6.13.2013

On mangeait du maïs au Pérou, il y a 5000 ans

Il y a quelques semaines, nous avons vu que l'engrais était utilisé en Suède il y a 5000 ans. A cette même période, du maïs était cultivé au Pérou.

Pendant des décennies, les archéologues ont eu du mal à comprendre l'émergence d'une civilisation distincte Sud américaine, au cours de la Période Archaïque (3000-1800 avant JC) au Pérou. L'une des questions persistantes était le rôle de l'agriculture, et en particulier du maïs, dans l'évolution des sociétés complexes et centralisées.

Jusqu'à présent, la théorie dominante supposait que les ressources marines, et non l'agriculture et le maïs, étaient le moteur économique du développement de la civilisation dans la région andine du Pérou.


L'agriculture, marqueur des grandes civilisations.

Aujourd'hui, les dernières recherches menées par Jonathan Haas, conservateur du Field Museum, apportent une nouvelle réponse à cette question. Et ce, grâce à l'analyse d'éléments microscopiques dans le sol, sur des outils de pierre, et dans les coprolithes d'anciens sites datés au carbone 14.

Après des années d'étude, Haas et ses collègues ont conclu que, au cours de la Période Archaïque, le maïs était en effet un élément principal dans l'alimentation des personnes vivant dans la région du Norte Chico du Pérou. C'était une région d'une floraison culturelle remarquable au 3ème millénaire avant J.-C.

"Ce nouvel ensemble de preuves démontre clairement que l'émergence de la civilisation en Amérique du Sud est en effet basée sur l'agriculture comme dans les autres grandes civilisations de Mésopotamie, d'Egypte, d'Inde et de Chine", a déclaré Haas.

Lui et son équipe se sont concentrés sur les sites dans les vallées désertiques de Pativilca et Fortaleza au nord de Lima, où de nombreuses preuves botaniques soulignent la production, la transformation et la consommation importante de maïs entre 3000 et 1800 avant JC.
Ils ont analysé un total de 13 sites.

Les deux sites les plus étudiés sont Caballete, composé de six grands monticules disposés en "U", et le site de Huaricanga, constitué d'un très grand monticule et de plusieurs monticules plus petites de chaque côté.

Un aperçu du site de Caballete depuis l'ouest. Crédit: Jonathan Haas.

Ce que nous apprend le pollen de maïs.

Les scientifiques ont ciblé plusieurs zones sur les sites: à savoir, les résidences, les fosses à ordures, les salles d'apparat et les campements.

Un total de 212 datations au radiocarbone ont été obtenues dans le cadre de ces fouilles.

Les restes macroscopiques de maïs (grains, feuilles, tiges et épis,) étaient rares. Cependant, l'équipe a examiné de plus près et a trouvé une abondance de preuves microscopiques de maïs sous différentes formes lors des fouilles.

Un des meilleurs marqueurs est l'abondance de pollen de maïs dans les échantillons de sols préhistoriques. Bien que le maïs soit cultivé dans la région aujourd'hui, ils ont pu contourner la contamination du maïs moderne: en effet les grains de pollen du maïs actuel sont plus grands et deviennent rouges foncés lorsqu'une teinture est appliquée.
En outre, les échantillons de sols modernes contiennent toujours du pollen de pin d'Australie (Casuarinaceae Casuarina), une plante qui est une espèce envahissante d'Australie et qui n'a jamais été trouvée dans les échantillons préhistoriques.

La majorité des échantillons de sols analysés provenaient de fosses à ordures liées à l'architecture résidentielle.
D'autres échantillons ont été prélevés dans des endroits tels que les planchers des chambres et les débris de construction.

Sur les 126 échantillons de sol analysés (sans compter les outils de pierre et les coprolithes), 61 contenaient des pollens de maïs. En fait, le maïs était le pollen le plus fréquent dans l'ensemble des échantillons, juste derrière le pollen de quenouille qui a des fleurs pollinisées par le vent.

Ceci est cohérent avec le pourcentage de pollen de maïs dans les analyses polliniques des sites dans d'autres parties du monde où le maïs est une culture importante et constitue la principale source de calories dans le régime alimentaire.

