10.22.2019

Le site archéologique de Cooper’s Ferry, vieux de 15 000 ans, parmi les plus anciens des Amériques

L'un des plus anciens sites archéologiques des Amériques a été découvert dans l'Idaho. Les datations au radiocarbone ont montré que des personnes ont créé des outils et abattu des animaux à Cooper’s Ferry, il y a 15000 à 16000 ans.

Un site archéologique de l’Idaho, vieux de 15 000 ans, parmi les plus anciens des Amériques
Vue d'ensemble de Cooper's Ferry. Photo: Loren Davis.

Cela fait de Cooper’s Ferry un ajout rare et important à la poignée de sites archéologiques qui bousculent la théorie traditionnelle du peuplement des Amériques.

Jusqu'à il y a environ une décennie, les outils de pierre de la culture Clovis, vieille de 13000 ans,   étaient considérés comme étant la première technologie des Amériques.

Dans le cadre de l’hypothèse «Clovis-First» (Clovis d'abord), la plupart des chercheurs pensaient que les créateurs de ces outils étaient arrivés d’Asie vers l'Amérique du Nord en franchissant la Béringie, le territoire qui reliait autrefois la Sibérie à l’Alaska, puis en descendant une couloir qui s’est libéré lorsque d’immenses couches de glace recouvrant l’intérieur de l’Amérique du Nord ont commencé à se retirer il y a environ 14 000 ans.


C’est ainsi que les choses s'étaient passées, du moins le pensait-on, jusqu’à ce que les chercheurs commencent à trouver des artéfacts plus anciens que Clovis à travers les Amériques.


Bien que des dizaines de sites prétendent être ce que les archéologues appellent des sites «pré-Clovis», Donald Grayson, archéologue et professeur émérite à l'Université de Washington, estime que seuls quelques-uns sont datés avec précision. Cela comprend Monte Verde au Chili (vieux d'environ 14500 ans), les sites Friedkin et Gault au Texas (respectivement 15500 et 16000 ans) et les grottes Paisley dans l'Oregon (environ 14000 ans).

Cependant, même Grayson, qui admet qu'il avait une vision relativement "sévère", inclurait maintenant le site de Cooper's Ferry dans sa courte liste: "Cooper's Ferry, pour moi, est un site pré-Clovis totalement convaincant".

Todd Braje, archéologue à l'Université d'Etat de San Diego, qui a lu l'article paru dans Science, estime aussi que ce site est une preuve supplémentaire montrant que "le modèle Clovis-first n’est plus viable".


Toujours de plus en plus vieux


Au fond d'un canyon près d'un coude de la rivière Salmon, Cooper's Ferry est un endroit idyllique avec des étés chauds et des hivers froids. Le peuple autochtone Niimíipuu (Nez Perce) a qualifié ce site d'ancien village appelé Nipéhe.

L'archéologue Loren Davis, professeur à l'Oregon State University de Corvallis et auteur principal du rapport paru dans Science, a fait les premières fouilles à Cooper's Ferry en 1997 dans le cadre de sa thèse de doctorat.

Il avait trouvé une cache contenant des pointes de pierre, connues sous le nom de pointes à tige occidentale, qui auraient pu être fixées au manche d'une lance ou d'une autre arme ou outil. Les datations au radiocarbone des ossements et du charbon qui ont été enterrés dans la même petite fosse ont suggéré que ces outils avaient jusqu'à 13 300 ans.

Loren Davis à Cooper's Ferry. Photo: Loren Davis. 

David y est retourné environ 10 ans plus tard pour y mener une exploration plus approfondie, car il avait encore des questions en suspens. Davis voulait ainsi savoir si les outils qu'il avait trouvés dans les années 1990 étaient plus anciens que ceux de la culture Clovis. Au cours de la dernière décennie de fouilles, Davis et son équipe ont trouvé des traces de fissures dues à la chaleur provenant d'anciens feux de camp, d'espaces de travail pour la fabrication et la réparation d'outils, de sites d'abattage et de fragments d'ossements d'animaux.

L'année dernière, son l'équipe a envoyé un échantillon de charbon de bois d'un foyer pour une analyse au radiocarbone. A sa surprise, il a été daté dans la tranche d'âge de 14 000 ans. Pour confirmer ces résultats, d’autres échantillons de matériel provenant de Cooper’s Ferry ont été testés. "Nos résultats n'arrêtent pas d'arriver avec une datation de plus en plus ancienne" dit-il.

La couche la plus profonde de sédiment rempli d'artéfacts sur le site avait une tranche d'âge d'environ 15 000 à 16 000 ans: "Je n'aurai jamais pensé que le site puisse être aussi vieux"


Une "bretelle" vers les Amériques.


L'ancienneté de Cooper's Ferry est une autre preuve que des gens se trouvaient déjà au sud des couches de glace qui recouvraient autrefois l’Amérique du Nord avant qu’un corridor libre de glace vers la partie inférieure du continent ne se soit ouvert il y a environ 14 000 ans.

Davis et ses collègues pensent que leurs découvertes confirment une théorie qui gagne en popularité parmi les archéologues: à savoir que les premiers à avoir vu le continent américain étaient des marins qui se sont dirigés vers la côte du Pacifique.

