12.30.2019

Le top des plus grandes découvertes archéologiques en 2019

Voici quelques une des découvertes archéologiques les plus marquantes de cette année 2019.



Égypte: la tombe d’un dignitaire datant de plus de 4 400 ans découverte à Saqqara

Le top des plus grandes découvertes archéologiques 2019
Les autorités égyptiennes ont dévoilé dans la nécropole près du Caire la sépulture, ornée de reliefs colorés et d’inscriptions très bien conservées, d’un haut responsable de la Ve dynastie, soit entre 2 500 et 2 300 avant J.-C. Plus d'infos: https://www.lefigaro.fr/culture/egypte-la-tombe-d-un-dignitaire-datant-de-plus-de-4-400-ans-decouverte-a-saqqara-20190415


Un incroyable trésor archéologique découvert dans une grotte sous Chichen Itza au Mexique

Le top des plus grandes découvertes archéologiques 2019

Alors qu'ils exploraient une grotte située sous la cité Maya de Chichén Itzá, des archéologues sont tombés sur une chambre sacrificielle, probablement visitée la dernière fois il y a des milliers d'années. Plus d'infos: https://decouvertes-archeologiques.blogspot.com/2019/03/un-incroyable-tresor-archeologique.html


Grâce aux restes de porcs, les scientifiques découvrent une mobilité humaine importante autour des sites proches de Stonehenge

Des analyses multi-isotopiques de restes de cochons, trouvés autour de plusieurs  henges près de Stonehenge, ont révélé l'étendue des mouvements des communautés humaines en Grande-Bretagne au Néolithique supérieur. Plus d'infos: https://decouvertes-archeologiques.blogspot.com/2019/04/grace-aux-restes-de-porcs-les.html


Du pigment bleu révèle le rôle des femmes dans la création des manuscrits médiévaux

Le top des plus grandes découvertes archéologiques 2019

Une équipe internationale de chercheurs a révélé le rôle des femmes dans la création de ces manuscrits grâce une surprenante découverte. En effet, les scientifiques on identifié du pigment de lapis lazuli incrusté dans la plaque dentaire calcifiée d'une femme d'âge moyen enterrée dans un petit monastère de femmes en Allemagne vers 1100 après JC. Plus d'infos: https://decouvertes-archeologiques.blogspot.com/2019/02/du-pigment-bleu-revele-le-role-des.html


A Rome, le palais de Néron révèle une salle secrète oubliée depuis 2.000 ans

Le top des plus grandes découvertes archéologiques 2019
Au cours d'une opération de restauration, des archéologues ont découvert par accident une salle secrète dans l'immense palais de Néron situé à Rome. Vieille de près de 2.000 ans, la pièce a révélé des murs richement décorés et des fresques très bien conservés. Plus d'infos: https://www.geo.fr/histoire/a-rome-le-palais-de-neron-revele-une-salle-secrete-oubliee-depuis-2-000-ans-195625


Découverte du plus grand site de sacrifice rituel d’enfants au Pérou

Le top des plus grandes découvertes archéologiques 2019
Une équipe d’archéologues a mis au jour les restes de 227 enfants, tués selon un rituel de la culture précolombienne Chimu, qui a connu son apogée entre 900 et 1450. Plus d'infos: https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/08/28/decouverte-du-plus-grand-site-de-sacrifice-rituel-d-enfants-au-perou_5503542_1650684.html



Un important trésor de pièces de monnaie normandes est découvert

Le top des plus grandes découvertes archéologiques 2019
Un important trésor de pièces de monnaie du XIe siècle d’une valeur de 5 millions de livres sterling a été découvert dans un champ en Angleterre, lors d’un cours de détection de métaux. Plus d'infos: https://www.barnebys.fr/blog/un-important-tresor-de-pieces-de-monnaie-normandes



Les ruines d’une ancienne mégalopole retrouvées en Israël

Le top des plus grandes découvertes archéologiques 2019
Une équipe d’archéologues annonce avoir mis à jour les ruines d’une ancienne mégalopole – le New York de l’âge de bronze – entre les villes de Tel-Aviv et Haïfa en Israël. À cette époque, l’endroit semblait très animé. Plus d'infos: https://sciencepost.fr/les-ruines-dune-ancienne-megalopole-retrouvees-en-israel/