Haas et ses collègues ont également analysé les résidus sur les outils de pierre utilisés pour couper, racler, battre et meuler. Les outils ont été examinés afin de trouver des résidus de végétaux, en particulier des grains d'amidon et de phytolithes (microfossiles micrométriques de cellules végétales).

Sur les 14 outils de pierre analysés, 11 avaient des grains d'amidon de maïs sur les surfaces de travail et deux avaient des phytolithes de maïs.


Le maïs était une composante essentielle du régime alimentaire.

Les coprolithes (excréments minéralisés, fossilisés) apportent des informations directes sur l'alimentation préhistorique.
Parmi 62 coprolithes analysés de tous types (34 humains, 16 de chiens domestiqués, et d'autres de divers animaux), 43 contenaient des grains d'amidon de maïs, des phytolithes, ou d'autres restes.
Sur les 34 coprolithes humains, 23 (soit 68 pour cent) contenaient des traces évidentes de maïs.

Les coprolithes ont également montré que les poissons, principalement les anchois, étaient la principale source de protéine dans l'alimentation.

Les chercheurs en ont conclu que la prévalence du maïs dans de multiples contextes et dans plusieurs sites indique que cette plante a été largement cultivée dans la région et constitue une partie importante du régime alimentaire local (elle n'a pas été utilisée uniquement lors de cérémonies par exemple).

La recherche confirme, en fin de compte, l'importance de l'agriculture pour supporter une base économique solide afin de permettre l'essor de sociétés complexes et centralisées.

Tous les travaux botaniques menées sur ce projet ont été réalisés au Laboratorio de Palinología y Paleobotánica at the Universidad Peruana Cayetano Heredia, sous la direction de Luis Huamán.


Source:

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6.11.2013

Cahokia: de nouveaux indices sur la civilisation du Mississippi

À son apogée, Cahokia était l'épicentre de l'ancienne civilisation du Mississippi dans l'Illinois.

Avec une population de 20.000 habitants en 1250, Cahokia était plus grande que Londres à la même époque.

 Le tumulus des Moines à Cahokia. Credit wikimedia commons

Aujourd'hui, un groupe d'archéologues de l'Université de Bologne en Italie fouille les monticules, en essayant de comprendre comment les civilisations développent leur complexité politique.

"Je me suis toujours posé des questions sur ce lieu étrange qu'est Cahokia", a déclaré Davide Domenici, professeur à l'Université de Bologne. Il a étudié les monticules pendant ces trois dernières années.

"Habituellement, nous, archéologues, pensons que dans l'ancienne Amérique du Nord, il n'y avait que des sociétés relativement simples, mais Cahokia possédait une véritable complexité politique." ajoute-t-il.

***
(j'ouvre une parenthèse dans cet article: c'est la deuxième fois que l'on s'étonne de l'avancement de ces sociétés amérindiennes; il a quelques semaine je publiais un article sur Poverty Point où de grands monticules avaient été construits en moins de 90 jours par les amérindiens; les archéologues parlaient "d'un accomplissement incroyable pour ce que l’on croyait être une société mal organisée, composée de petites bandes dispersées d'amérindiens... ")
***


Les archéologues font attention à la façon dont ils parlent du contexte social de Cahokia.
Peu d'indications sur le site permettent aux chercheurs de classer la structure politique et sociale de la ville avec un quelconque degré de certitude: "Pouvons-nous appeler cela un Etat, ou une chefferie ? Nous ne savons pas comment l'appeler, nous ne savons pas ce que c'était", explique Domenici, "mais l'idée est d'étudier cette complexité, et peut-être les chemins menant à celle-ci car ils devaient être très différents de ceux que nous sommes habitués à voir dans d'autres parties du monde."

C'est à Cahokia que l'on retrouve les plus grands exemples de terrassement au nord du Mexique, où Domenici a déjà fait beaucoup de ses recherches.

A sa base, le tumulus des Moines, haut de 100 mètres, occupe plus de 14 hectares; il est plus grand que la Grande Pyramide de Gizeh, en Egypte.

En 2012, les archéologues italiens ont trouvé ce qu'ils croyaient être des bâtiments publics sur la place ouest du tumulus des Moines.

