12.28.2017

Mur d'Hadrien: de nouvelles découvertes à Vindolanda

Les archéologues travaillant sur le site du fort romain de Vindolanda ont fait de nouvelles découvertes remarquables après une année exceptionnelle pour les fouilles.

Les sondages d'exploration d'une fosse, sous les fondations en pierre de la dernière forteresse en pierre, ont révélé une couche de terre noire privée d'oxygène dans un endroit auquel ils ne s'attendaient pas.

Mur d'Hadrien: de nouvelles découvertes à Vindolanda
Les baraquements a été découverte sous le fort de pierre de Vindolanda du quatrième siècle. Photographie: Sonya Galloway

Enfoui dans le sol, il y avait des murs et planchers en bois, des clôtures, poteries et ossements d'animaux, provenant d'une caserne de cavalerie abandonnée. Les pièces fouillées comprenaient des écuries, des lieux de vie, des fours et foyers.


En mettant au jour les matériaux dans l'un des coins de l'une des pièces de vie, un fouilleur bénévole a fait une découverte exceptionnelle. 


La terre entourant l'objet a été lentement retirée sous une surveillance attentive pour révéler l'extrémité d'une lame de fer mince et tranchante, reposant dans son fourreau en bois. Au fur et à mesure que les archéologues creusaient, la forme d'un manche et d'une poignée ont émergé lentement du sol noir. Les romains avaient ainsi laissé derrière eux une épée complète à la pointe tordue.

Le Dr Andrew Birley a qualifié ce moment de «très émotif» et a ajouté: «on peut travailler en tant qu'archéologue toute une vie sur des sites militaires romains et, même à Vindolanda, nous ne nous attendions pas une seule seconde à voir un objet aussi rare et spécial tel que celui-ci. C'était comme si l'équipe avait gagné une forme de loterie archéologique".

Une fouilleuse bénévole, Sarah Baker, avec l'une des rares épées de cavalerie. Photographie: Sonya Galloway

Rupert Bainbridge, le bénévole qui a fait la découverte, décrit le moment comme intense: "j'étais si excité de mettre au jour un artéfact aussi extraordinaire, surtout quelque chose qui résonne tellement avec l'implantation du fort que nous examinions"

Quelques semaines plus tard, les archéologues de Vindolanda, accompagnés d'une nouvelle équipe de volontaires, ont terminé de travailler sur une pièce adjacente à celle où fut découverte l'épée.

Fait exceptionnel, ils y ont découvert une deuxième épée, cette fois sans poignée en bois, pommeau ou fourreau, mais avec la lame et la soie encore complète et reposant sur le sol exactement où elle avait été laissée des milliers d'années auparavant.

Pour le Dr Birley: "On ne s'attendait pas à avoir ce genre d'expérience deux fois en un mois donc c'était à la fois un moment délicieux et une énigme historique. On peut imaginer les circonstances dans lesquelles il est concevable de laisser une épée derrière soi comme étant rares ... mais deux ?"


Un départ précipité ?


Les deux épées proviennent de pièces séparées, et ont probablement appartenu à deux personnes différentes. L'une des théories est que la garnison a été forcée de partir précipitamment, et dans leur hâte, ils auraient laissé non seulement les épées, mais aussi un grand nombre d'autres objets parfaitement utiles qui auraient eu une grande valeur à leur époque.

Les épées sont vraiment remarquables, mais elles ne forment qu'une partie d'une collection exceptionnelle d'artéfacts laissés dans ces bâtiments de caserne de cavalerie.

Dans une autre pièce, il y avait deux petites épées en bois, presque exactement identiques à celles que peuvent acheter les touristes visitant le mur romain d'Hadrien aujourd'hui.

Des tablettes en bois pour écriture à l'encre romaine, des sabots de bain, des chaussures en cuir d'hommes, femmes et enfants ( voir à ce sujet l'article: "Le butin de chaussures romaines de Vindolanda"), des stylets, des couteaux, des peignes, des épingles à cheveux, des broches et un grand nombre d'autres armes, dont des lances de cavalerie, des pointes de flèches et des balistes, ont été retrouvés abandonnés sur les planchers des baraquements.