 Une trentaine de sarcophages découverts à Louxor 

Le top des plus grandes découvertes archéologiques 2019
Une équipe d'archéologues a trouvé "un groupe distinct de 30 cercueils en bois peint contenant des femmes, des hommes et des enfants" dans une cache du cimetière Al-Asasif, sur la rive ouest de Louxor. Plus d'infos: https://decouvertes-archeologiques.blogspot.com/2019/10/une-trentaine-de-sarcophages-decouverts.html



 Un bouclier celtique exceptionnel découvert en Angleterre 

Le top des plus grandes découvertes archéologiques 2019
Le bouclier en bronze remarquablement bien préservé, faisait partie d'un chariot funéraire unique, avec deux squelettes de poneys debout. Cette découverte avait été faite sur le site d'un chantier de construction à Pocklington en 2018. Plus d'infos: https://decouvertes-archeologiques.blogspot.com/2019/12/un-bouclier-celtique-exceptionnel.html


Les top des découvertes des années précédentes:

12.29.2019

Un bouclier celtique exceptionnel découvert en Angleterre

Enfoui depuis des siècles, l'objet incrusté de terre ne laissait pas présager de son importance. Mais un travail minutieux de restauration a révélé ce que les experts considèrent désormais comme "l'objet d'art celtique britannique le plus important du millénaire".

Un bouclier celtique exceptionnel découvert en Angleterre
Le bouclier en bronze restauré trouvé à Pocklington.

Le bouclier en bronze remarquablement bien préservé, faisait partie d'un chariot funéraire unique, avec deux squelettes de poneys debout. Cette découverte avait été faite sur le site d'un chantier de construction à Pocklington en 2018.

Le propriétaire, un membre certainement très respecté de sa communauté, approchait la fin de la quarantaine ou plus lorsqu'il est mort, entre 320 et 174 avant JC. Il a eu droit à des adieux spectaculaires, son corps mis dans le char, derrière les chevaux placés pour sembler sauter hors de la tombe.



Ce type d'inhumation n'a pas d'équivalent en Grande-Bretagne



Curieusement, un char funéraire d'aspect similaire avec des squelettes de chevaux, datant du troisième ou quatrième siècle avant JC avait été découvert en 2013 à Svestari dans le nord-est de la Bulgarie.

L'archéologue Paula Ware de MAP Archaeological Practice, rapporte qu'elle a été impressionnée par les résultats apportés par les spécialistes de la restauration. On peut ainsi voir que le bouclier est décoré dans le style La Tène (second âge du fer) typique de l'art celtique ancien. Les motifs asymétriques, avec des triples spirales, ont été faits en martelant la feuille de bronze par en-dessous et attirent l'attention sur le renflement central. Il a également une bordure festonnée, une caractéristique de conception auparavant inconnue, qui n'est comparable à aucune autre découverte de l'âge du fer à travers l'Europe.

Les garnitures en cuir et en bois à l'arrière du bouclier de 75 cm ont cependant pourri.

Selon Ware, l'enterrement indique une croyance en une vie après la mort. Elle ajoute: "Ces chevaux ont été placés avec leurs sabots sur le sol et leurs pattes arrière comme s'ils allaient sauter hors de la tombe. Pour moi, cela indique clairement qu'ils se dirigeaient vers autre chose: il a ainsi sa nourriture, ses armes et son moyen de transport."

On ignore si les chevaux ont été enfouis morts ou vivants dans la tombe (aucun signe de rampe n'a été trouvé).
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Les chevaux ont été enterrés de façon à donner l'impression de surgir de la tombe

 

Le bouclier a bien été utilisé et une marque oblique faite par une épée est clairement visible dans le coin supérieur droit.


Le seul autre bouclier qui lui ressemble, le célèbre bouclier de Wandsworth, qui a été trouvé dans la Tamise en 1849, se trouve maintenant au British Museum.