Cette année, les trous de poteaux qu'ils ont trouvé leur ont donné raison. Les élèves ont fait des découvertes sur un site que les chercheurs avaient délaissés dans les années 1960. Les poteaux qu'ils ont découvert sont les traces d'un mur ouest qui fermait une palissade.

Chaque structure identifiée est un nouvel élément permettant aux archéologues de cartographier et décrypter la construction de la civilisation de Cahokia...

Une vue d'artiste de ce à quoi pouvait ressembler Cahokia. Source: Université de Bologne

Source:

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6.06.2013

Huit bateaux préhistoriques découverts en Angleterre


Une flottille de huit bateaux préhistoriques, dont un de près de neuf mètres de long, a été découverte dans une carrière près de Peterborough sur le site de Much Farm.

Ils ont tous été coulés délibérément il y a plus de 3000 ans.

Il s'agit du plus grand groupe de bateaux de l'âge du bronze jamais trouvés sur un même site au Royaume-Uni, et la plupart d'entre eux sont étonnamment bien conservés.


 L'un des bateaux, découverts dans la carrière.

L'un d'eux est recouvert à l'intérieur et à l'extérieur de motifs décoratifs gravés (voir les photos). D'après le conservateur Ian Panter, c'est "comme s'ils avaient joué au morpion dessus".

Un autre a des poignées taillées dans le tronc de l'arbre pour le soulever hors de l'eau.

Un des bateaux flottait encore après 3000 ans, et un autre portait des traces de foyer sur le pont plat et large où les prises étaient probablement cuites.

Plusieurs d'entre eux portaient des signes d'anciennes réparations (comme des "rustines" d'argile...).

Ces bateaux ont été conservés dans la vase gorgée d'eau le long du lit d'un ruisseau desséché, un affluent de la rivière Nene, qui les a enterré profondément sous terre.

"Il y avait une grande effervescence sur le premier bateau", explique Panter, "et puis ils ont téléphoné au bureau en disant qu'ils en avaient trouvé un autre et puis un autre et un autre...".

Les bateaux ont été délibérément coulé dans le ruisseau, car les traverses fermant les poupes, avaient été enlevées. Les archéologues ont du mal à comprendre la signification de cette découverte.

Quelle que soit la raison de cette coutume de l'âge du bronze, elle a perduré pendant des siècles.

L'équipe de l'Unité archéologique de Cambridge (Cambridge Archaeological Unit) attend toujours les résultats des tests de datation au carbone 14. Mais elle estime que la date la plus ancienne des bateaux est environ 1600 avant JC et les plus récents, 600 ans plus tard.

Une offrande rituelle ?

Le ruisseau devait avoir une grande importance (peut-être était-il riche en poissons et anguilles) car, au cours des saisons précédentes, les archéologues ont trouvé des dépôts rituels de métallurgie, dont des pointes de lance.

Les bateaux eux-mêmes ont pu être des offrandes rituelles.
Ils peuvent aussi avoir été coulés pour des raisons plus pragmatiques, comme pour garder le bois gorgé d'eau et l'empêcher de se dessécher et de se fendre lorsqu'il n'est pas utilisé. Mais dans ce cas, il semble étrange qu'ils n'aient jamais été récupérés.

Certains de ces bateaux ont été fabriqués dans d'énormes tronc, dont un chêne qui devait avoir un tronc d'un mètre de diamètre et jusqu'à 20 mètres de hauteur.

Cela devait être un spécimen rare étant donné que le niveau des mers avait augmenté et que le terres se gorgeaient d'eau, modélant ainsi le paysage de Fenland en marais, ruisseaux et îles de gravier.

"Soit c'était le Triangle des Bermudes pour les bateaux de l'âge du bronze, soit il y a quelque chose ici que nous ne comprenons pas encore", estime Panter.

Selon Kerry Murrell, le directeur du site: "Certains montrent des signes de réparation et d'une longue utilisation; mais d'autres sont en si bon état, qu'ils donnent l'impression de pouvoir être utilisés de suite."


Un long traitement avant un exposition permanente.

Etant donné l'état exceptionnel de ces bateaux, ils ont pu être transportés entiers sur 3 kilomètres, dans des berceaux de bois, pour des travaux de conservation sur le site archéologique de Flag Fen.

