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7.25.2013

L'art rupestre des Appalaches révèle une véritable carte cosmologique

Des fragments d'art rupestre parsèment les montagnes des Appalaches, et Jan Simek, professeur d'anthropologie à l'Université du Tennessee, Knoxville,  s'est attaché à les étudier.
Il a remarqué que chaque gravure ou dessin est placé stratégiquement, révélant un puzzle cosmologique.

Il se pourrait que ce soit l'art le plus ancien et le plus répandu.

Ici, est représenté un oiseau tenant des masses cérémonielles, et une hache monolithique cérémonielle, se métamorphosant en visage humain. Credit: Jan Simek, Alan Cressler, Nicholas Herrmann and Sarah Sherwood/Antiquity Publications Ltd.

Récemment, les découvertes d'arts rupestres préhistoriques sont devenues plus fréquentes dans la région.
Leur nombre forme en quelque sorte un art rupestre géant: tous ces dessins et gravures dressent une carte du monde cosmologique des peuples préhistoriques.

Simek a publié un article,  co-écrit avec Nick Herrmann de l'Université d'Etat du Mississippi, Alan Cressler de l'US Geological Survey et Sarah Sherwood de l'Université du Sud.


Un univers en trois dimensions.

Les chercheurs expliquent que l'art rupestre a changé le paysage naturel afin de refléter un univers en trois dimensions au cœur de la religion de la période préhistorique du Mississippi.

"Nos découvertes ouvrent une fenêtre sur ce qu'étaient les sociétés amérindiennes il y a plus de 6000 ans", explique Simek, "elles nous apprennent que les peuples préhistoriques du plateau de Cumberland, une partie de la chaîne des Appalaches, utilisaient l'environnement assez particulier des hauteurs  pour cartographier leur univers conceptuel sur le monde naturel dans lequel ils vivaient."

Simek et son équipe ont analysé 44 sites de plein air où l'art est exposée à la lumière et 50 sites d'art rupestre du Plateau de Cumberland, en utilisant des outils high tech non destructifs, comme un scanner laser haute résolution.

Grâce à l'analyse des peintures, des couleurs, et de leur organisation spatiale, ils ont constaté que les sites reflètent les principes cosmologiques des peuples du sud-est. «Les divisions cosmologiques de l'univers ont été cartographiées sur le paysage physique en utilisant le relief du plateau de Cumberland comme une toile topographique», explique Simek.

L'image dessinée dans ce pictogramme fait au charbon de bois, dans une grotte du Tennessee, se retrouve également sur des objets religieux préhistoriques.Credit: Jan Simek, Alan Cressler, Nicholas Herrmann and Sarah Sherwood / Antiquity Publications LTD.

Les différents mondes.

Le «monde supérieur» comprend les corps célestes et les forces météorologiques personnifiées en personnages mythiques qui ont exercé des influences sur la situation humaine. Cela concerne principalement les sites d'art rupestre de plein air situés dans les hautes altitudes touchées par le soleil et les étoiles.
Beaucoup de ces images sont dessinées en rouge, couleur qui était associée à la vie.

Le «monde intermédiaire» représentait le monde naturel.
Un mélange de sites d'art rupestre en plein air et d'autres dans des grottes parsèment et représentent des gens, des plantes et des animaux.

Le "monde inférieur" était caractérisé par l'obscurité et le danger, il était associée à la mort, à la  transformation et le renouvellement.
Ces sites d'art rupestre, principalement trouvés dans les grottes, présentent des personnages surnaturels, des serpents surnaturels et des chiens qui accompagnaient les hommes morts sur le chemin des âmes.
L'inclusion de créatures telles que les oiseaux et les poissons qui pouvaient traverser les trois couches représente la croyance que les frontières étaient perméables.
Beaucoup de ces images sont représentées dans la couleur noire, qui était associée à la mort.


Héros, monstres et créatures.

"Cet univers en couches était une étape pour une variété d'acteurs comme les héros, les monstres et les créatures qui pouvaient traverser les niveaux", selon Simek.

Fait intéressant, les armes sont rarement représentées dans les sites d'art rupestre.

Selon Simek, le plateau de Cumberland était un cadre sacré, couvrant des centaines de miles, dans lequel les sites individuels n'étaient que des parties d'un ensemble conceptuel beaucoup plus vaste.


