Affichage des articles dont le libellé est Grèce. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Grèce. Afficher tous les articles

12.17.2016

Vlochos: découverte d'une cité perdue... pas si perdue que ça


Ces derniers jours, les médias anglophones se sont emballés sur la soit-disant "découverte d'une importante cité grecque inconnue près de Vlochos". Cependant, il semble que le communiqué de presse publié par l'équipe archéologique ait suscité un enthousiasme démesuré et exagéré...

L'immense colline sur lesquels sont visibles les vestige des fortifications. Image: University of Gothenburg
L'immense colline sur lesquels sont visibles les vestige des fortifications. Image: University of Gothenburg

Qu'est-ce que le Projet Archéologique Vlochos ?


Le Vlochos Archaeological Project (VLAP) est une collaboration entre l'Ephorate of Antiquities of Karditsa et le Swedish Institute at Athens, afin d'examiner le site urbain Classique-hellénistique à Vlochós dans la municipalité de Palamás

Le site de Vlochos se concentre sur Strongilovoúni et ses contrebas, une colline isolée haute de 215m, au-dessus des vastes plaines de Thessalie occidentale.

Jusqu'à présent, les restes anciens n'ont jamais été systématiquement examinés, et, mis à part de brèves descriptions, ils figurent rarement dans la littérature scientifique.

Les vestiges visibles les plus frappants sont les fortifications bien préservées, encore hautes de 2.5m à certains endroits, mais les pentes inférieures de la colline montrent clairement des indices d'une vaste implantation urbaine, aujourd'hui recouverte du limon et des sédiments de la rivière Enipeas à proximité.

Le but du projet est d'acquérir un aperçu des restes sur le site en utilisant des méthodes non invasives comme les mesures RTK-GPS, la photogrammétrie par drone et les analyses géophysiques.

Des restes de la cité visibles depuis les airs. University of Gothenburg
Des restes de la cité visibles depuis les airs. University of Gothenburg

Les précisions apportées sur le communiqué de presse de l'équipe archéologique


"(...) Notre petit communiqué de presse sur le travail de terrain de cette année a frappé les médias. Nous sommes très heureux de toute cette attention, mais un peu dépassés. Malheureusement, il semble que certaines informations potentiellement trompeuses se sont glissées dans certains articles.
Afin d'être clair, nous tenons à clarifier certains points"


Les restes archéologiques de Vlochos sont connus depuis au moins 200 ans.


C'est seulement le statut d'une cité qui a été confirmé par le nouveau projet. Il y a eu plusieurs théories différentes sur ce que représentent les restes, toutes basées sur des observations plus ou moins systématiques. Les résultats préliminaires du Projet VLAP montrent que les restes à Vlochos appartiennent effectivement à une importante colonie urbaine. "Nous tenons à souligner que les restes archéologiques du site étaient bien connus du service archéologique local, et que notre collaboration s'est concentrée sur la découvertes d'aspects inconnus du site".


VLAP est un projet collaboratif gréco-suédois.


Contrairement à ce qui a été dit par certains, VLAP est un projet de collaboration entre l'Ephorate of Antiquities of Karditsa et le Swedish Institute at Athens. Des archéologues de l'Ephorate, de l'Université de Göteborg (Suède) et de l'Université de Bournemouth (Angleterre) ont travaillé ensemble avec des responsabilités égales sur le site.


Toutes les découvertes faites en surface sont gardées au Musée Archéologique de Kardista. 


Le projet VLAP ne récolte pas les poteries ou autres objets découverts. Ce n'est que dans certains cas, lorsque des découvertes très spéciales (comme des pièces erratiques) sont constatées sur le sol que ces objets sont récoltés par l'Ephorate of Antiquities of Karditsa et apportés au Musée Archéologique de Kardista. Aucune découverte n'a quitté ou ne quittera la Grèce.


Derniers articles sur la Grèce:

Vidéo:

7.11.2016

Fouille sous-marine des ruines des anciennes bases navales du Pirée

En 2010, un pêcheur local a guidé un groupe d'archéologues vers son lieu de pêche préféré qu'il fréquentait lorsqu'il était enfant.

Il avait l'habitude de s'asseoir sur d'antiques colonnes dépassant furtivement de la mer dans la partie nord de Mounichia dans le Pirée. Ces colonnes faisaient partie des ruines d'une ancienne base navale remontant à 480 avant JC. 

Plongeur fouillant les restes d'un hangar à navire dans le port de Mounichia (Université de Copenhague)

Les anciennes bases navales grecques ont joué un rôle essentiel dans la défaite de l'Empire Perse au cours de la bataille historique de Salamine. Et, depuis 2010, de nombreuses découvertes autour de ces ruines ont été faites.

L'exploration du port en partie submergé a permis la mise au jour de hangars à navires. Le projet Zea Harbor se déroule à la fois sur les sites terrestres et sous-marins des anciens ports de Zea et Mounichia, juste au sud d'Athènes.

Dessin de l'un des hangars à bateaux athéniens construit dans les ports du Pirée (Université de Copenhague)

Au cours d'une interview, Bjørn Lovén, directeur du projet Zea Harbor, a rapporté que les découvertes des bases navales et des fortifications du Pirée sont si significatives historiquement qu'on peut comparer leur importance archéologique à celle de l'Acropole, du Parthénon ou de l'Agora d'Athènes.

"Nous avons identifié, pour la première fois, des bases navales au Pirée du 5ème siècle avant JC, comprenant des hangars à bateaux, des cales et les fortifications du port" rapporte Lovén.

Le projet n'est cependant pas sans difficultés car les eaux du port du Pirée sont très actives avec la circulation des navires qui entrent et sortent du port en permanence, ce qui rend les eaux fortement polluées.

Des points d'entrée et de sortie appropriés sont importants pour minimiser la quantité de temps passé à la surface par des plongeurs entièrement équipés. (Photo: Zea Harbour Project)

Les archéologues doivent ainsi porter des combinaisons étanches résistantes aux produits chimiques et des masques complets avec des valves à pression positive pour éviter les contacts avec l'eau.

Sources:

  • Vidéos:
Archéologues sous-marins explorant les anciens ports d'Athènes:




La Bataille de Salamine (45mn - National Geographic):

 



Derniers articles sur la Grèce:

5.11.2016

Amphipolis: une inscription incomplète relance le débat sur l'appartenance du tombeau

Une inscription incomplète pourrait relancer le débat concernant l'identité du propriétaire de la tombe remontant à la période d'Alexandre le Grand; cela fait suite à une nouvelle recherche sur les blocs du mur de soutènement circulaire du mystérieux tertre.