"Ma première pensée a été de procéder de manière habituelle, c'est-à-dire de les découper en morceaux de taille plus gérable. Mais lorsque je les ai vu, je me suis dit que nous devions trouver une autre façon de faire" explique Panter, qui est expert en bois gorgé d'eau au York Archaeological Trust.

Au lieu de vivre comme des chasseurs et agriculteurs, ces gens sont devenus experts à la pêche: une trappe à anguille a ainsi été trouvée près des bateaux. Elle est d'ailleurs identique à celle utilisée par le dernier pêcheur d'anguilles traditionnel dans la région !

Les bateaux  vont être pulvérisés avec d'éliminer toutes les impuretés pouvant entraîner la décomposition. Ils seront ensuite imprégnés d'une cire synthétique, le polyéthylène glycol, avant d'être progressivement séchés au cours des deux prochaines années. Ils pourront alors être exposés définitivement.

Murrell est convaincu qu'il y a encore plus à découvrir dans la vase: "le ruisseau a continué en dehors des limites de la carrière, il est donc hors de notre site. Mais la prochaine personne qui aura la chance de faire des fouilles trouvera d'autres bateaux, je peux presque le garantir."

Vous pouvez voir quelques photos concernant cette découvertes sur Les Découvertes Archéologiques en Image


Source:

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6.04.2013

Un peuple tribal vivait dans la région de Vidarbha il y a 3000 ans en Inde

Après les sites d'Harappa et de Mohenjo-Daro au Pakistan, la région de Vidarbha en Inde peut maintenant se vanter d'avoir son propre monument archéologique d'importance.

Le site de Mali se situe à Tiroda Taluka dans le district de Gondia. Des restes d'une colonie tribale vieille de 3000 ans y ont été récemment découverts.

Cela pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour les amateurs d'histoire et désigner Vidarbha comme une attraction archéologique majeure, explique le directeur adjoint de l'archéologie, de la région de Nagpur, le Dr Madhukar Kathane.

Les restes de l'ancienne colonie tribale à Mali, avec les ustensiles et les armes qui y ont été découverts.

Une découverte importante.

Le travail sur cette expédition archéologique a commencé en Janvier 2013, explique le Dr Kathane, et il ajoute: "Les archéologues du Maharashtra sont très enthousiasmés par la découverte de cette colonie tribale. Nous avons trouvé des ustensiles du quotidien, des armes, des poteries et même un harpon."

Les habitants de cette colonie mégalithique étaient réunis en tribus, alors que les habitants de Harappa et Mohenjo-Daro étaient essentiellement des populations urbaines.


Attirer les touristes

Selon le Dr Kathane, ce site pourrait donner un coup de fouet au tourisme dans la région: "Près de Mali, nous avons également découvert le site d'un ancien temple à Nagra, il y a quelque temps, remontant au 8ème siècle après JC. Il est très proche de Nagzira, qui est une grande réserve sauvage de la région.".


Source:

6.03.2013

500ème billet ! Aujourd'hui, c'est vous qui découvrez ! (dernière mise à jour: 18/12/2013)

Voici donc mon 500ème post (ou billet ou article) depuis janvier 2007 !

Pour fêter l’événement, plutôt que de vous présenter une des très nombreuses actualités archéologiques qui attendent d'être traduites et publiées, je vous propose de participer à une "découverte" archéologique.


Je m'explique:

En Mai 2011, je publiais un article concernant un ancien pot romain criblé de Mystère. Le Musée d'archéologie d'Ontario l'avait retrouvé brisé en 180 morceaux méconnaissables dans une salle d'entrepôt.

Le vase mystérieux... Crédit: Photo Katie urbain / Musée d'archéologie de l'Ontario 


Une fois restauré, Katie Urban de ce même musée, a consulté différents spécialistes pour connaître l'origine et la fonction du vase. Personne n'avait pu lui donner de réponse.

Plus tard, en mars 2013, dans un tout autre domaine, je publiais un article sur des tessons de poterie révèlant l'ancienneté de la fabrication du fromage.