Source:
  • Past Horizons: "Appalachian rock art reveals a conceptual universe"

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5.29.2013

Près de 5.000 peintures rupestres pré-hispaniques découvertes à Burgos au Mexique

Les anthropologues de l'INAH au Mexique ont annoncé la découverte de près de 5000 peintures rupestres dans la Sierra de San Carlos dans l'État de Tamaulipas.

 Photo: INAH

Les peintures rupestres auraient été faites par des groupes de chasseurs-cueilleurs pré-hispaniques qui parcouraient la région.

Elles sont réparties dans 11 différents sites autour de la ville de Burgos, qui se trouve à 160 kilomètres au sud de la frontière américano-mexicaine.

Ces peintures racontent l'histoire de la vie nomade dominée par la chasse, la pêche et la cueillette.
Les dessins contiennent aussi des symboles représentant une activité religieuse liée à des événements astronomiques.

Les chercheurs ont noté que les peintures montrent la flore et la faune locale, comprenant des images de cerfs et de lézards.

Une des images découvertes est une ancienne arme atlatl (un propulseur). Ce type d'arme a été développé au Paléolithique supérieur, il y a environ 20.000 ans.

 Photo d'un propulseur ou atlatl.

Les images sont en pigments rouges, jaunes, noirs et blancs. Elles ont des caractéristiques anthropomorphes, zoomorphes, astronomiques et abstraites, selon Gustavo Ramirez de l'INAH.

Les composantes culturelles des dessins seront étudiés à travers les 11 sites à Burgos.

L'INAH a étudié et catalogué cette découverte incroyable au cours des deux dernières années. Des échantillons de pigments sont à l'étude pour aider à déterminer la date de ces peintures.

Avant la découverte de ces peintures rupestres, il n'y avait aucune trace d'une ancienne société occupant la région. Cela devrait permettre aux anthropologues mexicains d'en apprendre davantage sur les premières civilisations qui ont occupé le pays.

Source:
Latino Daily News: "Nearly 5,000 Pre-Hispanic Cave Paintings Found in Tamaulipas, Mexico"

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1.07.2013

Qui a créé les pétroglyphes de Las Labradas ?

C'est à 80 kilomètres au nord de Mazatlan, dans l'État de Sinaloa, au nord-ouest du Mexique, que se situe une plage connue sous le nom de Las Labradas. Les rochers y sont recouverts de plus de 600 pétroglyphes.

Aujourd'hui, les chercheurs mexicains ont découvert des sites archéologiques dans les environs datant de la période archaïque (2500-1000 avant notre ère), ainsi qu'un autre site plus tardif...
Ils pourraient fournir des indices sur les créateurs des pétroglyphes de Las Labradas.
 Pétroglyphes de Las Labradas. Image: Wikimedia Commons


Des dents taillées en V et des crânes déformés.

A ce jour, il existe 22 sites sur l'éperon rocheux portant des traces d'activité humaine. Quatre d'entre eux ont été étudiés entre 2010 et 2012: La Fleur de l'Océan, Le Brin, Lomas del Mar et Arroyo La Lomita.

Joel Santos Ramirez, de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) et son équipe ont découvert un site Aztatlán (750-1250 CE) contenant des céramiques et une sépulture multiple de cinq personnes: deux mâles adultes, deux adolescents (un garçon et une fille) et un nourrisson.

Tous, sauf l'enfant, ont les dents qui ont été limées en "V" et deux avaient des déformations crâniennes. Ce sont des pratiques culturelles qui étaient communes aux peuples de Sinaloa.

Les caractéristiques physiques de la sépulture ont permis à Joel Santos d'attribuer le site à une culture locale se raccordant à la chronologie d'Aztatlán de l'ouest: entre 1250 et 750 ans.


Le lien entre l'art rupestre et l'habitat.

Parmi les poteries découvertes figurait une pièce ornée de cercles concentriques; c'est l'un des éléments symboliques présents dans de nombreux pétroglyphes de Las Labradas.

Mais il est encore trop tôt pour relier les gravures rupestres aux habitats qui font l'objet de fouilles. On ne sait pas non plus si elles appartiennent aux premiers habitants de Sinaloa, ou plus tard, à la culture Chicayota.

Ramirez suggère qu'il pourrait même s'agir de deux cultures: les personnes qui ont créé l'art rupestre peuvent avoir perpétué d'anciennes traditions.

Sur le site de Lomas del Mar, il y a avait plus de débris de poteries et de coquillages de la période Aztatlán.
De même à Arroyo La Lomita, situé à 3 kilomètres à l'intérieur, sauf que cette fois, de la céramique et des objets ont pu être associés à des pétroglyphes.