"Nous ne savons pas comment est mort cet homme" dit Ware, "Il y a des traumatismes contondants mais pas mortels. Je ne pense pas qu'il soit mort au combat; il est fort probable qu'il soit mort de vieillesse. Je ne peux vous dire quel était son rôle. Il a rassemblé de précieux biens tout au long de sa vie; ce n'était pas quelqu'un d'ordinaire."

Sa tête était entourée des ossements de six porcelets, considérés comme une offrande, et une broche décorative en bronze et en verre rouge, une "libellule", lui a également été laissée.

Selon Ware, "La croyance populaire veut que les boucliers à face métallique soient purement cérémoniels, reflétant le statut, et non utilisés pour le combat. Or, notre étude conteste ceci avec la preuve d'une trace de perforation dans le bouclier typique d'une épée. Des signes de réparation sont  également visibles, suggérant que le bouclier était non seulement vieux mais susceptible d'avoir été bien utilisé".

Le bouclier lors de sa mise au jour

A 60 mètres de la tombe, un jeune homme de 17 à 25 ans, victime de ses blessures, avait été «transpercé rituellement» avec 10 lances en fer et en os. Des morceaux d'un bouclier brisé ont également été trouvés dans cette tombe.

On espère que ces artéfacts étonnants de l'âge du fer finiront par entrer dans un nouveau musée à Burnby Hall à proximité. Pour Scott Waters, directeur au Persimmon Homes Yorkshire: "Les fouilles à The Mile development sont vraiment une découverte magnifique pour l'histoire britannique et nous pensons que cette trouvaille doit rester dans la région".

Le rapport académique complet devrait être publié au printemps. Cependant, il s'agit d'une découverte si importante qu'il est probable que la recherche prendra des années et que l'histoire du guerrier et de son char continuera d'évoluer.


 Merci à Audric pour l'info ! 

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12.20.2019

143 nouveaux géoglyphes découverts sur la Nazca Pampa et ses environs

Une équipe de recherche dirigée par le professeur Masato Sakai, à l'Université de Yamagata au Japon, a découvert 143 nouveaux géoglyphes. Ils représentent des personnes, des animaux et d'autres êtres, sur la Nazca Pampa et ses environs au Pérou.

143 nouveaux géoglyphes découverts sur la Nazca Pampa et ses environs
Le géoglyphe découvert à l'aide d'IBM Watson Machine Learning Community Edition

Situés principalement à l'ouest de la Nazca Pampa, ces nouveaux géoglyphes ont été identifiés grâce à des travaux de terrain et à l'analyse de données 3D en haute résolution. On pense que les géoglyphes biomorphiques remontent à au moins 100 avant JC jusqu'à 300 après JC.

De plus, dans une étude de faisabilité réalisée de 2018 à 2019 en collaboration avec IBM Japon, l'université a découvert un nouveau géoglyphe en développant un modèle d'Intelligence Artificielle sur le serveur d'IA IBM Power System AC922 configuré avec la plateforme d'apprentissage en profondeur IBM Watson Machine Learning Community Edition (anciennement connu sous le nom d'IBM PowerAI).

Cette étude a ainsi exploré la faisabilité du potentiel de l'intelligence artificielle pour découvrir de nouvelles lignes et a introduit la capacité de traiter de grands volumes de données avec l'IA, y compris des photos aériennes haute résolution, à des vitesses élevées. Cela représente ainsi le premier glyphe de Nazca découvert par une intelligence artificielle.

Le professeur Sakai et d'autres chercheurs de l'Université de Yamagata sont engagés depuis 2004 dans des initiatives pour étudier les lignes de Nazca, site du patrimoine mondial de l'UNESCO. En plus d'identifier avec succès de nombreux géoglyphes, le professeur Sakai et d'autres ont mené des activités pour préserver ce site patrimonial. Voir à ce sujet les anciens articles: "Nouveau regard sur les mystérieuses lignes de Nazca au Pérou" et "Un nouveau géoglyphe découvert dans le désert de Nasca"


Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour étudier la distribution de ces géoglyphes. En outre, l'expansion des zones urbaines a endommagé les lignes, attirant l'attention sur la protection des géoglyphes de Nazca.