Le tombeau a été ouvert il y a 18 mois dans le nord de la Grèce. Daté entre 325 avant JC (deux ans avant la mort d'Alexandre le Grand) et 300 avant JC, il se trouve à Amphipolis, à l'est de Thessalonique, et a été annoncé comme étant le plus grand dans le monde grec avec près de 500m de circonférence.

Le croquis de l'inscription présenté par les archéologues grecs. En-dessous, la reconstruction de Chugg sur une photo montre comment la lettre Π de ΠΑΡΕΛΑΒΟΝ a été coupée du bloc lorsqu'il a été raccourci. Andrew Chugg (caractères rouges dans l'inscription); American School of Classical Studies at Athens (photo du bas)

D'après l'auteur de l'étude, Andrew Chugg, une lettre Π, ou pi, manquante rejette clairement la théorie des archéologues liant le monument à Héphaestion, ami et général d'Alexandre le Grand.

Chugg explique que les blocs, découpés à l'origine pour des monuments dédiés à Héphaestion, sur ordre d'Alexandre, ont simplement été ré-utilisés pour construire ce tombeau massif quelques années après la mort du roi macédonien.

En octobre dernier, l'archéologue Katerina Peristeri avait annoncé lors d'une conférence à Thessalonique que trois inscriptions concernaient la personne commémorée à l'origine par le mystérieux monument. "Il y a des chances que ce soit un culte héroïque dédié à Héphaestion" avait-elle dit.

L'annonce avait été faite à la fin d'une passionnante exploration qui s'est déroulée pendant des mois, dévoilant d'énormes sphinx décapités, des murs gardés par des statues colossales et le sol décoré avec de superbes mosaïques (Photos: Un énorme tombeau mis au jour sur le site d'Amphipolis en Grèce)

Vue d'artiste sur la reconstruction du tertre d'Amphipolis. Source: Greek Minsitry of Culture 


A la fin des fouilles, des fragments d'ossement avaient été trouvés. Ils appartenaient à au moins cinq individus identifiés comme étant une femme, deux hommes, un nouveau-né et un adulte incinéré dont le genre n'a pu être identifié.


Le monogramme concernant Héphaestion provient de trois inscriptions qui ont été décodées ainsi: ΠΑΡΕΛΑΒΟΝ ΗΦΑΙΣΤΙΩΝ ΑΝΤ. D'après Peristeri et son équipe cela signifiait: "Moi, Antigonus j'ai reçu le matériel de construction pour l'érection d'un monument en l'honneur d'Héphaestion".

Lors de sa présentation, Peristeri avait montré des croquis et des photos de deux inscriptions qui se lisent ΑΡΕΛΑΒΟΝ. Le mot avait supposé être ΠΑΡΕΛΑΒΟΝ, signifiant "reçu par" ou "reçu pour".

"Ils ont laissé un espace vide dans leur dessin. Tout le monde pensait que Π n'était simplement pas sur la pierre du bloc" explique Chugg qui a également écrit: "The Quest for the Tomb of Alexander the Great".


Source:

Derniers articles sur la Grèce:

2.10.2016

Les ruines d'une ancienne cité grecque inconnue trouvées en altitude

Les archéologues ont été stupéfaits de trouver les ruines d'une ancienne cité inconnue remontant au 4ème siècle avant JC, à une altitude de 1200m, sur le massif du Pinde. Ce serait le plus haut site de fouille archéologique en Grèce.

Photo: Greek Reporter

Des fragments d'inscriptions qui ont été trouvés près de Kastri contiennent les lettres grecques "IEP..." (ιερό/iero = lieu sacré) et ont conduit les archéologues à supposer que l'endroit devait avoir une très grande importance pour les anciens macédoniens, avec des temples et des lieux de culte. Le nom exact de cette cité reste cependant inconnu.

"Même si les découvertes sont nombreuses et très importantes, nous ne sommes toujours pas capables de trouver le nom de cet endroit ainsi que du dieu qui y était vénéré. Cependant, d'après ce qu'il reste, outre la situation géographique et les découvertes, cela prouve l'importance du cadre historique de cette cité dans l'ancien royaume macédonien" rapporte la directrice des fouilles Stella Drougou.

Les fouilles systématiques à Kastri ont mis au jour de grandes portions de l'acropole fortifiée de cette ancienne ville; de toute évidence, cela confirme un caractère religieux. Même si les restes de l'acropole sont très endommagés, les pièces, les céramiques et la grande variété d'équipements métalliques, révèlent une économie bien rodée ce qui signifie une vie bien organisée.

Les découvertes faites au cours des fouilles ainsi que les parties d'architecture et les pièces, font remonter cette cité de la fin du 4ème siècle avant JC jusqu'au début du 3ème siècle, mais la destruction de l'acropole (qui semble avoir été violente) est datée du 2ème siècle avant JC.

Photo: Greek Reporter

La grande quantité de pointes de cuivre et de traces de feu prouve qu'il y a eu comme une guerre. "Toutes ces données nous montrent que nos prochaines fouilles doivent se concentrer sur l'est des flancs de la montagne avec la certitude que dans le futur il y aura un site archéologique très intéressant dans cette zone" conclu Drogou.
Relecture par Marion Juglin

Source:

Derniers articles sur la Grèce:

12.23.2015

22 épaves trouvées sur un même site en Mer Egée

La découverte a été faite par une expédition conjointe greco-américaine dans le petit archipel Foúrnoi Korséon (aussi appelé Fourni) sur une zone d'à peine 45km².  C'est un ensemble d'îles et d’îlots situés entre les îles de l'est de la mer Egée, Samos et Icarie.

Les cargaisons révèlent des échanges commerciaux sur de longues distances. Ici des amphores remplies de nourriture près d'un bateau romain quasi intact. Photo: V. Mentogianis

"Cela dépasse toutes les attentes, en seulement 13 jours nous avons ajouté 12% au total des anciennes épaves dans les eaux territoriales grecques." rapporte Peter Campbell de l'Université de Southampton et co-directeur de la Fondation Nautique RPM américaine

L'archipel se trouve au milieu de la route principale est-ouest, ainsi que de la route nord-sud qui relie la Mer Egée au Levant.

Les bateaux voyageant de la Grèce continentale vers l'Asie Mineure, où ceux quittant la mer Egée pour le Levant, devaient passer par Fourni. "Icarie et l'ouest de la côte de Samos n'avaient pas de ports ou de lieux d'ancrage, aussi Fourni était l'endroit le plus sûr pour faire un arrêt dans le coin" ajoute Campbell.

Photo: V. Mentogianis

C'est la première fois qu'une expédition archéologique sous marine est menée autour de ces îles. Les archéologues des Antiquités Sous-marines de l'Euphrate et de la Fondation Nautique RPM ont travaillé avec des pêcheurs d'éponges locaux, des plongeurs libres, et ont été plus que surpris par les résultats.