"L'explication la plus parcimonieuse à notre avis est que les gens sont venus le long de la côte du Pacifique et, lorsqu'ils ont rencontré l'embouchure du fleuve Columbia, ils ont essentiellement trouvé une voie de sortie de cette migration côtière et ont également trouvé leur premier itinéraire intérieur viable vers les régions qui sont au sud de la calotte glaciaire ", a explique Davis.
L'ancienne route possible de migration le long des côtes. Carte de Teresa Hall, Oregon State University. 

Les pointes d'origine occidentale trouvées à Cooper's Ferry sont peut-être parmi les plus anciennes d'Amérique, et elles pourraient être la preuve que cette technologie de fabrication d'outils s'est développée avant Clovis. "Ces nouvelles découvertes cimentent le fait que la technologie de pointe en forme de tige représente la technologie la plus ancienne des Amériques", a déclaré Charlotte Beck, professeure émérite d'archéologie au Hamilton College de New York.

Dans l’étude, Davis et ses collègues ont relevé des similitudes entre les outils qu’ils ont découverts et les artéfacts fabriqués au Japon il y a 16 000 à 13 000 ans. Cela pourrait indiquer une origine pour ce type de pointes.

Grayson, cependant, évite de faire de telles connexions. "Les similitudes dans les artéfacts, à moins qu'ils ne soient vraiment complexes, ne nous parlent pas vraiment", dit-il. Braje, au contraire, trouve ces connexions "intrigantes" bien qu'il admette qu'elles sont encore très timides.

"Le défi consiste maintenant à relier Cooper's Ferry à une poignée d'autres sites anciens en Amérique du Nord et dans le monde", a dit Braje.


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10.13.2019

D'anciens squelettes au crâne déformé mis au jour en Croatie

En Croatie, des archéologues ont mis au jour trois anciens squelettes, dont deux avait des crânes pointus, suite à une déformation artificielle. Chacun de ces crânes avait été façonné dans une forme différente, probablement pour montrer qu’ils appartenaient à un groupe culturel spécifique.

D'anciens squelettes au crâne déformé mis au jour en Croatie
Scanners du crâne ayant une déformation de type circulaire (Image: © M Kavka/CC By 4.0)

La déformation crânienne artificielle a été pratiquée dans diverses parties du monde, depuis l'Eurasie et l'Afrique jusqu'à l'Amérique du sud.

La pratique consiste à façonner le crâne d'une personne (par exemple en utilisant une coiffure, des bandages ou des outils rigides) alors que les os du crâne sont encore malléables en bas âge.


Les cultures anciennes avaient différentes raisons pour cette pratique, allant de l'indication du statut social à la création de ce qu'ils jugeaient être un crâne plus esthétique.


Le plus ancien exemple connu de cette pratique s'est produit il y a 12 000 ans dans l'ancienne Chine, mais on ne sait pas si cet usage s'est répandu à partir de là ou s'il est apparu indépendamment dans différentes parties du monde.

Dans le cas présent, les archéologues ont découvert ces trois squelettes dans une fosse funéraire située sur le site archéologique de Hermanov Vinograd en Croatie en 2013.

Entre 2014 et 2017, ils ont analysé les squelettes à l'aide de différentes méthodes, dont l'analyse ADN et l'imagerie radiographique, une méthode qui consiste à utiliser un rayonnement pour visualiser l'intérieur d'un objet comme ici un crâne.

Leurs analyses ont révélé que les squelettes étaient tous de sexe mâle, décédés entre 12 et 16 ans. Ils montrent tous des traces de malnutrition, mais ce n'est pas nécessairement ce qui a causé leur mort. Ils ont pu avoir "une sorte de maladie qui les a tué rapidement sans laisser de traces sur leurs os", comme une peste, a déclaré le principal auteur Mario Novak, bioarchéologue à l'Institut de recherche anthropologique de Zagreb, en Croatie.

Les archéologues n'ont pas trouvé d'artéfacts dans la tombe qui auraient pu révéler le statut social du garçon.


Les analyses ont aussi montré que tous trois ont vécu entre 415 et 560 après JC, une époque qui correspond à la période des grandes migrations, une partie turbulente de l'histoire de l'Europe.


Juste après la chute de l'Empire Romain, des populations de cultures complètement nouvelles ont commencé à arriver en Europe et deviendront le socle des nations européennes modernes. "En d'autres mots, cette période a posé les fondations de l'Europe telle que nous la connaissons aujourd'hui" dit Novak.

En effet, l'analyse de l'ADN de l'ancien trio a révélé que l'un d'entre eux avait une ascendance ouest-eurasienne, un autre une descendance proche-orientale et le troisième une ascendance est-asiatique.

Les squelettes mis au jour sur le site. (Image credit: D Los/CC By 4.0)

Le garçon qui avait une ascendance proche-orientale avait une déformation crânienne de type circulaire, ce qui signifie que l'os frontal a été aplati et la hauteur du crâne a été considérablement augmentée.

Le garçon qui venait probablement de l'ouest eurasien n'avait pas de déformation crânienne, et le garçon avec une descendance est asiatique avait un crâne avec une déformation oblique, ce qui signifie que le crâne était allongé en diagonale vers le haut.

"Nous supposons que différents types de déformation du crâne en Europe ont été utilisés comme indicateur visuel d'association à certain groupe culturel" dit Novak.

Pour le moment, on ignore à quels groupes culturels ils appartenaient, même si le garçon est-asiatique aurait pu être un Hun. À présent, Novak et son équipe espèrent trouver davantage d’échantillons de déformations crâniennes en Europe pour comprendre ce phénomène à plus grande échelle.

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9.30.2019

Un archéologue apporte des réponses sur les bâtisseurs de Stonehenge

Grâce à une technique de pointe inventée et dirigée par l’universitaire belge Christophe Snoeck, nous en savons maintenant un peu plus sur les mystères de Stonehenge.

Ses analyses suggèrent qu’un certain nombre de personnes qui ont été enterrées sur le site de Wessex ont déplacé et probablement transporté les pierres bleues, utilisées au début de la construction du monument, et provenant des montagnes Preseli dans l’ouest du Pays de Galles.

Fouilles du trou d'Aubrey N°7 à Stonehenge. Photo: Adam Stanford

Bien qu’on ait beaucoup spéculé sur la manière et la raison pour lesquelles l'ensemble de pierres mythique a été construit, la question de savoir qui l’a bâti a suscité jusqu'ici beaucoup moins d’attention. C'est là qu'intervient le Dr Snoeck, de la Vrije Universiteit Brussel (VUB).


Ses recherches novatrices ont enfin permis d'extraire des informations sur l'origine géographique des personnes incinérées.


En partenariat avec des collègues du Musée National d'Histoire Naturelle de Paris et de la University College de Londres, il a dirigé la recherche sur Stonehenge qui combinait des datations radiocarbone  et de nouveaux développements dans l'analyse archéologique.

Le Dr Snoek, qui a inventé la technique au cours de sa recherche doctorale, a découvert que certaines informations biologiques survivent aux hautes températures atteintes lors de la crémation (jusqu'à 1000°C). Du coup, cela donne la "possibilité passionnante"de pouvoir enfin étudier l'origine de ceux qui ont été enterrés à Stonehenge.

Le Dr Snoek

Il a expliqué comment son équipe a réalisé le travail et l’importance de leurs découvertes: "Stonehenge est l'un des sites archéologiques les plus emblématiques au monde, et lorsque j'ai eu l'opportunité de mener une étude sur le site, cela a été un immense privilège. Avant de commencer notre recherche, nous savions, d'après de précédents travaux, que les pierres bleues utilisées pour construire les anciennes phases du monument provenaient de l'ouest du Pays de Galles. En travaillant directement sur les restes humains découverts sur le site, nous espérions avoir un aperçu, non pas sur l'origine des pierres, mais sur l'origine de ceux qui utilisaient le site et y étaient enterrés."

Les travaux ont impliqué l'analyse de petits fragments d'ossements humains incinérés lors d'une ancienne phase de l'histoire du site aux alentours de 3000 avant JC, lorsqu'il était utilisé essentiellement comme cimetière.

"La plupart des recherches sur Stonehenge se sont concentrées sur les pierres" explique-t-il, "on sait peu de choses  concernant les humains enterrés sur le site. Cela est principalement du au fait qu'ils ont été incinérés et que seuls restaient des fragments d'ossements. Ce n'est que très récemment que de nouvelles méthodes ont été développées pour étudier les restes humains incinérés".

Au cours de son doctorat, il a mis au point une méthode permettant d'extraire des informations sur l'origine géographique des personnes incinérées.  Cette méthode dit-il "a été appliquée à 25 individus incinérés à Stonehenge et nos résultats montrent que 40% n'avaient pas vécu près de Stonehenge dans la dernière décennie avant leur mort, mais ils venaient de plus loin. Certains étaient peut-être originaires de l'ouest du pays de Galles, d'où proviennent les pierres bleues, à environ 250 km. Cela montre l’importance du site dans le paysage britannique au néolithique."

Sa contribution personnelle à l’étude a principalement porté sur les analyses scientifiques, notamment les analyses isotopiques, élémentaires et infrarouges. Les résultats ont ensuite été discutés et interprétés avec le reste de l'équipe.

Fragments d'os occipital incinérés de Stonehenge.

Toutefois, il ne faut pas négliger les problèmes liés à la manipulation de minuscules fragments d'os brûlés: "Travailler sur des fragments d'os incinérés peut être très délicat, car ils sont très petits et cassants. Cependant, avec les soins appropriés, nous avons pu effectuer toutes les analyses prévues".


Comprendre la passé.


Selon le Dr Snoeck, les résultats soulignent l’importance des liens interrégionaux impliquant le mouvement des matériaux et des personnes dans la construction et l’utilisation de Stonehenge. Celui-ci, à son tour, fournit un aperçu rare de la vaste gamme de contacts et d’échanges au néolithique, il y a déjà 5000 ans.

Le Dr Snoeck, qui est spécialisé en archéologie et en chimie, dit qu'il est important de comprendre les vies passées des populations animales et humaines, ce qui inclue leur régime alimentaire, leur mobilité, leur utilisation du paysage et les conditions environnementales.

Les techniques utilisées sur le projet Stonehenge peuvent être utilisées, espère-t-il, pour améliorer notre compréhension du passé: "comprend notre passé est, pour moi, d'une importance cruciale pour mieux comprendre où nous en sommes maintenant et comment nous avons atteint ce stade. Je pense que Stonehenge ainsi que les pyramides d'Egypte (et beaucoup d'autres sites) sont fascinants. Ce sont des marqueurs de notre passé et résoudre les mystères de leur construction et de leur utilisation nous aide certainement à mieux comprendre notre passé."

Sur l'importance d'en apprendre davantage sur les populations de la période néolithique, il dit qu'en rassemblant plus d'informations sur elles, on peut commencer à comprendre l'emplacement de tels sites dans le paysage et comment ils ont façonné les sociétés et les croyances à travers le temps et l'espace.

"Nous étions fascinés de constater que tous les individus ne vivaient pas à proximité du site et que beaucoup d’entre eux s’étaient déplacés sur de très grandes distances pour se rendre à Stonehenge. Comprendre comment les personnes et les sociétés ont changé dans le temps et dans l'espace nous aide à comprendre les sociétés actuelles et comment elles pourraient changer et interagir," dit-il.

À la suite de cette étude novatrice, il a été nommé parmi l'un des trois candidats au prix de l'archéologue de l'année 2019 par le magazine britannique Current Archaeology.

Christophe Snoeck envisage également d'étudier des restes incinérés dans d'autres pays: "Ils ont été un peu oubliés et mis de côté. Et j'ai trouvé cela très triste, car dans de très grandes parties du monde, notamment dans la préhistoire européenne, des personnes ont été incinérées."


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9.18.2019

Des crânes trophées suggèrent des conflits régionaux au moment de l’effondrement énigmatique de la civilisation maya

Des crânes humains décharnés et peints, destinés à être portés autour du cou comme des pendentifs, ont été retrouvés enterrés avec un guerrier; c'était il y a plus de mille ans à Pacbitun, une ville maya.

Ils représentaient probablement des symboles macabres de la puissance militaire: des trophées de guerre fabriqués à partir de têtes d’ennemis vaincus.

Les deux crânes ressemblent aux représentations de crânes de trophées portés par des soldats victorieux dans des sculptures en pierre et sur des vases en céramique peints provenant d'autres sites mayas.

Fragment du crâne trophée de Pacbitun. Dessins de Christophe Helmke; Laserscan model by Jesse Pruitt, CC BY-ND 

Les trous percés ont probablement contenu des plumes, des lanières de cuir ou les deux. D'autres trous servaient à ancrer les mâchoires en place et à suspendre le crâne autour du cou du guerrier, tandis que le dos était scié pour que les crânes reposent à plat sur la poitrine du porteur. Des taches de peinture rouge décorent l'une des mâchoires.


L'écriture glyphique gravée comprend, selon Christophe Helmke, expert en écriture maya, le premier exemple connu du terme maya pour «crâne trophée».



Que peuvent nous dire ces crânes (à partir de là où ils ont été trouvés et d'où ils proviennent) sur la fin du puissant système politique maya qui a prospéré pendant des siècles et qui couvrait le sud-est du Mexique, tout le Guatemala et le Belize, ainsi qu'une partie du Honduras et du Salvador ?

Les chercheurs les ont considérés comme des indices pour comprendre cette période tumultueuse.

Le vaste empire maya s'est développé à travers l'Amérique Centrale, avec les premières grandes villes apparues entre 750 et 500 avant JC. Mais au début du huitième siècle dans les basses terres du sud du Guatemala, du Belize et du Honduras, les habitants ont abandonné les grandes villes mayas de la région.


Les archéologues sont fascinés par le mystère de ce qu'ils appellent "l'effondrement" de ce puissant empire.


De précédentes études s'étaient concentrées sur l'identification d'une seule cause de l'effondrement. Cela aurait-il pu être une dégradation de l’environnement résultant de la demande croissante de villes surpeuplées? Des guerres? Une perte de confiance dans les leaders? La sécheresse?

Tous ces événements ont certes eu lieu, mais rien en soi n'explique pleinement ce que les chercheurs savent sur l'effondrement qui a progressivement balayé le paysage pendant un siècle et demi. Aujourd'hui, les archéologues reconnaissent la complexité de ce qui s'est passé.

Il est clair que la violence et la guerre ont contribué à la disparition de certaines villes des plaines du sud, comme en témoignent les fortifications construites rapidement, identifiées par des relevés aériens au LiDAR sur plusieurs sites.

Les crânes trophées, combinés à une liste de plus en plus longue de découvertes éparses provenant d'autres sites au Belize, au Honduras et au Mexique, fournissent des preuves intrigantes du fait que le conflit aurait pu être de nature civile, opposant les puissances montantes du nord aux dynasties bien établies du sud.


