes australiens. Photo: ABC Western Queensland: Harriet Tatham

"Il y a généralement une idée selon laquelle l'Australie était un continent de chasseurs cueilleurs, mais ce que nous voyons dans ce paysage, est la preuve complète de broyage et de traitement des semences" ajoute le Dr Westaway, "nous voyons que ces grands sites complexes  ressemblent presque à des villages. Si cela se révèle être quelque chose dans ce genre, et bien cela va changer complètement notre façon de voir le style de vie aborigène avant l'arrivée des européens."

Pour Mr Gorringe, c'est une grande nouvelle qui doit être sauvegardée. "si nous ne le faisons pas et laissons passer, tout sera perdu. La façon traditionnelle, le bouche-à-oreille, ne fonctionne plus car nous ne sommes plus assez nombreux. La plupart des anciens sont décédés et ils n'ont pas transmis cela, aussi, si nous pouvons le faire maintenant, nous sauverons la prochaine génération des troubles que nous avons eu au cours de ces années".


Depuis quelque temps déjà, l'auteur aborigène Bruce Pascoe bat en brèche l'idée reçue des aborigènes chasseurs cueilleurs et montre qu'ils étaient aussi des agriculteurs (voir à ce sujet l'article sur France Info: Australie: les Aborigènes, déjà agriculteurs il y a 15 000 ans)


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7.13.2017

Un tunnel découvert sous la place de la pyramide de la lune à Teotihuacan

Des archéologues mexicains ont découvert un tunnel sous la place de la lune sur le site archéologique de Teotihuacan. Il symboliserait le monde souterrain d'après l'INAH (National Anthropology and History Institute).

Un tunnel découvert sous la place de la lune à Teotihuacan
La pyramide de la Lune. Credit: Melitón Tapia/INAH

Une équipe spécialisée de l'INAH, travaillant avec l'Université Autonome de Mexico (UNAM), a mené une étude pour confirmer l'existence et la profondeur d'un tunnel dont on estimait qu'il allait du centre de la place de la lune jusqu'à la pyramide de la Lune.

Veronica Ortega, directrice du Plaza of the Moon Integrated Conservation Project, rapporte que la découverte confirme que les habitants de Teotihuacan appliquaient le même modèle de construction de tunnels que sur d'autres sites.

Les tests menés en début juin indiquent que le tunnel rectiligne est à une profondeur de 10 mètres, d'après Denisse Argote Espino, géophysicien de l'INAH.

Les résultats initiaux ont montré que la pyramide de la Lune, comme la pyramide du Soleil et le temple de Quetzalcoatl,  pouvait avoir un tunnel en-dessous. C'est l'archéologue Jorge Acosta qui avait trouvé le tunnel sous la pyramide du Soleil dans les années 1970.

Un tunnel découvert sous la place de la pyramide de la lune à Teotihuacan
Les chercheurs ont placé des électrodes sous terre devant l'ancien temple afin de cartographier le courant électrique circulant dans tout le sol. Credit: Melitón Tapia/INAH

Une fois l'existence du tunnel sous la pyramide de la lune confirmée, les archéologues prévoient de l'explorer, précise Ortega, experte sur les civilisation mésoaméricaines. Les archéologues pourront utiliser l'étude pour déterminer s'il y a d'autres tunnels aux alentours de la pyramide de la Lune.

Teotihuacan, situé à environ 40km au nord de Mexico, est un site du patrimoine mondial. Ses plus importants monuments auraient été construits  aux alentours de 200 après JC. La ville a ensuite prospéré pendant 400 ans, jusqu'à un effondrement soudain au milieu du 7ème siècle.

L'avenue des Morts, la longue et large route qui relie la Ciudadela à la pyramide de la Lune, était au centre de la cité.

Teotihuacan abrite aussi la Pyramide du Soleil, la troisième plus grande pyramide au monde.


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7.10.2017

Une tour de crânes découverte au Mexique éclaire la civilisation Aztèque sous un jour différent

La découverte d'une tour de crânes humains dans la ville de Mexico remet en cause les lectures traditionnelles de l'histoire aztèque.

Ce sont plus de 675 crânes d'hommes,de femmes et d'enfants qui ont été mis au jour par les archéologues après un an et demi d'investigation.