"Au cours d'une étude type, nous localisons 4 ou 5 épaves par saison dans le meilleur des cas" ajoute le directeur grec, George Koutsouflakis, "nous nous attendions à une saison réussie, mais personne n'était préparé à ceci. Il y avait des épaves quasiment partout".

Plus de la moitié des épaves datent de la période romaine tardive (environ 3ème au 5ème siècle après JC). Au total, les épaves vont de l'époque archaïque (700-480 avant JC) à l'époque classique (480-323 avant JC) et hellénistique (323 -31 avant JC) jusqu'au Moyen Age tardif (16ème siècle).

"Ce qui est étonnant, ce n'est pas seulement le nombre d'épaves mais aussi la diversité des cargaisons, dont certaines ont été constatées pour la première fois" ajoute Koutsouflakis. Les cargaisons indiquent des commerces longues distances entre la Mer Noire, la Mer Egée, Chypre, le Levant et l'Egypte pour toutes ces périodes.

Photo: V. Mentogianis

Au moins trois des bateaux transportaient une cargaison d'amphores, ou jarres, que l'on avait jamais vu jusqu'à présent dans des épaves. Ce sont des amphores Samiennes de l'époque Archaïque (700-480 avant JC), des amphores Sinopéennes, en forme de carotte, de l'époque romaine tardive (3ème-7ème siècle après JC), et de grandes amphores du 2ème siècle après JC.


Des amphores de la Mer Noire contenant de la sauce de poisson

Les archéologues ont cartographié chaque épave à l'aide de la photogrammétrie pour créer des plan du site en 3D.

Les artéfacts représentatifs de chaque bateau ont été ramenés pour analyse scientifique avant d'être exposés dans des musées une fois le travail de conservation terminé.

Les amphores seront exposées une fois le travail de conservation terminé. Photo: V. Mentogianis

D'après l'équipe, le volume d'épaves trouvées autour de Fourni en dit plus long sur l'importance du trafic maritime le long de cette route que sur la dangerosité de ces îles. "En prenant en compte les 22 épaves et la période sur laquelle elles s'étalent, cela fait environ un naufrage par siècle, un pari assez sûr pour les marins" ajoute Campbell, "Ces épaves sont probablement le résultat d'une tempête soudaine ou d'un équipement défaillant, comme un gouvernail cassé empêchant le contrôle du navire".

En attendant, le nombre d'épaves est susceptible d'augmenter. Les archéologues n'ont examiné que 5% des côtes de l'archipel, et sont confiant dans le fait de trouver d'autres épaves. "Nous prévoyons de retourner à Fourni l'année prochaine pour continuer l'étude" dit Campbell.


Source:

Liens:

Derniers articles sur l'archéologie marine:

9.23.2015

La machine d'Anticythère est encore plus ancienne qu'on ne le croyait


Une nouvelle étude suggère que le stupéfiant mécanisme d'Anticythère serait plus vieux qu'on ne le pensait; au lieu d'avoir 1500 ans d'avance sur son époque, ce pourrait être 1800...

Le mécanisme avait été découvert en 1904 dans l'épave d'un bateau qui avait coulé dans la mer Egée aux alentours de 60 avant JC. Bien que son origine soit inconnue, il devait servir à calculer les mouvements astronomiques, ce qui en fait en quelque sorte un précurseur des ordinateurs.

La machine d'Anticythère. Credit Photo: Tilemahos Efthimiadis via Wikimedia Commons.

Le degré avancé de sophistication de l'appareil le rend mystérieux, étant bien plus avancé que tout instrument connu de son époque, ou même des siècles qui ont suivi...

Même si des parties sont manquantes, après avoir passé autant de temps dans l'eau salée profonde, il aurait eu, d'après une étude, au moins 30 engrenages. C'est peut-être pourquoi pour bon nombre de personnes, il représente le summum de la technologie de l'ancien monde, qui fut perdue pendant les siècles obscurs.

Si des dispositifs comme celui-ci avaient survécu, Kepler pourraient avoir trouvé la tâche visant à expliquer les orbites des planètes beaucoup plus facile à réaliser.

Bien que les constructeurs ne devaient probablement pas comprendre pourquoi la lune accélérait et ralentissait sur son orbite, ils étaient suffisamment conscient du phénomène. En fait, la machine le simule à la perfection.


L'une des fonctions du mécanisme était de prédire les éclipses, et une étude de ses cadrans montre qu'ils opéraient sur un calendrier commençant en 205 avant JC. Les estimations de l'âge de la construction de la machine ont été progressivement repoussées, après avoir commencées avec l'année où il coula avec le navire.

L'appareil était abrité dans une boite, qui portait des inscriptions allant de 80 à 90 avant JC, mais les caractères correspondaient à une époque remontant entre 100 et 150 avant JC.
Cependant, dans The Archive of History of Exact Sciences, le Dr Christian Carman de l'Université Nationale de Quilmes en Argentine, et le Dr James Evans de l'Université Puget Sound, pensent avoir identifié l'éclipse solaire qui eut lieu au treizième mois sur le calendrier de la machine. Si c'est le cas, cela entrainerait sa date de départ, lorsque les cadrans sont à 0, à Mai 205 avant JC.

Carman et Evans ajoutent, "Nous avons aussi examiné des possibilités pour la théorie qui soutient la thèse des périodes des éclipses sur le cadran du Saros et qui a trouvé que le schéma arithmétique, de style babylonien, utilise une équation du centre et des vitesses journalières qui correspondrait bien avec les périodes journalières inscrites. De plus, un schéma arithmétique pour les périodes écliptiques apporte la preuve de quelque chose de mieux que ce que pourrait apporter un modèle trigonométrique."

Alors que le dispositif pourrait théoriquement avoir été construit avec une date de départ fixée de nombreuses années avant sa construction, cela aurait réduit son utilité. Aussi précis que soit le mécanisme, les erreurs s'accumulent naturellement, réduisant son exactitude; aussi, les constructeurs n'ont pas dû commencer trop loin dans le passé.

Les spéculations sur les origines du mécanisme se sont souvent concentrées sur Archimède, si ce n'est comme inventeur, au moins comme inspirateur. Cependant, l'influence babylonienne rend cela improbable, bien que la date de commencement se situe à peine 7 ans après son meurtre.

Voici une vidéo d'une recréation du mécanisme en Lego pour avoir une idée de sa complexité:




Source:

Dernier article sur Anticythère:

8.22.2015

Une cité engloutie découverte dans le Péloponnèse

Une importante cité grecque engloutie, remontant au 3ème millénaire avant JC, a été trouvée en Argolide dans le Péloponnèse.