La plus ancienne occupation connue au nord-ouest du Mexique 

En plus de ces sites tardifs, Ramirez en a découvert un autre qui va "changer la chronologie sur l'ancienneté de l'occupation humaine dans le nord-ouest du pays".
Ils étaient sur le site de la Fleur de l'océan, dans ce qui était l'embouchure de la crique, lorsqu'ils ont trouvé 60 pointes de projectile (20 complètes et 40 fragments), ce qui représente la plus ancienne preuve de présence humaine dans la région.

Jusqu'à présent, le plus ancien site dans le nord-ouest du Mexique était daté vers 2000 avant notre ère et avait été découvert par l'archéologue Joseph Mountjoy en 1972.

Ramirez a indiqué qu'en plus des pointes de projectiles, ils ont trouvé une foule d'autres objets en pierre, y compris des fragments d'outils en pierre, des grattoirs et des marteaux, des éclats provenant du travail de la pierre...
Tout cela confirme l'existence de camps temporaires et d'un atelier de fabrication lithique où des pointes de projectiles ont été créés .

Deux des pointes de projectiles trouvées sur le site. Image: INAH

D'après Joel Santos, l'époque archaïque, divisée en trois grandes étapes, a été étudiée principalement à partir de pointes de projectiles trouvées dans des abris sous roche, dans des grottes et dans le désert.
Mais une telle découverte au cours "de fouilles archéologiques, cela est rare ... c'est comme trouver une aiguille dans une botte de foin."

Santos a conclu qu' "il y a eu de nombreuses études sur les pétroglyphes du Mexique, qui s'intéressent généralement aux aspects artistiques et technologiques. Mais ils oublient les anciens schémas d'établissements humains et les sites qui pourraient apporter une meilleure compréhension. Las Labradas est l'un des premiers sites qui offre la possibilité de relier un domaine de gravures rupestres à une installation humaine. "


Source:
  • Past Horizons: "Who created Las Labradas petroglyphs ?"

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7.03.2012

Découverte du plus ancien art rupestre en Australie


Un archéologue affirme avoir trouvé la plus ancienne trace d'art rupestre en Australie et, du même coup, cela en fait une des plus anciennes au monde. Il s'agit d'une œuvre autochtone créé il y a 28.000 ans dans une grotte de l'Outback.


Art rupestre aborigène dans une grotte de l'Outback en Australie. (AP Photo/Bryce Barker)- L'image est mal dimensionnée, mais la taille en-dessous en altérait la beauté...

La datation de l'une des milliers d'images de l'abri rocheux, connu sous le nom Nawarla Gabarnmang, dans le Territoire du Nord sera publié dans la prochaine édition du Journal of Archaeological Science.
L'archéologue Bryce Barker, de la University of Southern Queensland, a déclaré qu'il avait trouvé la roche en Juin de l'année dernière, mais ce n'est que récemment qu'il l'a daté dans la laboratoire d'analyse au radiocarbone de l'Université de Waikito en Nouvelle-zélande.

L'art rupestre a été fait avec du charbon, de sorte que la datation au radiocarbone pourrait être utilisé pour déterminer son âge. La plupart des arts rupestres sont faits avec de la peinture minérale, de sorte que son âge ne peut être mesuré avec précision. "C'est, sans équivoque, l'art rupestre le plus ancien d'Australie" et parmi les plus anciens au monde, d'après Barker.

L'art rupestre le plus ancien se trouve en Espagne, où des mains négatives et des disques rouges, faits en soufflant la peinture, apparaissent sur le mur de la grotte El Castillo. La datation a donné au moins 40,800 ans, selon les scientifiques en utilisant une technique connue sous le nom de datation à l'uranium-thorium.

Sally May, archéologue de l'Australian National University, non impliquée dans la recherche de Barker, a décrit sa découverte comme "incroyablement importante. Cela ne surprendra personne que l'art rupestre soit aussi vieux en Australie car nous savons que les gens sont ici depuis beaucoup plus longtemps que cela et il n'y a aucune raison de croire qu'ils ne produisaient pas d'art".

Barker a trouvé des preuves montrant que la grotte où il a trouvé l'art rupestre avait été occupée pendant 45.000 ans.