Tout aussi spectaculaire: des montures pour chevaux en alliage de cuire, des selles de cavalier, ainsi que des sangles de jonction et des harnais ont aussi été retrouvés. Ils sont dans un tel état de conservation, qu'ils brillent encore comme de l'or et sont presque complètement exempts de corrosion.

Quelques instants après avoir été découverte, la jonction de bride brille encore à cause des conditions sans air dans lesquelles elle a été préservée. Photographie: Sonya Galloway

Les épées et d'autres objets forment une découverte remarquable de l'une des collections les plus complètes et les plus importantes de ce type de matériel sur un site du Mur d'Hadrien.


Vindolanda: les faits historiques


La Garnison de Vindolanda à cette époque (120 après JC environ) était composée d'une combinaison de peuples, dont la 1ère cohorte de tongres provenant de la Belgique moderne.

Ils ont été rejoints pas un détachement de cavaliers vardules du nord de l'Espagne.

Il est probable que la base comprenait plus de 1000 soldats et probablement plusieurs milliers de personnes à charge, dont des esclaves et des affranchis, représentant l'une des communautés les plus multiculturelles et les plus dynamiques à la frontière de l'Empire romain à l'époque.

Les nouvelles découvertes donnent un aperçu intime de la vie de ces gens qui vivaient aux confints de l'Empire Romain à une époque de rébellion et de guerre avant la construction du Mur d'Hadrien en 122 après JC.


Source:
  • Past Horizons: "Roman cavalry finds unearthed at Hadrian’s Wall dig"

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12.22.2017

Un passage caché découvert sous un ancien temple maya

Des archéologues pensent avoir trouvé un passage caché sous un temple maya vieux de 1000 ans.

Les spécialistes ont découvert le tunnel sous la pyramide de Kukulkan, ou pyramide d'El Castillo, sur le site archéologique de Chichen Itza dans le Yucatan au Mexique.

Un passage caché découvert sous un ancien temple maya
La pyramide de Kukulcan, ci-dessus, fait partie du site archéologique Chichen Itza dans le Yucatan, Mexico Marte REBOLLAR/AFP/Getty Images

Les archéologues pensent qu'il conduirait à un gouffre naturel et rempli d'eau connu sous le nom de cénote et découvert sous le temple en 2015 (voir l'article à ce sujet: Une rivière souterraine découverte sous la pyramide de Kukulkan à Chichen Itza).

Les cénotes se forment suite à des effondrements de roches calcaires qui exposent les eaux souterraines. On suppose que certains d'entre eux ont été utilisés par les anciens mayas pour des sacrifices humains.

De précédente expéditions ont révélé des ossements humaines dans d'autres cénotes sous Chichen Itza.

Le passage a été découvert par une équipe du Great Mayan Aquifer Project dirigée par l'archéologue sous-marin Guillermo de Anda.

Ils pensent qu'il a pu être scellé par les mayas. "En passant par l'ossuaire, nous sommes entrés dans la grotte sous la structure et là nous avons trouvé un passage bloqué, probablement fermé par les anciens Mayas eux-mêmes. Nous y entrerons à nouveau et, cette fois, nous essaierons de l'ouvrir pour voir si le passage nous conduit à l'entrée du cénote sous le temple" rapporte de Anda, "Nous voulons d'abord prouver son existence car personne ne l'a vu, nous n'avons que les images; ensuite, nous l'explorerons".


Source:

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12.18.2017

L'aménagement urbain unique de Teotihuacan

Un nouvel article, publié dans le journal en accès libre sur De Gruyter Open Archeology, par Michael E. Smith de l'Université d'Etat de l'Arizona, montre comment la vision habituelle des civilisations américaines est étroite.

L'article s'intitule: "The Teotihuacan Anomaly: The Historical Trajectory of Urban Design in Ancient Central Mexico" (l'anomalie Teotihuacan: La trajectoire historique de l'aménagement urbain dans l'ancien Mexique central).

Ce que nous révèle l'aménagement urbain de Teotihuacan
La pyramide du soleil à Teotihuacan. Credit: (CC BY-SA 3.0 license) by Ricardo David Sánchez

Smith, utilisant une carte produite par le Teotihuacan mapping project, mène une analyse comparative de la cité avec d'autres centres urbains mésoaméricains plus anciens et plus récents; il montre ainsi pour la première fois, à quel point cette cité est unique.


L'article souligne comment l'aménagement urbain de la ville de Teotihucan diffère des cités plus anciennes et plus récentes, et qui fut seulement redécouvert et partiellement copié plusieurs siècles plus tard par les Aztèques.


Teotihuacan était en contact avec d'autres civilisations mésoaméricaines et, au plus fort de son influence entre 100 et 650 après JC, était la plus grande ville des Amériques et l'une des plus grandes du monde.

 On ne sait pas exactement qui étaient les bâtisseurs de la cité, et quelles relations ils ont eu avec les peuples qui ont suivi. Il est possible qu'ils étaient liés au peuple Nahua ou Totonac.

On ne sait pas non plus pourquoi la ville fut abandonnée. Il y a plusieurs théories comme des invasions étrangères, une guerre civile, une catastrophe écologique ou bien une combinaison des trois.

Les aztèques qui atteindront le sommet de leur puissance environ mille ans plus tard, avaient une haute estime de Teotuhuacan. Le site est d'ailleurs situé à seulement quarante kilomètres de la capitale aztèque.

Ils se disaient être les descendants des teotihuacans. Cela peut être vrai ou pas, mais les teotihuacans ont eu une influence immense sur la culture aztèque.

Le nom de Teotihuacan vient de la langue aztèque et signifie "le berceau des dieux"; ils pensaient que c'était l'endroit où fut créé l'univers.

L'article explique comment l'influence de cette ancienne culture sur les aztèques ne s'est pas limitée qu'à leurs croyances culturelles, mais aussi comment elle a affecté la conception urbaine de leur capitale et aussi à quel point cet aménagement original était inégalé.


La plupart des anciennes cités à travers la Méoamérique suivent les mêmes principes de planification, et comprennent les mêmes types de bâtiments.


Chaque ville avait généralement une zone centrale bien planifiée qui comprenait des temples, un palais royal, un terrain de jeu et une place qui était entourée d'une zone résidentielle beaucoup plus chaotique (en termes d'aménagement).

L'aménagement urbain uique de Teotihuacan
 Plan de Teotihuacan. Les chiffres indiquent les bâtiments municipaux importants. Cette carte a été générée à partir de la modélisation GIS Teotihuacan du projet  “Service Access in Premodern Cities” (Stanley et al., 2016). Plan créé par Alexandra Norwood.

Teotihuacan n'avait probablement pas de palais royal, pas de terrain de jeu et pas de zone centrale. Elle était beaucoup plus grande que les villes avant elle, et les zones résidentielles étaient beaucoup mieux planifiées que ses prédécesseurs. 
De plus, il y avait une innovation unique dans l'histoire du monde: les appartements. Des bâtiments avec une seule entrée et qui abritaient de nombreuses familles étaient rares avant la révolution industrielle et ceux qui existaient étaient pour les pauvres.

Teotihuacan était spacieuse et confortable "Teotihuacan était la seule ville à utiliser un ensemble de principes de planification nouveaux et très différents, et ses appartements représentent une forme unique de résidence urbaine non seulement en Mésoamérique mais dans l'histoire urbaine mondiale" rapporte Michael E. Smith.

L'aménagement urbain uique de Teotihuacan
Un logement de Teotihuacan. A: ancienne maison en une pièce de la période Tzacualli. B: Yayahuala, un ensemble typique d'appartements. C:  Viking Group, une structure municipale.

Toutes ces caractéristiques étaient uniques en Amérique centrale avant et après, jusqu'à ce que les Aztèques se soient inspirés pour leur capitale Tenochtitlan de Teotihuacan en utilisant plusieurs de ses caractéristiques.

Le lien vers l'article: The Teotihuacan Anomaly: The Historical Trajectory of Urban Design in Ancient Central Mexico


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12.08.2017

Le vin aurait ses racines dans le Caucase

Des fouilles en République de Géorgie ont mis au jour des traces de la plus ancienne vinification au monde.

Cela s'est fait dans le cadre de l'expédition du projet Archéologique Régional Gadachrili Gora (GRAPE), menée conjointement entre l'Université de Toronto et le Musée National Géorgien.

Le vin aurait ses racines dans le Caucase
Une photo prise par un drone sur le site de fouilles de Gadachrili Gora site (photo de Stephen Batiuk)

La découverte permet de dater l'origine de la pratique à la période néolithique, aux environs de 6000 avant JC, la repoussant de 600 à 1000 ans avant l'ancienne date acceptée. Auparavant, les plus anciennes traces chimiques de vin remontaient à 5400-5000 avant JC dans la région des Monts Zagros en Iran.


D'après ces nouvelles fouilles, la pratique de la vinification aurait commencé des centaines d'années plus tôt dans le sud de la région du Caucase, à la frontière de l'Europe de l'Est et de l'Asie occidentale.


Les fouilles se sont concentrées sur deux sites du néolithique ancien (6000-4500 avant JC) nommés Gadachrili Gora et Shulaveris Gora, à environ 50 kilomètres au sud de la capitale moderne Tbilisi.

Des fragments de poterie trouvés sur les sites ont été recueillis puis analysés par les scientifiques à l'Université de Pennsylvanie afin de vérifier la nature du résidu conservé à l'intérieur pendant des millénaires.

Les nouvelles méthodes d'extraction chimique ont confirmé qu'il y avait de l'acide tartrique, un composé du raisin et du vin ainsi que trois acides organiques associés (malique, succinique et citrique), dans les résidus provenant de huit grandes jarres.

"Nous pensons que c'est le plus ancien exemple de domestication d'une vigne eurasienne sauvage uniquement destinée à la production de vin" rapporte Stephen Batiuk, associé de recherche au Département des Civilisations du Proche et Moyen Orient et au Centre d'Archéologie de l'Université de Toronto, et co-auteur de l'étude, "la version domestiquée du fruit a plus de 10.000 variétés de raisins de table et de vin dans le monde entier. Et la Géorgie abrite plus de 500 variétés uniquement pour le vin, ce qui suggère que les raisins ont été domestiquées et croisés dans la région pendant une très longue période de temps".

GRAPE représente la composante canadienne d'un projet international interdisciplinaire beaucoup plus grand, impliquant des chercheurs des Etats-Unis, du Danemark, de France, d'Italie et d'Israël.

Le vin aurait ses racines dans le Caucase
La base d'une jarre néolithique préparée pour échantillonnage pour l'analyse des résidus (photo de Judyta Olszewski)

Les sites, fouillés par l'équipe de l'Université de Toronto et du Musée National de Géorgie, sont les restes de deux villages remontant à la période néolithique, qui a débuté aux alentours de 15,200 avant JC dans certaines parties du Moyen Orient et qui s'est terminé vers 4500 à 2000 avant JC dans d'autres parties du monde.

La période néolithique est caractérisée par un ensemble d'activités comprenant le début de l'agriculture, la domestication des animaux, le développement de l'artisanat comme la poterie et le tissage, et la fabrication d'outils en pierre polie.

"La poterie, qui était idéale pour le traitement, le service et le stockage des boissons fermentées, a été inventée au cours de cette période accompagnée de nombreux progrès dans l'art, la technologie et la cuisine," explique Batiuk, "la méthodologie pour identifier les résidus de vin dans la poterie a été développée et testée à l'origine sur des récipients du site de Godin Tepe dans le centre-ouest de l'Iran. Le site a été fouillé il y a plus de quarante ans par une équipe du Musée Royal de l'Ontario dirigée par le chercheur de l'Université de Toronto, Cuyler Young. Donc, à bien des égards, cette découverte amène mon co-directeur Andrew Graham et moi-même à revenir sur le travail de notre professeur Cuyler, qui a également fourni certaines des théories fondamentales sur les origines de l'agriculture au Proche-Orient. En résumé, ce que nous étudions est la façon dont les activités du néolithique, comme l'activité agricole, la fabrication d'outils et l'artisanat qui s'est développé plus au sud, en Irak, Syrie et Turquie, ont été introduites dans différentes régions avec différents climats et vie végétale".

Pour les chercheurs, les données archéologiques, chimiques, botaniques, climatiques et radiocarbones fournies par les analyses démontrent que la vigne eurasienne, Vitis vinifera, était abondante autour des sites étudiés. Elle poussait dans des conditions environnementales idéales, au début de la période néolithique, similaires aux régions viticoles en Italie et dans le sud de la France aujourd'hui.

"Notre recherche suggère que l'une des principales adaptations du mode de vie néolithique dans le Caucase était la viticulture," ajoute Batiuk, "la domestication du raisin a conduit finalement à l'émergence d'une culture viticole dans la région."

Il décrit une ancienne société dans laquelle la boisson et l'offrande du vin pénètrent et imprègnent presque tous les aspects de la vie, de la pratique médicale aux célébrations spéciales, de la naissance à la mort, aux repas quotidiens où la cuisson est courante: "En tant que médicament, lubrifiant social, substance psychotrope et produit de grande valeur, le vin est devenu le centre des cultes religieux, des pharmacopées, des cuisines, de l'économie et de la société à travers le Proche-Orient ancien."

Batiuk cite la viticulture ancienne comme un excellent exemple de l'ingéniosité humaine dans le développement de l'horticulture, et des utilisations créatives pour ses sous-produits: "La gamme infinie de saveurs et d'arômes des 8 000 à 10 000 cépages d'aujourd'hui est le résultat final de la transplantation de la vigne eurasienne domestiquée et de son croisement incessant avec des vignes sauvages" ajoute-t-il, "la vigne eurasienne, qui représente aujourd'hui 99,9% du vin produit dans le monde, a ses racines dans le Caucase".

Merci à Audric pour l'info !

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12.07.2017

Niaux interdit: des ouvertures exceptionnelles de galeries de la grotte de Niaux au public


La Grotte de Niaux propose aux amoureux de la Préhistoire de venir découvrir des galeries qui sont habituellement fermées au grand public. Il y aura une dizaine de dates, fin 2017 et courant 2018.


Niaux interdit: des ouvertures exceptionnelles de galeries de la grotte de Niaux au public
 Entrée de la grotte de Niaux en Ariège.

Un balade de plus de 3 heures, sur 3 kilomètres d'entrailles, mènera au cœur de cette mystérieuse grotte ariégeoise. Le parcours qui permettra de contempler, entre autre, le célèbre bison aux cupules, le petit cheval renversé rouge, les curieux signes barbelés ou encore les saumons gravés au sol, ira jusqu'au Lac Terminal.

Cette dizaine de visites, uniquement sur réservation, s'adressent à des personnes de plus de 12 ans, passionnées de Préhistoire ou souhaitant découvrir des trésors cachés.

Les différentes dates des 5 premières visites:
  • 19 Novembre 2017
  • 17 Décembre 2017
  • 21 Janvier 2018
  • 18 Février 2018
  • 18 Marc2018

Les informations pratiques:
  • La réservation se fait à ce numéro: 05 61 05 50 40
  • Places limitées; à partir de 12 ans
  • Tarif unique: 35€
  • Prévoir un vêtement chaud ainsi que des chaussures de marche.

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12.03.2017

Découverte d'une ancienne cité égyptienne vieille de 7000 ans

Des archéologues ont découvert en Egypte les ruines d'une ancienne cité ainsi qu'un cimetière attenant, remontant à 7000 ans, vers 5316 avant l'Ere Commune. D'après une déclaration du ministère des antiquités, le site pourrait remonter à la première dynastie d'Egypte.

La découverte a été faite dans la province de Sohag à 400 mètres du temple du roi Séthi 1er dans la ville d'Abydos.

Découverte d'une ancienne cité égyptienne vieille de 7000 ans

Des restes de huttes, d'outils en pierre et de poteries ont été trouvés, indiquant que la cité résidentielle fournissait la force de travail qui aurait servi à la construction des tombes royales.

Le cimetière contenait 15 grandes tombes qui, selon Hany Aboul Azm, directeur de l'Administration Centrale des Antiquités de Haute Egypte, pourraient appartenir à des hauts fonctionnaires.


La découverte a une importance particulière car elle pourrait fournir un aperçu sur Abydos, l'une des plus anciennes cités d'Egypte.



D'après d'anciennes recherches, Abydos aurait été la capitale de l'ancienne Egypte vers la fin de la période prédynastique (transition entre le néolithique et la formation d'un État par unification du pays et centralisation des pouvoirs aux mains des dynasties pharaoniques).

Photo: Egyptian Ministry of Antiquities/Facebook

 "La taille des tombes découvertes dans le cimetière sont plus grandes, dans certains cas, que les tombes royales dans Abydos remontant à la première dynastie, ce qui prouve l'importance des personnes inhumées dans cet endroit et leur statut social élevé lors du début de l'histoire de l'Egypte ancienne" a dit le ministre.

D'après Yasser Mahmoud Hussein, qui a dirigé la mission archéologique, les tombes se distinguent par de multiples mastabas. Ils sont de forme rectangulaire et présentent des côtés inclinés et un toit plat.


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11.27.2017

Un nouveau géoglyphe découvert dans le désert de Nazca au Pérou

Un "dessin" géant d'une orque a été découvert sur le site des célèbres géoglyphes de Nazca. Cela pourrait être la plus ancienne image enregistrée à ce jour sur le site.

En 2013, des scientifiques ont découvert ce qu'ils pensaient être une énorme représentation d'une créature marine à environ 400 kilomètres de Lima.

Le géoglyphe de l'orque dans le sud du Pérou. Photo  Institut Archéologique Allemand 

Des chercheurs de la Commission pour l'Archéologie des Cultures Non-Européennes (KAAK) de l'Institut Archéologique Allemand ont collaboré sur le projet avec d'autres partenaires, dont des membres de l'Institut Andin des Etudes Archéologiques (INDEA).

Après quatre années d'analyses, de travail de restauration et de débat, ils ont confirmé que c'était une orque. "Peut-être que c'est le plus ancien géoglyphe de la période Nasca" rapporte Markus Reindel, archéologue du KAAK, et directeur du projet Nasca Palpa.


Le géoglyphe fait environ 60 mètres de long.


Il y en a environ 1500 autres dans la région, dont la plupart remontent entre 200 et 600 après JC. En plus d'être probablement le plus ancien, l'orque soulève plusieurs questions, dont celle-ci: "pourquoi un mammifère marin a été dessiné au milieu du désert péruvien ?".

Le géoglyphe comprend aussi de mystérieux symboles et une "tête trophée"; pour les archéologues, cela indique que l'image avait une fonction religieuse.

Des parties de l'image ont été faites en relief négatif, ce qui signifie que des zones de sol exposées  forment les lignes réelles au lieu d'utiliser des piles de pierres. Ce style est plus représentatif des anciens géoglyphes Nazca.

Mais d'autres parties ont une forme en relief positif, ce qui est plutôt du type Paracas, une culture distincte et plus ancienne.

Les tests de sol du géoglyphe de l'orque donnent une date potentielle jusqu'à 200 avant JC. Il est donc concevable qu'il ait été conçu non seulement par les Nazca, mais aussi par les Paracas, qui ont créé des géoglyphes dans ce style entre 800 et 200 avant JC.

Les lignes de Nazca ont été redécouvertes il y a à peu près cent ans dans un désert du sud du Pérou. Les plus grands font plus de 300m de long. Leur but est toujours un mystère.

Certains archéologues pensent qu'ils avaient une fonction religieuse (leur taille colossale serait ainsi visible des déités depuis le ciel), d'autres se demandent s'ils n'étaient pas des outils à des fins astronomiques. Ainsi, la géographe Maria Reiche, qui avait passé sa vie à étudier les lignes de Nazca, pensait que ces dessins représentaient des constellations.


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11.25.2017

Un sceau sculpté se révèle être un chef d'œuvre d'art Minoen

Cela fait deux ans que des chercheurs de l'Université de Cincinnati fouillent le tombeau d'un guerrier de l'âge du bronze vieux de 3500 ans dans le sud-ouest de la Grèce. Ils ont mis au jour d'incroyables richesses, dont quatre chevalières en or, qui ont remis en question les origines acceptées de la civilisation grecque.

Il faudra encore une année avant que celui que l'on surnomme le Guerrier Griffon révèle son offrande historique la plus étonnante: une gemme finement sculptée, dont les chercheurs de l'UC estiment qu'il s'agit de l'une des plus belles œuvres de l'art grec préhistorique jamais découverte.

Un sceau sculpté se révèle être un chef d'oeuvre d'art Minoen
Le petit sceau représentant des guerriers en combat mesure à peine 2.6cm de diamètre, mais contient des détails incroyables. Photo: Université de Cincinnati

 Dessin agrandi de l'agate du combat de Pylos, tel qu'il apparaît sur la face du sceau. Credit: Tina Ross/University of Cincinnati

 

 l'Agate du combat de Pylos


l'Agate du combat de Pylos, ainsi nommée en raison du combat au corps à corps qu'elle dépeint, promet non seulement de réécrire l'histoire de l'art grec ancien, mais aussi d'aider à faire la lumière sur les mythes et légendes à une époque où la civilisation occidentale est encore imprégnée de mystère.

Ce sceau est le trésor le plus récent et le plus important mis au jour dans le tombeau du Guerrier Griffon. Ce dernier fut la découverte archéologique la plus spectaculaire de Grèce en plus d'un demi-siècle; il a été mis au jour dans une oliveraie près de l'ancienne ville de Pylos en 2015.

La tombe remarquablement intacte a révélé non seulement les restes bien préservés de ce que l'on suppose être un puissant guerrier ou prêtre mycénien, inhumé aux alentours de 1500 avant JC, mais aussi un trésor incroyable de richesses funéraires, véritable capsule temporelle sur les origines de la civilisation grecque.

Mais le tombeau n'a pas révélé ses secrets facilement: il a fallu plus d'un an aux spécialistes de la conservation pour nettoyer le sceau incrusté de calcaire (photo ci-dessous). Alors qu’émergeaient les détails complexes de la conception du sceau, les chercheurs ont été stupéfiés de découvrir qu'ils étaient face à un véritable chef-d'œuvre.

Le sceau lorsqu'il était incrusté de calcaire a été découvert face cachée près du bras droit du Guerrier Griffon. Photo: Département des Classiques, Université de Cincinnati

Shari Stocker, directrice des fouilles et associée principale de recherche dans le Département des Classiques de l'Université de Cincinnati, et Jack Davis, professeur d'archéologie grecque dans la même université, rapportent que l'artisanat et les détails de l'Agate du combat de Pylos en font le plus beau travail découvert de l'art glyptique produit dans l'âge du bronze égéen.