La découverte a été faite par l'Ephorate of Underwater Antiquities et l'Université de Genève sous l'égide de l'Ecole Suisse d'Archéologie.

Les recherches ont commencé en 2014 près de la grotte de Franchthi avec la mission Terra Submersa et le bateau solaire "Planet Solar". L'équipe recherchait des traces d'activités humaines préhistoriques à l'est du Golfe Argolique

 Pierres des fondations d'un mur de fortification. Source: Le Temps

Cette année, les recherches ont commencé le 13 juillet et se sont concentrées sur la plage de Lambayanna, où l'équipe a localisé l'implantation préhistorique.

La cité, située à une profondeur de 1 à 3m, recouvre une surface de 12000m². Elle devait être fortifiée et située en bord de mer. 
Les archéologues ont trouvé des fondations de bâtiments rectangulaires et circulaires, ainsi que des rues pavées, caractéristiques de l’âge du bronze grec.

Imagerie tridimensionnelle des fondations d'un mur, se terminant par une construction en fer à cheval. Source: zougla.gr

De plus, ils ont repéré des parties des fortifications de la cité et au moins trois fondations en forme de fer à cheval rattachées aux murs (probablement des restes de tours).

Ils ont aussi trouvé de nombreux outils en pierre, des lames en obsidienne et d'autres artéfacts.

De futures recherches à Lambayanna devraient permettre d'apporter un nouvel éclairage sur la densité du réseau d'établissements côtiers de la même époque dans le golfe de Nauplie.
Cela devrait aussi aider à mieux comprendre le mode d'occupation, les échanges et les activités maritimes dans la préhistoire.

Merci à Bernard pour l'info !

Relecture par Marion Juglin
Sources:

Derniers articles sur la Grèce:

Le bateau Planet Solar

2.09.2015

Une pierre tombale datant de 400 avant JC découverte en Grèce

Une partie d'une pierre tombale en marbre de 400 avant JC a été trouvée dans la zone de Kerameikos à Athènes en Grèce, près de l'Acropole.


Cette antiquité a été découverte au cours de fouilles menées par l'Institut Archéologique Allemand à Athènes en collaboration avec les Antiquités d'Ephorate d'Athènes du Ministère de la Culture.

La pierre tombale appartient à la période de la Grèce Classique et dépeint une femme assise avec une petite fille, et une autre femme avec un homme barbu en arrière-plan.

Les personnages sont représentés sous l'inscription "Dimostratos"

La forme et le style de la sculpture en marbre de la pierre tombale datent du 4ème siècle avant JC. Il est possible que la sculpture ait été placée initialement dans l'ancien cimetière le long de la route, en face de la Porte Sacrée.

On estime que, plus tard, la pierre tombale a été utilisée comme matériau de construction comme seuil de porte.

Les archéologues supposent que la pièce en marbre a eu une troisième utilisation, encore plus tard, comme plaque pour un égout passant sous la Route Sacrée (aujourd'hui la rue Iera Odos), lorsque le système d'égouts d'Athènes fut construit au 6ème siècle après JC.

Les fouilles à Kerameikos font partie d'un projet de fouilles dans le secteur Kerameikos-Thission-Iera Odos. Le but est d'unifier l'ensemble du site archéologique.

Relecture par Marion Juglin
Source:

Derniers articles sur la Grèce:

11.12.2014

Amphipolis: découverte d'un squelette dans la troisième chambre


Le site funéraire d'Amphipolis est le plus grand jamais découvert en Grèce à ce jour (voir les photos).

Le ministère de la culture vient de faire savoir que le squelette quasi intact mis au jour appartient à un "personnage public distingué", étant donné les dimensions et la prodigalité de la tombe.

 Un cercueil en bois a été trouvé à l'intérieur d'un tombeau de calcaire sous le plancher de la troisième chambre. Source photo: BBC

L'archéologue en chef, Katerina Peristeri a dit que "la tombe, selon toute probabilité, appartient à un homme, général".

Les fouilles ont fasciné les Grecs (mais aussi le reste du monde) depuis la visite du Premier Ministre Antonis Samaras en Août 2014, annonçant "une découverte d'une importance exceptionnelle".

Les dernières révélations ne font qu'ajouter à l'excitation des Grecs sur l'identité de la personne ensevelie à Amphipolis.

C'est une construction très importante, qu'un citoyen privé ne pouvait certainement pas avoir construit. C'est vraisemblablement un monument pour un mortel qui était adoré par la société à son époque.

Les spéculations sont allées bon train, avec des experts soulevant plusieurs possibilités, allant jusqu'à supposer qu'il pouvait s'agir d'un membre de la famille de Macédoine d'Alexandre le Grand ou de l'un de ses plus hauts fonctionnaires.

La tombe date de la fin du 4ème siècle avant JC, lorsqu'Amphipolis était une grande ville du Royaume de Macédoine.

 Le site est situé à 100km à l'est de Thessalonique, la deuxième ville de Grèce.

Un croquis de la tombe. Source: BBC

Avant la découverte du squelette, certains experts ont suggéré qu'il pouvait s'agir d'un cénotaphe (un monument funéraire qui ne contient pas de corps) en l'honneur d'un personnage important dont les restes étaient ailleurs.

 La tombe en calcaire, longue de 1.6m, a été découverte sous le plancher de la troisième chambre du complexe funéraire. La pièce fait 3.23m de long sur 1.56m de large et 1.8m de haut. Un coffre en bois a été placé à l'intérieur.

Les archéologues ont découvert des clous en fer et en bronze dispersés, ainsi que des fragments d'os et de verre, probablement les décorations du cercueil.

Les restes des ossements et tout le matériel génétique seront examinés par des spécialistes.

"Le monument représente une synthèse unique et originale" selon le ministre de la culture. Les étapes précédentes des fouilles ont révélé un superbe lion sculpté en pierre, deux sphinx, deux cariatides et un sol en mosaïque représentant l'enlèvement de Perséphone par Hadès.

Merci à Hugo pour l'info !
Relecture par Marion Juglin
Source:

Liens:

Derniers articles sur la Grèce:

11.01.2013

Une méga-sécheresse aurait entrainé la chute de la Grèce Antique


Une forte baisse de la pluviométrie aurait conduit à l'effondrement de plusieurs civilisations de la Méditerranée, dont la Grèce Antique, il y a environ 3200 ans.

La famine et les conflits qui en ont résulté, permettraient ainsi d'expliquer pourquoi l'ensemble de la culture Hittite, les conducteurs de chars qui ont régné sur la plupart de la région d'Anatolie, a disparu de la planète, selon une étude publiée en Août dans la revue PLoS ONE.