Source:

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10.05.2011

Quand les enfants apprenaient l'art rupestre il y a 13000 ans


Une conférence sur l'archéologie de l'enfance à l'université de Cambridge est entrain de révéler les dernières recherches sur l'art réalisé par de jeunes enfants dans l'une des plus célèbres grottes ornées préhistoriques en France: le complexe de cavernes à Rouffignac également connue comme la grotte des Cent Mammouths.

 Des recherches suggèrents que des oeuvres de ce genre ont été créés il y a 13.000 ans par les enfants dans des grottes en Dordogne. Photo: Université de Cambridge / PA


Artiste dès 3 ans.

L'archéologue Jess Cooney, de Cambridge,  explique comment la recherche méticuleuse a permis d'identifier à la fois l'âge et le sexe de l'enfant qui a créé une forme d'art simple appelée tracés digitaux, il y a environ 13.000 ans. Son travail révèle que certains des tracés étudiés ont été faits par un enfant de trois ans et l'artiste la plus prolifique était une fille de cinq ans.
Les archéologues avaient déjà réalisé que des enfants avaient produit quelques-uns des tracés lors d'une visite en 2006. Cependant, le travail de terrain effectué cette année par Cooney et le Dr Leslie Van Gelder de Walden University, montre à quel point ils étaient jeunes.

Chaque année des milliers de personnes visitent les grottes de Rouffignac en Dordogne pour y admirer l'art rupestre: des images éclatantes d'animaux dessinés sur les surfaces de profondes cavernes profondes à l'intérieur d'une colline.
Toutefois, les superbes dessins de mammouths, de rhinocéros et de chevaux ne représentent qu'une petite partie de l'art rupestre qui se trouve dans ce système  grottes (sur 8 kilomètres !).

Il y a aussi ces milliers de lignes qui parcourent les plafonds et les murs de nombreuses galeries et passages qui composent le complexe. Bien qu'impossible à dater avec précision, les images trouvées à l'intérieur des grottes de Rouffignac (en fait, un réseau créé par les systèmes fluviaux) sont susceptibles d'avoir au moins 13.000 ans.


Être enfant pendant la préhistoire.

Les grottes en elles-mêmes sont connues depuis le 16ème siècle: en 1575 François de Belleforest écrit sur ​​la peinture dans son livre La Cosmographie universelle de tout le monde.
Et, pendant des siècle, les visiteurs ont ajouté leurs propres graffitis créant un puzzle frustrant pour les archéologues. Il a fallu attendre 1956 pour que des experts se rendent compte que certains des ouvrages remontaient à la préhistoire. Les dessins ont fait l'objet d'études intensives depuis. Mais ce n'est que récemment que les archéologues ont tourné leur attention vers les tracés digitaux, moins spectaculaires, dont presque tous sont faites sans application de pigment.
Les indices suggèrent qu'ils datent de la même période que les animaux peints et gravés - une ère de chasseurs-cueilleurs de la culture connue sous le nom Magdalénien également impliqués dans l'art rupestre de Lascaux.

Cooney a montré, lors de la conférence, comment il a été possible de déterminer non seulement l'âge et le sexe de l'enfant qui a fait la marque mais aussi d'identifier les enfants par leur «signature». Elle a également soulevé des questions plus larges telles que qu'est-ce que cela signifie d'être un enfant dans la préhistoire ?
"C'est le genre de question que vous vous posez lorsque vous êtes profondément sous terre dans une grotte et que vous regardez, éclairé par le faisceau d'une lampe de poche, ces tracés effectués il y a des milliers d'années", a déclaré M. Cooney.


Une méthodologie précise pour déterminer l'âge et le sexe.

Pour mener à bien ses études, Cooney a utilisé une méthodologie développée par Van Gelder et feu le Dr Kevin Sharpe, qui se sont penchés ensemble sur les tracés digitaux dans la grotte de Rouffignac.

