11.16.2017

Un bateau de guerre du 17ème siècle découvert dans le centre de Stockholm

Des archéologues suédois pensent avoir identifié une épave trouvée dans le centre de la capitale suédoise. Ce serait le Sceptre, un navire de guerre vieux de plus de 400 ans, construit en 1615, et l'un des fleurons de la flotte du roi Gustave II Adolf.

Un bateauu de guerre du 17ème siècle découvert dans le centre de Stockholm
Les restes du bateau. Photo: Johan Runer

L'épave a été mise au jour cet été lors des rénovations des quais sur l'îlot Skeppsholmen. D'après l'archéologue marin, Jim Hansson: "nous avons été très surpris, car nous avons d'anciennes cartes montrant des épaves du début des années 1800, et il semble que les épaves plus anciennes n'apparaissent pas sur ces cartes".

Les restes mis au jour comprennent une section du bateau de deux mètres depuis la quille et des parties de la traverse. "Cela est très bien conservé. C'est seulement le niveau du premier pont, mais on peut encore voir les marques de coupe des haches sur le bois." ajoute l'archéologue, "Nous avons pris des échantillons chronologiques cet été et nous avons reçu les résultats qui montrent que le bois est le chêne de Suède, et qu'il a été coupé en hiver entre 1612 et 1613, ce qui est une mesure très précise. Nous avons ensuite cherché sur les listes des bateaux de guerre fabriqués à l'époque, et nous avons trouvé qu'il y avait quatre grands navires qui avaient été construits." continue Hansson, ajoutant que par élimination il ne restait que le Sceptre.


Une autre vue du bateau. Photo: Jim Hansson/Stockholm Maritime Museum

Le Sceptre fut bâti par le constructeur de bateau hollandais Isbrand Johansson; il pesait 800 tonnes et portait 36 canons. Il a eu une vie mouvementée, dont un voyage en 1621 lorsqu'il fit partie d'une flotte de 148 navires pour tenter de conquérir Riga (en Lettonie), avec le roi à son bord; mais il ne parvint qu'à Pärnu (Estonie) après avoir été pris dans une tempête.

En 1639, il est retiré et délibérément coulé à Skeppsholmen pour faire partie des fondations d'un nouveau chantier naval en cours de construction sur l'îlot dans le centre de Stockholm à l'époque; c'est en quelque sorte, les méthodes de recyclage du 17ème siècle...


Un cimetière d'épaves dans la capitale


Les navires historiques sont des découvertes fascinantes, mais pas inhabituelles à Stockholm. J'avais déjà publié un article en 2010 sur une découverte de ce genre dans la ville: "Une mystérieuse épave de navire dans le centre de stockholm".

"C'est très étrange, et presque un mystère, que tant de ces navires de guerre aient été oubliés; et pourtant, ils sont bien là. Lorsqu'ils n'ont pas d'histoire dramatique sur la façon dont ils ont coulé, ils sont simplement oubliés. Il doit y en avoir probablement d'autres dans les eaux environnantes dont on a jamais entendu parler." raconte Hansson.

"C'est une découverte réellement importante car le bateau est de la génération avant le Vasa, aussi nous pouvons voir les techniques de construction qui étaient utilisées, et cela peut aider à comprendre ce qui s'est mal passé à avec le Vasa" ajoute-t-il en faisant référence au célèbre bateau de guerre suédois qui coula lors de son voyage inaugural en 1628. Il fut récupéré plus tard, et a été trouvé en grande partie intact: il est ainsi devenu depuis l'une des attractions touristiques les plus populaires en Suède.

Le Vasa dans son musée

Cependant le Sceptre ne deviendra pas une nouvelle attraction dans le style du Musée Vasa: la conservation du Vasa revient si chère qu'il faudrait trouver un navire vraiment spectaculaire pour faire la même chose.