Ruines d'une acropole en Grèce qui avait été construite par les anciens Mycéniens. Credit: Tatiana Popova

L'Âge d'or perdu.

Même à l'apogée de la civilisation grecque classique, il y avait des traces d'une culture antérieure qui avait disparue.

L'Iliade d'Homère écrit au VIIIe siècle avant J.-C. sur une guerre légendaire entre Sparte et Troie, dresse un tableau de cités grecques sophistiquées, et les preuves archéologiques ont confirmé leur existence.

"Les grecs classiques savaient dès le départ qu'ils sortaient d'un âge sombre", a déclaré Brandon Lee Drake, archéologue à l'Université du Nouveau-Mexique, et non impliqué dans cette étude.

L'ancien empire hittite d'Anatolie a entamé une chute vertigineuse (autour de 3300 avant JC) il y a 3300 ans. Vers la même époque, l'empire égyptien était envahie par des bandits en maraude, appelé le Peuple de la Mer, et l'ancienne culture mycénienne de la Grèce s'est effondrée.

Au cours des 400 années suivantes, les villes antiques ont été réduites en cendres et n'ont jamais été reconstruites. Mais la cause de l'effondrement au cours de cet âge du bronze restait entourée de mystère.
Certains archéologues pensaient que des difficultés économiques avaient entrainé cette chute, tandis que d'autres proposaient des tsunamis massifs, des tremblements de terre ou une méga-sécheresse.

Des études antérieures qui s'étaient penchées sur la sécheresse en général n'avaient trouvé que des preuves montrant qu'elles s'étaient produites sur de courtes périodes de temps. Cela était compliqué de pouvoir en tirer des conclusions sur l'ensemble de la période.


Une méga-sécheresse.

Aussi, David Kaniewski (spécialisé en paléoécologie et paléoclimatologie), de l'Université Paul Sabatier à Toulouse, ainsi que ses collègues, ont prélevé des carottes d'anciens sédiments dans le lac salé de Larnaca à Chypre.
C'est d'ailleurs dans cette même région que des fouilles archéologiques en 2010 avaient permis de dire que Chype à l'âge du bronze était un centre important du commerce méditerranéen...

Figure 1. Carte de Chypre avec un aperçu du lac salé Larnaca dans la baie de Larnaca.
Des concentrations élevées de fibres de Posidonia oceanica (plante à fleur aquatique) sont mises en évidence dans le carottier, et dans des échantillons inférieurs. Source: PlosOne

Ce lac avait été un port, mais il est devenu enclavé il y a des milliers d'années. Du plancton marin et du pollen d'herbe marine ont révélé que le lac avait été un port s'ouvrant sur la mer jusqu'à environ 1450 avant JC. Le port s'est alors transformé, en une centaine d'années, en une lagune enclavée.

Le pollen a également révélé que, en 1200 avant JC, l'agriculture dans la région a diminué et n'a pas redécollé avant environ l'an 850 avant J.-C. "Ce changement climatique a causé de mauvaises récoltes, des disettes et des famines; ce qui a précipité ou accéléré les crises socio-économiques et les migrations humaines forcées régionales", écrivent les auteurs dans l'article.

Les résultats renforcent l'idée selon laquelle une grande sécheresse a causé l'effondrement de l'Âge du Bronze. La famine peut avoir causé d'importantes migrations en masse des populations. Cela pourrait expliquer que le mystérieux Peuple de la Mer qui avait envahi l'Egypte emmenait leurs familles avec eux.

Au cœur de ces âges sombres, les anciens Mycéniens ont perdu leur système d'écriture, appelée Linear B, et les échanges entre les pays ont très fortement diminué.

Ironiquement, ceux qui ont souffert au cours de ces périodes sombres peuvent ne pas avoir eu conscience des raisons de leur misère: "C'est arrivé sur plus de 200 ans. Personne ne pouvait remarquer que le climat était en train de changer, car cela se passait très lentement au cours de leur vie", explique Drake.

Source:

Lire l'étude complète:

Derniers articles sur la Grèce:

3.01.2013

Koutroulou Magoula: plus de 300 figurines d'argile préhistoriques découvertes


Des archéologues de l'Université de Southampton étudiant un site néolithique dans le centre de la Grèce ont découvert plus de 300 figurines d'argile.
Il s'agit là de l'une des plus forte densité découverte dans le sud-est de l'Europe.

 Figurines de Koutroulou Magoula. (Credit: Image courtesy of University of Southampton)

L'équipe de Southampton, en collaboration avec le Service Archéologique Grec et la British School at Athens, a étudié le site de Koutroulou Magoula près du village grec de Neo Monastiri.

Koutroulou Magoula a été occupé pendant la période du Néolithique moyen (5800 à 5300 avant JC) par une communauté de quelques centaines de personnes qui a fabriqué des maisons architecturalement sophistiquées: en pierre et en briques crues.

Les figurines ont été trouvées un peu partout sur le site, dont certaines sur les murs de fondation. On pense que leur utilité n'était pas seulement esthétique mais qu'elles devaient aussi servir à transmettre des idées et des réflexions sur la culture de la communauté, la société et l'identité.

"Les figurines étaient créées pour représenter généralement la forme féminine. Mais notre découverte est non seulement extraordinaire en termes de quantité, mais aussi en diversité: hommes, femmes et êtres non sexués ont été trouvés et plusieurs représentent un hybride homme-oiseau", a expliqué le professeur Yannis Hamilakis, Co-directeur du projet archéologique et ethnographique de Koutroulou Magoula, "nous avons encore beaucoup de travail à faire pour étudier les figurines, mais elles devraient apporter une énorme quantité d'informations sur la façon dont les gens du Néolithique interprétaient le corps humain, leur sexe et leur identité et expérience sociale."

Les fouilles à Koutroulou Magoula ont été lancés en 2001 par le Dr Nina Kyparissi et ce dernier projet a débuté en 2010.

Le site fait environ quatre fois la superficie d'un terrain de football et se compose d'un monticule de 18 mètres de haut comportant au moins trois terrasses entourées de fossés.
Les gens qui vivaient dans la colonie semblent avoir reconstruit leurs maisons sur les fondations même de l'ancien habitat, génération après génération.

Certaines maisons ont une construction inhabituelle, comme le précise le professeur Hamilakis: "Ce type de foyer aurait normalement des fondations en pierre avec des briques de terre au-dessus, mais nos investigations à Koutroulou Magoula ont trouvé des murs préservés en pierre de un mètre de hauteur, ce qui suggère que les murs ont pu être construit entièrement en pierres. Cela n'est pas typique de la période."