J'ai été frappé par la similarité entre les tessons de poterie étudiés par Bogucki et le vase du musée de l'Ontario, même si la provenance et la datation n'avaient rien à voir... (d'ailleurs en y regardant maintenant de plus près, avec l'échelle: on voit que les trous sont beaucoup plus petits et resserrés en ce qui concerne le tesson de poterie pour la fabrication du fromage).

Un des tessons de poterie provenant de récipient ayant servi à la fabrication du fromage.


J'ai donc écrit à Katie Urban en lui suggérant que le vase avait pu servir à la fabrication du fromage.

Quelques jours plus tard elle me répondait en m'expliquant que cette hypothèse avait été envisagée comme beaucoup d'autres. Cependant, elle m'expliquait que la meilleure façon de conforter l'une ou l'autre des théories était de découvrir un autre exemplaire de ce vase.

Vous voyez où je veux en venir: votre mission, si vous l'acceptez, est de retrouver un vase romain ressemblant à celui du Musée de l'Ontario.


Comment procéder ?

Si vous êtes simple amateur ou amatrice, faites selon vos moyens: vous pouvez faire des rechercher sur le net (images, galeries de musée, etc...), contacter des personnes de votre entourage ou encore faire simplement circuler l'information...

Si vous êtes dans le milieu universitaire, vous aurez avoir accès à d'autres réseaux (comme les bibliothèques universitaires).
Si vous êtes à l'aise avec l'anglais vous pouvez aussi contacter des spécialistes et leur poser la question (dans ce cas, l'article source peut vous aider à illustrer votre demande: http://www.livescience.com/15629-ancient-roman-artifact-mystery.html) .

Il n'y a pas de limite de temps: la recherche prendra fin lorsque le mystère sera résolu !

Tenez moi informé par mail si vous avez une piste. Je vous tiendrai régulièrement informé ci-dessous des avancées.

Bonnes recherches !


Mise à jour du 24/06/13:

Voici un récapitulatif des différentes pistes et hypothèses que vous avez proposé:

Tout d'abord, Marc Modolo m'a informé par mail "avoir trouvé un objet ressemblant au Musée archéologique de Tours, bien qu'il soit d'une autre époque, 12eme ou 13eme siècle,et il s'agit d'un encensoir":

On retrouve le thème de l'encensoir, mais le pot (dont on a pas la taille) est quand même très différent de celui qui nous intéresse.

Ensuite, les deux premiers commentaires ci-dessous proposent l'idée d'un récipient pour cuire à la vapeur ou pour conserver des aliments. C'est peut-être le plus probable en effet.
J'ai recherché le vase identique au Louvre mentionné dans le premier commentaire, et il s'agit peut-être de celui-ci:


La ressemblance est évidente, mais il s'agit d'un vase copte du 5ème-8ème siècle et les trous sont plus petits...

"K" propose le transport de reptiles en vue de cérémonies religieuses ou de préparations pharmaceutiques: ce sont des idées à prendre en compte; on ne peut ni les affirmer ni les confirmer pour le moment...

Le commentaire d'après suppose que les trous peuvent être des constellations: cela me parait difficile car ceux-ci semblent plus ou moins alignés... On peut retenir l'art divinatoire (mais pas shamanique !).

Philippe Rochette met à mal ma théorie sur le récipient servant à fabriquer le fromage, et à juste titre au vu de ses arguments. Il propose aussi l'idée de la cage pour animaux ou de diffuseur (parfum, encens).

Le dernier commentaire estime qu'il faudrait analyser un échantillon: c'est sûr, nous aurions la réponse de suite ! Mais je suppose qu'il y a un coût que le musée ne peut se permettre à l'heure actuelle.... Il nous faut donc continuer notre quête du vase identique... !


Mise à jour du 18/12/2013:

Hermione Mada via twitter et le troisième commentaire après Philippe Rochette , propose l'hypothèse du glirarium. C'était un récipient en terre cuite utilisé dans l'élevage du loir gris dans un but alimentaire; et il ressemble à ceci:

 Source: Wikipédia

La taille des trous semblent se rapprocher de notre vase mystère, ainsi que leur relatifs alignement horizontal et vertical. Ils sont cependant beaucoup moins nombreux....
En tout cas, on en revient à la cage pour animaux comme le suggérait Philippe Rochette..