L'analyse statistique des milliers de largeurs de mains de personnes contemporaines, à la fois d'enfants et d'adultes, a jeté les bases pour l'identification des individus âgés de sept ans ou moins basé sur la largeur des trois doigts du milieu.
Cooney précise ainsi: «En 2006, Sharpe et Van Gelder avaient développé une technique pour déterminer l'âge et le sexe des enfants à partir des impressions des mains, grâce à ces tracés. Il s'agit d'une méthode étonnamment précise. En mesurant les tracés à Rouffignac avec et en les jumelant avec les données modernes, nous avons pu donner l'âge de l'enfant qui les a faites jusqu'à sept ans. De même, si nous avions un profil de doigt assez clair, nous avons su dire à 80 pour cent de précision si l'individu était de sexe féminin ou masculin. Cela fonctionne avec les enfants mais aussi les adultes. En utilisant la méthodologie, nous pouvons également identifier les marques faites par le même enfant »,

Les tracés faits par les enfants apparaissent dans chaque chambre à travers les grottes, même celles qui sont à  45 minutes de marche de l'entrée. Certains des tracés d'enfants sont hauts sur les murs, voire sur les plafonds, ils doivent avoir été portés ou étaient assis sur les épaules de quelqu'un. Les archéologues ont trouvé des marques faites par des enfants âgés entre trois et sept ans, et ils ont pu identifier quatre enfants distincts en faisant correspondre leurs marques.

"Le plus prolifique des enfants qui a fait des tractés était âgé d'environ cinq ans, et nous sommes presque certains que l'enfant en question était une fille. Sur quatre enfants, nous savons au moins que deux étaient des filles. L'une des cavernes est si riche en tracés d'enfants qu'on pense qu'elle devait être un espace spécialement pour eux " ajoute Cooney.

Les tracés digitaux sont visibles également dans d'autres grottes en France, Espagne, Nouvelle-Guinée et Australie. A ce jour, leur signification n'est pas encore connue.


Source:
  • University of Cambridge: "Prehistoric pre-school"
  • The Society for the Study of Childhood in the Past: Child Labour in the past

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6.14.2011

Australie: l'art rupestre aborigène menacé de disparition

Les vieux aborigènes considèrent les anciennes peintures et gravures qui parsèment le paysage australien comme leur livre d'histoire.
Pourtant, alors que l'Australie possède parmi les plus remarquables et abondantes œuvres d'art rupestres, les experts préviennent que la moitié pourraient disparaître au cours des 50 prochaines années si elles ne sont pas mieux protégées

Gravure rupestre aborigène dans le parc de Kakadu

Le développement urbain, l'exploitation minière et le vandalisme, sans oublier l'érosion et autres processus naturels, font parti des menaces qui pèsent sur l'art rupestre que l'on retrouve dans les abris sous roche, souvent dans des régions isolées.
Certains sites ont déjà été détruits au bulldozer, d'autres ont vu leurs peintures effacées ou abîmées. De nombreuses communautés aborigènes ont perdu leur lien avec cet art, que leurs ancêtres ont soigneusement veillé et retouché au fil des générations.

Un des obstacle pour les défenseurs de l'environnement est que la connaissance de cet art est fragmentée: nul n'est certain du nombre de sites existants, même si les estimations suggèrent qu'il y en aurait jusqu'à 100.000.
Des universitaires appellent ainsi à mettre en place une base de données nationale, ce qui leur permettrait de documenter les images et d'identifier celles qui sont les plus à risque.

L'art aborigène remonte à 15.000 ans, comparativement à des peintures rupestres estimées à 34 000 ans à Chauvet, dans le sud de la France. Cependant, les archéologues ont trouvé des éléments prouvant que les aborigènes ont commencé à produire leur art, peu après leur arrivée en Australie, il y a plus de 45.000 ans.

Alors que des sites sont encore découverts, certains des plus importants comprennent Djulirri, dans la région de la Terre d'Arnhem du Territoire du Nord, qui contient 3.000 peintures, des pochoirs et des images de cire d'abeille. Créées sur plus de 15.000 ans, elles représentent des animaux indigènes depuis longtemps éteints, l'arrivée des Européens sur leurs navires, et les inventions modernes, comme un vélo et le biplan.

Le Pilbara, en Australie occidentale, a de grandes quantités d'art rupestre, mais la région également riche en ressources a connu une expansion rapide de l'activité minière.
Sur la péninsule de Burrup, se trouve la plus grande concentration au monde de pétroglyphes; de nombreux sites y ont été détruits dans les années 1960 et 1970. Plus récemment, des sculptures ont été coupées et déplacées, au grand dam des archéologues, qui disent que le contexte est primordial.

Les spécialistes de l'art rupestre souhaitent faire entrer l'Australie dans le top 100 des sites; il s veulent aussi utiliser des technologies avancées telles que le balayage laser 3D pour produire des répliques numériques.
"L'art rupestre disparaît à un rythme alarmant, nous avons donc besoin d'obtenir de bonnes archives de celui-ci avant qu'il ne soit totalement perdu", explique Wayne Brennan, archéologue.

Jusqu'à présent, les archives ont été conservées par les gouvernements des États et territoires, les musées, les universités, les organismes des parcs nationaux, les communautés aborigènes et les chercheurs individuels.
Pour le Professeur Tacon "Il est extrêmement important de rassembler ces divers documents, car la recherche, la conservation et la gestion de l'art rupestre reposer actuellement sur une base ad hoc. Certains sites ont été perdus parce que les gens n'ont pas réalisé leur importance. "

Il déplore le manque de considération pour l'art, qu'il attribue à des générations de manque de respect pour la culture aborigène. Lorsque lui et ses collègues ont approché un important réseau de télévision pour discuter de leur plan pour un registre national, un producteur leur a dit: "C'est juste des trucs Abo. Nous ne faisons pas des choses Abo. "

D'après le Professeur Tacon "Beaucoup de gens ne sont tout simplement pas au courant que cela fait partie de notre patrimoine national et identitaire, ce n'est pas juste quelque chose concernant les aborigènes. Nous voulons faire prendre conscience que ces éléments sont importants, ces lieux particuliers, ils font partie de l'identité australienne ".

Bien que plus récent que l'art rupestre de Chauvet et d'autres sites de grottes européennes, l'art rupestre aborigène est considéré comme important en raison de son volume, de la grande qualité de certaines des œuvres et du fait qu'il a été créé en continu au cours des millénaires jusqu'à il y a environ 20 ans. Contrairement à la plupart des autres pays colonisés par les Européens, l'Australie a en abondance, un art rupestre de la "période de contact".

Et tandis que des objets tels que les boomerangs en bois et paniers tressés n'ont pas survécu dans les dépôts archéologiques, les peintures peuvent montrer comment les Australiens vivaient, célébraient et chassaient il y a quelques milliers d'années.

Alistair Paterson, professeur d'archéologie à l'Université de Western Australia, a déclaré: "L'art rupestre est globalement significatif parce que l'Australie a été colonisée par les hommes  modernes (aborigènes) plus tôt que n'a l'a été l'Europe."

Contrairement à l'art rupestre européen, les dessins des abris sous roche sont relativement exposés. Au fil des années, les roches se sont craquelées et émiettées, l'eau s'est infiltrée à travers les murs et le vent a engendré l'érosion. Des peintures ont également été perdues avec les porcs venus se frotter contre elles. Les feux de brousse constituent encore une autre menace.

Une base de données nationale permettra ainsi aux chercheurs de «se concentrer sur les domaines où l'art rupestre est le plus vulnérable», selon M. Brennan.
Les communautés aborigènes décidereont de la façon dont les images numériques seront stockées, enregistrées et sur leur accessibilité; en effet, les lois culturelles font que certaines scènes ne peuvent être vu que par des hommes, des femmes ou des personnes qui ont subi l'initiation.

Source:

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5.17.2011

De mystérieuses anciennes gravures rupestres trouvées prés du Nil

Une équipe d'archéologues a découvert, dans le désert de Bayuda au nord du Soudan, des dizaines de nouveaux dessins rupestres, dont certains ont été gravés il y a plus de 5.000 ans.
Ils révèlent des scènes que les scientifiques ne peuvent pas encore expliquer.


Ici un rocher gravé avec des motifs formant un croissant de lune et un globe...

L'équipe a découvert 15 nouveaux sites d'art rupestre dans une vallée aride connue sous le nom de Wadi Abu Dom, à quelque 29 kilomètres du Nil . C'est une vallée aride qui ne draine de l'eau que pendant les périodes pluvieuses. Beaucoup de dessins ont été gravés sur les parois rocheuses de lits de petits ruisseaux appelé "khors" qui se jettent dans la vallée.

Certains de ces sites n'ont révélé qu'un seul dessin tandis que d'autres en ont jusqu'à 30, a déclaré le chef d'équipe, Tim Karberg, de l'université Westfälische Wilhelms-Universität Münster en Allemagne.


Un certain nombre d'images semblent remonter autour de 1.500 ans, à une époque où le christianisme se répandait au Soudan. Ils comprennent des représentations de croix, une église (qui pourrait désigner un ancien monastère appelé al-Ghazali), et une image remarquable d'un chevalier qui monte un animal à cornes.
Cette pièce d'art rupestre découvert dans le Wadi Abu Dom représente un chevalier chevauchant un animal à cornes. Il y a une chance que le cavalier armé puisse être le soldat légendaire du nom de Saint-George, qui aurait tué un dragon. 