Les gens étaient des agriculteurs qui gardaient des animaux domestiques, utilisaient des outils en silex ou en obsidienne et avaient des échanges avec des colonies environnantes. La construction de certaines parties de la colonie suggère qu'ils travaillaient en commun, par exemple, pour construire les fossés concentriques qui entourent leurs maisons ...

Des siècles plus tard, le site est devenu un important lieu de mémoire. Ainsi, à la fin de l'âge du bronze, un «tholos» ou tombe en forme de ruche a été construit au sommet et à l'époque médiévale (12-13e s. Après JC) au moins une personne a été enterrée parmi les maisons néolithiques.

En plus des fouilles, le projet a mené une étude ethnographique des communautés locales, en explorant leurs coutumes, leur culture et leur relation avec le site.

L'équipe du projet procédera à deux saisons de fouilles en 2013 et 2014.


Source:

Derniers articles sur la Grèce:

4.30.2012

Grèce: les 10 plus grandes découvertes archéologiques en 2011


Il y a suffisamment de découvertes archéologiques importantes faites chaque année en Grèce pour remplir des musées entier. Cela a également été le cas en 2011, malgré une baisse du financement de la recherche en raison de la crise économique.

Voici une liste des dix plus importantes découvertes archéologiques en 2011:

1 - Une petite statue vieille de 2500 ans, en bois, dans des conditions parfaites. Cette trouvaille exceptionnelle été faite dans le sanctuaire d'Artémis à Vravrona (Brauron) lors de travaux de construction sur le site archéologique. D'autres objets ont été trouvés aux côtés de la statuette, tous datant du 5ème siècle avant JC.



2 - Les plus anciens textes de la Crète minoenne sur un sceau de jaspe, de couleur rouge foncé portant des incisions hiéroglyphiques en Minoéen. La découverte des archéologues Iris Tsachili et Eleni Papadopoulou, a été faite au sommet du sanctuaire du mont Vrysinas à Rethymno, sur l'île de Crète.


3 - Les tombes d'hommes enterrés aux côtés de leurs animaux, ont été mises au jour dans le village de Mavropigi en Eordaia. Elles contiennent 11 hommes et 16 animaux (chevaux, chiens, bœufs et un cochon). Le directrice de l'office des antiquités, Georgia Karamitrou-Mentesidi, rapporte que le trait distinctif de la nécropole est le grand nombre d'animaux placés aux côtés des hommes morts.


4 - Une statue de marbre représentant le dieu Hermès, dans des dimensions légèrement plus grandes qu'habituellement, serait la copie d'une œuvre du 4ème siècle avant JC de l'atelier du grand sculpteur Polyclète à Argos. L'oeuvre a été trouvée dans un petit théâtre d'Epidaure, lors de fouilles près du monument, et a probablement été sculpté autour du 2ème siècle avant JC.


5 - L'épigraphe lisible la plus ancienne jamais découverte sur le sol européen. Le texte écrit sur une dalle en argile écrite en «linéaire B» a été gravé il y a environ 3500 ans et a été découvert dans la ville d'Iklaina en Messénie par l'archéologue Michalis Kosmopoulos.


6 - L'œil de Toutankhamon est un petit bijou en or représentant un oeil humain. D'après le professeur Nikos Stompolidis il remonte au 7ème ou 8ème siècle avant JC. Il est similaire au masque d'or funéraire du célèbre pharaon égyptien. L'objet a été trouvé dans un récipient dans l'une des tombes de la nécropole d'Eleutherne, le site archéologique le plus important autour de la ville de Réthymnon, sur l'île de Crète.


7 - Un certain nombre de tombeaux familiaux ont été découverts dans la ville d'Hlois, dans la zone centrale grecque de Velestinou. Les archéologues pensent qu'ils ont été utilisés pendant de nombreuses générations, à partir du 10ème  jusqu'au 7ème siècle avant JC. Un certain nombre d'objets votifs ont été retrouvés à l'intérieur des tombes (bêches, couteaux et vases de différentes formes).

8 - Une statuette en cuivre datant de 1600 avant JC a été trouvée lors de fouilles à Zominthos, dans les montagnes Psiloritis, le plus haut sommet de l'île de Crète. la statuette, appelée "Minoitis", est dans une position cérémonielle, avec une main couvrant ses yeux, comme pour éviter d'être éblouie par la vision de la Divinité.


9 - Des dizaines de fragments de Kouroi (statues d'adolescents), sculpté dans du marbre opalescent de Paros, ont été trouvés à proximité du sanctuaire d'Apollon sur la minuscule île déserte de Dispotikos, proche de celle d'Antiparos. Jusqu'à présent, seules 60 sculptures ont été découvertes, dont 5 têtes Kouroi, la tête d'une femme et dix autres torses. Ces derniers comprennent la statue d'un Kouros avec sa main repliée sur la poitrine, un modèle qui, selon l'architecte Giannos Kouragio, se trouve uniquement dans les ateliers de sculpture de Paros, au la 6ème siècle avant JC.


10 - Un sanctuaire dédié à Artémis, peut-être le plus important en Crète, long de 52 mètres et large de 19,6 mètres, a été découvert dans la ville de Kefala. Dans le temple, rapporte l'archéologue Nikos Panagiotakis, Artémis Skopelitida (de l'île de Skopelos) y était adoré. D'après l'architecture et les dimensions, le sanctuaire devait jouir à l'époque d'un grand prestige.

Source:

Derniers articles sur la Grèce:

4.02.2012

Le mécanisme d'Anticythère révèle certains de ses secrets

Découverte en 1900 par des pêcheurs d'éponges, dans une épave près des côtes de l'île grecque d'Anticythère, et datée des alentours de 87 Avant J.C., cette machine de bronze, de forme circulaire, actuellement fragmentée en 3 parties, occupe le volume d'un petit boîtier haut de 21 cm, large de 16 et épais de 5. Elle est composée de 32 éléments dont une vingtaine de roues dentées.




Elle devait probablement être actionnée à la main ou par un système hydraulique. Son fonctionnement se base sur les mouvements différentiels des engrenages permettant de « calculer » la position des astres à un moment donné.

Elle semble être la première machine capable de restituer des données transformées après entrée d'autres données. De ce point de vue, elle peut être considérée comme une véritable machine à calculer.

Comme il était impossible de démonter le disque sans l’endommager gravement et que d’autre part les moyens classiques, tel que la radiographie s’avéraient inadaptés, pendant des décennies toute nouvelle étude du disque fut bloquée jusqu’à ce que, en 2000, l’astronome Mike Edmunds de l’Université de Cardiff, eut l’idée d’utiliser le scanner.
Malheureusement aucun scanner ne se révéla adapté à cet usage; si bien qu’en 2002, Edmunds se résolut à faire construire un appareil spécialement adapté: un scanner à rayons X (450 kilovolts) pesant plus de huit tonnes.
Cet appareil s’avère capable de reconstituer et produire des images tridimensionnelles avec une précision de 50 microns (Photos ci-dessous).