Des photographies 3D de l'épave ont été faites et il a été correctement documenté. De plus, avec les données historiques, ont peut déjà en dire beaucoup sur ce bateau. Pour le moment, l'épave a été laissée à peu près au même endroit et les archéologues restent sur place pendant que les travaux de rénovation se poursuivent afin de récupérer tous les autres trésors marins.


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11.09.2017

Port Royal, la cité pirate engloutie

Port Royal était la capitale commerciale anglaise du Nouveau Monde, et en tant que telle, c'était un centre important et prospère pour les échanges commerciaux de l'ensemble des Antilles.

La ville était célèbre pour ses mœurs que certains qualifiaient de "dépravées", ses pirates et ses trésors. Le 7 juin  1692, Port Royal est dévastée par un tremblement de terre, des sables mouvants et pour finir un tsunami. Les deux tiers de la cité disparurent ainsi au fond de la mer.

Port Royal, la cité pirate engloutie
Les archéologues sous-marins explorent la partie submergée de Port Royal. Photo: Texas A & M University.

"Port Royal est une véritable ville engloutie, mais c'est aussi un site où a eu lieu une catastrophe" rapporte le Dr Jon Henderson, archéologue sous-marin de l'Université de Nottingham, "elle est tombée si vite qu'elle est restée figée dans le temps. Elle est parfois appelée la Pompéi du Nouveau Monde. Le séisme a saisi la ville à son apogée; tout ce que les gens utilisaient est maintenant scellé sous le limon dans le port de Kingston"

Port Royal est la seule ville engloutie dans les Amériques (à ce que l'on sait) et c'était un établissement anglais dans les Caraïbes au 17ème siècle. "Si vous avez vu les films de Pirates des Caraïbes, Port Royal est la première ville où ils vont présenter le personnage de Jack Sparrow." ajoute Henderson.


Cartographier le site grâce à la technologie 3D


Pour créer un modèle numérique précis des ruines de Port Royal en trois dimensions, avec des détails photo réalistes, le Dr Henderson et ses collègues ont effectué une étude à haute résolution du site partiellement submergé:

"Le site est en réalité recouvert de limon et de coraux, il est donc enfoui sous 2 à 3 mètres de dépôts. C'est super d'un point de vue archéologique, car une grande partie du site est scellé, ce qui signifie qu'il est en excellent état, mais en revanche, cela limite ce que l'on peut voir. Cette nouvelle technologie s'applique à l'archéologie submergée pour la première fois. Aujourd'hui, nous pouvons faire des aperçus photos 3D réalistes de ce qui se trouve réellement sous la mer et le montrer aux gens, ce qui n'était pas possible avant. Auparavant, nous ne pouvions compter que sur des dessins, des photos et des vidéos, mais nous en sommes maintenant à un point où les personnes qui n'ont jamais vu un site submergé pourront voir exactement comment ces sites apparaissent sur le fond marin. Cette technologie est essentielle pour sensibiliser à l'importance du patrimoine culturel subaquatique"

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11.07.2017

La découverte de dents fossilisées en Allemagne pourrait réécrire l'histoire de l'homme

Une équipe d'archéologues allemands a découvert un ensemble de dents énigmatiques dans l'ancien lit du Rhin, a annoncé le Musée d'Histoire Naturelle de Mayence.

Les dents ne semblent appartenir à aucune espèce découverte en Europe ou en Asie. Elles ressemblent à celles appartenant aux anciens squelettes d'hominidés comme Lucy (Australopithecus afarensis) et Ardi (Ardipithecus ramidus) découverts en Ethiopie.


Ces dents sont similaires à celles des squelettes de Lucy et Ardi mais sont plus anciennes de plusieurs millions d'années

Or, ces nouvelles dents trouvées dans l'ouest de l'Allemagne à Eppelsheim près de Mayence, sont au moins 4 millions d'années plus vieilles que les squelettes africains. Une équipe de spécialistes effectuera d'autres tests sur les dents.

Cela a rendu les scientifiques si perplexes qu'ils ont retardé la publication de la découverte pendant un an


Les dents sont similaires aux célèbres squelettes de Lucy et Ardi, mais les précèdent de plusieurs millions d'années. "Ce sont clairement des dents de singe" rapporte le chef d'équipe Herbet Lutz, "leurs caractéristiques ressemblent à des trouvailles africaines de quatre à cinq millions d'années plus récentes que les fossiles mis au jour à Eppelsheim. C'est un coup de chance énorme, mais aussi un grand mystère."

Au cours de la conférence de presse annonçant la trouvaille, le maire de Mayence, Michael Ebling, a déclaré que cette découverte devrait forcer les scientifiques à reconsidérer l'histoire du début de l'humanité.

L'archéologue régional du land Rhénanie-Palatinat, Axel von Berg, a déclaré aux médias qu'il était sûr que les trouvailles attireraient beaucoup d'attention: "cela va fasciner les experts".

Le site de fouilles dans un ancien cours du Rhin.

Les dents sont toujours étudiées en détail, mais elles devraient prochainement être exposées lors de l'Exposition d'état de Rhénanie-Palatinat "vorZEITEN"; ensuite elles seront exposées au Musée d'Histoire Naturelle de Mayence.

Ces dents ont été trouvées par des scientifiques passant au crible le gravier et le sable dans le lit de l'ancien cours du Rhin. L'endroit est une source de restes fossiles depuis 1820, lorsque les premiers fossiles de singes avaient été trouvés. Depuis 2001, 25 nouvelles espèces ont été mises au jour.

Les dents ont été trouvées près des restes d'une espèce de cheval disparu, ce qui a aidé à les dater.

Merci à Audric pour l'info !
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11.06.2017

Un char jouet vieux de 5000 ans découvert en Turquie dans la tombe d'un enfant

Des archéologues ont découvert un jouet artisanal en forme de char vieux de 5 000 ans dans les profondeurs de la tombe d'un enfant alors qu'ils fouillaient un ensemble de tombes dans le sud de la Turquie, sur le site de l'ancienne cité de Sogmatar.

Un char miniature pour enfant vieux de 5000 ans découvert e Turquie
Photo:   Getty Images



"C'est l'une de ces tombes dans laquelle nous avons trouvé un chariot miniature à quatre roues ainsi qu'un hochet avec un motif d'oiseau" rapporte Yusuf Albayrak, professeur assistant dans le Département d'Archéologie de l'Université d'Harran, "Les jouets étaient enterrés dans des tombes d'enfants. Nous savons donc que les hochets existaient pour les enfants il y a 5000 ans"

Le char, fait en terre cuite, a été trouvé dans un endroit considéré comme l'une des plus anciennes implantations du monde, à environ 80km d'Urfa. L'objet a été trouvé après que des scientifiques aient effectué un nettoyage de la zone en 2016.  

Celal Uludağ, directeur des fouilles de Sogmatar, rapporte que le jouet remonte à l'âge de bronze et qu'il a été fabriqué pour les enfants des rois: "Cela nous montre le sens de l'art et le sens du jeu des enfants il y a 5000 ans. C'est découverte est très importante et sera exposée dans le plus grand complexe de musée de Turquie. Nous pensons que nous aurons d'autres importantes découvertes avec la poursuite des fouilles".

 Photo:   Getty Images

Le groupe de scientifiques fouille plus d'une centaine de tombes éparpillées autour d'un tertre qu'ils ont découvert il y a cinq ans. L'endroit semble être le centre religieux d'une ancienne civilisation qui vénérait le dieu de la lune.

"Nous avons trouvé 120 tombes en 2012. Sept en particulier étaient remarquables et presque toutes les 120 tombes avaient une vue du tertre" ajoute Uludağ, "nous avons effectué des recherches dans le monticule et les découvertes de céramiques ont montré que cet endroit était une implantation."

 Photo:   Getty Images

Les scientifiques ont ouvert jusqu'ici 45 tombes dans lesquelles ont été trouvés plus de 100 artéfacts, livrés au musée.

Merci à Quentin pour l'info !

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11.04.2017

Le Musée Archéologique de l'Oise veut faire une reconstitution 3D du théâtre gallo-romain de Vendeuil-Caply.


Le théâtre antique de Vendeuil-Caply est un ancien édifice de spectacle romain situé dans l'Oise. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1982.

Le Musée Archéologique de l'Oise veut faire une constitution 3D du théâtre gallo-romain de Vendeuil-Caply.


Aussi en février 2018, à l'occasion de l'ouverture de son exposition "Acta est Fabula", le Musée Archéologique de l'Oise a choisi de mettre en valeur le mur de scène du théâtre avec les technologies 3D.

Pour cela, le Musée a choisi de financer ce projet en lançant une campagne de crowdfunding sur la plateforme Dartagnans qui est spécialisée dans les projets du patrimoine:


L'objectif du projet de reconstitution 3D du mur de scène du théâtre



Cette reconstitution 3D du mur de scène, élément central du théâtre antique de Vendeuil-Caply, doit être intégrée dans différentes solutions de présentation 3D que le grand public pourra découvrir dans l’exposition "Acta est fabula" en février 2018.

Selon l'argent récolté, ce sera soit une vidéo 3D du mur de scène, une vidéo 3D du théâtre antique dans son ensemble, ou bien une application de réalité virtuelle.



La procédure de la reconstitution.


La société Digitage, spécialisée en numérisation 3D, va scanner en 3D une trentaine de fragments issus du mur de scène et conservés dans les réserves du musée. À partir de ces fragments scannés, une reconstitution 3D du mur de scène sera e effectuée en collaboration avec Filipe Ferreira, doctorant spécialiste des théâtres antiques du Nord de la Gaule et co-commissaire de l’exposition, afin de proposer une hypothèse de l’architecture du mur tel qu’il pouvait être il y a 2000 ans.

Une fois achevé, le modèle 3D sera intégré dans un support de valorisation.

Lien vers la campagne de financement participatif:

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11.02.2017

Un "grand vide" identifié dans la pyramide de Khéops

Le mystère de la grande pyramide de Gizeh s'est épaissi avec la découverte de ce qui semble être un grand vide à l'intérieur du monument. On ne sait pas encore quelle est la raison de son existence, ni si la cavité contient des artéfacts, car elle est inaccessible.

Un "grand vide" identifié dans la pyramide de Khéops
Sur l'image on voit le grand vide près de la chambre de Khéops, mais aussi la petite anomalie détectée l'année dernière près de la base. Source: ScanPyramids

Des scientifiques japonais et français viennent de faire l'annonce après deux ans d'étude sur le célèbre site du complexe de pyramides. Ils ont utilisé la technique de la muographie (voir à ce sujet l'article publié en 2016: Des particules pour comprendre comment ont été construites les pyramides): elle permet de détecter des changements de densité à l'intérieur de grandes structures en pierre.

La Grande Pyramide, ou Pyramide de Khéops, aurait été construite sous le règne du Pharaon Khéops entre 2509 et 2483 avant JC. Haute de 140m, c'est la plus grande des pyramides du plateau de Gizeh situé aux abords du Caire.

La célèbre pyramide de Khéops contient trois grandes chambres et une série de couloirs, dont le plus frappant est la grande galerie longue de 47m et haute de 8m.

 La nouvelle cavité découverte est directement au-dessus de la Grande Galerie que l'on voit ci-dessus.

La nouvelle cavité identifiée est située directement au-dessus de ce grand couloir et aurait des dimensions similaires. "Nous ne savons pas si ce grand vide est horizontal ou incliné, nous ne savons pas s'il est composé de plusieurs structures successives ou d'une seule." rapporte Mehdi Tayoubi de l'Institut HIP, "ce dont nous sommes sûrs est que ce grand vide est à cet endroit; c'est impressionnant, et aucune théorie n'en a fait mention jusqu'ici".

L'équipe du projet ScanPyramids a veillé à ne pas décrire la cavité comme une "chambre". La pyramide de Khéops contient des pièces dont les experts pensent qu'elles ont été incorporées par les constructeurs pour éviter tout effondrement, soulageant ainsi d'une partie du poids des pierres. La grande chambre du roi, par exemple, a cinq espaces situés au-dessus d'elle.

Le célèbre archéologue américain Mark Lehner fait partie d'un groupe d'experts chargé d'examiner le travail de ScanPyramids. Il dit que la science des muons est solide mais il n'est pas encore convaincu que cette découverte a une signification: "cela pourrait être une sorte d'espace que les constructeurs ont laissé pour protéger le toit très étroit de la grande galerie du poids de la pyramide. Pour le moment c'est juste une anomalie. Mais nous avons besoin de plus nous pencher dessus, surtout à une époque où nous ne pouvons plus nous frayer un chemin à travers la pyramide avec de la poudre comme l'a fait l'égyptologue Howard Vyse au début des années 1800. "

L'un des chefs d'équipe, Hany Helal de l'Université du Caire, pense que le vide est trop grand pour servir à soulager la pression, mais concède que les experts doivent en débattre: "ce que nous faisons et d'essayer de comprendre la structure interne des pyramides et comment elles ont été construites. De célèbres égyptologues, des archéologues et des architectes, ont des hypothèses. Et ce que nous faisons, est de leur fournir des données."


Une grande partie de l'incertitude provient des données plutôt imprécises tirées de la muographie.


Cette technique non invasive a été développée au cours des 50 dernières années pour sonder l'intérieur de phénomènes aussi divers que les volcans ou les glaciers. Cela a même été utilisé pour enquêter sur les réacteurs nucléaires en panne à Fukushima.

Placement des détecteurs de muon.

La muographie utilise des particules à haute énergie qui tombent sur la surface de la terre depuis l'espace. Lorsque les rayons cosmiques super rapides entrent en collision avec des molécules d'air, ils produisent une gamme de particules «filles», dont des muons. Ceux-ci se déplacent près de la vitesse de la lumière et interagissent faiblement uniquement avec la matière. Lorsqu'ils atteignent la surface, ils pénètrent profondément dans la roche. Mais certaines particules sont absorbées et déviées par les atomes dans les minéraux de la roche, et, si l'on place des détecteurs à muons sous la zone intéressée, alors une image des anomalies de densité peut être obtenue.

L'équipe du projet ScanPymramids a utilisé trois différentes technologies de muographie, et les trois ont confirmé la position et la taille du vide.

Sébastien Procureur, du  CEA-IRFU de l'Université de Paris-Saclay, a souligné que la muographie ne voit que de grandes caractéristiques. "Avec les muons, vous mesurez une densité intégrée", explique-t-il, "aussi, s'il y a des trous partout, alors la densité intégrée sera la même, plus ou moins, dans toutes les directions, parce que tout sera dans la moyenne. Mais si vous voyez un excès de muons, cela signifie que vous avez un vide plus grand"

La question qui se pose maintenant est de savoir comment ce vide va être examiné de manière plus approfondie.

Jean-Baptiste Mouret, de l'Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique), explique que l'équipe a une idée sur la façon de procéder, mais que les autorités égyptiennes doivent d'abord l'approuver. "Notre idée est de percer un très petit trou pour explorer un monument tel que celui-ci. Nous projetons d'avoir un robot qui pourrait tenir dans un trou de 3cm. En fait, nous travaillons sur des robots volants"

Les analyses muographiques dans la pyramide de Khéops ont été publiées dans la revue Nature: Discovery of a big void in Khufu’s Pyramid by observation of cosmic-ray muons


The muography investigation at Khufu's Pyramid is reported in this week's edition of Nature magazine.

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10.30.2017

Goschwitz: un village médiéval perdu redécouvert en Pologne

Après plus de 70 ans de recherches, le village abandonné de Goschwitz, vieux de 700 ans, a été redécouvert dans les environs de Strzelin, dans le sud-ouest de la Pologne.

On pense que Goschwitz a été fondé à la fin du 13ème siècle par le Duc de Löwenberg, Bolko 1er le Sévère, après qu'il ait acquis le territoire appartenant à une famille de la  noblesse locale. Les terres étaient censées être un bon investissement, et un petit village y fut établi.

Goschwitz: Un village médiéval perdu redécouvert en Pologne
Le balayage laser aérien a révélé les restes de Goschwitz. Photo: M. Legut-Pintal 

Cependant, tout ne s'est pas passé selon les plans de Bolko. L'implantation fut abandonnée particulièrement vite, après seulement 50 ans d'occupation. Après cette période, les références à Goschwitz ont rapidement disparues dans les documents historiques. La forêt s'est mise à pousser sur le site, le cachant à la vue au niveau du sol.

Les chercheurs ont néanmoins commencé à chercher le village un peu avant la Seconde Guerre mondiale. C'est seulement aujourd'hui, sans enfoncer une seule pelle dans le sol, que Goschwitz a pu être identifié de manière concluante grâce au balayage laser aéroporté. Cette technologie a révélé que le village ne faisait que 225m de large sur 405m de long. Les concepteurs du village ont utilisé une longueur d'unité de base de 45m, distincte des mesures habituelles dans les villes voisinse de cette période.

Goschwitz se composait d'une vingtaine de fermes de différentes tailles disposées autour d'une place centrale. Les maisons avaient des fondations en pierre mais leur ossature était probablement en bois.

  Les contours des champs des villageois peuvent encore être vus. Photo: M. Legut-Pintal

L'archéologue Maria Legut-Pintal, de l'Ecole Polytechnique de Wroclaw, auteure de la découverte, compare le site à Pompéi, car il offre un aperçu sur l'histoire de la Pologne.

Malgré les découvertes faites jusqu'ici, la raison pour laquelle le village de Goschwitz fut abandonné reste obscure. Il y a deux hypothèses: "L'une des possibilités est qu'il fut abandonné pour des raisons économiques (la forme ou la disposition du village, typique des zones de plaine, a été utilisée dans une région des hautes terres). La qualité du sol était mauvaise, donc les bases économiques étaient insuffisantes, et c'était trop dur d'y vivre," explique Legut-Pintal, "L'hypothèse la plus intéressante, mais moins probable, est que le village fut détruit au cours des guerres Hussites".

 Au niveau du sol, les restes de Goschwitz sont invisibles à l'œil nu. Photo: M. Legut-Pintal 

Les guerres Hussites furent une série des campagnes militaires des féodaux et de l'Église catholique contre les paysans et les partisans de Jan Hus en Bohême. Cependant les guerres hussites eurent lieu au début du 15ème siècle, ce qui signifie que Goschwitz était probablement déjà abandonné à ce moment-là.

"Nous pourrons répondre à cette question seulement après les fouilles, lorsque nous aurons établi précisément la date à laquelle le village fut déserté" conclue Legut-Pintal.

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10.26.2017

Un nouvel indice sur l'expédition disparue de La Pérouse

Le comte de La Pérouse avait été chargé par le roi Louis XVI d'entreprendre un grand voyage d'exploration dans le Pacifique pour imiter les exploits du capitaine James Cook. Il quitta le port de Brest en 1785 avec deux frégates et un effectif de 225 officiers, marins et scientifiques. Mais, il ne revint jamais.

Le Dr Garrick Hitchcock, de l'Ecole de la Culture, Histoire et Langue de l'Université Nationale Australienne (ANU School of Culture, History and Language), pense que les derniers survivants du voyage de La Pérouse se sont échoués sur la Grande Barrière de Corail près de l'île Murray, au nord-est du détroit de Torrès: "le voyage de découverte de La Pérouse dans le Pacifique est reconnu comme l'un des plus important de son époque, que seul le travail de Cook arrive à rivaliser. Il reste un personnage très connu et respecté dans l’exploration scientifique du 18ème siècle."

Un nouvel indice sur l'expédition disparue de La Pérouse
Un désastre frappe la flotte de Vanikoro. Image: Musée maritime national, Greenwich.

Ce que l'on sait, c'est que les bateaux de La Pérouse, l'Astrolabe et la Boussole, se sont échoués à Vanikoro, une petite île de l'archipel des îles Santa Cruz dans les îles Salomon. Les survivants atteignirent le rivage et passèrent plusieurs mois à construire un petit engin à deux mâts, en utilisant du bois récupéré de l'épave de l'Astrolabe. Une fois terminé, ils lancèrent le navire dans le but de retourner en France.

"Ce qui est advenu de ce bateau et de son équipage, désespérant de retourner en France, est toujours un mystère" ajoute le Dr Hitchcock. Lors d'une recherche sur un projet relatif à l'histoire du détroit de Torrés, il est tombé sur un article publié dans un journal indien de 1818, Le Courrier de Madras.

D'après lui, le journal révélerait ce qui est arrivé aux survivants. L'article rapporte l'histoire de Shaik Jumaul, un marin indien qui a survécu au naufrage du navire marchand Morning Star détruit au large de la côte nord du Queensland en 1814. Jumaul se rendit sur l'île Murray, où il a vécu pendant quatre ans, apprenant la langue et la culture des insulaires. Il fut finalement secouru par deux navires marchands passant dans la zone en 1818.

Jumaul informa ses sauveteurs qu'il avait vu des coutelas et des mousquets sur les îles qu'il reconnaissait comme n'étant pas de fabrication anglaise, ainsi qu'une boussole et une montre en or. Lorsqu'il demanda aux insulaires où ils avaient eu ces objets, ils racontèrent comment environ trente ans plus tôt, un navire s'était échoué sur la Grande Barrière de Corail à l'est, en vue de l'île. Des bateaux avec équipage sont arrivés à terre, mais dans les combats qui ont suivi, tous ont finalement été tués, à l'exception d'un garçon, qui a été sauvé et élevé comme l'un des leurs, puis a épousé une femme locale.

Or, la liste de l'équipage de l'expédition de La Pérouse comprenait un mousse, un jeune apprenti marin, François Mordelle, de la ville portuaire de Tréguier en Bretagne. Aussi, le Dr Hitchcock se demande si Mordelle ne serait pas le dernier survivant de l'expédition de La Pérouse.

"L'article de journal indien présentant le rapport du naufragé a été reproduit plus tard dans plusieurs autres journaux et périodiques de l'époque, en Australie, en Grande-Bretagne, en France et dans d'autres pays, et les observateurs avaient noté que cela pouvait concerner l'expédition La Pérouse." rapporte le Dr Hitchcock, "D'une certaine manière, l'histoire de Shaik Jamaul a été par la suite largement oubliée"

Un nouvel indice sur l'expédition disparue de La Pérouse
Jean-François de Galaup Comte de La Pérouse. Photo: Wikipédia

Alors qu'un livre publié en 2012 en France se réfère brièvement à cet article de journal et le considère comme non fiable, le Dr Hitchcock pense autrement: "La chronologie correspond, car c'était trente ans plus tôt, en fin 1788 ou début 1789 que les survivants de La Pérouse quittèrent Vanikoro dans leur petit bateau. De plus, les historiens et archéologues marins ne connaissent aucun autre navire européen se trouvant dans cette région à ce moment-là. Cela signifie que c'est le plus ancien naufrage connu dans le Détroit de Torrés, et donc, dans l'est de l'Australie. Il se pourrait bien que la dernière phase de l'expédition La Pérouse se soit terminée brutalement au nord de l'Australie. La récupération future d'objets provenant du site de l'épave sur la Grande Barrière de Corail ou des îles, devrait apporter une confirmation."

La région du Détroit de Torrés, qui comprend la partie nord de la Grande Barrière de Corail, est parsemée de récifs, de rochers et de bancs de sable, et est considérée comme un «cimetière d'épaves». Plus de 120 bateaux s'y seraient échoués.


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