Je vais recontacter Katie Urban d'ici le début janvier et lui rapporter l'ensemble de vos hypothèses. De son côté, il se peut qu'elle ait du nouveau et, si cela est le cas, je vous en ferait part !

5.31.2013

Le tombeau d'une princesse Scythe découvert au Kazakhstan


Les archéologues ont découvert au Kazakhstan l'ancienne tombe d'une jeune femme qui a acquis le surnom de "Princesse des Scythes."


C'est au cours de travaux de rénovation de routes que le tombeau élaboré a été découvert, précise le chef d'expédition Timur Smagulov
Il se trouve dans la région d'Urdzhar dans l'est du Kazakhstan.

Une équipe de professeurs et d'étudiants a été appelée pour enquêter, et le groupe a déterré un sarcophage en pierre contenant le corps d'une jeune fille.

La "princesse des Scythes" était clairement un personnage important, à en juger par les trésors enterrés avec elle, notamment une coiffe en or ornée de figures d'animaux et garnie de pointes de flèches.

Cette coiffe est semblable à celle portée par "L'Homme d'Or", la plus célèbre découverte archéologique du Kazakhstan. Il s'agissait d'un prince guerrier Scythe inhumé avec quelque 4.000 ornements d'or.
Ce type de coiffure faisait partie du vêtement cérémoniel que les dirigeants des Scythes (qui habitaient la steppe eurasienne dans l'Antiquité) utilisaient pour défiler, explique Smagulov.

"Il est tout à fait possible que la femme enterrée était la fille d'un roi de la tribu Saka Tigrakhuda", ajoute-t-il.

La tombe, qui contenait aussi de la céramique et les os d'un mouton sacrifié, pourrait dater du 4ème ou 3ème siècle avant JC, la même période que le site funéraire de "L'Homme d'Or".

Ces incroyables découvertes archéologiques ne sont pas nouvelles au Kazakhstan: en 2010, les archéologues avaient découvert la tombe d'un ancien guerrier Scythe plaqué en or, surnommé "le Seigneur Soleil". Son torse était entièrement recouvert d'or.


Source:

Dernier article sur les Scythes:

Dernier article sur le Kazakhstan:

5.29.2013

Près de 5.000 peintures rupestres pré-hispaniques découvertes à Burgos au Mexique

Les anthropologues de l'INAH au Mexique ont annoncé la découverte de près de 5000 peintures rupestres dans la Sierra de San Carlos dans l'État de Tamaulipas.

 Photo: INAH

Les peintures rupestres auraient été faites par des groupes de chasseurs-cueilleurs pré-hispaniques qui parcouraient la région.

Elles sont réparties dans 11 différents sites autour de la ville de Burgos, qui se trouve à 160 kilomètres au sud de la frontière américano-mexicaine.

Ces peintures racontent l'histoire de la vie nomade dominée par la chasse, la pêche et la cueillette.
Les dessins contiennent aussi des symboles représentant une activité religieuse liée à des événements astronomiques.

Les chercheurs ont noté que les peintures montrent la flore et la faune locale, comprenant des images de cerfs et de lézards.

Une des images découvertes est une ancienne arme atlatl (un propulseur). Ce type d'arme a été développé au Paléolithique supérieur, il y a environ 20.000 ans.

 Photo d'un propulseur ou atlatl.

Les images sont en pigments rouges, jaunes, noirs et blancs. Elles ont des caractéristiques anthropomorphes, zoomorphes, astronomiques et abstraites, selon Gustavo Ramirez de l'INAH.

Les composantes culturelles des dessins seront étudiés à travers les 11 sites à Burgos.

L'INAH a étudié et catalogué cette découverte incroyable au cours des deux dernières années. Des échantillons de pigments sont à l'étude pour aider à déterminer la date de ces peintures.

Avant la découverte de ces peintures rupestres, il n'y avait aucune trace d'une ancienne société occupant la région. Cela devrait permettre aux anthropologues mexicains d'en apprendre davantage sur les premières civilisations qui ont occupé le pays.

Source:
Latino Daily News: "Nearly 5,000 Pre-Hispanic Cave Paintings Found in Tamaulipas, Mexico"

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5.28.2013

Seibal apporte de nouvelles informations sur les origines de la civilisation Maya


La civilisation Maya, bien connue pour ses temples raffinés, son système d'écriture sophistiqué, ses développements mathématiques et astronomiques, reste un mystère quant à ses origines.

 Structure d'un ancien habitat trouvé à Seibal, Guatemala.


Une nouvelle étude de l'Université de l'Arizona publiée dans la revue Science conteste les deux théories actuelles sur la façon dont cette civilisation a débuté.
Elle suggère que ses origines sont plus complexes qu'on ne le pensait précédemment.


Deux camps opposés en ce qui concerne les origines de la civilisation Maya.

Le premier camp estime qu'elle s'est développée presque entièrement toute seule dans les jungles de ce qui est maintenant le Guatemala et le sud du Mexique.

Le second estime que la civilisation Maya s'est développée grâce aux influences directes de l'ancienne civilisation Olmèque et de son centre La Venta.

Il est probable qu'aucune de ces théories ne raconte l'histoire complète, selon les conclusions d'une équipe d'archéologues dirigée par les époux anthropologues Takeshi Inomata et Daniela Triadan.

"Nous avons mis l'accent sur les débuts de cette civilisation et sur son remarquable développement", a déclaré Inomata, professeur d'anthropologie à l'UC et auteur principal de l'étude.


Seibal antérieur à La Venta.

Dans leurs fouilles à Seibal, un ancien site Maya au Guatemala, les chercheurs ont constaté que le site était antérieur de 200 ans à La Venta; ce qui suggère que La Venta n'a pas pu avoir une influence prédominante sur les premiers développements de la civilisation Maya.
Cela ne veut pas dire non plus que la civilisation maya est plus ancienne que la civilisation Olmèque (les olmèques ont un autre centre antérieur à celui de La Venta) ni que la civilisation Maya s'est entièrement développée indépendamment, affirment les chercheurs.

Ce que cela indique, disent-ils, est que Seibal et La Venta ont probablement participé à un changement culturel plus large qui a eu lieu dans la période comprise entre 1,150-800 avant JC.

"Nous estimons que le début de la culture Maya est beaucoup plus complexe que nous ne le pensions", a déclaré Victor Castillo, étudiant diplômé et co-auteur de l'article avec Inomata et Triadan, "nous percevons l'origine de la civilisation Maya comme un développement endogène, mais il est probable que ce soit une influence extérieure qui a déclenché la complexité sociale de la civilisation Maya. Nous pensons que ce n'est pas vraiment tout noir ou tout blanc".


Un changement socio-culturel beaucoup plus large.

On ne peut nier des similitudes frappantes entre Seibal et La Venta, comme des pratiques rituelles similaires et la présence d'une architecture similaire: à savoir les pyramides qui sont devenues la marque de la civilisation méso-américaine, mais qui n'existaient pas sur le site Olmèque antérieur de San Lorenzo.

Cependant, les chercheurs ne pensent pas que l'on soit dans la cas d'un site imitant l'autre. Au contraire, ils soupçonnent que Seibal et La Venta faisaient parti d'un déplacement géographique d'une plus grande portée culturelle qui a eu lieu autour de 1000 avant JC, à l'époque où le centre Olmèque passait de San Lorenzo à La Venta.

"Fondamentalement, il y avait un changement social majeur qui se produisait depuis les basses terres mayas du sud jusqu'à, probablement, la côte du Chiapas et le sud de la côte du golfe. Le site de Seibal était une composante de ce changement social plus large", explique Inomata, "l'émergence d'une nouvelle forme de société (avec une nouvelle architecture, de nouveaux rituels) est véritablement devenue le fondement important pour toutes les civilisations mésoaméricaines à venir."

L'article paru dans Science, intitulé "Early Ceremonial Constructions at Ceibal, Guatemala, and the Origins of Lowland Maya Civilization," («Premières constructions cérémonielles à Seibal, au Guatemala et les origines de la civilisation Maya des Basses Terres»), repose sur sept années de fouilles à Seibal.


Source:

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