Les études vont confirmer que cet appareil servait bien à calculer la position de plusieurs planètes du système solaire; il reste donc une question essentielle: quel est l'auteur de cette machine complexe quand on sait que les grecs étaient peu portés sur les technologies ?

Les études, sont actuellement menées par:
Sources:
Quelques photos du mécanisme prises par le scanner:





Modélisation 3D du méchanisme d'Anticythère:



Petit documentaire Espagnol sur le mécanisme:



 Documentaire Arte paru le 01/04/2012:

7.12.2011

Des tsunamis auraient dévasté le sanctuaire d'Olympie

Le professeur Andreas Vött vient de présenter de nouveaux résultats après une étude géomorphologique et géoarchéologique sur les sédiments du sanctuaire d'Olympie.


Olympie, le site du célèbre Temple de Zeus et lieu d'origine des Jeux Olympiques dans la Grèce antique, a vraisemblablement été détruite par des tsunamis qui auraient parcouru des distances considérables à l'intérieur des terres... Ce n'est donc par à cause des inondations et d'un tremblement de terre, comme cela a été cru jusqu'à ce jour.

La preuve à l'appui de cette nouvelle théorie sur la disparition de cet ancien lieu de culte, sur la péninsule du Péloponnèse, nous vient du professeur Dr Andreas Vött de l'Institut de géographie de l'Université Johannes Gutenberg de Mainz, en Allemagne.


Les Paleotsunamis au coeur du projet:

Vött et son équipe ont mené des investigations sur le site dans le cadre d'un projet étudiant les paleotsunamis qui se sont produits le long des côtes de la Méditerranée orientale au cours des dernières 11000 années.
Ainsi,  les données géomorphologiques et sédimentologiques dans la zone montrent qu'Olympie et ses environs ont été détruits par l'impact d'un tsunami. Le site d'Olympie, redécouvert il y a seulement 250 ans, a été enseveli sous une importante couche de sable et autres dépôts  jusqu'à 8 mètres de profondeur !

Vue Ouest de la vallée de la rivière Kladeos et de la rangée de collines qui sépare Olympie de la zone côtière plus aularge.

"Tant par la composition que l'épaisseur des sédiments que nous avons trouvé à Olympie, nous voyons que cela ne cadre pas avec le potentiel hydraulique de la rivière Kladeos et avec l'inventaire géomorphologique de la vallée. Il est hautement improbable que cela ai pu être le travail de ce ruisseau," déclare Vött .


L'hypothèse d'un tremblement de terre s’effondre...

Jusqu'à ce jour, il était supposé que ce lieu de culte avait été détruit par un séisme en 551 après JC, et plus tard,  recouvert par les dépôts d'inondation de la rivière Kladeos.
Dans ce scénario, cependant, il reste inexpliqué sur la façon dont le Kladeos, minuscule,  a pu avoir enterré Olympie sous plusieurs mètres de sédiments...
Travaillant en collaboration avec l'Ephorate local pour les antiquités classiques, l'Institut archéologique allemand, et ses collègues des universités d'Aachen, Darmstadt, Fribourg, Hambourg et Cologne, Vött et son équipe ont examiné la situation en utilisant des méthodes et techniques géomorphologiques et géoarchéologiques.


Des sédiments d'origines marines:

Les résultats montrent qu'Olympie a été frappé à plusieurs reprises par des inondations catastrophiques au cours de son histoire, entraînant un enfouissement du site sous d'énormes masses de sédiments.
La présence de coquilles de mollusques et de gastéropodes ainsi que les restes d'abondants micro-organismes tels que les foraminifères sont des preuves claires d'une origine marine des sédiments. Ceux-ci ont été transportés à l'intérieur des terres à grande vitesse atteignant Olympie bien que le site se trouve à environ 33 mètres au-dessus du niveau des mers.
L'explication la plus probable est donc que les eaux d'un tsunami aient débordé l'éventail étroit des collines entre Olympie et la mer.

"Dans les temps anciens, Olympie n'était pas 22 kilomètres de la mer telle qu'elle est aujourd'hui. A l'époque, la côte était situé à huit kilomètres, voire un peu plus loin dans les terres», explique Vött.
Dans son scénario, les tsunamis sont arrivés de la mer pour se précipiter dans l'étroite vallée du fleuve Alpheios, dans lequel afflue la rivière Kladeos, forçant leur passage sur les collines, derrière lesquelles se trouvent Olympie. Le lieu de culte a donc été inondé.

Vött suppose que les inondations ont diminué lentement parce que le reflux du Kladeos à travers la vallée Alpheios a été bloqué par les eaux  apportées par le tsunami et les nombreux dépôts. L'analyse des différentes couches de sédiments dans la zone d'Olympie suggère que ce scénario s'est réalisé à plusieurs reprises au cours des 7000 dernières années. C'est durant l'un des plus récent de ces événements, au 6e siècle après JC, qu'Olympie a été finalement détruite et enterrée.

L'hypothèse du tsunami à Olympie est également étayée par le fait que les sédiments à haute énergie d'origine  tsunamigènes ont été trouvés sur le côté mer de la plage de la colline ainsi qu'à Olympie elle-même. Vött souligne que «les sédiments autour d'Olympie ont la même signature que les tsunamites dans la basse vallée Alpheios ».

Tous les résultats sédimentologiques, géochimiques, géomorphologiques et géoarchéologiques obtenus par l'étude appuient l'hypothèse de la destruction d'Olympie par les tsunamis.

Des analyses détaillées sur l'origine et l'âge de la microfaune ainsi que des études géochronologiques sont actuellement en cours. Les résultats sont attendus prochainement.

Les tsunamis sont bien connus de la Méditerranée orientale et sont principalement le résultat de vastes activités sismiques le long de l'Arc Hellénique. Le plus récent méga-tsunami en Méditerranée s'est produit en 1908 suite à un tremblement de terre dans le détroit de Messine en Italie du Sud, dévastant la région voisine du littoral, plus de 100.000 personnes ont été tuées.
Une vague de 30 mètres de haut a aussi été enregistré dans le sud de la mer Egée en 1956.
"L'évaluation des récits historiques ont montré que dans l'ouest de la Grèce il y a un tsunami tous les huit à onze ans en moyenne», précise Vött.


Source:

Les derniers articles sur la grèce: 

6.20.2011

Un nouvel éclairage apporté sur les figurines brisées de l'île de Keros

En Juin 1963 Colin Renfrew débarque sur l'île de Keros dans la mer Egée, afin d'y mener des recherches pour ses études. Le jeune diplômé de Cambridge avait été intrigué par les rumeurs de récents pillage sur cette île quasi-inhabitée.