Une tour de crânes découverte au Mexique éclaire la civillisation Aztèque sous un jour différent
 Skulls found at the site included women and children, perplexing archaeologists REUTERS/Henry Romero

On pense que la structure faisait partie du Grand Tzompantli (Huey Tzompantli), une structure de poteaux en bois sur lesquels étaient empalés les crânes humains, qui semble avoir été remarqué par les conquistadores espagnols lorsqu'ils ont colonisé le Mexique. Leurs écrits mentionnent en effet une tour de crânes.

Andres de Tapia, un soldat espagnol qui combattit aux côtés de Cortès lors de la conquête du Mexique en 1521, a presque certainement noté la structure, selon l'archéologue Raul Barrera. De Tapia écrit qu'il y avait des milliers de crânes, et les chercheurs pensent qu'ils vont en trouver d'autres avec l'avancée des fouilles.

Cependant, jusqu'à présent ils ont toujours cru que les crânes étaient ceux de guerriers tués lors de combats inter-tribaux, avant l'arrivée des espagnols.


La découverte de crânes de femmes et d'enfants rendent les archéologues perplexes.


"Nous nous attendions seulement à des hommes, de jeunes hommes comme devaient l'être les guerriers (...)" mais pas à des femmes et des enfants, rapporte Rodrigo Bolanos, Anthropologue biologiste impliqué dans la découverte, "il s'agit de quelque chose dont nous n'avons aucune donnée, cela est vraiment nouveau, une première dans un Huey Tzompantli".

Une tour de crânes découverte au Mexique éclaire la civillisation Aztèque sous un jour différent

La structure se trouve près du Templo Mayor, l'un des principaux temples aztèques dans leur capitale Tenochtitlan, devenue plus tard la ville de Mexico. Le Templo Mayor était utilisé pour des sacrifices humains dans le cadre de l'ancienne religion mésoaméricaine.

Cette découverte est la deuxième plus importante dans la ville de Mexico en l'espace de quelques mois; en janvier, un terrain de jeu de balle aztèque avait été trouvé à proximité d'un hôtel. 32 os du cou y avaient été aussi trouvés, probablement ceux des joueurs sacrifiés.

 Merci à Audric pour l'info !
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7.08.2017

L'ancienne tombe d'une princesse et d'un général chinois mise au jour en Chine

La tombe d'un général et de son épouse, une princesse, enterrés le 18 mars 564, a été découverte en Chine.
L'ancienne tombe d'une princesse et d'un général chinois mise au jour en Chine
Les restes du couple ont été trouvés 1500 ans après leur enfouissement en Chine. Credit: Photo courtesy Chinese Cultural Relics

Cette ancienne tombe qui contenait les squelettes du couple était aussi remplie de figurines, d'après les archéologues. "Les biens funéraires dans la tombe comprennent un total de 105 objets, pour la plupart des figurines en poterie", écrivent-ils. Ces figurines, dont les couleurs sont préservées, comprennent des représentations de guerriers, des chameaux, des bœufs et tambours; la plus grande fait 56cm de haut.


Des inscriptions dans le grès


Une inscription dans le grès, trouvée dans la tombe, décrit la vie de Zhao Xin et de sa femme, la princesse Neé Liu. La traduction de cette inscription donne ceci: "le 20ème jour de la seconde lune de la troisième année de la période Heqing (une date correspondant au 18 Mars 564, selon les chercheurs), ils ont été enterrés ensemble".

Zhao Xin servait les seigneurs de la dynastie des Qi du Nord qui contrôlaient une partie du nord de la Chine entre 550 et 577. Il a occupé des postes comme général et parfois comme gouverneur dans différentes régions de Chine, d'après l'inscription. Lors de son dernier poste, il était général d'une garnison de soldats sur un site appelé Huangniu et mena la garnison vers la victoire au cours d'une bataille. "Un milliers d'hommes ont perdu leur âme, il a disposé des barbares Yi et a exterminé l'ennemi, et le peuple affluait vers lui" rapporte la traduction de l'inscription.

L'ancienne tombe d'une princesse et d'un général chinois mise au jour en Chine
Les archéologues ont découvert 105 objets dont la plupart étaient des figurines. Credit: Photo courtesy Chinese Cultural Relics

Concernant la princesse Neé Liu, le texte dit que "par nature, elle était humble et modeste, et la sincérité et la piété filiale étaient ses racines. sa nature accommodante était claire, son comportement respectueux et chaste."

Zhao Xin est mort à l'âge de 67 ans alors qu'il était encore général de la garnison, selon l'inscription, ce qui n'indique pas pourquoi lui et sa femme ont été enterré en même temps. Une analyse détaillée des ossements doit être publiée.


La valeur symbolique de la montagne


Les archéologues rapportent que la tombe est située près de la ville actuelle de Taiyuan sur les "Contreforts orientaux des montagnes Xishan, sur la rive ouest de la rivière Fenhe".

Le lieu de la montagne peut avoir une valeur symbolique car l'inscription dit aussi ceci: "Si les racines du sommet de la montagne sont solides, elle peut affronter le Ciel et la Terre, profonde et brillante, solide et intelligente, elle va vite et loin avec le Soleil et la Lune; civile et martiale se cherchent, et donc les hommes sont naturellement là..."

Le cimetière a été fouillé par les archéologues entre août 2012 et juin 2013. Un article a été publié dans le journal Wenwu en 2015, avant d'être traduit et publié dans le journal Chinese Cultural Relics. Les archéologues y relatent aussi leurs autres découvertes faites dans le cimetière, notamment sur les 69 tombes qu'ils ont fouillé.


Source:

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6.29.2017

Göbekli Tepe: un culte du crâne du néolithique révélé par les chercheurs

Des crânes incisés apportent pour la première fois, la preuve d'un "culte du crâne" en Turquie: trois fragments de crânes entaillés ont été découverts sur le site néolithique vieux de 12000 ans de Göbekli Tepe. Ce sont des modifications qui n'ont pas été observées jusqu'ici parmi des restes humains de cette période, rapportent les chercheurs.


Göbekli Tepe: un culte du crâne du néolithique révélé par les chercheurs
Un pilier sur le site de Göbekli Tepe. Credit: German Archaeological Institute (DAI) 

Ainsi, ces fragments de crânes modifiés pourraient concerner un nouveau "culte du crâne", ou groupe rituel, de la période néolithique.

A travers l'histoire, les gens ont valorisé les crânes pour différentes raisons, depuis le culte des ancêtres jusqu’à la conviction que les crânes humains transmettent des propriétés protectrices.

Cette attention portée aux crânes a conduit à la création du concept de "culte du crâne" en anthropologie; plusieurs de ces cultes (chacun avec des modifications caractéristiques des os du crâne) ont été catalogués.

Récemment, Julia Gresky et ses collègues ont ainsi observé un type de modification précédemment inconnu dans trois crânes partiels mis au jour à Göbekli Tepe (voir aussi l'article Göbekli Tepe est aussi le plus ancien atelier de sculpture du monde)

Göbekli Tepe: un culte du crâne du néolithique révélé par les chercheurs

Détail des modifications artificielles crâniennes, montrant des entailles (A, C et D) et une perforation (B). (Julia Gresky / German Archaeological Institute) 

Chaque crâne porte de profondes incisions intentionnelles le long des axes sagittal et l'un de ces crânes avait aussi un trou percé dans l'os pariétal gauche, ainsi que des traces d'ocre rouge.

En utilisant différentes techniques microscopiques pour analyser les fragments, Gresky et ses collègues ont vérifié que les entailles avaient été faites avec des outils lithiques, afin d'exclure des causes naturelles, comme des morsures d'animaux. De plus, ils ont pu aussi écarter le scalp comme source des marques en raison de la profondeur de ces entailles.

Göbekli Tepe: un culte du crâne du néolithique révélé par les chercheurs
Dessins schématiques des crânes de Göbekli Tepe skulls. En gris, les éléments préservés, en rouge les modifications apportées.  Credit: Julia Gresky, Juliane Haelm, DAI.

Par contre, d'autres marques de coupe, mineures, sur les crânes montrent des signes de possible écorchage.

Il est cependant plus probable que les crânes ont été entaillés pour vénérer des ancêtres peu de temps après leur mort, ou bien pour exposer des ennemis récemment tués.

Ces découvertes constituent les premières évidences du traitement des morts à Göbekli Tepe.

Relecture par Digitarium.fr
Source:

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6.26.2017

Un réseau de routes maya découvert dans la jungle du Guatemala

Un ancien réseau routier qui s'étend sur 150km a été découvert dans la jungle du Guatemala, suite à un scanner high tech effectué dans la région.

Utilisées par les mayas pour voyager et transporter des biens, ces routes surélevées ont été identifiées dans le site du Bassin d'el Mirador, qui se trouve tout au nord de la région du Petén au Guatemala. Cela se situe dans la plus grande étendue de forêt tropicale vierge restant encore en Amérique centrale.

Un réseau routier maya découvert dans la jungle du Guatemala
Les images obtenues à partir du LiDAR révèlent avec précision les structures et les routes. Photo: FARES 2016

Aussi connu sous le nom de Royaume Kan, El Mirador est considéré comme étant le berceau de la civilisation maya. Avant son abandon, en 150 après JC, c'était la plus grande cité-état dans le monde à la fois en taille (1340 km²) et en population. Elle avait la plus grande pyramide connue en Amérique Centrale, et abritait au moins un million de personnes.

Les chercheurs connaissaient la présence du réseau routier depuis 1967, lorsque le mayaniste anglais Ian Graham publia une carte d'el Mirador montrant ces chaussées dans les régions marécageuses.


Aujourd'hui, la télédétection laser a été utilisée pour cartographier la zone, fournissant de nouvelles approches sur cet important système de grandes routes.


Le LiDAR (télédétection par laser) est capable de pénétrer l'épaisse végétation de la jungle à un taux de 560 000 points par seconde, ce qui donne des images détaillées imitant une vue 3D de la zone scannée. "Le LiDAR utilise des pulsations laser qui rebondissent sur la surface de la terre à travers la végétation et remontent  vers un ordinateur dans un avion" explique Arlen Chase, archéologue à l'Université du Nevada, Las Vegas, et travaillant sur le projet, "Alors que la plupart des gens ont estimé que cette technologie ne donnerait rien, suite à de précédentes expériences en Amérique centrale, nous avons été convaincus en 2006 que cela pourrait être utilisé pour déterminer ce qui était au sol en ce qui concerne les sites mayas sous la canopée de la jungle".

Les chercheurs, avec le Projet du Bassin d'el Mirador (Mirador Basin Project) dirigé par l'archéologue et anthropologue Richard D. Hansen de l'Université d'Utah, ont scanné et analysé jusqu'ici  près de 700 km² du bassin. "Les résultats ont été au-delà de nos attentes les plus folles" rapporte Chase. Les images obtenues à partir du LiDAR représentent avec précision des structures, des terrasses agricoles, des pyramides, des canaux, des corrals et un réseau de 17 routes.

Un réseau routier maya découvert dans la jungle du Guatemala
Le LiDAR a pu pénétrer l'épaisse végétation de la jungle du nord du Guatemala où les routes ont été détectées. Photo: FARES 2016 

Hansen, qui fouille ces routes depuis 1990, a découvert des éléments détaillés sur la construction, destination et situation des chaussées. "Avec la technologie LiDAR, nous avons pu étudier l'incroyable taille et complexité de ces chaussées" dit-il; cela montre que les mayas rivalisaient avec les anciens romains dans leur aptitude à construire des routes. "Ces chaussées font 40 m de large, jusqu'à 6 m de haut et dans certains cas s'étendent sur près de 40 km" rapporte Hansen. La première route construite entre el Mirador et el Tintal et el Mirador et Nakbe remonte entre 600 et 400 avant JC; alors que d'autres routes datent de 300 avant JC à 100 après JC.

"La création de ces routes a permis l'unification de ce qui semble être la première société étatique dans l'hémisphère occidental" ajoute Hansen. Selon lui et ses collègues, le système sophistiqué de corrals, des enclos pour animaux, identifiés par les scanners du LiDAR ont peut-être été créés par les habitants d'el Mirador. Cela suggèrerait que la production de viande dans le Bassin d'el Mirador existait à une échelle industrielle, avec le transport reposant sur ces infrastructures routières.

"Les routes permettaient de transporter la nourriture, les matériaux, les tributs, les dirigeants, les armées et tous les biens liés à la complexité politique, économique et sociale" explique Hansen, "le système est similaire au système d'autoroute en Allemagne ou aux États-Unis, permettant l'unification, l'homogénéité de la société et permettant l'administration du gouvernement centralisé"

Un réseau routier maya découvert dans la jungle du Guatemala
Ici encore, on peut voir des structures révélées par le LiDAR. Photo: FARES 2016 

La découverte de cet ancien réseau routier doit fournir aux chercheurs d'avantage de sites mayas à étudier. Hansen et ses collègues pensent que ces nouvelles trouvailles doivent aider à mieux comprendre pourquoi la civilisation du Bassin d'el Mirador a décliné en 150 après JC.

L'effondrement maya est analysé par de nombreux chercheurs de 34 universités et institutions du monde entier. Le Bassin d'el Mirador est actuellement en cours d'étude par le congrès du Guatemala pour devenir une réserve naturelle protégée. Le site set au cœur de la Réserve de biosphère Maya qui est considérée comme l'un des poumons environnementaux et culturels des Amériques.

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