"L'un de ces dessins représente un cavalier armé, avec une lance et un bouclier, une sorte de représentation d'un chevalier, explique Karberg , ce pourrait être une image de Saint-Georges, le soldat légendaire qui a tué un dragon ".

Les dessins de Saint-Georges sont connues au Soudan et des textes parlant de lui ont été trouvés dans le pays. «Ces textes témoignent de la popularité du saint dans la Nubie chrétienne", écrit l'historien Gerald Brown, dans une étude qu'il a fait sur ​​le sujet.

L'équipe a également trouvé des représentations détaillées de bovins à Wadi Abu Dom qui, d'après les dessins rupestres provenant d'autres sites, datent probablement de la fin de l'Age du Bronze.
Pendant ce temps, il y a plus de 3.000 ans, les régions du nord du pays étaient occupées par l'empire égyptien.

Un autre dessin, encore plus mystérieux, semble être vieux d'au moins 5.000 ans, et montre un mélange de dessins géométriques. "L 'art rupestre le plus ancien que nous ayons trouvé sont des motifs en spirale", précise Karberg, qui, comme leur nom l'indique, tournent dans un certain sens qui est actuellement difficile à interpréter. Des dessins similaires ont été trouvés dans le désert du Sahara.

Ils ont été créés à une époque où l'Afrique était un endroit humide, avec des prairies et des savanes dominant le Soudan; les gens avaient un style de vie basé sur l'élevage des animaux et, dans certains cas, basé sur l'agriculture.

Comprendre ce que signifient ces dessins est difficile. Certains chercheurs relient les motifs en spirale à certaines formes astronomiques ou astrologique;  Karberg y voit plus un rapport avec les mathématiques: "la régularité de la spirale pourrait être l'une des premières idées mathématiques mis au point par les hommes."

Une deuxième série de dessins géométriques, probablement un peu plus jeunes que les spirales, est "difficile à décrire", selon Karberg. Ils consistent en des "motifs amorphes qui ne sont pas circulaires. ... Ils ressemble à des filets de forme irrégulières".

Il n'existe aucune preuve que les gens pratiquaient la pêche dans cette région il y a 5.000 ans; cela exclue les filets de pêche. Une possibilité est que ces "filets" irréguliers puissent être des peaux d'animaux. Des dessins similaires trouvés en Ouganda ont été identifiés comme montrant la peau d'un crocodile ou d'un autre animal.



L'équipe a également découvert plusieurs "gongs rocks", de grosses roches que l'on peut percuter avec une pierre pour faire du bruit. Lorsque les archéologues en ont tenté l'expérience, ils ont constaté que certains des gongs pouvaient produire des sons multiples.

Pour Karberg, il est difficile de savoir quand ils ont été utilisés; cela pourrait remonter à quelques siècles comme à des millénaires. Ils peuvent avoir été utilisés pour se signaler plutôt que pour faire réellement de la musique. Mais une chose est sûre, le bruit généré devrait être conséquent. "Lorsque nous avons essayé le son d'un grand nombre de ces gongs rock, on pouvait les entendre sur une longue distance," précise Karberg.

Source:

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4.16.2009

De nouvelles techniques pour dater les peintures rupestres


En Janvier dernier, Ruth Ann Armitage, professeur assistant à l'Eastern Michigan University, son mari, Dan Fraser, l'archéologue Suzanne Baker et toute une équipe se sont rendus dans la forêt tropicale du Nord du Nicaragua pour dater des peintures préhistoriques.

Armitage est une chimiste analytique qui utilise un processus appelé oxydation chimique du plasma afin de dater au carbone d'anciens dessins. Elle a été en mesure d'obtenir des échantillons de charbon de bois et de peinture provenant de dessins et rapportés à l'université pour analyse.

Une fois qu'elle aura été capable de dater ces peintures, les scientifiques pourront mieux arriver à cerner leurs auteurs.
C'est ainsi toute la préhistoire, un domaine archéologique quasi-inexploré, qui pourra commencer à être documentée.



L'âge du charbon de bois devrait être connu d'ici peu.

Gravé avec du charbon de bois et enduits de peinture rouge, les dessins représentent des mains, des formes, des spirales, des points, une figure d'enfant tête en bas et d'autres images. Il y avait aussi d'autres oeuvres art dans la grotte, probablement des rituels, des chiffres et des visages sculptés dans les stalactites et les stalagmites.