Les preuve de pillages abondent et il fait un rapport au Service archéologique grec: des statues de marbre fracassées, des bols ainsi que des poteries brisées éparpillés sont retrouvés sur la colline de l'île.

Malgré leur destruction, il était évident que ces fragments dataient du Cycladique Ancien, une trouvaille intéressante en soi, mais comme il le réalisera plus tard, il venait de découvrir en fait les premiers éléments d'un rituel étonnant de l'âge du bronze.

Au moins 800 de ces fragments de figurines ont été trouvés sur Keros.

Un an plus tard, le Service archéologique grec réalise un important projet de valorisation afin de trouver des fragments d'un type de sculpture localisés  principalement dans les tombes des Cyclades de l'Age du Bronze.
La simplicité de ces belles figurines, avec leurs bras croisés, les pieds en pente et les visages sans traits, auraient inspiré les artistes modernes comme Picasso et Henry Moore.

Sur Keros, hormis une seule figurine intacte, l'ensemble des pièces récupérées ont toutes été brisées. Il y avait des «parties de corps» par centaines: un pied allongé, un seul sein, un bras replié, une paire de cuisses, un visage...

Toutefois, lorsque le «Keros Hoard» (magot de Keros), provenant des pillages, est apparu sur le marché des antiquités dans les années 1970, les pièces étaient aussi brisées, ne faisant qu'épaissir que le mystère.

La question était de savoir si Keros était en fait un ancien cimetière qui avait été détruit par des pillards, brisant tous les figurines uniques dans leur hâte, ou si le site était en fait tout autre chose...

En 1987, Renfrew, professeur au Département d'archéologie, et deux archéologues grecs sont autorisés à fouiller et à étudier la région pillée. "Nous avons récupéré de grandes quantités de matériel cassé et les fouilles n'ont donné  aucune indication de tombe", expliquait le professeur Renfrew.
Les fragments n'étaient donc pas des objets funéraires; ce fut l'une des premières  caractéristiques étonnantes découverte, comme le professeur Renfrew l'a expliqué: "En étudiant les matériaux en marbre, j'ai réalisé que presque toutes les ruptures semblaient être anciennes et non le résultat d'un pillage. Ils avaient été délibérément rompu avant l'enfouissement. "

"Bien que ces fouilles n'ont pas résolu l'énigme, cela a mis l'accent sur ​​la richesse du site et sur sa singularité". Les archéologues pensaient qu'un nouvel éclairage pourrait être apporté en fouillant une zone de quelques centaines de mètres plus au sud ainsi que le petit îlot de Dhaskalio qui se trouvait à 80 mètres au large des côtes de Keros.

Il faudra encore deux décennies avant que le professeur Renfrew ne puisse être en mesure de revenir, cette fois pour trois saisons de fouilles (se terminant en 2008) et avec une équipe internationale de près de 30 experts. Les analyses post-fouilles des découvertes sont désormais sur le point d'aboutir.

Durant la première année, l'équipe du projet Cambridge-Keros a fouillé le site du sud et a confirmé la présence d'un autre dépôt spécial, mais cette fois complètement perturbé par les pillards. La plupart du matériel a été regroupé dans de petites fosses de deux mètres de diamètre. Les ruptures sont anciennes et délibérée et il est noté une absence de fragments de marbre ce qui indique que les pièces ont été brisés ailleurs.
La datation au radiocarbone confirmera qu'ils ont été déposés sur le site sur une période de 500 ans: à partir de 2800 avant J.-C. jusqu'à 2300 av. JC.

Pendant ce temps, sur l'îlot de Dhaskalio, une image très différente est entrain d'émerger. Dès le départ, on découvre que l'îlot est un bastion majeur de l'Âge de Bronze avec des structures soigneusement construites sur des terrasses encerclant un sommet, sur lequel un grand hall a été érigé. Les dates d'habitation coïncident avec celles des dépôts avant que le site ne soit abandonné vers 2200 avant JC.

L'examen géologique a montré que les magnifiques murs de la colonie étaient en marbre, importé,  plutôt qu'en pierre calcaire locale trouvée sur Keros.
C'est aussi à cette même époque que les pyramides ont été construites et que Stonehenge a été érigé.
Les îles des Cyclades ont ainsi expédié de grandes quantités de matériaux de construction, probablement en radeau, sur des distances considérables pour construire Dhaskalio.

Ici aussi, les découvertes sont déconcertantes: une réserve de près de 500 cailloux en forme d'oeuf et des disques de pierre ont été trouvés un peu partout sur le site.
Et, bien qu'il y avait des preuves que l'olivier et la vigne étaient connus des habitants de Dhaskalio, les sols de l'îlot et de Keros n'auraient jamais suffit à nourrir l'importante population qu'indique l'échelle du site; ce qui suggère que l'alimentation a également été importée.

L'hypothèse d'une population essentiellement transitoire a été posée. Plusieurs indices la rendent plausible; ainsi le Dr Michael Boyd, qui a rassemblé les résultats des analyses post-fouilles, a expliqué: "les preuves archéobotaniques impliquent que le site n'a pas été intensivement occupé toute l'année, et, la poterie et les matières importées suggèrent la possibilité de groupes venant d'ailleurs de façon saisonnière "

"Un attrait possible du site", at-il ajouté, "serait bien sûr le dépôt spécial sur la rive juste en face." En fait, l'équipe de géologues estime que Dhaskalio et Keros étaient probablement une seule masse terrestre durant l'Age du Bronze Ancien, et que les mouvement tectoniques et l'élévation du niveau de la mer a créé la fracture.

Les analyses des découvertes montrent que Keros était un centre rituel majeur de la civilisation cycladique. "Nous pensons que la rupture des statues et autres objets était un rituel et que Keros a été choisi comme un sanctuaire pour en préserver les effets ", suggère le professeur Renfrew.


«Étrangement," at-il ajouté, "il semble y avoir eu une certaine obligation à porter un morceau de la figure brisée et de la déposer sur ce qui devait être l'île sacrée de Keros, puis, éventuellement, de rester quelques jours sur Dhaskalio tandis que la cérémonie se terminait."
Les pièces manquantes n'ont jamais été retrouvés sur d'autres îles et le professeur Renfrew se demande si elles n'ont pas été jetées dans la mer pendant le transit.

Ce ne serait pas la première fois qu'un sanctuaire est identifié sur les îles grecques (comme Delphes, Olympie et Délos, par exemple), mais ce serait le plus ancien et le plus mystérieux.

    Source: