2.10.2007

Mise au jour d'une pratique funéraire inconnue en Gaule Romaine


Une équipe de l’Inrap a mis au jour les vestiges d’une pratique funéraire inconnue en Gaule romaine à Evreux (Eure)

La nécropole antique est installée à flanc de coteaux, en dehors de la ville, respectant ainsi la loi des Douze Tables en vigueur, le long d’un axe de communication reliant Evreux à Chartres.

A ce jour une quarantaine de sépultures à inhumation ont été dégagées. Deux d’entre elles peuvent être attribuées au IIIème siècle, un vase en céramique caractéristique de cette période étant associé aux défunts. Les autres sujets seront datés par carbone 14.
Cette portion de la nécropole contient essentiellement des adultes, des nouveaux-nés et quelques sujets de moins de 10 ans.

"C'est la première fois que l'on trouve quelque chose de semblable", relève Christian Goudineau, professeur au Collège de France et spécialiste de l'archéologie de la Gaule.

L'une des particularité est que la densité des sépultures se recoupent pour la plupart et aucun agencement spatial ne semble exister. Les sujets sont d’ailleurs enterrés la tête au nord, au sud, à l’est ou à l’ouest.
De nombreux défunts adultes sont inhumés en position atypique : plusieurs d’entre eux sont sur le ventre, un individu présente une forte contrainte au niveau du membre supérieur droit (le coude droit étant placé en arrière de l’épaule gauche), un autre a été enterré avec les membres inférieurs hyper fléchis, etc.
L'autre particularité est le dépôt de quartiers de chevaux dans la plupart des sépultures, fait unique en France. Il s’agit le plus souvent de crânes ou de quartiers de rachis.
Une structure a cependant livré trois chevaux quasiment complets déposés simultanément les uns au dessus des autres. Les ossements d’équidés ont été déposés directement au contact des défunts, ou dans le remplissage des fosses.


"Chez les Romains, tout est très organisé et assez strict. On sait normalement à l'avance à peu près ce que l'on va trouver. Ici, pas du tout. Bien au contraire", explique Sylvie Pluton-Kliesch, la responsable du chantier.

D'après les premières constatations il ne s'agit pas de sépultures liées à un fait guerrier, à une épidémie ou à une offrande alimentaire: en effet, il n'y a pas de trace de coup sur les ossements. De plus, à cette époque, romaine, le cheval n'est plus consommé...

Faut-il envisager la présence d’une population particulière, soit par son origine, soit par sa religion ou son corps de métier ?

Les fouilles à venir apporteront sûrement plus d'éléments de réponse...

Source:
  • INRAP: "Des chevaux et des hommes : une pratique funéraire inconnue en Gaule romaine"

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