"Ce qui est fascinant, c'est que le corps humain est à un niveau de détail et de musculature que l'on ne retrouve pas avant la période classique de l'art grec 1000 ans plus tard," explique Davis, "c'est tout simplement une découverte spectaculaire".


Ce qui est encore plus extraordinaire, c'est que la scène de combat a été minutieusement gravée sur un morceau de pierre dure mesurant seulement 3,6 centimètres de long.  


En effet, de nombreux détails du sceau, tels que l'ornementation complexe des armes et la décoration des bijoux, ne deviennent évidents que lorsqu'ils sont vus avec un puissant objectif d'appareil photo et une photomicroscopie. "Certains détails font à peine un demi-millimètre" ajoute Davis, "Ils sont incompréhensiblement petits".

Ce chef d’œuvre miniature dépeint un guerrier victorieux qui, ayant vaincu un malheureux adversaire affalé à ses pieds, porte son attention sur un autre ennemi beaucoup plus redoutable, plongeant son épée dans le cou exposé de l'homme en armure dans ce qui doit être un coup fatal final.

C'est une scène qui évoque les batailles épiques et écrasantes, les héros plus grands que nature et les grandes aventures de l'Iliade d'Homère, le poème grec épique qui a immortalisé une guerre mythologique de dix ans entre les royaumes troyens et mycéniens.

Bien que les chercheurs ne peuvent pas dire si la scène était destinée à refléter une épopée homérique, elle reflète cependant une légende bien connue des Minoens et des Mycéniens. "Cela devait être une possession précieuse, ce qui est certainement représentatif du rôle du Guerrier Griffon dans la société mycénienne" explique Stocker, "je pense qu'il se serait certainement identifié avec le héros représenté sur le sceau".

Bien que le sceau et les autres richesses funéraires découvertes dans le tombeau suggèrent que le Guerrier Griffon avait une position estimée dans la société mycénienne, le fait que tant d'artefacts soient de fabrication minoenne soulève des questions sur sa culture.

Les fouilles ont permis de découvrir la deuxième plus grande chevalière en or connue dans le monde égéen, qui montre cinq figures féminines richement vêtues rassemblées près d'un sanctuaire balnéaire.

Le consensus scientifique a longtemps théorisé que les mycéniens continentaux ont simplement importé ou volé ces richesses à la civilisation minoenne aisée sur l'île de Crète, au sud-est de Pylos.

Bien que les Minoens étaient culturellement dominants face aux grecs continentaux, la civilisation est tombée aux mais des mycéniens vers 1500-1400 avant JC, à peu près la même période de temps où le Guerrier Griffon est mort.

Davis et Stocker ont aussi révélé la découverte de quatre chevalières en or portant une iconographie minoenne très détaillée, ainsi que d'autres richesses de fabrication minoenne dans la tombe, ce qui sous-entend un échange culturel beaucoup plus grand et complexe entre les mycéniens et les minoens.

Mais le talent et la sophistication de l'Agate du combat de Pylos est sans parallèle avec tout ce qui a été découvert auparavant dans le monde minoen-mycénien, affirment les chercheurs. Et cela soulève une question plus importante:  Comment cela change-t-il notre compréhension de l'art grec à l'âge du bronze ?

"Il semble que les minoens produisaient un art dont personne n'a jamais imaginé qu'ils puissent être capables" continue Davis, "cela montre que leur capacité et leur intérêt pour l'art figuratif, en particulier le mouvement et l'anatomie humaine, est au-delà de ce que l'on pensait être. Combiné avec les caractéristiques stylisées, cela est tout simplement extraordinaire"

Le sceau invite à reconsidérer l'évolution et le développement de l'art grec. "Ce sceau devrait être inclus dans tous les prochains textes d'histoire de l'art, et va changer la façon dont l'art préhistorique est perçu" termine Stocker.

Merci à Audric pour l'info !

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