S'appuyant sur les fondements de la première étude de faisabilité collaborative avec IBM Japon, l'Université de Yamagata a récemment conclu un accord académique pour collaborer avec IBM Research et exploiter les initiatives étendues d'IBM pour analyser et exploiter de grands ensembles de données complexes, tels que la télédétection et des données géographiques, avec l'IA.

À l'avenir, les chercheurs enrichiront leur compréhension de la distribution des géoglyphes en utilisant IBM PAIRS Geoscope (IBM PAIRS), une plateforme d'IA du Centre de recherche IBM Thomas J. Watson pour analyser les données spatio-temporelles 3D rapidement et efficacement. De plus, les chercheurs veulent produire une carte de localisation basée sur les résultats du travail sur le terrain.

Cette technologie et ces efforts devraient promouvoir la compréhension de toutes les lignes de Nazca dans leur ensemble et accélérer la recherche et la sensibilisation aux activités de protection de ce site du patrimoine mondial.

Merci à Frédéric pour l'info !

Source:

Voici quelques géoglyphes par paire (avant et après traitement d'image):


 Géoglyphes de type A créé probablement au début de la période Nazca (environ 100 à 300 après JC). Oiseau ?


 Géoglyphe de type B (probablement créé au cours de la période initiale de Nazca (environ 100 avant JC à 100 après JC). Humanoïde


 Serpent à deux têtes et humanoîdes


 Poisson


12.12.2019

Des archéologues découvrent une coiffe et un tabard de la culture Chimú au Pérou

Au cours du dernier jour de fouilles dans la zone archéologique de la Pampa La Cruz, l'archéologue Gabriel Prieto et son équipe de recherche ont découvert les restes d'un individu Chimu enterré avec des habits luxueux faits de plumes d'oiseaux exotiques.

Des archéologues découvrent une coiffe et un tabard de la culture Chimú au Pérou

Prieto, directeur du Projet Archéologique Huanchaco et qui dirige les fouilles à Pampa La Cruz, une zone située dans la ville balnéaire de Huanchaco dans le nord de la province de Trujillo.

Il a rapporté que le corps était recouvert d'un tabard, similaire de nos jours à un poncho, mesurant environ 1.10m de long et il fait de plumes rouges et jaunes. L'ensemble n'est pas en très bon état de conservation.

Ils ont aussi trouvé une coiffe très lumineuse et délicatement colorée constituée de plumes bleues, blanches, vertes, noires et jaunes. "Nous devons mener des études pour identifier les types d'oiseaux d'où proviennent les plumes et la technique de fabrication; nous pensons qu'une résine noire (un produit populaire dans la forêt tropicale du pays de nos jours) a été utilisée pour fixer les fils et les cordes de la coiffe," note Prieto.

Le chercheur explique que la position accroupie, dans laquelle a été trouvée le squelette, est similaire à celle constatée dans une précédente fouille cette saison, où d'ailleurs une coiffe en plumes et un tabard ont également été trouvés.

Des archéologues découvrent une coiffe et un tabard de la culture Chimú au Pérou

Néanmoins, il a noté que l'une des rares différences entre les deux découvertes est que la couleur bleue prévaut dans la première, tandis que le jaune, le rouge, le blanc et le noir ressortent dans la récente.

"Ce site ne cesse de nous étonner car, dans un premier temps, nous avons trouvé ce type de tombes dans la partie supérieure du huaca (site sacré), donc nous pensions qu'elles appartenaient à l'élite Chimu, et il y avait un lien. Maintenant nous en trouvons une autre avec des caractéristiques similaires dans la partie inférieure, ce qui signifie que nous sommes de retour à la case départ ", a-t-il fait remarquer.
 
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12.05.2019

Mais où les anciens égyptiens ont-ils trouvé des millions d'ibis à momifier ?

Les anciens égyptiens nous ont laissé beaucoup d'énigmes. Comment ont-ils réellement construit les pyramides? Où est enterrée la reine Néfertiti? Qu'y a-t-il dans ce vide mystérieux de la grande pyramide de Gizeh?

Mais, il y a aussi des interrogations plus spécifiques. Par exemple: Où les égyptiens ont-ils trouvé les millions d'ibis sacrés africains qu'ils ont momifié comme offrandes au dieu Thoth?

Mais où les anciens égyptiens ont-ils trouvé des millions d'ibis à momifier ?
Une momie d'ibis datant d'entre 400 avant JC et 100 après JC. Metropolitan Museum of Art

Les spécialistes ont avancé un certain nombre d’explications, notamment des grandes fermes d’élevage d'ibis. Cependant, l'analyse ADN d'une étude publiée dans la revue PLOS One compromet cette hypothèse.

Les auteurs de l'étude ont également réussi à obtenir des génomes mitochondriaux complets de plus d'une dizaine d'ibis momifiés. Cela prouve en plus "la faisabilité des études sur l'ADN ancien des momies égyptiennes", a déclaré Albert Zink, directeur de l'Institut pour les études sur les momies chez Eurac Research à Bolzano, en Italie.

Les catacombes d'Egypte sont remplies d'animaux momifiés, depuis de minuscules scarabées enveloppés jusqu'aux babouins enchâssés dans des sarcophages. Les prêtres préparaient les momies, les décoraient et les vendaient au public à divers prix. Les experts estiment qu'ils les achetaient pour montrer leur gratitude envers les dieux, ou bien pour renforcer leurs prières. C'était un peu comme "aller à l'église et offrir une bougie" dit Sally Wasef, paléogénéticienne au Centre de Recherche Australien pour l'Evolution Humaine à l'Université Griffith, et auteure principale de l'article.

Toth, le dieu de la magie, de l'écriture et de la sagesse, entre autres, était généralement dépeint avec une tête d'ibis sacré africain, un échassier avec un bec en forme de faux.

Thoth, au centre, un ancien dieu égyptien de l'écriture, qui était représenté avec la tête d'un ibis. Credit: British Museum, via Wikimedia Commons

Lorsque l'on descend dans une partie des catacombes à Saqqarah, rapporte Wasef, "les salles sont remplies du sol au plafond" avec des ibis momifiés qui furent offerts à Thoth dans l’espoir que la divinité aide les fidèles à améliorer leurs compétences en écriture ou à s'en prendre à un méchant patron.

C'était une affaire florissante pour les prêtres. Plus de cinq millions de ces momies ont été découvertes dans diverses nécropoles, probablement déposées entre 664 avant JC et 250après JC.


Toute la question est de savoir où ils ont eu ce nombre impressionnant d'ibis


Certains ont supposé que les prêtres remplissaient leurs quotas en attrapant et nourrissant des ibis sauvages. Les ibis sacrés d’Afrique ont disparu d'Égypte depuis le XIXe siècle. Il est donc difficile de savoir s’ils y ont déjà afflué en nombre suffisant pour répondre à la demande, bien qu’il y a des populations importantes ailleurs en Afrique aujourd’hui.

D'autres ont suggéré que dans les grandes exploitations d'ibis, les prêtres élevaient ces oiseaux domestiqués au même titre que les gens élèvent des poulets et d'autres volatiles. Cette hypothèse a été étayée par des textes anciens qui semblent se référer à de telles fermes: un prêtre écrit à propos de l'alimentation des oiseaux «du trèfle et du pain».

Au moins une momie avait un os de l'aile cassé et guéri, suggérant que quelqu'un s'occupait de l'ibis. Mais personne n’a trouvé la preuve d’une installation d’élevage d'ibis en Égypte.

Pour répondre à cette question, les chercheurs ont donc prélevé des échantillons de tissus de différentes momies d'ibis. Le matériel génétique a tendance à se dégrader rapidement, en particulier dans les environnements chauds et humides tels que les catacombes. Mais le processus de momification préféré des égyptiens retirait beaucoup d’eau du corps, ainsi que des organes internes qui auraient normalement laissé échappé des bactéries destructrices. C’est presque "comme s’ils avaient su comment préserver l’ADN", dit Wasef.

Un ibis sacré africain au Botswana.Crédit: Dickie Duckett / Minden Pictures, via AP Images

L'équipe a ainsi pu séquencer les génomes complets des mitochondries de 14 oiseaux momifiés. Si les ibis momifiés avaient été domestiqués, ces génomes auraient probablement beaucoup en commun, comme les «poulets de la même ferme», selon Wasef. Au lieu de cela, l'ADN des momies présentaient beaucoup de variations; à peu près la même quantité que celle que l'on trouve dans les ibis sacrés africains d'aujourd'hui. La variation est équivalente à «ce que vous voyez dans une population sauvage, se déplaçant librement et se métissant librement», a-t-elle ajouté, et cela sape la théorie de la domestication.

Salima Ikram, experte en momie animale et autre auteure de l’étude, a averti que «de nombreux autres tests doivent encore être effectués» avant que l’idée des anciennes fermes d’Ibis égyptiennes puisse être fermement rejetée.


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11.25.2019

L'amélioration des techniques de construction romaines révélée par les scientifiques

Les romains étaient parmi les bâtisseurs les plus sophistiqués du monde antique. A travers les siècles, ils ont adopté une palette de plus en plus avancée de matériaux et de technologies pour créer leurs célèbres structures.

Afin de distinguer les périodes au cours desquelles ces améliorations ont eu lieu, historiens et archéologues mesurent généralement les couleurs, les formes et les consistances des briques et du mortier utilisés par les romains. Il s'appuient aussi sur des sources historiques.

L'amélioration des techniques de construction romaines révélées par les scientifiques
Maison des vestales vierges (Atrium Vestae), Rome. Photo: Wikipédia

Cependant, dans une nouvelle étude publiée dans The European Physical Journal Plus, Francesca Rosi et ses collègues de Conseil de Recherche National Italien ont amélioré ces techniques grâce à l'analyse scientifique des matériaux utilisés pour construire l'Atrium Vestae (maison des vestales) du Forum romain.

Ils ont découvert que des phases successives de modification de la construction révèlent des améliorations avec des matières premières de meilleure qualité, des températures de cuisson des briques plus élevées et de meilleurs rapports entre les matériaux de construction à base de carbonate et de silicate.

Les analyses de l'équipe peuvent apporter d'importants compléments aux techniques actuellement utilisées par les historiens et les archéologues. Cela pourrait également permettre à ces universitaires de mettre un terme aux différends de longue date concernant les périodes de certaines techniques de construction.

Alors que l'Atrium Vestae a été modifié en cinq phases de construction distinctes s'étendant sur plusieurs siècles, l'étude a mis en évidence des améliorations technologiques tout au long de l'époque romaine avec des niveaux de détail sans précédent.

Les techniques employées par Rosi et ses collègues comprennent la microscopie optique et électronique et la mesure de la diffraction des rayons X à travers les matériaux. Ils ont également déterminé les empreintes moléculaires, ou spectres, des matériaux. Celles-ci sont basées sur les façons caractéristiques dont leurs molécules vibrent lorsqu'elles sont éclairées par un rayonnement électromagnétique d'énergies spécifiques.

À l'aide de ces méthodes, l'équipe a révélé pour la première fois les couleurs, les textures et les compositions chimiques des matériaux de construction romains à des échelles microscopiques, révélant clairement les améliorations technologiques au cours des siècles.

Les conclusions de l'équipe de Rosi démontrent clairement les avantages des méthodes scientifiques pour l'analyse archéologique. Leurs techniques pourraient bientôt être utilisées dans de futures études pour résoudre de nouveaux mystères concernant les technologies utilisées par les civilisations anciennes.


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11.07.2019

Une étude révolutionne l'histoire des aborigènes de Tasmanie

Le paysan et poète américain Wendell Berry avait dit que les premiers Européens en Amérique du Nord étaient venus avec une vision, mais sans regard pour ce qui était devant eux. Au lieu d'adapter leur vision au lieu, ils ont modifié le paysage pour l'adapter à leur vision.

La même chose pourrait être dite sur les premiers européens arrivés en Australie. Ils ont modifié le paysage pour l'adapter à leurs plantes et animaux domestiques. Ils ont semé des graines pour créer des pâturages pour les moutons, et les bovins ont ouvert des zones pour la culture de produits importés de l'hémisphère nord.

Une étude révolutionne l'histoire des aborigènes de Tasmanie
Group of Natives of Tasmania, 1859, de Robert Dowling. Wikimedia 

Cet perception des parties dégagées des paysages australiens a probablement contribué à faire croire que les peuples aborigènes, eux aussi, préféraient presque exclusivement les types de végétation ouverts comme les bois et les prairies.

Mais les résultats d'une étude récemment publiée à partir d'archives archéologiques remettent en question cette notion. Ils montrent que les peuples aborigènes ont également habité les forêts de Tasmanie, en particulier les forêts sclérophylles humides.


Il est important de comprendre comment les gens ont utilisé, et se sont liés à l’environnement naturel.


La façon dont les peuples aborigènes de Tasmanie chassaient, cueillaient et utilisaient le feu influait considérablement sur la structure, le fonctionnement et la répartition des communautés végétales et animales d’aujourd’hui. Cela a de grandes implications pour la conservation actuelle.

Ces dernières années, une série de livres a examiné la gestion des terres aborigènes sur au moins 50 000 ans. Biggest Estate on Earth de Bill Gammage, Deep Time Dreaming: Uncovering Ancient Australia de Billy Griffiths, et Dark Emu de Bruce Pascoe, nous ont amené à lire le pays en tant que paysage culturel géré de manière intensive par les peuples aborigènes: façonné intelligemment pendant des dizaines de milliers d'années à travers l'utilisation du feu, de la loi et de l'usage saisonnier. Gammage en particulier a mis en évidence la dépendance constante des peuples aborigènes à l’égard de la végétation dégagée, alimentée par de fréquents incendies.

Cependant, les résultats de la récente étude remettent en question ce dogme, qui prévaut depuis des siècles.

Les recherches suggèrent que les visions imposées d'anciens lieux (et l'empreinte nostalgique des artistes coloniaux) avaient auparavant faussé notre perception des paysages aborigènes au profit de celle qui correspond à un idéal d'habitat humain dans l'hémisphère nord, enraciné dans la théorie de la perspective et du refuge.

 Là où les peuples autochtones de Tasmanie ont probablement passé la majeure partie de leur temps au cours des 10 000 dernières années, en raison des caractéristiques environnementales associées à plus de 8 000 sites d’artéfacts. Source: https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/jbi.13684 

La perspective se réfère à une vision d'un terrain dégagé offrant une vue du gibier et un avertissement du danger. Le refuge fait référence à des fonctionnalités offrant une sécurité comme des arbres faciles à grimper.
La combinaison idéale entre perspective et refuge est une vue sur l’eau avec une herbe coupée au ras, encadrée par les branches horizontales d’un arbre mature. Cet idéal domine d'ailleurs la publicité immobilière actuelle.


Ce qui a été découvert est surprenant.


L'étude a utilisé des données archéologiques dans un modèle écologique pour identifier les habitats les plus susceptibles d’être occupés par des peuples aborigènes en Tasmanie pendant l’Holocène (les 10 000 dernières années de l’histoire de la Terre après la fin de la dernière période glaciaire).

Le modèle a identifié les caractéristiques environnementales de 8 000 sites d'artéfacts dans le registre du patrimoine aborigène de Tasmanie, notamment l'altitude, la pente, l'aspect, le type de sol, la végétation antérieure à 1750, la distance à la côte et à l'eau douce. Les chercheurs ont ensuite cartographié toutes les parties de l'île partageant les caractéristiques environnementales associées aux sites d'artéfacts.

La répartition des artéfacts a montré que, si les peuples aborigènes de Tasmanie occupaient tous les types d’habitats, ils ciblaient les zones côtières de l’ensemble de l’île, ainsi que les environnements plus secs et moins escarpés des basses terres centrales. Peu de matériaux archéologiques datant des 10 000 dernières années de l'Holocène ont été retrouvés dans l'intérieur occidental humide et accidenté.

Cependant, les matériaux archéologiques de la période du Pléistocène précédent indiquent que l’intérieur de l’ouest a été occupé de manière plus intensive au cours de la dernière période glaciaire.

La conclusion la plus importante de l'analyse, toutefois, est que les caractéristiques physiques du paysage se sont révélées être des prédicteurs plus puissants de l’occupation aborigène de Tasmanie que le type de végétation.

Les prédicteurs les plus puissants se sont révélés être des sols plats, un sol argileux en tant qu’indicateur de la fertilité, une altitude basse, la proximité de la côte et des eaux intérieures. Les résultats indiquent notamment que les aborigènes tasmaniens de l’Holocène ont exploité les forêts humides d’eucalyptus autant que les types de végétation ouverts. +


Pourquoi ces résultats sont-ils importants ?


Ces résultats mettent en évidence une relation plus complexe et intéressante entre les peuples autochtones de Tasmanie et les forêts, par exemple, si et à quelle fréquence les feux étaient utilisés dans ces environnements.

D'autres études archéologiques, en particulier dans la zone du patrimoine mondial de la Tasmanie, sont nécessaires pour vérifier si l'analyse reflète réellement l'utilisation des ressources par les aborigènes.

L’un des avantages des récents feux de brousse en Tasmanie est que de telles études sont plus faciles à réaliser dans des environnements brûlés. C'est une occasion idéale de découvrir comment les peuples autochtones ont façonné leur île natale.

Ces recherches contribuent à restaurer le patrimoine culturel de la Tasmanie, à récupérer l’histoire de l’île et à dissiper le mythe du nomade. Tout cela aide les peuples autochtones et non autochtones de Tasmanie à œuvrer en faveur de la conservation et de la gestion des terres en tenant compte des différences culturelles.


Source:

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10.29.2019

Une trentaine de sarcophages découverts à Louxor

L'Egypte a révélé les détails concernant 30 anciens cercueils en bois contenant des momies. Ils ont été découverts dans le sud de la ville de Louxor.

Une équipe d'archéologues a trouvé "un groupe distinct de 30 cercueils en bois peint contenant des femmes, des hommes et des enfants" dans une cache du cimetière Al-Asasif, sur la rive ouest de Louxor.

Une trentaine de sarcophages découverts à Louxor
Les cercueils ont été trouvés sur le site d'El-Assasif, une ancienne nécropole située près de Louxor, en Égypte. Photo: Egyptian Ministry of Antiquities

"Il s'agit de la plus grande cache de sarcophages humains découverte depuis la fin du dix-neuvième siècle" a rapporté le ministre des antiquités égyptiennes, Khaled El-Enany.

Les cercueils, vieux de 3000 ans, minutieusement sculptés et peints, étaient fermés et contenaient des momies. Ils se trouvaient dans un bon état de conservation, avec des couleurs et des inscriptions complètes. 

Les momies à l'intérieur des 30 cercueils sont composées de 23 hommes adultes, de cinq femmes adultes et de deux enfants. Photo: Egyptian Ministry of Antiquities

Ils étaient destinés aux prêtresses, aux prêtres et aux enfants, a dit Mostafa Waziri, le chef de l'équipe de fouilles, et ils remontent à l'an 1000 av. J.-C. sous le règne de la 22e dynastie pharaonique. 
 
 Les cercueils sont peints de couleurs vives avec des images montrant des motifs complexes, des divinités égyptiennes et des écritures hiéroglyphiques. Photo: Egyptian Ministry of Antiquities

Les cercueils ont été enterrés en deux couches, avec 18 cercueils sur la couche supérieure et 12 cercueils sur la couche inférieure. Photo: Egyptian Ministry of Antiquities

Les cercueils seront restaurés avant d'être transférés dans une salle d'exposition du Grand Musée égyptien, qui devrait ouvrir l'année prochaine à côté des pyramides de Gizeh.

Cette trouvaille est la dernière d'une série de découvertes de vestiges antiques découverts. Plus tôt ce mois-ci, l’Égypte a dévoilé deux découvertes archéologiques à Louxor, dont une zone industrielle située dans la Vallée de l'Ouest, également connue sous le nom de «Vallée des singes».

Merci à Frédéric et Audric pour l'info !


Sources:

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