"Il y a un travail archéologique inexistant dans ce domaine", a déclaré Baker, "nous ne sommes pas sûrs de qui vivait ici à l'époque préhistorique. Les recherches sont très limitées du fait du manque d'information."

Selon le site Web de Baker, Culturelink.info, les grottes rituelles pré-colombienne sont bien documentées archéologiquement. Les grottes étaient des espaces sacrés, des points d'entrée du monde souterrain, et souvent associées à la fertilité de l'homme et à l'agriculture.

Les grottes situées sur des terres privées, ont déjà été vandalisées. Armitage et Baker espèrent que leur travail attirera l'attention sur l'importance de l'archéologie et de la conservation, et que cela aidera à prévenir de nouvelles destructions.
Ils espèrent aussi que cela s'ajoutera à l'ensemble des connaissances archéologiques dans un pays ayant peu de ressources pour ces activités de recherche.

Source:

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7.23.2008

Pérou: quand l'art rupestre éclaire sur l'évolution de la société...

Le Pérou est l’un des pays d’Amérique latine où l’art rupestre s’est considérablement développé tout au long d’une période allant de 10 000 ans avant J.C à 1500 de notre ère. La richesse et la diversité des représentations picturales qui se sont succédé dans cet intervalle de temps commencent tout juste à être perçues par les archéologues.

Les investigations récentes menées dans ce domaine par, Jean Guffroy, chercheur à l’IRD permettent aujourd’hui de mieux appréhender la vie quotidienne des communautés humaines qui ont occupé les zones côtières et montagneuses du Pérou à cette époque.

L’analyse des pétroglyphes et des peintures montre notamment le basculement progressif d’une société nomade de chasseurs-cueilleurs vers une population davantage tournée vers l’élevage et l’agriculture.

L’un de ces sites, Toro Muerto, situé dans le sud du pays, regroupe plus de 4000 blocs gravés disséminés sur plusieurs dizaines d’hectares. Les découvertes effectuées ces dernières années par des chercheurs péruviens et étrangers, dans différentes régions du pays, permettent aujourd’hui de mieux comprendre la signification de ces représentations artistiques dont la production s’échelonne de -10 000 ans jusqu’à l’arrivée des premiers conquistadors, au XVIème siècle, voire même au-delà, comme dans la région de Cuzco.

Les grands sites de roches gravées en plein air sont principalement concentrés sur le versant Pacifique alors que les figures peintes en grotte ou sous abri prédominent dans les régions d’altitude et sur le versant amazonien.

Ces préférences quant aux supports et techniques employées reflètent des pratiques rituelles associées probablement assez différentes.

L’étude des plus anciennes peintures rupestres et leur datation à partir de méthodes indirectes (datation au carbone 14 des restes de charbons brûlés sur place) montrent qu’elles sont l’œuvre de chasseurs cueilleurs qui occupaient la région entre -7000 ans et -3000 ans avant notre ère.
Les motifs, peints le plus fréquemment en rouge, sont de petites dimensions et représentent des scènes de chasse impliquant des camélidés sauvages comme le guanaco et des silhouettes humanoïdes, dotés de traits faciaux plus proches de représentations animales qu’humaines. Ces personnages sont généralement munis de bâtons, d’arcs ou de sagaies et utilisent parfois des fi lets.
Alors que les sites les plus anciens font la part belle aux représentations naturalistes d’animaux morts ou blessés, un second ensemble daté de -4000 ans à -2000 ans avant notre ère fait en revanche l’apologie de la fertilité.

Les représentations de camélidés, qui sont cette fois de grande dimension, sont dessinées avec un ventre outrageusement enflé, contenant parfois un fœtus. Cette évolution stylistique, qui semble coïncider avec les débuts de l’élevage dans les régions de haute altitude du Pérou symboliserait donc l’émergence du pastoralisme et l’évolution des rapports homme/animal qui l’a accompagné.

Une étude plus approfondie de ces sites archéologiques, qui demeurent fortement affectés tant par le vandalisme que par l’érosion, est plus que nécessaire. Ces vestiges, qui témoignent d’évolutions idéologiques et sociales intervenues sur près de 8 000 ans, peuvent en effet contribuer à améliorer sensiblement la compréhension du mode de vie et des croyances de ceux qui comptèrent parmi les premiers habitants du nouveau monde.

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