Retrouver le contexte social des crânes


Les récipients en céramique découverts aux côtés du guerrier (ou guerrière, les os étant trop fragmentaires pour déterminer avec certitude le sexe) de Pacbitun et son crâne trophée remontent au 8ème ou 9ème siècle soit juste avant l'abandon du site

Au cours de cette période, Pacbitun et d'autres villes mayas des basses terres du sud commençaient à décliner, tandis que les centres politiques mayas du nord, dans l'actuel Yucatan (Mexique), dominaient.

Morceaux du crâne trophée de Pakal Na trouvé dans le sud avec un guerrier du nord. Patricia A. McAnany, CC BY-ND 

Mais le timing et la nature exacte de cette transition de pouvoir restent incertains.

Dans beaucoup de ces villes du nord, l'art de cette époque est notoirement militariste, regorgeant de crânes et d'os et montrant souvent des captifs de guerre en train d'être tués et décapités.

À Pakal Na, un autre site situé au sud du Belize, un crâne similaire a été découvert, gravé de feu et d'images d'animaux ressemblant au symbolisme militaire du Nord, suggérant une origine septentrionale du guerrier avec lequel il a été enterré. La présence d'attirail militaire du nord sous la forme de ces crânes peut indiquer une perte de contrôle des dirigeants locaux.


La piste du cacao.


Patricia McAnany, archéologue, a fait valoir que la présence des habitants du Nord dans les vallées fluviales du centre du Belize pourrait être liée au commerce lucratif du cacao, la plante à partir de laquelle le chocolat est fabriqué.

Le cacao était un ingrédient important dans les rituels, et un symbole de richesse et de pouvoir des élites mayas. Or, la géologie du nord du Yucatan rend difficile la culture du cacao à grande échelle, ce qui nécessitait la mise en place d'une source d'approvisionnement fiable provenant d'ailleurs.

Sur le site de Xuenkal, au Mexique, Vera Tiesler et ses collègues ont utilisé des isotopes de strontium pour déterminer l’origine géographique d’un guerrier et de son crâne trophée. Il était originaire du nord, mais le crâne trophée qu'il a ramené, découvert sur sa poitrine, provenait d'un individu qui avait grandi dans le sud.

Cette étude a réuni plusieurs centaines d'archéologues du monde entier, qui ont rassemblé de vastes ensembles de données résumant des décennies de recherches archéologiques.

Ils ont trouvé des preuves de l'exécution d'une famille régnante et de la profanation de sites sacrés et de tombes appartenant à l'élite.

Dans la capitale régionale, Tipan Chen Uitz, à environ 30 km à l’est de Pacbitun, ils ont découvert des restes de plusieurs monuments en pierre taillée qui semblent avoir été volontairement brisés et éparpillés sur le devant de la pyramide cérémonielle principale.


Les crânes trophées et les dynamiques de pouvoir


Les archéologues ne sont pas seulement intéressés par l'identification du moment et des facteurs sociaux et environnementaux associés à l'effondrement, qui varient selon les régions. Ils essayent également de comprendre comment des communautés spécifiques et leurs dirigeants ont réagi aux combinaisons uniques de ces stress auxquels ils ont été confrontés.

Une autre partie du crâne trophée de Pacbitun. Dessin de Shawn Morton, CC BY-ND 

Bien que les preuves fournies par une poignée de crânes trophées ne montrent pas de manière concluante que des sites situés dans certaines parties des basses terres du Sud ont été envahis par des guerriers du nord, elles indiquent au moins le rôle de la violence et, potentiellement, la guerre comme contribuant à la fin de l'ordre politique établi au centre du Belize.

Ces artéfacts macabres ajoutent un élément surprenant à la succession d'événements qui ont abouti à la fin de l'une des cultures les plus riches, les plus sophistiquées et les plus avancées sur le plan scientifique de son époque.

Traduit de l'article original écrit par Gabriel D. Wrobel, Professeur associé d'anthropologie, à l'Université d'Etat du Michigan.

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9.09.2019

Nouveau regard sur les mystérieuses lignes de Nazca au Pérou

Une approche scientifique a été utilisée pour ré-identifier les énormes oiseaux gravés dans les plaines désertiques du sud du Pérou il y a environ 2 000 ans. L'article a été publié dans le Journal of Archaeological Science: Reports.

Les lignes et géoglyphes de Nazca et de Palpa sont situés à quelques 400 kilomètres au sud de Lima au Pérou et constituent un site du Patrimoine Mondial couvrant une superficie d'environ 450 kilomètres carrés.

L'analyse ornithologique de l'équipe a reclassé un colibri précédemment identifié en ermite.. Photo Masaki Eda.

Ils ont été gravés dans le sol entre 400 avant l'ère commune et 1000 de notre ère par un peuple pré-incas. Il y a des lignes, des dessins géométriques, des dessins de plantes et d'animaux. La plupart de ces gravures sont si grandes qu'on ne les perçoit correctement qu'à partir de photographies aériennes.


Identifier ce que représentent les dessins de Nazca est une première étape essentielle vers la découverte de la raison pour laquelle ils ont été dessinés.


Masaki Eda de l'Hokkaido Université Museum, Takeshi Yamasaki de l'Institut Yamashina pour l'Ornithologie, and Masato Sakai de Yamagata University ont appliqué une approche ornithologique pour identifier les 16 géoglyphes d'oiseaux parmi les plus de 2000 dessins présents dans la région.

"Jusqu'à présent, les oiseaux représentés dans ces dessins ont été identifiés sur la base d'impressions générales ou de quelques traits morphologiques présents dans chaque tracé. Nous avons donc noté précisément les formes et les tailles relatives des becs, têtes, cous, corps, ailes, queues et pieds des oiseaux et les avons comparés à ceux des oiseaux modernes au Pérou," explique Eda.

À la suite de cette approche, ils ont reclassé un colibri précédemment identifié (géoglyphe N° PV68A-CF1) en ermite. Le Guano (géoglyphe N° PV68A-GF3) ainsi qu'un oiseau non identifié jusqu'à ce jour (géoglyphe N° PV68-GF1) seraient quant à eux des représentations de pélican.

En raison de son bec long et mince, de ses pattes courtes, de trois doigts dirigés dans la même direction et de sa longue queue avec une section centrale allongée, le colibri précédemment identifié (Geoglyphe n ° PV68A-CF1) est reclassé en ermite. Au Pérou, les queues longues et pointues ne sont présentes que chez les ermites, tandis que les queues des colibris typiques sont fourchues ou en éventail. Dessin: Eda M., Yamasaki T., Sakai M. Journal of Archaeological Science: Reports. June 20, 2019.

D'autres tracés d'oiseaux dont ont pensait que c'était des condors ou des flamants rose n'ont pas les caractéristiques essentielles pour de telles identifications, mais sont trop incompatibles avec les oiseaux péruviens modernes pour justifier une nouvelle classification.

Bien que les oiseaux identifiés existent au Pérou, on les retrouve dans d'autres parties du pays et non dans la région où les dessins ont été faits. Ainsi, l'ermite se trouve dans les forêts des versants orientaux des Andes et dans le nord près de l’Équateur. Les pélicans vivent le long de la côte.

"Le peuple Nazca qui a tracé ces images peut avoir observé des pélicans lors de leur recherche de nourriture sur la côte. Nos découvertes montrent qu'ils ont dessiné des oiseaux exotiques, et non locaux, et cela pourrait être un indice quant à la raison pour laquelle ils les ont dessinés," ajoute Eda.

Selon les chercheurs, de nouvelles comparaisons avec des oiseaux dessinés à peu près au même moment sur de la poterie et avec des restes d’oiseaux extraits des ruines de Nazca pourraient aider à identifier davantage d’oiseaux représentés dans les géoglyphes.

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8.29.2019

Il y a plus de 2000 ans, les celtes buvaient leur propre bière et importaient le vin de Grèce

Les découvertes, publiées dans le journal Plos One, apportent un nouvel éclairage sur la façon dont les habitudes de consommation des boissons de ce peuple variaient en fonction de la classe sociale et des évènements.

L'étude suggère qu'ils ont utilisé des récipients fabriqués localement, mais aussi importés, pour boire du vin grec et de la bière locale. De plus, même si la bière était bue par tout le monde, les guerriers buvaient de la bière de mil tandis que les élites buvaient de la bière d'orge ou de blé.

Il y a plus de 2000 ans, les celtes buvaient leur propre la bière et importaient le vin de Grèce
Des récipients pour boire, tels que celui-ci, étaient utilisés pas les celtes dans ce qui est  aujourd'huila Bourgogne. (Photo: Württemberg State Museum: P. Frankenstein / H. Zwietasch.)

Les élites avaient tendance à être les principales à boire du vin, mais des preuves suggèrent que les artisans utilisaient aussi le vin pour la cuisine, rapporte l'auteur principal, Philipp Stockhammer de l'Institut Max Plank.

Les archéologues ont longtemps supposé que les anciens celtes, qui vivaient en Europe il y a plus de 2 000 ans, importaient du vin et des céramiques méditerranéens pour imiter les grecs. Mais les celtes avaient leur propre coutumes concernant la boisson.

Les grecs, qui pensaient que la bière étaient pour ceux qui étaient peu cultivés, auraient été consternés de découvrir, à l’instar de cette étude, que les celtes buvaient de la bière dans des vases en céramique raffinés venant de Grèce.

De plus, des recherches antérieures ont révélé que les premières femmes celtes avaient un pouvoir social et buvaient au grand air avec les hommes.

Mais comment les scientifiques ont-ils pu déterminer si les celtes copiaient grossièrement les coutumes grecques ou bien s'ils utilisaient du vin et de la céramique grecs pour leurs propres pratiques culturelles ?


Elites, artisans ou guerriers: qui buvaient quoi et où ?


Les chercheurs ont analysé chimiquement les résidus organiques trouvés sur 99 fragments de céramique et remontant aux alentours de 500 avant JC. Ces pièces provenaient de l'ancien site fortifié Mont Lassois à Vix en Bourgogne. Ils ont étudié les fragments de récipients en terre cuite provenant de quatre endroits du site.

Il y a plus de 2000 ans, les celtes buvaient leur propre la bière et importaient le vin de Grèce
L'étude a été menée sur l'ancienne implantation de Mont Lassois à Vix. (Photo: Victor S. Brigola)

En comparant les analyses des résidus avec le type de récipient et l'endroit où il a été trouvé, les chercheurs on pu commencer à comprendre la signification sociale donnée à l'alcool dans différentes parties de la société celte. Pour Rachel Popelka-Filcoff, archéochimiste à l'Université Finders: "Ce type d’analyse vous permet de commencer à déduire le contexte culturel: on perçoit la différence entre la boisson dans un contexte rituel et le fait de rester à la maison boire une bière."

Les récipients de poterie grecque de luxe étaient concentrés sur le plateau de la colline où vivaient les élites. On a découvert que ces marchandises étrangères contenaient du vin, mais aussi de la bière épicée avec des résines.

La poterie locale a également été utilisée par les élites, mais il a été découvert qu'elle ne contenait que des résidus de bière, probablement d'orge ou de froment.

Les artisans, qui vivaient probablement dans la partie inférieure du site, semblaient ne stocker le vin que dans des récipients de cuisson. "À mon avis, une explication probable est qu'ils ont cuit quelque chose comme ce qui pourrait être l'ancêtre du bœuf bourguignon" suppose le professeur Stockhammer.

A l'entrée de l'implantation, où des gardes armés on dû boire, il n'a pas été trouvé de trace de vin dans les récipients pour boisson. Ils contenaient plutôt des résidus de bière de millet, une bière différente de celle qui était bue par les élites.

Le seul endroit où du vin a été trouvé dans des récipients à boire fabriqués localement était à l'extérieur de la colonie, près d'un site religieux. Le vin sur ce site peut avoir été donné en offrande religieuse.


La science moderne a-t-elle hérité du snobisme de la Grèce antique ?


On pensait auparavant que les anciens celtes n'étaient pas activement impliqués dans le choix de ce qu'ils rapportaient du monde méditerranéen à leur culture, a déclaré Bettina Arnold de l'Université du Wisconsin-Milwaukee, experte en culture celte qui n'a pas participé à l'étude: "Cela découle d’une manière de voir les choses centrée sur la Méditerranée, selon laquelle les barbares [les anciens celtes] avaient une façon plus primitive de participer à des activités que les grecs considéraient comme essentielles à leur civilisation".

Bien que les anciens celtes avaient une structure sociétale très complexe, ils n'étaient pas encore alphabétisés. Du coup, les scientifiques modernes ont privilégié les points de vue et les observations d'autres sociétés alphabètes de l'âge du bronze, telles que les grecs. "Notre société moderne privilégiera invariablement les documents par rapport à toute autre source de preuve," ajoute Arnold.

Elle ajoute que l'opinion selon laquelle les celtes étaient primitifs provenait de l'écriture d'auteurs grecs célèbres comme Hérodote ou Strabon, auxquels la recherche moderne aurait accordé trop d'importance: "ces gens n'étaient pas ethnographes, ni historiens, au sens où nous l'entendons aujourd'hui".


Comment s'enivraient les celtes ?


Dans l'ancienne Grèce, l'élite masculine buvait du vin lors des "symposiums", ces rassemblements interdis aux femmes respectables.

Si les élites celtes essayaient d'imiter les grecs, ils auraient dû rejeter la bière et exclure les femmes des festins, dit Stockhammer, "Une des différences majeures en ce qui concerne les fêtes grecques était que les femmes honorables n'avaient jamais la possibilité d'assister à un symposium. Les femmes celtes avaient évidemment le pouvoir d'assister à la plupart des fêtes représentatives".
 
Et l'attirail de boisson trouvé sur les lieux de sépulture des femmes suggère qu'elles étaient des buveuses aguerries.

L'un des plus grand récipient en bronze utilisé pour mélanger le vin, haut de 1.6 mètre, a été découvert dans la tombe élaborée d'une femme sur ce même site, confirmant que vin et femme allaient ensemble dans cette société.

Ce cratère géant en bronze utilisé pour mélangé le vin a été trouvé dans la tombe d'une femme sur le site du Mont Lassois. (Photo - Flickr: Karsten Wentink)

"L’élite celte tenait à boire du vin dans des poteries grecques comme les grecs, mais seulement à l'occasion. Le plus souvent, ils semblent avoir apprécié les bières locales dans les récipients importés, sans tenir compte de ce que les grecs auraient pu penser." ajoute Stockhammer.


Quel goût avaient donc le vin et la bière de cette époque ?


Les anciens celtes avaient une bière très similaire à ce que l'on a de nos jours, d'après le professeur Stockhammer. Cependant, une grande partie de la bière était pauvre en alcool et utilisée pour l'hydratation quotidienne. "Si vous vivez dans une société où vous n’avez pas accès à de l’eau salubre, la meilleure chose à faire est de boire de la bière, qui a un fort impact nutritionnel," explique-t-il, "mais j'imagine que les anciens celtes étaient suffisamment intelligents pour brasser différentes sortes de bières. Nous savons déjà qu'ils utilisaient différents types de céréales. Alors pourquoi ne pas produire différents type de bière ? Une pour faire la fête et une pour le quotidien. En ce qui concerne le vin, nous ne savons pas si les anciens celtes le pimentaient ou le diluaient," dit le professeur Stockhammer, "le vin n'avait pas le goût élégant auquel nous sommes habitués. Mais il avait pour objectif de vous enivrer."



Merci à Audric pour l'info ! 

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8.21.2019

Le mystère du Tumulus des Sables utilisé pendant près de 2000 ans

Des chercheurs ont découvert qu'un tertre funéraire, près de Bordeaux, a été réutilisé pendant près de 2000 ans. Pourtant, ce qui a attiré les gens vers cette butte pendant deux millénaires reste une énigme.

Nommé le Tumulus des Sables, il avait été découvert par hasard en 2006, lorsque des écoliers étaient tombés sur des restes humains dans un jardin d'enfants.

Le mystère du Tumulus des Sables utilisé pendant près de 2000 ans
Photo: Patrice Courtaud, Université de Bordeaux

Hannah James, doctorante à l'Université Nationale Australienne (ANU), rapporte que l'on avait tout d'abord supposé que le site avait été utilisé uniquement par la Culture Campaniforme, l'une des premières cultures à se répandre en Europe: "Nous savons maintenant que des gens revenaient sur ce site et y enterraient leur corps, et ce, depuis le néolithique jusqu'à l'âge du fer. Nous examinons des restes datant d’environ 3600 ans avant notre ère, jusqu’à environ 1250 ans avant notre ère."


C'est inhabituel, car ce site n'est pas vraiment apparent ni prestigieux.


C'est un tertre d'environ 50cm de profondeur. Ce n'est pas une colline ou un endroit facilement remarquable, il y a donc quelque chose d'autre sur ce site qui a amené les gens à revenir et à l'utiliser.

A l'aide de la datation au radiocarbone et en analysant quatre isotopes différents, l'équipe a pu rassembler plus d'informations sur les individus enterrés en ce lieu. "Le carbone et l'azote nous disent quel type de nourriture ils mangeaient: curieusement, cela provenait des terres. Ils ne semblaient pas chasser ou récolter près de la rivière voisine ou pêcher dans l’océan, situé à 10 km. Cela n'a pas changé au cours du temps"

Les éléments découverts montrent que l'un des individus était né dans un climat beaucoup plus froid, comme la chaîne des Pyrénées. On ne sait pas si cette personne a migré dans la région du Tumulus des Sables ou si son squelette entier, ou une seule dent, a été ramené et déposé là.


Des restes minuscules compliquant l'identification des ossements


D'après James, tous les autres "ont une signature locale. Nous avons trouvé beaucoup de dents de jeunes enfants, ainsi que des dents sans racines complètes, ce qui signifie que la personne est morte pendant son enfance, alors que la dent était encore en formation"

Les archéologues ont aussi trouvé un mélange de métal, de poterie et d'os d'animaux sur le site, ce qui a rendu difficile l'identification des restes humains.

"Tous les restes de squelette sont vraiment mélangés, et nous avons affaire à de minuscules fragments d'os" ajoute James, "nous avons analysé la même dent à chaque fois, pour être sûr que nous avions affaire à des personnes différentes. Mais le nombre réel de personnes enterrées ici pourrait être beaucoup plus important".




Source:
Physorg: "Mysterious ancient burial mound used for 2,000 years"

8.07.2019

Des relevés aériens au laser ont permis d'identifier des vestiges archéologiques à Cordoue, en Espagne.

Antonio Monterroso Checa, de l'Université de Cordoue, a utilisé les données d'une étude menée avec un LiDAR affrété par l'Instituto Geográfico Nacional en 2016 pour révéler les caractéristiques d'une ville ibérique et romaine.

L'ancienne géomorphologie de Cordoue. Image: Antonio Monterroso-Checa

Le LiDAR est une méthode de mesure qui calcule la distance d'une cible en l'illuminant avec une lumière laser pulsée puis en mesurant les impulsions réfléchies avec un capteur. Les différences de temps de retour du laser et les longueurs d'onde peuvent ensuite être utilisées pour créer des représentations numériques en 3D de la cible.

Antonio Monterroso Checa a pu recréer numériquement la géomorphologie de la zone où Cordoue se situait avant d'être recouverte de bâtiments.


Les données ont montré que la cité ibérique, et plus tard les romains, ont profité des caractéristiques du paysage pour construire leurs colonies.


Les premiers étaient situés sur une colline, qui s'appelle aujourd'hui la colline de Los Quemados, alors que les romains ont construit sur le côté de la colline moins raide.

Les images ont aussi révélé comment ces deux implantations se trouvaient près de l'ancien lit du fleuve Guadalquivir qui a depuis changé d'emplacement.

Cette étude n'est que la première partie d’un éventail beaucoup plus vaste de recherches menées par Antonio Monterroso sur la province de Cordoue.

Il étudie actuellement les données LiDAR de l'IGN autour du site historique de Medina Azahara et de ses environs. Le but de ce travail est de continuer à découvrir de nouvelles informations sur le patrimoine mondial de la ville historique de Cordoue.


Source:
  • Heritage Daily: "Aerial laser surveys have identified the archaeological remains of ancient cities in Cordoba, Spain."

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